vendredi, 18 décembre 2015
Les fondements probables de la radicalisation de certains musulmans occidentaux
Les fondements probables de la radicalisation de certains musulmans occidentaux
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Le point de vue de Jean-Paul Baquiast
On se demande souvent en France comment des jeunes gens considérés comme bien intégrés peuvent se radicaliser jusqu'à devenir des terroristes éventuellement kamikazes. La question ne se pose pas seulement à propos de jeunes musulmans mais de garçons et filles jusqu'ici élevés dans des milieux bourgeois souvent catholiques. lIs se convertissent brutalement à l'Islam et cherchent à partir en Syrie faire le djihad, avant de revenir en France transformés en véritables machines à tuer. La question n'intéresse évidemment pas seulement la France mais toute l'Europe et, depuis les attentats de San Bernardino, les Etats-Unis eux-mêmes.
Psychiatres et sociologues savent que les déterminants du comportement d'un individu sont souvent mêlés, pas nécessairement rationnels et parfois inconscients dans l'esprit de cet individu lui-même. C'est ainsi que pour expliquer le radicalisme brutal des jeunes européens, d'innombrables spécialistes font valoir qu'ils subissent le chômage, l'échec scolaire, l'enfermement dans des banlieues sans avenir et toutes autres causes, certes en effet agissantes, mais auxquelles échappent les millions d'autres jeunes subissant les mêmes conditions.
On peut aussi évoquer des causes plus personnelles: une enfance passée auprès de parents abusifs sans que ceux-ci s'en rendent compte, une sexualité mal satisfaite, l'influence de publications et jeux vidéo mettant en scène l'extrême violence, la violence aussi de nombreux reportages télévisuels. Il est légitime également de mentionner des tendances névrotiques voire psychotiques jusqu'ici non révélées. Mais là encore, toutes ces causes potentielles sont présentes chez des millions d'autres jeunes qui ne feront jamais parler d'eux, s'arrangeant comme ils peuvent pour y échapper en vieillissant.
Cependant, peu de ceux qui s'interrogent n'osent évoquer, par crainte d'être accusé d'islamophobie, l'influence mortelle des prédicateurs d'un Islam de combat, largement aidés pour ce faire par les pétro-dollars d'une Arabie Saoudite wahhabite en guerre contre toutes les autres religions y compris les musulmans chiites beaucoup plus modérés, l'athéisme, les valeurs de la civilisation européenne, féminisme, démocratie, dialogue.
Nous pensons pour notre part qu'il faut aller plus loin et mettre en cause l'islam en général, religion jeune et en pleine expansion. Au cours des siècles le même reproche avaient été fait aux autres religions monothéistes, notamment en France le catholicisme et le protestantisme, dont les guerres internes ont produit des centaines de milliers de victimes. Mais avec la montée de la science à partir du Siècle des Lumières, la Révolution française et l'avènement d'une république se voulant définitivement non seulement laïque mais areligieuse, les enseignements et pulsions mortifères de ces religions ont fini par s'estomper. Ceci ne veut pas dire que celles-ci, comme en parallèle le judaïsme ou l'hindouisme, aient renoncé à recruter des intégristes militants, comme le montre par exemple aux Etats-Unis la montée d'un évangélisme de combat. Mais elles ne recrutent que fort peu d'assassins potentiels.
Le Coran et ses exégètes
Si l'on regarde au contraire ce qu'enseigne le Coran, enseignement repris par des milliers de mosquées et d'écoles coraniques en Europe même, l'on y trouve des principes remontant au fond des âges de la foi religieuse:
1. Il y a un Dieu, créateur du Cosmos, Allah, qui a communiqué ses volontés aux hommes par l'intermédiaire de prophètes et de croyants dont le devoir est de propager ses lois, en combattant tous ceux qui les ignorent ou les refusent.
2. L'Islam basé sur le Saint Coran, à été transmis à l'humanité par le premier des Prophètes, Mahommet. Il doit s'imposer à la communauté des musulmans de par le monde. Ceux-ci constituent l'Oumma. Il incombe aux musulmans où qu'ils soient, de défendre partout l'Oumma face à ceux qui l'attaquent. Ces attaques ont commencé avec les Croisades, mais elles se poursuivent sous des formes très voisines provenant des autres religions, de l'athéisme et des valeurs démocratiques.
Nous devons malheureusement constater que les guerres menées par les intérêts économiques et financiers occidentaux au Moyen-Orient, motivées par le désir de s'approprier les richesses du pétrole et n'ayant pas grande base religieuse, ont fait depuis 50 ans des centaines, sinon des millions de victimes dans les pays musulmans. Il est facile dans ces conditions aux prédicateurs de les attribuer à une guerre que n'auraient cessé de mener les infidèles contre le Saint Coran et ses enseignements. Dans ces conditions, chaque croyant, enseignent-ils, doit défendre l'Islam par tous les moyens, y compris l'extrême violence: tuer les autres comme ils vous tuent (2:190-91)..
3. Le terrorisme, forme moderne de la guerre sainte (djihad) est selon ces prédicateurs excusé par Allah, sinon même requis par lui. Les versets du Coran qui légitiment sa pratique sont nombreux et souvent cités (récités) dans les écoles coraniques et les mosquées ( par exemple les 5:33 et 8:57) (1)
4. Comme les musulmans de par le monde sont attaquées par des puissances qui mobilisent toutes les ressources de la guerre moderne, ils doivent recourir à la guerre dite asymétrique. Celle-ci était jusqu'à présent menée avec des moyens aux effets relativement limités, mines, attentats ponctuels. Mais les défenseurs de la foi peuvent aujourd'hui disposer d'armes nombreuses et aux effets de plus en plus destructeurs pour les populations qui les subissent.
Ben Ladden, en son temps, avait recommandé d'éviter de tuer femmes et enfants. Au contraire, aujourd'hui, les combattants, notamment ceux se revendiquant comme combattants-suicides au service de la foi, sont invités à tuer indistinctement tous les infidèles, femmes et enfants compris. Les exégètes des textes des autres religions y trouvent des exhortations de même nature, mais celles-ci, comme indiqué plus haut, ont cessé depuis quelques siècles d'être appliquées.
A l'exception, objectera-t-on, de la destruction des Indiens d'Amérique du Nord par les protestants américains, puis plus récemment par les mêmes - In God we Trust – les populations en Corée et au Viet-Nam. Les massacres de la 1e et 2e guerre mondiale, par contre, n'ont pas été faits, sauf exception, au nom de la religion, mais au service d'intérêts économiques, nationalistes et politiques explicites.
Que conclure de ce qui précède?
Rien de très optimiste malheureusement. Il est certes possible d'espérer que chacun des 2 ou 3 milliards de musulmans prévus dans les prochaines années ne se convertira pas à ces enseignements suicidaires. Mais il en restera suffisamment assez pour mener partout la guerre Sainte. Face à un Islam et à ses prédicateurs qui relancent en Europe, avec de puissants moyens modernes, les guerres de religion du passé, on ne voit pas en tous cas comment les Etats européens pourraient combattre son influence dans les populations, qu'elles soient ou non de confession musulmane.
Toute action de la police et de l'armée ne ferait que renforcer les vocations – à supposer que l'armée et la police ne soient pas progressivement pénétrées elles-mêmes par des candidats cachés au djihad. Le web de son côté, sera de plus en plus le vecteur incontrôlable de messages assassins. Quand aux efforts pour relancer l'éducation, l'emploi et autres objectifs dignes d'un pays républicain et laïc, il leur faudra des années pour faire sentir leurs effets. D'ici là, le pire pourra se produire.
(1) Je précise une fois de plus que si la Bible contient de tels appels aux meurtres, ni les chrétiens ni les juifs n'appellent dans leurs écoles ou par Internet leurs croyants à les mettre en oeuvre aujourd'hui.
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Le point de vue de Luc Brunet
00:05 Publié dans Actualité, Sociologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualités, europe, affaires européennes, radicalisation, islamisme, sociologie | | del.icio.us | | Digg | Facebook
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