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samedi, 21 mai 2016

Le Tafta est mort? Le Ceta le remplacera

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Le Tafta est mort? Le Ceta le remplacera

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Sur France Inter, le 10 mai, le ministre Mathias Fekl déclarait : « Après trente années de dérégulation néolibérale (…), il est temps de remettre des règles dans la mondialisation, il est temps que la puissance publique ait son mot à dire et que des choix démocratiques puissent être respectés". Très bien. Il annonçait donc ainsi quasiment la volonté française de refuser le Tafta.
 
Mais à la surprise de l'auditeur d'abord convaincu et rassuré, il a enchainé immédiatement pour vanter les avantages du Ceta. Il s'agit de l'accord de libre-échange que l'Europe vient de conclure avec le Canada. Sans hésiter, le gouvernement français se dit prêt à le signer et le ratifier. Il soutient même son entrée en vigueur provisoire avant la ratification par le parlement français.

Mathias Fekl a expliqué, toujours dans le cours de son exposé sur France-Inter, que le Ceta était tout différend du Tafta. Mais à l'auditeur un tant soit peu averti qui a suivi l'explication laborieuse du ministre, cette différence n'apparait pas. En effet, à quelques détails près, le Ceta se présente comme le frère jumeau du Tafta. Un article fort bien venu (14 Mai 2016) du député européen Yannick Jadot, en donne la démonstration. « Pourquoi il FAUT s'opposer à la signature du Ceta, le cheval de Troie du Tafta » Nous y renvoyons le lecteur.
Voir http://www.lasyntheseonline.fr/idees/gouvernance_europeen...

Les naïfs feront remarquer que la puissance du Canada, même dopée par le libre-échange, ne peut inquiéter celle de l'Europe. Mais ce serait un erreur à un double titre. Sur des points essentiels, des entreprises canadiennes pourraient obliger les gouvernements européens à renier leurs engagements politiques à l'égard des citoyens.

Il a plus. Le Canada est très accueillant à l'égard des entreprises et banques américaines. Chacune de celles-ci ou presque dispose d'une filiale canadienne. Elles pourront donc poursuivre à l'égard de l'Europe, sous le pavillon canadien et dans le cadre du Ceta, les politiques de conquête qu'elles comptaient mener dans le cadre du Tafta, à supposer que celui-ci soit définitivement enterré.

Mathias Fekl et le gouvernement français sont-ils ignorants ou complices des intérêts américains ? Pour nous, la réponse ne fait pas de doute.

 

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