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jeudi, 21 juillet 2016

La haine du moderne pour le secret

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La haine du moderne pour le secret

Le problème d’une société qui prône la transparence n’est pas seulement qu’elle bannit toute vie privée, mais qu’elle encourage le bourgeois à dévoiler impudiquement sa transparente existence intérieure.

[Cet article est paru initialement dans le troisième numéro de la revue Limite]

Nous savons, depuis la publication de La France contre les robots en 1947, que la civilisation moderne est une « conspiration contre toute espèce de vie intérieure ». Mais ce que Georges Bernanos n’a pas eu le temps d’observer, c’est l’inversion, le retournement – qu’il n’aurait pas hésité à qualifier de satanique – de la vie intérieure en exhibition. Car il y a une haine du moderne pour le secret. À raison : l’immatériel est son contraire et le spirituel son ennemi héréditaire. Comment dès lors avoir prise sur ce qui, par définition, lui échappe ? La réponse est toute trouvée : externaliser, si l’on peut dire, la vie intérieure, la retourner comme un gant pour la rendre perméable aux injonctions de la société technicienne.

Aujourd’hui, la vie intérieure, pour assurer son salut, ne doit plus seulement faire face à la forme primitive de la civilisation des machines – c’est-à-dire sa négation même – mais à sa forme raffinée. L’ultime ruse du monde moderne consiste à singer le sentiment, à faire croire qu’il existe toujours là où il a disparu depuis bien longtemps. Faux émois sur les réseaux sociaux, mises en scène compassionnelles dans les médias, disparition progressive du surmoi chez les individus… Le nouvel impératif est le suivant : « Exprimez vos sentiments ! » Les exprimer à défaut de les éprouver bien entendu. La vie intérieure n’est plus valorisée que sous une forme paradoxale. Alors que la beauté du sentiment résidait précisément dans le secret – soustrait au regard d’autrui, il renvoyait à la vie de l’âme et au mystère de l’esprit – il est désormais livré en pâture. La tromperie moderne consiste à faire croire que le sentiment a plus de valeur parce qu’il est livré. Pire, le seul sentiment valable – réel – serait le sentiment partagé.

Or, éprouver un sentiment n’implique pas qu’il faille l’exprimer et exprimer un sentiment n’implique pas qu’on l’éprouve. Les Anciens avaient bien compris que l’être véritable était voilé. Leur ontologie fonctionnait sur le mode du dévoilement. Par conséquent, le voilé était condition de possibilité du dévoilé, l’inconnu était condition de possibilité du connu. Appliquons ce schéma à la vie intérieure et faisons l’apologie du secret ! Pas de sentiment véritable qui ne soit au préalable caché, pas de sentiment véritable s’il est d’abord exprimé. Les pleureuses qui sévissent sur les réseaux sociaux s’apitoient sur la toile avant de se demander si cela vaut la peine de verser de vraies larmes. Les indignés sur commande le sont-ils toujours quand les caméras de télévision disparaissent ? Le subterfuge des machines fonctionne à la perfection : les robots sont devenus le réceptacle de nos sentiments qu’ils vident de leur teneur en même temps qu’ils les laissent se déverser.

La noblesse de la dissimulation

Cela ne veut pas dire que l’expression des sentiments conduise nécessairement à l’inauthenticité. Il est, par exemple, possible d’exprimer un sentiment malgré soi. En effet, le corps peut trahir la vie intérieure quand la joie ou la tristesse produisent des larmes. Cette faille n’est pas en soi un danger, elle ne fait que rappeler l’union intime de l’âme et du corps. Autre cas : lorsque la personne en question fait le choix de se confier. La confidence implique une extension du secret et non sa négation. Dans la confidence, je livre mon secret en tant que tel dans le cadre d’une relation de confiance. Dès lors, j’entends bien que mon secret en reste un. À l’inverse, le sentiment qui s’exhibe sur la place publique est suspect. Plus précisément, c’est sa sincérité qui devient, à juste titre, suspecte. Qu’est-ce qu’un sentiment qui se montre à la vue de tous ? Un sentiment qui est confié sans confident ? La vie intérieure, malgré les exceptions évoquées ci-dessus, implique qu’elle ne soit accessible qu’à celui qui l’éprouve.

LBportrait1.gifFace à la hideur morale de l’exhibition, il est urgent de revaloriser la noblesse de la dissimulation. La souffrance intérieure est la plus belle car elle implique un courage. Il y a une lâcheté dans l’exhibition, une volonté de se délester d’un poids. Mais surtout un mensonge : volonté de montrer qu’on éprouve des sentiments alors qu’ils sont marqués du sceau de l’inauthenticité. Ne pas confondre la faiblesse de celui qui flanche et la laideur de celui qui se répand. La civilisation des machines encourage la transparence et en fait une vertu morale, elle confond à dessein le sentiment et le sentimentalisme – une manière détournée de poursuivre son sinistre objectif. Car, dans la société technicienne, ce qui est exhibé est aussitôt détruit.

Un autre écrivain, Léon Bloy, critiquait le stéréotype bourgeois de l’honnêteté. Qu’est-ce qu’un honnête homme ? Un hypocrite qui prétend n’avoir rien à cacher. Or nous avons tenté de montrer que le secret était la condition de possibilité de la vie intérieure, car les vivants ont tous quelque chose à cacher. En cela, le bourgeois est déjà mort au-dedans. Et la mort de la vie intérieure équivaut à la mort physique, la surpasse même. Voici venu le temps des zombies, des robots, dirait Bernanos.

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“VINCERE IN UN MONDO COMPLESSO”

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“VINCERE IN UN MONDO COMPLESSO”

Giovanni Caprara 

Ex: http://www.eurasia-rivista.org

L’apparizione di nuovi attori transnazionali con capacità offensive rilevanti ha costretto i decisori delle nazioni tecnologicamente avanzate a rivedere le metodologie per garantire la sicurezza ed ha cambiato lo scenario del classico teatro di battaglia. I concetti di vittoria sufficiente, guerra asimmetrica, guerra non lineare e guerra cibernetica, possono essere tutti riassunti nella filosofia “vincere in un mondo complesso”. La sfida è come impiegare le forze e le capacità militari in ambienti complessi contro avversari con accresciute tecnologie ed armamenti. Fondamentale sarà il contributo dell’esercito nelle operazioni integrate a livello globale a rendere possibile la vittoria in un mondo complesso.

Questo concetto risponde alle funzionalità fondamentali per le forze congiunte tra le varie specializzazioni e per proiettare il potere attraverso la terra ai domini aereo, marittimo, spaziale e del cyberspazio. La dinamica del conflitto in un mondo complesso è diversa da quella classica: la sua finalità è garantire il raggiungimento degli obiettivi politici e strategici per mezzo del congiungimento tra l’esercito ed i concetti funzionali dettati dalle necessità, come implementare l’integrazione delle forze militari con una vasta gamma di partner nazionali e internazionali. Principalmente si dovranno prevenire i conflitti, plasmare efficaci ambienti di sicurezza, e vincere le guerre con le Forze Armate che operano come una unica entità con gli alleati. Una strategia che vuole favorire una base intellettuale ed un quadro per l’apprendimento di quanto è cambiato nello scenario globale e per l’applicazione dello sviluppo della forza.

Questo approccio metodologico per garantire la sicurezza in una ambiente ad alta conflittualità, è proprio di una Nazione tecnologicamente avanzata e decisa ad una proiezione di forza. La visione dei futuri conflitti armati deve considerare sia la continuità nella natura stessa della guerra quanto nel cambiamento dello scenario. Le guerre del futuro, comprese quelle contro formazioni paramilitari insurrezionali, dovranno essere risolte a terra. Da qui il concetto che riconosce alle forze dell’esercito la componente di essenzialità per il raggiungimento di risultati politici sostenibili, stabilizzando l’area con missioni di prevenzione ed umanitarie. Condizioni indispensabili per pacificare il teatro bellico. Le operazioni congiunte fra diverse specialità ed in concerto con gli alleati, saranno fondamentali per far fronte a tale complessità, ed il contributo dell’esercito sarà nel fornire molteplici opzioni per i decisori.

Vincere in un mondo complesso vuol dire operare sulle questioni strategiche, tattiche, operative e logistiche nello spazio-tempo: ossia quale sarà il livello di scontro, lo spazio bellico, la prontezza, i rifornimenti e quale sarà l’avversario. Negli scenari contemporanei, la guerra al terrorismo è la prima causa di conflitto e le formazioni eversive per loro natura sono asimmetriche. Quest’ultima si palesa quando i contendenti ricorrono a risorse dissimili, ad esempio, i militari, perciò una formazione legale, che si contrappongono a gruppi criminali. Pertanto le strategie e le tattiche dovranno plasmarsi su tale teatro. Lo spazio bellico è mutato con l’avvento dei nuovi attori e le implementazioni dei sistemi d’arma, ed include luoghi mai prima coinvolti, come il cyberspazio. Solamente nello spazio bellico non può verificarsi asimmetria, in quanto vi sarà sempre l’uniformità dei luoghi fra i belligeranti, ossia dove il primo attacca l’altro deve difendere. Infatti, la dimensione temporale non può esprimere asimmetria: sin quando un attore è in fase offensiva, l’altro dovrà continuare a difendersi, se non contrattaccare, pertanto vincere in un mondo complesso vuol dire avere la peculiarità dell’adattamento.


L’attore che desidera raggiungere un obiettivo, deve elaborare una strategia e dotarsi di strumenti per poterla sostenere discendendo dai termini di armi e di evoluzione dei concetti di spazio e tempo. I mezzi necessari a perseguire il proprio target possono essere identificati in una miscellanea di potenza ed informazione. L’attore deve possedere energia che consenta lo spostamento e/o la modificazione dei sistemi d’arma, ed una efficiente struttura di comando e controllo per muovere i propri mezzi e scambiare i flussi di energia. Più semplicemente, nel corso dell’attività bellica, dovrà essere in grado di rinnovare le strategie e le armi. L’asimmetria fra i contendenti è nella difformità di possesso di energia ed informazione. Uno stato ha capacità esponenziali di mobilitare energia ed informazione in comparazione a quella di una organizzazione non statuale, ma quest’ultima può adottare tattiche che le consentano di sopperire alla propria debolezza per generare danni più grandi rispetto alle risorse reperite.

Il principio della vittoria in un mondo complesso è dunque il ritorno al potere delle forze terrestri, un capitale umano che fa la differenza quando è necessario stabilizzare e pacificare un territorio, ma anche per operare in ambienti ad alta conflittualità, e per tale motivo è stato varato il progetto “Soldato Futuro”. Nel quadro degli sviluppi in ambito NATO, è infatti da tempo attivo il programma “Soldato Futuro”, la cui finalità è conferire ad ogni singolo militare una assoluta interoperabilità, sia in ambito interforze che nelle missioni multinazionali. Il progetto prevede equipaggiamenti fra loro integrati che si basano sulla sinergia fra il soldato e la sua dotazione, in modo da renderlo abile ed in linea ai nuovi scenari internazionali. Ogni singolo militare è integrato nel sistema automatizzato di Comando e Controllo ed è inserito nel processo di digitalizzazione degli attuali e futuri contesti operativi. Il progetto entra nel concetto di guerra networkcentrica, ossia la trasposizione del teatro bellico in un contesto informatico con particolare attenzione alle comunicazioni, pertanto un sistema in grado di ricevere e trasmettere informazioni tali da agevolare una corretta percezione del campo di battaglia e dello sviluppo, in tempo reale, dei combattimenti.

La finalità del Network Enabled Capability, Nec, è quella di collegare ad un’unica rete elementi tra loro diversi per ottenerne l’integrazione e la necessaria interazione. Una significativa implementazione del concetto geostrategico per la ridefinizione delle forze terrestri nell’ambito delle operazioni congiunte in conflitti non nucleari e di peacekeeping. Il soldato futuro nel principio della vittoria in un mondo complesso, ha l’obiettivo di incrementare le capacità letali e di sopravvivenza della fanteria, ed è inserito di fatto nella Forza Nec. Una mossa strategica per ricollocare le forze terrestri delle Nazioni alleate in spazi condivisi contro avversari comuni per implementare i rispettivi punti di forza e sopperire alle vulnerabilità. Una tattica che consente di dividere le forze speciali netcentriche in piccole squadre abilitate ad operare in profondità. Il concetto di vittoria in un mondo complesso introduce un principio di simultaneità, ossia la capacità delle forze dell’esercito di estendere la propria influenza oltre il campo di battaglia fisico verso fattori quali la percezione del pubblico, la sovversione politica e la criminalità, sia in patria che all’estero. Per ottenere la vittoria in un mondo complesso, non si può prescindere dalla “visione di futuro conflitto armato”: quest’ultimo sarà influenzato principalmente dai cambiamenti nel panorama geopolitico principiato dalla competizione per l’acquisizione del potere e lo sfruttamento delle risorse naturali. In questa visione futura l’obiettivo strategico dell’esercito, sarà quello di applicare tattiche che dovranno rendere l’ avversario incapace di rispondere in modo efficace. Per quanto riguarda il controllo e la stabilizzazione, la necessità sarà quella di sedare la resistenza e far rispettare l’occupazione militare in quelle zone dove operano le organizzazioni terroristiche transnazionali, naturalmente rispettando i diritti umani del popolo liberato dall’oppressione dittatoriale o sovversiva.

00:05 Publié dans Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vaincre, victoire | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook