vendredi, 11 juillet 2025
Roosevelt dans la mythologie occidentale
Roosevelt dans la mythologie occidentale
Nicolas Bonnal
L’Occident est un fou dangereux, toujours en guerre contre lui-même et le monde, mais depuis combien de temps ? Beaucoup accusent la Renaissance et la Réforme. En fait il faudrait remonter au papisme et à ses croisades comme le montre Laurent Guyénot. L’Occident c’est moins le petit bout de l’Asie que le coin du missionnaire bien armé qui aujourd’hui applaudit les exploits de son rejeton-héritier sioniste à Gaza ou Téhéran. Et qu’on se mette bien dans la tête qu’il a toujours été judéo-chrétien et pas chrétien (l’Evangile commence par la célébration de l’origine hébraïque-divine du prophète…) et que le comportement grec n’a jamais été de tout repos non plus (je pense que la vie sous les Perses civilisés était plus agréable pour tout le monde): voir le livre de mon ami d’enfance Nicolas Richer sur ces guerres grecques au 4ème siècle qui suivent celles du Péloponnèse et anéantirent la population masculine spartiate (Nicolas parle l’oliganthropie). Voir mes textes sur Démosthène, ceux de Fustel sur Théognis, etc…
Le changement du 16ème siècle est quantitatif, pas qualitatif, et les regrettés hégéliens-marxistes pensaient (après mon maître Balthazar Gracian) que l’accroissement quantitatif produit toujours une modification qualitative. Ce qui a changé avec la Renaissance et la Réforme, c’est le miracle Gutenberg qui a industrialisé propagande et mensonge. La bêtise latente s’est révélée avec l’alphabétisation, dira Maupassant, avant que Günther Anders se charge du consommateur télé. On pensait que l’esprit critique lui viendrait un jour à ce consommateur télé ; jamais il n'est venu. 85% des Espagnols veulent plus d’Otan et plus de dépenses militaires. Sanchez part et on installe un gouvernement néo-con à la place.
Sous le déluge audiovisuel cette capacité hypnotique dénoncée par Guénon est devenue totale, permanente et ubiquitaire. Les téléspectateurs veulent de la guerre à mort contre tout le monde (Chine, Russie, Iran, Trump, etc.), du migrant à foison, mourir pour le climat (pas d’air, pas de transport, pas de nourriture…) et se faire vacciner 80 fois par heure. Il suffit de le leur demander à la télé.
C’est important tout cela pour le comprendre le culte de notre bonhomme. Car Roosevelt est certainement l’homme politique le plus important du vingtième siècle, au moins pour nous Occidentaux (depuis que notre civilisation est devenue mondiale…). Il est aussi le plus toxique et le plus nuisible avec évidemment Churchill.
Ron Unz a écrit un texte sur cet inépuisable sujet. Sur son site j’ai laissé ce bref commentaire :
« Article trop long et surtout incomplet: pourquoi ne rien dire des tireurs de ficelles de Roosevelt et de la croisade à venir contre l’Allemagne qui allait terminer en destruction et communisation de notre Europe ? Olivier Revilo a bien parlé de la croisade pour les Soviets. Roosevelt a non seulement trahi sa classe sociale comme radical chic (et encore: seulement sa classe riche Wasp) mais aussi et surtout sa race. Il le dit au général de Gaulle (voir les Mémoires): la race blanche n’est plus la bienvenue en Asie. En réalité grâce à lui et à la révolte des élites (cf. Lasch) elle n’allait être plus bienvenue nulle part. Il est avec Churchill l’homme le plus nuisible du 20ème siècle. Et c’est évidemment une idole. L’Occident, a dit justement l’orientaliste René Guénon, vit dans un perpétuel état hypnotique depuis la Renaissance, facilité par les médias et même la typographie. »
Ron Unz cite l’historien Brands et rappelle que Roosevelt était possesseur d’une immense fortune qu’il gaspillait comme Citizen Kane; qu’il vivait comme un nabab (trois propriétés, plein de domestiques, etc.) ; qu’il avait constitué son noyau d’amis autour du yachting (découvrez Wedding Crashers pour comprendre) ; qu’il était inculte et n’avait pas fait d’études ; que sa femme profita de la place pour se remplir les poches avec de la publicité à la radio et dans les journaux. Son culte de la personnalité fut total de son vivant, l’autoritarisme de son administration aussi, et John Flynn parla de fascisme (parole fourre-tout…).
Mais soyons plus sérieux.
Roosevelt (éternel fils à papa gauchiste radical…) a SURTOUT anéanti l’Allemagne avec Churchill en favorisant outrageusement l’invasion rouge de l’Europe. La punition du Japon a été abominable et on a mis psychiquement fin à ce peuple grandiose avec l’occupation. On savait pour Pearl Harbor : on avait décodé les codes japonais et on a laissé faire ! Avec le Deep State on fonctionne toujours pareil : on contrôle l’ennemi, fasciste, musulman, dealer ou nationaliste, et on le manipule avant de l’écraser. Comme on imprime l’argent, on a les moyens.
On s’est bien amusé ! On verra avec l’Iran car seule la notion d’opposition sous contrôle (voyez Makow, Miles, Hua Bin, et pas mal d’autres) peut expliquer la reculade iranienne après une victoire pourtant pharamineuse. Il n’y a hélas sans doute que des marionnettes avec un cerveau central, voyez l’apologue du Katha-Sarit-Sagara commenté par Guénon. Car les gouvernements veulent tous la même chose: dépeupler et contrôler. Voyez la description de la démographie chinoise et iranienne par Eugène Kusmiak. Le seul pays développé à vouloir et avoir des enfants, c’est Israël : les juifs sont comme les autres MAIS PLUS, disait le président Weizmann qui avait bien raison.
Sur l’anéantissement de l’Allemagne et l’invasion communiste de l’Europe (qui dut se taper quarante ans de chars russes et de frugalité soviétique, certains l’oublient…), je citerai notre Tolkien qui, lui, était anti-impérialiste mais aussi anticommuniste et antisoviétique.
« Je viens d'apprendre la nouvelle… Les Russes sont à 95 kilomètres de Berlin. Il semble bien que quelque chose de décisif pourrait bientôt se produire. Les destructions et la misère effroyables de cette guerre s'accumulent d'heure en heure: destruction de ce qui devrait être (et est) la richesse commune de l'Europe et du monde, si l'humanité n'était pas si obsédée, richesse dont la perte nous affectera tous, vainqueurs ou non. Pourtant, les gens jubilent d'entendre parler des files interminables, longues de 65 kilomètres, de réfugiés, de femmes et d'enfants misérables qui affluent vers l'Ouest, mourant en chemin. Il semble qu'il ne reste plus aucune compassion, aucune imagination, en cette heure sombre et diabolique. Je ne veux pas dire par là que tout cela, dans la situation actuelle, principalement (et non uniquement) créée par l'Allemagne, ne soit pas nécessaire et inévitable. Mais pourquoi se réjouir ! Nous étions censés avoir atteint un stade de civilisation où il serait encore nécessaire d'exécuter un criminel, mais pas de jubiler, ni de pendre sa femme et son enfant à ses côtés sous les huées de la foule orque. La destruction de l’Allemagne, fût-elle cent fois, méritée, est l’une des plus grandes catastrophes de l’histoire. »
De Gaulle souligne dans ses mémoires cette anecdote : « l’homme blanc n’est plus le bienvenu en Asie », selon Roosevelt, tout content d’en finir avec les empires coloniaux de la France et des autres. Et dire que Churchill a imposé sa guerre aux Anglais (toujours bien soumis et surtout désinformés) en arguant de la défense de l’empire. Ils le perdirent en quelques années cet empire, et on les reprogramma ces chers Britanniques pour se faire envahir et même diriger par des minorités ethniques et religieuses particulièrement virulentes et décomplexées, et même encouragées par les Windsor. De toute manière la politique de la couronne cabalistique anglaise depuis Guillaume ou Malthus ou Cromwell a toujours été de dépeupler ici… et ailleurs. C’est bien son agenda que l’on suit à Davos, Paris ou Bruxelles. La nature adore le vide.
Sur le plan intérieur Roosevelt partagera la même joie de dépeuplement. Voir les Bilderbergs en ce moment qui veulent achever la dépopulation de l’Europe et son remplacement.
La dépopulation des campagnes US (revoir John Ford toujours et ses incroyables Raisins de la colère) proche de l’Holodomor finalement) a été froidement organisée. Mais elle n’est pas connue. La liquidation de la masse paysanne est de toute manière une obsession ubiquitaire du monde dit moderne, de 1792 aux années soixante en France (Biquefarre…) par exemple.
Un détail qui échappe à Ron Unz c’est celui de la lutte contre les élites Wasp lancée par les progressistes et les juifs libéraux (ce n’est pas moi qui le dis mais Adorno…): Grace Kelly dans son altercation avec Sinatra dans High Society parle de la liquidation des élites Wasp et de leurs splendides mansions à Newport ou ailleurs par… les impôts. On les a remplacées ethniquement depuis ces élites, donc elles ne paient plus d’impôts ! Le Mordor de Tolkien sera mis à contribution avec le Palantir du binôme Karp-Thiel pour calmer les derniers récalcitrants.
De toute manière notre anéantissement programmé se fait sans effort grâce à la télé muée en outil génocidaire global. Roosevelt est toujours déifié comme Obama et tant d’autres par cette classe moyenne ahurie dont Drumont et Guénon n’ont cessé de se moquer. Il n’y a rien à faire.
Je repensais à Alfred Sauvy par exemple: cet honnête homme qui défendait la démographie française avait exécuté Roosevelt et son New Deal; New Deal raté qui se termina par une guerre et une mobilisation sans égale, suivies d’un endettement fabuleux. Je le cite :
« Le mythe Roosevelt. — C'est surtout en France qu'il sévit: aux États-Unis, Roosevelt est discuté suivant le clivage politique. En France, selon l'opinion générale, l'économie américaine a été rétablie par Roosevelt et son New Deal. Si on faisait un sondage actuellement, parmi les contemporains comme parmi les nouvelles générations, une forte majorité des opinions exprimées le serait dans ce sens. Bien différente est la réalité: après la dévaluation du dollar en 1933, une vive reprise s'est produite aux États-Unis, comme dans tous les pays qui, à l'époque, avaient eu recours à cette opération. Cette reprise ne devait rien à la politique du New Deal et a même été brisée par elle. En 1938, une crise très profonde, plus rapide encore que celle de 1929, a accablé à nouveau les États-Unis, qui n'ont été sauvés que par l'approche de la guerre et l'armement. »
Et pour finir, Roosevelt étant Dieu, avec Churchill et Gambetta, je redonne mon René Guénon à méditer:
« À cet égard, nous ne croyons pas qu’on ait jamais remarqué suffisamment l’analogie, pourtant frappante, que l’action de l’orateur, notamment, présente avec celle de l’hypnotiseur (et celle du dompteur est également du même ordre) ; nous signalons en passant ce sujet d’études à l’attention des psychologues. Sans doute, le pouvoir des mots s’est déjà exercé plus ou moins en d’autres temps que le nôtre ; mais ce dont on n’a pas d’exemple, c’est cette gigantesque hallucination collective par laquelle toute une partie de l’humanité en est arrivée à prendre les plus vaines chimères pour d’incontestables réalités ; et, parmi ces idoles de l’esprit moderne, celles que nous dénonçons présentement sont peut-être les plus pernicieuses de toutes. »
La science ne nous sauve en rien, bien au contraire. Elle a déliré brillamment au moment de notre si immortelle épidémie (masques, tests, gestes-barrière, position assise, debout, couchée, etc.) et, autre nom à majuscule, elle sert aussi la mise sous hypnose :
« La civilisation occidentale moderne a, entre autres prétentions, celle d’être éminemment «scientifique» ; il serait bon de préciser un peu comment on entend ce mot, mais c’est ce qu’on ne fait pas d’ordinaire, car il est du nombre de ceux auxquels nos contemporains semblent attacher une sorte de pouvoir mystérieux, indépendamment de leur sens. La « Science », avec une majuscule, comme le « Progrès » et la « Civilisation », comme le « Droit », la « Justice » et la « Liberté », est encore une de ces entités qu’il faut mieux ne pas chercher à définir, et qui risquent de perdre tout leur prestige dès qu’on les examine d’un peu trop près. »
Le pire est que les bouffons ennemis géostratégiques de l’Occident (de Brics et de broc…) fonctionnent comme lui maintenant, même si les antisystèmes refusent de le voir et de le comprendre: écologie, féminisme, mondialisme, totalitarisme cybernétique, social-fascisme, science, vaccins, tout y passe pour créer ce monde sinistre que pressentirent Poe ou Chateaubriand. Mais c’est un autre sujet.
Sources:
https://highlanderjuan.com/wp-content/uploads/2019/06/Rev...
https://bibliothecaveneficae.com/wp-content/uploads/2021/...
https://www.unz.com/runz/american-pravda-franklin-rooseve...
https://classiques.uqam.ca/contemporains/sauvy_alfred/myt...
https://www.dedefensa.org/article/les-francais-sous-hypno...
https://www.dedefensa.org/article/rene-guenon-et-notre-ci...
https://www.biblegateway.com/passage/?search=Matthieu%201...
https://lesakerfrancophone.fr/retour-sur-rene-guenon-et-l...
https://esprit-universel.over-blog.com/article-rene-gueno...
https://lesakerfrancophone.fr/christopher-lasch-macron-et...
https://www.unz.com/article/chinas-fertility-catastrophe/
https://www.egaliteetreconciliation.fr/La-croisade-est-te...
20:05 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roosevelt, franklin d. roosevelt, états-unis, histoire, occident | |
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La motion de censure a échoué – la façade du contrôle s’effrite
La motion de censure a échoué – la façade du contrôle s’effrite
Elena Fritz
La motion de censure contre von der Leyen a échoué mais ce n’est pas une preuve de confiance en sa personne, mais une déclaration de faillite institutionnelle. L’UE est entrée dans une phase où les procédures démocratiques ne font que simuler la légitimité.
Malgré de graves accusations – allant d’un approvisionnement opaque en vaccins à l’ignorance délibérée des intérêts nationaux – la présidente de la Commission reste en fonction. Le parlement se révèle impuissant face à un exécutif qui s’est largement soustrait à la responsabilité politique.
Von der Leyen reste parce qu’elle est nécessaire – en tant qu’organe exécutif fonctionnant au profit d'intérêts stratégiques :
– Stabiliser l’architecture de pouvoir existante
– Sécuriser des projets controversés
– Reporter les réformes structurelles jusqu’après 2026
Son rôle est fonctionnel, pas politique. Il ne s’agit pas d’approbation, mais d’une mise en œuvre qui doit se faire sans entrave.
Cela met en lumière à quel point l’UE mise désormais sur la puissance procédurale plutôt que sur la légitimité démocratique. Les intérêts nationaux – comme ceux de l’Allemagne – sont de plus en plus intégrés dans une dépendance structurée plutôt que négociés politiquement.
L’Union se meut vers une stabilité dirigée sans correctif possible. Les décisions ne sont plus responsables, mais elles sont gérées.
La légitimité est remplacée par une logique systémique. La responsabilité disparaît dans l’appareil.
15:02 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ursula von der leyen, europe, affaires européennes, union européenne | |
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Trump bat en retraite...
Trump bat en retraite...
Douguine révèle la crise américaine et le rôle de la Russie en tant que Katechon
Alexander Douguine
Alexander Douguine dévoile le recul idéologique de Trump et le campe comme une trahison de sa mission civilisationnelle, met en garde contre une bataille eschatologique croissante entre le mondialisme et la résistance multipolaire, et exhorte la Russie à se dresser, en tant que Katechon, contre la vague antichrétienne.
Sur la base de plusieurs de mes récents messages sur Telegram, certains ont conclu que j'étais déçu par Trump. Mais ce n'est pas tout à fait exact. J'ai observé l'évolution de Trump, la formation de son idéologie – ce que j'ai appelé le trumpisme – de plus près et avec plus d'attention que je n'ai suivi la politique de n'importe quel autre pays. Toute l'histoire de la deuxième campagne électorale de Trump a en fait été une véritable révolution, car les idées qu'il a exprimées – que ses partisans ont promues et approfondies, trouvant un écho auprès de la population américaine – formaient une vision du monde très cohérente. Il s'agissait d'une véritable idéologie, et pas seulement d'une série de slogans.
En reliant les différentes déclarations et positions de ce programme, j'en suis arrivé à la conclusion que le trumpisme possède un noyau idéologique assez solide. Trump a proposé une vision du monde complètement alternative, en contraste flagrant avec celle des mondialistes et des libéraux. Son orientation était non libérale et anti-mondialiste, centrée sur un État civilisationnel fort – l'État-civilisation américain – avec des calculs économiques, des éléments de politique étrangère et même un programme idéologique interne correspondants. Cela incluait l'opposition au mouvement LGBTQ, qui est interdit en Russie, et à d'autres aspects de la culture « woke », ainsi que l'annulation de la « cancel culture » elle-même.
Tout cela a été clairement articulé dès les premiers jours de la présidence de Trump. C'est précisément en étant exposé à cet élément idéologique que j'ai eu l'impression qu'il était comme un brise-glace, fracassant la mer gelée de la dictature mondialiste-libérale. Trump faisait cela depuis le centre même, depuis la « salle de contrôle » principale du système. Naturellement, cela m'a fortement impressionné, d'autant plus que je suivais cela en temps réel à travers des publications, des interviews, des conversations et des livestreams. Trump a gagné en surfant sur cette vague et a initialement agi conformément à ce programme.
L'impression était profonde. Bien sûr, l'Amérique n'est pas une société traditionnelle. Une telle société n'y a jamais vraiment existé. L'Amérique est une expérience de la modernité. Oui, avec toutes ses limites évidentes, et avec l'implication de la droite technologique (Tech Right) représentée par Elon Musk et Peter Thiel, dont les opinions sont souvent étranges et extravagantes, et même avec le populisme national de Steve Bannon, exprimé sans détours. Naturellement, rien de tout cela ne nous appartient vraiment. En principe, il n'y avait là rien qui puisse nous séduire. Pourtant, cela s'opposait – et s'oppose toujours – directement au cours précédent de l'administration américaine.
Lorsque nous abordons Trump et le trumpisme à l'aune de notre propre civilisation, tout cela semble souvent monstrueux et effrayant. Pourtant, comparé au libéralisme et au mondialisme, que les États de l'Union européenne incarnent encore par inertie, cela ressemblait à une révolution conservatrice.
Ce n'est pas un hasard si Macron, s'exprimant lors d'une session de la Grande Loge maçonnique de France, a déclaré une guerre idéologique au « Dark Enlightenment » (les « Lumières obscures ») représenté par Trump. Macron l'a fait au nom de ce que les francs-maçons, les libéraux, les mondialistes, les pervers et les "parades de la fierté" proclament comme étant le « Light Enlightenment » (les « Lumières lumineuses »). En d'autres termes, la lame a rencontré la pierre.
Pourtant, le mondialisme libéral habituel qui a régné sur l'Amérique et le monde au cours des dernières décennies a reçu un coup sérieux de la part de Trump. Il a apporté avec lui une nouvelle idéologie – floue à certains égards, mais très attrayante à d'autres: valeurs traditionnelles, rejet des interventions à l'étranger, rejet des néoconservateurs, renversement complet du programme libéral-démocratique du Parti démocrate, avec toutes ses dégénérescences et sa chute normative et obligatoire vers la décadence. Cela nous était et nous est toujours sympathique.
Mais avec le temps, Trump a commencé à se détourner de tout cela. Il a commencé à perdre les membres de son équipe d'origine. Il s'est rapproché des néoconservateurs, comme lors de son premier mandat. Il n'a pas condamné le génocide de Netanyahu à Gaza. Il a soutenu l'opération militaire israélienne de douze jours et, de plus, les bombardiers américains ont eux-mêmes frappé l'Iran souverain. Aujourd'hui, il prépare le renversement du régime Velayat-e Faqih dans ce pays. En bref, il agit de manière contraire à ce qu'il avait promis et aux attentes de ceux qui ont voté pour lui. Car les gens qui ont voté pour lui voulaient autre chose. Cela a une grande importance.
Cependant, le mouvement MAGA reste très fort. Peut-être qu'Elon Musk en deviendra le nouveau porte-drapeau. Il a déjà proposé de créer un troisième parti en Amérique, et, compte tenu de ses ressources, cela est loin d'être naïf. Thomas Massie (photo), un partisan constant de Trump et un paléoconservateur convaincu, s'est fermement prononcé contre l'intervention en Iran et est déjà en train de devenir une figure clé d'un autre courant du mouvement MAGA. Massie et Musk se rapprochent actuellement, ce qui est également très intéressant. Dans le même temps, Peter Thiel, l'un des architectes de la victoire de Trump, tient des propos très sombres et très justes : le mondialisme est l'idéologie de la civilisation de l'Antéchrist. D'ailleurs, même Marco Rubio a déclaré que les Iraniens attendaient l'arrivée imminente de l'Imam Mahdi, qui annonce la fin des temps.
Nous assistons donc à une nouvelle configuration politico-théologique et eschatologique très intéressante. C'est pourquoi nous devons rester calmes et commencer à étudier en profondeur la philosophie, la religion, l'eschatologie et la géopolitique, de manière beaucoup plus sérieuse que ne le fait actuellement notre communauté d'experts, qui se contente d'effleurer la surface et de tout réduire au prix du pétrole. L'heure est venue de procéder à une analyse approfondie, et non de déclarer que l'on est séduit ou déçu par Trump.
Nous nous trouvons dans une situation où les États-Unis et ceux qui les dirigent aujourd'hui définissent les principales tendances mondiales. Il existe une autre puissance, la Chine, et puis il y a nous. Il n'y a pratiquement aucune autre puissance véritablement souveraine dans le monde. Nous avons notre propre projet de monde multipolaire, et nous cherchons à le construire avec la Chine. C'est une réponse sérieuse, mais le leadership mondial appartient toujours aux États-Unis. Ni idéologiquement, ni militairement, ni technologiquement, ni économiquement, nous ne pouvons – même avec la Chine – renverser ce leadership. Par conséquent, ce qui se passe en Amérique revêt une importance considérable pour nous.
Bien sûr, pour vraiment comprendre tout cela, il faut connaître et comprendre l'histoire de l'Occident et la philosophie de René Guénon, Julius Evola, Nikolai Danilevsky, Lev Tikhomirov et Oswald Spengler. Il faudrait une demi-vie pour assimiler pleinement ces textes. Sans eux, on ne comprend absolument rien, ni à ce qui se passe en Amérique, ni à ce qui se passe chez nous. Nous ne devons donc pas nous fixer des tâches impossibles. C'est la responsabilité de ceux qui ont les compétences et la préparation nécessaires. Nous entrons véritablement dans une sphère où beaucoup de choses vont choquer l'esprit ordinaire.
C'est pourquoi mon analyse doit être abordée différemment. Il ne s'agit pas d'être « déçu par Trump » ou « enchanté par Trump ». Ces catégories n'ont aucune signification pour moi. Je suis un patriote russe et, pour moi, la Russie est une valeur absolue. Je considère tout du point de vue de mon pays, de ma civilisation et de sa mission eschatologique en tant que Troisième Rome, le Katechon, qui empêche le monde de tomber sous le règne de l'Antéchrist. C'est ce qui importe le plus.
14:42 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alexandre douguine, donald trump, états-unis, actualité | |
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Les tactiques technologiques d'Israël et l'avenir de la guerre totale
Les tactiques technologiques d'Israël et l'avenir de la guerre totale
L'utilisation à des fins militaires de la surveillance, de l'IA et des deepfakes dans les conflits modernes
Alexander Douguine
Depuis le début du conflit israélo-palestinien à Gaza, qui a suivi de près l'attaque du Hamas contre Israël lors de l'opération Al-Aqsa Flood, déclenchant une réaction en chaîne d'événements, nous avons assisté au déploiement par Israël de technologies militaires jamais vues auparavant.
Ces technologies ont joué un rôle décisif dans le succès d'Israël dans plusieurs opérations militaires et politiques. Elles ont impliqué l'utilisation d'appareils de communication, d'ordinateurs, de téléphones portables et même de pagers pour infliger des pertes sensibles, voire critiques, à l'ennemi. Cette tactique était étroitement liée aux frappes de missiles et aux drones de combat. De plus, il est désormais clair qu'Israël a activement utilisé la technologie des deepfakes.
Ensemble, ces facteurs ont fondamentalement transformé la nature de la guerre moderne. Les adversaires d'Israël au Moyen-Orient n'étaient absolument pas préparés à ce changement, qui s'est avéré décisif dans le déroulement du conflit. En termes militaires conventionnels, il existait une parité approximative entre Israël et ses adversaires régionaux. En matière de guérilla, des groupes tels que le Hezbollah libanais avaient même pris le dessus, comme l'a démontré la guerre du Liban en 2006. Cependant, l'introduction de ce nouveau facteur technologique a radicalement modifié l'équilibre des forces.
Quelles étaient ces nouvelles technologies et méthodes ? La plus importante d'entre elles était un logiciel de surveillance radicalement avancé. Les Israéliens ont réussi à installer des programmes de suivi dans pratiquement tous les appareils électroniques appartenant à leurs adversaires. Les mouvements, les conversations, les réunions et les échanges d'informations – entre Palestiniens, Syriens, Libanais, Irakiens et Iraniens – toute personne ayant un intérêt même marginal pour Israël – étaient entièrement visibles par les services de renseignement israéliens.
Dans son livre publié en 2019, L'Empire et les cinq rois, le mondialiste Bernard-Henri Lévy déplorait le retrait progressif de l'Occident hors du Moyen-Orient (en particulier hors d'Irak), soulignant que la seule compensation pour l'abandon de ces positions stratégiques était les capacités de surveillance désormais hyper sophistiquées de l'Occident, capables de détecter le moindre détail dans les territoires évacués. Lévy, impérialiste agressif, considérait cela comme insuffisant, comme un signe de faiblesse et de passivité. Il aurait préféré un contrôle physique direct du monde islamique par l'Occident et Israël (d'où le titre du livre, qui fait référence à la guerre menée par l'antique Israël contre une coalition de cinq rois cananéens, que les Israélites ont vaincus et soumis). Mais l'argument de Lévy sur la surveillance était pertinent. Cela est devenu un facteur crucial à partir de 2023.
Les systèmes de communication et les appareils connectés – électroniques, locaux ou autres – sont devenus des armes mortelles entre les mains d'Israël, déterminant l'issue des opérations à Gaza, au Liban, en Syrie et lors de la récente guerre de 12 jours avec l'Iran. L'aide des États-Unis et de l'Occident en général a été importante, mais l'avantage décisif est venu de la nouvelle stratégie. Israël a réussi à prendre le contrôle total des réseaux de ses ennemis, transformant les téléphones, les pagers et divers appareils électroniques en armes. Certains pagers destinés aux agents du Hezbollah (qui se méfiaient des téléphones portables) ont été piégés avec des explosifs. Selon des rapports libanais, non seulement les pagers ont explosé, mais aussi les téléphones portables, les scooters électriques, les interphones et les panneaux d'ascenseur. La nature exacte de cette technologie reste floue, mais si elle existe et si Israël la possède, elle présente des risques sans précédent.
Un autre élément impliquait des drones lancés sur la base de données de ciblage acquises grâce à la surveillance, souvent à partir du territoire ennemi. Cette tactique a été révélée pour la première fois en juillet 2024, lorsque le chef du Hamas, Ismail Haniyeh (photo), a été éliminé en Iran. Des méthodes similaires ont ensuite été utilisées pour tuer des dirigeants du Hamas non seulement à Gaza, mais aussi dans d'autres pays. Grâce à la surveillance électronique, les Israéliens avaient une vue d'ensemble de leurs cibles ; le reste n'était qu'une simple exécution. Les drones pouvaient être lancés depuis Israël ou depuis des cachettes préparées à l'avance dans des pays étrangers.
Il est même possible que l'opération de sabotage qui a conduit à la mort du président iranien Ebrahim Raisi ait impliqué un pager et une technologie de surveillance. Raisi était un conservateur et un fervent opposant à Israël. Si les autorités iraniennes n'ont pas réussi à déterminer la cause de l'accident d'hélicoptère, les événements de la guerre de 12 jours peuvent expliquer pourquoi : elles ne disposaient tout simplement pas de la technologie nécessaire et ne comprenaient pas le fonctionnement de ces systèmes.
Après avoir éliminé les dirigeants du Hamas, Israël s'est tourné vers le Hezbollah. Des frappes ciblées ont tué le cheikh Hassan Nasrallah et pratiquement tous les dirigeants du Hezbollah, qui représentait autrefois une menace sérieuse pour Israël. Combinés à l'explosion des pagers et des autres dispositifs, ces assassinats et même les massacres de membres du Hezbollah se sont avérés extrêmement efficaces.
Des frappes précises par drones et missiles ont suivi, non pas au hasard, mais sur la base de cibles identifiées grâce à la surveillance électronique. Les Israéliens ont planifié ces opérations avec minutie, commençant leur extermination par le haut : ils ont d'abord éliminé les hauts dirigeants – religieux et politico-militaires –, puis le deuxième échelon, le troisième, et ainsi de suite à travers les rangs.
En Syrie, c'est le Mossad qui a porté au pouvoir al-Sharaa, affilié à l'État islamique, en orchestrant un changement de régime et en renversant le président Bachar al-Assad à l'aide des mêmes techniques. Israël a pris le contrôle total des communications militaires syriennes. Les deepfakes ont été largement utilisés. Des ordres et des directives – parfois contradictoires – ont été envoyés aux commandants de rang inférieur, prétendument émanant des hauts gradés syriens, imitant même la voix d'Assad lui-même. Il s'agissait notamment d'ordres de retraite, de redéploiement vers des positions absurdes ou de tirs sur de fausses cibles. Le changement de régime a été réalisé moins par la force militaire conventionnelle que par les technologies en réseau. Israël a également consolidé son emprise sur le plateau du Golan, étendu sa zone de contrôle près des zones druzes plus proches de Damas et détruit, à l'aide de drones et de missiles, toutes les installations militaires syriennes qui représentaient une menace, même lointaine. Auparavant, le Hezbollah et les forces iraniennes (en particulier les unités du CGRI) en Syrie avaient déjà été soumis à des frappes précises et contraints de se retirer dès le début de la révolte d'al-Sharaa.
Vint ensuite l'Iran. Une fois de plus, la même stratégie fut utilisée. Dans les premières heures de la guerre de 12 jours, Israël élimina la quasi-totalité du haut commandement militaire iranien – le chef d'état-major, le commandant du CGRI et les principaux scientifiques nucléaires – ainsi que leurs familles, y compris leurs jeunes enfants. Cela fut accompli en partie grâce à des frappes de missiles de précision, en partie grâce à des drones lancés depuis l'Iran, à partir de caches prépositionnées. Les drones ont été physiquement lancés par des migrants afghans suivant les instructions israéliennes, payés modestement et considérés comme sacrifiables par les planificateurs israéliens.
Les frappes de missiles qui ont suivi ont visé les infrastructures nucléaires iraniennes, conduisant à une opération de changement de régime. Pour que tout cela réussisse, Israël avait besoin d'un contrôle total sur chaque individu iranien considéré comme une menace ou un intérêt potentiel – et là encore, grâce à des dispositifs électroniques. La stratégie a été moins efficace contre les Houthis du Yémen, mais même ceux-ci ont parfois été frappés par des attaques de précision qui ont causé de graves dommages.
Nous avons ainsi assisté à l'émergence de formes entièrement nouvelles de guerre meurtrière. Israël possède des technologies qui lui ont permis d'infliger à ses ennemis des dommages auparavant inimaginables. Nous sommes entrés dans une ère de guerre totalement nouvelle.
Au début de l'opération militaire spéciale (OMS), nous avons été confrontés de manière inattendue au problème des drones et des communications. Mais ce que nous voyons aujourd'hui en Israël représente un niveau de technologie bien plus avancé. Si vous ou des membres de votre famille possédez un appareil électronique et que vous vous opposez aux intérêts d'Israël, vous pouvez être éliminé – de manière chirurgicale, efficace et à tout moment. C'est la conclusion terrifiante que nous pouvons tirer de ce que nous venons de voir au Moyen-Orient.
Une autre préoccupation concerne la neutralisation des flottes et des ports maritimes ennemis. Là encore, les technologies de drones aquatiques – qui ne sont pas encore pleinement déployées – représentent un danger colossal, en particulier lorsqu'elles sont associées à des systèmes de surveillance avancés.
Nous sommes donc confrontés à tout un ensemble de nouvelles menaces. Point suivant : Israël est l'allié le plus proche des États-Unis et de l'Occident dans son ensemble. Certains considèrent Israël comme un mandataire géopolitique des États-Unis, tandis que d'autres – en particulier les Israéliens – voient les États-Unis comme un golem soumis aux ordres d'Israël. Dans tous les cas, l'essentiel est le même : les technologies qu'Israël a utilisées si efficacement dans la guerre contre ses adversaires régionaux sont incontestablement connues et accessibles aux États-Unis et à l'Occident. En effet, on ne sait pas vraiment s'il s'agit d'inventions purement israéliennes. Elles proviennent peut-être de la CIA, du Pentagone, de Palantir ou du MI6, ou ont été développées conjointement. Cela n'a guère d'importance. Le fait est que l'Occident possède ces armes et maîtrise ces stratégies et technologies.
La Russie n'est pas en guerre avec Israël (même si nous ne devons pas oublier que l'Iran est notre allié), on pourrait donc penser que nous sommes à l'abri de telles tactiques. Peut-être. Cependant, nous sommes indéniablement en guerre avec l'Occident collectif en Ukraine – et l'Ukraine est sans aucun doute un mandataire, un outil, de l'Occident collectif. D'où cette conclusion simple et terrifiante : cette technologie meurtrière peut, à tout moment, être retournée contre la Russie.
Si l'on considère les attentats terroristes perpétrés par des saboteurs ukrainiens en Russie – contre Daria Dugina (et moi-même), contre Vladlen Tatarsky et Zakhar Prilepin, contre des généraux russes comme Moskalyok et Kirillov, ainsi que l'attaque de la mairie de Crocus impliquant des migrants recrutés par Kiev –, alors la récente attaque de drones contre la triade nucléaire russe depuis le territoire russe doit être considérée dans ce contexte.
Dans une situation critique, une telle stratégie pourrait être pleinement déployée – ou l'a peut-être déjà été, bien que sous une forme limitée.
Des questions logiques se posent : disposons-nous de systèmes d'armes similaires ? Avons-nous pénétré les dispositifs et gadgets ennemis, non seulement ceux de l'Ukraine, mais aussi ceux des États-Unis et de l'OTAN ? D'autre part, disposons-nous de défenses adéquates contre de telles attaques et stratégies ? Il est clair que nos meilleurs spécialistes travaillent avec diligence pour assurer la sécurité du président, notre ressource clé dans la guerre contre l'Occident. C'est pourquoi il ne possède aucun appareil électronique, ce qui est prudent. Pourtant, nous continuons à tout numériser et à tout électrifier, en nous appuyant sur l'intelligence artificielle qui, comme d'autres technologies en réseau, est peut-être déjà militarisée – ou pourrait facilement le devenir. L'IA peut-elle tuer ? La réponse est évidente si l'on se réfère à l'expérience des Libanais et des Iraniens: si les téléphones et les pagers peuvent tuer, alors l'IA peut certainement être militarisée dans certaines conditions. Les deepfakes – générés par l'IA – sont déjà devenus des armes.
De plus, sommes-nous pleinement conscients que les structures de réseau peuvent être facilement intégrées dans les communautés d'immigrants, en particulier parmi les immigrants illégaux ? Ce sont des agents techniques tout prêts. Israël n'aurait jamais pu intégrer des réseaux de sabotage aussi profondément enracinés dans les sociétés sans un réseau d'agents d'élite sur le terrain.
Enfin, la Chine possède-t-elle de telles technologies de réseautage militaire ? À l'heure actuelle, la Chine est confrontée à une décision cruciale : entrer en confrontation ouverte avec l'Occident en Iran et dans l'ensemble du Moyen-Orient, où l'Occident mène des frappes chirurgicales contre les centres énergétiques et de transport chinois. Nous le saurons probablement bientôt.
Quoi qu'il en soit, c'est aujourd'hui la menace la plus grave à laquelle est confrontée la Russie contemporaine. Nous pouvons gérer tout le reste. Mais ici, nous sommes confrontés à quelque chose de totalement nouveau, et si nous nous trouvons pris au dépourvu à un moment critique, les conséquences pourraient être véritablement fatales.
13:27 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, technologies militaires, israël, alexandre douguine | |
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