jeudi, 06 septembre 2018
Terre & Peuple magazine nos. 75 & 76
Communiqué de "Terre & Peuple-Wallonie"
TERRE & PEUPLE Magazine nos 75 et 76
Le numéro 76 de TERRE & PEUPLE Magazine est centré sur le thème ‘Vivre ensemble ?’
Pierre Vial, dans son éditorial intitulé ‘Yankees go home’ remarque que le retrait des Etats-Unis du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, après leur retrait de l’UNESCO, ne fait que confirmer la politique unilatéraliste et isolationniste de l’axe Washington-Jérusalem. « Sous les airs de clown parano qu’ils se donne, Trump surfe habilement sur les caractères profonds du tempérament yankee, mélange d’évangélisme niais et d’impérialisme marchand. »
Karine Champy réussit avec éclat un exercice de haute voltige qui revient à suggérer que le temps, esprit du Cronos, n’existe pas pour nous malgré tous les sabliers pour le mesurer. En opposant le temps abstrait, scandé par l’horloge à calculer, et les temps concrets, ceux que nous vivons. A cette procédure, elle fait comparaître des témoins prestigieux, dont Pascal et Heidegger, Lewis Mumford et Christiaan Huygens (voir le dictionnaire, lequel ne se résume pas).
Pierre Vial ouvre le dossier central ‘Vivre ensemble ?’ par le contre-exemple du melting pot américain, image d’Epinal démentie par les faits. Ce qui a donné naissance au peuple américain, c’est tout ce qui, en Europe, ne supportait pas l’Europe, les puritains, protestants, pères pèlerins fuyant la dépravation, tous nourris de culture biblique, qui fuient vers cette nouvelle Terre Promise. A l’entrée, ils y planteront la statue de la Liberté qui annonce, à l’intention des paumés de la terre, piétistes allemands, Mormons, Hamish : « Mon flambeau les guidera au seuil des portes d’or. » Pour faire fructifier le nouveau Canaan, tous oublieront leurs racines et souvent leur langue maternelle, leur succès étant la marque de l’approbation divine. Ils sont hypocrites, car leurs principes républicains d’égalité ne s’embarrassent pas de contradictions : les pères de l’indépendance avaient des esclaves et Lincoln lui-même, malgré l’abolition, se déclarera opposé au droit de vote pour les Noirs et aux mariages mixtes. Le génocide des Indiens est plus hypocrite encore et il faudra des Américains comme le cinéaste d’origine irlandaise John Ford pour leur rendre justice : « Nous les avons roulés, volés, tués, assassinés, massacrés. » L’auteur épingle au passage les personnages qui peuplent la littérature populaire et le cinéma américains : le gangster, le policier véreux, le politicien vendu… On a les héros qu’on mérite. Pas sur les champs de bataille en tout cas. Les Yankees n’ont prévalu qu’au prix d’une guerre civile souvent atroce pour les Sudistes. En réalité, ils redoutent l’esprit guerrier. Ils ne consentent à se risquer que sur des terrains préparés où tout a été pulvérisé et réduit en cendres. Ils supportent mal le choc de la réalité et la défaite au Vietnam leur est apparue injuste. Ils sont adeptes de ‘peace and love’. Et ne pensons plus qu’à faire du dollar. Mais il reste le problème noir, qui paraît insoluble. La discrimination positive bafoue le sacro-saint principe d’égalité républicaine. Elle n’empêche pas l’africanisation des grandes villes et les émeutes périodiques avec violences, incendies et pillages, dont la médiatisation ne manque pas de susciter des vocations chez nous.
Alain Cagnat s’applique à définir le vivre ensemble par l’opposition de deux extrêmes : une métropole du vivre-ensemble, Marseille, et la vie ensemble dans un petit village de la Provence de Giono, de Pagnol, de Mistral, si petit que la chapelle n’est plus desservie, ce qui convient aux habitants qui n’ont aucune envie d’être divisés entre cagots et laïcards. Ils ont, au contraire, l’habitude d’être solidaires, tel ce 31 juillet 1989 quand la canicule et un Mistral de 120 km/h ont déchaîné la fournaise sur les collines boisées. Tout le village a passé l’hiver à déboiser et replanter. Entre temps, quand les colères brutales de la Durance noient les gens des bas, les gens des hauts les recueillent en attendant la décrue. C’est cette solidarité qui fait que tous se retrouvent ponctuellement autour de la stèle du monument aux morts, qui porte quinze noms pour la grande Guerre (et un seul pour la dernière). Et qui fait que le Front National fait ici un carton, « alors qu’il n’y a encore ni Maghrébin ni Noir ! ». Mais qui fait aussi que personne ici ne descend jamais à Marseille. Car la ville de Raimu et de Fernandel est devenue le melting-pot de cent soixante dix nationalités, le laboratoire du ‘vivre-ensemble’, lequel est le contraire de la vie ensemble. C’est l’enterrement des utopies républicaines d’assimilation et d’intégration des étrangers et le triomphe du communautarisme: les allochtones sont encouragés à conserver leurs modes de vie et les autochtones à s’y adapter. Cela aboutit à une mosaïque de ghettos, zones de non-droit gouvernées par des caïds et gardées par des petites frappes armées jusqu’aux dents. Marseille n’est qu’un modèle du genre, qui compte en France huit cents zones où l’Etat est incapable d’assumer sa mission de sécurité civile. Dans le même temps, tout est rentré dans l’ordre musulman, car les grands frères ont remis leurs parents dans le droit chemin et voilé les beurettes, quand elles ne sont pas renvoyées au bled, mariées de force et parfois excisées. A l’heure de la prière, la circulation de certaines artères s’arrête. Ce n’est pas la concorde pour autant car il y a rivalités et surenchères entre Frères musulmans, salafistes et wahabites. Une minorité de souchiens s’accroche, qui ne se résignent pas. Tandis que les traitres des élites, marxistes égalitaristes, trotskistes internationalistes, patrons capitalistes et chrétiens universalistes, persistent à prêcher qu’il faut être hospitalier. Leurs réseaux oeuvrent, en toute illégalité, avec l’indulgence des tribunaux, à l’invasion, distribuant des manuels du migrant avec les astuces pour faciliter la tâche et obtenir les aides sociales. Tout cela au mépris des règles de contrôle sanitaire et des avertissements de l’OMS : des maladies depuis longtemps éradiquées sont réactivées (gale, variole, tuberculose). Le choléra, la peste, les maladies vénériennes font peser des menaces graves. Mais il y a également la menace sur la santé sociale : les pays où cohabitent des communautés inassimilables (ancienne Yougoslavie, Balkans, Ukraine) sont des foyers de guerre civile. Quant aux pays métissés (Etats-Unis, Brésil), le racisme y est présent dans toutes les communautés. Un tel avertissement fait aussitôt traiter celui qui le tient de raciste ! Depuis l’épuration, une clique a pris le pouvoir par une dictature soft, qui muselle toute opposition, mais ils ne nous feront pas taire : Ne baissez pas les yeux !
Robert Dragan a recueilli le témoignage d’un paysan breton qui a vécu l’expérience des Zadistes NDDL. Il les classe en deux catégories :
- Les lettrés, issus des facs, anciens enseignants, très politisés, organisés, agressifs (surtout les femelles), d’orientation LGBT, antispécistes, antifa. Ce sont des professionnels de la révolution, devenus très efficaces avec le temps. Ils occupent les maisons
- Les gens de la rue, punks à chiens, anarchistes volontairement peu organisés, chair à canon des premiers. Certains sont érudits. Ecologistes de surface avec une incroyable capacité à souiller l’environnement.
Les deux factions se méprisent comme elles méprisent le pays et ses habitants.
Jean-Patrick Arteault rapproche une série de définitions du néologisme ‘vivre-ensemble’, dont celle du Dictionnaire de Novlangue, pour qui l’oligarchie feint de préconiser la cohabitation harmonieuse, alors qu’elle provoque le communautarisme et l’individualisme, son admonestation ne s’adressant qu’aux autochtones. Et celle de Paul-François Paoli, qui juge que c’est le plus niais des stéréotypes : hormis l’instinct de conservation, l’instinct sexuel et les affinités de tous ordres qui génèrent une compatibilité d’âme, les humains ne font que se supporter : « Le prêchi-prêcha des clergés divers, qui affirment la beauté de la diversité tout en s’en prémunissant, est indécent. » Il s’agit soit d’un concept d’une banalité affligeante, soit d’une arme de déstructuration massive des blancs d’Europe et des primo-colons d’Amérique du Nord et d’Océanie. Le message n’est pas adressé aux blancs d’Israël. Ni aux blancs d’Afrique du Sud, où l’assassinat d’un noir par un blanc provoquerait un séisme, alors que l’inverse est reçu comme simplement normal. Pour l’auteur, la généalogie de cette idéologie est complexe. Il y a d’abord le multiculturalisme anglo-saxon né dans les campus américains, lesquels ont généré une mythologie sur l’affrontement de la majorité blanche patriarcale avec diverses minorités ethno-culturelles, mais également socio-culturelles, qui sont victimisées. Le vivre-ensemble est alors l’apprentissage de la repentance. Il y a ensuite le républicanisme laïc français, issu des Lumières, qui vise à créer une humanité abstraite, avec un citoyen universalisable, dans une France résumé du monde, voire monde potentiel, et à dissoudre l’homme ancien pour former une humanité nouvelle. Mais les nouveaux entrants ne sont pas réceptifs à ces idéaux. Avec les autochtones, les vicaires républicains répètent le mantra du vivre-ensemble sur un ton comminatoire. Avec les allochtones, ils sont quasiment suppliants. Il y a également l’oligarchie économique, qui pratique la politique à courte vue de la baisse des salaires des autochtones et camoufle ses intérêts sous une posture morale : les chances pour la France. Il y a encore la gauche révolutionnaire. Orpheline de la classe ouvrière, qui s’est embourgeoisée, voire laissé séduire par le populisme, elle est à la recherche d’exclus de substitution, ethniques, mais aussi sexuels. Il y a aussi le catholicisme post-Vatican II, qui renoue avec ses racines primitives. Les allochtones n’ont qu’un mépris justifié pour cette église à plat ventre. Il y a encore les Bo-Bos de la bisounourserie diversitaire, socialistes ou macroniens, sociétalement de gauche et libéraux en économie. Cadres de l’oligarchie, ils pratiquent l’entre-soi avec la haine de soi, alibi moral des renégats. Porteurs de valises de l’immigration illégale, ce sont nos vrais ennemis avec qui une entente ne sera jamais possible. Il y a enfin certaines élites juives inconscientes qui « semblent avoir contribué à créer un nouveau Golem qui a commencé à se retourner contre elles ». On voit des juifs quitter la France et en tout cas certaines zones qui ne sont plus sûres pour eux. « Penser dans ces conditions, vu la frustration immense des musulmans à l’égard du sionisme que le dîner annuel du CRIF continuera d’être couru, c’est s’illusionner gravement. »
Jean-Patrick Arteault se laisse interviewer sous l’intitulé ‘Survivre au vivre-ensemble’. A la question ‘Le vivre-ensemble, impératif pratique imposé aux Européens, est-il possible et désirable ?’, il répond que les mondialistes le désirent. Mais il remarque que, si Marine Le Pen juge que l’immigration est, hélas, irréversible, elle ne l’est pas plus que ne l’était le caractère français des départements français d’Algérie au milieu des années ’50. Il s’agit à présent de construire un autre rapport de forces. Mais il estime cependant que tout rapprochement avec la Reconquista est incapacitant : elle a duré 900 ans ; sa légitimité n’était pas mise en doute ; les Espagnols ne connaissaient pas alors notre effondrement moral et démographique et leurs élites ne collaboraient pas avec les envahisseurs. Il juge malsain, et stratégiquement stupide, l’espoir d’une guerre civile. Il faut cependant s’y préparer dans une cohabitation transitoire, pour survivre à celle-ci sans en pâtir, tout en développant des comportements qui créent un rapport de forces favorable. En articulant des familles, des clans, des réseaux, afin de construire des pouvoirs économiques, sociaux, d’influence, de capitalisation de savoirs. Nous vivons en territoire occupé, non seulement par des allochtones et leurs collaborateurs, mais sous un régime qui contrôle l’Etat et fait adopter des lois liberticides. L’affrontement est contre-productif. Dominique Venner nous suggère les modèles d’Homère et, plutôt qu’Achille, Ulysse, qui n’est pas moins courageux, mais plus réaliste. Il faut se défaire de l’idée de retrouver le peuple d’hier, mais relever des ruines des bribes de matériaux sains. Devenir le parasite des parasites. Notamment rechercher la sécession résidentielle, ou la migration pendulaire quotidienne, éviter toute friction (d’où les albo-européens sortent toujours perdants), éviter les liens intimes et même les contacts et s’en tenir à une politesse impersonnelle. Une haute qualité humaine des allochtones (laquelle est courante) ne rend pas tolérable notre submersion par leur nombre. Il faut écarter même les plus gentils. Il faut les inciter à partir, et au besoin les contraindre, sans haine et tant que possible sans violence, ce qui ne dépend pas que de nous. Mais un allochtone isolé peut se fondre avec nous sans dommage, témoin Alexandre Dumas.
Roberto Fiorini cite Louis-Auguste Blanqui (1805-1881), « l’Enfermé » qui, lorsqu’il n’était pas en prison, mettait en place des sociétés secrètes, des « familles » et des « saisons », pour donner forme au mouvement de résistance ouvrier. Il invite les bannières T&P à trouver des socles d’activités pour former des communautés locales, autour des fêtes de la famille, des repas et des chants en commun, du partage des savoirs. Ce communautarisme local, notre vivre ensemble clanique, doit être nourri par l’esprit d’initiative de chacun, dans la lignée des Lansquenets, serviteurs de leur pays.
Robert Dragan livre un catalogue très fourni des divinités pyrénéennes, tant basques qu’indo-européennes, avec une profusion de détails, d’indications et de recoupements. Un régal pour les mordus, une curiosité pour le reste.
Robert Dragan, encore, campe un portrait attachant d’un païen normand, Patrick Grainville, académicien français tout frais émoulu, qui avait à 29 ans, avec son roman Les Flamboyants, décroché le Prix Goncourt 1976. Le commun l’avait trouvé un cabotinage d’érudit, illisible à cause d’une surabondance de termes étranges. Robert Dragan l’acquitte de cette prévention à partir de trois de ses oeuvres de maturité. L’orgie, la neige, qui évoque son adolescence, au pays, au cours de l’hiver, particulièrement rigoureux, de 1962. Quand il ne court pas alors les forêts et les champs, chassant aux côtés de sa chienne, il s’initie aux gestes de l’amour avec une petite camarade. En fusion avec les éléments et les animaux, sa joie éclate vierge de toute culpabilité. Mais la fin de l’hiver et la mort de son chien évacuent cette présence au monde. Pensé plus que vécu, le plaisir décroît. Le paganisme ne repose pas sur un arrière-monde, mais sur l’Etre au monde, l’in der Welt sein heideggerien. La seconde œuvre citée, Le paradis des orages, véhicule, elle aussi, l’obsession de la perte de la spontanéité, non plus celle de l’enfance, mais celle des désirs de l’adulte. L’auteur, maniaque du corps féminin, métamorphose sa passion en poésie, pour en figer la beauté. L’effort n’est pas inutile, car c’est la vie qui est adorée ici. Il cite Hölderlin : « Etre un avec tout ce qui vit, dans un sain oubli de soi, retourner au sein de la totalité de la nature, voilà le sommet des idées et de la joie, voilà les saintes cîmes, le lieu du repos éternel. » La troisième œuvre, Le Dernier Viking, est une fable rabelaisienne qui présente une poignée de triviaux Normands contemporains, qui vivent l’épopée des divinités vikings autour de la réparation d’un manoir gravement endommagé par les bombardements. Le propriétaire, qui en a confié la réparation a un artisan du village, a dilapidé sa fortune. Il temporise pour payer le maçon qui finalement s’impatiente. Le maître cède alors à la colère et à la méchanceté, effrayant l’autre qui laisse traîner l’affaire jusqu’à prendre le parti de l’oublier. Mais le maître reste ulcéré de remords, jusqu’à ce qu’on lui découvre le crime originel d’Odin, qui n’a pas payé lui non plus le bâtisseur d’Asgard. L’oeuvre reprend le fonds des autres : la mort des êtres et des cultures, la renaissance de la chair, de la vie et des Dieux qui suit le Ragnarök.
Le numéro 75 de TERRE & PEUPLE Magazine est centré autour du thème 'Au milieu des ruines'.
Dans son éditorial, Pierre Vial allume une flamme du souvenir, pour raviver la mémoire de l'Abbé Gillard. Et en même temps celle de ses deux compagnons-bâtisseurs, deux prisonniers de guerre allemands qui, en 1942, l'ont aidé à relever son 'église du Graal' à Tréhorentec, en lisière de la Forêt de Brocéliande. Elle rayonne, avec l'imagerie arthurienne, la mystique du sang. Avec son message au passant 'La porte est en-dedans', elle invite à une salutaire introspection et à un combat spirituel de fidélité, de foi en soi-même. Sur quoi Pierre Vial rappelle l'appel de Dominique Venner aux veilleurs, qui doivent être à la fois des poètes, qui forgent l'épée magique', et des combattants.
Pieuse camaraderie de combat avec Lucien Rebattet, Pierre Vial intitule 'Les Décombres' sa contribution pour définir la décomposition avancée de la société occidentale, accélérée depuis 1945. Dans une logique hémiplégique, qui dresse une partie du peuple contre l'autre, les vainqueurs n'ont pas fait le détail et ils discréditent les contestataires, en les classant dans l'extrême-droite. Nombreux sont les identitaires qui ne l'assument que par défi, car elle recouvre des idées et des personnes répugnant à leur tradition völkisch. Face à ce choix binaire artificiel, il reste une troisième voie, celle de l'unité de destin du peuple, dans l'affirmation sereine de son identité, à la fois raciale et culturelle. En France, depuis 1945, plusieurs générations d'identitaires ont milité dans des mouvements activistes: Jeune Nation, FEN, Europe Action (dont Terre & Peuple a repris l'héritage), Ordre Nouveau, PFN et enfin le Front National, qui est apparu comme pouvant faire rempart contre l'immigration-invasion grâce à l'union d'électeurs de toutes les couleurs politiques. Marine Le Pen a trahi cette espérance et la confiance de tous ces militants. Il reste l'appoint, non négligeable, du national-catholicisme (dont on ne peut oublier comment il a traité le sacrifice de Dominique Venner) et de l'Institut Iliade (aseptisé à l'intention de la bien-pensance en oubliant la fidélité au sang). Le sabordage de la Nouvelle Revue d'Histoire est une autre trahison à la pensée de Dominique Venner, qui professait, comme Jean-Claude Valla, que l'histoire est un enjeu décisif. Pour l'auteur, la voie électorale permet de diffuser des idées, mais la conquête du pouvoir est hors de portée. Rivarol n'est plus, malgré des plumes comme Martin Peltier-Hannibal et Roberts Spieler, le carrefour qu'il a été quand y cohabitaient des tendances diverses. Réfléchir & Agir est dynamique dans sa ligne radicale et l'initiative de Synthèse Nationale réalise de fructueux échanges. Contre le broyeur des consciences de l'appareil médiatique audio-visuel, Philippe Milliau assure heureusement la ré-information, avec les équipes de qualité de Télé-Libertés et de Radio-Libertés, sauf à inviter des radicaux comme Pierre Vial, qui ne manquerait pas de franchir la ligne rouge en rappelant que les races existent. Ce n'est pas le cas de Radio Méridien Zéro et de son antenne lyonnaise L'Echo des Cannuts. A signaler à Lyon également, le Bastion Social, émule du sympathique Casa Pound italien. Il ne faudrait pas oublier le vigilant Fdesouche, ni Faits & Documents du regretté Emmanuel Ratier. La Nouvelle Droite et le GRECE (que Pierre Vial a dirigé de 1978 1986) ont été la colonne vertébrale d'une communauté de travail, de combat et de foi (avec un rayonnement international qui perdure), grâce notamment à des esprits brillants tels que Giorgio Locchi et Guillaume Faye, sans oublier Alain de Benoist. Ce dernier a averti, depuis la fin des années '80, ne plus avoir les mêmes convictions, notamment sur l'immigration et le racialisme. Le GRECE n'a plus qu'une existence virtuelle et la revue Eléments, de haute qualité, n'a pas une ligne très claire sur le grand remplacement des peuples européens. Alors, que faire ? D'abord rester lucide sur ce qui est réalisable. Bien que tout soit possible là où il y a une volonté et une base idéologique claire, malgré les tabous: la fidélité à la tradition qualifiée de boréale par Dominique Venner. Elle servira de boussole doctrinale pour tenir le cap dans les vicissitudes. L'objectif n'est pas de séduire des intellectuels, mais de mobiliser les braves gens qui ont le droit d'être ce qu'ils sont et de vouloir le rester. C'est la ligne du populisme identitaire, celle de la survie des peuples blancs. Elle suppose la critique radicale d'un libéralisme cosmopolite qui ne cache même plus sa volonté de tuer les peuples pour s'imposer. Il faut le remplacer par un socialisme proudhonien, qui implique l'élimination des prébendes et des parasites, avec l'ambition d'édifier une Europe des patries charnelles, où les pouvoirs fédéraux ne sont que subsidiaires. Avec, en priorité, des mesures natalistes: les Blancs doivent faire beaucoup d'enfants. Il faut faire tant que possible sécession du Système et constituer des groupes de solidarité locaux avec des objectifs de la vie quotidienne. Et un élan mystique sans lequel rien de grand ne peut se faire.
Alain Cagnat dresse l'inventaire des misères, révoltantes, de l'armée française. Il y a d'ailleurs déjà longtemps qu'elles ont dépassé le niveau du ferment révolutionnaire. Un inventaire ne se résume pas, mais certains détails sont plus révélateurs que les chiffres globaux, certains commentaires plus éloquents que les statistiques. Et ces hontes, souvent à peine croyables, pullulent comme la vermine sur un lion déchu ! L'armée de terre semble au tréfonds. La moitié de ses chars Leclerc est cannibalisée pour faire fonctionner l'autre et nombre d'équipages n'ont plus manoeuvré ni tiré avec leur engin depuis plus de deux ans. Les équipements des fantassins sont obsolètes ou de troisième main au point que nombreux se paient sur leur solde leur sac à dos, leur duvet, leur chaussures, leur gilet pare-balles ! 50% des hélicoptères sont en panne et la fragilité des survivants a failli être dramatique au Mali, car des vies sont pendues à ces bouts de chandelle. L'armée de l'air n'est pas mieux logée: alors que Russes, Américains et Chinois développent leur avion de combat de la cinquième génération, la France n'a pas de projet de remplacement de ses Rafale (1970) ni de ses Mirage (encore antérieurs), qui ne rencontrent heureusement pas d'adversaires dans les ciels de Syrie, d'Irak, de Libye ou du Mali. Les avions de surveillance AWACS sont la risée des alliés: les Boeing 707 datent de 1950 et leur remplacement, et l'achat d'Airbus, est sans cesse reporté. Pour ce qui est de la marine, le porte-avions est en grande révision depuis janvier 2017 et ne reprendra la mer qu'en fin 2018. La France a choisi de ne pouvoir qu'un peu et pas toujours. Seuls 33 bâtiments de ligne sont opérationnels sur 98, alors que le domaine maritime français (12 millions km²) est le premier du monde, et les autres rouillent. La marine n'a plus les moyens de ses missions. Pour ce qui est de la dissuasion nucléaire (à laquelle les Anglais ont eu la sagesse de renoncer), il est extrêmement coûteux et pas raisonnable d'envisager que la France déciderait d'envoyer un missile atomique, fût-ce sur Pyongyang. L'opération Serval au Mali est lamentable. La logistique est mal assurée, notamment par des Antonov ukrainiens, les munitions se perdent, le kérozène fait défaut et doit être fourni par l'armée algérienne, les officiers doivent recourir à leur téléphone portable pour communiquer entre eux, les hommes n'ont qu'un lit pour deux, dans des tentes sans climatisation, il n'y a pas de WC et même pas d'eau potable, les semelles des brodequins se décollent sur les rochers brûlants, tranchants comme des rasoirs qui déchirent les pneus, il manque de roues de secours et les convois en panne sont en péril mortel. Dans cette république dévoyée, la guerre n'est plus qu'un hochet destiné à redresser les cotes de popularité. Ces opérations sont en général des missions que les soldats ne peuvent que réprouver: au Koweït, dans un corps expéditionnaire de 550.000 hommes, les 15.000 soldats français n'ont qu'un rôle humiliant; au Rwanda, les Français, piégés faute d'ordres, n'ont pu qu'assister au génocide de 800.000 Tutsis; en Serbie, les aviateurs ont enragé en silence à devoir bombarder les villes d'un pays ami; en Afghanistan, l'armée française s'use depuis dix ans pour un résultat nul; en Côte d'Ivoire, Sarkozy a utilisé le contingent pour déposer le Président Gbagbo et le remplacer par son 'ami' le musulman Ouattara; en Libye, le même Sarkosy a éliminé Kadhafi, pour des raisons très personnelles, avec des conséquences désastreuses; en Centrafrique, l'armée française a été contrainte d'abandonner les milices chrétiennes à leur sort face aux milices musulmanes. Conclusion: à vouloir être présent partout, on en vient à n'être suffisant nulle part. Le bouquet: l'opération Sentinelle, met 10.000 hommes, équipés visiblement de manière hétéroclite et hébergés dans des conditions souvent lamentables, sur les trottoirs des synagogues et des écoles juives de la métropole. La cerise sur le gâteau est le logiciel de paie Louvois qui amène de nombreux militaires à ne pas percevoir leur traitement et qui a dû être remplacé par le logiciel Source Solde, qui devrait être opérationnel d'ici à 2020 ! Politique budgétaire, la France, qui déplore sur les dix dernières années 154 morts et 620 blessés (hors accident), ferme l'Hôpital du Val-de-Grâce, de loin le meilleur en Europe. Les 700 points noirs des conditions de travail et de vie des militaires et de leurs familles, d'une liste dressée en 2014 sont pour la plupart restés en l'état, notamment les 79 centres de restauration (sur 350) qui devraient fermer pour infraction aux règlements d'hygiène ! Un rapport de la Commission des Finances du Sénat note, à propos des hébergements militaires, "Lorsqu'ils existent, leur état est souvent extrêmement dégradé, proche de l'insalubrité." Les statistiques des désertions sont tenues secrètes, comme celles des suicides. Les décisions de Chirac, de supprimer le service national, et de Sarkozy, de retourner dans l'OTAN, confie la sécurité du pays à un organisme étranger totalement inadapté aux conflits du XXIe siècle. Il se base sur la stratégie de la supériorité technologique, dont on a éprouvé la faiblesse avec la série des échecs américains, depuis la Corée jusqu'à l'Irak. L'OTAN est impuissante face à la subversion musulmane malgré la puissance de ses armements, outils que la France n'a pas les moyens de se payer, avec un budget militaire de 44 Mds$ (USA: 622 Mds; Chine: 192 Mds; UK: 54 Mds; Russie: 48 Mds; Allemagne: 35 Mds). Aucune loi de programmation militaire n'est jamais respectée au détriment du renouvellement des matériels. On sacrifie le long terme au court. Contrairement aux anglo-saxons, les cadres français sont invités à se taire. Ce qui est démoralisant -dans le sens de la moralité autant que du moral-, c'est le cynisme de décisions déterminées par l'opportunité démocratique plutôt que par la nécessité politique. Le nombre des effectifs musulmans est estimé entre 10 et 20%. En 1990, un rapport du Centre de sélection au ministre de la Défense notait déjà l'intransigeance tournant à la provocation des JFOM (jeunes français d'origine maghrébine). Rien ne permettant d'escompter une amélioration entre temps, au contraire, il est temps de se préparer au vilain temps.
Evoquant Antonio Gramsci, Didier Carette dénonce l'opération de déculturation et de stérilisation morale menée contre les peuples européens, pour les réduire à une masse indifférenciée, gérable de manière systématisée, en peuplant son oisiveté de spectacles et de jeux d'ordinateurs. Il déplore la disparition, au nom de l'égalité des chances dans la scolarisation, des héritiers culturels au sens que les disciples de Pierre Bourdieu donnent à ce concept. Aujourd'hui, alors que la démultiplication des communications ouvre des perspectives immenses de savoir, ils rêvent plutôt de devenir vedette idole médiatique. Dans le même temps, les masses sombrent dans l'illettrisme et dans un conformisme avilissant. L'auteur désigne comme responsable le mondialisme et son corollaire, la culpabilisation des Européens. A l'issue de la WW2, dès 1946, les communistes occidentaux ont conquis l'espace culturel, avec l'appui de la caste des bonzes socialistes (en France, notamment Jack Lang), qui se sont appliqués à couver les professionnels de la culture. Laquelle s'est très vite déclinée au pluriel, sur le modèle de plus en plus hétéroclite et superficiel de la société américaine, éveillant des réflexes communautaristes. Toutefois, de nos propres réactions à la déliquescence, il ne subsiste guère que les ouvrages de nos maîtres, Jean Mabire, Dominique Venner, Pierre Vial, et le refuge du culte d'un passé révolu. Mais l'auteur ne désarme pas pour autant, citant précisément le premier (Pas de combat politique sans projet culturel.) et ensuite le deuxième (Mourir en combattant plutôt que se rendre.)
Plus optimiste, voire réconfortant, Robert Dragan propose, dans sa recension de 'Le nationalisme blanc', la synthèse de l'Américain Greg Johnson, si pas d'accélérer l'effondrement, d'utiliser la décadence à préparer l'avenir. A la différence des Européens, pour lesquels leur race blanche n'est pas constitutive de leur nationalité, Tocqueville a décrit l'établissement aux Etats-Unis d'une nation blanche, les WASP, à laquelle sont venus s'agréger d'autres Européens, les autres immigrants, Noirs, Latinos, Asiatiques. Dans le système mondialisé, l'économie renforce la tendance à développer de grandes métropoles, mégapoles souvent multimillionnaires, où le modèle du melting pot le cède au 'salad bowl' ethnocentré, avec des quartiers noirs, blancs, latinos, arabes, indiens, chinois. Votre identité n'y est plus définie que par des différents, lesquels vous excluent selon votre type racial. Seul l'occidental considère encore que son identité tient à son adhésion à des valeurs. Greg Johnson milite pour une identité blanche reposant sur la diversité d'opinion (notamment religieuse) et de nationalité ethnique (de l'empire boréen, mais certainement pas de l'empire anglo-saxon). Ce 'projet pour le XXIe siècle' résout le problème de l'opposition des forces maritimes et continentales autant que des querelles des micro-nationalismes. Cette sortie 'par le haut' d'un empire albo-européen est moins le fait des élites que du tréfonds du peuple. Greg Johnson n'en salue as moins la Nouvelle Droite française, Alain de Benoist et Guillaume Faye et leurs thèmes de la métapolitique, du remplacement de l'hégémonie des idées anti-Blancs par le pouvoir d'imposer les paramètres du débat et de continuer sans cesse de débattre, d'être l'axe autour duquel tout tourne, le dieu d'Aristote. Pour déconditionner le peuple, il prône une élite peu nombreuse de penseurs et de militants, qui ne sont pas des hommes d'appareil, mais des conservateurs de ce qui doit survivre. Ce qui doit être évacué, c'est l'esprit bourgeois d'avidité et de peur, de l'esclave né qui se vend lui-même. Il s'agit de générer une vraie élite faite d'intellectuels (prêts à mourir pour des questions de principe) et de guerriers (prêts à mourir pour des questions d'honneur) qui conjuguent leurs vertus. Le fonds du problème est moral et psychologique: déraciner dans le peuple des Blancs, prédisposés à l'universalisme, le sentiment de leur culpabilité. Il s'agit de les déconditionner. En cas de succès, Johnson est partisan d'un système aristocratique sur des modèles tels que l'oligarchie catholique et le régime vénitien. Le mouvement identitaire gagnerait à miser sur les acteurs d'une contre-culture de référence aux frustrés: le ressentiment est contre-productif.
Irène Dimopoulou assume la direction d'Emporos, un journal grec historique, fondé en 1896, qui a joué un rôle déterminant durant la Guerre des Balkans dans la libération de la Macédoine et de l'Epire de l'occupation turque. La liberté est son sujet, la liberté qui vit dans la terre même quand elle est emprisonnée sous le tarmac. La liberté qui vit dans le sang. L'ennemi des Européens n'est caché que parce qu'ils craignent, par lâcheté, de le nommer. Irène Dimopoulou n'est pas lâche. Fille des Grecs qui sont morts à Missolonghi, elle est déterminée, comme bien des hommes et des femmes de l'Alliance Populaire Aube Dorée, à libérer la Grèce des usuriers, quoi qu'il puisse en coûter. Comme l'ont été et le sont restés les huit députés AD qui ont été jetés en prison et n'en sont sortis, sans procès, qu'après 18 mois. Irène Dimopoulou, après avoir cité Périclès, "Etre libre a une saveur exquise.", emprunte sa conclusion à Platon, "La victoire sur soi-même est la plus grande.", remarquant que la racine du mot grec Eleutheria (liberté) est à trouver dans la forme future du verbe venir, Eleusomai, je viendrai !
Roberto Fiorini rend compte du séminaire international qui s'est tenu du 15 au 17 décembre 2017 à Chisinau (Moldavie). Un aréopage d'intellectuels y a débattu d'un système alternatif au capitalisme financier. Pour justifier le choix de son pays pour une rencontre qui devient une tradition, Igor Dodon, président de la République, a souligné le fait que la Moldavie se trouve au point de fracture des deux parties de notre continent, artificiellement divisé, et qu'elle est à la fois latine et orthodoxe, occidentale et orientale. Il remarque que nous sommes passés du capitalisme classique à une concentration qui crée des déséquilibres catastrophiques, entre les régions et entre les couches sociales: un tiers des Moldaves ne survit qu'en travaillant à l'étranger et il n'y aura aucune chance de relance sans un certain patriotisme économique. Poutine est d'ailleurs lui aussi souverainiste, comme l'est Trump. Le moment est venu de se débarrasser des mythes néolibéraux, de rompre avec le principe magique de la 'main invisible' du marché et de la primauté de l'économique sur le politique et de se dégager de la masse écrasante des mégastructures multinationales et de la mondialisation unipolaire. La seule option réaliste pour la Moldavie est eurasienne: s'associer avec le groupe de pays auxquels elle est liée par toute son histoire. Pour Hervé Juvin, qui a été conseiller économique de la Chine, le modèle capitaliste, qui organise une répartition des plus inégalitaire des ressources, n'est pas viable sur une planète aux ressources limitées. L'Union Européenne est son bras d'exécution, au moment où le projet économique chinois prend en compte le fait que l'homme ne peut subir durablement un système mortifère, qui empoisonne l'eau, l'air, les terres cultivées. Le temps qui vient sera celui des peuples libres et sauvera les diversités. Pour Alexandre Douguine, le capitalisme aliène les moyens de production au détriment de la communauté organique, société intégrale des producteurs et des consommateurs. Le travailleur intégral consomme ce qu'il produit, construisant ainsi quelque chose de sacré, la souveraineté, la pérennité de la vie de la communauté organique. Le capitalisme de nos jours consacre le divorce de l'individu d'avec la personne communautaire en suscitant en lui des besoins factices. Il faut restituer à l'homme intégral le pouvoir de cheminer au côté de sa commuauté qu'il préserve. Douguine recommande la lecture de l'ouvrage de Juvin 'Le mur de l'Ouest n'est pas tombé', alors que la chute de celui de l'Est ruine durablement le projet d'Eurasie, dont la réalisation reléguerait la puissance américaine aux marges du monde. L'économie n'est pas une science naturelle, inéluctable, mais une construction, qui supporte des accords bilatéraux réalistes, préférables au système totalement ouvert de l'OMC. Valérie Bugault regarde le capitalisme en juriste. Le droit anglo-saxon impose partout une subversion du droit civil par le droit commercial, lequel permet à l'anonymat des capitaux d'accaparer toujours plus de biens réels au moyen d'un argent qui l'est de moins en moins, organisant ainsi la domination mondiale de l'économique sur le politique. Les banques centrales, régulées par la BRI, la Banque des Règlements internationaux, à Bâle, émettent la monnaie, et demain une monnaie 'tout numérique' qui permettra de neutraliser le particulier, en le privant d'accès à son argent. Le droit permettra-t-il d'aller encore plus loin vers la dictature mondialiste ? Ou d'y mettre fin, par une volonté qui est à trouver plutôt dans les BRICS que dans l'Occident actuel ? L'écrivain Slobodan Despot remarque qu'une commission de cinq inconnus a décidé de mettre fin à la neutralité de l'internet, lequel a obtempéré. Il en conclut qu'il ne faut plus écrire que sur papier, dépenser son argent que dans son voisinage, se faire des amis plus jeunes que soi et faire des enfants. Emmanuel Leroy note que, en pendant à la grand-messe de Davos, Chisinau est devenue la capitale de la multipolarité. Il épingle le verset 19 du chapitre 3 du Deutéronome, qui commande: "Tu n'exigeras de ton frère aucun intérêt," alors que le verset 20 est un appel à l'usure et au pillage des autres ! Lucien Cerise regrette que la Moldavie s'engage dans un partenariat avec l'Union européenne, car elle s'expose au risque d'être, comme l'a été la France, subvertie par son ingénierie sociale (sa fabrique du consentement). Le modèle ukrainien est significatif à cet égard. Dimitris Koustantakopoulos (ex-Syriza) invite à la lucidité à l'endroit du discours du personnel démocratique. Notamment François Hollande qui, pour se faire élire, proclame: "La finance est mon ennemie," et nomme ensuite Macron ministre de l'économie ! Et Alexis Tsipras, élu pour combattre le système libéral et qui se met à son service. Il rappelle que, quand le capitalisme risque de perdre la main, il n'hésite pas à déclencher des conflits, y compris mondiaux. Alessandro Sansoni signale que les banquiers, dans leur rôle de financiers, s'autorisaient à l'origine à créer de la monnaie scripturaire, ouvrant des crédits garantis sur les dépôts dans le rapport de neuf pour un. Mais ce rapport a eu tendance à tant s'élargir que Lehmann Brothers était engagé à près de trente pour un ! Il en déduit la nécessité d'un retour du global au local, seul contrôlable.
Helmut Mueller reconnaît que l'Autriche a changé, les Autrichiens du moins, comme nombre d'Européens qui s'inscrivent dans une phase prérévolutionnaire. Mais pas l'Autriche de Sebastian Kurz, qui ferait plutôt partie de ceux qui comptent bien endiguer cette vague. L'homme fait partie de l'European Council for Foreign Relation, où il a la chance de rencontrer Georges Soros dont il partage l'opinion quant à l'immigration. Son partenaire gouvernemental Heinz-Christian Strache converge avec lui sur l'augmentation du Quota de réfugiés. L'un comme l'autre sont prêts à payer le prix d'un soutien sioniste, ni pires ni mieux que l'AfD allemand, que le Jobbik hongrois, que le Président Trump. Arthur Fournier-Dupont traite de l'impression en volume ou fabrication additive, dite Impression 3-D, qui serait la troisième révolution industrielle. Il s'agit d'un invention française de 1984. Elle consiste à imprimer strate par strate de la matière sur l'ordre d'un ordinateur qui gère un fichier numérique contenant les données en trois dimensions de l'objet à produire, le plus souvent en matière plastique, mais également en métal, en céramique, en béton. Cette technique permet une plus grande souplesse, une plus grande précision, des économies de matière, de moyens de stockage, de main d'oeuvre et ne laisse aucun déchets. L'Impression 3-D est déjà largement pratiquée par Boeing et Dassault en aéronautique, en cristallerie par Daum et Baccara, dans des jouets, de l'armement, la construction de maisons. Tout cela est bel et bon, mais il ne faudrait pas que cette créativité de l'Home Faber européen en vienne à affaiblir son esprit et finalement provoquer sa disparition, l'industriel asséchant en lui l'artisan.
Les Brigandes: Nous croyions connaître plus ou moins ces brigandes, mais en fin de compte plutôt moins que plus. Nous avions, bien entendu, remarqué leurs masques, qui les marquent plus qu'ils ne les masquent, surtout quand se confirme l'allusion aux Vendéens et au qualificatif que leur imputaient les Révolutionnaires, disqualifiant appel à les massacrer. Sans bien approfondir, nous avions pris ces Brigandes pour des cathos tradis. Et puis il y a eu l'affaire que nous avons lue, et même relue, dans notre Rivarol. Avec perplexité pour sa violente agressivité, laquelle cadrait mal avec l'intelligente tradition, dans ce journal, de la critique courtoise à l'égard des compagnons de combat contre la Gueuse. Jérôme Bourbon nous a pourtant généreusement dispensé les témoignages d'une intelligence à la fois subtile et guerrière, toujours bien charpentée. Son réquisitoire d'ostracisation nous a mis d'autant plus mal à l'aise que l'un d'entre nous, en passant par la Lorraine et l'Hérault, a piqué une tête jusqu'à la tanière de ces loups noirs. Il s'y est attardé quelque temps et juge l'expérience positive, voire très positive. Il n'a pas investigué sur l'orthodoxie des idées des membres de la communauté, mais il a partagé leur pratique identitaire, leur orthopraxie, en rupture avec l'individualisme matérialiste bourgeois, de confort et de sécurité. Ces brigands ne sont certainement pas athées, profondément spiritualistes, imprégnés de christianisme, mais d'orientation gnostique. Il ne s'agit pas tant pour eux de transmettre en chansons une ligne idéologique que de réagir viscéralement à la destruction de notre civilisation.
Pierre Vial, enfin, s'est servi une savoureuse delikatesse avec le dernier livre de Bernard Lugan 'Heia Safari'. On savait que ce cri de guerre des corps de supplétifs africains avait servi de titre au bel hymne de l'Afrika Corps, que le Maréchal Rommel affectionnait particulièrement: il évoquait ses panzers fonçant, après la France, à travers l'Afrique. L'article rappelle que ce cri avait été avant cela celui du glorieux corps expéditionnaire du Général Paul von Lettow-Vorbeck. Au moment où éclate la guerre de 1914-18, il ne comporte que 3.500 askaris noirs qu'encadrent 265 sous-officiers et officiers allemands. Opposé à plus de 300.000 hommes des forces britanniques, belges, portugaises et sud-africaines, alors qu'il est coupé de tout ravitaillement, il va aller de victoires en victoires, grâce à sa tactique du 'repli offensif'. Il achèvera son épopée en se rendant maître de la Rhodésie, lavant ainsi l'honneur de l'armée allemande. Le Général von Lettow rentre alors en Allemagne, qu'il va, à la tête d'un corps franc, nettoyer des insurgés communistes.
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