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dimanche, 10 février 2019

Vladimir Jirinovski explique quelle est la seule solution contre le terrorisme en Europe

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Le fameux politicien russe Vladimir Jirinovski explique quelle est la seule solution contre le terrorisme en Europe

Après la récente attaque terroriste à Barcelone, en Espagne, la peur et l’hystérie dans l’Union  Européenne concernant le terrorisme et les refugiés est très élevée. C’est pourquoi Jirinovski pense que seule la Russie est capable de résoudre le problème pour les Européens mais sont-ils prêts à payer le prix ?

Ici nous vous montrons les récents commentaires de Jirinovski à la TV russe concernant le terrorisme en Europe et les problèmes avec les réfugiés.

NDLR: Jirinovski a toujours eu l'art, à la tribune de la Douma, de dire tout haut, sans circonlocutions verbales, ce que bon nombre de Russes pensaient tout bas. Est-il l'annonciateur de réalités cruelles ou simplement un bateleur d'estrade haut en couleurs? Ou les deux à la fois? Mais c'est une raison pour écouter ses paroles et les prendre. Cum grano salis, bien évidemment.

Regardez comment il explique la seule solution pour le terrorisme en Europe (sous-titré en anglais).

Lisez la transcription anglaise complète de la vidéo :

Maintenant, nous avons le leader du LDPR, Vladimir Volfovich Jirinovski. Hello, Vladimir Volfovich.

Je suis seul à travailler ici, à la Douma (le Parlement). Seulement moi.

Hôte : C’est vrai.

Jirinovski : sur 450 membres du parlement, 449 sont absents.

Hôte : Toute l’équipe éditoriale se demandait où était Jirinovski aujourd’hui. Et nous vous trouvons à votre place, à la Douma.

Jirinovski : Oui.

Hôte : Pourquoi le monde occidental… en général, nous n’aimons pas généraliser, mais cependant… pourquoi l’Occident ne peut-il pas avoir une seule pensée simple ? Au lieu de se concentrer sur des menaces imaginaires comme la Russie, les monuments de Lénine, les rues soviétiques, et pour finir les Confédérés et les esclavagistes.

Pourquoi ne pouvons-nous pas nous unir et combattre la vraie menace commune ? Le terrorisme. Ils gaspillent leur puissance à combattre n’importe quoi sauf la chose qui en réalité est en train de détruire l’Europe.

C’est à cause du modèle de démocratie dans tous ces pays ouest-européens. Ils veulent être tolérants. Comme nous l’étions à l’époque de Brejnev, l’amitié de l’Internationale des peuples (Komintern).

Quand j’étais au Conseil de l’Europe, un Suisse m’a dit qu’ils ont l’Internationale. Ils ne séparent pas les Noirs et les Blancs, les Africains et les Asiatiques.

Aujourd’hui, ils ont ce que nous avions avec Brejnev. Ils ne réalisent même pas la menace. Ils croient que ce sont de simples accès de violence.

Ils sont bien nourris, satisfaits, ils vivent mieux que l’Afrique, mieux que le Moyen-Orient, mieux que toute l’Asie. C’est pourquoi ils ne sont plus capables de rien. Ils ont besoin de nouveaux régimes.

Et après des combats sanglants, des mouvements de droite arriveront au pouvoir. Nous voyons déjà des indications en France, en Belgique, en Allemagne, etc.

Mais eux non plus n’arriveront à rien. Les régimes seront bons. Les gouvernements tenteront de remettre de l’ordre en Europe, d’expulser les réfugiés qui commettent des crimes… Mais ils n’ont pas de soldats. Ils n’ont personne pour faire le travail.

La police aussi est incapable de le faire. Donc l’Europe n’est pas capable de résister.

Et là encore, comme tous les 100 ans, ils nous appelleront à l’aide (Napoléon fut détruit par les Russes, Hitler fut détruit par les Russes). L’Amérique ne les aidera pas.

Et encore une fois, nos Spetznaz, notre expérience et notre armée et notre police remettront de l’ordre en Europe. Pas tout de suite, mais dans 5-10 ans ils nous appelleront. Et alors nous serons forcés de les aider. Ils ne peuvent pas faire cela tout seuls.

La principale raison, c’est que l’invasion des réfugiés est une invasion par les gens les plus jeunes sur la planète. L’âge moyen dans les pays islamiques est de 20 ans, 25 ans maximum. En Europe, il est de 40-50 ans. Ce sont des générations d’âge différent.

Et les jeunes veulent la révolution, la guerre, les activités criminelles, le sang. Et c’est pour cela qu’ils vont en Europe.

Le régime en Lybie doit revenir. Pour fermer les frontières. Ils doivent demander à notre flotte de la Mer Noire. Nous fermerons les routes maritimes. Et ensuite nous ramènerons l’ordre en Europe où de nouveaux réfugiés n’arriveront plus…

Et ceux qui sont déjà là doivent être contrôlés avec les mesures les plus dures possibles qu’un pays peut utiliser pour maintenir l’ordre. Sinon les réfugiés imposeront leur ordre et l’Europe sera dans le sang. C’est pour cela qu’il n’y a pas d’autre solution.

Je dis cela depuis des années. Nous ne souhaitons pas de cruauté, mais nous voyons ce qui se passe. Il y aura des attentats dans toutes les villes européennes. Et des centaines de milliers de gens mourront.

Il n’y a pas d’autre moyen. Seulement l’armée russe et les Spetznaz russes. Nous ramènerons l’ordre en Europe. Et on nous en sera reconnaissant.

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Hôte : Vladimir Volfovich, une brève question. En fait j’ai un peu peur de vous la poser, à cause de ce que vous avez dit.

Aujourd’hui Trump y est allé vraiment fort avec ses déclarations sur Twitter sur la manière dont il faut combattre le fondamentalisme islamique, les radicaux. Il a proposé de prêter attention aux méthodes du général Pershing. Oui.

Cela n’est pas confirmé. Nous avons cherché des preuves historiques toute la journée, mais en tous cas la légende sur Pershing dit que pendant le combat des Philippines pour obtenir l’indépendance vis-à-vis des USA, Pershing tuait les Philippins islamiques avec des balles trempées dans du sang de cochon. Et Trump, le président US, propose de combattre les terroristes et les islamistes radicaux de cette manière. Pouvez-vous commenter cela ?

Jirinovski : Nous avons nos méthodes. Nos Spetznaz peuvent faire les choses complètement et calmement. Comme nous l’avons fait en Afghanistan et en Crimée.

Nous avons la plus grande expérience. Mais les Européens ont peur et ont honte de nous demander de l’aide. C’est pourquoi ils auront encore plus d’attaques terroristes. Mais à un certain moment ils nous demanderont de l’aide. Et nous aiderons. Cela sera fait par des forces spécialement entraînées. Elles savent ce qu’il faut faire. Pershing c’était il y a 50-60 ans, peut-être plus.

Hôte : 100 ans.

Jirinovski : Aujourd’hui il y a d’autres méthodes. Aujourd’hui on peut les obliger à partir. Si on prend certaines mesures, avec une certaine propagande.

En général, ils sont effrayés, ils ne comprennent rien et ne peuvent rien faire. S’ils voient une force contre eux, une autre armée, une autre police, d’autres Spetznaz, ils s’enfuiront vers le sud, monteront sur des bateaux et repartiront en Afrique et au Moyen-Orient.

Et la Turquie doit aider. Fermer les frontières pour que personne ne puisse venir en Europe par la terre. Ils passent tous par la Turquie ou l’Afrique du Nord. Fermez la Méditerranée et les routes turques. Et tous ceux qui ne sont pas bienvenus en Europe doivent être mis dans des bateaux et renvoyés en Afrique et au Moyen-Orient.

Et cela peut être fait, mais les Européens ne sont pas capables de le faire.

Ils ne vous comprendront pas avec la propagande et les discours habituels. Vous devez leur parler dans leurs propres langues : arabe, kurde, turc, albanais, perse, etc. Où allons-nous trouver des milliers de gens pour les éduquer ?

Ils ont des milliers de mosquées. Ils sont influencés dans ce sens dans les mosquées. C’est pour cela qu’il est déjà trop tard sur ce front.

jiri3.jpgLes Allemands ont pris 200.000 Turcs il y a cinquante ans. Maintenant ils sont 4 millions. Voilà. Les fans turcs sont les plus nombreux dans les stades allemands pour soutenir les équipes turques. Les Allemands ne peuvent plus soutenir leur propre équipe dans leur pays.

Les Turcs travaillent dans tous les magasins et les restaurants ici. Les Allemands sont déjà sous occupation. Ils ne peuvent rien faire. Et c’est la même chose dans tous les pays.

L’Espagne. L’Espagne a ses Marocains. Franco les a invités. Et maintenant ils sont revenus. Maintenant ils [les Espagnols] ont besoin d’un autre Franco pour les expulser, ou ils nous demanderont de l’aide.

L’Afrique affamée et le Moyen-Orient vont venir en Europe. Et seules des actions coordonnées peuvent les arrêter.

Ou bien nous pouvons régler la question tous seuls. Ils peuvent nous appeler à l’aide et nous donner tous leurs budgets, tout leur argent. Nous ferons tout d’une manière complète et calme. Et l’Europe pourra vivra normalement. Sinon elle mourra.

Une islamisation totale de l’Europe est en cours. L’Europe est faible, malade, elle ne se reproduit plus, elle n’a pas de croissance démographique.

L’Europe vieillit. Et contre elle arrive la jeune Asie, la jeune Afrique. Ils vont écraser les vieux Européens. Ceux-ci vivront dans des maisons de retraite, et toutes les usines et toutes les maisons seront utilisées par les nouveaux jeunes venant d’Afrique et d’Asie. C’est déjà en train d’arriver.

Hôte : Merci beaucoup. Vladimir Volfovich Jirinovski était avec nous depuis la Douma. Le leader du LDPR. C’est son point de vue.

Link :

https://ruexperts.com/zhirinovsky-explains-solution-terro...

[Jirinovski est un personnage haut en couleurs. Certains le décrivent comme un extrémiste, un histrion ou plus finement comme un « trikster ». Derrière sa virulence et son agressivité verbale on découvre souvent un solide bon sens et un véritable talent politique, et son patriotisme est magnifique. Il défend la Grande Russie – ce n’est pas le genre d’homme qui se mettrait au service d’une idée abstraite (comme l’« Humanité » avec un grand « H », qui n’existe pas), du Globalisme ou d’une république maçonnique. Comme exemple de son sens de la répartie, voilà ce qu’il répondit à un journaliste russe qui lui demandait ce qui se passerait si la Russie était un jour en guerre avec la France : « Les Français enverront leurs Arabes, et on enverra nos Tchétchènes ! ». Jirinowski forever ! – NDT.]

 

 

Le ternaire en relation avec le Quatrième Théorie Politique de Douguine

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Le ternaire en relation avec le Quatrième Théorie Politique de Douguine : un commentaire de « Chlodomir »

La magie du ternaire est très puissante, mais il ne faut pas s’y laisser enfermer. Au niveau politique, un tel cercle vicieux se forma avec les trois grandes idéologies qui ont dominé le XXe siècle : libéralisme, communisme, fascisme (le nazisme n’étant qu’une branche hypertrophiée du fascisme, un « fascisme radical » dans la terminologie marxiste). Si l’on en rejette deux au profit d’une troisième, quelle qu’elle soit, on reste enfermé dans le cercle, car ces idéologies viennent toutes trois de la Modernité occidentale. L’un des mérites du théoricien et philosophe russe Alexandre Douguine est d’avoir compris qu’il fallait sortir de ce cercle vicieux, « rompre » le cercle (« En science politique au siècle dernier, nous avions appris à ne compter que jusqu’à trois. (…) nous n’avons pas d’autre solution que d’apprendre à compter jusqu’à quatre », A. Douguine, article sur https://rusreinfo.ru/, 2016).

Après quelques tâtonnements (dans un premier temps, il parla de « trinité dialectique »), et après être passé par le national-bolchevisme puis par l’eurasisme, Douguine finit par élaborer la Quatrième Théorie Politique. Cette « 4TP » rejette les trois vieilles idéologies et adopte de nouveaux concepts, en empruntant à la Révolution Conservatrice allemande, aux auteurs eurasistes russes (notamment L. Gumilev), au Traditionalisme (ou Pérennialisme), à la géopolitique, et aussi à la pensée de Heidegger (à qui il emprunta le concept du « Dasein »).

Le succès rapide du livre éponyme de Douguine, La Quatrième Théorie Politique (traduit en anglais et en français en 2012), montra que sa démarche correspondait à une certaine attente dans les élites intellectuelles. La 4TP, par son nom même, a un peu servi d’outil « maïeutique » pour toute une génération militante enfermée dans le mécanisme mental de la « troisième voie » et de la « troisième position », voire de la « troisième idéologie ». Cette approche a eu pendant longtemps de grands avantages, mais est maintenant dépassée. Le « Trois » permet de dépasser le stérile dualisme (cultivé notamment par la Deuxième Théorie Politique) et c’est un pas en avant énorme, mais la vie est mouvement et le ternaire a montré ses limites. La force du « Quatre » permet de « tout faire sauter », de faire appel au « chaos créateur », de réintroduire le Multiple (le Multipolaire, dans le domaine géopolitique), et ensuite « les dix mille êtres »... Douguine explique d’ailleurs que la 4TP est une théorie ouverte et en construction ; mais dès qu’elle existe (ou existera, avec un corpus théorique cohérent et opératif), il n’est pas interdit de réintroduire certains éléments des trois idéologies précédentes…

L’« eurasisme » est une idéologie très bien adaptée à la Russie, mais la 4TP va plus loin et permet de libérer à nouveau la créativité idéologique et politique (l’eurasisme est en quelque sorte la partie russe de la 4TP). On peut même parler de Quatrième Voie, concept peut-être encore plus opératif. Dans les trois vieilles idéologies de la Modernité, le Sujet politique était respectivement l’Individu, la Classe, la Race (ou plutôt le Peuple et/ou la Nation essentialisés, avec une forte connotation ethnique, en ce qui concerne le fascisme « générique »).

Dans la 4TP (qui rejette la Modernité), le fondement philosophique est le Dasein et le Sujet politique est, très logiquement, la Civilisation (phénomène organique fondé sur une ethnogenèse et se déployant sur un Grand Espace). Après Huntington, Douguine distingue à peu près une dizaine de civilisations existantes ou potentielles sur la planète. L’humanité arriverait donc à un nouveau stade de développement organique, après les tribus, les cités-Etats, les royaumes, les empires, et les Etats-nations. On peut alors entrevoir un ordre mondial alternatif et multipolaire, fondé sur la coexistence d’une dizaine d’« Etats-civilisations » (mais sans gouvernement mondial, contrairement au sinistre « Nouvel Ordre Mondial » oligarchique et prédateur ; un organe de coordination devrait suffire). Ce qui serait tout de même plus facile à gérer que plusieurs centaines d’Etats-nations (et le nombre a tendance à augmenter, un spectacle assez grotesque…) représentés à l’ONU.

Comme l’explique Douguine, le libéralisme ultra-capitaliste (le « commercialisme ») et pseudo-démocratique est devenu le Troisième Totalitarisme, le dernier avatar de la Modernité. Sa réalité est la domination oligarchique planétaire, son fantasme et son projet secret (de moins en moins secret, à vrai dire…) est le transhumanisme. En voulant passer directement au globalisme en grillant l’étape organique des Civilisations, il est devenu une Utopie totalitaire et s’est condamné à l’échec historique. En voulant imposer son utopie par la force, le globalisme libéral plonge le monde dans le chaos. Après une dernière crise d’hystérie meurtrière, il terminera dans la poubelle de l’histoire avec le fascisme et le communisme. Mais il risque d’y avoir un mauvais moment à passer, car les prédateurs libéraux globalistes ne voudront pas lâcher leur proie (les peuples enracinés) si facilement…

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CRITIQUE DE LA DIALECTIQUE HEGELIENNE

par Ludwig Gumplowicz

(ou la « fascination du ternaire »)

Hegel… cherche à résoudre le dualisme obscur et contradictoire qui se retrouve dans tout l’ouvrage de Herder ; il essaie de concilier Dieu et la nature en une unité supérieure, son fameux « esprit absolu ». En ne voyant et en ne représentant dans toute l’histoire que le développement de cet esprit absolu seul et indivisible, il abandonne le terrain de toute réalité et de toute science ; il réduit sa philosophie de l’histoire à une simple fantasmagorie.

En nous décrivant quelque chose qui n’existe que dans sa tête, il nous affirme que telle est la réalité, et, en donnant à ses fantaisies, pour leur assurer plus de créance, des noms empruntés à l’histoire universelle, il réussit à créer l’illusion.

On sait que, d’après Hegel, le développement et la propagation de l’esprit absolu se règlent « sur une mesure à 3 temps » : thèse, antithèse et synthèse. La formule est habile : on peut l’appliquer à tout en général, à chaque chose en particulier. Il n’est pas un ensemble de mouvements qu’elle n’embrasse ; il n’est pas un mouvement qui lui échappe. Que ce mouvement soit physique, intellectuel ou social, on n’a qu’à considérer une phase quelconque de son développement, comme l’un des temps de la mesure à 3 temps, et voilà le moyen de bâcler la philosophie de tel ou tel sujet, et les sujets ne manquent pas, la nature et la vie nous offrant partout des mouvements. Rien de plus facile que d’écrire ainsi une philosophie de la physique. La thèse sera, par exemple, l’attraction, alors l’antithèse sera la répulsion ; la synthèse, la cohésion. Quant aux détails, il suffira de les traiter tant bien que mal. Une philosophie de la musique ou de la peinture, etc., ne présenterait pas de plus grandes difficultés.

Pour créer sa philosophie de l’histoire, Hegel n’a eu qu’à prendre l’Orient pour thèse de « l’esprit absolu », l’antiquité classique pour antithèse, le monde germanique pour synthèse, et à faire rentrer l’histoire universelle, de gré ou de force, dans ses formules. Un Chinois, à la vérité, aurait tout aussi bien le droit de prendre l’Europe pour thèse, l’Amérique pour antithèse, le monde chinois pour synthèse de l’esprit absolu, et de fabriquer ainsi une philosophie chinoise de l’histoire. Il acquerrait probablement en Chine la popularité que Hegel s’est acquise en Allemagne, car la théorie qui permet le plus facilement aux hommes de comprendre le monde et la vie humaine devient toujours populaire. C’est pourquoi la Bible est le plus populaire des livres, sa formule pour comprendre le monde et la vie étant la plus simple.

Mais il y avait des hommes qui ne voulaient pas se placer au point de vue théologique, qui prétendaient concevoir le monde « philosophiquement ». A ceux-là Hegel est venu fournir une formule « philosophique » non moins simple, d’une assimilation non moins facile : « l’esprit absolu se développe ». Un point, c’est tout. Et les gens de distinguer, dans leurs sujets, une thèse, une antithèse et une synthèse. On y arrive toujours, pourvu que l’on ait été dressé, et dès lors on a la satisfaction de comprendre le monde.

(Ludwig Gumplowicz, La lutte des races, 1883)

 

 

Gilets jaunes : jacquerie française ou révolution planétaire ?

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Gilets jaunes : jacquerie française ou révolution planétaire ?

par Pierre-Emile Blairon

Plus de deux mois après la première manifestation des Gilets jaunes, je dois constater que je n’ai guère répondu à ma question en titre si j’en crois celui, quasiment identique, de ma première intervention sur le sujet sur Boulevard Voltaire, le 4 novembre 2018 : 17 novembre : fronde des automobilistes ou nouvelle « Révolution » française ? alors même que la dénomination Gilets jaunes n’avait pas encore eu droit de rond-point (et de cité plus tard). Je la réitère donc, un peu différemment puisque la fronde ne se limite plus à contester le prix du carburant.

Les origines du mouvement

Selon le journal Libération, c’est Ghislain Coutard, 36 ans, mécanicien à Narbonne, qui serait l’inventeur involontaire du nom en appelant, le 24 octobre 2018, « tous les automobilistes en colère à déposer un gilet jaune sur leur tableau de bord. » et ce sont « deux chauffeurs routiers et une vendeuse en ligne de cosmétique bio, tous originaires de Seine-et-Marne » qui avaient lancé le 15 octobre une pétition contre la hausse du prix des carburants.

Les jacqueries

Les jacqueries qui se sont répétées tout au long de l’Histoire de France furent des émeutes provoquées pour des motifs essentiellement d’ordre matériel : famines, excès d’impôts et taxes qui s’accompagnent d’une arrogance et d’une désinvolture affichées des nantis, seigneurs, bourgeois ou gouvernants, selon les périodes et les situations. Nous étions bien, à l’origine des Gilets jaunes, dans ce contexte. Cette nouvelle jacquerie (qui n’est pas près de s’éteindre) ne tranche pas, sous un certain aspect, avec les précédentes : c’est toujours l’opposition des campagnes à l’Etat central (les « Jacques » étaient des paysans, comme les appelaient les gens des villes). Cette opposition était due au fait que nos gouvernants n’avaient pas pris en compte l’importance de l’automobile comme moyen de transport presque exclusif dans les « provinces », comme on disait sous l’Ancien régime ( ou «  en province », comme on dit à Paris actuellement), surtout après le démantèlement par les gouvernements successifs depuis des dizaines d’années de tous les services publics pour les regrouper ( quand ils le sont) parfois à des dizaines de kilomètres de son lieu d’habitation. Rappelons que la « province », c’est 45 millions d’habitants contre 15 pour l’ensemble des grandes agglomérations urbaines.

Quelles sont les forces en présence ?

D’un côté, le gouvernement. Sa position et son projet concernant le bras de fer en cours avec les Gilets jaunes sont clairs ; le gouvernement utilisera la même méthode éprouvée par ses prédécesseurs pour mater les jacqueries des siècles passées : la répression par sa police, en y ajoutant – c’est la « modernité » - la désinformation pratiquée par les médias à ses ordres.

Un Macron sans états d’âme

Le président Macron ne changera rien à la feuille de route qu’il s’est fixée, feuille de route qui n’a rien d’originale puisqu’elle s’inscrit dans le grand mouvement mondialiste (auquel il semble adhérer avec délectation) de désintégration des nations, de leurs peuples, et de leurs cultures traditionnelles. Il agira sans sourciller, sans états d’âme contre la révolte des Gilets jaunes, avec les moyens policiers qui sont mis à la disposition d’un Etat démocratique qui flirte dangereusement avec le totalitarisme, sachant qu’il pourra, en fin de compte, se poser en défenseur de l’ordre « républicain », quitte à jeter de l’huile sur le feu si nécessaire, à manipuler les Gilets jaunes de toutes les manières possibles, y compris en inspirant la création de listes aux européennes et en espérant que le mouvement finira par s’essouffler ou s’achever, quoiqu’il en soit, après les résultats des élections européennes.

De l’autre côté, les Gilets jaunes : là, les tentatives de mettre en place un outil prospectif sont vouées à l’échec du fait que les Gilets jaunes constitue un agrégat protéiforme d’individus, de revendications diverses, de mots d’ordre et de méthodes qui le sont tout autant pour les faire aboutir. L’un des aspects qui nous paraît positif est l’extraordinaire détermination qui caractérise la plupart des révoltés.

Persistance du vieux fond gaulois

Les premiers samedis (puisque les manifestations, par routine, se font désormais le samedi) avaient quelque chose de magique et de festif ; les rassemblements autour et sur les ronds-points permettaient la rencontre amicale et chaleureuse de Français de tous âges et de toutes conditions, comme si se réveillait un vieux rêve enfoui sous des tonnes de béton et de technocratie, comme autant de places de village où règne encore un esprit communautaire, comme autrefois, du temps où existait encore un peuple français et une nation française. Rappelons la définition du mot « nation » : « ensemble des êtres humains vivant dans un même territoire et ayant une communauté d’origine, d’histoire, de mœurs et, souvent, de langue. » (Larousse). La relative homogénéité ethnique des Gilets jaunes pouvait même nous faire penser à la persistance d’un vieux fond gaulois, les « réfractaires », comme les a si bien définis leur principal ennemi. Un Gaulois est un rebelle permanent.

Cependant, nos ancêtres les Gaulois, s’ils étaient vaillants au combat, n’ont jamais brillé par leur persévérance et leur discipline ; Vercingétorix qui a voulu les rassembler contre l’ennemi romain en a fait les frais, et nous aussi, leurs descendants, par la même occasion. Ce qui distingue les Gilets jaunes de leurs ancêtres, c’est qu’ils ont pour eux une détermination et une constance sans faille.

Récupération en cours du mouvement par l’extrême-gauche

Le motif de ces rassemblements, à l’origine, était d’ordre purement matériel, très ciblé au début sur la hausse du prix des carburants et, petit à petit, agrégeant d’autres revendications toujours et uniquement dans le domaine fiscal et social, ressemblant fortement aux habituelles revendications syndicales ; il convient de remarquer que les syndicats n’ont pas jugé utile de se joindre au mouvement, du fait même de leur accointance avec le régime en place qui en nourrit substantiellement les dirigeants. Par la suite, le mouvement a été contenu dans cet unique domaine, malgré quelques timides tentatives de lui donner un caractère plus identitaire.

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Macron a traité les Gilets jaunes de racistes, d’antisémites, d’homophobes, autant de qualificatifs récurrents dans la bouche des bobos de la France d’en-haut. Ces Gaulois Gilets jaunes savent à peine de quoi il s’agit. Ce n’est pas leur monde ni leur façon d’être, peu de peuples dans le monde sont moins racistes, antisémites, etc. que le peuple français. Ils sentent confusément qu’une autre France, une vraie France existe, ou avait existé, une France dont leur avaient parlé leurs parents mais l’Education nationale et la télévision les ont formatés dès leur plus jeune âge : ils n’ont plus d’idées très affirmées, pas de formation idéologique, politique, intellectuelle, spirituelle, pas d’esprit critique, peu de lucidité, pas de repères identitaires, plus de possibilité d’étudier l’histoire de leur pays, l’héritage laissé par leurs ancêtres, ils sont déculturés, dépersonnalisés, pacifiques à défaut d’être pacifistes (ce qui est déjà une idéologie), antiracistes, bisounours (on ne fait pas une révolution en se laissant crever les yeux et en agitant des petits ballons jaunes pour manifester sa réprobation). Les Gilets jaunes, ne disposant d’aucune carapace militante, donc la capacité de se prémunir de toute attaque d’ordre doctrinal et encore moins d’y répondre, sont vulnérables dans leur candeur et leur bonhomie et la proie de toutes les manipulations tordues venant du gouvernement ou de ses satellites gauchistes ou communistes en mal de reconnaissance qui s’infiltrent dans les cortèges et dans les sites internet créés par des groupes de Gilets jaunes, imposent leurs mots d’ordre et leurs slogans et récupèrent le mouvement pour le compte du mondialisme ou de l’altermondialisme, ce qui revient au même.

Nous verrons que les dirigeants des Gilets jaunes les plus médiatisés seront finalement récupérés ; on sent bien qu’ils n’ont pas assez de coffre pour contenir toute la force de revendications fondamentales. Cependant, certaines personnes qui se revendiquent des Gilets jaunes ont du talent, une grande lucidité et une grande force de conviction comme Komrad, dont nous ignorons jusqu’au nom[1]. Mais il n’est pas le chouchou des médias.

Prise de conscience inconsciente

C’est ainsi que cette prise de conscience inconsciente a été tué dans l’œuf. Toutes les revendications fondamentales susceptibles de redonner une colonne vertébrale à la société française ont été très rapidement bannies des discours, des banderoles et des slogans, celle concernant le Traité de Marrakech (c’est-à-dire le problème de l’immigration et du remplacement de notre peuple par des hordes africaines) est à peine ébauchée, comme sont évacués les sujets sur la peine de mort, l’islamisation de l’Europe, sur la dictature des minorités (homosexualité, transgenrisme, transhumanisme, PMA, GPA, et autres loufoqueries), sur le localisme, la mort de la paysannerie, le protectionnisme, le réveil identitaire, l’indépendance nationale, la tradition, la culture… la lutte contre le système, la technocratie, l’uniformisation, l’agro-alimentaire chimique, la désertification médicale, la vaccination obligatoire, le mondialisme, etc. Subsiste par intermittence la seule revendication susceptible de réunir tous les Gilets jaunes : le référendum, que les gens de droite appellent « d’initiative populaire » et ceux de gauche « d’initiative citoyenne » mais dont le gouvernement ne veut pas, qu’il soit « populaire » ou « citoyen ».

Les Gilets jaunes sont des bisounours

Semaine après semaine, le même rituel se répète : des forces de police armées jusqu’aux dents et très agressives dispersent les manifestations pacifiques de Gilets jaunes dépourvus de moyens défensifs physiques et mentaux. Chaque semaine, les médias subventionnés ne parlent que de la violence des Gilets jaunes, alors que les réseaux sociaux ne nous montrent que des gens qui tentent vainement de se défendre contre les violences policières. Si les Gilets jaunes étaient violents, ils auraient déjà gagné face à une mobilisation permanente des forces de police épuisées (mais toujours motivées, à tel point qu’on se demande si elles ne fonctionnent pas au Captagon, ou si elles ne se nourrissent pas d’une haine radicale et incompréhensible contre leur propre peuple) ; les Gilets jaunes ont peur que la presse ne les montre comme des gens violents, alors, ils s’abstiennent de tous comportements qui pourrait ressembler à de la violence (voir la vidéo concernant l’infâme Muselier et le traitement débonnaire qui lui a été généreusement octroyé et qui est très significatif de cette démission[2]), mais le mal est déjà fait, : la presse les a déjà montrés injustement comme violents ; les forces de police étaient, avant l’apparition du mouvement Gilets jaunes, désarmées par le syndrome Oussekine (syndrome créé par la presse du temps où elle était contre le gouvernement), elles ne le sont plus. Les Gilets jaunes, eux, sont désarmés par le syndrome Charlie-bisounours-vous n’aurez pas ma haine, créé par cette même presse maintenant au service du pouvoir mondialiste. Les dégradations des biens privés (vitrines et véhicules) et symboliques (comme la dévastation de l’Arc de triomphe) opérées par des casseurs casqués et masqués, Black-blocs, gauchistes-zadistes, en fin de journée, sont présentées comme l’œuvre des Gilets jaunes alors qu’il pourrait s’agir de provocations délibérées à même de servir la cause du gouvernement. Il convient de remarquer que les casseurs-racailles de banlieue ont reçu la consigne de ne pas se manifester ; ils n’ont pas intérêt à le faire puisqu’il est entendu qu’ils sont protégés par les pouvoirs en place depuis des décennies, lesquels pouvoirs n’ont jamais employé contre eux les mêmes méthodes radicales de répression qu’ils utilisent contre les Gilets jaunes.

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Elections européennes : Macron l’exterminateur

Pour en arriver à la fin de cette étude qui s’est efforcée de n’être qu’un constat de la situation présente en ce début de février, il reste à risquer deux prospectives : l’une temporelle, l’autre géographique.

L’échéance temporelle concerne bien évidemment les élections européennes fixées au mois de mai.

Même si les Gilets jaunes semblent actuellement soutenus par une majorité de la population française, on sait bien que les Français soumis au matraquage permanent des médias « mainstream » ne réagissent pas toujours comme les instituts de sondages le laissent supposer, instituts de sondage dont la partialité ne peut faire aucun doute, puisqu’ils appartiennent eux aussi au Système et qu’ils sont tout aussi habiles que leurs complices médiatiques à déguiser la vérité et à renverser les tendances.

Cette rébellion circonstanciée et superficielle des Français – je parle ici du soutien apparent des Français aux Gilets jaunes, de ces Français spectateurs qui ne se risquent pas à manifester - fait largement place aux sorties des urnes à un comportement de bourgeois frileux qui ne tient compte que de sauvegarder un confort sans risque et un ordre établi, l’un et l’autre réels ou factices. Si les identitaires (concept global qui s’oppose le plus radicalement et le plus clairement à l’uniformisation mondialiste) ne parviennent pas à imposer leurs points de vue d’ici là, nous risquons fort de retrouver un Macron encore plus conforté dans son rôle d’ange – de Satan – exterminateur de nos peuples européens.

Une révolution planétaire

En réalité, la perspective qui nous semble la plus positive et durable du mouvement, et qui a été le plus largement sous-estimée, est celle qui concerne son incroyable et rapide extension sur l’ensemble de la planète ; il s’agit ici alors d’un violent changement de paradigme, d’une nouvelle vision du monde, qui doit s’opposer à celle qui tente de se mettre en place. Sur l’ensemble de la planète, des citoyens se mobilisent pour des raisons très diverses contre leur régime (et même dans des pays aussi inattendus que l’Irak, le Burkina-Faso, la Serbie, Israël ou la Jordanie) en revêtant eux aussi ce même gilet jaune qui n’était destiné, à l’origine, qu’à se faire signaler des autres automobilistes en cas de panne sur la route. Autant de petites bulles clairsemées qui paraissent inoffensives mais qui constituent finalement le contenu d’un chaudron qui bout.

Symboliquement, la personne qui porte un gilet jaune est alors un être humain en danger, quelque soit le pays qu’il habite.

Le pouvoir mondial qui se met en place et qui tente de faire de l’ensemble de l’humanité une masse d’esclaves coupés de leurs racines, malléables et corvéables à merci, et de la planète un désert lunaire, dépourvue d’animaux et de végétaux, est sur le point de réussir son opération avec la complicité de la quasi-totalité des dirigeants de la planète, des mafias financières, médiatiques, bancaires et industrielles dont l’absence de scrupules, la malhonnêteté et l’aptitude au mensonge stupéfie les êtres les plus avertis et les plus lucides. Nous n’allons pas ici à nouveau évoquer Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley ou le 1984 de H.-G. Wells.

Est-ce le grand troupeau qu’on mène à l’abattoir qui s’affole, sentant déjà l’odeur du sang qui gicle sur les murs, et qui se met à bêler, qui tente d’échapper aux chiens de garde débordés qui ne peuvent plus le contenir ? Ou ces manifestations éparses, désordonnées et timides sont-elles le grondement sourd d’une vague de fond qui s’amplifie, les prémisses d’un tsunami qui va se gonfler inexorablement de tous les malheurs du monde et qui va tout balayer sur son passage ?

La révolution bourgeoise de 1789 en France avait donné le signal de la curée matérialiste qui allait envahir le monde. Elle était devenue le modèle de toutes les utopies sanglantes qui ont placé le monde sous leurs griffes et qui ont toutes échoué. La chute du mur de Berlin en 1989 fut le symbole de l’effondrement d’une dictature qui a duré 70 ans et qui a envoyé à la mort des dizaines de millions d’êtres humains. Le monde ignorait alors que la tyrannie communiste allait être rapidement remplacée par son double inversé. D’un totalitarisme à l’autre, le monde vit depuis sous la poigne de Big Brother, un système despotique qui, sous un déguisement de démocratie soft et de « mondialisation heureuse », comme dirait l’un de nos sinistres hommes d’Etat, vide lentement le monde de toutes ses raisons de vivre au profit de quelques individus assoiffés de pouvoir et d’argent.

Cette nouvelle révolution mondiale, si elle advenait, pourrait bien être le coup d’arrêt de cette dérive qui mène le monde à sa perte. Nous ne pouvons qu’espérer sa venue.

[1] https://www.youtube.com/watch?v=oBS3r1iVY_Q&fbclid=IwAR2k3duna-mBIbhlSOQFc3IlIF98lHSo2EFPSy8Up4ldTkjcxdOL0k4GRAc

[2] https://www.facebook.com/giletjaune1970/videos/vb.959799787551575/597144287376467/?type=2&theater )

Edwige Thibault: sur le château de Wewelsburg

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Edwige Thibault: sur le château de Wewelsburg

Propos recueillis par Thierry Durolle

1) Le public de la droite radicale et les passionnés de la Seconde-Guerre mondiale vous connaissent grâce à un livre devenu culte, L’Ordre SS. Pourriez-vous nous présenter cet ouvrage et nous parler de sa genèse ? Une réédition pourrait-elle voir le jour ?

Ce qui a motivé ma démarche est en premier la curiosité, car je n'étais pas vraiment satisfaite par tout ce que j'avais lu sur la période de la Seconde Guerre mondiale. Peut-on réellement appréhender une idéologie à travers le seul prisme apposé par des systèmes ennemis vainqueurs ? À plus forte raison la juger et la condamner aussi rapidement ? Je soupçonnais qu'il devait exister autre chose. Puis il y eut des rencontres, les conseils d'amis allemands qui m'ont dit qu'il fallait aller aux sources, lire les textes originaux produits par ceux-là mêmes qui avaient fait cette histoire. Ce fut difficile pour quelqu'un qui ne parlait pas l'allemand. Alors j'ai appris. Je suis entrée dans cette sphère de réflexion et j'ai réalisé que la majorité des Français étant dans mon cas, il était nécessaire de traduire ces textes et de les porter à la connaissance du public, par soucis de vérité historique.

Telle fut donc mon ambition avec L'Ordre SS : permettre de se faire une idée en toute indépendance sur un univers intellectuel beaucoup plus complexe et riche qu'on ne l'imagine. Il a constitué une authentique vision du monde susceptible de modeler l'avenir de l'Europe et d'offrir une alternative aux systèmes politiques existants déjà plus ou moins en faillite.

Oui, une réédition est envisageable. Mais pour l'instant, j'ai d'autres projets inédits et peut-être plus importants encore, dont le livre sur Wewelsburg est un exemple.

2) Vous avez également consacré un ouvrage à Heinrich Himmler, intitulé Heinrich Himmler, esquisse d’une vie. Beaucoup de choses ont déjà été dites à son sujet. Quelle était votre ambition avec la parution de cet ouvrage ?

J'ai passé près de trente ans à étudier l'oeuvre de Heinrich Himmler et j'en suis venue à la même conclusion que David Irving, au moins sur ce point : c'est lui qui a fait de la SS, troupe groupusculaire des origines, cet organisation formidable dont l'aura, fascinante ou terrifiante, continue de rayonner aujourd'hui.

Sa destinée personnelle s'est inextricablement imbriquée dans celle de la SS qui fut comme une projection d'une vision idéale qu'il portait en lui. Voilà pourquoi ceux qui cherchent à savoir ce que fut réellement la SS doivent d'abord apprendre à connaître Heinrich Himmler, que cela plaise ou non.

Cela aussi pour une autre raison, très simple : Il a possédé certaines dispositions qui, à mes yeux, sont des conditions déterminantes pour qu'un chef d'État puisse être un grand créateur d'histoire et qui sont si difficiles à trouver : une forme d'intégrité et de sens du dévouement très dérangeante, l'aptitude à lever toutes les limites et concilier des domaines qui pour la plupart des gens sont parfaitement incompatibles. Cela s'est naturellement répercuté sur la SS, où l'on vit fusionner art et guerre, science et spiritualité, socialisme et capital, répression et assistance familiale, écologie et modernité en une unité surprenante et particulièrement efficace.

On en vient alors immanquablement à la conclusion qu'un nouveau type de société, d'une dimension insoupçonnée, était en voie de création sous l'égide de la SS et qui débordait de la mission initiale de protection que Hitler lui avait fixée. Et cela, c'est d'abord à Himmler qu'on le doit, car peu y croyaient faute d'avoir cette envergure de pensée.

Dès lors, j'ai voulu, à travers ce modeste ouvrage de témoignages, réaliser un genre d'introduction plus personnelle à mes travaux présents et futurs sur l'oeuvre de Heinrich Himmler car une biographie serait trop limitative pour décrire l'ampleur de ce qui fut fait. Degrelle, qui l'avait bien cerné, avait tout à fait raison: c'est sur Himmler que les plus grandes découvertes restent à faire ! Wewelsburg en est une démonstration.

3) Avant d’aborder la thématique de votre nouveau livre, il serait bon de revenir un instant sur la création de la maison d’édition Versipellis. Pourquoi avoir créé votre propre maison d’édition ? Quelle en est la ligne éditoriale ? Nous devons avouer que vous frappez fort avec cette première salve de livres !

Avec des amis, j'ai créé une maison d'édition parce que je n'étais pas satisfaite des réponses données à mes attentes dans le milieu de l'édition. J'en ai eu assez de voir sacrifier la qualité des livres à des questions bassement matérielles, mercantiles, de rentabilité.

Pour moi, un livre n'est pas un "produit de consommation", un simple bloc de feuilles imprimées qu'on range dans une bibliothèque après l'avoir rapidement lu. C'est une unité, une arme idéologique capable de susciter enthousiasme, vocation, esprit d'insurrection, de combat et de victoire. Sa forme se doit de refléter le fond, et cela d'autant plus lorsqu'il porte le message d'une vision du monde. C'est l'instrument d'une création culturelle qu'il importe de se transmettre de génération en génération et que l'on doit pouvoir continuer à comprendre dans plusieurs siècles. Par sa beauté extérieure, le livre marque déjà toute la hauteur d'une pensée qui ne peut laisser indifférent. Autrement, l'éditeur n'est qu'un marchand du temple, le galvaudeur d'une plume trahie !

En ce qui concerne la ligne éditoriale, là encore, nous nous efforçons de faire connaître des auteurs et des textes d'ordinaire inaccessibles pour des gens qui ne sont pas polyglottes, dans l'esprit de ce qui fut dit précédemment.

wewelsburg-et-ptyw4m.jpg4) Abordons maintenant votre nouvel ouvrage Wewelsburg, histoire d’un nouveau Montsalvat. Celui-ci retrace l’histoire de ce lieu énigmatique pour beaucoup, fantasmé par certains. Que fut en réalité Wewelsburg ?

Wewelsburg, ancienne résidence des princes-évêques de Paderborn en Westphalie, était tombé en ruines et dans l'oubli après diverses péripéties de guerres et d'infortunes. C'était devenu une charge pour l'administration locale qui fut heureuse de s'en débarrasser lors de l'avènement au pouvoir du parti national-socialiste et de l'intérêt que la SS lui porta.

Himmler, qui voulait faire de la SS l'héritière de l'Ordre des chevaliers teutoniques, cherchait un lieu au pouvoir fascinant, comparable dans une certaine mesure à Marienburg, le siège des Teutoniques, pour y réunir l'autorité supérieure SS. Il le trouva en Wewelsburg, un château à la forme triangulaire de style renaissance. Ce fut le point de départ pour la création future d'un complexe qui aurait constitué le coeur de l'autorité SS européenne.

5) Le château se situe dans une région riche en histoire et en lieux sacrés. Est-ce un hasard si Himmler choisit ce château ?

Non bien sûr. Lors de son voyage en Westphalie en compagnie de Hitler pour la campagne électorale de janvier 1933, il avait pu se familiariser avec l'histoire antique de la région, qui est celle d'une résistance acharnée à toute forme d'invasion étrangère. Arminius a vaincu les armées romaines, la voyante Velléda rendait les augures, Widukind a affronté Charlemagne et les porteurs de la Croix, le fabuleux site des Externsteine fait rayonner la magie de l'Irminsul, et d'innombrables localités portent encore des noms païens. Toute cette région est saturée de fierté identitaire et de tradition. Et la forme singulière du château, dirigé vers le Nord, célébrait déjà en soi l'esprit trifonctionnel et nordiciste de la SS. La légende tutoyait l'histoire et parlait dans la pierre avec des accents infiniment poétiques.

6) Peut-on qualifier Wewelsburg de centre d’étude de la SS, en tant qu’État dans l’État, œuvrant à un autre destin que celui envisagé par Adolf Hitler pour l’Allemagne et l’Europe ?

Dans la première phase de son développement, la SS y a installé des sections de recherche alors qu'elle manquait encore de moyens pour ses projets culturels. Mais lorsqu'on examine les plans futurs, il apparaît que le château en tant que tel devait être avant tout un lieu de recueillement et de réflexion et qu'il aurait été entouré par une véritable " ville SS " dédiée à la culture, à des études traditionnelles très variées, tout cela à destination des cadres supérieurs SS européens. Mais cela se situait tout à fait dans la ligne de ce que Hitler avait imaginé pour l'Europe, non en opposition mais comme prolongement. Hitler a toujours soutenu la SS en laquelle il avait déjà placé toute sa confiance et il lui laissa la plus grande liberté.

7) On associe souvent le château avec l’Ahnenerbe mais fut-il réellement lié à ce dernier ?

La société Ahnenerbe, - la section culturelle de la SS -, a pris en charge les sections de recherche du château avant la guerre, après le passage de relai des services de Walther Darré. Il était même prévu qu'elle ait son siège parmi un énorme ensemble architectural patronné par le Parti et devant être construit non loin du château. Mais la guerre suspendit le projet.

Ce que l'on peut dire, c'est que l'Ahnenerbe, le château et le site des Externsteine auraient dû former un vaste triptyque métapolitique. Ils auraient ainsi représenté la culture, l'autorité guerrière et la religiosité, dans l'esprit de la trifonctionnalité indo-européenne.

8) Vous passez en revue bien des aspects de Wewelsburg, pourriez-vous nous parler d’un symbole sujet à débat, à savoir le fameux « soleil noir » situé dans la tour nord ?

Je suis désolée de décevoir certains lecteurs, mais il n'y eut jamais de "soleil noir"! C'est un ancien chercheur SS du château qui l'a confirmé après-guerre. Cette "invention" fumeuse née dans l'esprit de pseudo-satanistes n'a qu'une finalité purement "négative". D'ailleurs, si l'on observe bien ce symbole, il est vert, au même titre que les colonnes et l'ambiance générale de la pièce où il se trouve !

Le soleil runique était avant tout un résumé symbolique, lumineux, de l'esprit métaphysique et aristocratique de la SS. Il traçait un lien entre le plus lointain passé païen qui l'a inspiré et le présent créateur à travers les douze S runiques de victoire et de spiritualité comme marques des grandes branches SS et leurs domaines spécifiques. La tour Nord, quant à elle, était destinée à être l'endroit de futures cérémonies à la fois mortuaires et d'adoubement qui, là encore, n'ont jamais pu avoir lieu, faute de temps et suite à la guerre. Il faut tirer un trait sur toutes les affabulations colportées par les émissions de télé sur ce sujet.

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9) Impossible de faire l’impasse sur la SS d’Himmler lorsque l’on s’intéresse à ce lieu. Certains auteurs n’hésitent pas à parler d’une véritable mystique SS. Êtes-vous d’accord ? Et si tel est le cas, pourriez-vous la décrire ?

Oui, je suis absolument d'accord. Mais cette "mystique" ne fut pas celle que l'on croit généralement. On n'est pas dans les films de Spielberg avec des bimbeloteries pour fanas d'ésotérisme de bazar. Pas de " lance magique " ou de pseudo-graal qui vont apporter la " domination du monde " à de misérables petits dictateurs de salon !

La mystique SS, ce fut d'abord ce " réalisme héroïque " si magnifiquement célébré par Kurt Eggers. Ce fut une formidable prise de conscience identitaire où l'on réapprend à sentir, penser et agir en Européen avec cette autonomie d'être intégrale enracinée dans sa force. Point de " devoir de mémoire ", de faux humanitarisme et de compassion pleurnicharde avec des nounours et des petites fleurs mais la volonté élitiste du guerrier qui affiche la dignité et la vérité de ses armes. Il est bien le seul apte à protéger et défendre ce qui nous est cher. Point de " société ouverte ", soumise, nomade, à tendance pornocrate mais la fraternité du sang, l'amour de son clan, des siens, comme expression des grandes lois naturelles. De ce fait, était ainsi restauré un rapport sacré au monde qui nous est propre, délivré des empoisonnements pernicieux occasionnés par le dogmatisme monothéiste et le matérialisme niveleur.

Comme indiqué plus haut, la SS était appelée à devenir une norme de référence et d'action pour l'ensemble de la société européenne. Wewelsburg, quant à lui, serait le futur "centre" d'une expérience intérieure initiatique de type chevaleresque pour l'élite, comme un rappel métaphysique de Marienburg et Montsalvat. " Deviens ce que ta volonté te commande " ; telle aurait pu être une autre devise de la SS.

10) Pour conclure, qu’est-il advenu de Wewelsburg après la guerre et la dénazification ?

Contrairement aux créations architecturales du régime national-socialiste, Wewelsburg a été restauré, protégé par son histoire plus ancienne. Il est devenu un musée comportant différentes sections, dont une sur la période nationale-socialiste. Il y a aussi une auberge de jeunesse. On peut encore voir l'ancienne maison communautaire (Dorfgemeinschaftshaus) à pans de bois peints et décors païens dans le village ainsi que bien d'autres choses. Et je ne peux que conseiller aux lecteurs de R&A de le visiter tout comme les multiples sites remarquables de la région.

Himmler avait ordonné, à la fin de la guerre, de le faire détruire car il ne voulait pas que ce chef-d'oeuvre, ce Grand-Oeuvre de pierres, soit profané par des impies. En dépit de sa volonté, les parties les plus importantes sont restées intactes, à savoir les pièces de la tour Nord. J'y vois là un magnifique symbole : L'âme de l'Europe restera toujours debout et rien ne pourra jamais la détruire, pas même la désespérance éphémère et illusoire provoquée par les temps les plus effroyables.

Tout change très vite dans l'histoire. Rien ne perdure, et surtout pas la décadence. À nous de poursuivre ce combat majeur pour notre renaissance et notre victoire, ce que votre revue accomplit avec tant de talent. Le grand réveil pointe déjà à l'horizon. La vertu sera toujours un flambeau, une épée de lumière pourfendant la nuit.