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lundi, 11 novembre 2019

Pino Rauti

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Pino Rauti

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Giuseppe Umberto Rauti, dit « Pino », naît à Cardinal en Calabre, le 19 novembre 1926, et meurt à Rome, le 2 novembre 2012. Il fut tout au long de sa vie un théoricien, un activiste et un homme politique néo-fasciste et nationaliste-révolutionnaire. Député du Latium de 1972 à 1992, il siège au Parlement européen de 1994 à 1999. Auteur de nombreux essais, il publie en 1989 Le patrimoine culturel et linguistique de l’Europe.

Sa fille Isabella est depuis 2018 sénatrice du mouvement Frères d’Italie. Son mari, Gianni Alemanno, a été le premier maire de droite de Rome depuis la Seconde Guerre mondiale entre 2008 et 2013.

pinorautilibro.jpgMembre des forces armées de la République sociale italienne (1943 – 1945), Pino Rauti milite ensuite parmi les jeunes du Mouvement social italien (MSI). Il conçoit le fascisme comme un dépassement national, populaire et social-révolutionnaire de la droite et de la gauche. Il discute souvent avec Julius Evola et organise bientôt un courant évolien, « Les Fils du Soleil », au sein du MSI. Il quitte cependant le parti qu’il juge conservateur, droitier et bourgeois en 1956. Il a auparavant créé le Centre d’études Ordine Nuovo. Vu par les autorités comme un « Gramsci noir » (pour la chemise), il affirme depuis la tribune d’un congrès du MSI en 1954 : « La démocratie est une infection de l’esprit. » Arrêté une dizaine de fois et parfois détenu de façon préventive en prison, Pino Rauti a été soupçonné de contribuer à la « stratégie de la tension ». La justice l’a toujours innocenté de toutes ces accusations.

Ordine Nuovo influence le Front de la Jeunesse et les étudiants du MSI si bien qu’en 1969, son nouveau secrétaire général, Giorgio Almirante, l’invite à réintégrer le mouvement, ce qui provoque une violente crise interne. Accompagné de cadres aguerris, Pino Rauti organise un courant « fasciste de gauche » ou « national-gauchiste » d’abord appelé « Ligne future », puis ensuite « Espace nouveau » et, enfin, « Aller au-delà pour une ligne nationale-populaire ».

Influent auprès des jeunes qui montent à la fin des années 1970 les trois « Camps Hobbit » inspirés par l’œuvre de Tolkien, Pino Rauti s’adresse en priorité aux chômeurs, aux femmes au foyer, aux handicapés, aux consommateurs, aux protecteurs de l’environnement et aux défenseurs des cultures locales. « Parler à gauche, déclare-t-il en 1977, c’est faire comprendre aux manifestants que la vraie révolution est la nôtre. » Il invite à développer les cercles culturels, à monter de nombreux spectacles publics patrimoniaux instructifs et à tenir des ciné-clubs dans toute la péninsule.

Du 11 au 14 janvier 1990 se tient à Rimini le XVIe congrès du MSI. Le courant de Rauti y obtient 28,96 % et s’entend avec trois autres tendances pour battre la faction « Droite en mouvement » du secrétaire général sortant, Gianfranco Fini. À cette occasion, Pino Rauti devient secrétaire général du MSI.

Le nouveau responsable missiniste estime dans Éléments (n° 68, été 1990) que « la mise en œuvre d’un véritable programme social implique de lutter contre le capitalisme de façon révolutionnaire (p. 25) ». C’est la raison pour laquelle il explique au journaliste du Choc du Mois (n° 27, février 1990), Arnaud Lutin, que « le corporatisme, la socialisation et toute la législation sociale très avancée du “ Ventennio ” (la période fasciste de 1922 à 1943, à laquelle il faut ajouter la République de Salo) sont notre patrimoine politique ! Comme je l’ai dit durant le congrès, le fascisme est notre lucide utopie, alors donnons un futur au passé ! (p. 58) ». Précurseur, il répond toujours dans Le Choc du Mois qu’« il faut puiser à gauche et sortir du capitalisme », car « derrière McDonald, il y a le saccage des forêts tropicales, il y a la désertification du Tiers-Monde, il y a l’élimination des peuplades dites “ archaïques ” (pp. 23 – 24) ». Ainsi anticipe-t-il l’impératif écologique et l’illibéralisme politique : « La banquise communiste, en fondant, va libérer aussi des forces identitaires, des forces d’enracinement orientées vers des formes communautaires de vie, dit-il à Fabrice Laroche alias Alain de Benoist. Les peuples qui renaissent ne veulent plus du communisme, mais ils ne veulent pas non plus se convertir à l’occidentalisme. Ils ne veulent pas remplacer une aliénation par une autre, mais bien se remettre à l’écoute de leur nature profonde. Il y a là un potentiel révolutionnaire extraordinaire (Éléments, art. cit., pp. 27 – 28). » Marine Le Pen et Florian Philippot sont largement doublés sur leur gauche… Parce qu’il est « de ceux qui croient que l’âme des peuples est plus importante que le confort matériel (Idem, p. 23) », il juge dans une excellente réflexion ethno-différencialiste que « ce ne sont pas les immigrés qui menacent notre identité, mais ce système qui menace à la fois leur identité et la nôtre (Id., p. 25) ». Certes, prévient-il dans Le Choc du Mois, « nous ne contestons pas, naturellement, le danger de l’immigration massive. Cela implique une crise d’identité. Mais nous, nous voulons défendre notre identité exactement comme nous voulons défendre l’identité des travailleurs étrangers qui émigrent chez nous (p. 58) ».

pinorautiaffiche.jpg« Je suis de ceux qui considèrent que l’OTAN n’est pas notre destin ! (Éléments, art. cit., p. 25). » Par conséquent, « il faut que notre continent retrouve ses racines, et non pas qu’il fasse resurgir les fantômes de ses passions chauvines (Le Choc du Mois, p. 58) ». Pour lui, « l’Europe doit rompre avec un système occidental qui s’identifie de plus en plus à la seule société de consommation, et qu’elle doit dénoncer un impérialisme culturel américain qui provoque, chez nous comme ailleurs, des phénomènes de déracinement et d’érosion de la mémoire historique. Combattre l’américanisme et l’occidentalisme signifie défendre les valeurs les plus authentiques de l’homme européen en même temps que lutter pour la cause des peuples (Éléments, art. cit., p. 24) ». Cet engagement national-révolutionnaire se révèle prématuré; les électeurs se détournent du MSI de Pino Rauti et choisissent les ligues qui constitueront sous peu la Ligue du Nord. Les élections administratives de 1991 sont un désastre. Par ailleurs, au moment où le FN de Jean-Marie Le Pen délaisse son atlantisme et s’oppose à toute aventure militaire occidentale contre l’Irak de Saddam Hussein qui vient de récupérer sa province légitime, le Koweït, Pino Rauti, vieux tenant du dialogue euro-arabe, soutient l’intervention étatsunienne. Son propre courant explose dès lors ! Il démissionne du secrétariat général le 6 juillet 1991, aussitôt remplacé par Gianfranco Fini.

Après le congrès de Fiuggi en 1995 où se saborde le MSI, Pino Rauti n’adhère pas à la nouvelle formation politique : l’Alliance nationale. Il fonde au contraire le Mouvement social Flamme tricolore qu’il délaisse en 2002. En 2004, il crée le Mouvement d’idées sociales qui réalise aux élections européennes de cette année-là 0,1 % des suffrages. Après sa disparition, son mouvement rejoint Forza Nuova de Roberto Fiore.

Malgré de graves erreurs tactiques, Pino Rauti n’en reste pas moins une figure remarquable du combat européen, national, populaire et social. Souhaitons maintenant que les Français puissent au plus tôt découvrir les écrits théoriques de ce praticien de la politique.

Georges Feltin-Tracol

• Chronique n° 30, « Les grandes figures identitaires européennes », lue le 5 novembre 2019 à Radio-Courtoisie au « Libre-Journal des Européens » de Thomas Ferrier.

L'Eurasie remplacera bientôt les Etats-Unis dans le statut de super-super puissance mondiale

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L'Eurasie remplacera bientôt les Etats-Unis dans le statut de super-super puissance mondiale

par Jean-Paul Baquiasr

Ex: http://www.europesolidaire.eu

L'Union Européenne, bien que regroupant des Etats dont le poids économique n'est pas négligeable, ne deviendra jamais une super-puissance mondiale. Il faudra que pour cela elle s'affranchisse de la domination politique, économique et culturelle que les Etats-Unis continuent à exercer sur elle depuis l'origine.

Il ne faut jamais oublier que Washington a présidé à sa mise en place des les années 1960 pour en faire une plate-forme leur permettant de préparer une guerre contre la Russie, guerre proprement dite mais aussi diplomatique. Cet objectif demeure toujours d'actualité, l'Otan étant une autre version de l'Europe au plan militaire.

Depuis plusieurs années désormais se sont constitués des unions d'Etats auxquelles l'Union européenne, sur les injonctions répétées des Etats-Unis, refuse toujours de s'associer. Il s'agit essentiellement d'unions économiques, dans lesquelles la Chine joue un rôle essentiel. Mais Washington les considère aussi, non sans raisons d'ailleurs, comme visant à concurrencer la domination américaine. La Chine, en passe de devenir la première puissance économique mondiale, cherche à y étendre son influence. Mais pour beaucoup des Etats moins importants participant à ces unions, il s'agir surtout de regrouper des forces leur permettant de faire face à la domination américaine. Même si la situation économique aux Etats-Unis semble entrée en récession, ceux-ci ont moins que jamais renoncé à étendre leur domination sur le reste du monde.

On pourra d'abord mentionner l'Union Economique Eurasiatique comprenant (nous ne traduisons pas) les Etats suivants : Armenia, Belarus, Kazakhstan, Kyrgyz Republic, Russia Tajikistan et bientôt Moldova. L'objectif en est surtout d'encourager le libre-échange et la coopération économique entre les membres.

Viennent ensuite :

- La très importante Shanghai Cooperative Organization, SCO. (Russia, Kazakhstan, Kyrgyzstan, Tajikistan, Uzbekistan, India, China et Pakistan; avec en observateurs Afghanistan, Iran, Mongolia, Belarus et partenaires de dialogue Armenia, Azerbaijan, Cambodia, Nepal, Sri Lanka et Turquie. Elle compte 4 puissances nucléaires et se donne pour but de renforcer la sécurité et la cas échéant la coopération militaire entre ses membres. Ceux-ci ont signé un accord dit Déclaration de Bishkek visant à faire de l'Asie Centrale une zone excluant l'emploi d'armes nucléaires entre les signataires. Par ailleurs la SCO encourage le renforcement des liaisons ferroviaires et aériennes en son sein.

- L'ASEAN ou Association of Southeast Asia qui date de 1967, (Brunei Darussalam, Cambodia, Indonesia, Laos, Malaysia, Myanmar, Philippines, Singapore, Thailand et Vietnam). Initialement très tournée vers les Etats-Unis, elle le reste, mais négocie aussi aujourd'hui des accords présentés comme stratégiques avec Pékin et Moscou.

Le Regional Comprehensive Economic Partnership (Brunei, Cambodia, Indonesia, Laos, Malaysia, Myanmar, the Philippines, Singapore, Thailand, Vietnam, China, Japan, South Korea, Australia et New Zealand, avec sans doute prochainement l'Inde. Il encourage en priorité les investisseurs étrangers et permet à ceux-ci d'attaquer les gouvernements qui les refuseraient au profit d'investissements publics exclusifs.

- La Belt and Road Initiative. Prévue pour être inaugurée en juin 2021, elle rassemblera 4 milliards de personnes au sein de 130 pays en Eurasie, Afrique, Amérique Latine et Pacifique Sud. Elle veillera à la coordination des politiques économiques, la connectivité des infrastructures, les échanges entre personnes. Elle construit déjà des centrales électriques au Pakistan, des lignes ferroviaires en Hongrie et de nombreux ports maritimes de l'Afrique à la Grèce. L'Iran, stigmatisée par les Etats-Unis, en fait partie.

On comprendrait mal que les principaux pays européens, notamment l'Allemagne, la France et l'Italie, persistent à ignorer tout ceci

Pour en savoir plus

https://russia-insider.com/en/politics/how-russia-and-china-are-building-eurasia-geopolitical-powerhouse/ri27839