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jeudi, 28 mai 2020

Quel monde envisager après l'actuelle pandémie ?

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Quel monde envisager après l'actuelle pandémie ?

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Nous publions ci-dessous à la demande de notre Comité de rédaction une liste provisoire des questions posées selon nous par la pandémie due au Covid 19, sans évidemment y répondre dans l'immédiat. Toutes critiques ou propositions sont les bienvenues.

Introduction

Même si les effets de l'actuelle pandémie en termes de santé publique (nombre de patients, létalité) se révèlent tous les jours moins importants qu'initialement craints, ils ont obligé à une réflexion critique générale sur le monde actuel. Dans l'hypothèse où apparaîtraient dans les prochaines décennies de nouvelles pandémies pouvant être plus dangereuses, il paraît utile d'examiner dès maintenant comment s'y préparer au mieux. Plusieurs points devraient être abordés, en se demandant à chaque fois jusqu'où faudrait-il aller sans mettre en danger la civilisation actuelle. La liste ci-dessous est présentée dans un certain désordre et n'est évidemment pas exhaustive. 24/05/2020

- Le rôle des services publics essentiels face au libéralisme financier dans les domaines de santé publique. Services hospitaliers ou services urgentistes...) mais aussi dans les domaines de l'éducation, protection de l'environnement...

- La validité d'un système économique reposant sur la production de biens de consommation à court terme plutôt que sur des investissements d'avenir indispensables mais qui ne seraient productifs qu'à moyen ou long terme (5 à 15 ans, sinon plus).

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- Comment éviter que les salariés et professions indépendantes, ainsi que les retraités, supportent seuls les mesures d'adaptation nécessaires alors que les grands entrepreneurs et les banques réussissent à échapper aux sacrifices indispensables ?

- Faut-il craindre un développement irréversible des mesures publiques dites autoritaires, voire dictatoriales, au prétexte de lutte contre les pandémies ?

- Comment éviter que des « milliardaires s'enrichissent malgré un appauvrissement général ? Faudrait-il accepter voire encourager les fondations privées dite philanthropiques (type Fondation Bill-et-Melinda Gates) au détriment des services publics ?

-Faut-il faciliter l'accès de certains services administratifs ou de santé aux données dites personnelles  ou au traçage des itinéraires et contacts?

-Le rôle des collectivités locales face aux administrations d'Etat. Intérêts respectifs ? Elles devraient toutes avoir un rôle complémentaire, mais comment éviter les recouvrements ou les lacunes ?

-Faut-il craindre les abus de pouvoirs de la « big pharma » refusant des traitements déjà éprouvés au profit de spécialités coûteuses, obtenues à partir de financements importants apportés par la sécurité sociale et les usagers ?

-Quel crédit attribuer aux statistiques en matière de santé, concernant notamment les évolutions du nombre des personnes atteintes ou des décès ? Ceci en premier lieu dans des pays ou l'appareil statistique est quasi-illusoire, mais aussi dans l'Union européenne ou la France. Comment par exemple distinguer faute de diagnostic post-mortem les décès imputables à la pandémies de ceux découlant d'autres causes

- Faut-il craindre un « gouvernement des médecins » se substituant aux autorités pour définir les mesures de prévention ou les mesures-barrières?

- Le rôle croissant de l'Intelligence artificielle en recherche médicale et biologique. Jusqu'où aller ?

- Comment prélever sur les hauts revenus les moyens d'aider les moins favorises ? Et comment ? Verser des aides directes, prendre en charge des emprunts ?

- La fermeture des frontières géographiques. De plus en plus ouvertes jusqu'à ces derniers mois, elles se sont progressivement refermées. En ce qui concerne les personnes physiques et les marchandises en premier lieu. Le phénomène a même concerné certaines frontières intérieures à l'espace Schengen.

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- Les remises en cause du concept de mondialisation, tout au moins dans certains domaines.

- Les différences de résistance face aux pandémies entre pays riches et pays pauvres. Faudrait-il prévoir au plan mondial des mesures de protection des derniers face notamment à de graves pandémies ;

- L'explosion du télétravail. Travail intellectuel mais aussi travail physique. S'agirait-il d'une perspective inévitable, compte-tenu de la numérisation croissante des sociétés

- La domination des Géants de l'Internet (GAFAM), principalement américains, profitant sans contrôle collectif possible, de cette numérisation des sociétés.

- La collaboration de ces GAFAM avec les pouvoirs militaires, notamment aux Etats-Unis la CIA et les Agences Fédérales de Défense.

- Les risques liés à l'extension des mégapoles (clusters) notamment dans les zones à forte densité de population et sous-administrées, comme au Brésil ou dans certains pays africains.

- La surexploitation des ressources naturelles avec diminution rapide de la biodiversité, susceptible notamment de faire apparaître de nouveaux virus.

- Les risques en terme de santé publique de la croissance démographique non contrôlée (Afrique notamment). Quel taux de croissance serait supportable au plan mondial. Mais comment intervenir sur des comportements déterminés notamment par des croyances religieuses  ?

- Le rejet des migrants : migrants politiques, migrants économiques, notamment compte-tenu des risques d'entrée de personnes contaminées. Ceci provoquera sans doute à terme des franchissements armées de frontières entraînant des réponses militaires de la part des pays menacés.

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- Les perspectives de la guerre biologique, microbiologique et virologique. Ne sera-t-elle pas inévitable ?

-Pourrait-on envisager, pour éviter les risques et mobiliser les ressources, un concept d' »économies raisonnablement planifiées », ceci dans quelles limites et dans quelles durées ?

Conclusion

Comment encourager la participation des citoyens et des opinions publiques concernant l'approche et la recherche de solutions aux difficultés et problèmes évoqués ci-dessus ?

Bâtir le futur sans nier le passé

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Bâtir le futur sans nier le passé

par Yohann Sparfell

Ex: http://www.in-limine.eu

Le monde est aujourd’hui secoué par de terribles soubresauts. Ceux-ci, à la première lecture, apparaissent comme issus de rivalités inter-ethniques et inter-confessionnels. Ils se traduisent essentiellement par des conflits armés. Mais ceux-ci ne sont en réalité que les expressions ultimes de rivalités qui s’accroissent du fait de contestations territoriales, de concurrences autours des ressources en matières premières ou en eau, de positions stratégiques, ou de luttes d’influences. Rivalités à partir desquelles se cristallisent la plupart du temps les facteurs d’appartenance ethnique et/ou religieux.

Sans nier que ces rivalités puissent avoir leur source dans une histoire faite de rapports inter-civilisationnels ou inter-ethniques compliqués, il s’agit aujourd’hui de comprendre que celles-ci trouvent à être instrumentalisées essentiellement par, non pas essentiellement une grande puissance que pourrait être les États-Unis ou la Chine, ou encore la Russie, l’Inde ou l’UE, mais par ce que l’on nomme l’ « Empire britannique », désignant par là le pouvoir financier mondialiste actuel qui a imposé sa propre souveraineté sur les émissions monétaires du monde entier. Lui seul a encore aujourd’hui intérêt à générer le chaos où bon lui semble en fonction des intérêts de la dynamique globaliste qu’il porte vers une Gouvernance mondiale totalitaire.

Dans ce jeu de dupes où certaines formes de replis sur des supposés fondamentaux religieux ou ethniques rentrent par le fait dans cette dynamique – bien souvent en ayant la volonté d’y parer – c’est toute possibilité d’établir une entente et des compromis – par la compréhension mutuelle des problématiques des uns et des autres – qui se voient ainsi être mis en péril. Or, le monde actuel n’est plus celui, technologiquement et psychologiquement parlant, du passé, et il est aujourd’hui nécessaire de tenir compte d’un contexte complexe au sein duquel tout débordement pourrait conduire à de sombres et fatals conséquences pour l’humanité toute entière. Les desseins morbides de l’oligarchie actuelle nous font marcher de plus en plus vite et dangereusement sur la corde raide au-dessus du vide : rien de ce qu’ils projettent ne peut être tenu pour acquis au nom d’une quelconque supériorité de quelque ordre que ce soit, les enjeux étant devenus trop importants et risqués. Et ils sont d’autant plus risqués que l’on prend conscience que l’humanité, dans toute sa complexité, ne peut se réduire, au regard du cours de son histoire, à des formules mathématiques, statistiques ou autres. Il ne faut pas oublier que l’ingénierie sociale, employée allègrement par certaines factions du pouvoir mondialiste, pour autant qu’elle soit essentiellement expérimentale, n’en est pas moins, par le fait, une science approximative nécessitant en permanence une remise en cause de certains de ses présupposés étant donné qu’il ne sera jamais possible d’intégrer la globalité des facteurs humains dans un projet de modélisation de ses visées de modifications sociales. Peut intervenir à tout moment un facteur imprévu qui alors aura toute latitude à déboussoler tout l’édifice de remodelage de sociétés entières. Et ceci jusqu’à engendrer de plus ample destruction pouvant aboutir à mettre la vie sur terre en danger, suite, par exemple, à un conflit nucléaire.

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Face à cette tendance fort dangereuse menée par des hommes en proie à une avidité illimitée, il devient plus que temps de mettre en place certaines conditions devant amener à promouvoir un véritable dialogue des cultures et des civilisations. Nous vivons une époque cruciale à cet égard, et il faut bien mesurer l’importance d’une prise de conscience de l’état actuel d’une part, et d’autre part de la nécessité impérieuse d’y apporter des solutions visant à détendre les relations et entreprendre une compréhension mutuelle des intérêts de chacun, ainsi que - sinon surtout - de ses propres craintes vis-à-vis de ceux qui l’entourent. En d’autres termes, il devient plus qu’urgent que s’amorce une dynamique visant à prévenir, ou du moins à ralentir et même affaiblir les tendances actuelles à s’enferrer dans des identités fantasmées conduisant fort souvent à des formes de fondamentalisme. Il faudra par conséquent valoriser les échanges tant culturels que spirituels et bien sûr économiques, mais par dessus tout, il s’avérera indispensable, si nous ne voulons pas sombrer dans une guerre de tous contre tous à l’échelle mondiale, prendre conscience des besoins fondamentaux de l’autre, dont le respect pour la forme par laquelle s’exprime sa personnalité est peut-être l’un des principaux.

Promouvoir les échanges et la compréhension mutuelle, soit, mais chaque nation cherche avant toute chose, parce que la légitimité des États à cet égard est en jeu, de satisfaire aux besoins fondamentaux de sa population et de son économie. Comme nous l’avons indiqué, les conflits sont surtout le fait d’une concurrence effrénée par rapport à des ressources et, tout aussi important, par rapport à un accès à certaines positions stratégiques, comme l’accès aux mers par exemple, ou à des passages terrestres ou maritimes fondamentaux pour les possibilités futures de croissances et d’efficacité de défense. Les conflits s’exacerbent en ce nom, et sont malignement exploités et amplifiés par de plus grandes puissances afin de pouvoir imposer leurs propres agendas aux plus faibles nations. Et en outre, aujourd’hui, comme nous l’avons noté, la dynamique mondialiste portée par la Finance internationale amplifie encore plus ce phénomène de relations internationales dans le sens souhaité d’une imposition globale d’une structure conflictuelle mondiale permanente pour les intérêts d’un capitalisme qui tend à accroître l’exploitation généralisée des ressources, y compris, si ce n’est surtout, humaines. Et l’élément par lequel l’oligarchie espère y parvenir, c’est de saper toute souveraineté des États afin de pouvoir prescrire en toute quiétude les conditions nouvelles, à l’échelle mondiale, d’une société globalisée où la concurrence et la compétition seront élevées en seules vraies valeurs, tout en détruisant parallèlement la notion de Bien commun.

Le Bien commun, justement, doit pouvoir être remis à l’honneur dans un combat pour lequel prime le bien être de tous et la liberté pour chacun – dans le sens des possibilités accordées à chacun à ce qu’il puisse faire grâce de son assentiment à honorer sa singulière participation au Bien commun. À l’anti-thèse de l’exploitation généralisée des survivants et de l’annihilation programmée des autres, soit d’un rapport gagnant-perdant, nous devrons imposer des relations gagnant-gagnant, et ce à l’échelle d’une humanité qui tend inévitablement à s’unifier. Certaines choses qui ont pris de l’ascendant de nos jours sont effectivement irréversibles, et elles le sont d’autant plus que l’homme postmoderne accroît son emprise technologique sur le monde, et sur lui-même. Il faudra bien savoir l’accepter tout en faisant l’effort indispensable aujourd’hui de pouvoir dominer le progrès technologique – dominer étant se placer au-delà afin de pouvoir le mettre à son véritable service - en faveur de valeurs humanistes et au travers d’un attachement primordial accordé à la personne humaine et à la richesse de sa diversité dans son unité. Les intérêts de chacune des nations doit pouvoir s’imbriquer au sein des relations internationales sans qu’elle est à y perdre ni son âme ni ses intérêts particuliers. L’accroissement des flux d’échanges, tant économiques que culturels, doit pouvoir permettre à ce que s’accroisse simultanément une compréhension mutuelle. Donc, il faudra faire en sorte que nous puissions libérer raisonnablement ces échanges et, en amont, les conditions par lesquelles elles pourront s’engager dans un voie prometteuse, des interférences d’une volonté malsaine hégémonique qui ne sait que considérer le monde et sa diversité en faveur d’un durcissement altitudinal de son pouvoir autocratique.

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À cet égard, le projet mené par la Chine des Nouvelles Routes de la Soie – ou Belt and Road Initiative (BRI) – pourrait éventuellement être très prometteur car susceptible de reposer essentiellement sur ces principes de respect des différences et de recherche de codéveloppement. Effectivement, ce codéveloppement ne saurait devenir viable à long terme que s’il respecte chacune des visions du monde par laquelle chaque peuple et communauté pourra librement, et de par son propre entendement, se connecter au maillage mondiale des voie de communication terrestres et maritimes portées par ce projet, étendu à ce que certains appelent un « Pont mondial ». Cette condition est effectivement indispensable à la viabilité de ce projet international, car il se doit de rester justement inter-national, et non globaliste c’est-à-dire intégré dans une dynamique d’effacement progressif des nations et de leur souveraineté ainsi que, simultanément, d’élaboration d’une sorte de « communauté humaine mondialisée », standardisée à l’avantage d’une Gouvernance mondiale du capitalisme financier hégémonique et totalitaire.

Œuvrer pour une coopération au niveau international et mondial dans l’objectif de construire un futur où pourra librement se déployer la création et se développer l’innovation humaines ne signifie donc nullement passer outre les impondérables de la nature humaine. La personne humaine ne peut réellement s’épanouir que dans le cadre de ses communautés, locale, régionale, nationale et au-delà, civilisationnelle. C’est au sein de celles-ci, et ce uniquement en regard de ce qu’elle peut être à même de parcourir concrètement de son entendement et de sa raison en compagnie de ceux avec lesquels elle partage la même vision, qu’elle peut au mieux définir une légitimité à ses propres actes, à l’aune de l’héritage et des intérêts communautaires qui les meuvent. Toute coopération est donc une rencontre entre des intérêts et des héritages toujours à un moment donné divergents mais qu’il faudra bien, pour l’élaboration d’un Bien commun d’ordre supérieur, articuler entre eux de façon à ce que chaque communauté y trouve avantage et enthousiasme au-delà de ses propres limites culturelles et de ses intérêts plus étroits. C’est un enjeu de taille et jamais acquis définitivement. Cela demande un effort perpétuel de maintenir une réciprocité gagnant-gagnant, du point de vue des intérêts, par exemple économiques, mais surtout une réciprocité raison-contre-raison du point de vue cette fois des héritages respectifs. Et cela parce qu’il s’avère indispensable en notre époque cruciale de faire comprendre tout l’enjeu au niveau de l’humanité toute entière de réussir à dépasser nos divergences les plus aiguës et de pouvoir faire participer positivement nos différentes cultures à une vision d’avenir vers de grands projets mobilisateurs et, peut-on espérer, annonciateurs de paix et de progrès dans le respect universel de la personne humaine, comme des êtres non-humains qui l’entourent.

La meilleure façon de ne pas s’opposer à l’autre est de s’affirmer soi-même. Cela est une leçon que devrait apprendre l’humanité au-delà de ses différences culturelles et spirituelles. Et le seul moyen réellement efficace et pérenne d’y parvenir est de ne point nier son héritage, tout ce qu’a pu léguer le passé au travers d’une diversité de cultures et de trésors de spiritualité, mais au contraire de s’y appuyer en les transcendant. Ces cultures et spiritualités, comme autant de possibilités qu’ont imaginés les hommes afin d’exprimer leur rapport à l’être et à la vie, doivent être les socles à partir desquels nous pourrons envisager des échanges qui seront primordialement culturels et spirituels avant que de n’être qu’économiques. Il s’agit de donner une priorité à ce qui, seul, est l’instrument de l’affirmation humaine : sa vision du monde au regard de toute la diversité des « climats » par lesquels elle a su se nuancer. Une forme d’être, liée à un héritage, à un « climat » particulier, et dans la mesure où la culture en est véritablement une parce qu’elle s’inscrit dans la dynamique de l’identité1, est ce à partir de quoi l’homme peut se donner les moyens et le désir sain de tendre vers l’universel. Lorsque l’on a rien à échanger que du matériel et des rêveries par lesquelles l’on tend à confondre la Réalité avec ses propres idéaux, l’on ne tend jamais la main vers l’autre afin d’approcher de l’universel et, un tant soit peu, de la Vérité. On s’enferre dans ses propres croyances et l’on désire par dessus tout les imposer aux autres. L’homme doit apprendre que les nuances forment un seul et même tableau, mais que sans ces nuances, il ne peut y avoir de message universel à transmettre via ce tableau. Il doit apprendre que sa culture, source de sa souveraineté et singulière parmi tant d’autres, est un moyen lui appartenant en propre d’exprimer cet universel à condition qu’au lieu d’exclure les autres, il l’affirme au milieu des autres. À partir de la diversité des communautés humaines, la subsidiarité jusqu’au niveau de la multipolarité civilisationnelle et, au-delà, de la coopération mondiale, peut donc devenir un formidable outils permettant que l’homme puisse progresser vers la conscience spirituelle de l’unique Réalité qui est Universalité.

Yohann Sparfell.

1 Chose que nous avons détaillé dans notre ouvrage Res Publica Europae, éditions Ars Magna, Nantes, décembre 2019 : https://www.editions-ars-magna.com/index.php?route=produc...

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Machtprobe in der Karibik: Eskaliert der Streit um iranische Öllieferungen an Venezuela?

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Torsten Groß:

Machtprobe in der Karibik: Eskaliert der Streit um iranische Öllieferungen an Venezuela?

Ex: https://kopp-report.de

Während die Corona-Pandemie weiterhin die Schlagzeilen der Medien beherrscht, zieht in der Karibik weitgehend unbemerkt von der Öffentlichkeit eine Krise herauf, die einen gefährlichen internationalen Konflikt heraufbeschwören könnte. Seit Ende April befinden sich fünf iranische Tankschiffe, die 1,5 Millionen Barrel Benzin geladen haben sollen, auf dem Weg nach Venezuela. Sie werden dort voraussichtlich Ende Mai/Anfang Juni eintreffen. Besonders pikant: Die USA haben sowohl gegen den Iran als auch gegen Venezuela umfangreiche Wirtschaftssanktionen verhängt.

Während sich der Boykott im Falle des Iran gegen das Atomprogramm des Landes richtet, soll der wirtschaftliche Druck auf Venezuela zum Sturz des sozialistischen Regimes von Staatspräsident Nicolás Maduro beitragen, dem überdies vorgeworfen wird, den Rauschgiftschmuggel in die Vereinigten Staaten zu fördern. An seine Stelle soll bis zu Neuwahlen eine Übergangsregierung unter Parlamentspräsident Juan Guaidó treten, der sich im Januar 2019 selbst zum Interimspräsidenten Venezuelas erklärte und in dieser Funktion von 54 Staaten anerkannt wird, darunter auch Deutschland und die Europäische Union.

Wegen Misswirtschaft, Korruption und der US-Sanktionen befindet sich Venezuela in einer schweren Wirtschaftskrise. Die Corona-Pandemie hat die Lage in dem südamerikanischen Land noch verschärft.

Obwohl Venezuela mit geschätzten 48 Milliarden Tonnen über die größten Erdölreserven der Welt verfügt, herrscht dort eine gravierende Benzinknappheit. Die Ernte verrottet auf den Feldern, weil es zu wenig Kraftstoff für Landmaschinen und Lastwagen gibt. Der Grund für diesen Mangel sind fehlende Raffineriekapazitäten, um das reichlich vorhandene Öl zu verarbeiten. Venezuela ist deshalb dringend auf Treibstofflieferungen aus dem Ausland angewiesen, die aber wegen des harten US-Embargos nicht ins Land gelangen. Deshalb hilft nun das Mullah-Regime in Teheran aus, das mit der sozialistischen Regierung in Caracas bereits seit 20 Jahren freundschaftliche Beziehungen unterhält.

Washington hat den Iran vor der Lieferung an Venezuela, die neben Benzin auch diverse Chemikalien und technische Ausrüstung umfasst, eindringlich gewarnt und Marineeinheiten in der Region zusammengezogen, die zum Einsatz kommen könnten, um die iranischen Tanker aufzuhalten. Die venezolanische Regierung hat ihrerseits Kriegsschiffe und Kampfflugzeuge zum Schutz der Tanker entsandt. Sie sollen die Schiffe nach Erreichen der ausschließlichen Wirtschaftszone Venezuelas eskortieren, die sich über ein Seegebiet von 200 Meilen vor der Küste erstreckt. Der erste Tanker, die »Fortune«, hat die venezolanischen Hoheitsgewässer vor zwei Tagen erreicht, was vom sozialistischen Maduro-Regime propagandistisch als Erfolg gefeiert wird. Die anderen Transporter sollen in den nächsten Tagen folgen. Bislang hat die US-Marine nicht eingegriffen, um das Embargo militärisch durchzusetzen. Bei dieser Zurückhaltung muss es nicht bleiben.

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Die Szenerie erinnert ein Stück weit an die Kuba-Krise des Jahres 1962. Damals war es US-Präsident John F. Kennedy, der eine Seeblockade gegen Kuba verhängte, um weitere Waffenlieferungen aus der UdSSR zu unterbinden und den Abzug atomar bestückter sowjetischer Mittelstreckenraketen zu erzwingen, die kurz zuvor auf der karibischen Zuckerinsel stationiert worden waren und das amerikanische Festland bedrohten. Moskau beugte sich damals dem Druck Washingtons und ließ die Frachter kurz vor Erreichen des Sperrgebiets abdrehen. Eine militärische Konfrontation der Supermächte, die wahrscheinlich zu einem nuklear geführten Weltkrieg geführt hätte, konnten so mit viel Glück in letzter Sekunde verhindert werden. Ob es auch diesmal gelingt, einen bewaffneten Konflikt zu vermeiden, in den Russland und China als Verbündete Venezuelas und des Iran hineingezogen werden könnten, ist offen.

In einer offiziellen Dringlichkeitsmitteilung an die Vereinten Nationen beklagt die Regierung Maduro die als »illegal« bezeichnete »Drohung des bevorstehenden Einsatzes militärischer Gewalt durch die Vereinigten Staaten.« Zeitgleich warnte Irans Staatspräsident Hassan Rouhani Washington davor, die Benzinlieferung an Venezuela zu behindern. »Falls die Amerikaner unseren Öltankern in der Karibik Probleme bereiten sollten, dann werden auch wir ihnen Probleme bereiten«, so Rouhani. Das Mullah-Regime in Teheran könnte als Reaktion auf militärische Maßnahmen der US-Marine gegen die Treibstofflieferungen an Venezuela amerikanische Stützpunkte im Nahen und Mittleren Osten attackieren bzw. die Tankschifffahrt im Persischen Golf etwa durch die Sperrung der Straße von Hormus unterbrechen, einer Meerenge von nur 55 Kilometern Breite, durch die etwa 40 Prozent des weltweiten Ölbedarfs transportiert werden. Eine Blockade dieses Nadelöhrs würde die westlichen Industriestaaten empfindlich treffen und die coronabedingte Wirtschaftskrise erheblich verschärfen.

US-Präsident Donald Trump ist in einer schwierigen Situation: Würde er die Marine anweisen, die iranischen Tanker auf ihrem Weg nach Venezuela zu stoppen, um die von den Vereinigten Staaten einseitig verhängten Sanktionen gegen die Maduro-Regierung durchzusetzen, dürfte das zu militärischen Racheakten des Iran führen, was den Konflikt eskalierte und im Extremfall zu einem größeren Krieg unter Beteiligung weiterer Mächte ausarten könnte. Einen solchen Konflikt aber kann sich Trump im Präsidentschaftswahljahr 2020 kaum leisten, zumal auch die Vereinigten Staaten durch die Corona-Pandemie wirtschaftlich geschwächt sind. Lässt es Washington aber zu, dass die iranischen Schiffe Venezuela erreichen und ihre Fracht löschen, bedeutete das einen Gesichtsverlust für Amerika. Die politische und militärische Autorität der Supermacht USA wäre in Frage gestellt. Auch das kann sich Trump nicht leisten, weder in den Augen der Weltöffentlichkeit noch der eigenen Wählerschaft.

Beobachter mutmaßen, dass die Vereinigten Staaten alternative Wege beschreiten könnten, um den Iran für seine Unterstützung Venezuelas abzustrafen. Medienberichten zufolge ist der iranische Hafen, aus dem die Tanker in Richtung Südamerika ausgelaufen sind, kürzlich durch einen Hackerangriff lahmgelegt worden. Hinter dieser Attacke soll das mit den USA verbündete Israel stecken. Weitere subversive Aktionen gegen den Iran könnten folgen. Eine militärische Option ist damit aber nicht vom Tisch, selbst wenn die US-Marine die fünf iranischen Schiffe passieren lassen sollte. Denn die importierten Treibstoffvorräte werden Experten zufolge nur zwei bis drei Wochen reichen, um den Bedarf Venezuelas zu decken. Nachschub dürfte also schon bald vonnöten sein.

51ww7rK3EyL.jpgSollte der Iran eine weitere Tanker-Flottille auf die Reise nach Südamerika schicken, könnten die Vereinigten Staaten ihre bisherige Zurückhaltung aufgeben und die Schiffe mit militärischer Gewalt an der Weiterfahrt hindern.

Eine bewaffnete Eskalation des Streits um die iranischen Lieferungen an Venezuela würde eine gefährliche internationale Krise heraufbeschwören und die ohnehin angespannte geopolitische Lage weiter verschärfen – und das mitten in der Corona-Pandemie.

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La pratique de l’encerclement cognitif par les ONG

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La pratique de l’encerclement cognitif par les ONG

par Maddy Erlanger

Ex: https://infoguerre.fr

Ces dernières décennies, les thématiques liées à la protection de l’environnement, la préservation du patrimoine commun qu’est la terre, le développement durable etc. ont pris une place prépondérante dans les débats au niveau mondial. Toutefois, bien que ces questions soient prônées de manière consensuelle, les enjeux économiques et financiers autour sont tels que les résolutions qui en découlent se heurtent aux intérêts de grands groupes et lobbying et peinent ainsi à se concrétiser. Dès lors, on assiste à l’émergence de nouveaux acteurs, notamment les ONG et organismes de défense. Leur rôle : ramener les grandes marques et entreprises au respect des valeurs qu’elles prônent via les rapports de force, les attaques informationnelles, la participation au capital, de nouveaux leviers d’influence.

Le ciblage des entreprises

La tactique de l’encerclement cognitif a donné aux acteurs de société civile la capacité de déstabiliser des entreprises en les attaquant sur un terrain informationnel qui n’était pas leur cœur de métier. L’encerclement cognitif du faible se décompose le plus souvent de la manière suivante : des campagnes de dénonciation d’un problème (prises de parole publiques, manifestations, séances de happening), relayées sur les réseaux sociaux, utilisation des médias comme caisses de résonance, poursuites judiciaires, procès et propagande si l’issue est favorable.

La montée en puissance des ONG de défense des droits de l’homme, des animaux et de la protection de l’environnement résulte en partie de ce mode opératoire. A titre illustratif, citons le cas d’école l’affaire relative au projet de tramway de Jérusalem ayant opposé les entreprises françaises Véolia et Alstom à l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) et l’Organisation de Libération de la Palestine. Après de grandes campagnes informationnelles, ces dernières allant en justice pour réclamer l’annulation du contrat passé par ces deux sociétés actionnaires à raison de 25% dans le Consortium israélien City Pass. Le motif invoqué  porte à la fois sur « la violation des conventions internationales et le renforcement de l’occupation de Jérusalem Ouest par Israël » à travers ce projet.

Le procès a eu lieu en 2006. Il connaitra de nombreux rebondissements ainsi que des dommages collatéraux pour les entreprises ciblées, avant de connaître son épilogue en 2013. Selon les attendus du jugement, les accords internationaux évoqués créent certes des obligations entre les Etats, mais ne sauraient prévaloir dans les rapports entre sociétés privées. Au nom du rappel de ce principe, les deux ONG furent condamnées à verser la somme 30.000 € aux entreprises incriminées à titre de frais encourus. Si, dans ce procès, les rapports de force ont joué contre les détracteurs, les répercussions ne s’arrêteront guère au seul cadre de cette affaire. De façon directe ou indirecte, ce procès engendra une véritable guerre économique contre les deux entreprises françaises. Alors que Véolia postulait pour le renouvellement d’un contrat relatif à la gestion du métro de Stockholm, la firme française sera la cible d’attaques informationnelles de la part de Diakonia, une ONG suédoise qui lui fera le contrat. L’onde de choc a continué de se propager à telle enseigne que Véolia a été exclue de son portefeuille de fond de pension par son partenaire financier néerlandais ASN Bank. Le même traitement a été réservé à Alstom, lui aussi exclu du fond AP7.

La participation au capital : l’autre cheval de Troie des ONG

L’apparition des fonds activistes est à l’initiative de quelques ONG dotées de moyens financiers et médiatiques non négligeables. Ces nouveaux investisseurs qui s’invitent sur l’échiquier des affaires attirent, de plus en plus, l’attention sur le concept d’ « entreprises éthiquement et socialement responsables », tout en mettant l’accent sur une question fondamentale de l’entreprise : la cohérence. Au risque de susciter des bouleversements profonds pouvant avoir des impacts économiques et financiers considérables, ils exigent plus de transparence entre les discours éthiques et les actes.

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En effet, le canal d’émergence de cet activisme sociétal est sa participation au capital des entreprises visées. Profitant de la crise économique généralisée, ces nouveaux acteurs ont tôt fait d’acquérir des actions dans de nombreuses sociétés cotées et ont ainsi acquis le droit à la parole lors des assemblées générales. Exploitant ces tribunes qui leur sont offertes, ils somment les entreprises sur la prise en compte au quotidien des critères E, S et G dits extra-financiers. Ces critères concernant les questions environnementales, sociales, de gestion de ces groupes.

L’entrisme dans assemblées d’actionnaires

Les ONG qui initié cette forme d’interventionnisme sont parmi les plus rompus aux débats institutionnels à l’image d’Amnesty International notamment sa branche américaine. Avec un fond d’investissement de 15 000 dollars vers la fin de l’année 2006, elle s’est empressée d’entrer au capital de plusieurs grandes entreprises telles que Chevron Texaco, Dow Chemical, Nortel Networks, Ivanhoe Mines etc. Dow Chemical et Yahoo en USA ont été les premiers à essuyer les reproches de l’ONG Amnesty International lors de leur assemblée générale annuelle. Les griefs notamment sur  des cas d’abus et de violations de certaines règles internationales relatives aux questions de l’environnement ou des droits de l’homme. De façon pratique, faire reconnaître à Dow Chemical sa responsabilité dans la pollution générée par l’explosion de l’usine de l’Union Carbide à Bhopal en Inde par Union Carbide en 1984 ; un drame ayant occasionné près de 15 000 morts.

Bien que Dow Chemical ne soit devenue actionnaire et propriétaire de Union Carbide qu’en 1991, Amnesty International tentera un retro sur cette question épineuse 23 ans plus tard pour attirer l’attention de l’opinion publique sur le manque de cohérence entre les valeurs prônées par l’entreprise et son passé. Dans la même perspective, il faut préciser que l’Association américaine de défense des animaux (PETA) a mis en œuvre la même stratégie d’acquisition de parts pour entrer au capital de grandes marques telles que Ralph Lauren, Burberry, Gucci, Yves-Saint-Laurent, etc. Cette politique de cheval de Troie a permis à l’ONG d’obtenir la possibilité de prise de parole lors des assemblées générales de ces entreprises afin de faire passer ses valeurs. Il est utile de préciser que ces nouveaux leviers employés par ces ONG sont facilités par leur notoriété auprès du grand public ainsi que leur capacité à faire du tapage médiatique. Toutefois, bien que ces stratégies revêtent l’aspect revendicatif de valeurs sociales, elles ne sont pas moins de véritables guerres économiques qui pourraient facilement profiter à la concurrence.

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La crise du covid-19 est-elle un nouveau nouveau champ d’action pour les ONG ?

Dans les retombées possibles de l’épidémie liée au covid-19, la question de la responsabilité de la Chine peut générer de nouvelles polémiques sur les failles de ce pays dans le domaine de la santé. De multiples sujets restent en suspens :

  • Les origines du virus et l’incapacité du régime communiste à y faire face.
  • Les défaillances récurrentes du modèle sanitaire chinois.
  • Les économies parallèles de contrefaçon de médicaments et de fabrication de faux-médicaments.
  • La question de la transplantation illégale d’organes (provenant de prisonniers dits de conscience qui n’ont pas donné l’autorisation pour ce prélèvement) est aussi un des sujets sensibles d’un débat initié depuis une vingtaine d’années dans certains pays anglo-saxons.

La tension croissante entre les Etats-Unis d’Amérique et la Chine peut accentuer la résonance de ces polémiques encore très peu relayées par la société civile européenne. La montée en puissance de ces débats « éthiques » peut mettre en difficulté des entreprises qui font un gros chiffre d’affaires avec la Chine. La déstabilisation de la firme américaine Nike mise en accusation à cause du travail pour enfants dans son réseau de sous-traitance, est un cas d’école qui peut se reproduire.  A titre d’exemple prévisible, des membres de la société civile peuvent demander à des firmes occidentales de prendre position sur le scandale de la pratique de la transplantation d’organes. Le silence, l’omission ou la fuite en avant ne seront pas des postures solides pour les directions de la communication de ces firmes qui devront justifier leur absence de prise de conscience à l’égard d’un tel crime devant l’opinion publique internationale.

Maddy Erlanger.

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