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mardi, 17 décembre 2024

Le premier narco-État du monde: l’«État failli» de Haïti

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Le premier narco-État du monde: l’«État failli» de Haïti

Peter W. Logghe

Source: Nieuwsbrief Knooppunt Delta, n°195, décembre 2024

Voici l’histoire d’une île qui s’est finalement divisée en deux parties. Des parties qui ont pris des directions totalement opposées. Une seule île, un même climat, et pendant un certain temps, une histoire commune. Mais aussi deux réalités politiques et socio-économiques diamétralement opposées. Il s’agit de l’île d’Hispaniola dans la mer des Caraïbes.

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L’île a été divisée en deux. Une partie, Haïti, est devenue une colonie française avant de proclamer son indépendance en 1804, l’une des premières colonies au monde à le faire. Quarante ans plus tard, la partie orientale de l’île, sous tutelle espagnole, proclame à son tour son indépendance. Cette partie devient la République dominicaine.

À partir de ce moment-là, les deux États connaissent des trajectoires historiques diamétralement opposées, selon Helena Voukolsky dans le magazine français de géopolitique Conflits (novembre/décembre, n°54). Haïti a connu coup d’État sur coup d’État. Entre 1957 et 1986, le pouvoir était entre les mains du père et du fils Duvalier: d’abord Papa Doc jusqu’en 1971, puis Baby Doc (Jean-Claude Duvalier) jusqu’en 1986, année où Baby Doc a été contraint de fuir le pays. Le pays et le régime des Duvalier étaient mondialement célèbres pour leurs escadrons de la mort et leur terreur. Cette époque prit heureusement fin, mais les décennies suivantes ne furent guère meilleures: les bandes criminelles se sont multipliées, les trafiquants de drogue ont pris le contrôle de l’île, qui a sombré encore davantage dans une pauvreté structurelle et endémique.

La maigre industrie qui existait était concentrée sur le commerce du bois. Par conséquent, de vastes portions du territoire autrefois forestier ont été déboisées. Cela a rendu le pays vulnérable aux catastrophes climatiques et aux tempêtes, une vulnérabilité aggravée par la pauvreté et l’absence de développement économique. Cette combinaison fatale a été révélée lors du tremblement de terre du 12 janvier 2010, qui a coûté la vie à 300.000 personnes. Le séisme a atteint une magnitude de 7 sur l’échelle de Richter. À titre de comparaison, dans la ville chilienne de Concepcion, en février de la même année, un tremblement de terre d’une magnitude de 8,8 n’a causé que 525 morts.

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La combinaison du vaudou et de la violence des bandes armées

« On ne peut pas comprendre Haïti sans voir l’omniprésence du vaudou, apporté sur l’île par les esclaves africains », explique Mme Voukolsky dans Conflits. Le vaudou s’est mélangé au christianisme, en adoptant ses rites tout en les complétant parfois par des sacrifices humains, des rituels sexuels et d’autres pratiques qui échappent totalement à l’esprit rationnel des Occidentaux. Le vaudou est l’une des explications de la violence extrême des chefs de bandes et des familles de narcotrafiquants.

Jusqu’en 2021, le président Jovenel Moïse était au pouvoir en Haïti. En 2021, il a été assassiné par une bande criminelle restée jusqu’ici inconnue. Le meurtre n’a jamais été élucidé. Depuis lors, l’île sombre dans un chaos politique et social sans précédent. Le Premier ministre Ariel Henry est devenu chef d’État par intérim après cet assassinat, avec l’accord qu’il resterait en fonction jusqu’à l’organisation d’élections présidentielles. Mais en avril 2024, il s’est avéré qu’en raison du chaos politique et socio-économique et de la violence des bandes, Haïti était tout simplement incapable d’organiser des élections. Entre-temps, il est apparu que des quartiers entiers de la capitale, Port-au-Prince, étaient de facto sous le contrôle de bandes de trafiquants de drogue.

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Le Premier ministre Ariel Henry (photo) s’est rendu au Kenya pour négocier l’envoi de troupes kényanes en Haïti afin de rétablir l’ordre. Mais juste avant son retour, il a appris que les autorités haïtiennes ne lui permettaient pas de revenir. Son avion est resté bloqué à Porto Rico. Quelques semaines plus tard, il a présenté sa démission et la présidence a été transférée à un collectif, un soi-disant "Conseil stratégique". Depuis 2021, la fonction de président en Haïti est vacante, un exemple parfait d’un État en pleine faillite.

Haïti n’a ni gouvernement de droit ni direction. Une administration gangrenée par la corruption et un tissu social en décomposition. Ce qu’il reste, ce sont quelques forces de police et de sécurité qui, faute d’être payées par un État fonctionnel, se retournent contre la population et se mettent au service des chefs de drogue et des chefs de bandes qui, eux, les paient.

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L’un de ces chefs de la police haïtienne, Jimmy Cherizier (photo), s’est, comme beaucoup d’autres, retourné contre l’État et a organisé sa propre bande criminelle (composée en grande partie d’anciens policiers). Il sème la terreur dans les rues de la capitale et s’est vu attribuer le surnom de « Barbecue » – une référence aux nombreuses maisons qu’il a incendiées, et aussi à son supposé cannibalisme. Selon les croyances vaudou, il s’approprierait ainsi les forces de ses adversaires. Cherizier a lancé plusieurs campagnes militaires contre les derniers vestiges de l’État haïtien. On pourrait le qualifier de dirigeant de facto d’un État qui n’existe même plus. Le cancer de la drogue s’est infiltré partout. Les drogues, provenant d’Amérique latine, transitent par Haïti pour être exportées via les Caraïbes vers les États-Unis, les îles touristiques et, bien sûr, l’Europe.

La République dominicaine (la partie orientale de l’île) surveille évidemment en permanence ses frontières avec Haïti et suit de près la situation dans le pays voisin. Il est difficile d’ignorer la « bombe sociale » qui existe sur l’île d’Hispaniola: le PIB en Haïti, le pays le plus pauvre des Amériques, s’élève à 1750 dollars par habitant, contre 10.500 dollars en République dominicaine.

La faillite d’Haïti crée des tensions dans toute la région des Caraïbes (Martinique, Antilles, Guadeloupe, et plus largement les deux Amériques). Haïti est aussi le symbole de l’échec d’un certain courant tiers-mondiste de gauche, ce qui explique peut-être en partie pourquoi on entend si peu parler de cet échec dans nos médias traditionnels.

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mercredi, 23 octobre 2024

La crise haïtienne s'aggrave: le Kenya va-t-il aider?

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La crise haïtienne s'aggrave: le Kenya va-t-il aider?

Leonid Savin

De l'extérieur, il est évident qu'Haïti est devenu ce que l'on appelle communément en sciences politiques un État en faillite. Les multiples crises et problèmes qui ont frappé le pays ont abouti au fait que les forces de sécurité internationales, qui sont présentes sur place sur décision du Conseil de sécurité des Nations unies, ne suffisent pas. La situation humanitaire reste également désastreuse, avec au moins 3661 personnes tuées en conséquence directe du banditisme en 2024 à la fin du mois de septembre, selon les Nations unies. Au moins 700.000 personnes ont fui leur domicile dans tout le pays et près de la moitié de la population - au moins 5,4 millions de personnes - souffre d'insécurité alimentaire.

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Des gangs bien armés, au nombre d'environ 200, contrôlent une grande partie de la capitale Port-au-Prince et continuent de s'emparer de territoires. Récemment, des membres du gang Gran Grif ont perpétré l'une des attaques les plus horribles de ces dernières années, tuant au moins 115 personnes dans une zone agricole, selon le maire local.

Le 30 septembre, le Conseil de sécurité des Nations unies a décidé à l'unanimité d'autoriser le déploiement d'une force de sécurité internationale pour lutter contre les gangs armés en Haïti pour une année supplémentaire, mais une proposition américaine visant à transformer la force en une mission de maintien de la paix des Nations unies a été retirée de la résolution en raison de l'opposition de la Russie et de la Chine.

Plus tard, le 11 octobre, il a été révélé que c'était le Kenya qui enverrait 600 policiers supplémentaires en Haïti le mois prochain pour renforcer la mission internationale de lutte contre les gangs, selon le président William Ruto. Une dizaine d'autres pays se sont engagés à envoyer un total d'environ 2900 soldats pour participer à la mission menée par le Kenya.

Alors qu'environ 430 soldats seulement sont actuellement stationnés en Haïti, près de 400 d'entre eux sont originaires du Kenya. Avec la police locale, ils sont bien moins nombreux que les gangs, dont les membres sont au nombre de 15.000 environ.

Pourquoi le Kenya ? Parce qu'il est un satellite et un client des États-Unis, et qu'il fait le travail demandé par Washington. Ce n'est pas un hasard si Joe Biden a signé en juin 2024 un mémorandum désignant ce pays africain comme le principal partenaire des États-Unis en dehors du bloc de l'OTAN.

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Les Américains ont besoin du Kenya non seulement pour pénétrer le continent africain, mais aussi pour l'utiliser comme un outil à des fins diverses, y compris en Haïti. Bien qu'il soit évident que la police kenyane, ne parlant pas français et ne connaissant pas les traditions culturelles locales, ne sera probablement pas efficace pour éradiquer le banditisme. Ils sont plus susceptibles de convenir en tant que troupes punitives auxiliaires et comme personnel pour organiser des barrages routiers.

Les États-Unis eux-mêmes avaient un contingent de 25.000 hommes en Haïti, mais ils ont eux aussi échoué dans la construction de l'État. Ils n'étaient probablement pas vraiment intéressés par l'indépendance et la prospérité du pays, mais se sont contentés de soutenir des régimes corrompus.

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Après l'ingérence des États-Unis dans les élections haïtiennes de 2010-2011 (Washington Proxy - l'Organisation des États américains a forcé Jude Célestin à retirer sa candidature au second tour), Michel Martelly a gagné, dont le régime a eu un impact sur la création de la situation actuelle, en particulier en ce qui concerne le commerce et l'importation d'armes légères utilisées par les gangs. L'année dernière, un rapport de l'ONU a également affirmé que l'ancien président avait financé, négocié et établi des relations avec des gangs, les utilisant pour étendre son influence sur certaines zones et « contribuant à la persistance de l'instabilité, dont les effets se font encore sentir aujourd'hui ».

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Les États-Unis ont imposé des sanctions à Michel Martelly (photo) en août 2024 suite à des accusations liées au trafic de drogue, un responsable américain citant le rôle qu'il a joué, avec d'autres, dans « la perpétuation de la crise actuelle en Haïti ».

Les résultats de l'enquête sur l'assassinat du président haïtien Jovenel Moise en 2021 montrent également un rôle clair des États-Unis dans l'affaire.

Walter Wintemilla, homme d'affaires du sud de la Floride, et sa société Worldwide Capital Lending Group ont financé le complot. Il est accusé d'avoir prêté 175.000 dollars à une société de défense basée en Floride, CTU Security, qui serait à l'origine de l'assassinat. Cette société a engagé plus de vingt mercenaires colombiens qui ont tué le président. Parmi eux se trouvaient Pretel Ortiz, informateur du FBI, et Antonio Intriago, également accusé par le gouvernement bolivien d'avoir planifié le coup d'État manqué d'octobre 2020 contre le président Luis Arce. Alejandro Rivera Garcia, officier de l'armée colombienne à la retraite, était également présent en Bolivie avec le groupe et c'est lui aussi qui a conduit le groupe d'auteurs à Haïti.

Antonio Intriago est un citoyen américain d'origine vénézuélienne, et il était l'un des organisateurs du concert Venezuela Live Aid 2019 à la frontière entre la Colombie et le Venezuela, dont même les principaux médias américains ont admis qu'il visait à promouvoir un changement de régime au Venezuela.

Fait révélateur, Christian Sanon, originaire de Floride, a annoncé son intention de diriger un gouvernement de transition de trois ans en Haïti dans une lettre adressée à Julie Chang, secrétaire adjointe du Bureau américain des affaires de l'hémisphère occidental au département d'État, six semaines avant l'assassinat.

Quant à l'ONU, on sait que depuis l'ouragan de 2010, lorsque la mission était stationnée dans ce pays, de nombreuses filles et femmes locales ont été victimes de viols collectifs, y compris par des casques bleus de l'ONU. On sait toutefois que de tels actes avaient déjà été commis par l'ONU dans le passé.

En outre, l'ONU a été impliquée dans la propagation du choléra sur l'île, ce dont le secrétaire général de l'organisation s'est officiellement excusé.

Mais pourquoi les États-Unis ont-ils eu besoin de soutenir des régimes corrompus et même d'introduire leurs troupes sur l'île ? La réponse pourrait être les intérêts géoéconomiques de Washington.

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La Commission économique pour l'Amérique latine (CEAL), qui fait partie du Comité des Caraïbes pour le développement et la coopération, a publié dès mai 1980 un rapport décrivant la probabilité de l'existence d'importants gisements de pétrole dans les Caraïbes, y compris au large de Port-au-Prince, en Haïti.

Selon certains rapports, les réserves de gaz naturel au large d'Haïti sont également estimées à des milliers de milliards de dollars.

Serait-ce la véritable raison pour laquelle les États-Unis veulent prendre le contrôle total de ce pays afin d'en exploiter davantage les ressources ?

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mercredi, 12 juillet 2023

Russie-Cuba: un nouveau départ

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Russie-Cuba: un nouveau départ

La relance de la coopération stratégique doit être mise en œuvre de manière globale et intégrée.

Leonid Savin

MOSCOU, 30 juin 2023, Institut RUSSTRAT. Dans les turbulences géopolitiques actuelles, rares sont les pays qui continuent à adopter une position amicale et sans ambiguïté à l'égard de la Russie. Même parmi les voisins, il y a des États dont les dirigeants préfèrent garder le silence ou utiliser la situation pour améliorer leur propre position. Mais parmi les vieux amis, la République de Cuba maintient un cap clair. Aux Nations unies, Cuba vote toujours en faveur de la Russie (ou contre les résolutions anti-russes poussées par l'Occident collectif). Le président cubain Miguel Diaz-Canel a clairement exprimé son soutien à l'opération militaire spéciale de Moscou et a condamné les pays de l'OTAN. Les médias cubains, en particulier ceux qui ont une diffusion internationale, comme Prensa Latina et TeleSuR, ont couvert de manière adéquate les événements dans les nouveaux territoires, le déroulement des hostilités en Ukraine et la position de la Russie. Les relations commerciales, économiques et humanitaires atteignent également un nouveau niveau.

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À la mi-mai, une délégation russe s'est rendue à Cuba, où s'est tenue une réunion régulière de la commission intergouvernementale sur la coopération commerciale, économique, scientifique et technique. Parmi les documents signés figuraient des mémorandums et des accords visant à développer la coopération bilatérale dans le secteur de la construction, la coopération dans le cadre du système unifié de préférences tarifaires de l'Union économique eurasienne, le renforcement de la sécurité énergétique de Cuba, l'expansion de l'approvisionnement mutuel en produits agricoles d'origine végétale, etc.

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En juin, une délégation cubaine de haut niveau dirigée par le Premier ministre Manuel Marrero Cruz (photo) s'est rendue en Russie. Les négociations sur l'élargissement de la coopération se sont poursuivies et des accords supplémentaires ont été signés. M. Marrero Cruz a rencontré le président russe Vladimir Poutine, ainsi que les présidents des deux chambres de l'Assemblée fédérale, Valentina Matvienko et Vyacheslav Volodin. Ils ont discuté non seulement de l'interaction bilatérale, mais aussi de la position à l'égard de l'antagoniste géopolitique commun, les États-Unis. Lors de la rencontre avec l'invité cubain, Vladimir Poutine a assuré que "la partie russe, à son tour, fera tout pour aider Cuba à surmonter les sanctions illégales de l'Occident". Mme Marrero Cruz a également participé directement aux travaux du sommet de l'Union économique eurasienne à Sotchi et a assisté au Forum économique international de Saint-Pétersbourg.

Naturellement, un tel développement des relations bilatérales ne peut qu'inquiéter l'Occident. Ainsi, le journal français Le Figaro écrit que "comme au temps de la guerre froide, lorsque les citoyens soviétiques se promenaient en limousine "Tchaïka" sur les quais de La Havane, la russification de Cuba bat son plein. Les hommes d'affaires, les touristes et les hommes politiques russes reviennent". Les États-Unis, quant à eux, tentent de manipuler l'opinion publique cubaine par l'intermédiaire de leurs agents de propagande concentrés à Miami. Par l'intermédiaire de ces médias et blogueurs triés sur le volet, diverses idées sont lancées dans l'espace d'information cubain : les Russes vont dévorer l'économie cubaine, des missiles nucléaires seront bientôt à nouveau déployés sur l'île, des militaires russes se rendent à Cuba déguisés en diplomates, la base radar de Lourdes va fonctionner à nouveau, les Cubains vont perdre leur emploi, etc. etc. etc.

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Tout d'abord, il est absurde de placer des armes nucléaires directement sur le territoire cubain et de l'exposer à une hypothétique frappe de représailles. Avec la technologie hypersonique moderne, dont dispose la Russie, une frappe sous-marine depuis le golfe du Mexique ou l'Atlantique pourrait être lancée contre le territoire américain. En outre, Cuba est partie prenante au traité de Tlatelolco sur le statut de zone dénucléarisée de l'Amérique latine et des Caraïbes, auquel La Havane a adhéré en 1995, même si les Cubains ont relevé les problèmes liés à son application, citant la politique agressive des États-Unis, l'occupation continue de la baie de Guantanamo et le passage dans la région de navires et de sous-marins américains avec des armes nucléaires à leur bord.

Quant à Lourdes, la station n'existe tout simplement plus. Il n'y a ni infrastructure ni équipement. Le bâtiment de l'ancienne base militaire abrite un établissement d'enseignement, l'Université des technologies de l'information. Bien entendu, les spéculations à ce sujet se poursuivent. Récemment, les médias américains ont à nouveau lancé des accusations, mais cette fois-ci, c'est la Chine, et non la Russie, qui a été accusée d'avoir créé un nouveau centre de renseignement.

Personne n'a nié la possibilité de renforcer la coopération militaro-technique entre la Russie et Cuba. Il s'agit d'un processus naturel et, compte tenu de la proximité des États-Unis avec cette Liberty Island, l'expérience et les technologies militaires conventionnelles de la Russie peuvent s'avérer utiles et vitales pour La Havane. En outre, l'interaction des agences de sécurité peut être importante pour le maintien de l'ordre public, la prévention du scénario de révolutions colorées (et de telles tentatives ont été faites à plusieurs reprises à Cuba), la lutte contre le trafic de drogue, etc.

D'ailleurs, Cuba dispose d'un centre spécialisé du ministère russe des situations d'urgence, qui fonctionne dans le cadre d'un projet commun. Il existe une initiative similaire en Serbie et ses activités s'étendent à l'ensemble des Balkans. Il convient de noter que la situation socio-économique de Cuba est actuellement très difficile. Le pays connaît actuellement une crise du carburant et de l'énergie. En raison de la pénurie d'essence, la circulation des transports publics est limitée. La demande dépasse l'offre.

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Et l'offre est difficile à organiser. Bien que Cuba produise suffisamment de pétrole et de gaz, ces ressources naturelles sont utilisées pour produire de l'électricité. Le secteur agro-industriel manque également de denrées alimentaires et certains produits sont en rupture de stock depuis des mois. Le blocus américain en cours empêche tout commerce international digne de ce nom. Toutefois, certains pays voisins défient les sanctions de Washington. Il s'agit notamment du Mexique, du Venezuela et du Nicaragua. Depuis le retour de Lula à la tête du Brésil, les relations entre les deux pays se sont également améliorées (sous Bolsonaro, le programme des médecins cubains travaillant au Brésil a été réduit). En mai, le haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères, Josep Borrell, s'est rendu à La Havane. Il a même promis au gouvernement cubain de faire des efforts pour résoudre les problèmes liés aux sanctions.

Bien que le premier jour de sa visite, il ait tenté de faire des remarques sur qui devrait coopérer avec Cuba (en se référant à la position vis-à-vis de la Russie), on lui a immédiatement fait comprendre que la question de l'interaction entre La Havane et Moscou ne serait pas du tout abordée avec lui, car cela ne le concernait pas. Borrell a retenu la leçon et n'est plus revenu sur ce sujet.

D'une manière générale, Cuba attribue à la Russie sa percée technologique et l'élimination d'un certain nombre de problèmes actuels. Des accords ont été signés dans le domaine de l'énergie, de la logistique et de l'approvisionnement alimentaire. Le réseau des magasins d'État à Cuba devrait bientôt recevoir une large gamme de produits alimentaires en provenance de Russie. Les travaux ont déjà commencé à l'usine métallurgique J. Marti Antillana de Acero, où l'atelier électrique de fusion de l'acier est équipé de matériel russe et son lancement a été rendu possible grâce à des investissements russes. Le système ferroviaire est en cours de modernisation. Le projet, mis en œuvre par la Compagnie des chemins de fer russes, est conçu pour une durée de dix ans. Une nouvelle flotte de wagons et de locomotives a également été fournie par la Russie il y a environ cinq ans.

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Enfin, les cartes MIR ont été introduites à Cuba et Aeroflot a commencé à opérer des vols vers le pays, ce qui augmentera considérablement le flux de touristes. Il faut toutefois reconnaître que, par rapport aux États-Unis et au Canada, il n'y a pas beaucoup de citoyens russes à Cuba. Au départ des États-Unis, il y a environ 30 vols par jour vers différents aéroports. Au départ du Canada, il y en a plus de dix. Jusqu'à récemment, il n'était possible de se rendre directement de Russie à Cuba que deux fois par semaine par charter. En outre, seuls les aéroports de Varadero et de Cayo Coco étaient desservis. Il n'y a toujours pas de vols directs vers les plus grandes villes de Cuba, y compris la capitale La Havane.

Toutefois, la flotte d'avions achetés aux États-Unis et risquant d'être bloqués par les pays occidentaux peut être utilisée pour les vols à destination de Cuba. Le tourisme, malgré les pays d'où l'on se rend à Cuba, est l'une des principales sources de revenus de l'État. Mais indirectement, il reflète aussi le niveau d'intérêt mutuel des pays. Si nous considérons d'autres segments dans lesquels Cuba occupe une position de leader, il convient de noter l'industrie minière. Plus précisément, le cobalt et le nickel. Cuba figure parmi les leaders de l'exploitation du nickel, aux côtés de la Russie, du Canada et de l'Australie.

Le travail de la société minière canadienne Sherritt International à Cuba présente une nuance très intéressante. Alors que les États-Unis se montrent sévères à l'égard de l'application des sanctions par leurs partenaires, cette société bénéficie d'une exception. La raison en est que ce nickel est utilisé pour fabriquer des cents, ce qui signifie que le nickel est extrait au bénéfice direct des États-Unis. Théoriquement, si la Russie devait écraser la présence canadienne dans ce secteur à Cuba (avec un traitement préférentiel pour La Havane), nous porterions un coup parallèle aux intérêts de deux États hostiles à la fois. D'autres projets de ce type pourraient voir le jour, puisque la Russie bénéficie d'un traitement de faveur maximal. Toutefois, un certain nombre de nuances compliquent encore les transactions, comme l'absence de banques russes à Cuba.

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On sait que ce problème est en cours de résolution et que sa solution permettra de renforcer la coopération entre les deux pays, non seulement au niveau des États, mais aussi au niveau des entreprises privées. Un autre aspect important qui entrave la coopération est la bureaucratisation des processus de part et d'autre. Par exemple, les parties se mettent d'accord sur certaines mesures ou certains projets à un niveau élevé. Mais lorsqu'il s'agit de passer aux choses sérieuses, tout est entravé au niveau intermédiaire en raison de l'absence d'un cadre législatif approprié. Et ni la Russie ni Cuba ne modifieront les lois pour les adapter à un quelconque accord.

C'est pourquoi nous avons besoin d'options alternatives qui conviendraient aux deux parties et contourneraient les obstacles existants. Les étudiants cubains viennent chez nous pour étudier dans le cadre de quotas et doivent apprendre le russe pendant une année supplémentaire. Cuba et la Russie dépensent des sommes considérables pour leurs études et leur hébergement. Il serait plus efficace de créer des cours de russe directement à Cuba, afin que des étudiants déjà préparés et motivés viennent chez nous. Cela réduirait les dépenses des deux pays, tout en renforçant l'image de la Russie à Cuba.

Il en va de même pour les échanges d'étudiants et de scientifiques entre les deux pays. Ces échanges n'existent tout simplement pas. Pourtant, il semblerait qu'après les sanctions imposées par les États-Unis et les pays de l'UE, nous ayons libéré un potentiel considérable (on peut y ajouter le personnel diplomatique), qui peut être partiellement réorienté vers Cuba. En effet, en creusant un peu, on s'aperçoit que depuis l'époque soviétique, il y a des projets non réalisés à Cuba, comme la construction d'une centrale nucléaire et du métro de La Havane. Ces deux projets pourraient être dégelés et relancés sur la base de technologies plus efficaces. De telles initiatives à long terme soutiendraient une ligne commune de coopération stratégique.

Источник: https://russtrat.ru/analytics/30-iyun-2023-2243-12119

lundi, 04 avril 2022

La stratégie économique de Cuba contre les sanctions

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La stratégie économique de Cuba contre les sanctions

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitica.ru/article/ekonomicheskaya-strategiya-kuby-v-borbe-s-sankciyami

L'expérience de Liberty Island pourrait être utile à la Fédération de Russie

Immédiatement après la révolution de 1959, Cuba a subi une pression sans précédent de la part des États-Unis. Au cours des premières années, une agression militaire a été tentée et projetée, mais après le déploiement des missiles soviétiques en 1962 et la présence de nos experts militaires sur place, la ferveur belliqueuse à Washington s'est refroidie. La Maison Blanche est passée aux méthodes des opérations secrètes et du blocus économique.

Jusqu'en 1991, avec le soutien direct de l'Union soviétique, Cuba n'avait aucun problème de gestion économique, mais après l'effondrement de l'Union soviétique, le poids de la confrontation économique et politique avec les États-Unis est devenu beaucoup plus difficile à supporter. Cependant, malgré le blocus et les mesures de sanctions, Cuba n'a pas succombé au chantage et aux menaces des États-Unis. Dans ces nouvelles conditions, le pays devait réformer son système économique, trouver des méthodes de travail plus efficaces et chercher des moyens de coopérer avec d'autres pays.

En 2010, Raul Castro a annoncé des réformes économiques, qui ont autorisé les entreprises privées et transformé les industries d'État. Comme les sanctions à l'encontre de Cuba ont été quelque peu assouplies sous Barack Obama, cela était encourageant.

Mais après l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, la politique de pression dure est revenue et a été poursuivie sous l'administration de Joe Biden. Pour contourner les sanctions, les dirigeants cubains ont dû recourir à une série de mesures forcées. En 2014, Cuba a ouvert la zone économique libre de Mariel.

En juillet 2020, le gouvernement de la République de Cuba a adopté une stratégie sociale et économique pour renforcer l'économie et atténuer les effets de la crise provoquée par l'épidémie de coronavirus. En parallèle, les travaux se sont poursuivis sur le Plan national de développement socio-économique 2030 [i].

Selon le président Díaz-Canel, une stratégie a été adoptée qui donne des résultats, avec comme point de départ la situation du monde et du pays, en analysant le débat public dans les médias sociaux et les milieux universitaires. 

De manière révélatrice, les dirigeants cubains ont adopté une approche globale pour comprendre les menaces qui pèsent sur la société et l'État.

 "Au niveau mondial, nous assistons à une crise profonde résultant de l'impact du Covid-19, de l'effondrement final des paradigmes néolibéraux de l'impérialisme et des actions insultantes de l'hégémonie impériale identifiées dans le livre de John Bolton" - a déclaré le dirigeant cubain.

Le Président a noté que le livre de Bolton soulève la question de savoir comment le gouvernement américain fait pression sur d'autres pays. Il parle de son soutien aux tentatives de coup d'État, à l'ingérence, à la violence, à l'intervention militaire et au déploiement de bases dans le monde entier.

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Le chef d'État cubain a déclaré que l'administration américaine était préoccupée par le prestige et les résultats de notre pays. "Cela explique pourquoi elle accroît son agressivité dans les circonstances actuelles, comme en témoignent l'augmentation des persécutions financières, le gel des comptes cubains dans des pays tiers, diverses actions visant à discréditer les dirigeants cubains, la réduction des envois de fonds, l'application de restrictions aux entreprises qui font des affaires avec Cuba et les tentatives constantes de créer les conditions d'une explosion sociale."

Dans le cadre d'une stratégie visant à contrer l'ingérence des États-Unis, le président cubain a noté la nécessité de pouvoir anticiper les manipulations médiatiques visant à discréditer le gouvernement, ainsi que d'éviter de provoquer davantage de controverses potentielles sur des questions sensibles, telles que l'égalité du mariage, le racisme, la violence à l'égard des femmes, la protection des animaux, etc ;

Le leader cubain a également souligné que, parce que les États-Unis disposent de beaucoup de fonds ainsi que de laboratoires idéologiques, ils appliquent de nouveaux modèles de médias. Cuba a donc décidé de développer une stratégie de communication adéquate capable de faire face à de tels défis. Dans le même temps, la nécessité d'actualiser les méthodes de communication, c'est-à-dire sa débureaucratisation et sa numérisation, a été soulignée.

Après la promulgation du nouveau programme, la priorité a été donnée à la production et à la souveraineté alimentaires, ce qui a entraîné des changements dans le système du ministère de l'agriculture.

En outre, les travaux visant à améliorer le secteur non étatique, l'unification monétaire et monétaire ont commencé.

À partir de janvier 2021, Cuba a supprimé la circulation parallèle de deux types de peso et n'a laissé qu'un seul type de monnaie nationale. Et depuis juillet 2021, elle a dû renoncer à l'utilisation de dollars en espèces en circulation en raison du renforcement des sanctions par les États-Unis.

Récemment, le vice-premier ministre Ricardo Cabrisas Ruiz, dans le rapport annuel du ministère du commerce extérieur et de l'investissement étranger, a déclaré que la diversification et la recherche de nouveaux marchés de niche en alliance avec des formes de gouvernement non étatiques doivent également être envisagées et être en mesure de récupérer les secteurs traditionnels qui sont viables [ii].

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À cet égard, Rodrigo Malmierca Dias, chef du ministère, a noté que le nouveau portefeuille d'opportunités, aligné sur les principales orientations stratégiques du Plan national de développement économique et social 2030, compte 678 projets, dont 130 sont prioritaires.

Selon Alejandro Gil, ministre de l'économie et de la planification, la nouvelle stratégie cubaine pour faire face à la crise économique repose sur une planification centralisée. "Cette particularité fait la force de notre système, qui ne signifie pas une distribution centralisée des ressources. Nous prenons des mesures pour décentraliser l'allocation administrative des ressources", a-t-il souligné.

Deuxièmement, comme la Russie, Cuba pratique également la substitution des importations pour protéger sa propre production. Ensuite, il y a la régulation du marché, principalement par des méthodes indirectes. Le quatrième principe de la stratégie consiste à réunir différents acteurs économiques dans les secteurs étatique et non étatique. Le cinquième point concerne le rôle stimulant de la demande intérieure. Cela permet la création d'emplois et garantit que la demande intérieure est utilisée en fonction de la croissance productive du pays.

Le sixième principe concerne une plus grande autonomie dans la gestion du secteur des entreprises, un élément largement réclamé par la population et par les entrepreneurs eux-mêmes. Le septième élément concerne la mise en œuvre des aspects clés approuvés et planifiés dans le cadre du renouvellement des formes de gouvernance et de propriété. 

Le huitième élément concerne la promotion de la compétitivité en assurant l'utilisation efficace des ressources matérielles et financières ainsi que l'épargne comme moyen d'accroître l'efficacité. Et le dernier principe de la stratégie concerne le respect de la politique environnementale et du développement durable.

En ce qui concerne ce dernier point, Cuba introduit activement des sources d'énergie renouvelables. Les contrats passés par les particuliers et les entreprises pour l'énergie solaire photovoltaïque devraient avoir un impact économique dans un avenir proche.

Le ministère de l'Agriculture a indiqué sur son site Web que les économies monétaires réalisées grâce aux sources d'énergie renouvelables permettent une réduction annuelle de 2 % de la consommation d'électricité [iii].

L'Union nationale de l'énergie est en train d'introduire de nouveaux systèmes qui produisent de l'électricité à partir de panneaux solaires. Le remplacement de 37 % de la consommation d'électricité par des sources d'énergie renouvelables d'ici 2030 est une priorité dans tous les secteurs du pays.

Dans l'ensemble, on peut dire que la transition vers l'énergie verte à Cuba est assez prometteuse en raison du grand nombre de jours ensoleillés et de la possibilité d'exploiter l'énergie marémotrice.

Attirer les entreprises étrangères dans l'économie cubaine est également l'une des priorités de la nouvelle stratégie.

On sait que sept entreprises étrangères de sept pays interagiront avec 51 entreprises nationales lors de la XXIIIe édition du Salon international de l'agroalimentaire Fiagrop 2022, qui se tiendra du 4 au 8 avril au parc des expositions de Rancho Boyeros [iv].

La foire, organisée par la société Agroholding sous les auspices du ministère de l'Agriculture, du ministère de l'Industrie alimentaire, de la société Azcuba Sugar et de la Chambre de commerce de la République de Cuba, encourage les relations commerciales par le biais d'expositions de produits et de services, de séminaires, de conférences, de présentations de produits, d'un forum d'affaires, de ventes aux enchères et d'une exposition de 1000 bovins.

De toute évidence, cet événement sera d'une grande importance pour l'économie cubaine après deux années de suspension dues aux restrictions de quarantaine dans le pays.

Pourtant, les interactions internationales comportent certains risques de tomber sous le coup des sanctions américaines. Par exemple, le 21 mars 2022, une juge fédérale de Miami s'est prononcée contre les navires de croisière Carnival, Norwegian, Royal Caribbean et MSC, qui, selon elle, menaient à Cuba des opérations touristiques interdites par la loi américaine entre 2015 et 2019 [v]. Dans sa décision, la juge Beth Bloom a déclaré que, bien que ces compagnies soient autorisées par le gouvernement fédéral à amener des citoyens à Cuba, elles n'étaient pas autorisées à les utiliser pour le tourisme.

En outre, une compensation a été demandée pour les descendants d'un homme d'affaires américain pour l'utilisation du terminal de La Havane, qui "a été confisqué après la révolution cubaine pour des voyages effectués en dehors des catégories autorisées par la loi".

Le tourisme est l'un des secteurs les plus touchés par l'embargo unilatéral des États-Unis. Parce qu'il génère des revenus importants pour les caisses de la République de Cuba, Washington cherche constamment de nouvelles excuses pour restreindre les visites des étrangers qui viennent en tant que touristes.

Donald Trump a adopté 243 mesures coercitives contre Cuba, qui sont toujours en vigueur. Entre mai et juin 2019, Trump a activé le titre III de la loi Helms-Burton (adoptée en 1996 par Bill Clinton), qui renforce le caractère extraterritorial de l'embargo économique, commercial et financier, et a annoncé des restrictions qui ont conduit Cuba à annuler les escales de bateaux de croisière sur l'île.

Cela permet aux Américains de poursuivre pratiquement toute entreprise considérée par Washington comme faisant des affaires ou profitant des biens saisis par le gouvernement cubain.

En réponse, le 24 décembre 1996, Cuba a adopté la loi n° 80, Réaffirmation de la dignité et de la souveraineté de Cuba, qui a déclaré la loi Helms-Burton illégale et nulle et non avenue.

Les autorités cubaines ont déclaré qu'aucune loi étrangère ne peut les empêcher de tirer profit des biens de leur peuple, qui ont été autrefois nationalisés sur la base de décisions parfaitement conformes au droit international.

Néanmoins, selon les chiffres officiels, rien qu'entre avril 2019 et mars 2020, plus de 880 millions de dollars ont été endommagés à Cuba en raison de ces persécutions. Cela oblige le gouvernement cubain à rechercher activement diverses formes de solidarité avec d'autres pays pour atténuer l'impact des sanctions américaines.

Il est certain que des initiatives stratégiques conjointes dans ce domaine avec d'autres États qui ont également fait l'objet de sanctions et de pressions de la part de Washington profiteront à toutes les parties concernées et constitueront un autre pas concret vers la fin de l'hégémonie américaine et l'établissement d'un ordre mondial multipolaire et plus équitable.

Notes:

[i] http://www.minrex.gob.cu/es/node/2987

[ii] https://www.granma.cu/cuba/2022-03-14/que-falta-para-incentivar-mas-la-inversion-extranjera-y-vincular-a-los-actores-economicos-...

[iii] https://www.granma.cu/cuba/2022-03-27/destacan-beneficios-de-las-fuentes-de-energia-renovable-27-03-2022-09-03-04

[iv] https://www.granma.cu/cuba/2022-03-26/abrira-fiagrop-2022-las-puertas-para-el-intercambio-de-firmas-extranjeras-con-empresas-nac...

[v] https://www.prensa-latina.cu/2022/03/24/cruceros-en-la-mira-del-bloqueo-de-eeuu-a-cuba

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vendredi, 11 mars 2022

Tout pour le pétrole: comment les Etats-Unis réhabilitent le Venezuela - Mais isoler la Russie pose problème à l'Europe!

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Tout pour le pétrole: comment les Etats-Unis réhabilitent le Venezuela

Mais isoler la Russie pose problème à l'Europe!

Eugenio Palazzini

SOURCE : https://www.ilprimatonazionale.it/esteri/tutto-petrolio-cosi-usa-riabilitano-venezuela-isolare-russia-problema-europa-226438/

La guerre en cours ouvre les portes à une série de scénarios imprévisibles et met en lumière un aspect difficile à digérer pour ceux qui ont l'habitude d'observer les dynamiques géopolitiques avec un manichéisme superficiel. En substance, on assiste à une prise de conscience générale de la complexité inhérentes aux relations internationales. Aujourd'hui, plus que jamais, elles sont liquides, elles ne sont pas ancrées dans les schémas du siècle dernier, elles sont volatiles car les bases sur lesquelles elles sont construites sont strictement contingentes. Si nous saisissons ce concept, ce qui se passe dans un pays géographiquement très éloigné du conflit en Ukraine est frappant, mais pas trop surprenant. Nous parlerons ici du Venezuela, qui, sur le papier - du moins en politique plutôt qu'en géographique - est depuis des années proche de la Russie et éloigné des États-Unis.

Le Venezuela et les États-Unis, nous nous haïssions tellement

Avec l'imposition de sanctions à l'encontre de Moscou, le gouvernement de Caracas a réagi comme prévu : il ne s'est pas aligné en pointant du doigt l'Occident. "C'est un crime ce qu'ils font contre le peuple russe, une guerre économique. Maintenant que l'Occident a sombré dans l'hystérie, le désespoir et la folie contre la Russie, nous allons maintenir nos relations commerciales avec la Russie et nous sommes prêts à leur vendre tout ce que nous pouvons", a déclaré le président vénézuélien Nicolas Maduro. Prévisible, voire trop prévisible. Et pourtant, preuve du fluide qui érode toute certitude dans les relations entre nations, samedi dernier, quelque chose a ébranlé la position de granit qu'avait prise ce pays sud-américain.

Le pétrole de mon ennemi...

Une rencontre totalement inattendue entre une délégation du gouvernement des États-Unis et le gouvernement de Caracas. Une rencontre que Maduro a qualifiée de "respectueuse, cordiale et très diplomatique". Un jargon diplomatique inhabituel pour quelqu'un qui a l'habitude d'invectiver les Américains. "J'ai estimé qu'il était très important de pouvoir parler face à face des questions qui intéressent le plus le Venezuela et le monde", a déclaré Maduro, précisant que "les pourparlers, la coordination et un agenda positif avec le gouvernement des États-Unis se poursuivront". Sur quoi exactement ? C'est le président vénézuélien lui-même qui le souligne : "Le Venezuela est prêt, une fois que le Pdvsa (géant pétrolier vénézuélien, ndlr) sera renforcé, à augmenter d'un, deux, trois millions de barils si cela est nécessaire pour la stabilité du monde".

Le déménagement américain est un problème pour l'Europe

Ce revirement soudain sur les hydrocarbures intervient au moment où Washington envisage de nouvelles sanctions contre la Russie, notamment sur le pétrole et le gaz. En conséquence, l'administration Biden semble disposée, comme l'a souligné CNN hier, à envisager un assouplissement des sanctions à l'encontre du Venezuela, afin que Caracas puisse produire davantage de pétrole et ainsi le vendre sur le marché international. La démarche américaine semble donc claire : isoler encore plus la Russie, en l'éloignant également de ses alliés historiques en Amérique du Sud. Aucune mesure concrète n'a encore été prise dans ce sens. Pourtant, selon le New York Times, les États-Unis ont promis au Venezuela la libération de prisonniers afin de parvenir à un accord visant à acculer davantage les Russes. Il s'agit d'un plan très risqué pour des raisons évidentes, difficile à mettre en œuvre et peu souhaitable pour une Europe qui se trouverait en grande difficulté sur le plan énergétique. Comme si la situation, en laquelle nous nous débattons, n'était pas déjà assez mauvaise.

Eugenio Palazzini

dimanche, 06 mars 2022

Sur la situation géopolitique dans les Caraïbes

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Sur la situation géopolitique dans les Caraïbes

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitica.ru/article/o-geopoliticheskom-polozhenii-v-karibskom-basseyne

La transformation des processus clés de la politique mondiale et l'intensification de l'action de la Russie en Amérique latine obligent à regarder de plus près la région située à proximité immédiate des États-Unis - les Caraïbes, qui sont un carrefour pour les intérêts de nombreuses grandes puissances.

La plupart des acteurs de la région sont de petits pays, même s'il existe des géants comme le Mexique et le Venezuela. Certains sont des clients des Etats-Unis, un certain nombre ont des politiques indépendantes et sont en bons termes avec la Russie. Mais la plupart préfèrent trouver un équilibre.

En raison de sa proximité avec les États-Unis, Washington a toujours accordé une attention particulière à la région. En 1983, alors que la guerre froide faisait encore rage, les États-Unis ont lancé l'Initiative du bassin des Caraïbes (ICB), qui est devenue la pierre angulaire de l'interaction économique entre les États-Unis et les Caraïbes.

L'idée était de fournir une aide économique à la région afin de faire des États de la région des satellites fiables. Il s'agissait d'une sorte de soft power visant à contrer toute influence de l'Union soviétique et de ses alliés, surtout de Cuba. Officiellement, comme aujourd'hui, elle était justifiée par la nécessité de promouvoir et de renforcer les démocraties des Caraïbes.

L'ICB se compose de deux programmes commerciaux destinés aux pays et territoires des Caraïbes et d'Amérique centrale : la loi sur la relance économique des Caraïbes (CBERA) et la loi sur le partenariat commercial des Caraïbes (CBTPA).

Aujourd'hui, l'ICB fournit des avantages à 17 pays dans le cadre de la CBERA, dont huit sont également bénéficiaires de la CBTPA. La CBERA est imprescriptible et la CBTPA a été re-prolongée par le Congrès américain jusqu'en 2030. Les États-Unis offrent aux pays des Caraïbes un accès favorable à leur marché, ainsi qu'une impulsion en faveur de réformes libéralisées.

En 2016, la loi sur l'engagement stratégique États-Unis-Caraïbes a été adoptée, qui vise à accroître l'engagement avec les gouvernements, le secteur privé et la société civile dans la région. Les États-Unis partent du principe qu'ils n'ont pas encore tiré suffisamment d'avantages des Caraïbes et vont identifier divers points focaux pour s'engager, c'est-à-dire accroître leur influence.

Les États-Unis sont le premier partenaire commercial des Caraïbes et, à leur tour, les Caraïbes sont le sixième partenaire commercial des États-Unis, avec 35,3 milliards de dollars passant entre eux chaque année. En 2017, la région était le troisième marché d'exportation américain de produits manufacturés en Amérique latine, après le Mexique et le Brésil.

Toutefois, en dehors de l'accord de libre-échange entre la République dominicaine et l'Amérique centrale (CAFTA-DR), les pays des Caraïbes ne disposent pas d'accords de libre-échange bilatéraux avec les États-Unis, n'ayant accès aux marchés américains que par le biais de l'ICB.

Présence militaire américaine

Les États-Unis restent le principal partenaire des Caraïbes en matière de coopération sécuritaire. La région abrite sept bases militaires américaines clés qui font partie du Commandement sud des États-Unis (SOUTHCOM), et la sécurité a été un élément central de la stratégie américaine dans les Caraïbes [i]. Les bases américaines actives en Amérique latine sont connues sous le nom de "Forward Operation Locations" (FOL) ou Cooperative Security Locations (CSL).

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Ironiquement, l'une des bases est située à Cuba, dans la province de Guantanamo et représente en fait l'occupation illégale de la République depuis 1959. Le Honduras possède une base à Palmerola/Soto Cano, qui abrite environ 500 militaires américains + 600 entrepreneurs civils (dont des ressortissants honduriens).

Au Salvador, les avions de l'US Navy et de la Drug Enforcement utilisent l'aéroport international de Comalapa. La garnison qui s'y trouve fait partie du Joint Interagency Group basé à Key West, en Floride. Les îles de Curaçao et d'Aruba, qui sont des territoires d'outre-mer des Pays-Bas, ont rendu leurs territoires disponibles pour une présence militaire américaine.

L'armée américaine est assistée par les garde-côtes néerlandais. Une base militaire américaine existe à Antigua depuis la Seconde Guerre mondiale. L'US Air Force loue désormais le site au gouvernement d'Antigua. Aux Bahamas, il existe un centre pour tester les nouvelles armes sur l'île d'Andros. Il est associé à la marine américaine, mais d'autres membres de l'OTAN - Canada, Danemark, Allemagne, Grèce, Italie, Norvège, Grande-Bretagne - sont régulièrement présents sur le site. Enfin, l'armée américaine utilise régulièrement le port principal du Panama à Basco Núñez de Balboa pour le ravitaillement en carburant et le déchargement [ii].

Au large des côtes du Panama, l'armée américaine mène continuellement depuis 2003 des exercices militaires PANAMAX sous le prétexte de sécuriser le fonctionnement du canal. Il est intéressant de noter qu'aucune menace n'a jamais pesé sur le canal [iii].

La stratégie 2017-2027 de l'US SOUTHCOM indique que les défis potentiels futurs comprennent les réseaux de menaces transrégionaux et transnationaux qui incluent les organisations criminelles traditionnelles ainsi que la capacité croissante des organisations extrémistes telles que l'ISIL et le Hezbollah opérant dans la région, en utilisant les institutions faibles des Caraïbes et de l'Amérique latine. L'US SOUTHCOM note également que la région est "extrêmement vulnérable aux catastrophes naturelles et aux épidémies de maladies infectieuses" en raison des problèmes de gouvernance et d'inégalité.

Enfin, le rapport reconnaît la présence croissante de la Chine, de l'Iran et de la Russie dans la région et que les intentions de ces pays constituent "un défi pour toute nation qui valorise la non-agression, l'état de droit et le respect des droits de l'homme" [iv]. Ces préoccupations ont servi de prétexte pour renforcer les relations entre les États-Unis et les gouvernements de plusieurs pays de la région.

Dans ce cadre, l'Initiative de sécurité du bassin des Caraïbes (CBSI) est un partenariat de sécurité collaborative qui soutient la coopération en matière de lutte contre le trafic, de prévention du crime et d'initiatives de sécurité citoyenne.

Entre 2010 et 2018, le programme a dépensé plus de 556 millions de dollars. Le programme se concentre sur la coopération maritime et aérienne, le renforcement des capacités d'application de la loi, la sécurité des frontières et des ports, la réforme judiciaire et la prévention de la criminalité chez les jeunes à risque. Il implique le Bureau des affaires internationales de stupéfiants et de répression, le ministère de la Défense et l'Agence américaine pour le développement international.

Le rôle de la Chine, les intérêts de la Russie et d'autres pays

Fait important, entre 2002 et 2019, le commerce entre la région et la Chine a été multiplié par huit, passant de 1 à 8 milliards de dollars. Malgré l'existence du Forum de coopération économique et commerciale Chine-Caraïbes, les relations commerciales reposent essentiellement sur des accords bilatéraux, qui permettent à la Chine d'exporter principalement des produits manufacturés de grande valeur.

Le commerce sur les marchés chinois reste cependant largement unilatéral ; la CARICOM n'a pas d'accord d'accès préférentiel avec la Chine, qui a toujours un énorme excédent commercial dans la région. Grâce à sa présence croissante dans les Caraïbes, la Chine a de plus en plus attiré les partenaires commerciaux de longue date de Taïwan ces dernières années, alors même que Taïwan continue de proposer des accords de libre-échange bilatéraux dans le cadre d'une lutte d'influence.

Quatre des 15 pays qui reconnaissent Taïwan se trouvent dans les Caraïbes. Néanmoins, ces pays ont toujours un volume d'échanges nettement supérieur avec la Chine continentale, car Taïwan attire ses alliés dans la région principalement par le biais d'investissements et d'aides étrangères.

Le commerce entre le Mexique et les pays du CARICOM est également relativement insignifiant. Quant au Mexique, le commerce avec les Caraïbes représente moins de 0,1 % de son portefeuille de commerce international. Collectivement, les autres pays d'Amérique latine ont également des échanges minimes avec les pays du CARICOM : ces derniers ont exporté 2,2 milliards de dollars vers l'Amérique latine et importé 3 milliards de dollars de la région en 2019.

caribbean_flags.jpgLe commerce entre les pays de la CARICOM et le Canada est également faible. Cette relation économique est régie par l'Accord commercial entre le Canada et les Caraïbes (CARIBCAN), qui accorde aux pays des Caraïbes un accès en franchise de droits au Canada de manière unilatérale dans le cadre d'une initiative similaire à l'ICB. Cependant, malgré de nombreuses négociations, les États des Caraïbes n'ont pas encore conclu d'accord de libre-échange officiel avec le Canada, comme ils l'ont fait avec l'Union européenne.

En 2008, le Forum des Caraïbes a signé l'accord de partenariat économique CARIFORUM-UE, donnant à chaque région un accès préférentiel à l'autre. L'Union européenne est le deuxième partenaire commercial du CARIFORUM après les États-Unis. Elle importe principalement du carburant et des produits miniers des Caraïbes.

En 2010, la Russie et le CARIFORUM ont signé un protocole d'accord et établi un mécanisme de dialogue politique et de coopération. Et ce cadre juridique d'engagement s'étend [v]. En 2013, la Russie a effacé 277.000 dollars de dette envers la Guyane, et en 2015, un accord a été signé pour restructurer la dette de la Grenade.

Lorsque la question de la Crimée a été examinée à l'ONU en 2014, évaluant le retour de la Crimée à la Russie, la plupart des États des Caraïbes ont adopté une position neutre. Ces États étaient Antigua-et-Barbuda, la Jamaïque, le Guyana, le Suriname, la République Dominicaine, Saint-Kitts-et-Nevis, Sainte-Lucie et Saint-Vincent-et-les-Grenadines. Peu de pays ont voté contre la Russie, parmi lesquels des pays traditionnellement pro-américains comme la Barbade, les Bahamas, Haïti et Trinité-et-Tobago [vi].

Depuis 2018, tous les pays des Caraïbes sont devenus exempts de visa pour les citoyens russes.

Le 27 juillet 2019, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d'une visite au Suriname, a noté l'intérêt des pays de la Communauté des Caraïbes à accroître la coopération et le dialogue politique avec Moscou : "Nous avons un intérêt mutuel à accroître la coopération, y compris le dialogue politique, entre les membres de la Communauté des Caraïbes et la Russie" [vii].

Selon l'ambassadeur russe en Guyane, Nikolay Smirnov, qui représente également notre pays à la Barbade, à Grenade, à Trinité-et-Tobago et à Saint-Vincent-et-les-Grenadines, "les pays des Caraïbes soutiennent le concept de multipolarité avec un rôle de coordination pour l'ONU, la règle du droit international et le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres États".

Et leurs voix ont un certain poids dans les arènes internationales, d'autant plus qu'ils adoptent souvent une position consolidée sur les grandes questions à l'ordre du jour international - qu'il s'agisse de la mise en œuvre des dispositions de l'Accord de Paris sur le climat, de la levée de l'embargo commercial et économique contre Cuba ou de la nécessité de résoudre la crise au Venezuela sans pression ni ingérence extérieures" [viii].

Dans la région, la Russie n'a une présence militaire conventionnelle qu'au Venezuela et au Nicaragua, avec des conseillers et des formateurs. Au Nicaragua, la Russie contribue également à la lutte contre le crime organisé, en particulier les tentatives d'utiliser le pays comme pays de transit pour les drogues.

La proximité de la région avec les États-Unis en fait une route majeure pour les activités illicites, notamment pour les organisations criminelles colombiennes et mexicaines qui coopèrent avec des groupes locaux pour le trafic de drogue dans les Caraïbes. Mais récemment, des cargaisons de drogue ont également été envoyées directement en Europe via des ports colombiens et brésiliens.

Le développement énergétique peut également présenter un certain intérêt. Seuls trois pays des Caraïbes - la Guyane, le Suriname et Trinité-et-Tobago - sont des exportateurs nets d'énergie, tandis que les autres dépendent fortement des importations de produits pétroliers [ix]. Trinité-et-Tobago est un important fournisseur d'énergie de la région, mais doit faire face à une baisse des revenus pétroliers en raison de la chute des prix mondiaux.

Le Guyana et le Suriname sont également sur le point de devenir des acteurs sérieux dans l'exploration des hydrocarbures dans la région, selon les données récentes des compagnies pétrolières internationales. Les réserves du bassin dit de la Guyana, dont la production a débuté en 2019, sont estimées à 10 milliards de barils, ce qui en fait l'hôte de l'un des 50 plus grands bassins pétroliers du monde.

La Guyane est membre du Commonwealth britannique et est le seul pays anglophone du continent. En outre, la Grande-Bretagne possède des territoires dans la région - Anguilla, les îles Vierges britanniques, les îles Caïmans et Montserrat font toutes partie des Petites Antilles, autrefois découvertes par Christophe Colomb et conquises par l'Espagne.

6a010535f04dfe970b02942f8d796b200c-320wi.pngTrinité-et-Tobago est depuis longtemps le plus grand producteur de gaz naturel liquéfié (GNL) des Caraïbes et le sixième plus grand producteur de GNL au monde, ce qui en fait la seule nation insulaire de la région qui n'est pas un importateur net d'énergie.

Les Caraïbes sont également considérées comme ayant un énorme potentiel pour une transition énergétique verte, étant donné leur abondance de possibilités de production d'énergie solaire, éolienne, géothermique volcanique et (dans des circonstances limitées) marémotrice et hydroélectrique.

Il semble qu'une position plus active de la Russie dans la région, ainsi que sa participation à divers projets économiques et d'infrastructure, pourraient accroître le statut et le rôle de Moscou, et favoriser une nouvelle expansion de sa présence politique et même militaro-politique.

Notes:

[i] https://www.coha.org/the-u-s-militarys-presence-in-the-greater-caribbean-basin-more-a-matter-of-trade-strategy-and-ideology-than...

[ii] https://www.state.gov/wp-content/uploads/2019/12/WHA-US-Caribbean-2020-Report-web.pdf

[iii] https://www.navaltoday.com/2016/07/26/panamax-military-exercise-kicks-off/

[iv] https://web.archive.org/web/20170622051944/http://www.southcom.mil/Portals/7/Documents/USSOUTHCOM_Theater_Strategy_Final.pdf?ver...

[v] https://interaffairs.ru/news/show/23281

[vi] http://vestnik.bukep.ru/articles_pages/articles/2014/2014-4/Articles_362-365.pdf

[vii] http://caribbean-russia.com/frend

[viii] https://iz.ru/668332/nataliia-portiakova/kariby-i-rossiia-podderzhivaiut-kontceptciiu-mnogopoliarnosti

[ix] https://data.worldbank.org/indicator/EG.FEC.RNEW.ZS?locations=S3

 

dimanche, 13 février 2022

Endiguer les Etats-Unis dans les Caraïbes

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Endiguer les Etats-Unis dans les Caraïbes

Source: https://katehon.com/ru/article/sderzhivanie-ssha-v-karibskom-basseyne

Comment la Russie peut contribuer à protéger la souveraineté de l'Amérique latine et obliger Washington à se montrer plus conciliant.

La crise des missiles de Cuba en 1962 a montré qu'il existe certaines limites au-delà desquelles les États-Unis commencent à se sentir menacés dans leur sécurité ontologique. Le déploiement de missiles nucléaires soviétiques à Cuba en réponse à la présence de missiles américains en Turquie a contraint l'administration Kennedy à faire certaines concessions. La situation peut maintenant se répéter, bien qu'avec une tension moins dramatique, sans la menace d'une guerre nucléaire. Comme la Maison Blanche n'a pas accepté les propositions de Moscou visant à établir un cadre de sécurité clair, le Kremlin a les mains libres. Des déclarations ont déjà été faites sur l'intensification de la coopération militaro-technique avec des partenaires proches des frontières américaines - Cuba, le Venezuela et le Nicaragua. Avec ces trois pays, la Russie a une expérience de la coopération militaire et sécuritaire.

Les portes de l'économie dans le collimateur

Les États-Unis réalisent une part importante de leurs opérations d'import-export par le biais du Golfe du Mexique. Les ports de Houston, de la Nouvelle-Orléans, de Mobile et de Miami en Floride sont des éléments importants des chaînes d'approvisionnement en marchandises et en matières premières pour l'industrie américaine. Et il ne s'agit là que des plus grands points de déchargement et de chargement ; en tout, il y a une vingtaine de ports maritimes ou fluviaux situés dans le Golfe du Mexique. S'ils sont paralysés en raison d'une menace militaire, les terminaux des côtes de l'Atlantique et du Pacifique ne pourront pas faire face à la charge d'approvisionnement. L'économie américaine s'effondrerait.

Les États-Unis sont bien conscients de cette perspective, et l'un des objectifs de l'embargo et des sanctions américaines contre Cuba est de réduire son potentiel industriel et de défense. En outre, une base militaire américaine est située illégalement dans la province de Guantanamo, ce qui permet à l'armée américaine de mener des activités de renseignement et de surveillance opérationnelle. L'aide de la Russie pour le retrait de cette base serait très précieuse pour Cuba, car elle contribuerait à l'établissement de la pleine souveraineté du gouvernement en place à La Havanne sur l'ensemble du territoire cubain. En plus des méthodes légales, des blocus et des moyens de pression pourraient être utilisés - jusqu'à la création de barrières de mines empêchant le passage des navires américains.

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Cyber-guerre

À l'époque de la guerre froide, Cuba hébergeait un centre radio-électronique à Lourdes (Cuba) pour intercepter les données des satellites de communication américains et des câbles de télécommunications vers les États-Unis. Cependant, il a été fermé. Mais le centre radio-électronique russe GLONASS au Nicaragua est désormais opérationnel. L'apparition de centres et d'installations supplémentaires d'interception radio et de brouillage électronique à Cuba et au Venezuela créera également des problèmes supplémentaires pour le commandement sud des États-Unis, en particulier pour la marine.

Des cyberattaques provenant d'États voisins pourraient également être menées sur le territoire américain. Le Mexique pourrait être un lieu idéal, étant donné les activités de divers gangs criminels et cartels de la drogue - les attaques contre les infrastructures américaines pourraient être officiellement menées au nom de la communauté criminelle en représailles aux actions des agences de renseignement américaines au Mexique.

Des armes supersoniques au large des côtes américaines

Parmi les menaces actuelles pour leur sécurité, les États-Unis mettent surtout en avant la technologie moderne, qui comprend les robots, l'intelligence artificielle, la cybernétique et les transporteurs supersoniques. Entre autres choses, Washington réfléchit déjà à la manière de contrer la menace des armes supersoniques. Jusqu'à présent, la première analyse ne concerne que la Russie et la Chine.

Toutefois, la RPDC a récemment testé avec succès ses armes supersoniques (on ne peut exclure qu'il s'agisse de la version chinoise), ce qui crée des inquiétudes supplémentaires pour les États-Unis.

L'apparition d'une telle arme à proximité des frontières américaines rendrait leur système d'alerte précoce pratiquement inutile et obsolète. En termes pratiques, cela peut se faire par le biais de plusieurs options. La première, et la plus simple, consiste à équiper de missiles supersoniques des navires et des sous-marins qui seraient en alerte près des côtes américaines. Des vols de routine d'avions stratégiques russes en visite amicale au Venezuela ou à Cuba pourraient également ajouter une dimension supplémentaire à ce modèle.

Régime de prolifération

Toutefois, le coup le plus sensible pour les États-Unis serait le transfert de certains systèmes d'armes aux partenaires russes dans la région. Le régime de non-prolifération étant une priorité stratégique pour les États-Unis, son antipode provoquera une réaction immédiate de la Maison Blanche. De même que la vente de systèmes S-400 à la Turquie s'est transformée en un scandale majeur et a refroidi les relations entre Ankara et Washington, la fourniture d'armes russes à des pays d'Amérique latine pourrait devenir une douche froide pour les fonctionnaires de la Maison Blanche et du Département d'État. Si la Russie a déjà fourni des armes au Venezuela, au Nicaragua et à Cuba, le nouveau dispositif pourrait suggérer une approche légèrement différente. Non seulement la géographie peut être étendue au détriment, par exemple, de l'Argentine, mais les principes des livraisons eux-mêmes peuvent être modifiés.

Et si les systèmes d'armes supersoniques russes se retrouvaient à Cuba, au Nicaragua et au Venezuela dans le nouvel agencement des relations bilatérales ? Par exemple, une forme particulière de leasing sera élaborée avec le concours de spécialistes russes. Officiellement, il n'y aura pas de bases militaires russes dans les pays susmentionnés, mais seulement des conseillers militaires et du personnel de maintenance, ce qui s'inscrit également dans le cadre de l'interaction actuelle avec ces pays.

Enfin, des manœuvres et exercices réguliers dans la région des Caraïbes pourraient servir de base à la présence effective des forces armées russes dans la région. Et l'implication des partenaires de la multipolarité, notamment la Chine et l'Iran, serait un bon signal pour Washington.

dimanche, 15 août 2021

La crise des Caraïbes

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La crise des Caraïbes

Daniele Perra

Ex: https://www.eurasia-rivista.com/la-crisi-caraibica/

Eurasia. Rivista di studi geopolitici a récemment consacré deux numéros (II et III de 2021) à la "géopolitique des sectes" et au rôle que certains de ces groupes religieux (ou pseudo-religieux), souvent hétéro-dirigés, peuvent jouer dans la poursuite de buts précis qui dépassent le côté exclusivement "spirituel". Les événements récents dans la région de la mer des Caraïbes ne sont pas étrangers à cette dynamique. Dans cette analyse, nous tenterons de démontrer pourquoi et de comprendre l'évolution géopolitique de la région.

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Le 7 juillet, un commando de mercenaires a attaqué la résidence du président haïtien Jovenel Moïse. D'après les déclarations de certaines personnes impliquées dans l'attaque (sur laquelle planent encore beaucoup d'obscurités, notamment en termes de lacunes dans le système de sécurité, étant donné que, curieusement, aucun membre de la garde présidentielle n'a été blessé dans l'affrontement), l'objectif initial était d'enlever le Président. Au lieu de cela, l'opération s'est terminée par son assassinat et par de graves blessures infligées à sa femme.

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Dans les heures qui ont suivi l'attaque, la police haïtienne a affirmé que le pasteur évangélique Christian Emmanuel Sanon, originaire d'Haïti mais résidant en Floride depuis plusieurs décennies, était le cerveau de l'opération. Selon le New York Times, Sanon a affirmé qu'il avait été désigné par Dieu (et les États-Unis) pour remplacer Moise et changer son pays, en commençant par remplacer la langue française par l'anglais. 

Dans ce but précis, Sanon aurait recruté un groupe de mercenaires par le biais de la société CTU Security, basée en Floride et dirigée par le "réfugié" vénézuélien Antonio Emmanuel Intriago Valera. Le commando était composé de 28 hommes: 26 Colombiens (pour la plupart d'anciens soldats) et deux Américains d'origine haïtienne. Nombre de ces hommes, selon l'aveu du ministère américain de la défense, ont reçu une formation aux États-Unis alors qu'ils faisaient encore partie de l'armée colombienne. Certains d'entre eux, en outre, semblent être étroitement liés à la DEA et au FBI[2].

Après l'assassinat du président en exercice, une partie du commando aurait pénétré dans le périmètre de l'ambassade de Taïwan, où la police a arrêté au moins onze d'entre eux. Là encore, on ne sait pas exactement comment les mercenaires ont réussi à se rapprocher de l'ambassade et à y pénétrer sans difficulté particulière. Toutefois, la porte-parole du ministère taïwanais des Affaires étrangères, Joanne Ou, a laissé entendre que le personnel diplomatique avait immédiatement prévenu la police lorsque les membres des commandos sont entrés dans le bâtiment. Il reste à savoir pourquoi les mercenaires ont choisi de s'y réfugier.

À cet égard, il convient de rappeler qu'Haïti est l'un des 17 pays qui entretiennent des relations diplomatiques complètes avec Taïwan. Le rôle de ce que Pékin définit comme une "province séparatiste" ne doit en aucun cas être sous-estimé dans le cas d'Haïti. Comme cela a été rapporté à plusieurs reprises dans les pages d'Eurasia, le renforcement de la coopération commerciale entre les États-Unis et Taïwan a été le cheval de bataille de l'administration Trump ces derniers mois. Le choix par le nouveau président Joseph R. Biden du conseiller en stratégie indo-pacifique Kurt M. Campbell (un ancien théoricien obamaïen du pivot vers l'Asie) a réaffirmé la nécessité de poursuivre dans la même direction que Mike Pompeo [3].

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Les séparatistes taïwanais ont également une histoire de collaboration étroite avec la secte connue sous le nom de Falun Gong (définie comme "un instrument d'attaque contre la Chine" dans un article intéressant du rédacteur en chef adjoint d'Eurasia Stefano Vernole) [4], qui est à son tour étroitement liée aux évangéliques nord-américains et au groupe QAnon [5].

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Nous ne voulons pas entrer ici dans le bien-fondé des accusations de corruption et de mauvaise gestion des affaires publiques adressées au défunt président haïtien. Ces considérations concernent ceux qui s'occupent de journalisme géopolitique (un domaine dans lequel l'information italienne est désormais saturée). Ce qui est intéressant pour les besoins de cette analyse, c'est de constater que, depuis 2018, de nombreux articles sont parus dans les médias se référant plus ou moins directement au gouvernement taïwanais, dans lesquels est formulée l'hypothèse que la République populaire de Chine tente de tromper les alliés de la "province séparatiste" en leur garantissant des prêts sans intérêt. Outre l'exemple de pays comme le Burkina Faso, le Salvador et la République dominicaine (qui ont récemment abandonné leurs liens diplomatiques avec Taïwan au profit de Pékin), Haïti est clairement mentionné dans ces articles [6]. Le journal pro-occidental South China Morning Post, à peu près au même moment, a avancé l'hypothèse que le président Moïse (en poste depuis 2017), intéressé par les projets de la Nouvelle route de la soie, était même prêt à un renversement soudain de l'approche diplomatique haïtienne traditionnelle envers Taïwan [7].

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À ce stade, il n'est pas surprenant qu'il y a quelques jours seulement, plusieurs membres du Congrès américain aient ouvertement accusé la Chine de s'ingérer dans la politique intérieure d'Haïti et aient également affirmé que cette ingérence se propage rapidement dans tout le bassin des Caraïbes.

Indépendamment de l'hypocrisie habituelle de ceux qui opèrent militairement dans les mers des autres mais revendiquent un contrôle absolu sur les zones proches de leurs propres côtes, une telle perspective, en termes géopolitiques, ne peut être considérée que comme une menace existentielle par les États-Unis. En effet, depuis l'époque de la Doctrine Monroe et des théories de l'amiral Alfred T. Mahan sur l'influence de la puissance maritime dans l'histoire, le bassin des Caraïbes, avec le Golfe du Mexique, est considéré par les stratèges nord-américains comme la "Méditerranée des États-Unis": un espace maritime dans lequel aucune menace à l'hégémonie nord-américaine ne peut être tolérée (aucune autre puissance ne peut y opérer impunément). Les exemples les plus évidents de cette hypothèse sont la crise des missiles cubains dans les années 1960 et la tentative d'invasion manquée de la baie des Cochons (également à l'époque grâce à l'imbrication des services secrets, des "dissidents" et des groupes criminels organisés basés en Floride). Un exemple plus récent est la tentative d'imposer un blocus naval au Venezuela bolivarien.

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La Doctrine Monroe, formulée en 1823, mérite un bref examen car elle fait souvent l'objet de malentendus flagrants. Ce qui est historiquement considéré comme une manifestation de l'isolationnisme nord-américain est en réalité la première formulation programmatique de l'impérialisme américain, surtout lorsqu'il est passé d'une doctrine applicable à un "grand espace" géographiquement défini à un principe universaliste valable pour le monde entier avec Wilson. Aujourd'hui, la position isolationniste est surtout soutenue par ceux qui pensent qu'un renforcement intérieur est une condition et une prémisse indispensable à une future et nouvelle projection extérieure de puissance. C'est, par exemple, ce que le trumpisme a essayé de faire, trompant même certains eurasistes naïfs (espérons-le) qui ont essayé de construire une alliance tactique avec le trumpisme.

En dépit de la rhétorique du "retour de l'Amérique", cette stratégie est la même que celle que l'administration Biden tente de poursuivre (bien qu'avec des mots d'ordre différents). L'objectif, en fait, est celui d'une reconstruction de la cohésion sociale interne et d'une "normalisation" du "patio trasero" en vue d'une confrontation prochaine et peut-être décisive avec les forces de l'Eurasie, afin d'éviter ce qui semble de toute façon être une évolution inévitable de l'ordre mondial vers la multipolarité.

Les préoccupations relatives à la normalisation de l'"arrière-cour" ont largement caractérisé l'ère Trump. Ce processus, en fait, était considéré par l'administration précédente comme moins coûteux que les opérations extracontinentales. Le succès de la déstabilisation des réalités les plus hostiles aux États-Unis dans la région (Cuba, Nicaragua et Venezuela en premier lieu) a également été considéré comme utile en vue de la campagne électorale de 2020. Cette approche, conforme à l'habituelle continuité géopolitique entre les administrations américaines, est héritée de la tristement célèbre doctrine Cebrowski-Rumsfeld, qui visait à éliminer toutes les entités étatiques qui n'étaient pas directement soumises à l'hégémonie américaine dans deux zones très spécifiques: le Proche et le Moyen-Orient et la mer des Caraïbes.

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Sur la base de ces hypothèses, l'amiral Kurt W. Tidd (photo) a élaboré en 2018 une doctrine précise de déstabilisation du Venezuela ("dictature de gauche infectant toute la région") construite sur quelques points précis: aggraver le mécontentement populaire par la hausse des prix et la pénurie de produits de première nécessité (nourriture et médicaments); favoriser et accroître l'instabilité interne [9].

Cette stratégie est la même que celle utilisée depuis plusieurs décennies, à travers l'embargo économique, contre Cuba, qui se trouve aujourd'hui au centre d'une nouvelle tentative de déstabilisation.

Le cas cubain est assez complexe et, dans ce contexte, nous ne voulons pas nier l'existence de certains facteurs critiquables dans le système qui régit l'île. Cependant, ce qu'a été la stratégie nord-américaine à l'égard de Cuba, encore renouvelée avec plus de 200 nouvelles mesures restrictives imposées par l'administration Trump, peut être bien résumée par les mots du diplomate nord-américain Lester Mallory (photo, ci-dessous), prononcés dès les années 1960: "La seule façon d'arracher un soutien interne (à Fidel et à la Révolution) est la déception et l'insatisfaction populaires qui découlent du malaise économique [...] Nous devons rapidement employer tous les moyens possibles pour débiliter la vie économique de Cuba [...] une ligne de conduite qui, étant la plus habile et discrète possible, obtient les plus grands avantages par la privation d'argent pour soutenir les salaires réels, provoque la faim, le désespoir et la chute possible du gouvernement."

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J'ai affirmé à plusieurs reprises que le Covid-19, quelle que soit son origine, peut toujours être utilisé comme une arme (même simplement en termes de propagande). Les manifestations cubaines, en fait, auraient été déclenchées par une augmentation rapide (et plutôt suspecte) du nombre de cas sur l'île. Une nouveauté importante si l'on considère que Cuba, pendant toute la première année de la pandémie, a réussi à maîtriser les contagions et les décès et même à développer deux vaccins (Soberana 02 et Abdala) qui semblent avoir une efficacité considérable contre le virus.

Outre la géopolitique des vaccins (l'"Occident" dirigé par l'Amérique du Nord, terre de compétition capitaliste, n'admet pas de concurrents à un moment de l'histoire où il est nécessaire de se regrouper), il ne faut pas oublier qu'en mai de cette année, dans le sillage du Plan conjoint de coopération 2021-2026 pour la mise en œuvre du protocole d'accord entre le gouvernement de la République de Cuba et la Commission économique eurasienne du 31 mai 2018, Cuba a ratifié une disposition visant à établir une coopération effective avec les pays de l'Union économique eurasienne: un projet qui, à long terme, pourrait détacher l'île de l'étau de l'embargo nord-américain [10].

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Il va sans dire que dans le discours annonçant cette ratification, le président cubain Miguel Diaz-Canel Bermudez (photo, ci-dessus) a ouvertement dénoncé les tentatives occidentales répétées de discréditer et de déstabiliser le Belarus, y compris la tentative d'assassinat de son président Aljaksandr Lukashenko.

À vrai dire, et pour étayer partiellement la thèse de la "spontanéité" initiale des manifestations (mais pas de la "mèche"), il faut dire que beaucoup de ceux qui sont descendus dans les rues des villes cubaines pour protester ont presque immédiatement pris leurs distances avec les fauteurs de troubles et les infiltrés, réaffirmant leur loyauté envers la Révolution et dénonçant les tentatives flagrantes d'exploitation "occidentale".

Dans les années 1980, le "géopoliticien militant" (définition de Claudio Mutti) Jean Thiriart, dans son style purement pragmatique, soutenait qu'une Europe unie et souveraine (de Dublin à Vladivostok), dans un hypothétique ordre multipolaire devrait avoir le courage de "renoncer" au mythe de la révolution cubaine (et donc laisser l'île à un nouveau destin de destination exotique pour les touristes et les joueurs nord-américains) en échange du contrôle absolu de la Méditerranée et de l'élimination de cet avant-poste "occidental" (source d'instabilité permanente) que représente l'entité sioniste.

Un tel plan, à ce jour, reste très éloigné. Par conséquent, toute personne qui s'oppose fermement à l'impérialisme nord-américain, quelles que soient ses différences idéologiques, ne peut qu'adopter une position de défense claire de la souveraineté cubaine contre toute forme d'ingérence extérieure.

NOTES:

[1] Cf. Why is a Florida-based pastor under arrest for the assassination of Haiti’s President?, www.time.com.

[2] Jovenel Moise: ‘Colombia ex-soldiers in plot to kill Haiti president’, www.bbc.com.

[3] Sur le récent renforcement de la coopération Etats-Unis/Taïwan, cf. Il ruolo strategico del Mare Cinese Meridionale, “Eurasia. Rivista di studi geopolitici”, nr. 1/2021. Topujours dans les colonnes d'Eurasia (nr. 2/2021) voir également l'article intitulé “Da Trump a Biden”.

[4] S. Vernole, Falun Gong: strumento di attacco contro la Cina, “Eurasia. Rivista di studi geopolitici”, nr. 2/2021.

[5] Sur les relations entre QAnon et d'autres phénomènes pseudo-religieux de matrice nord-américaine, on pourra consulter: QAnon: radici ideologiche e ruolo geopolitico, “Eurasia. Rivista di studi geopolitici”, nr. 2/2021.

[6] Cf. China tries to lure Haiti away from Taiwan with interest-free loans, www.taiwannews.com.

[7] Cf. Beijing targets Haiti as a bid to isolate Taiwan from its diplomatic allies heads to the Caribbean, www.scmp.com.

[8] Cf. US lawmakers warn of chinese meddling in Haiti-Taiwan ties, www.focustaiwan.tw.

[9] Plan to overthrow the Venezuelan Dictatorship – Masterstroke, su www.voltairenet.org.

[10] Cf. Cuba ratifica la disposizione di stabilire con una cooperazione effettiva con gli Stati membri dell’Unione Economica Eurasiatica, www.granma.cu.

Daniele Perra

Depuis 2017, Daniele Perra collabore activement à la revue Eurasia. Rivista di studi geopolitici et le site informatique qui y est lié. Ses analyses portent principalement sur les relations entre la géopolitique, la philosophie et l'histoire des religions. Diplômé en sciences politiques et en relations internationales, il a obtenu en 2015 un master en études moyen-orientales de l'ASERI - Alta Scuola di Economia e Relazioni Internazionali de l'Università Cattolica del Sacro Cuore de Milan. En 2018, son essai Sulla necessità dell'impero come entità geopolitica unitaria per l'Eurasia a été inclus dans le vol. VI des Quaderni della Sapienza publiés par Irfan Edizioni. Il collabore assidûment avec de nombreux sites Internet italiens et étrangers et a accordé plusieurs interviews à la radio iranienne Radio Irib. Il est l'auteur du livre Être et Révolution. Ontologie heideggérienne et politique de la libération, préface de C. Mutti (Nova Europa 2019).

vendredi, 16 juillet 2021

Pauvre peuple cubain

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Jordi Garriga 

Pauvre peuple cubain

Ex: https://www.mediterraneodigital.com/opinion/columnistas-de-opinion/jordi-garriga/cuba-libre

Je ne suis jamais allé à Cuba, mais tous les témoignages directs me confirment la grande misère qui règne dans ce pays. Je n'ai pas besoin que les médias ou les ennemis du régime me parlent de la triste situation, ni qu'ils l'exagèrent. C'est clairement indéfendable.

L'expérience cubaine est l'exemple parfait de l'aspect irréel et utopique du village d'Astérix. Dans les bandes dessinées des héros gaulois affrontant l'Empire romain, seule la potion magique les a sauvés de l'anéantissement par les légions. Cuba n'avait pas de potion, il avait le bloc soviétique.

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La révolution qui a porté Fidel Castro au pouvoir était une révolution contre une autre dictature, celle du général Batista. De 1952 à 1959, il y a eu à Cuba un gouvernement dont le président avait un salaire plus élevé que celui du président des États-Unis, qui a fait de l'île un centre international de trafic de drogue, un casino et un bordel pour les Yankees, où la mafia possédait des hôtels et des salles de jeu. Un tiers de la population cubaine vivait au seuil de pauvreté et la situation était particulièrement triste dans les campagnes : seuls 11% des paysans consommaient du lait, 4% de la viande et 2% des œufs. 43% étaient analphabètes.

Après le triomphe des révolutionnaires, le gouvernement américain lui-même a soutenu le nouveau régime, car les Yankees étaient conscients du désastre et de la corruption générés par leur employé Batista. Dans ce nouvel état des choses, Castro n'était que le commandant militaire. L'idéologie même de Fidel était une énigme pour les services secrets américains eux-mêmes : lors d'une comparution devant le Congrès en décembre 1959, le directeur adjoint de la CIA a déclaré : "Nous savons que les communistes considèrent Castro comme un représentant de la bourgeoisie".

Cependant, les premiers pas de Castro, en tant que président au cours de ses deux premières années de mandat, ont provoqué une réaction des États-Unis. Si Batista avait été "un fils de pute, mais notre fils de pute", le nouveau gouvernement cubain n'était pas très docile et la CIAa immédiatement entamé une escalade d'attaques, de bombardements, de tentatives d'invasion, d'attentats, de boycotts, etc. qui a facilité le rapprochement avec l'URSS. Le village cubain d'Astérix n'avait pas d'autre issue à l'époque. Ainsi, en 1961, Castro s'exprime ouvertement en tant que marxiste-léniniste, inaugurant une confrontation à tous les niveaux avec le géant du monde occidental.

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Ce castrisme anti-occidental a duré jusqu'à aujourd'hui, où il semble que le peuple cubain en ait assez. Mais je crains qu'ils en aient assez depuis des décennies. Il s'agit certainement d'une situation très difficile : les Cubains, comme tous les habitants de la planète, veulent vivre en paix et en bénéficiant d'un certain degré de bien-être. Il semblerait que ce bien-être proviendrait du côté américain. Mais en quoi consisterait ce bien-être ? Car dans les pays qui les entourent, comme Haïti, avec le revenu par habitant le plus pauvre des Amériques et 80% de la population vivant sous le seuil de pauvreté, ou la Jamaïque, avec une dictature cachée de quelques familles qui contrôlent l'économie... le système économique est capitaliste et l'intégrité des gouvernements y est plus que douteuse.

En fin de compte, tout est affaire de géopolitique : la chute du régime cubain pourrait bien se décider dans des bureaux éloignés de La Havane, que ce soit à Washington, Pékin ou Moscou. Il s'agit d'un grand jeu sur l'échiquier mondial et Cuba n'est qu'une pièce de plus. Que la balance penche d'un côté ou de l'autre, c'est le peuple cubain qui paiera la facture : blocus, faim et résistance ou colonisation, capitalisme sauvage assorti d'idéologies post-modernes...

Le principal crime du régime communiste cubain, outre le maintien d'une idéologie historiquement ratée, est de ne pas avoir les dimensions chinoises et de n'avoir jamais pu garantir à son peuple la pleine souveraineté et le développement de son bien-être, de ses plans et de ses objectifs.

Jordi Garriga
Technicien industriel spécialisé dans la gestion des CNC. Collaborateur de plusieurs médias espagnols et étrangers en tant qu'auteur, traducteur et organisateur. Essayiste, il a publié plusieurs ouvrages sur des sujets historiques, politiques et philosophiques. Il a été un militant et un cadre politique des Juntas Españolas et du Mouvement social républicain.

jeudi, 28 mai 2020

Machtprobe in der Karibik: Eskaliert der Streit um iranische Öllieferungen an Venezuela?

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Torsten Groß:

Machtprobe in der Karibik: Eskaliert der Streit um iranische Öllieferungen an Venezuela?

Ex: https://kopp-report.de

Während die Corona-Pandemie weiterhin die Schlagzeilen der Medien beherrscht, zieht in der Karibik weitgehend unbemerkt von der Öffentlichkeit eine Krise herauf, die einen gefährlichen internationalen Konflikt heraufbeschwören könnte. Seit Ende April befinden sich fünf iranische Tankschiffe, die 1,5 Millionen Barrel Benzin geladen haben sollen, auf dem Weg nach Venezuela. Sie werden dort voraussichtlich Ende Mai/Anfang Juni eintreffen. Besonders pikant: Die USA haben sowohl gegen den Iran als auch gegen Venezuela umfangreiche Wirtschaftssanktionen verhängt.

Während sich der Boykott im Falle des Iran gegen das Atomprogramm des Landes richtet, soll der wirtschaftliche Druck auf Venezuela zum Sturz des sozialistischen Regimes von Staatspräsident Nicolás Maduro beitragen, dem überdies vorgeworfen wird, den Rauschgiftschmuggel in die Vereinigten Staaten zu fördern. An seine Stelle soll bis zu Neuwahlen eine Übergangsregierung unter Parlamentspräsident Juan Guaidó treten, der sich im Januar 2019 selbst zum Interimspräsidenten Venezuelas erklärte und in dieser Funktion von 54 Staaten anerkannt wird, darunter auch Deutschland und die Europäische Union.

Wegen Misswirtschaft, Korruption und der US-Sanktionen befindet sich Venezuela in einer schweren Wirtschaftskrise. Die Corona-Pandemie hat die Lage in dem südamerikanischen Land noch verschärft.

Obwohl Venezuela mit geschätzten 48 Milliarden Tonnen über die größten Erdölreserven der Welt verfügt, herrscht dort eine gravierende Benzinknappheit. Die Ernte verrottet auf den Feldern, weil es zu wenig Kraftstoff für Landmaschinen und Lastwagen gibt. Der Grund für diesen Mangel sind fehlende Raffineriekapazitäten, um das reichlich vorhandene Öl zu verarbeiten. Venezuela ist deshalb dringend auf Treibstofflieferungen aus dem Ausland angewiesen, die aber wegen des harten US-Embargos nicht ins Land gelangen. Deshalb hilft nun das Mullah-Regime in Teheran aus, das mit der sozialistischen Regierung in Caracas bereits seit 20 Jahren freundschaftliche Beziehungen unterhält.

Washington hat den Iran vor der Lieferung an Venezuela, die neben Benzin auch diverse Chemikalien und technische Ausrüstung umfasst, eindringlich gewarnt und Marineeinheiten in der Region zusammengezogen, die zum Einsatz kommen könnten, um die iranischen Tanker aufzuhalten. Die venezolanische Regierung hat ihrerseits Kriegsschiffe und Kampfflugzeuge zum Schutz der Tanker entsandt. Sie sollen die Schiffe nach Erreichen der ausschließlichen Wirtschaftszone Venezuelas eskortieren, die sich über ein Seegebiet von 200 Meilen vor der Küste erstreckt. Der erste Tanker, die »Fortune«, hat die venezolanischen Hoheitsgewässer vor zwei Tagen erreicht, was vom sozialistischen Maduro-Regime propagandistisch als Erfolg gefeiert wird. Die anderen Transporter sollen in den nächsten Tagen folgen. Bislang hat die US-Marine nicht eingegriffen, um das Embargo militärisch durchzusetzen. Bei dieser Zurückhaltung muss es nicht bleiben.

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Die Szenerie erinnert ein Stück weit an die Kuba-Krise des Jahres 1962. Damals war es US-Präsident John F. Kennedy, der eine Seeblockade gegen Kuba verhängte, um weitere Waffenlieferungen aus der UdSSR zu unterbinden und den Abzug atomar bestückter sowjetischer Mittelstreckenraketen zu erzwingen, die kurz zuvor auf der karibischen Zuckerinsel stationiert worden waren und das amerikanische Festland bedrohten. Moskau beugte sich damals dem Druck Washingtons und ließ die Frachter kurz vor Erreichen des Sperrgebiets abdrehen. Eine militärische Konfrontation der Supermächte, die wahrscheinlich zu einem nuklear geführten Weltkrieg geführt hätte, konnten so mit viel Glück in letzter Sekunde verhindert werden. Ob es auch diesmal gelingt, einen bewaffneten Konflikt zu vermeiden, in den Russland und China als Verbündete Venezuelas und des Iran hineingezogen werden könnten, ist offen.

In einer offiziellen Dringlichkeitsmitteilung an die Vereinten Nationen beklagt die Regierung Maduro die als »illegal« bezeichnete »Drohung des bevorstehenden Einsatzes militärischer Gewalt durch die Vereinigten Staaten.« Zeitgleich warnte Irans Staatspräsident Hassan Rouhani Washington davor, die Benzinlieferung an Venezuela zu behindern. »Falls die Amerikaner unseren Öltankern in der Karibik Probleme bereiten sollten, dann werden auch wir ihnen Probleme bereiten«, so Rouhani. Das Mullah-Regime in Teheran könnte als Reaktion auf militärische Maßnahmen der US-Marine gegen die Treibstofflieferungen an Venezuela amerikanische Stützpunkte im Nahen und Mittleren Osten attackieren bzw. die Tankschifffahrt im Persischen Golf etwa durch die Sperrung der Straße von Hormus unterbrechen, einer Meerenge von nur 55 Kilometern Breite, durch die etwa 40 Prozent des weltweiten Ölbedarfs transportiert werden. Eine Blockade dieses Nadelöhrs würde die westlichen Industriestaaten empfindlich treffen und die coronabedingte Wirtschaftskrise erheblich verschärfen.

US-Präsident Donald Trump ist in einer schwierigen Situation: Würde er die Marine anweisen, die iranischen Tanker auf ihrem Weg nach Venezuela zu stoppen, um die von den Vereinigten Staaten einseitig verhängten Sanktionen gegen die Maduro-Regierung durchzusetzen, dürfte das zu militärischen Racheakten des Iran führen, was den Konflikt eskalierte und im Extremfall zu einem größeren Krieg unter Beteiligung weiterer Mächte ausarten könnte. Einen solchen Konflikt aber kann sich Trump im Präsidentschaftswahljahr 2020 kaum leisten, zumal auch die Vereinigten Staaten durch die Corona-Pandemie wirtschaftlich geschwächt sind. Lässt es Washington aber zu, dass die iranischen Schiffe Venezuela erreichen und ihre Fracht löschen, bedeutete das einen Gesichtsverlust für Amerika. Die politische und militärische Autorität der Supermacht USA wäre in Frage gestellt. Auch das kann sich Trump nicht leisten, weder in den Augen der Weltöffentlichkeit noch der eigenen Wählerschaft.

Beobachter mutmaßen, dass die Vereinigten Staaten alternative Wege beschreiten könnten, um den Iran für seine Unterstützung Venezuelas abzustrafen. Medienberichten zufolge ist der iranische Hafen, aus dem die Tanker in Richtung Südamerika ausgelaufen sind, kürzlich durch einen Hackerangriff lahmgelegt worden. Hinter dieser Attacke soll das mit den USA verbündete Israel stecken. Weitere subversive Aktionen gegen den Iran könnten folgen. Eine militärische Option ist damit aber nicht vom Tisch, selbst wenn die US-Marine die fünf iranischen Schiffe passieren lassen sollte. Denn die importierten Treibstoffvorräte werden Experten zufolge nur zwei bis drei Wochen reichen, um den Bedarf Venezuelas zu decken. Nachschub dürfte also schon bald vonnöten sein.

51ww7rK3EyL.jpgSollte der Iran eine weitere Tanker-Flottille auf die Reise nach Südamerika schicken, könnten die Vereinigten Staaten ihre bisherige Zurückhaltung aufgeben und die Schiffe mit militärischer Gewalt an der Weiterfahrt hindern.

Eine bewaffnete Eskalation des Streits um die iranischen Lieferungen an Venezuela würde eine gefährliche internationale Krise heraufbeschwören und die ohnehin angespannte geopolitische Lage weiter verschärfen – und das mitten in der Corona-Pandemie.

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samedi, 16 septembre 2017

Les leçons d’Irma

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Les leçons d’Irma

par Laurent Ozon

Ex: https://www.breizh-info.com

Les populations touchées par l’Ouragan Irma ont été secouées par des crises particulièrement révélatrices : anarchie, pillages, violences inter-ethniques et intersociales, désespoir viral sur les réseaux sociaux, peurs contagieuses, critique de l’absence de moyens de secours et d’assistance des institutions.

Ces effets contrastent avec ce qui s’est passé au Japon par exemple. Un pays dont la population très homogène a pourtant été touchée par des tsunami, des tremblements de terre et une catastrophe nucléaire ces dernières années. Une population qui est pourtant restée solidaire, travailleuse et pudique sur ces souffrances, sans pour autant renoncer à exercer une pression réelle sur l’Etat afin qu’il fasse le bilan et tire les conséquences de ses inconséquences. Alors pourquoi ces différences ?

On pourrait évoquer de nombreux facteurs mais la récurrence des actes de pillages et de violences en Louisiane durant l’ouragan Katrina qui avait entrainé l’intervention de l’armée, comme ceux d’Haïti ou de Saint-martin ne laissent pas de doutes sur leurs causes réelles.

Les catastrophes révèlent en effet l’état du lien social et la nature réelle des solidarités. Ces évènements fabriquent de véritables épidémies de stress qui soudent, délitent et recomposent les communautés humaines sur des bases organiques. Les êtres humains se regroupent et s’organisent sur des bases d’intérêts perçus, d’affinités identitaires et les liens artificiels se disloquent.

Lorsque dans ces moments, l’armée ou la police perdent leurs moyens, on mesure la sincérité des liens générés par le vivre-tous-ensemble. Et le constat est simple et évident : Les pillages et violences qui suivent les catastrophes et le recul de l’Etat dans les sociétés multi-ethniques démontrent que la peur de la police est leur seul ciment. Raphaël Enthoven nous le rappelait récemment sur Europe 1, « c’est la peur et non l’amour qui fonde le vivre-ensemble « . Raphael Enthoven confond seulement le vivre-ensemble avec  le vivre-tous-ensemble qui semble devoir continuer à être le programme commun de toutes les formations politiques, des Insoumis ou Front National. Pourtant, ce que nous dit Irma est simple: Le « contrat social » ne peut suffire à faire tenir ensemble des peuples sans un État policier et un contrôle serré des citoyens. Lorsque l’État s’affaiblit, la société révèle sa véritable nature. Nous en avons eu, une fois de plus, l’évidente démonstration.

On peut le regretter mais c’est ainsi. Le destin des sociétés multi-ethniques confrontées aux aléas inévitables de l’histoire et à leurs passions centrifuges, est de devenir des sociétés coercitives, liberticides et étatistes et ce faisant, de justifier la désolidarisation des peuples qui les composent et veulent finalement s’en affranchir lorsque l’Etat engage sa spirale descendante.

Les catastrophes, qu’elles soient sociales, sanitaires, économiques ou naturelles accélèrent l’histoire des hommes. Les besoins de sécurité, de liberté et de bien-être des peuples imposent toujours des recompositions. Celles-ci disloquent les constructions artificielles soudés par l’idéologie, le contrôle et la force et recomposent des communautés génératrices de sécurité, de liens, et finalement de nouvelles institutions.

Irma nous parle de notre futur. L’hiver arrive.

Laurent Ozon.

Crédit photo : wikipedia (cc)
[cc] Breizh-info.com, 2017, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

dimanche, 19 juin 2016

La Alianza del Pacífico y la Doctrina Monroe



Ex: http://www.katehon.com

La importancia de la Alianza del Pacífico fue destacada por el analista y economista Jorge González Izquierdo, quien dijo a la AFP que este bloque en lo político “es un contrapeso al grupo que quiso formar el presidente Hugo Chávez de Venezuela”, en alusión a la Alianza Bolivariana para las Américas (ALBA), integrada por Venezuela, Cuba, Bolivia, Nicaragua, Dominica, Ecuador, San Vicente y Las Granadinas y Antigua y Barbuda. Así, tras una fachada neoliberal, se escondería un refinado proyecto de ingeniería geopolítica cuya finalidad última sería dinamitar el proyecto político-integracionista representado por la UNASUR e intensificar la política de aislamiento de los Gobiernos progresista-populista de la región, en especial de Venezuela tras quedar huérfana del alma mater de la Revolución Bolivariana (Chávez) así como finiquitar el proyecto integrador económico del MERCOSUR, proceso de integración económico creado en 1991 tras la firma del Tratado de Asunción entre Argentina, Brasil, Paraguay, Uruguay al que posteriormente se habría incorporado Venezuela como Estado parte, quedando Bolivia, Colombia, Perú, Ecuador, Chile, Surinam y Guyana como “Estados asociados”.

Dicha estrategia fagocitadora tendría como objetivos a medio plazo aglutinar el Arco del Pacífico para integrar además a Costa Rica, Ecuador, El Salvador, Guatemala, Honduras, Nicaragua y Panamá e incorporar por último al Mercosur (Brasil, Argentina, Paraguay y Uruguay) , siguiendo la teoría kentiana del “palo y la zanahoria “ expuesta por Sherman Kent en su libro “Inteligencia Estratégica para la Política Mundial Norteamericana” (1949). En dicho libro, Kent afirma que “la guerra no siempre es convencional: en efecto, una gran parte de la guerra, de las remotas y las más próximas, ha sido siempre realizada con armas no convencionales: [...] armas [...] políticas y económicas. La clase de guerra en que se emplean [...] (son la) guerra política y la guerra económica.” Los fines de estos tipos de guerra fueron descritos por este autor de la siguiente manera: “en estas guerras no convencionales se trata de hacer dos cosas: debilitar la voluntad y la capacidad de resistencia del enemigo y fortalecer la propia voluntad y capacidad para vencer” y más adelante añade que los instrumentos de la guerra económica “consisten en la zanahoria y el garrote”: “el bloqueo, la congelación de fondos, el ‘boicot’, el embargo y la lista negra por un lado; los subsidios, los empréstitos, los tratados bilaterales, el trueque y los convenios comerciales por otro”.

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Brzezinski, México y Cuba

En el discurso de Obama ante el pleno de la VI Cumbre de las Américas celebrado en Cartagena (Colombia) en el 2012, recordó que la Carta Democrática Interamericana declara “que los pueblos de América Latina tienen derecho a la democracia y sus gobiernos tienen la obligación de promoverla y defenderla, por lo que intervendremos cuando sean negados los derechos universales o cuando la independencia de la justicia o la prensa esté amenazada”, advertencia extrapolable a Ecuador y Venezuela.

Por otra parte, la revista Foreign Policy, ( edición de enero-febrero, 2012), publicó un análisis de Brzezinski titulado “After America” (”Después de América”), donde analiza la tesis de la decadencia de los EEUU debido a la irrupción en la escena global de nuevos actores geopolíticos (China y Rusia) y de sus posibles efectos colaterales en las relaciones internacionales. Respecto a México, Brzezinski afirma que "el empeoramiento de las relaciones entre una América (EEUU) en declinación y un México con problemas internos podría alcanzar niveles de escenarios amenazantes". Así, debido al “caos constructivo” exportado por EEUU y plasmado en la guerra contra los cárteles del narco iniciada en el 2.006, México sería un Estado fallido del que sería paradigma la ciudad de Juárez, (la ciudad más insegura del mundo con una cifra de muertes violentas superior al total de Afganistán en el 2009), por lo que para evitar el previsible auge de movimientos revolucionarios antiestadounidenses se procederá a la intensificación de la inestabilidad interna de México hasta completar su total balcanización y sumisión a los dictados de EEUU.

En cuanto a Cuba, las medidas cosméticas tomadas por la Administración Obama (relajación de las comunicaciones y el aumento del envío de remesas a la isla así como el inicio de una ronda de conversaciones sobre temas de inmigración), dejan intacto al bloqueo y no cambian sustancialmente la política de Washington aunque reflejan el consenso de amplios sectores del pueblo norteamericano a favor de un cambio de política hacia la Isla auspiciado por la decisión del régimen cubano de terminar con el paternalismo estatal y permitir la libre iniciativa y el trabajo por cuenta propia. Sin embargo, la renovación automática por parte de EEUU por un año más del embargo comercial a la isla podría suponer para Cuba pérdidas estimadas en cerca de 50.000 millones de $ , no siendo descartable la firma de un nuevo tratado de colaboración militar con Rusia que incluiría la instalación de una base de Radares en la abandonada base militar de Lourdes para escuchar cómodamente los susurros de Washington y la instalación de bases dotadas con misiles Iskander, pudiendo reeditarse la Crisis de los Misiles (octubre 1962).

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¿Hacia el final de Petrocaribe?

Petrocaribe fue creado en 2005 por iniciativa de Venezuela con el objetivo de suministrar combustibles a los países miembros en condiciones ventajosas de pago, como créditos blandos y bajas tasas de interés y estaría integrado por 18 países (incluidos Honduras, Guatemala, Cuba, Nicaragua, República Dominicana, Haití, Belice y una decena de islas del Caribe) y según las autoridades venezolanas, el país exporta 100.000 barriles diarios a los países del bloque que generaban una factura de 4.000 millones de dólares, de la cual una parte se paga en "efectivo" y el resto estaría subsidiado. La nueva estrategia de EEUU sería estrechar lazos comerciales y militares con los países de Petrocaribe ante el peligro de contagio mimético de los ideales revolucionarios chavistas al depender en exclusiva de la venezolana Petrocaribe para su abastecimiento energético, empezando por el presidente dominicano Danilo Medina. Así, según la agencia EFE, el secretario de Estado de Estados Unidos, John Kerry, en una conferencia sobre energía y cambio climático en el centro de estudios Atlantic Council de Washington afirmó que “si Petrocaribe llegara a caer debido a los acontecimientos en Venezuela, podríamos acabar con una grave crisis humanitaria en nuestra región". Asimismo, el pasado enero, el Gobierno estadounidense celebró una Cumbre de Seguridad Energética en el Caribe en la que instó a los países de la región a diversificar sus fuentes de energía, confiar más en las inversiones privadas y reducir así su dependencia de Petrocaribe. Por otra parte, China habría asumido el reto de construir el Gran Canal Interoceánico en Nicaragua para sortear el paso del estrecho de Malaca, (dicho estrecho es vital para China al ser la ruta principal para abastecerse de petróleo pero se habría convertido “de facto” en una vía marítima saturada y afectada por ataques de piratas), por lo EEUU procederá a desestabilizar el gobierno de Daniel Ortega dentro de su estrategia geopolítica global de secar las fuentes energéticas chinas.

Venezuela como víctima colateral de la Guerra Fría EEUU-Rusia

En Venezuela, asistimos a una imposible cohabitación política y a una división casi simétrica de la sociedad venezolana que será aprovechado por EEUU para implantar “el caos constructivo de Brzezinski” mediante una sistemática e intensa campaña desestabilizadora que incluirá el desabastecimiento selectivos de artículos de primera necesidad, la amplificación en los medios de la creciente inseguridad ciudadana y la posterior petición al Ejército para que se erija en “salvador de la Patria”, plan diseñado por la CIA y que contando con la inestimable ayuda logística de Colombia (convertida en el portaaviones continental de EEUU), podría llegar a finiquitar el régimen post-chavista. Así, el acuerdo chino-venezolano por el que la empresa petro-química estatal china Sinopec invertirá 14.000 millones de dólares para lograr una producción diaria de petróleo en 200.000 barriles diarios de crudo en la Faja Petrolífera del Orinoco, (considerado el yacimiento petrolero más abundante del mundo), sería un misil en la línea de flotación de la geopolítica global de EEUU (cuyo objetivo inequívoco sería secar las fuentes energéticas de China), por lo que no sería descartable un intento de golpe de mano inmediato de la CIA contra Maduro.

Brasil y Argentina, los nuevos gendarmes neoliberales de Sudamérica

Brasil forma parte de los llamados países BRICS (Brasil, Rusia, India, China y Sudáfrica) y aunque se descarta que dichos países forman una alianza política como la UE o la Asociación de Naciones del Sureste Asiático (ASEAN), dichos países tienen el potencial de formar un bloque económico con un estatus mayor que del actual G-8 (se estima que en el horizonte del 2050 tendrán más del 40% de la población mundial y un PIB combinado de 34.951 Billones de $) y el objetivo inequívoco de Putin sería neutralizar la expansión de EEUU en el cono sur americano y evitar la posible asunción por Brasil del papel de "gendarme de los neoliberales" en Sudamérica, pues Brasil juega un rol fundamental en el nuevo tablero geopolítico diseñado por EEUU para América Latina ya que le considera como un potencial aliado en la escena global al que podría apoyar para su ingreso en el Consejo de Seguridad de la ONU como miembro permanente, con el consiguiente aumento del peso específico de Brasil en la Geopolítica Mundial.

Recordar que la decisión de la presidenta brasileña Dilma Rousseff de posponer su visita de Estado a Washington (decisión avalada por los principales asesores de Rousseff, entre ellos su antecesor y mentor Lula da Silva), entrañó el riesgo de una peligrosa confrontación entre las dos grandes potencias del continente americano, pues según Lula “los americanos no soportan el hecho de que Brasil se haya convertido en un actor global y en el fondo, lo máximo que ellos aceptan es que Brasilia sea subalterno, como ya lo fue”. Así, Rousseff tras afirmar que "el espionaje ilegal representa una violación de soberanía incompatible con la convivencia democrática entre países amigos", exigió a Estados Unidos explicaciones convincentes de las razones de la Agencia de Seguridad Nacional (NSA) para presuntamente violar las redes de computadoras de la petrolera estatal Petrobras y tras su enérgico discurso en la apertura de la 68 Asamblea General de las Naciones Unidas (ONU), se habría granjeado la enemistad de la Administración Obama que procederá a la implementación del "caos constructivo" en Brasil para desestabilizar su mandato presidencial (impeachement).

Respecto a Argentina, el Gobierno norteamericano felicitó efusivamente a CFK por su victoria electoral a través del portavoz para los asuntos de América Latina de EEUU, William Ostick quien transmitió la voluntad de la administración de Obama de "trabajar productivamente" con el gobierno argentino tras los últimos desencuentros entre ambas administraciones. No obstante, en el encuentro privado que mantuvieron en Cannes CFK y Obama en el marco del G-20, la mandataria argentina no habría sido sensible a las tesis de Obama y no habría aceptado la reanudación de ejercicios militares conjuntos con EE.UU en territorio argentino coordinados por EEUU,( pues de facto habría significado la ruptura de la nueva doctrina militar diseñada para la región por los gobiernos que suscribieron la UNASUR, cuyo primer Secretario General fue precisamente Néstor Kirchner) por lo que CFK se habría convertido en un elemento incómodo para la estrategia fagocitadora de EEUU. Así, tras la victoria de Macri, asistiremos al ingreso de Argentina en la Alianza del Pacífico, quedando tan sólo Venezuela, Ecuador, Nicaragua, Bolivia y Brasil como países díscolos a las tesis de una EEUU que procederá a implementar la política del Big Stick o “Gran Garrote”, (cuya autoría cabe atribuir al presidente de Estados Unidos Theodoro Roosevelt), sistema que desde principios del siglo XX ha regido la política hegemónica de Estados Unidos sobre América Latina, siguiendo la Doctrina Monroe ,“América para los Americanos”. Estaríamos pues en vísperas de la irrupción en el escenario geopolítico de América Latina de una nueva ola desestabilizadora cuyos primeros bocetos ya están perfilados y que terminará de dibujarse en esta década) y que tendrán a Honduras y Paraguay como paradigmas de los llamados “golpes virtuales o postmodernos “que protagonizará EEUU en esta década en el nuevo escenario panamericano, con lo que el concepto de Patria Grande expuesto por Manuel Ugarte en su libro homónimo de 1922 quedará como utopía inalcanzable.

jeudi, 29 octobre 2015

Cuba libéré ou Cuba enchaîné demain à l'argent?

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Cuba libéré ou Cuba enchaîné demain à l'argent?
Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr

Nous n'en aurons jamais fini avec la liberté et la confusion du libéralisme philosophique, du libéralisme politique et du libéralisme économique et nous ne saurions le trancher si facilement. L'économiste américain Milton Friedman soulignait que, dans une société, les arrangements économiques jouaient un double rôle dans la promotion de la liberté politique parce que premièrement, les libertés économiques sont une composante essentielle des libertés individuelles et que par là-même, elles devraient être une fin en soi du politique et que deuxièmement, les libertés économiques sont aussi le moyen indispensable pour parvenir au libre-arbitre. Ainsi alors que pour beaucoup, les chemins de la liberté économique et de la liberté politique divergent et ne sont pas fondamentalement les mêmes, nous parlons d'une seule et même liberté. Choisir de produire sans coercition et sans aucune entrave, choisir de travailler et de financer sans règle, c'est effectivement une position foncièrement différente de la décision sur laquelle s'appuie l'Etat dans son programme politique autoritaire pour prélever l'impôt et les taxes. Nous nous retrouvons dans la pince de la « global-invasion ».


Cuba , le nouvel eldorado ?


Prenons Cuba. Cuba se libéralise mais Cuba n'est pas libéré. Le sera-t-il d'ailleurs un jour lorsqu'il sera totalement devenu capitaliste c'est-à-dire « libéral » au sens économique du terme ? La griffe française de luxe Chanel vient d'annoncer qu'elle présentera sa collection « croisière » du printemps, le 3 mai prochain, pour la première fois en Amérique Latine et pas n'importe où, puisque Chanel défilera à Cuba, l'île communiste qui vient de normaliser ses relations avec les Etats-Unis. Chanel va donc faire défiler à la Havane des filles vêtues de robes légères de luxe et autres tweeds ou maillots de bain à plusieurs milliers d'euros à Cuba, là où sur le Malecon, on se prostitue gayment pour finir les fins de mois de ! Une première pour la maison de luxe parisienne, qui n'avait même jamais organisé de show en Amérique latine et un choix plutôt étonnant sachant que la Maison de la rue Cambon ne possède pas de boutique à Cuba. C'est que la levée de l'embargo américain sur Cuba cet été, et le réchauffement des relations d'affaires avec le « bloc capitaliste », fait depuis quelque temps la joie des entreprises, en particulier françaises . Des fleurons hexagonaux des biotechnologies comme les alcools français profitent déjà de l'ouverture de Cuba aux échanges internationaux, un Cuba devenu en quelques mois le nouvel eldorado du business. 


Depuis cinq décennies, la perle des Caraïbes est sous l'emprise de la dictature communiste qui a plongé le peuple cubain dans un ostracisme international devenu avec le temps de plus en plus anachronique. Cuba, une île paradisiaque où deux frères « blancs » dans un pays nègre ou de métis, les frères Castro décident pratiquement de tous les aspects de la vie sur l'île et où la seule contestation possible s'appelle  « dissidence » puisque toute critique ouverte du régime y demeure interdite. Malgré cela, l'administration du président Barack Obama a récemment décidé de reprendre des relations diplomatiques avec Cuba, avec la volonté avouée de se réconcilier avec les latinos qui sont d'un poids électoral non négligeable pour les élections présidentielles américaines. Obama rêve aussi de laisser derrière lui avant de quitter la Maison Blanche les années d'embargo économique de Cuba comme l'image sépia d'un vieux cauchemar ridicule. La décision est historique pour une administration Obama quelque peu affaiblie actuellement par les problèmes afghans (le bombardement de l'hôpital de Médecins sans frontières) et l'offensive russe en Syrie. Mais de quelle libéralisation cubaine parle-t-on puisque la libéralisation économique de Cuba ne semble modifier en rien la nature du régime cubain ? Pire, le vieux Fidel, El lider maximo semble même en tirer les marrons du feu. C'est en tout cas ce qu'on entend beaucoup en ce moment dans les milieux des exilés de Miami même si Danilo Maldonado, le dernier prisonnier de conscience cubain a été libéré ce mardi 20 octobre.


L'échec des politiques d'embargo 

En fait, l'assouplissement des conditions économiques à Cuba ne sera pas suffisant pour mobiliser l'île vers la démocratie réelle. La libéralisation économique ne garantit pas la liberté politique. Il nous faut donc cocher négativement Friedman et tirer d'ailleurs les leçons du modèle chinois de l'« économie socialiste de marché » et de l'oxymore du « communisme libéral ». En tout cas, Cuba confirme une autre loi politique, l'échec manifeste des politiques d'embargo. L'embargo rend en réalité plus fort celui que l'on veut affaiblir. Pour avoir prétendument affaibli matériellement le gouvernement cubain depuis le milieu du siècle dernier, Cuba est toujours là. Certes, l'embargo américain a sapé durant des décennies l'économie des familles cubaines, les a maintenues dans une pauvreté scandaleuse mais l'embargo a aussi fourni à Castro et au régime cubain le moyen de se maintenir en justifiant ses piètres performances économiques en tant que gouvernant par l'affermissement de son patriotisme, la défense de la grande cause de l'unité nationale et de la lutte héroïque contre l'«ennemi extérieur». Il est curieux que les Etats-Unis n'ait tiré aucune leçon de Cuba reproduisant ainsi les mêmes erreurs mais à une toute autre échelle aujourd'hui avec la Russie de Vladimir Poutine.

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Ainsi, timidement, certaines réformes amènent Cuba à une plus grande liberté dans le domaine économique. La téléphonie mobile presque inexistante jusqu'à récemment aurait déjà dépassé trois millions d'utilisateurs. Les marchés de l'automobile et de l'immobilier sont devenus plus ouverts et en 2015, plus de 3000 restaurants sont passés en gestion privée. L'espoir demeure que ces changements en matière économique permettent rapidement une prise de conscience des citoyens cubains vers l'obtention de plus de droits civils, et éventuellement une demande de réforme et de transformation politique. Mais en réalité les Américains le veulent-ils vraiment ? N'est-il pas préférable en effet de commercer à La Havane avec des Cubains blancs et sans parole politique ?


Paradoxalement, les assouplissements des règles de l'économie cubaine offrent un répit inattendu à la dictature de Castro qui en arrive même à légitimer son pouvoir par un slogan gauchiste pour ne pas dire bolchévique dans le genre « la liberté dans l'ordre », en quelque sorte la règle et même l'étalon du pouvoir capitaliste. Or, après plus d'un demi-siècle de régime communiste et toutes les tentatives extérieures, comme celles des exilés de Miami, d'étouffer sans succès l'administration cubaine, il faudrait « hacker », pirater Cuba, redoubler d'astuces pour permettre aux jeunes cubains de se donner les moyens d'échanger des idées, d'organiser et de progresser dans la voie d'un renversement politique du régime qui maintiendrait comme priorité la défense de leur identité. Cuba est l'un des derniers territoires de la planète non connecté, l'internet y est extrêmement limité et surtout pas libre à tel point que l'île est surnommée « l'île des déconnectés ». L'autonomie cubaine ne peut pas être qu'économique. Elle exige le politique, la représentativité populaire mais elle réclame aussi l'Etat et non sa suppression afin de contrer le rêve capitaliste d'en faire un gigantesque paquebot de croisière terrestre.  En réalité, l'Etat préserve les libertés, protège les individus contre ceux, les prédateurs, entrepreneurs et financiers, tous les requins du mercantilisme qui souhaitent contraindre les gouvernements au libéralisme économique sans libéralisme philosophique ou politique. La réflexion sur le cas de Cuba et sur beaucoup d'autres, comme la Chine communiste ou même l'assassinat de John F. Kennedy  nous pose ainsi en filigrane une autre question, celle de l'« Etat profond » de Peter Dale Scott, des responsabilités de la finance dans la dilution des Etats mondiaux et de la régulation juridique nécessaire de la mondialisation, l'anarchie libertarienne dans la « global-invasion ». Elle pose la question critique du néo-constitutionnalisme contemporain, de la dilution du droit, de l'extinction du droit dans l'économisme. Le libéralisme économique est ainsi enchaîné à des prémisses telles qu'elles présentent finalement Milton Friedman comme un naïf ou plutôt comme l'idiot utile du système qui ne saurait du coup être capable de reconsidérer métapolitiquement la liberté. Autrement dit et après tout, la vraie mesure de l'avancement politique de nos peuples sera non pas le grand remplacement mais le grand renversement à la manière stylée de la grande révolution cubaine idéalisée par le romantisme révolutionnaire du guérillero et de la lutte armée mais sans la violence des autocrates du prolétariat.


A noter un jeu de société très « cubain » pour petits et grands.

vendredi, 15 mai 2015

Cuba, quo vadis ?

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Cuba, quo vadis ?
 
Les temps passent, les idéologies trépassent, les peuples persistent.
 
Professeur de Lettres
Ex: http://bvoltaire.fr
 

Les temps passent, les idéologies trépassent, les peuples persistent. Souvenons-nous : pour De Gaulle, il n’existait pas les « soviétiques », mais les « Russes ». De même n’était-il pas question de « nazis », mais d’ « Allemands ». Aussi, dans le fond, à l’échelle de la plus ou moins longue Histoire, ce n’est pas tant au régime castriste que les Américains du Nord eurent quelques démêlés, qu’au peuple cubain. Et le Vatican lui-même, tout État ecclésiastique qu’il soit, n’en est pas moins un État, avec sa diplomatie. Il a eu un rôle important dans l’ « ouverture » du régime castriste, depuis Jean-Paul II, qui se rendit sur l’île en 1998, jusqu’à maintenant, où l’Église a servi d’intermédiaire entre les Cubains et l’administration d’Obama. Ainsi apprend-on que le pape François a reçu Raoul Castro, le frère de Fidel. Faut-il s’en étonner ?

Le Grand Frère soviétique défaillant, aucune manne pétrolière ne venant irriguer les finances, quel avenir le régime, exsangue, poussiéreux, cruellement vieilli, comme son « Lider maximo », a-t-il désormais, quand la vitrine yankee montre, par le truchement des médias modernes, les miroitements dorés d’une société de surabondance ?

Le sort en est jeté : l’utopie communiste sera troquée, et la bonne vieille nature humaine reprendra ses droits, avec le principe de réalité. Les Cubains auront donc droit, comme un juste retour de Fulgencio Batista, à la cataracte touristique bas de gamme, à l’argent facile, l’alcool à gogo, la drogue et son trafic, les prostituées pour toutes les bourses, la corruption universelle, et, bien sûr, les droits de l’Homme.

Les réactions nationalistes, telles que celles de Perón, des sandinistes, d’Hugo Chavez, etc., prenaient les couleurs que leur offraient les circonstances. Castro fut, du reste, d’abord nationaliste, proche des milieux de droite, avant de basculer dans le marxisme, sous l’influence du Che. Que la démocratie n’ait pas eu droit de cité sur l’île socialiste, ne serait-ce pas, somme toute, une question spécieuse ? Car enfin, si des emprisonnements et des exécutions eurent lieu, selon les nécessités des rapports de force entre responsables du parti, militaires et politiques, ou parce qu’on empêchait les pro-Américains de sévir, n’est-ce pas une question biaisée ?

Du reste, il n’y eut pas de Goulag à Cuba, du moins, rien à voir avec l’infâme camp de concentration de Guantánamo, que les Américains ont installé au bout de l’île. Et, contrairement à l’abject Pinochet, le régime castriste avait le soutient du peuple, à qui il offrit éducation et service de santé efficace.

Cuba, qu’on le veuille ou non, a fait rêver les révolutionnaires, communistes ou nationalistes révolutionnaires. Cuba, c’est le songe lacédémonien en plein vingtième siècle, la tentation d’un républicanisme platoniciens à la mode latino. Mais demeure l’aspiration bolivarienne. Cuba a-t-elle encore la volonté d’y répondre ?

lundi, 11 mai 2015

The Cold War Against Cuba Changed us

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The Cold War Against Cuba Changed us

By

The Future of Freedom Foundation

Ex: http://www.lewrockwell.com

During the 1950s and 1960s, the CIA made multiple attempts to assassinate Cuba’s ruler, Fidel Castro. Let’s assume that the CIA had succeeded and that Castro had been shot dead on the streets of Havana.

It’s not difficult to imagine what U.S. national-security state officials would be saying today: “If we hadn’t assassinated Castro, the United States would have fallen to the communists and, today, Fidel and his brother would be running the IRS, Social Security, Medicare, public schooling, and other socialist programs owned and operated by the U.S. government.”

Soon after Castro took power on January 1, 1959, when President Eisenhower was still in office, and continually through the Kennedy administration, the CIA steadfastly maintained that a communist-ruled Cuba was a grave threat to U.S. “national security” — a communist dagger situated 90 miles away from American shores and pointed directly at the United States.

It was all a Cold War farce, one that served as one of the biggest protection rackets in history — one by which the national-security establishment was able to keep the American people in a constant, never-ending state of anxiety, fear, and depression, which assured ever-increasing budgets and power for what Ike called the “military-industrial complex” and what has ultimately become known as the “national-security establishment.”

CubaHavana50thAnniversaryPlayaGiron-19.jpgHow do we know it was all a farce? Because they didn’t succeed in assassinating Castro and yet the United States is still standing! Sure, we’ve got the same types of socialist and interventionist programs that Castro has in Cuba — income taxation, Social Security, Medicare, Medicaid, economic regulations, a Federal Reserve, etc. — but that’s not because Castro conquered the United States but rather because Americans love socialism and interventionism as much as Castro does.

What difference did it make to the American people that Cuba was ruled by a self-avowed communist? It didn’t make any difference at all. The plain truth is that under Castro, Cuba never initiated any acts of aggression toward the United States. Castro’s own national-security establishment never invaded the United States. It never tried to assassinate U.S. officials. It never initiated acts of terrorism inside the United States.

The only reason that U.S. officials ultimately decided to list Cuba as an official “sponsor of terrorism” was because of Castro’s support of insurgencies in other Latin American countries in which people were trying to oust U.S.-supported right-wing dictatorships, much like the brutal U.S.-supported Fulgencio Batista dictatorship that Castro succeeded in ousting from power in Cuba.

Throughout the Cold War and beyond, the CIA issued severe warnings about the danger that other Latin American countries would end up with communist regimes. It was all a farce too. It wouldn’t have made any difference to the United States if every other Latin American country went communist. That’s because there was never any possibility that Latin American countries were ever going to mount up their military forces and invade, conquer, and occupy the United States.

Consider all the Latin American countries that have gone leftist — including many of the ones that the CIA was so concerned with during the Cold War. Nicaragua, Bolivia, Venezuela, Brazil, Chile, and more. Do you see them mobilizing their armies to invade the United States? It’s a ridiculous notion. And it was a ridiculous notion throughout the Cold War.

That’s not to say, of course, that it’s beneficial for people to live under a socialist or communist regime. That’s where libertarians part company with leftists. Living in Cuba, Venezuela, or other socialist regime is pure misery from an economic standpoint and a civil-liberties standpoint. But the fact is that such regimes never had any interest (or financial means — they were too broke) to even think of invading, conquering, and occupying the United States.

What all too many Americans have still not confronted is what the adoption of the national-security apparatus did to our country — in the name of the anti-communist crusade.

In the post-9/11 era, Americans are now fully accustomed to assassination. Most everyone accepts the fact that the CIA assassinates people with regularity and with impunity and immunity. It’s become a normal part of America’s governmental structure, justified as part of the “war on terrorism,” a war, we are told, is certain to last longer than the Cold War. It’s just another great big protection racket, one designed to maintain the Pentagon, the CIA, the NSA, and the entire national-security apparatus in high cotton for the indefinite future.

The CIA has been an assassination machine practically since its inception. In its 1954 regime-change operation in Guatemala, for example, the CIA had a kill list of Guatemalan officials who were to be assassinated. There were the multiple assassination attempts against Castro. There were the plans to assassinate Rafael Trujillo, the ruler in the Dominican Republic. There was Operation Phoenix in Vietnam. There was the kidnapping-assassination of Gen. Rene Schneider of Chile. There were the assassinations of Americans Charles Horman and Frank Teruggi. There was the CIA’s partnership in Operation Condor, one of the biggest assassination rings in history, one that assassinated former Chilean official Orlando Letelier and his young assistant Ronni Moffitt on the streets of Washington, D.C. And as the mounting circumstantial evidence has inexorably disclosed, there was the assassination of President Kennedy, on grounds of “national security,” as I detail in my book Regime Change: The JFK Assassination.

At one time, CIA assassinations were kept secret or “covert.” That’s because most people recognized assassination for what it was — murder. Even President Lyndon Johnson, who wasn’t exactly the paragon of political virtue, called the CIA’s assassination program a “Murder Inc.”

And that’s precisely what assassination is– murder. What right, either moral or legal, did the U.S. government have to assassinate Fidel Castro or any other leftist ruler? From where did that authority come? It certainly didn’t come with the Constitution, which doesn’t authorize either a CIA, assassination, or regime-change operations. Under what moral, religious, legal, or constitutional authority did the U.S. national-security state murder people because of their political or economic philosophy?

Throughout the Cold War, Americans weren’t supposed to ask those types of questions. They were expected to defer to the national-security establishment. Conscience, reason, and independent thinking were submerged to the judgment of the national-security state. The citizen’s creed became: Assassination is normal and necessary. Our national-security state officials know what’s best. Trust them. Don’t ask questions. Secrecy must be maintained. “National security” is at stake.

 

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The grafting of a national-security apparatus onto America’s founding governmental system was the worst mistake in the history of the United States, for in the name of protecting “national security” from Fidel Castro and communism, it moved America in the direction of the socialist and totalitarian regimes it was opposing.

How ironic that we now live in a society that has adopted the same socialist and interventionist programs found in Cuba and that why we now live in a society in which the government wields the omnipotent power to torture and assassinate its own people and others. How ironic that modern-day Americans celebrate their socialism, interventionism, assassinations, torture, coups, invasions, regime-changes, and their entire welfare-warfare state as “freedom.”

Reprinted with permission from The Future of Freedom Foundation.

The Best of Jacob G. Hornberger

vendredi, 06 février 2015

US-Cuban Rapprochement

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US-Cuban Rapprochement: Remedy to the Growing Isolation of the US in Latin America?

Mahdi Darius NAZEMROAYA

Ex: http://www.strategic-culture.org

 

It is important to pay attention to the events in Latin America. Not only are the events there indicative of regional changes, but they are also indicative to events in Eurasia. The US decline in the Middle East and Washington’s increasing tensions with the Russian Federation and the People’s Republic of China are playing out in the Caribbean, Central America, and South America.

US Rapprochement with Cuba

Havana and Washington announced that they were going to respectively reopen their embassies in one another’s capitals on December 17, 2014. After secret negotiations that were facilitated by the Canadian government and Vatican City, the last three of the Cuban Five—Gerardo Hernández, Antonio Guerrero, and Ramón Labañino—were freed in exchange for the US agent Alan Gross. Not long after the Cuban government also released several Cuban prisoners at the request of Washington as part of the agreement struck between Havana and Washington for rapprochement.

There are multiple factors behind the US move to normalize relations with Cuba, but one of the most important factors is that the political establishment in the Washington Beltway realized in 2013 that the US was increasingly losing influence in the Western Hemisphere. The Community of Latin American and Caribbean States (CELAC), which by design excludes the US and Canada, has increasingly sidestepped the Organization of American States (OAS). Even attempts to reinvigorate the OAS, which Washington uses as a panel of influence in the Western Hemisphere, have failed. In this regard, the Cubans flatly refused in 2009 to normalize their participation in the OAS after they were invited back into the pan-American organization.

South of Cuba, Argentine and Brazilian cooperation with China, India, Iran, Russia, and other independent powers has intensified. Inversely, Argentine and Brazilian relations with the US have declined. The two South American giants openly sided with the Chinese, Iranians, and Russians against US plans to bomb Syria in 2013 and joined ranks with Russia, India, China, Indonesia, and South Africa against the US, Britain, France, Canada, Saudi Arabia, Turkey, and their allies at the September 2013 G-20 Summit held in the Russian city of St. Petersburg [1]. 

Tensions between the US and Brazil and Argentina

Not only was Washington challenged on its war plans against Syria by most of Latin America and the independent strata of the international community in 2013, but the US began to be challenged even more openly by the South American giants Argentina and Brazil. Brasilia has not hidden its anger over the fact that the US has used its surveillance agency the National Security Agency for industrial espionage against Brazil and to monitor Brazilian political leaders. [2] While there has been an attempt to whitewash this by the US government and mainstream media outlets, US espionage against the Brazilians has widened the chasm of differences between the Washington and the Portuguese-speaking South American giant.

In 2013, at about the same time that the US government was challenged about Syria at the G-20 Summit, Brazilian President Dilma Vana Rousseff would denounce Washington and its intelligence agencies. President Rousseff would condemn the US for violating international law in front of the entire United Nations. [3] Not only were Washington’s claims of using surveillance and spying practices only for security reasons and against enemies proven to be false, but the revelations of US spying further exposed the criminal and degenerating nature of US foreign policy. In a visible gesture to US elites demonstrating Brazilian resentment, Brasilia rejected giving the US company Boeing a lucrative contract to replace its fighter jets. [4] Instead the Swedish company Saab was given the $4.5 billion (US) contract. [5]

Washington opted to keep silent when confronted by Brazil. This was also the case in 2014 when the US government was openly challenged by Argentina. Speaking during a televised broadcast from the Casa de Gobierno, Argentine President Cristina Fernández de Kirchner accused the US of wanting to assassinate her or toppled her government via regime change in Buenos Aires on September 30, 2014. [6] Hours after the US Embassy in Buenos Aires issued a security warning to US citizens either already inside or traveling to her country, she told the people of Argentina that that «if something happens to me, don’t look to the Mideast, look north» to the US government. [7]

Madame Kirchner’s statements were a visible signal of the deterioration of relations between Argentina and the US as a result of US machinations to manipulate Argentinean policy by exploiting Argentina’s debt through a group of bond holders known as the vulture funds. Early in the same month as her television address accusing the US of having nefarious plans against Argentina, President Fernández de Kirchner and Argentina opted to address «economic terrorism» at the UN as the most malignant force in the world instead of the mythical terrorists that are constantly reinvented and rebranded by the US and its allies to wage their war of conquest.

Madame Kirchner even diplomatically challenged the US at a high-level meeting of the UN Security Council that was held on September 24, 2014. After UN Security Council Resolution 2178 was unanimously passed, Kirchner reminded President Obama and his delegation that the terrorist the gathered world leaders were addressing were called «freedom fighters» by Washington just a year earlier in 2013 and Washington’s «War on Terror» has actually helped increase terrorism instead of reducing it. She finished by saying that Argentina was under siege by the vulture funds while her country was working to develop its energy resources and become an energy exporter.

Not only was Cristina Fernández de Kirchner diplomatically alluding to the US delegation that she knew that the US was using the vulture funds as leverage against Argentina, she also said she knew it was linked to petro-politics. To the anger of NATO member Spain, Argentina had taken back control of Yacimientos Petrolíferos Fiscales (YPF), its national energy company, from the Spaniard oil conglomerate Repsol on March 3, 2012. One of the reasons for this was that Argentina planned on developing its shale oil and natural gas reserves with hydraulic fracking. Argentina, however, upset the US by decided to do this with the help of the Russians. It is in this context that Russian President Vladimir Putin had visit Argentina two months earlier and announced that Moscow and Buenos Aires were strategic partners after signing an entire package of agreements, including information, energy, and military cooperation deals, with the Argentines on July 12, 2014. [8] It was no coincidence that a Putin and Kirchner jointly inaugurate the maiden broadcast of Russian news channel RT en Español in Argentina on October 9, 2014. [9] A few days after Madame Kirchner challenged the US at the UN, Moscow and Buenos Aires signed «an important bilateral energy contract for Gazprom to cooperate with YPF to explore and develop Argentina’s natural gas reserves.» [10] According to Reuters, the «Gazprom deal would be the second major investment for Argentina after Chevron Corp agreed last year to invest $1.24 billion into the promising Vaca Muerta [despoits]» in South America’s southernmost region of Patagonia. [11] This is why President Fernández de Kirchner has commented the vulture funds «look a lot like the eagles of empires.» [12]

2014 Saw a Failed Coup in Venezuela

It should be noted that the renewal of Cuban-US relations by Washington took place almost one full year after the US-supported anti-government riots failed to bring about regime change Venezuela again. 

After the Coalition for Democratic Unity (MUD) candidate Governor Henrique Capriles Radonski—a wealthy lawyer that became the governor of Miranda in 2008 who has openly called for the reversal of Chavista policies and the cancellation of Venezuelan ties with Cuba, China, Iran, and Russia—lost the April 2013 presidential elections to Nicolás Maduro Moros, the MUD refused to admit defeat and unceremoniously alleged fraud. The unraveling of events went thus: «With the initial support of the US government, Governor Capriles refused to accept the results even after an audit of more than half the votes was conducted through his insistence. Capriles then demanded that all the votes be recounted, which was accepted by the National Electoral Council. Capriles, however, made additional demands including a call for the full audit of the voter registry and essentially a retracing of all the votes cast (not merely a vote count). Even when the National Electoral Council with great hardship tried to meet his increasing demands and did verify that Maduro won the election fairly, Governor Capriles refused to admit defeat and said that the election was a hoax. Even the US government was forced to back down from supporting him.» [13]

Instead Capriles and the MUD incited street violence in Caracas and other Venezuelan cities. Using the opposition’s ownership of most the Venezuelan media, a distorted image of the protests was presented and the MUD misled some Venezuelan citizens with legitimate grievances about crime and inflation into supporting its attempts to remove President Maduro. Trying to win international opinion, at the same time doctored images were circulated by the anti-government forces. The anti-government forces and their supporters also used Argentine, Brazilian, Bulgarian, Chilean, Egyptian, Greek, and Singaporean protest pictures where security forces were confronting protesters. Using these pictures, they dishonestly claimed that the photographs were evidence that government in Caracas was using brute force against peaceful protesters.

A good and bad cop strategy was used by the opposition. Capriles started a dialogue with Maduro to get concessions, while pressure was exerted from the street riots by the convicted embezzler Leopoldo Lopez Mendoza and the US-funded Maria Corina Machado, two opportunists that signed were involved with the US-supported military coup in 2002 signed the Carmona Decree that suspended democracy and democratic institutions in Venezuela. Not only did Lopez support a suspension of democracy, «he was also a key figure in instigating the anti-government protests and violence in front of the Miraflores Palace that was used as a pretext to declare Chavez illegitimate.» [14] Their tactics were the same in 2014 as in 2002: pushing for bloodshed and a loss of life by planting gunmen that would start firing at the security forces among protesters. This is an approach that is best described as follows: «[The aims are] to instigate violence and a loss of human life as a tactic to delegitimize the Venezuelan government and to justify the mainstream opposition’s strategy to work outside of any democratic framework. It cannot be emphasized enough that their aims are to increase political chaos and to disrupt Venezuela’s political stability with the goal of creating a vacuum to justify acting outside of the democratic framework of elections.» [15]

This is exactly what happened in 2002. After nineteen people died, the opposition-controlled media constructed a false narrative to present the coup to the people and the international community as a noble reaction against a brutal government that had lost all legitimacy by killing its own people. The above events in Venezuela—from the good cop and bad cop strategy to the instigation of violence and media deceptions—are almost a cut-and-paste model of EuroMaidan in Ukraine.

Washington is Refocusing on Latin America

Washington is worried that the Kremlin could reciprocate the US and NATO military buildup in Eastern Europe by initiating their own military movements in the Western Hemisphere. The Pentagon has been concerned that the Kremlin could establish a permanent military presence in the Gulf of Mexico from places like Maiquetia in Venezuela with Russian strategic nuclear assets as an answer to Pentagon moves on the borders of Russia and the Collective Security Treaty Organization. Although it was denied shortly after by the Kremlin, during the same 2014 tour in which he visited Argentina, it was reported that Putin had made a deal with Havana to reuse the Russian signals facility in Lourdes that it abandoned in 2001 so that Russia could monitor the US. [16]

The US has anxiously been watching as the Chinese lead the construction of the Grand Canal of Nicaragua and while the Farabundo Martí National Liberation Front (FMLN) in El Salvador carefully reaches out to Beijing and Moscow; El Salvador is already a quasi-member of the Bolivarian Bloc through joint projects between Cuba, Venezuela, and FMLN-controlled structures such as the Intermunicipal Energy Association for El Salvador (ENEPASA) which owns ALBA Petróleos with Caracas. Although incomplete, the title of an article published by Forbes says a lot about what is happening: «As The US Sleeps, China Conquers Latin America.»14 In this regard, there should be no mistake about it: the US is trying to reassert itself in Latin America and the Caribbean. Not only is Washington trying to push out competitors like Russia and China, it is also trying to abate the rise of the Argentineans and Brazilians as world powers. Furthermore it wants to dissolve or control the Bolivarian Bloc and undo its work through ALBA.

Targets for Regime Change: Venezuela and Argentina

Both Havana and Washington think that they can manage and capitalize from Cuban-US rapprochement and not be manipulated by the other side. In regards to Cuba, a wing of the US foreign policy establishment—as well as opponents of the Cuban government working in US think-tanks—believes that the United States can co-opt Cuba and entrenching it into Washington’s orbit through trade and economic reforms that will change Cuba’s normative system. [17] 

Elite opinion in Washington, however, still believes that the US can re-conquer Latin America and the Caribbean. This is why Venezuela and Argentina are US targets. Regime change in both Buenos Aires and Caracas is part of a global strategy. Even the energy war that includes price drops target Argentina and Venezuela simultaneously with Washington’s rivals in Eurasia. With the manipulated price drop in energy prices—which hurts US rivals like Iran, Russia, and Ecuador—the Venezuelan government has had to make cuts in its budget while Argentina’s ambitions to become an energy exporter with Russian help are now in question.

In Venezuela, the price in energy prices is hurting the economy and the Venezuelan government’s ability to sustain its social programs. The economic problems being caused by the energy price drops is being used by the US-supported opposition to stoke the flames of sedition in Venezuela again with the hopes of renewing anti-government protests in 2015. Regime change is still on the drawing board in Caracas. 

South of Venezuela, pressure has been renewed on the Argentine government using the death of Alberto Nisman on January 18, 2015. Nisman, who had been investigating the bombing of a building belonging to the Argentine Israelite Mutual Association (Asociación Mutual Israelita Argentina; AMIA) for ten years as a special prosecutor, was found dead with a gunshot wound to the side of his head in the bathroom of his locked apartment on January 18, 2015. [18] Before he died, it was revealed that he has been working with elements of Argentina’s Secretariate of Intelligence to build a case against President Kirchner that would have probably been used to remove the government. [19] Like the vulture funds, his death and the politicization of the AMIA case are being used as a pretext for US interference in Argentina’s affairs. 

NOTES
 
[1] Joe Murphy, «Divided they stand: G20 ends with East and West still split over Syria action», Independent, September 7, 2013; Matt Spetalnick and Alexei Anishchuk, «Obama rejects G20 pressure to abandon Syria air strike plan», Reuters, September 6, 2013.
[2] Julian Borger, «Brazilian president: US surveillance a ‘breach of international law,’» Guardian, September 24, 2013; Daniel Trotta, «At U.N., Brazil’s Rousseff blasts U.S. spying as breach of law», Reuters, September 24, 2013.
[3] Ibid.
[4] Alonso Soto and Brian Winter, «Saab wins Brazil jet deal after NSA spying sours Boeing bid», Reuters, December 18, 2013.
[5] Ibid.
[6] Daniel Merolla, «US could topple my government, kill me: Argentina’s Kirchner», Agence France-Presse, October 1, 2014.
[7] Ibid.; Bureau of Diplomatic Security, US Department of States, «Security Message for U.S. Citizens: Buenos Aires (Argentina), General Security Awareness», September 9, 2014:
[8] «Russia, Argentina sign several documents on strengthening cooperation», ITAR-TASS, July 13, 2014.
[9] Mahdi Darius Nazemroaya, «Eagles of Empire and economic terrorism: Are vulture funds instruments of US policy?» RT, October 24, 2014.
[10] Ibid.
[11] «Argentina says natural gas deal reached with Russia’s Gazprom», Reuters, October 8, 2014.
[12] Uki Goñi, «Argentina president claims US plotting to oust her», Guardian, October 1, 2014.
[13] Mahdi Darius Nazemroaya, «Rise of the Anti-Government Flash Mobs: First Ukraine, Now Venezuela», Global Research, February 20, 2014.
[14] Ibid.
[15] Ibid.
[16] Alec Luhn, «Russia to reopen spy base in Cuba as relations with US continue to sour», Guardian, July 16, 2014; «Putin denies Russia plans to reopen spy base in Cuba», British Broadcasting Corporation News, July 17, 2014; «Putin Denies Plans to Re-open Soviet-Era Intel Outpost in Cuba», RIA Novosti, July 17, 2014.
[17] Mahdi Darius Nazemroaya, «Verso una restaurazione capitalista nella società cubana?»[«Towards capitalist restoration in Cuban society?»], trans. Filomena Guglielmi and Daniele Scalea, Geopolitica 1(4) (2012): pp.101-112.
[18] Almudena Calatrava, «Supporters doubt Argentine prosecutor killed self», Associated Press, Janaury 20, 2015; Jonathan Watts, «Argentinian government moves to dissolve domestic intelligence agency», Guardian, January 27, 2015.
[19] Jonathan Watts, Argentinian governments moves», op. cit. 

lundi, 26 janvier 2015

Adios Cuba!

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Adios Cuba!

By

Ex: http://www.lewrockwell.com

It’s taken over half a century for the US to finally figure out how to neutralize pesky Communist Cuba. Invasions, air raids, crushing sanctions, attempts to murder the Castro leadership by exploding cigars and poisons, diplomatic isolation, poisoning crops – all failed.

Now, the lame duck Obama administration has finally figured out how to put an end to Cuba’s Communist system: human wave attacks by hordes of American tourists in loud golf wear yelling “USA,USA!” and waving Visa cards.

The flood gates open in March. Once this happens, the charming, lovely island of gracious people that I’ve known since my youth will go the way of Nineveh, Tyre and Atlantis. They’ll probably even rename eastern Cuba as Sandals III and Hedonism IV, while beautiful old Havana becomes Disney Pirate’s World.

My heart weeps at this prospect. What made Castro’s Cuba uniquely charming was its glorious dilapidation, quaint prudery, and freedom from consumer vulgarity.

Cuba was pretty much crime free. Visitors were treated with respect  and rarely pestered. Even the state controlled prices were rock bottom, making Cuba, with its lovely beaches, gorgeous weather and zesty rums the ideal resort for lower and middle income tourists. Well-behaved, polite Canadians make up the majority of visitors. Sayonara to their C$500 (US $410) week all-inclusive vacations.

Once US airlines open regular flights to Havana and Varadero Beach, the Old Cuba will be soon wiped away.

For Americans, long banned from Cuba, this island is the ultimate forbidden fruit. Few Americans are even aware that Havana is a century older than my native New York City. 

But beautiful, sexy and charming as Cuba certainly is, it’s biggest problem is dire lack of tourist infrastructure. A few so/so European hotels have been built, but not enough to even handle current demand. The old hotels, like the Nacional where I’ve stayed since I was ten years old, is aging rapidly. Older hotels in downtown Havana are way over the hill.  Varadero Beach is lovely but it hotels remind one of Bulgarian Black Sea resorts.

There are shortages of fresh food across the island. Tourists subsist on frozen chicken that US farm lobbies managed to get around the US blockade. How much rubber chicken can one eat? When in Cuba, I savor glorious black beans and rice three times a day. If you’re looking for fine cuisine, go to St Barts.

A big plus for Cuba its world class healthcare and biomedical research. Elderly tourists need have no medical concerns in Cuba –as they should on many small West Indian islands. For example, the Turks and Caicos are lovely but they don’t have a single decent hospital.

Cuba is going to face big trouble when the tourist tsunsmi hits. Havana will have to limit the tourist inflow. Otherwise, hotels and eateries will be swamped and assailed by bribes. Taxis, fuel, and even imported food will be in dire shortage. So will landing slots at Havana and other regional airports.

Cubans are not ready for loud, aggressive tourists shoving money in their faces. Nor are these easy-going islanders mentally prepared for tens of thousands of pushy New Yorkers (I’m also one) or overly emotional Miami Cubans who think they are returning royalty. Waves of carpet baggers will pour in trying to buy everything that isn’t nailed down with their gringo dollars. Every Cuban exile sees himself as the next El Presidente.

All this seems inevitable. I was in Moscow during the fall of Communism and it was not a pretty sight. Many Russians feel deep shame to this day. And so will patriotic Cubans who struggled  – and sacrificed – to keep their island independent of Uncle Sam for half a century. Looking at the rest of today’s modernized Latin America, many Cubans will wonder if their long battle was really worth it. At least none will miss the Communist secret police and neighborhood informers.

One suspects a majority of Cubans eagerly await the Yankee invasion.  They have suffered long enough for the sake of pride and independence.

I vividly recall Batista’s corrupt, raunchy Cuba of 1953. It’s likely that once the Communists are swept away, the island could revert to those bad old days. Cuba will face a US Congress that still demonizes the Castro brothers and idolizes Israel’s Bibi Netanyahu.

mardi, 02 décembre 2014

Cuando la mayoría de los esclavos en América del Norte y el Caribe eran blancos y católicos

Una realidad casi olvidada en cine, literatura e historia

Cuando la mayoría de los esclavos en América del Norte y el Caribe eran blancos y católicos

por José Ángel Antonio

Ex: http://culturatransversal.wordpress.com

¿Cuántas películas ha visto sobre esclavos negros maltratados por sus amos blancos? La horrible institución de la esclavitud que oprimió durante varios siglos a los africanos y afroamericanos en el Nuevo Mundo ha sido denunciada, con justicia y frecuencia, por el cine y la televisión.

Pero, ¿cuántas películas ha visto usted sobre esclavos blancos en el s.XVII? Una excepción sería la película de piratas Capitán Blood, de 1935, inspirada en las novelas de Sabatini, protagonizada por Errol Flynn y Olivia de Haviland (por primera vez juntos). Allí los llaman “indentured servants”, pero eran, a todos los efectos, esclavos.

Casi nadie sabe que en el siglo XVII la inmensa mayoría de los esclavos en el Caribe y las posesiones británicas en Norteamérica eran blancos y católicos.

Más aún, los esclavos blancos eran abundantes, baratos y desechables, y tendían a morir con facilidad.

Los esclavos negros, en cambio, se consideraban resistentes, fuertes, escasos y caros, y se les alimentaba y trataba mejor.

Durante el s.XVII, los ingleses deportaron cientos de miles de irlandeses y, en menor medida, escoceses, a sus plantaciones en el Caribe y Norteamérica.

Los ingleses, conocidos por su meticulosidad en la documentación, no llevaban apenas cuenta de lo que hacían en Irlanda. Faltan muchos datos, pero los historiadores irlandeses, estadounidenses, caribeños y escoceses han ido recomponiendo las piezas del puzle.

Kinsale: empieza un siglo negro para Irlanda

white-cargo-cover.jpgEn 1541 Enrique VIII, el mismo que repudió a Catalina de Aragón y creó la Iglesia Anglicana con él al frente, se proclamó como rey de Irlanda. Durante medio siglo los ingleses fueron conquistando el país, con una última gran batalla en Kinsale en 1602, en la que participaron unos 3.500 soldados españoles. Los ingleses vencieron, y en ese momento expulsaron del país a los resistentes irlandeses (muchos fueron a España o a sus territorios europeos). A esos expatriados irlandeses se les llamó “Gansos Salvajes” y los hubo durante todo el siglo y parte del siguiente.

Pero poco después, el rey inglés Jacobo II estableció una nueva política: en vez de expulsar a los descontentos, favoreció venderlos como esclavos. El primer caso documentado se dio en una colonia en la Guayana, en el Amazonas, en 1612: la primera venta de esclavos irlandeses.

Una proclamación del rey inglés estableció en 1625 que los prisioneros políticos irlandeses se venderían como mano de obra forzada a las plantaciones de las Islas Orientales.

En 1632 se sabe que la inmensa mayoría de los esclavos de las islas caribeñas inglesas de Montserrat y Antigua eran irlandeses. Un censo de 1637 muestra que 7 de cada 10 habitantes de Montserrat eran esclavos irlandeses.

A estas alturas, la demanda era alta, y los esclavos morían pronto. No bastaban los presos políticos (rebeldes al dominio inglés): cualquier crimen común (pequeños robos, etc…) era excusa para deportar irlandeses a las plantaciones.

También había bandas de secuestradores que recorrían el campo, atrapaban a cualquiera y lo vendían a los traficantes sin que nadie preguntara mucho.

Los esclavos negros en el Caribe británico había que comprarlos. Los esclavos irlandeses, en cambio, llegaban casi regalados por el Estado a las plantaciones.

Cromwell, puritano y feroz anticatólico

En 1641 estalló otra revuelta irlandesa, la Guerra de la Confederación, que fue sofocada en 1649 por el nuevo líder inglés, el puritano y autoritario Cromwell, ferozmente anticatólico (por ejemplo, intentó eliminar la Navidad del calendario y la celebración popular en las islas británicas; incluso prohibió los pasteles de Navidad).

De 1641 a 1652, durante esta revuelta y en sus años inmediatos, la población de Irlanda descendió de 1.466.000 habitantes a apenas 616.000.

Aproximadamente 550.000 irlandeses fueron eliminados físicamente o por hambre provocada. Otros 300.000 fueron deportados como esclavos. La deportación de varones dejaba a mujeres y niños inermes… y ellos también podían ser comprados y deportados en posteriores oleadas.

 

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De 1650 a 1660 se desarrolló el llamado “Reinado del Terror” de Cromwell, que activamente quería eliminar la población irlandesa y católica de la isla. En 1650, llegaron a las plantaciones caribeñas de Saint Kitt 25.000 esclavos irlandeses.

Se calcula que en esta década la Corona y sus administradores secuestraron a cien mil niños irlandeses de entre 10 y 14 años y los llevó a las plantaciones del nuevo mundo: el Caribe, Virginia y Nueva Inglaterra.

Sólo en esta década llegaron más esclavos irlandeses al Nuevo Mundo que el total de población libre anglosajona radicada allí.

En 1651, Cromwell ganó dos guerras contra Holanda para asegurarse que podía tener el monopolio del tráfico de esclavos y en 1655 conquistaba Jamaica a los españoles para convertirla en su gran base esclavista en el Caribe. Pero no desatendió el resto de las plantaciones. En 1652 envió otros 12.000 esclavos irlandeses a las Barbados.

Hay que tener en cuenta que Cromwell financiaba sus guerras en Irlanda, simplemente, prometiendo tierras a los señores ingleses que allí acudieran a luchar. En esas tierras sobraba población campesina: los señores preferían dedicarlas a pastos. Una norma de 1657 establecía que todos los habitantes del condado de Clare debían trasladarse en seis meses o ser detenidos por “alta traición” y enviados a las Américas.

En esta época no era un crimen que cualquier inglés matase un irlandés… pero preferían atraparlos vivos y venderlos.

Cuando se equivocaban de esclavos

A veces, las bandas de secuestradores se excedían y se equivocaban de víctimas. En 1659 llegó a Londres una petición de 72 esclavos en las Barbados que aseguraban ser ingleses ilegalmente secuestrados y atrapados allí. La misma petición aseguraba que en las plantaciones americanas había 7.000 u 8.000 escoceses tomados prisioneros en la batalla de Worcester de 1651 e incluso 200 franceses, secuestrados y vendidos, cada uno a cambio de 900 libras de algodón.

Hay más cifras registradas de los últimos días de Cromwell: 52.000 mujeres, chicas y jóvenes irlandeses se vendieron en las Barbados y Virginia en 1657. Mil chicos y mil chicas más de Irlanda se vendieron en Jamaica en 1656.

Cromwell murió en 1660, pero su sucesor Carlos II, hijo del decapitado Carlos I, no dudó en mantener el negocio de la trata, con el compromiso de entregar al menos 3.000 esclavos anuales a la “Real Compañía de Aventureros” (en realidad, una compañía de venta de esclavos).

De “indentured servants” a esclavos

En su origen, el concepto de “indentured servants” tenía una definición bastante bien delimitada y quizá a ella se acogían muchos irlandeses antes de 1620. En esa primera fase, el individuo aceptaba voluntariamente ir a América y pagaba el pasaje, manutención y un pedazo de tierra en las colonias trabajando en el lugar de destino una serie de horas diarias durante unos años. Este acuerdo podía figurar por escrito.

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Sin embargo, desde 1625 los irlandeses fueron simplemente secuestrados, vendidos y puestos a trabajar como esclavos: era un nuevo y lucrativo negocio masivo. Aunque la propaganda inglesa siguió llamando a estos esclavos “indentured servants”, desde 1625 se trataba ya siempre de mera trata de seres humanos y esclavitud forzada.

Durante este siglo un esclavo irlandés costaba el equivalente a 5 libras esterlinas, mientras que uno negro costaba entre 4 y 10 veces más. Los dueños de las plantaciones no tenían apenas interés en mantener vivos a los esclavos irlandeses. El coronel William Brayne pedía en 1656 que llegasen a las plantaciones más esclavos negros porque “puesto que los dueños tendrán que pagar más por ellos, tendrán más interés en mantenerlos con vida, algo de lo que carecen en [el caso de los esclavos irlandeses]”.

Los negros duraban más en el clima caribeño y además eran paganos, algo que los dueños ingleses preferían a los irlandeses, que era odiados papistas.

Además, en teoría un negro servía toda la vida, mientras que un irlandés debía ser liberado en 7 o 10 años… pero esto no sucedía con frecuencia, ya que la mayoría moría antes.

Sin derecho a asistencia religiosa

Book-WhiteSlavery.jpgA efectos religiosos, los irlandeses católicos no eran considerados cristianos y no tenían derecho a asistencia religiosa (tampoco la tenían los católicos libres en Inglaterra).

Muchos no sabían la lengua inglesa, y hablaban sólo gaélico. Pero otros estaban alfabetizados, sabían escribir y llevar cuentas. Con todo, cualquier dueño podía matar a cualquiera de sus esclavos, negros o irlandeses, sin excusa ninguna: no era un crimen, sólo un gasto de propiedad.

Cuando el Parlamento estableció el Acta de Regulación de Esclavos en las Plantaciones en 1667 enumeró los castigos que se podían infligir a los esclavos que hubiesen cometido un delito contra “cristianos”… se especificaba que los católicos no se consideraban cristianos, ni siquiera si habían logrado sobrevivir y ser libres de alguna manera.

“Aparear” irlandesas con negros, cosechar mulatitos

Los dueños de las plantaciones no solían tener relaciones sexuales con las esclavas negras, cosa que aterrorizaba su mentalidad racista, pero sí forzaban a las esclavas irlandesas. La ley establecía que los bebés hijos de esclava eran esclavos y pertenecían al amo.

Los amos podían hacer que las esclavas se cruzasen con otros esclavos blancos o con negros, buscando esclavos mulatos más resistentes y que se podían revender a buen precio.

A veces las irlandesas sobrevivían a todos los abusos y lograban ser libres… pero no sus hijos. Esas madres liberadas decidían quedarse en la plantación con sus niños que seguían siendo esclavos, y ellas seguían un tipo de vida de práctica esclavitud.

En 1681 se aprobó una ley que prohibía la práctica de aparear mujeres esclavas irlandesas con esclavos africanos “para vender” los hijos: era una ley implantada por la Real Compañía Africana porque interfería con sus beneficios.

Pero seguía siendo legal aparearlas para la “producción propia” de la plantación. De esta época se sabe que la Real Compañía Africana envió 249 cargamentos de esclavos irlandeses y negros a las Indias entre 1680 y 1688: eran 60.000 “unidades”, 14.000 murieron durante el viaje.

La mortandad de los irlandeses

¿Cuál era el nivel de mortandad de los esclavos irlandeses?

No es fácil establecerlo, pero los historiadores no conocen ni un solo caso de irlandés deportado a América como esclavo que consiguiera volver a su país para contarlo. Los irlandeses que lograban la libertad por lo general dejaban esa colonia y marchaban a otra en la América continental o en otra isla.

Se sabe que entre 1641 y 1649 se compraron en las Barbados 21.700 esclavos irlandeses. Sin embargo, parece que nunca hubo más de 8.000 o 10.000 en las islas. Morían rápido y necesitaban ser sustituidos.

A veces los barcos esclavistas tiraban sus esclavos por la borda porque si morían “por accidentes en el mar” se cobraba un seguro, pero si morían de hambre en las bodegas no se cobraba nada (se conoce el caso del navío Zong, que arrojó 132 esclavos vivos por la borda).

Montserrat, la isla más irlandesa

La isla de Montserrat (así la llamó Colón en 1493, recordando su paso por Barcelona) fue quizá en la que sobrevivieron más irlandeses, y de hecho llegaron de Saint Kitts y otras islas en 1643 porque había fama de que en esta isla había más libertad para los católicos (aunque no había clero ni culto).

En 1724 seguía sin haber clero católico en la isla, pero el pastor anglicano, James Cruickshank se quejaba de que en su zona, Saint Peters, en el norte de la isla, había 20 familias protestantes frente a las 40 católicas (que no iban a su parroquia). En el sur de la isla, la población católica era aún mucho mayor.

Hoy la isla (de hecho media isla, la mitad sur está destruida por el volcán local desde hace pocos años) tiene 2 parroquias católicas. La población es negra, aunque quizá de piel algo más clara que en otras islas, y muchos tienen apellidos irlandeses, aunque eso no significa necesariamente ascendencia de esa nación.

Una católica ahorcada por no saber inglés

Un personaje que puede poner rostro a esa época es Ann Glover. Fue deportada con otras decenas de miles de irlandeses como esclava a Barbados durante la invasión de Cromwell en Irlanda. Hay fuentes que dicen que su marido fue asesinado en Barbados porque se negaba a renunciar a su fe católica.

En 1680 era ya una mujer mayor que vivía con su hija en Boston, Massachusetts, trabajando como criadas en la casa de un hombre llamado John Goodwin. En verano de 1688 se pusieron enfermos 4 o 5 de los niños de la casa. El médico sugirió que la causa podía ser brujería. Una niña de 13 años aseguró que se puso enferma después de descubrir que la hija de la vieja Ann Glover robaba ropa de la casa.

Ann fue arrestada y juzgada por brujería. Ella apenas sabía hablar inglés y durante el juicio se aferraba a su gaélico nativo. Un testigo la consideró “una vieja irlandesa escandalosa, muy pobre, católica romana obstinada en idolatría”.

El tribunal pidió a la anciana que recitase el Padrenuestro. Ella lo recitó mezclando gaélico y latín, como lo había aprendido de niña. ¡Nunca más había tenido acceso a ninguna formación católica viviendo en colonias protestantes como esclava! No pudo recitarlo en inglés, y se consideró una prueba de brujería.

Fue condenada a muerte y se le dio la oportunidad de renunciar al catolicismo, pero se negó. Fue ahorcada entre los gritos y burlas de la multitud en Boston, que se había reunido para ver “si la papista se arrepentía”, como escribió un contemporáneo. Es famosa por ser la última “bruja” ajusticiada en Boston.

Fuente: Religión Digital

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vendredi, 14 novembre 2014

Sommet des Amériques: Cuba plébiscitée, les Etats-Unis isolés

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Sommet des Amériques: Cuba plébiscitée, les Etats-Unis isolés

Auteur : Salim Lamrani
Ex: http://zejournal.mobi

Malgré les multiples pressions des Etats-Unis, l’Amérique latine refuse d’organiser le prochain Sommet des Amériques sans la présence de Cuba.

Pour la première fois de son histoire, le prochain Sommet des Amériques qui aura lieu en mai 2015 au Panama pourra compter sur la présence de Cuba, ostracisée depuis le triomphe de la Révolution de 1959 par les Etats-Unis avec son expulsion de l’Organisation des Etats américains (OEA) en 1962. La Havane n’avait pas pu participer aux précédentes éditions de 1994, 1998, 2001, 2005, 2009 et 2012. Cette septième rencontre, qui réunit les 34 pays membres de l’OEA tous les trois ou quatre ans, fait suite au Sommet de Carthagène (Colombie), d’avril 2012, où des débats virulents avaient opposé les Etats-Unis (soutenus par le Canada) et l’Amérique latine qui n’acceptait pas l’absence de Cuba. Les nations du continent avaient unanimement convenu qu’aucune autre réunion ne pourrait avoir lieu sans la présence du gouvernement de La Havane, isolant ainsi Washington.

Durant des décennies, Cuba s’est retrouvée isolée suite aux pressions de la Maison Blanche. Ainsi, en 1962, toutes les nations, du Canada à l’Argentine, avaient rompu leurs relations avec La Havane, à l’exception notable du Mexique. Aujourd’hui, tous les pays du continent disposent de relations diplomatiques et commerciales normales avec Cuba, à l’exception des Etats-Unis.

Washington a multiplié les pressions sur le Panama afin que Cuba ne soit pas invitée en avril 2015. En plus des intenses tractations diplomatiques directes, les Etats-Unis ont émis plusieurs déclarations publiques s’opposant à la participation de La Havane au prochain Sommet des Amériques. Le Département d’Etat, par le biais du secrétaire d’Etat pour les Affaires de l’hémisphère occidental, Roberta Jacobson, a réitéré son opposition à la présence de l’île.

Juan Carlos Varela, Président du Panama, n’a pas cédé aux pressions étasuniennes et a réaffirmé sa volonté d’accueillir Cuba. « L’Amérique est un seul continent et inclut Cuba. Il faut respecter cela. La ministre des Affaires étrangères, Isabel de Saint-Malo, l’a notifié au secrétaire d’Etat John Kerry lors de sa visite à Washington […]. Tous les pays doivent être présents. […] La participation de Cuba est importante car elle pourrait apporter beaucoup au débat sur les situations politiques. Par exemple, les négociations pour la paix en Colombie se déroulent à La Havane ».

Le Panama a même symboliquement dépêché Isabel de Saint Malo, Vice-présidente de la République et également ministre des Affaires étrangères, à Cuba pour faire part de l’invitation au Président Raúl Castro.

« La famille américaine serait incomplète sans Cuba. En tant qu’hôte, le Panama a fait part de son souhait de compter avec la présence de tous les pays. Puisque le Sommet est celui des Amériques et que Cuba est un pays des Amériques, pour la participation soit totale, la présence de Cuba est nécessaire. Si vous invitez votre famille à déjeuner et que vous mettez de côté un membre, la famille n’est pas complète. », a déclaré Isabel de Saint Malo. De son côté, Martín Torrijos, Président du Panama de 2004 à 2009, a salué le « triomphe collectif » de l’Amérique latine qui a su résister aux pressions en provenance du Nord.

Même Miguel Insulza, secrétaire général de la très docile Organisation des Etats américains, a fait part de son souhait de voir Cuba au Sommet : « Il n’y a aucun motif légal » qui empêche la participation de La Havane. Insulza a rappelé qu’il était temps pour les Etats-Unis « d’essayer autre chose » après plus d’un demi-siècle de politique hostile vis-à-vis de l’île de la Caraïbe, et d’opter pour le « dialogue ».

 

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Lors du dernier Sommet de 2012, plusieurs pays tels que l’Argentine, le Venezuela, la Bolivie et le Nicaragua, avaient conditionné leur participation à l’édition de 2015 à la présence de Cuba. En mai 2014, les membres de l’Union des nations sud-américaines (UNASUR), qui regroupe 12 nations, a rendu publique une déclaration exprimant « sa volonté que la République sœur de Cuba soit présente au prochain Sommet des Amériques de façon inconditionnelle et sur un plan d’égalité ».

De la même manière, Haïti et le Nicaragua ont partagé ce point de vue. Selon Managua, « un Sommet des Amériques sans Cuba n’est pas un sommet des Amériques ».

L’Equateur avait déjà boycotté le Sommet de Carthagène de 2012. Son Président Rafael Correa en avait expliqué les raisons : « Un Sommet des Amériques sans Cuba est inadmissible, tout comme était inadmissible une Organisation des Etats américains sans Cuba ». En 2009, l’OEA avait décidé d’abroger la résolution relative à l’exclusion de l’île. « L’Amérique latine ne peut tolérer cela. J’ai décidé que tant que je serai Président de la République d’Equateur, je n’assisterai plus à aucun Sommet des Amériques », sans la présence de Cuba, a-t-il ajouté.

La solidarité exprimée par l’Amérique latine vis-à-vis de Cuba est emblématique de la nouvelle ère que traverse le continent depuis une quinzaine d’années, marquée par une volonté d’émancipation, d’indépendance et d’intégration et le refus de l’hégémonie étasunienne. Elle illustre également l’isolement total dans lequel se trouve Washington et le rejet que suscite sa politique désuète et cruelle de sanctions économiques contre La Havane, lesquelles affectent les catégories les plus vulnérables de la société, à commencer par les femmes, les enfants et les personnes âgées.


- Source : Salim Lamrani

jeudi, 03 juin 2010

USAID gibt den Hungernden in Haiti Saatgut von "Monsanto"

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USAID gibt den Hungernden in Haiti Saatgut von »Monsanto«

F. William Engdahl / Ex: http://info.kopp-verlag.de/

Man fühlt sich an den berühmten Satz »Sollen sie doch Kuchen essen!« erinnert, den Marie Antoinette in Frankreich zu Beginn der Französischen Revolution von 1789 angesichts sich zusammengerottender hungernder Bauern geäußert haben soll, wenn jetzt der GVO- und Agrochemiekonzern »Monsanto« mithilfe der US-Entwicklungsbehörde USAID 475 Tonnen Saatgut an das vom Erdbeben verwüstete Haiti übergibt. Die erste Lieferung ist bereits unterwegs. Die Haitianer betrachten das Saatgut als Trojanisches Pferd, den Versuch, haitianischen Bauern GVO-Saatgut aufzudrängen. Sie organisieren deshalb zum Empfang die demonstrative Verbrennung des Saatguts. »Monsantos« Vorgehen zählt zur langen Liste von Versuchen, einer verzweifelten Bevölkerung das Saatgut des Konzerns aufzuzwingen, wie beispielsweise bereits 2004 im Irak geschehen.

Wie AP berichtet, hat Monsanto eine »Spende« von Saatgut angekündigt, bei dem es sich, wie der Konzern behauptet, nicht um GVO-, sondern um Hybrid-Saatgut im Marktwert von vier Millionen Dollar handelt. Damit bekommt Monsanto zum ersten Mal in Haiti den Fuß in die Tür. Der Konzern wird dem zerstörten Land 475 Tonnen Mais-Saatgut und verschiedene Gemüsesaaten liefern.

Die Auslieferung koordiniert die USAID, die für die staatliche weltweite Entwicklungshilfe der USA zuständige Regierungsbehörde, die wiederholt dabei ertappt worden ist, GVO-Saatgut als amerikanische »Nahrungsmittelhilfe« zu verteilen. Merkwürdigerweise müssen die Bauern nach Angaben einer USAID-Sprecherin das Saatgut auf Märkten kaufen, »um zu verhindern, dass die Wirtschaft vor Ort mit kostenlosen Waren überschwemmt wird«. Monsanto erhält nach Aussage der USAID keinerlei Geld aus dem Verkauf. Weitere Informationen darüber, an wen der Erlös gehen wird, waren von der USAID nicht zu erhalten.

Elizabeth Vancil, Direktorin der Abteilung Entwicklungs-Initiativen bei Monsanto, nannte die Spende in einer bereits im April verschickten E-Mail »ein tolles Ostergeschenk«.

Selbst wenn Monsanto die Wahrheit sagt und es sich bei dem Saatgut um Hybrid- und nicht um GVO-Saatgut handelt, bedeutet es für das arme Land ein weiteres Verhängnis. Hybridsamen, die durch manuelle Fremdbestäubung von Pflanzen erzeugt werden, erbringen laut Monsanto höhere Erträge als nichthybride Samen. Diese Behauptung ist bereits mehrfach widerlegt worden; außerdem müssen die Landwirte jedes Jahr neues Saatgut kaufen und können keinen Teil der letzten Ernte als Saatgut verwenden, wie es die Bauern seit Jahrtausenden getan haben. Diese Hybriden haben keine Samen.

Für Monsanto bedeutet dies den ersten Schritt hin zur Kontrolle über die reichen Anbauflächen der Karibik-Insel. Um Monsantos Ehrlichkeit bei der Berichterstattung über das eigene Handeln ist es zudem nicht besonders gut bestellt. In meinem Buch Saat der Zerstörung: Die dunkle Seite der Gen-Manipulation lege ich dar, wie Monsanto die Öffentlichkeit jahrzehntelang über die Gefahren ihrer Toxine wie PCBs, Dioxin oder Agent Orange belogen und wiederholt Testergebnisse gefälscht hat, die an die Regierungen übermittelt wurden, um die Sicherheit seiner GVOs zu beweisen.

Monsanto hatte ursprünglich vorgeschlagen, seinen Genmais und andere Samen zu »spenden«, doch dies wurde vom haitianischen Landwirtschaftsministerium abgelehnt. Monsanto hat daraufhin angekündigt, nur nicht gentechnisch veränderte Hybride zu schicken. Doch selbst die sind giftig.

Die Saaten von Monsanto sind mit zahlreichen giftigen Chemikalien verunreinigt, teilt die haitianische Bauernorganisation von Papay, die GVOs und die ausländische Kontrolle über das Saatgut vehement ablehnt, in einer Erklärung mit. Das von Monsanto an Haiti gespendete Hybrid-Mais-Saatgut ist mit dem Fungizid Maxim XO behandelt, die Calypso-Tomatensamen enthalten Thiram, einen chemischen Wirkstoff aus der hochgiftigen Gruppe der Ethylenbisdithiocarbamate (EBDCs). EBDCs haben bei Tests an Mäusen und Ratten zu so schwerwiegenden Schädigungen geführt, dass die US-Umweltschutzbehörde EPA das Tragen einer speziellen Schutzkleidung für Landarbeiter beim Umgang mit EBDC-behandelten Pflanzen angeordnet hat. Laut EPA-Verordnung müssen thiramhaltige Pestizide mit einem besonderen Warnhinweis versehen werden; in Produkten für Hobbygärtner darf der Wirkstoff nicht enthalten sein.

Angeblich hat Monsanto das Thiram in einer E-Mail an das haitianische Landwirtschaftsministerium erwähnt, aber weder auf die Gefahren hingewiesen noch Schutzkleidung oder eine Schulung für die Landwirte angeboten, welche das giftige Saatgut ausbringen.

 

Haitianische Bauern planen die Verbrennung des Saatguts

Obwohl die Böden in Haiti zu den fruchtbarsten in der Hemisphäre zählen, ist das Land nicht in der Lage, sich selbst zu ernähren. Das liegt vor allem daran, dass die US-Regierung über USAID in den letzten Jahren dort kostenlose Nahrungsmittelhilfe des US-Landwirtschaftsministeriums abgeladen hat, was die kleinen Bauern vor Ort ruinieren und das Land von Importen abhängig machen soll. Industriell hergestellte Nahrungsmittel, wie etwa fabrikmäßig erzeugte Hähnchen, haben die Krise so weit verschlimmert, dass nach Angaben des UN-Welternährungsprogramms 2,4 Millionen Haitianer, das heißt jeder vierte, schon vor dem Erdbeben im Januar nicht genug zu essen hatten.

Als Antwort auf die Nachricht über das Monsanto-Saatgut planen haitianische Bauern dessen Verbrennung. Chavannes Jean-Baptiste, der Anführer der Bauernbewegung von Papay (MPP) hat die Nachricht, dass Monsanto 60.000 Säcke (475 Tonnen) Hybrid-Mais-Saat und Gemüsesamen, die teilweise mit hochgiftigen Pestiziden behandelt sind, spenden wird, als »ein neues Erdbeben« bezeichnet. Die MPP ruft für den 4. Juni, den Weltumwelttag, zu einem Protestmarsch gegen die Präsenz von Monsanto in Haiti auf. Berichten zufolge soll bei diesen Protesten das Saatgut verbrannt werden.

In einem offenen Brief bezeichnete Chavannes Jean-Baptiste das Eindringen von Monsanto-Saatgut nach Haiti als »einen schweren Angriff auf unsere Kleinlandwirtschaft, auf die Bauern, die Artenvielfalt, auf Creole-Samen ... und auf das, was von der Umwelt in Haiti übrig geblieben ist«. Haitianische Bürgergruppen protestieren energisch gegen den Import von Agrobusiness-Saatgut und -Lebensmitteln, der den heimischen Ackerbau mit selbst erzeugtem Saatgut ruiniert. Sie sind besonders besorgt über den Import von gentechnisch veränderten Organismen (GVOs).

Monsanto ist berüchtigt für den aggressiven Vertrieb von Saatgut, besonders des patentierten GVO-Saatguts, bei dem die Landwirte einen »Technologie-Lizenzvertrag« unterzeichnen müssen, wobei sie oft genug gar nicht wissen, was sie da eigentlich unterschreiben. Monsanto hat sich weltweit ein Beinahe-Monopol für Saatgut aufgebaut, indem der Konzern zunächst mit Dumpingpreisen in einen Markt eingestiegen ist, um sich Marktanteile und die Unterschrift unter Lizenzverträge zu sichern. Anschließend werden die Preise erhöht und Bedingungen gestellt, die die Landwirte in vielen Fällen nicht erfüllen können. Kleinbauern werden in den Bankrott getrieben und Großgrundbesitzer können das Land zu Schleuderpreisen übernehmen.

Die Haitianer sorgen sich nicht nur über die gefährlichen Chemikalien oder künftige GVO-Importe. Sie bestehen zu Recht darauf, dass die Zukunft Haitis von der Nahrungsmittelsouveränität abhängt, also der heimischen Lebensmittelproduktion für den eigenen Verbrauch. Genau die steht auf dem Spiel, wenn Monsanto ins Land kommt.

»Die Menschen in den USA sollten uns helfen zu produzieren und uns kein Essen oder Saatgut schenken. Sie nehmen uns die Chance, uns selbst zu helfen«, sagt Jonas Deronzil, Mitglied einer landwirtschaftlichen Kooperative in Verrettes.

Monsanto hat sich schon lange den Zorn von Umweltschützern, gesundheitsbewussten Menschen und Kleinbauern zugezogen – schon seit der Herstellung von Agent Orange im Vietnam-Krieg. Unzählige amerikanische Vietnam-Veteranen, die mit Agent Orange in Berührung gekommen waren, sind an Krebs erkrankt, nach Angaben der vietnamesischen Regierung sind in Vietnam 400.000 Menschen durch Agent Orange getötet oder schwer geschädigt und 500.000 Kinder mit schweren Missbildungen geboren worden.

Monsanto, Syngenta, DuPont und Bayer stellen heute mehr als die Hälfte des weltweit verwendeten Saatguts her. Monsanto besitzt knapp 650 Saatgut-Patente, vor allem für Sojabohnen, Mais und Baumwolle. Der Konzern ist der weltweit größte Anbieter von GVO-Saatgut und besitzt gemeinsam mit der US-Regierung das Patent auf die sogenannten »Terminator-Technologien«, sodass Monsanto Saatgut anbieten kann, das nach nur einer Ernte »Selbstmord begeht«. Monsanto hat aggressiv andere große Saatguthersteller aufgekauft, um sich die Konkurrenz vom Hals zu schaffen, hat genetische Veränderungen für neue Pflanzensorten patentieren lassen und kleine Bauern vor Gericht gezerrt – »Ostergeschenke« sind nicht Monsantos Art.

Bis 2007 hatte Monsanto in sieben US-Bundesstaaten insgesamt 112 Gerichtsverfahren gegen amerikanische Farmer wegen angeblicher Vertragsverletzung im Zusammenhang mit GVO-Patenten angestrengt. Von den Gerichten wurden dem Konzern über 21 Millionen Dollar zugesprochen. In vielen Fällen hat Monsanto Farmer angezeigt, deren Felder von Pollen oder Samen aus dem GVO-Anbau eines Nachbarn kontaminiert worden waren oder auf deren Feldern GVO-Saatgut aus der Vorjahrsernte gekeimt hatte, obwohl im darauffolgenden Jahr GVO-freies Staatgut ausgebracht worden war, so das amerikanische Center for Food Safety.

In Kolumbien hat Monsanto von der US-Regierung 25 Millionen Dollar für die Lieferung von Roundup Ultra erhalten, das im Rahmen des amerikanischen Drogenbekämpfungsprogramms Plan Colombia zum Einsatz gekommen ist. Roundup Ultra ist eine hochkonzentrierte Version von Monsantos Herbizid Glyphosat, wirkt jedoch noch stärker giftig. Beim Versprühen von Roundup Ultra sind in Kolumbien ganze Nahrungsmittelernten vernichtet und Quellen sowie Schutzgebiete verseucht worden. Berichten aus der Region zufolge häufen sich Fälle von Missbildungen bei Neugeborenen und Krebserkrankungen.

Via Campesina, der weltgrößte Bauernverband mit Mitgliedern in etwa 60 Ländern, bezeichnet Monsanto als »einen der Hauptfeinde der nachhaltigen bäuerlichen Landwirtschaft und der Nahrungsmittelsouveränität für alle Völker«. Der Verband behauptet, in dem Maße, wie Monsanto und andere multinationale Konzerne einen immer größeren Teil der Anbauflächen und der Landwirtschaft kontrollierten, würden Kleinbauern von ihren Höfen vertrieben und verlören ihre Arbeit.

Der haitianische Rechtsanwalt und Menschenrechtsaktivist Ezili Danto erklärt: »Sie verteilen genveränderten Mais und Gemüse an Menschen in Haiti, die sowieso schon unterernährt sind. Haben Sie je eine Aubergine oder eine Gurke gekauft, die keine Samen hatte? Dann wissen Sie, dass das merkwürdiges Essen ist. Unfruchtbares Essen! Frankenstein-Essen. Braucht das vom Erdbeben verwüstete Haiti wirklich solche Geschenke? Nein. Nein, im Namen von 300.000 toten Haitianern, von zahllosen anderen, die sich auf der Suche nach Asyl aufs offene Meer hinaus wagen, und von 1,5 Millionen Obdachlosen sagen wir NEIN DANKE zu mehr Abhängigkeit, zu Monopolen der Reichen, wirtschaftlicher Sklaverei, zum Verlust der Fruchtbarkeit des Bodens oder des Wasserschutzes, zu noch mehr importierten Toxinen, die das Grundwasser noch weiter verseuchen, und zur Vernichtung des heimischen Saatgutvorrats.«

 

Haiti-Zar Bill Clinton

Eine aufschlussreiche Fußnote zu den Entwicklungen in Haiti seit dem Erdbeben vom 12. Januar liefert die Rolle des ehemaligen US-Präsidenten Bill Clinton.

Der haitianische Landwirtschaftsminister hat zwar formell der Lieferung von Monsanto-Saatgut zugestimmt, Fragen der haitianischen Bauern, wie etwa der, woher sie denn das Geld zum Kauf des Saatguts bekämen, bisher jedoch unbeantwortet gelassen. Zu welchen Bedingungen erhält man das Saatgut? Wer bekommt das Geld? Auch USAID schweigt zu diesem Thema. Kein Wort darüber, dass die Hybridsamen im nächsten Jahr für die neue Ernte neu gekauft werden müssen, was für die Bauern, die ohnehin ums Überleben kämpfen müssen, eine neue Abhängigkeit erzeugt.

Die wichtigsten Entscheidungen über die wirtschaftliche und politische Zukunft Haitis werden seit dem Erdbeben nicht von Haitianern getroffen, obwohl der Präsident und die meisten der Kabinettsmitglieder und Parlamentsabgeordneten überlebt haben. Haiti wird heute de facto von einem Komitee unter Führung des ehemaligen US-Präsidenten und GVO-Befürworters Bill Clinton verwaltet. Laut einem Bericht der New York Times vom 30. März wurde dieses Komitee dem Präsidenten René Preval vom US-Außenministerium – dessen derzeitige Chefin Hillary Clinton ist – vor die Nase gesetzt. Preval hatte um eine Behörde gebeten, die gemäß einem Dekret des haitianischen Präsidenten gebildet und nicht von außen eingesetzt worden wäre, konnte sich jedoch nicht durchsetzen.

Im April hat das Parlament von Haiti unter dem Druck, zum Wiederaufbau des zerstörten Landes auf internationale Hilfe angewiesen zu sein, eingewilligt, seine Vollmachten für Finanzen und Wiederaufbau während des Ausnahmezustands an eine Interimskommission zum Wiederaufbau von Haiti (CIRH) unter ausländischer Führung abzutreten. Das CIRH hat den Auftrag, den Wiederaufbau Haitis nach dem Erdbeben zu leiten, für den 9,9 Milliarden Dollar an internationaler Hilfe zugesagt worden sind. CIHR bewilligt Vorgehen, Projekte und deren Budgets. Die Weltbank, unter Führung des ehemaligen Bush-Beraters Robert Zoellick, verwaltet das Geld.

Die CIRH-Mitglieder kommen mehrheitlich aus dem Ausland. Um stimmberechtigtes ausländisches Mitglied zu werden, muss die entsprechende Institution in zwei aufeinanderfolgenden Jahren mindestens 100 Millionen Dollar gespendet oder Haiti mindestens 200 Millionen Dollar Schulden erlassen haben.

Vorsitzende des CIRH sind der US-Sondergesandte Bill Clinton und Premierminister Jean-Max Bellerive. Die einzige Aufsichtsmöglichkeit besteht im Vetorecht des amerikafreundlichen Präsidenten Preval, der sich in der Vergangenheit – höflich formuliert – nicht gerade darin hervorgetan hat, haitianische Interessen zu vertreten.

Das Marionettenregime Preval hat das verzweifelte Parlament ebenfalls dafür gewonnen, die Amtszeit Prevals und anderer Vertreter bis Mai 2011 zu verlängern, falls es nicht vor Ende November zu Neuwahlen kommt.

 

Mittwoch, 26.05.2010

Kategorie: Enthüllungen, Wirtschaft & Finanzen, Politik

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samedi, 13 février 2010

La révolte des esclaves à Saint-Domingue

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La révolte des esclaves à Saint-Domingue

 

Ce grand événement historique que fut la Révolution Française a été doublé par un autre grand événe­ment historique auquel l'historiographie, jusqu'ici, n'a pas consacré toute l'attention voulue; et, de fait, si on prend la peine de procéder à une rétrospective historique, cet événement est peut-être plus important au regard de l'histoire que la révolution de Paris et de la métropole française. Cet événement, c'est la seule révolte d'esclaves qui ait réussi dans l'histoire. Dans son ouvrage Vuurnacht  [= Le feu de la nuit], l'historien néerlandais Martin Ros décrit la révolte et les succès de son héros  —Martin Ros est du côté des “damnés de la Terre”—  Toussaint Louverture. Son ouvrage est passionnant à lire et très bien docu­menté; il nous éclaire sur les personnages des deux partis qui se sont affrontés. Il nous livre une vision bien documentée de la vie à Haïti avant la guerre des esclaves qui fit rage de 1791 à 1803 et aussi sur la politique de Paris à l'égard de cette île des Antilles qui, avant son indépendance, constituait le pilier de l'économie coloniale française. Cette perle des Antilles comptait pour 20% du commerce extérieur fran­çais. Deux cinquièmes de la balance commerciale française étaient déterminés par le commerce et l'industrie en rapport avec Haïti.

 

Martin Ros mène l'enquête sur les positions de nature idéologiques défendues par les Français devant la révolution des Noirs des Indes occidentales. Il remarque, au cours de cette enquête, que les adeptes des Lumières et les révolutionnaires français, dont l'imagerie naïve des gauches libérale et marxiste a fait les précurseurs des idées de liberté, d'égalité et de fraternité entre tous les hommes, ne considéraient pas, dans la plupart des cas, les Noirs comme des Hommes et se positionnaient comme de farouches et fana­tiques défenseurs de la séparation entre les races et de l'esclavage.

 

Ainsi, Voltaire, disait, se posant derechef comme le précurseur de Lanz von Liebenfels, inspirateur direct de Hitler: «Il est possible que, sous les tropiques, des singes aient un jour culbuté quelques-unes de nos filles et qu'ainsi la race nègre s'est constituée». Ou encore Montesquieu: «Il est bien improbable que nous devrions considérer que ces êtres noirs soient des hommes, car si nous devions considérer qu'ils sont des hommes, alors nous pourrions tout aussi bien croire que nous-mêmes ne sommes plus des chré­tiens».

 

Le Club Messiac, sous la direction du Jacobin Barnave, militait avec virulence contre toute concession faite aux “sangs-mêlés”, aux Noirs et aux esclaves. Beaucoup de Jacobins ne considéraient comme hu­maine que la race blanche et considéraient l'esclavage comme une nécessité pour l'économie française. Seules, disaient-ils, les ennemis de la France pouvaient revendiquer l'abolition de l'esclavage. Ils met­taient la révolte de Saint-Domingue sur le même plan que l'insurrection vendéenne, les esclaves révoltés sur le même plan que les paysans royalistes de l'Ouest de la France. Avec la notable différence toutefois que les chouans étaient à leurs yeux de “vrais Français”, tandis que les Noirs d'Haïti étaient des “monstres sanguinaires” manipulés par le Roi, l'Eglise et d'autres ennemis réactionnaires. Camille Desmoulins, Robespierre et Marat s'opposaient à l'abolition de l'esclavage. Marat soupçonnait même les abolitionnistes de cultiver des sympathies contre-révolutionnaires.

 

En fin de compte, Napoléon restaurera l'esclavage. Sans nul doute, Napoléon a été un “raciste virulent” qui a interdit “pour l'éternité” aux Noirs de fouler aux pieds le sol de la France et de l'Europe. Napoléon est aussi celui qui a élaboré un plan pour “dépeupler” Haïti et pour la repeupler d'Européens. Mais une épidé­mie décima les troupes victorieuses de Bonaparte en 1803 et ce plan n'a pas pu être réalisé.

 

Les marques de sympathie pour les Noirs et l'abolitionnisme étaient principalement le fait de royalistes et surtout de Catholiques, plutôt que de révolutionnaires français, et, plus tard, de Bonapartistes. Toussaient Louverture, le chef des esclaves révoltés était un Catholique fanatique, qui bénéficiait de la sympathie de nombreux prêtres à Haïti. C'est un fait patent que les églises chrétiennes, tant protestantes que catholique, ont été les moteurs de l'égalité des races et de l'abolition de l'esclavage et de la traite des Noirs.

 

Les rationalistes et les adeptes des Lumières, les révolutionnaires français et américains, et tous les philosophes progressistes du XIXième siècle étaient, dans leur quasi totalité, des racistes biologistes. Le livre de Martin Ros nous révèle que tous les précurseurs des idéologies de gauche, libérales ou socia­listes, qu'on admire aujourd'hui par “anti-fascisme”, étaient les tenants de conceptions que nous n'attribuons plus aujourd'hui qu'aux régimes d'Adolf Hitler ou de Hendrik Verwoerd, Premier Ministre sud-africain qui théorisa et introduisit la pratique de l'apartheid.

 

Hendrik NOORDHOEK.

 

Martin ROS, Vuurnacht. Toussaint Louverture en de slavenbopstand op Haiti, Arbeiderspers, Amsterdam, 1991, 248 p., ISBN 90-295 3617 9/CIP.

jeudi, 11 février 2010

Der verhängnisvolle geologische Gewinn namens Haiti

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Der verhängnisvolle geologische Gewinn namens Haiti

F. William Engdahl

Ein ehemaliger US-Präsident wird UN-Sondergesandter für das vom Erdbeben heimgesuchte Haiti. Ein wiedergeborener neokonservativer geschäftstüchtiger US-amerikanischer Prediger behauptet, die Haitianer erhielten die gerechte Strafe für einen buchstäblichen »Pakt mit dem Teufel«. Venezolanische, nicaraguanische, bolivianische, französische und schweizerische Hilfsorganisationen beschuldigen das US-Militär, Flugzeugen, die überlebenswichtige Medikamente und dringend benötigtes Trinkwasser für die Millionen schwer geprüften verletzten und obdachlosen Haitianer ins Land bringen wollen, die Landung zu verweigern.

Hinter all dem Staub, den Trümmern und der unendlichen menschlichen Tragödie in dem unglücklichen Karibik-Staat spielt sich ein ganz anderes Drama ab: Es tobt ein Kampf um die Kontrolle der – wie Geologen vermuten – mit Ausnahme des Nahen und Mittleren Ostens weltgrößten Lagerstätten für Kohlenwasserstoffe, also Öl und Gas, die möglicherweise um Größenordnungen umfangreicher sind als die im nahe gelegenen Venezuela.

Haiti und die größere Insel Hispaniola, zu der das Land gehört, liegen geologisch betrachtet über einer seismologisch sehr aktiven Zone, in der tief auf dem Meeresboden drei riesige Strukturen unablässig gegeneinander reiben – es ist der Schnittpunkt der nordamerikanischen, der südamerikanischen und der karibischen tektonischen Platten. Diese unter dem Ozean und dem karibischen Meer gelegenen Platten bestehen aus einer drei bis sechs Meilen dicken Kruste, die auf der darunterliegenden Mantelschicht driften. Haiti grenzt auch an das als Bermuda-Dreieck bekannte Gebiet in der Karibik, wo es immer wieder zu sehr seltsamen und bislang nicht erklärbaren Störungen kommt.

Die überwiegende Masse der unterseeischen Platten ist in ständiger Bewegung, wobei die verschiedenen Platten entlang bestimmter Linien aneinander reiben, etwa vergleichbar wie bei einer zerbrochenen und wieder zusammengeklebten Porzellanvase, auf die Druck ausgeübt wird. Die tektonischen Platten bewegen sich durchschnittlich um 50 bis 100 Millimeter pro Jahr gegeneinander, dies ist die Ursache von Erdbeben und Vulkanausbrüchen. Die Regionen, in denen solche Platten aneinander treffen, sind auch die Regionen, wo große Mengen Öl und Gas aus dem Erdmantel nach oben gedrückt werden können. Die Geophysik in der Umgebung der Berührungslinien der drei Platten, die fast direkt durch Port-au-Prince verläuft, prädestiniert die Region für schwere Erdbeben wie das, welches Haiti am 12. Januar mit zerstörerischer Wucht erschüttert hat.

 

Ein relevantes Geologie-Projekt in Texas

Abgesehen von der wichtigen Frage, wie lange im Voraus das Pentagon und die US-Wissenschaftler wussten, dass es zu dem Erdbeben kommen würde, und welche Pläne beim Pentagon schon vor dem 12. Januar vorlagen, drängt sich eine neue Frage über die Vorgänge von Haiti auf, die das bislang reichlich merkwürdige Verhalten der führenden »helfenden« Länder – der Vereinigten Staaten, Frankreichs und Kanadas – zumindest teilweise erklären könnte. Abgesehen von der Anfälligkeit für schwere Erdbeben, liegt Haiti nämlich auch in einer Zone, die gerade aufgrund des ungewöhnlichen Zusammentreffens der drei tektonischen Platten auch zu den größten bislang unerschlossenen Gebieten von Erdöl- und Erdgasvorkommen sowie anderen wertvollen und seltenen strategischen Mineralien zählt.

Die großen Ölreserven am Persischen Golf und in der Region vom Roten Meer bis zum Golf von Aden befinden sich in einer ähnlichen Konvergenzzone großer tektonischer Platten, ebenso wie andere ölreiche Gebiete wie Indonesien oder die Gewässer vor der Küste Kaliforniens. Kurz gesagt, im Hinblick auf die Physik der Erde finden sich an den Schnittpunkten tektonischer Massen, wie direkt unter Haiti, bemerkenswert häufig große Lagerstätten von Mineralien sowie Erdöl und -gas.

Bedeutsamerweise hat ein Geologenteam des Institute for Geophysics von der University of Texas im Jahr 2005 – also ein Jahr nachdem die Regierung Bush-Cheney den demokratisch gewählten Präsidenten von Haiti, Jean-Baptiste Aristide, de facto abgesetzt hatte – mit dem ehrgeizigen Projekt der genauen Kartierung sämtlicher geologischen Daten des Karibischen Beckens begonnen. Das von Dr. Paul Mann geleitete Projekt, das 2011 abgeschlossen werden soll, läuft unter dem Namen »Caribic Basins, Tectonics and Hydrocarbons« (Karibisches Becken, Tektonik und Kohlenwasserstoffe). Ziel ist, die Beziehung zwischen den tektonischen Platten in der Karibik und möglichen Vorkommen von Kohlenwasserstoffen – Öl und Gas – so genau wie möglich zu bestimmen.

Die Sponsoren des mehrere Millionen teuren Forschungsprojekts unter der Leitung von Mann sind bezeichnenderweise die größten Erdölgesellschaften der Welt, darunter Chevron, Exxon Mobil, die britisch-niederländische Gesellschaft Shell sowie BHP Billiton. (1) Das Projekt stellt, merkwürdig genug, die erste umfassende geologische Kartierung einer Region dar, die man allein aus Gründen der Energiesicherheit schon seit Jahrzehnten von den großen US-Ölgesellschaften erwartet hätte, zumal das Gebiet nahe dem Territorium der USA liegt. Schließlich wird in der Region vor der mexikanischen Küste und der Küste von Louisiana sowie im gesamten karibischen Raum schon jetzt in großem Umfang Öl gefördert. Jetzt stellt sich heraus, dass die großen Ölgesellschaften zumindest grob schon seit Langem wussten, welch riesiges Öl-Potenzial die Region barg, aber offensichtlich entschieden hatten, diese Kenntnis geheim zu halten.

 

Kuba: »Super-Giant«-Fund

Beweise dafür, dass es der US-Regierung in Haiti um mehr geht als nur darum, die Not der schwer getroffenen haitianischen Bevölkerung zu lindern, finden sich in den direkt gegenüber von Port-au-Prince gelegenen Gewässern vor Kuba. Im Oktober 2008 meldete ein Konsortium unter der Führung der spanischen Ölgesellschaft Repsol und der staatlichen kubanischen Ölgesellschaft Cubapetroleo den Fund eines der größten Ölfelder – die Geologen sprechen von »Super Giant Fields« – unter dem Meeresboden vor der kubanischen Küste. Schätzungen zufolge enthält das kubanische Feld bis zu 20 Milliarden Barrel Öl, es ist damit das zwölftgrößte seit 1996 entdeckte Super-Giant-Feld. Durchaus denkbar, dass dieser Fund Kuba zur Zielscheibe weiterer Destabilisierungen und schmutziger Operationen vonseiten des Pentagon machen wird.

Washington war sicherlich nicht gerade erfreut darüber, dass der russische Präsident Dmitri Medwedew einen Monat nach Entdeckung des riesigen Erdölfelds nach Kuba reiste, um gemeinsam mit dem amtierenden Präsidenten Raul Castro ein Abkommen über die Erkundung und Erschließung der kubanischen Ölfelder durch russische Ölgesellschaften zu unterzeichnen. (2)

Bereits eine Woche vor der Unterzeichnung des russisch-kubanischen Abkommens durch Medwedew hatte Chinas Präsident Hu Jintao dem erkrankten Fidel Castro und seinem Bruder einen Besuch abgestattet. Der chinesische Präsident unterzeichnete bei dieser Gelegenheit eine Vereinbarung zur Modernisierung der kubanischen Häfen und verhandelte über den Kauf von Rohstoffen aus Kuba. Gewiss hat auch dabei das riesige neu entdeckte Erdölfeld in Kuba auf der Tagesordnung gestanden. (3) Am 5. November 2008, unmittelbar vor der Reise des Präsidenten, der damals neben Kuba auch andere lateinamerikanische Länder besuchte, hat die chinesische Regierung erstmals ein Positionspapier über die Zukunft der chinesisch-lateinamerikanischen und chinesisch-karibischen Beziehungen veröffentlicht, ein Anzeichen dafür, dass sie diesen Beziehungen mittlerweile strategische Bedeutung beimisst. (4)

Die Entdeckung des Super-Giant-Feldes vor Kuba lässt auch die Vertreter der Theorie vom »Peak Oil« ziemlich dumm dastehen. Kurz bevor Bush und Blair die Irak-Invasion beschlossen, machte im Internet eine Theorie die Runde, wonach irgendwann ab 2010 weltweit ein »Peak« (d.h. die maximale Höhe) der Ölförderung erreicht werde; anschließend käme es zu einem Rückgang mit drastischen sozialen und wirtschaftlichen Folgen. Zu den prominenten Verfechtern dieser Theorie zählten der damals bereits pensionierte Ölgeologe Colin Campbell und der texanische Ölbanker Matt Simmons. Sie behaupteten, seit ungefähr 1976 sei kein einziges Super-Giant-Feld mehr entdeckt worden, die in den vergangenen 20  Jahren neu hinzugekommenen Felder seien »winzig« im Vergleich zu den früher entdeckten riesigen Vorkommen wie beispielsweise in Saudi-Arabien, in der Prudhoe-Bay (Alaska) oder in Daquing in China. (5)

Bereits vor über 50 Jahren hat eine unter strengster staatlicher Geheimhaltung forschende Gruppe russischer und ukrainischer Geophysiker bestätigt, dass Kohlenwasserstoffe entgegen der anerkannten »Mainstream«-Geologie amerikanischer und westlicher Forscher nicht das Resultat von konzentrierten und komprimierten Ablagerungen vorgeschichtlicher Dinosaurier oder von Algen und anderem biologischen Material sind, aus dem dann im Verlauf von Millionen Jahren irgendwie Öl und Gas entstanden. Sie demonstrierten damals, dass Kohlenwasserstoffe tief im Erdmantel unter Bedingungen wie in einem riesigen Kessel unter extremen Temperaturen und Drücken entstehen. (6)

Anschließend bewiesen sie, dass das so im Erdmantel produzierte Öl und Gas entlang von Verwerfungen oder Brüchen in der Erde je nach Druckverhältnissen unterschiedlich nahe an die Oberfläche gedrückt wurde. Sie hielten den Prozess für vergleichbar mit der Entstehung geschmolzener Lava in Vulkanen. Demnach ist die Entdeckung von Öl – relativ gesprochen – nur durch die Fähigkeit begrenzt, tiefe Risse und komplexe geologische Aktivitäten zu erkennen, an denen das Öl aus dem tiefen Erdinneren transportiert werden kann. Bei den Gewässern in der Karibik, besonders vor der Küste Kubas und dem benachbarten Haiti, scheint es sich um genau so eine Region konzentrierter Kohlenwasserstoffe zu handeln, die ihren Weg nahe an die Oberfläche gefunden haben, vielleicht sogar in der Größenordnung eines neuen Saudi-Arabiens. (7)

 

Haiti, ein neues Saudi-Arabien?

Die besondere geografische Lage im Seegebiet um Haiti und Kuba und auf den Inseln selbst sowie die Entdeckung von großen unterseeischen Ölvorkommen vor der Küste Kubas verleiht den eher anekdotischen Berichten von großen Ölfunden in verschiedenen Bereichen des haitianischen Staatsgebiets Glaubwürdigkeit. Es wäre auch eine Erklärung dafür, dass Haiti für die US-Präsidenten Bush Vater und Sohn sowie jetzt für den UN-Sondergesandten Bill Clinton so wichtig ist. Darüber hinaus könnte es erklären, warum Washington und verbündete Nichtstaatliche Organisationen (NGOs) den demokratisch gewählten Präsidenten Aristide gleich zweimal aus dem Amt gejagt haben. Aristides Wirtschaftsprogramm umfasste unter anderem den Plan, die Bodenschätze Haitis zugunsten der Mehrheit der eigenen Bevölkerung nutzbar zu machen.

Im März 2004, einige Monate bevor die University of Texas und die amerikanischen großen Ölgesellschaften das ehrgeizige Projekt der Kartierung möglicher Kohlenwasserstoffvorkommen in der Karibik ankündigten, veröffentlichte der haitianische Schriftsteller Dr. Georges Michel im Internet einen Artikel mit der Überschrift »Öl in Haiti« (8), in dem er schrieb:

»…. es ist kein Geheimnis, dass sich im tiefen Erdinneren unter den beiden Staaten auf der Insel Haiti und den umgebenden Gewässern bedeutende, noch nicht erschlossene Ölvorkommen befinden. Warum sie noch nicht erschlossen sind, ist unbekannt. Zu Beginn des 20. Jahrhunderts, genauer gesagt seit 1908, als Alexander Pujol und Henry Thomasset ihre physikalische und politische Landkarte der Insel Haiti erstellten, ist bekannt, dass sich in Haiti in der Nähe der Quelle des Rio Todo El Mundo, des rechten Nebenflusses des Artibonite-Flusses, heute besser bekannt als Thomonde-Fluss, ein großes Ölreservoir befinde.t«

Robertson Alphonse schrieb im Juni 2008 in einem Artikel der haitianischen Zeitung Le Novelliste en Haiti: »Die Anzeichen (Indikatoren), die die Suche nach Öl (schwarzes Gold) in Haiti rechtfertigen, sind ermutigend. Inmitten des Ölschocks haben vier Ölgesellschaften offiziell bei den haitianischen Behörden Lizenzen für Ölbohrungen beantragt.« Im Juni 2008, als der Ölpreis aufgrund von Marktmanipulationen verschiedener Wall-Street-Banken auf über 140 Dollar pro Barrel stieg, erklärte Diesuel Anglade, der Direktor der staatlichen haitianischen Behörde für Bergbau und Energie, vor der Presse in Haiti: »Bei uns sind vier Anträge für Ölsuche eingegangen … Uns liegen ermutigende Indikatoren vor, die es rechtfertigen, die 1979 eingestellte Suche nach dem Schwarzen Gold (Öl) wieder aufzunehmen.« (9)

Alphonse berichtet über eine 1979 durchgeführte geologische Untersuchung in Haiti, bei der im Plaine du Cul-de-sac auf dem Plateau Central und auf der Insel La Gonaive elf Probebohrungen erfolgt waren: »Oberflächliche (vorläufige) Indikatoren für Öl wurden auf der südlichen Halbinsel und an der Nordküste gefunden, erklärte der Ingenieur Anglade, der vom unmittelbaren kommerziellen Nutzen dieser Ergebnisse überzeugt ist.« (10)

Er zitiert ein Memorandum des haitianischen Rechtsanwalts François Lamothe vom 16. April 1979, in dem es hieß:

»… es wurden fünf große Bohrungen durchgeführt: in Porto Suel (Maissade) mit einer Tiefe von 9.000 Fuß, in Bebernal mit 9.000 Fuß, in Bois-Carradeux (West), in Dumornay, an der Straße Route Frare und in der Nähe der Eisenbahn von Saint-Marc. Eine sogenannte ›Karotte‹ (Öllager), die bei einer Bohrung in Saint-Marx im Departement Artibonite entnommen worden war, wurde auf Antrag von Mr. Broth in München einer physikalisch-chemischen Analyse unterzogen. ›Das Analyseergebnis wurde am 11. Oktober 1979 zugestellt, es lautete auf Spuren von Öl‹, teilte der Ingenieur Willy Clemens mit, der eigens nach Deutschland gereist war.« (11)

Trotz der damaligen vielversprechenden Ergebnisse in Haiti hätten »die großen, in Haiti tätigen multinationalen Ölgesellschaften« laut Dr. George Michel 1979 »durchgesetzt, dass die neu entdeckten Lager nicht ausgebeutet wurden«. (12) Die Ölsuche auf und vor Haiti wurde daraufhin abrupt eingestellt.

Ähnliche, wenngleich weniger präzise Berichte, wonach die Ölreserven in Haiti noch weit größer sein könnten als die von Venezuela, sind auf haitianischen Websites aufgetaucht. (13) Später brachte die Finanz-Website Bloomberg News die folgende Meldung: »Das Erdbeben vom 12. Januar erfolgte an einer Verwerfungslinie, die in der Nähe potenzieller Erdgaslager verläuft, so der Geologe Stephen Pierce, der 30 Jahre für Unternehmen wie die ehemalige Mobil Corp. in der Region tätig gewesen ist. Durch das Erdbeben könnten Gesteinsformationen aufgebrochen worden sein, sodass möglicherweise vorübergehend Gas oder Öl an die Oberfläche dringen könnten, sagte er am Montag in einem Telefoninterview. ›Ein Geologe, der, so kalt es klingen mag, die Verwerfungszone von Port-au-Prince bis zur Grenze auf Sickerstellen von Gas und Öl hin untersucht, könnte auf eine Struktur stoßen, die bisher noch nicht durch Probebohrungen erfasst worden ist‹, erklärte Pierce, technischer Leiter bei Zion Oil & Gas Inc., einem in Dallas ansässigen Unternehmen, das Bohrungen in Israel durchführt.« (14)

In einem Interview mit einem Online-Journal aus Sano Domingo erklärte Leopoldo Espaillat Nanita, der ehemalige Direktor der Dominican Petroleum Refinery (REFIDOMSA): »Es gibt eine internationale Verschwörung, sich auf illegale Weise die Rohstoff-Ressourcen des haitianischen Volkes anzueignen.« (15) Zu den Rohstoffen zählen Gold, das strategische Material Iridium und das allem Anschein nach reichlich vorhandene Öl.

 

Aristides Entwicklungspläne

Marguerite Laurent (»Ezili Dantò«), Vorsitzende der haitianischen Rechtanwaltsvereinigung Haitian Lawyers Leadership Network (HLLN), die den abgesetzten Präsidenten Aristide als Anwältin vertreten hat, betont, dieser habe in seiner Amtszeit als Präsident bis zu seiner von Amerika betriebenen Absetzung 2004 – also unter Bush –, seine Pläne für die Entwicklung des Landes verfasst und in Buchform veröffentlicht, darin seien die Rohstoffvorkommen Haitis zum ersten Mal detailliert aufgeführt gewesen. Als der Plan veröffentlicht wurde, entspann sich im Rundfunk und in den Medien eine landesweite Debatte über die Zukunft des Landes. Aristide strebte eine Art öffentlich-privater Partnerschaft an, die die Entwicklung der haitianischen Öl- und Goldvorkommen sowie andere wertvolle Rohstoffe in den Dienst der Wirtschaft und der Bevölkerung des Landes stellte. Der Reichtum sollte nicht ausschließlich den fünf haitianischen Oligarchenfamilien und deren Unterstützern in den USA, den sogenannten Chimeres, oder Gangstern zugute kommen. (16)

 Haiti ist seit 2004 ein besetztes Land, der umstrittene und unter zweifelhaften Umständen gewählte Präsident René Préval unterstützt die vom IWF geforderten Privatisierungen. Angeblich unterhält er Beziehungen zu den Chimeres, den haitianischen Oligarchen, die 2004 die Vertreibung von Aristide unterstützt haben. Bezeichnenderweise verbietet das US-Außenministerium Aristide heute die Rückkehr aus seinem südafrikanischen Exil.

Nach dem verheerenden Erdbeben vom 12. Januar hat das US-Militär die Kontrolle über die vier Flughäfen Haitis übernommen, gegenwärtig sind etwa 20.000 Soldaten im Land. Journalisten und internationale Hilfsorganisationen haben den US-Militärs vorgeworfen, sie kümmerten sich mehr um die Errichtung militärischer Kontrolle – das Militär spricht von »Sicherheit« –, als um den Transport von Wasser, Nahrungsmitteln und Medikamenten von den Flughäfen zu den Menschen, die dringend darauf angewiesen sind.

Eine amerikanische militärische Besetzung Haitis unter dem Vorwand der Erdbebenkatastrophe würde Washington und den entsprechenden privaten Geschäftsinteressen einen geopolitischen Gewinn ersten Ranges bescheren. Vor dem Beben am 12. Januar war die US-Botschaft in Port-au-Prince die fünftgrößte auf der Welt, fast gleichrangig mit geopolitisch strategisch wichtigen Orten wie Berlin und Peking. (17) Da nun russische Gesellschaften riesige neue Ölfelder vor Kuba erschließen, und da es eindeutige Hinweise dafür gibt, dass sich auf Haiti ähnlich große unerschlossene Lager von Öl, aber auch von Gold, Kupfer, Uran und Iridium befinden, da nun Hugo Chavez’ Venezuela nicht weit entfernt im Süden von Haiti liegt, könnte ein zurückkehrender Aristide oder ein anderer populärer Politiker, der entschlossen ist, die Ressourcen seines Landes für die Menschen von Haiti nutzbar zu machen, einen verheerenden Schlag für die einzige Supermacht der Welt bedeuten. Die äußerst ungewöhnliche Ankündigung des UN-Sondergesandten für Haiti, Bill Clinton, nach dem Erdbeben, gemeinsam mit dem Aristide-Gegner George W. Bush einen sogenannten Bush-Clinton-Fonds für Haiti auflegen zu wollen, sollte uns nachdenklich stimmen.

Laut Marguerite Laurent betreiben die USA, Frankreich und Kanada unter dem Vorwand der Katastrophenhilfe die Balkanisierung der Insel im Interesse einer künftigen Kontrolle über die Rohstoffe. Sie berichtet über Gerüchte, wonach Kanada die Kontrolle über den Norden von Haiti anstrebt, wo schon heute kanadische Bergbauinteressen tätig sind. Die USA wollen Port-au-Prince und die vorgelagerte Insel La Gonaive, wo laut Aristides Buch große Ölvorkommen lagern, um die auch Frankreich erbittert kämpft. Wie sie hinzufügt, könnte China, das bei der UN in Bezug auf das de facto von der UN besetzte Land ein Vetorecht besitzt, Einwände gegen eine solche amerikanisch-französisch-kanadische Aufteilung der großen Reichtümer des Landes erheben. (18)

 

 

__________

Quellen:

(1) Paul Mann, »Caribbean Basins, Tectonic Plates & Hydrocarbons«, Institute for Geophysics, The University of Texas at Austin, unter www.ig.utexas.edu/research/projects/cbth/.../ProposalCaribbean.pdf

(2) Rory Carroll, »Medvedev and Castro meet to rebuild Russia-Cuba relations,« London, Guardian, 28. November 2008 unter http://www.guardian.co.uk/world/2008/nov/28/cuba-russia

(3) Julian Gavaghan, »Comrades in arms: When China’s President Hu met a frail Fidel Castro«, London, Daily Mail, 19. November 2008, unter http://www.dailymail.co.uk/news/article-1087485/Comrades-arms-When-Chinas-President-Hu-met-frail-Fidel-Castro.html

(4) Peoples’ Daily Online, »China issues first policy paper on Latin America, Caribbean region«, 5. November 2008, unter http://english.people.com.cn/90001/90776/90883/6527888.html

(5) Matthew R. Simmons, »The World’s Giant Oilfields«, Simmons & Co. International, Houston, unter http://www.simmonsco-intl.com/files/giantoilfields.pdf

(6) Anton Kolesnikov, u.a., »Methane-derived hydrocarbons produced under upper-mantle conditions«, Nature Geoscience, 26. Juli 2009

(7) F. William Engdahl, »War and Peak Oil – Confessions of an ›ex‹ Peak Oil believer«, Global Research, 26. September 2007, unter http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=6880

(8) Dr. Georges Michel, »Oil in Haiti«, Englische Übersetzung aus dem Französischen, »Pétrole en Haiti«, 27. März 2004, unter http://www.margueritelaurent.com/pressclips/oil_sites.html#oil_GeorgesMichelEnglish

(9) Roberson Alphonse, »Drill, and then pump the oil of Haiti! 4 oil companies request oil drilling permits«, Englische Übersetzung aus dem Französischen, 27. Juni 2008, unter http://www.bnvillage.co.uk/caribbean-news-village-beta/99691-drill-then-pump-oil-haiti-4-oil-companies-request-oil-drilling-permits.html

(10) Ebenda

(11) Ebenda

(12) Dr. Georges Michel, a.a.O.

(13) Marguerite Laurent, »Haiti is full of oil, say Ginette and Daniel Mathurin«, Radio Metropole, 28. Januar 2008, unter http://www.margueritelaurent.com/pressclips/oil_sites.html#full_of_oil

(14) Jim Polson, »Haiti earthquake may have exposed gas, aiding economy«, Bloomberg News, 26. Januar 2010

(15) »Espaillat Nanita revela en Haiti existen grandes recursos de oro y otros minerals«, Espacinsular.org, 17. November 2009, unter http://www.espacinsular.org/spip.php?article8942

(16) Aristides Entwicklungsplan war in dem im Jahr 2000 in Haiti veröffentlichten Buch Investir dans l’Human. Livre Blanc de Fanmi Lavalas sous la Direction de Jean-Bertrand Aristide (Port-au-Prince, Imprimerie Henri Deschamps, 2000) enthalten. Es enthielt detaillierte Landkarten, Tabellen, Grafiken und einen nationalen Entwicklungsplan für 2004, der »Landwirtschaft, Umwelt, Handel und Industrie, den Finanzsektor, Infrastruktur, Erziehung und Bildung, Kultur, Gesundheitswesen, Frauenfragen und Fragen des öffentlichen Sektors« umfasste. 2004 schaffte es die Regierung Bush mithilfe von NGOs, der UN und einer üblen Propagandakampagne, Aristides Popularität zu untergraben und den gewählten Präsidenten abzusetzen.

(17) Cynthia McKinney, »Haiti: An Unwelcome Katrina Redux«, Global Research, 19. Januar 2010, unter http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=17063

(18) Marguerite Laurent (Ezili Dantò), »Did mining and oil drilling trigger the Haiti earthquake?«, OpEd News.com, 23. Januar 2010, unter http://www.opednews.com/articles/1/Did-mining-and-oil-drillin-by-Ezili-Danto-100123-329.html

 

Donnerstag, 04.02.2010

Kategorie: Geostrategie, Enthüllungen, Wirtschaft & Finanzen, Wissenschaft, Politik

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mardi, 02 février 2010

Haïti et les Etats-Unis au 20ème siècle

Haïti et les Etats-Unis au 20ème siècle

 

Entre 1849 et 1913, les navires de guerre américains sont entrés vingt-quatre fois dans les eaux territoriales haïtiennes, toujours « pour protéger les vies et les propriétés américaines ».

 

usa46.jpgEn 1914, les Américains placent le président haïtien devant un choix : céder l’administration des douanes aux Etats-Unis ou s’en aller. Le président refuse et l’Amiral Caperton fait débarquer ses marines, bloquer le parlement par des sentinelles américaines ; dans l’hémicycle, des officiers américains surveillent les députés avec des airs menaçants et, du coup, un nouveau président est élu. Ce nouveau président crée aussitôt une nouvelle constitution, adaptée aux circonstances, qui consent notamment aux étrangers le droit d’acheter des terres à Haïti. Selon le « Département d’Etat » américain, il n’avait pas été possible d’agir autrement car : « si notre occupation doit avoir un effet positif pour Haïti et favoriser son progrès, l’arrivée de capitaux étrangers s’avère nécessaire et on ne pourra évidemment pas demander à des Américains d’investir leur argent dans des plantations et des entreprises agricoles sans qu’ils ne puissent disposer de la propriété pleine et entière de ces terres ».

 

Dans la foulée, les marines occupent les bureaux de douane dans les dix escales maritimes les plus importantes du pays. En septembre 1915, les Américains envahissent l’ensemble du territoire haïtien.

 

Un ordre du Haut Commissaire interdit tout discours et tout écrit qui contiendraient « des critiques à l’endroit des forces armées américaines ou tenteraient de fomenter des manifestations contre des fonctionnaires américains ». L’occupation se prolongera jusqu’en 1934.

 

Quand les Américains s’en vont, 92% de la population est analphabète tandis que les énormes ressources naturelles de l’île sont exploitées au bénéfice exclusif des soixante familles américaines qui contrôlent les deux tiers des exportations et les neuf dixièmes des importations à Haïti. 30% des terres arables, qui produisaient auparavant pour le marché local, étaient désormais destinées à une agriculture intensive pour l’exportation. L’inévitable migration des populations rurales vers les centres urbains a mis à la disposition du grand capital une main-d’œuvre prête à travailler une journée entière pour 20 cents de dollar !

 

(article paru dans « Rinascita », Rome, 20 janvier 2010 ; trad.. franc. : Robert Steuckers).

lundi, 01 février 2010

haiti: The U.S. Created the Earthquake in Haiti?

erdbebeb.jpg

Haiti: The U.S. Created the Earthquake in Haiti?
Source: Pravda.Ru

URL: http://english.pravda.ru/science/tech/111809-russia_says_US_created_earthqua-0


The Russian Navy reports that the U.S. created the earthquake in Haiti

The Russian Northern Fleet indicates that the earthquake that devastated Haiti was clearly the result of a test by the U.S. Navy through one of its earthquake weapons and drew up a diagram of linear succession in relation to earthquakes reported to have occurred by chance to the same depth in Venezuela and Honduras.

The Northern Fleet has been monitoring the movements and activities of U.S. Marines in the Caribbean since 2008 when the Americans announced their intention to reestablish the Fourth Fleet, which was disbanded in 1950, and that Russia responded a year later, with the Fleet led by the nuclear-powered cruiser Peter the Great "by starting its first exercises in this region since the end of the Cold War.”

Since the end of the decade of the 70's in the last century, the U.S. "advanced a lot" in the state of its earthquake weapons and, according to these reports, they now use equipment with Pulse, Plasma and Tesla Electromagnetic and Sonic technology together with "shock wave bombs."

The report also compares the experiences of these two earthquake weapons of the U.S. Navy last week, when the test in the Pacific caused an earthquake of magnitude 6.5 to strike in the area around the town of Eureka, Calif., causing no casualties. But the test in the Caribbean caused the death of at least 140 thousand innocent people.

According to the report, it is "more than likely" that the U.S. Navy had "full knowledge" of the catastrophic damage that this test earthquake could potentially have on Haiti and had pre-positioned its Deputy Commander of the Southern Command, General PK Keen, on the island to oversee aid work if needed.

As regards the final result of the tests of these weapons, the report warns that there is a U.S. plan to destroy Iran through a series of earthquakes designed to overthrow its current Islamic regime. Additionally, according to the report, the system being tested by the USA (HAARP Project) would also create anomalies in the climate causing floods, droughts and hurricanes.

According to another report, coincidentally, facts exist establishing that the earthquake in Sichuan, China on 12 May 2008, a magnitude 7.8 on the Richter scale, was also caused by HAARP radio frequencies. It can be observed that there is a correlation between seismic activity and the ionosphere, through the control of Radio Frequencies Induced by force fields, which is a HAARP feature, and it can be concluded that:

1 .- Earthquakes identical in depth and linearly on the same fault are caused by induced frequency linear projection.

2 .- A coordinated satellite configuration can generate concentrated frequency projections targeting specific points (force fields).

3. A diagram shows that earthquakes considered to be artificial propagate linearly at the same depth.

-Venezuela, on January 8, 2010. Depth: 10 km.

- Honduras, on 11 January 2010. Depth: 10 km.

- Haiti, on 12 January 2010. Depth: 10 km.

The rest of the aftershocks occurred at depths close to 10 km.

Soon after the earthquake, the Pentagon said the hospital ship USS Comfort, which was docked in Baltimore, summoned its crew and sailed to Haiti, despite the fact that several days would elapse before arrival in Haiti. Nevertheless, Navy Admiral Mike Mullen, Chairman of the Joint Chiefs of Staff, said the U.S. armed forces were preparing an emergency response to the disaster.

General Douglas Fraser, Commander-in-Chief of USSSOUTHCOM, said that Coast Guard and U.S. Navy vessels in the region were sent to offer help even if they had limited resources and helicopters.

The aircraft carrier USS Carl Vinson was sent from the naval base at Norfolk, Virginia, with a complete consignment of aircraft and helicopters. It arrived in Haiti early on the afternoon of January 14. Other additional groups of helicopters will attach with the Carl Vinson, said Fraser.

The U.S. Agency for International Development (USAID), operated in Haiti before the earthquake. President Obama was informed of the earthquake at 17.52 on January 12 and asked his staff to ensure that embassy officials were safe and began preparations to provide needed humanitarian assistance.

According to the Russian report, the State Department, USAID and the U.S. Southern Command began its work of "humanitarian invasion" by sending at least 10,000 soldiers and contractors, to control Haitian territory, rather than the UN, after the devastating "experimental earthquake." 

Translated from the Portuguese version by:

Lisa KARPOVA

PRAVDA.Ru

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lundi, 25 janvier 2010

Amerikaans protectoraat Haiti

us-solider-in-haiti-2004.jpgAmerikaans protectoraat Haïti

Voor ik begin met waar het artikel vooral over gaat, wil ik nog even iets delen wat ik gevonden heb over Haïti in het boek “Ondergang” van Jared Diamond. Wanneer men spreekt over de toestand in Haïti lijkt het alsof de meeste mensen totaal uit de lucht vallen over hoe slecht dat land geleid wordt. Jared Diamond schreef echter al in 2004 over Haïti:

Haïti beslaat nauwelijks een derde van het oppervlak van het eiland Hispaniola, maar herbergt wel bijna twee derde van de bevolking van het eiland (ongeveer 10 miljoen) en heeft een gemiddelde bevolkingsdichtheid van bijna 358 mensen per vierkante kilometer. [...] De markteconomie is bescheiden en bestaat voornamelijk uit de productie van wat koffie en suiker voor de export, kleding en enkele andere exportproducten die in vrijhandelszones en tegen lage lonen door ongeveer 20.000 mensen worden gefabriceerd, enkele vakantie-enclaves langs de kust waar buitenlandse toeristen zich kunnen onttrekken aan de problemen van Haïti en een grote maar niet nader te definiëren handel in drugs die vanuit Colombia worden verscheept naar de Verenigde Staten (vandaar dat Haïti soms een narcostaat wordt genoemd). Er is sprake van extreme polarisatie tussen de massa’s armen op het platteland of in de sloppen van de hoofdstad Port-au-Prince en een kleine rijke elite in de koelere buitenwijk Pétionville in de bergen [...] Haïti’s bevolkingsgroei en de mate van besmetting met aids, tubercolose en malaria behoren tot de hoogste in de Nieuwe Wereld. Iedereen die Haïti bezoekt, vraagt zich af of er nog hoop is voor dit land en het meest gehoorde antwoordt luidt: ‘Nee’.”

Men kan alleen al op dit vlak duidelijk besluiten dat Haïti reeds lange tijd grote politieke en maatschappelijke problemen kende. Een bijkomend probleem daarbij is dan ook nog eens de evolutie op het vlak van milieu die men in Haïti ziet op geen enkel vlak positief kan noemen:

[...]gedwongen door armoede bleef de bevolking van Haïti afhankelijk van uit hout bereide houtskool als brandstof, waardoor de vernietiging van de laatste bossen werd versneld

De Amerikaanse interventie zou wel eens meer dan enkel humanitair kunnen zijn

En dan heb ik het nog niet gehad over de talrijke Amerikaanse interventies in de landen ten zuiden van hun grenzen, een constante doorheen de Amerikaanse geschiedenis. Zo werd Haïti door Amerika bezet tussen 1915 en 1934 en in 2004 zorgde een Amerikaanse militaire interventie voor het afzetten van hun vorige president. Ook zorgde Amerikaanse druk dat Haïti neoliberale maatregelen nam i.v.m. hun landbouw in de jaren ‘90, waardoor hun economie volledig het slachtoffer werd van grote en machtige buitenlandse bedrijven. Het lijkt er nu dan ook op dat de VSA van Haïti een protectoraat zou maken, uiteraard onder hun bescherming. Wanneer men kijkt naar de militaire machtsontplooiing van de VSA, kan men enkel een bevestiging hiervan zien. Zo zullen binnenkort ongeveer 11.000 à 12.000 Amerikaanse soldaten aanwezig zijn op Haïti. Ook de Franse minister van Ontwikkelingssamenwerking Alain Joyandet heeft hier reeds zijn beklag over gemaakt toen hij terugkeerde uit Haïti: “Referring to the turning back of a French aid flight by US force last week in the congested airport in Haiti’s capital, French Cooperation Minister Alain Joyandet complained the US military had monopolized the airport. ”This is about helping Haiti, not about occupying Haiti,” he said on French radio, in Brussels for an EU meeting on Haiti. Joyandet said he expects the United Nations to investigate the problem of how governments should work together in Haiti and hopes “things will be clarified concerning the role of the United States”.”

Ook de Venezolaanse president Chavez deed reeds zijn beklag:  “I read that 3,000 soldiers are arriving, Marines armed as if they were going to war. This is not a shortage of guns there, my God. Doctors, medicine, fuel, field hospitals, that is what the United States should send,” Chavez said on his weekly television address, “They are occupying Haiti in an undercover manner.” ”You don’t see them in the streets. Are they picking up bodies? … Are they looking for the injured? You don’t see them. I haven’t seen them. Where are they?” he added. Chavez also said he did not mean to depreciate US humanitarian efforts and was only questioning the need for so many troops.

Maar ook in de Amerikaanse pers kwam er commentaar op de Amerikaanse militaire inzet: “The American weekly Time published on Saturday a commentary named The US Military in Haiti: A Compassionate Invasion, saying that “Haiti, for all intents and purposes, became the 51st state at 4:53 pm on Tuesday in the wake of its deadly earthquake. If not a state, then at least a ward of the state — the United States.”

Mijn inziens wilt Amerika inderdaad de controle, zeker de komende periode, zo strak mogelijk overnemen. En uiteraard zullen zij, en de Haïtiaanse regering, dit ontkennen. De Amerikanen willen immers niet overkomen als de imperialisten en de Haïtiaanse politici willen niet overkomen als onbekwaam en delen van een staat die hopeloos corrupt is. Beide proberen zo echter gewoon de waarheid te ontkennen. Met een striktere controle over Haïti kan de VSA drugslijnen richting hun land afstoppen en eventuele militaire basissen zijn altijd goed meegenomen om hun controle over hun Amerikaans hinterland te behouden.

Interessant is ook de volgende stelling van Chavez: http://www.depers.nl/opmerkelijk/400826/Aardbeving-Haiti-experiment-van-VS.html? : De aardbeving op Haïti is veroorzaakt door een experiment van de Verenigde Staten. Dat schrijft het Venozolaanse ministerie van Communicatie en Informatie. Het ministerie baseert zich op onderzoek van de Noordelijke Russische Vloot, die vlootbewegingen van de VS in de Caribische Zee, waar Haïti ligt, zou volgen. Het Russische onderzoek heeft volgens het Venozolaanse ministerie uitgewezen dat de Amerikaanse marine met een van zijn ‘aardbevingswapens’ de beving teweeg heeft gebracht. Het ministerie stelt dat de Amerikanen sinds het eind van de jaren 70 hun ‘aardbevingswapens’ enorm hebben verbeterd. Een van de volgende doelwitten is Iran, aldus het Venozolaanse miniserie van Communicatie en Informatie. Als dit waar zou zijn, dan plaatst dit heel de Amerikaanse interventie in een heel, en helaas herkenbaar imperialistisch, licht…

 

Opmerkelijk: “Dat ze Haïti aan de blanken geven”

Bronnen