mercredi, 17 juin 2020
Un orden que brota del presente caos. Misión de la Hispanidad.
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Flaubert et la catastrophe française de 1870
Flaubert et la catastrophe française de 1870
par Nicolas Bonnal
Je dirais que la correspondance de Flaubert est le plus grand livre du monde moderne, devant même le Zarathoustra de Nietzsche, et qu’il est gratuit, à télécharger en plusieurs volumes sur le site Gallica de la bibliothèque nationale, dont on saluera le travail. Il y a des milliers de pages, alors perdez-vous y.
Flaubert a compris le désastre impérial de Napoléon III, désastre métaphysique et moral avant tout.
En 1853 il écrivait déjà à Louise Colet cette sentence définitive sur notre modernité désastreuse et notre présent permanent : « 89 a démoli la royauté et la noblesse, 48 la bourgeoisie et 51 le peuple. Il n'y a plus rien, qu'une tourbe canaille et imbécile. Nous sommes tous enfoncés au même niveau dans une médiocrité commune.»
Ceci on a pu descendre plus bas, notamment en 1870, en 1940, en 1968, ou sous le binôme Macron-Hollande. Comme dit un ami nommé Sylvain, et prof d’informatique dans une fac privée américaine (essayez, cela ouvre l’esprit) : « en France quand on touche le fond on creuse encore ».
Maxime du Camp
Mais voyons 1870. J’en ai parlé citant Maxime du Camp (qui souligne la légèreté française face au sérieux prussien) ou Renan (qui vaticine une victoire russe après celle allemande en Europe). 1870 ouvre la porte de la rapide décadence matérielle, morale et culturelle de la France, jadis modèle et âme de cette Europe. La république sera pire que l’empire, et le bilan de la troisième république fut à tous égards désastreux, y compris sur le plan moral avec entre autres les crimes du colonialisme inutile.
1870… L’époque est déjà assez nihiliste et Flaubert écrit du reste :
« On se paye de mots dans cette question de l'immortalité, car la question est de savoir si le moi persiste. L'affirmative me paraît une outrecuidance de notre orgueil, une protestation de notre faiblesse contre l'ordre éternel. La mort n'a peut-être pas plus de secrets à nous révéler que la vie. Quelle année de malédiction! Il me semble que je suis perdu dans le désert. »
L’année est mauvaise déjà en juin, et il le rappelle :
« Je ne suis pas plus gai que vous, car l'année a été, pour moi, atroce. J'ai enterré presque tous mes amis ou du moins les plus intimes. En voici la liste : Bouilhet, Sainte-Beuve, Jules de Goncourt Duplan le secrétaire de Cernuschi, et ce n'est pas tout. »
Mais démarrons. La guerre arrive, les esprits en France sont enflammés, et on cherche à se prendre une énième rouste. Le 22 juillet, Flaubert écrit à George Sand (une gauchiste caviar adorée aussi par Tocqueville) :
« Que devenez-vous, chère maître, vous et les vôtres ? Moi, je suis écœuré, navré par la bêtise de mes compatriotes. L'irrémédiable barbarie de l'humanité m'emplit d'une tristesse noire. Cet enthousiasme, qui n'a pour mobile, aucune idée, me donne envie de crever pour ne plus le voir. »
Les raisons :
« Le bon Français veut se battre 1° parce qu'il est jaloux de la Prusse; parce que l'état naturel de l'homme est la sauvagerie; 3° parce que la guerre contient en soi un élément mystique qui transporte les foules. »
Le trait de génie ensuite :
« En sommes-nous revenus aux guerres de races ? J'en ai peur. »
Après notre artiste en remet une louche sur le bourgeois sartrien d’alors :
« Le bourgeois d'ici ne tient plus. Il trouve que la Prusse était trop insolente et veut « se venger ».
Le 3 aout Flaubert revient sur ce bellicisme insensé (cf. le « Français parfaitement enthousiaste » de Louis-Ferdinand Céline, avant la raclée de juin 40) :
« Je vous assure qu'ici on se ferait assommer si on s'avisait de prêcher la paix. Quoi qu'il advienne, nous sommes reculés pour longtemps. »
Le génie ensuite. Flaubert insiste sur le racisme entre petits blancs :
« Les guerres de races vont peut-être recommencer. On verra, avant un siècle, plusieurs millions d'hommes s'entre-tuer en une séance. Tout l’orient contre toute l'Europe, l'ancien monde contre le nouveau. Pourquoi pas ? »
Mais il voit aussi dans cette grosse guerre une malédiction liée à Suez (tiens, tiens…) et la grande industrie :
« Les grands travaux collectifs comme l'isthme de Suez sont peut-être, sous une autre forme, des ébauches et des préparations dont nous n’avons pas idée. »
A cette époque la France plonge vite dans la misère (et on nous fait le coup des cinq milliards payés rubis sur l’ongle…) :
« La misère s'annonce bien. Tout le monde est dans la gêne, à commencer par moi Mais nous étions peut-être trop habitués au confortable et à la tranquillité. »
Comme toujours Flaubert regrette un bon vieux temps qu’il sait pourri pourtant :
« Nous nous enfoncions dans la matière. Il faut revenir à la grande tradition, ne plus tenir à la vie, au bonheur, à l'argent, ni à rien; être ce qu'étaient nos grands-pères, des personnes légères, gazeuses. Autrefois on passait sa vie à crever de faim. »
Le 17 aout, encore à George Sand :
« Je suis arrivé à Paris lundi et j'en suis reparti mercredi. Je connais maintenant le fond du Parisien et j'ai fait dans mon cœur des excuses aux plus féroces politiques de 1793. Maintenant, je les comprends. Quelle bêtise quelle lâcheté, quelle ignorance, quelle présomption ! Mes compatriotes me donnent envie de vomir. Ils sont à mettre dans le même sac qu'Isidore. Ce peuple mérite peut-être d'être châtié, et j'ai peur qu'il le soit. »
Et ce peuple a régulièrement été châtié et il s’en moque à chaque fois. C’est ce qui fera de Céline le pacifiste enragé et le francophobe dont j’ai parlé.
Puis Flaubert annonce notre ère ubuesque :
« Voilà où nous a conduits le suffrage universel, dieu nouveau que je trouve aussi bête que l'ancien N'importe Vous croyez qu'il en sera démonté, le bon suffrage universel ? Pas du tout Après Isidore, nous aurons Pignouf 1er. Ce qui me désole dans cette guerre, c'est que les Prussiens ont raison. A leur tour ! Puis à celui des Russes ! »
Déchéance française mais aussi défaite allemande en perspective :
« Nous allons devenir une Pologne, puis une Espagne. Puis ce sera le tour de la Prusse, qui sera mangée par la Russie. Quant à moi, je me regarde comme un homme fini. Ma cervelle ne se rétablira pas. On ne peut plus écrire quand on ne s'estime plus. Je ne demande qu'une chose, c'est à crever, pour être tranquille. »
J’ai cité dans mes chroniques cette grande envolée de Renan, extraite d’une lettre à un célèbre historien allemand :
« Le Slave, dans cinquante ans, saura que c’est vous qui avait fait nom synonyme d’esclave : il verra cette longue exploitation historique de sa race par la vôtre, et le nombre du Slave est le double du vôtre, et le Slave, comme le dragon de l’Apocalypse dont la queue balaye la troisième partie des étoiles, traînera un jour après lui le troupeau de l’Asie centrale, l’ancienne clientèle des Gengis Khan et Tamerlan. »
Flaubert voit la fin d’un dix-neuvième siècle heureux et l’avènement des misères modernes. Il voit un déclin ontologique, comme Nietzsche un peu plus tard (lisez et relisez la deuxième considération sur l’histoire) :
« Nous sommes assaillis de pauvres Ils commencent à faire des menaces. Les patrouilles de ma milice commenceront la semaine prochaine, et je ne me sens pas disposé à l'indulgence. Ce qu'il y a d'affreux dans cette guerre, c'est qu'elle vous rend méchant. J'ai maintenant le cœur sec comme un caillou et, quoi qu'il advienne, on restera stupide. Nous sommes condamnés à parler des Prussiens jusqu'à la fin de notre vie. »
A Maxime du Camp, il écrit le 29 septembre :
« Ce qui me désole, c'est l'immense bêtise dont nous serons accablés ensuite. Toute gentillesse, comme eût dit Montaigne, est perdue pour longtemps. Un monde nouveau va commencer. On élèvera les enfants dans la haine du Prussien. Le militarisme et le positivisme le plus abject, voilà notre lot désormais à moins que, la poudre purifiant l'air, nous ne sortions de là, au contraire, plus forts et plus sains. »
Pour être honnête j’ai déjà cité Edmond Burke à ce sujet, Burke et son « siècle de philosophes, d’économistes et de sophistes », Burke et cette « chevalerie à jamais en allée »…
The age of chivalry is gone.
On parle beaucoup de déchéance impériale américaine; tout est basé sur du faux, du toc et de la dette. Idem à cette époque pour l’empire bonapartiste :
« Oui, mon vieux, tu as raison Nous payons maintenant le long mensonge où nous avons vécu, car tout était faux, fausse armée, fausse politique, fausse littérature, faux crédit et mêmes fausses courtisanes. Dire la vérité c'était être immoral. »
La république arrive avec Gambetta et ses cassages de jambe (Bernanos), et on se doute que Flaubert, malgré Sand, ne s’en contente pas. Il écrit à sa nièce Caroline, celle qui le ruinera :
« La République me paraît dépasser l'Empire en bêtise. On parle toujours des armées du Centre et on ne les voit pas. On promène les soldats d'une province à l'autre, voilà tout. »
Léon Gambetta
Il voit un monde nouveau naître, bien plus nul que l’ancien, celui du règne de la quantité et de la médiocrité qui finit sous nos yeux en ce moment. A mon avis, et je l’ai prouvé, Chateaubriand a parfaitement traité cette question dans la conclusion des Mémoires d’Outre-tombe. Mais notre génial Flaubert ajoute que la prochaine guerre sera mondiale :
« Quoi qu'il advienne, le monde auquel j'appartenais a vécu. Les Latins sont finis maintenant c'est au tour des Saxons, qui seront dévorés par les Slaves. Ainsi de suite. Nous aurons pour consolation, avant cinq ou six ans, de voir l'Europe en feu; elle sera à nos genoux, nous priant de nous unir avec elle contre la Prusse. »
Il annonce la guerre civile de la Commune :
« Dans un mois tout sera fini, c'est-à-dire le premier acte du drame sera fini, le second sera la guerre civile. »
A George Sand il écrit encore :
« Paris finira par être affamé et on ne lui porte aucun secours. Les bêtises de la République dépassent celles de l'Empire. Se joue-t-il en dessous quelque abominable comédie ? Pourquoi tant d'inaction ? »
Il voit pulluler les pauvres partout, dont on ne me parla jamais au cours des humanités pourtant poussées :
« Nous n'avons eu mardi dernier que trois cents pauvres environ. Que sera-ce cet hiver ? Quelle abominable catastrophe et pourquoi ? dans quel but ? au profit de qui ? Quel sot et méchant animal que l'homme et comme c'est triste de vivre à des époques pareilles Nous passons par des situations que nous estimions impossibles, par des angoisses qu'on avait au Ve siècle, quand les Barbares descendaient en Italie. »
Il semble que jamais fatigués nous allions vers de nouveaux désastres grâce au virus et au reste !
Nous sommes d’accord sur le reste. Un monde laid et bête va naître, qui va du reste détruire le génie allemand si flamboyant sous Napoléon –voyez mes textes à ce sujet, dédiés à Robert Steuckers, et publiés dans le recueil sur Guénon et les gilets jaunes) :
« J'ai le sentiment de la fin d'un monde. Quoi qu'il advienne, tout ce que j'aimais est perdu. Nous allons tomber, quand la guerre sera finie, dans un ordre de choses exécrable pour les gens de goût. Je suis encore plus écœuré par la bêtise de cette guerre que par ses horreurs.
A Claudius Popelin, Flaubert écrit le 28 octobre dans une tonalité presque guénonienne :
« Je suis convaincu que nous entrons dans un monde hideux où les gens comme nous n'auront plus leur raison d'être. On sera utilitaire et militaire, économe, petit, pauvre, abject. La vie est en soi quelque chose de si triste, qu'elle n'est pas supportable sans de grands allégements. Que sera-ce donc quand elle va être froide et dénudée. Le Paris que nous avons aimé n'existera plus. »
Il rêve d’un ailleurs, souvent bédouin d’ailleurs :
« Mon rêve est de m'en aller vivre ailleurs qu'en France, dans un pays où l'on ne soit pas obligé d'être citoyen, d'entendre le tambour, de voter, de faire partie d'une commission ou d'un jury. Pouah ! Pouah !
Je ne désespère pas de l'humanité, mais je crois que notre race est finie. C'en est assez pour être triste. Si j'avais vingt ans de moins je reprendrais courage. Et si j'avais vingt ans de plus, je me résignerais. »
Il sent le retour du refoulé catholique, celui qui va amener des Péguy et justement exaspérer quelques années plus tard des génies comme Bloy, Drumont ou Bernanos :
« En fait de résignation, je vous prédis ceci : la France va devenir très catholique. Le malheur rend les faibles dévots et tout le monde, maintenant, est faible. La guerre de Prusse est la fin, la clôture de la Révolution française. »
Il insiste – et il a raison, car la bêtise catho ou américaine est toujours d’actualité avec Trump ou ce pape :
« Je meurs de chagrin, voilà le vrai, et les consolations m'irritent. Ce qui me navre, c'est la férocité des hommes; la conviction que nous allons entrer dans une ère stupide. On sera utilitaire, militaire, américaine et catholique, très catholique. »
Et puis il voit que l’Europe va entrer à cause des revanchards Français dans un siècle de guerres :
« …ces civilisés sauvages me font plus horreur que les cannibales. Et tout le monde va les imiter, va être soldat. La Russie en a maintenant quatre millions. Toute l'Europe portera l'uniforme. Si nous prenons notre revanche, elle sera ultra-féroce, et notez qu'on ne va penser qu'à cela, à se venger de l'Allemagne ; Le gouvernement, quel qu'il soit, ne pourra se maintenir qu'en spéculant sur cette passion. Le meurtre en grand va être le but de tous nos efforts. »
On arrête ici et on dédie ce triste texte à notre ami Jean Raspail. Dans la dernière lettre qu’il m’écrivit, il m’avait même dit que nous avions le pape du Camp des saints aux commandes...
Sources:
Nicolas Bonnal – Céline, le pacifiste enragé ; Guénon, Bernanos et les gilets jaunes ; chroniques sur a fin de l’histoire
Flaubert – Correspondance, Gallica BNF, 1859-1871
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Nous, les vrais indigènes d’ici
Nous, les vrais indigènes d’ici
par Georges FELTIN-TRACOL
Ex: http://www.europemaxima.comL’américanisation de la France et de l’Europe vient de prendre en une quinzaine de jours un tournant préoccupant. La mort de l’Étatsunien George Floyd aux États-Unis permet la mobilisation dans l’Hexagone d’une foule bigarrée d’experts en agitation et de jeunes nigauds blancs, adeptes précoces de l’ethno-masochisme. De la crèche jusqu’à l’université, l’institution scolaire peut se satisfaire de son bourrage de crâne quadridécennal.
Comparant sans la moindre raison valable les actions policières aux États-Unis et en France, des groupuscules haineux qui recrutent antifas, gendéristes et clients du réseau diplomatique de subversion yankee, accusent les forces de police et dénigrent des personnalités historiques. Le 22 mai dernier, en Martinique, une bande d’excités gauchistes fait tomber deux statues d’un néo-nazi notoire du XIXe siècle, Victor Schœlcher, à l’initiative du crime inexpiable d’avoir fait voter l’abolition de l’esclavage dans toutes les colonies françaises en 1848. On comprend mieux l’exaspération de ces vandales…
Les manifestants critiquent les policiers, le racisme, le réchauffement climatique, la grippe et la dysenterie. Ils remettent aussi en cause au nom de leur (piètre) morale des pans entiers de l’histoire de France, voire de l’Europe. Ces révisionnistes au petit pied aimeraient imposer leurs dogmes « indigénistes » et « afro-descendants ». Depuis 2005 existe le PIR, acronyme révélateur du Parti des indigènes de la République dont la figure principale reste la Franco-Algérienne Houria Bouteldja, signataire en 2016 aux éditions La fabrique d’un brûlot, Les Blancs, les Juifs et nous. Vers une politique de l’amour révolutionnaire, qui aurait valu à tout autre auteur une comparution immédiate devant la XVIIe chambre.
Sous le prétexte du décès de Floyd dans une municipalité historiquement démocrate, donc très mal gérée, ces rassemblements illégaux tolérés par un gouvernement pour la circonstance laxiste, rêvent d’amalgamer l’immigrationnisme, l’islamisme, l’afro-centrisme et le racialisme anti-blanc dans un combat anti-civilisationnel. Encouragées par les médiats centraux d’occupation mentale qui fabriquent une surréalité quasi-magique, ces nouvelles manifestations du cosmopolitisme procèdent du gendérisme sociétal et du discours décolonial si prégnants aujourd’hui dans une société hexagonale abrutie. Résultat : les Français de racines européennes suffoquent; ils n’en peuvent plus d’avoir la parole écrasée par les bottes du politiquement correct. Oui, cette atmosphère les empêche de respirer, les prive de souffle, ce souffle vital qui au cours des cycles récents s’inspire de Dionysos, d’Apollon, de Faust ou de Prométhée.
Les organisateurs de cette colère artificielle, souvent originaires de terres extérieures à l’Europe, se définissent comme des « indigènes ». Ils jouent sur un mot qui différenciait aux XIXe et XXe siècles les colonisateurs européens des populations locales d’Amérique, d’Afrique, d’Asie et d’Océanie. Or, ce temps est définitivement révolu. Il est remplacé par celui de la colonisation des anciens colonisateurs culpabilisés. La mouvance activiste commet un inacceptable détournement sémantique. Elle oublie qu’« indigène » désigne d’abord et avant tout une personne ou un peuple originaires du pays où ils vivent enracinés depuis des générations.
Les soi-disant « Indigènes » ne sont en fin de compte que des néo-colonisateurs qui profitent du désarroi profond de l’homme européen ultra-moderne. Quant à ceux qui se revendiquent « afro-descendants » du XXe arrondissement de Paris ou d’un quartier « populaire » de Lille, ils versent dans une étrange schizophrénie. Si la civilisation européenne d’expression française ne leur convient pas, qu’ils se mettent en cohérence avec leur idéal, qu’ils quittent donc notre continent et qu’ils reviennent sur la terre de leurs ancêtres qui en a bien besoin. L’Afrique accepterait-elle cependant ces braillards, ces professionnels de l’indignation automatique, ces licenciés en psychologie trans–binaire (en)culturante ?
« Indigène » n’est pas un gros mot. Les identitaires européens doivent l’utiliser sans hésiter. Les Européens d’origine boréenne sont les indigènes d’ici, du continent européen; c’est leur privilège incontestable, c’est leur fierté indéniable. Ils ont marqué de leur empreinte à travers les âges les paysages et les mœurs. Ils doivent par conséquent reprendre ce marquage et, à l’instar des panafricanistes ivoiriens qui ont débaptisé dans la nuit du 4 au 5 juin à Abidjan le pont Charles-de-Gaulle et le boulevard Valéry-Giscard-d’Estaing en pont Biako-Boda (sénateur panafricaniste assassiné en 1950) et boulevard Thomas-Sankara (homme d’État révolutionnaire du Burkina-Faso lui aussi assassiné en 1987), renommer les établissements scolaires, les rues et les gares Rosa Parks, Martin Luther King et Nelson Mandela en Léonidas de Sparte, Périclès d’Athènes, Caton l’Ancien, Godefroy de Bouillon, Juan d’Autriche, Jean III Sobieski ou Youri Gagarine. Au contraire des trois premiers noms, les sept derniers noms relèvent de l’histoire européenne. Sait-on par ailleurs qu’en Europe vit encore un peuple indigène, le dernier du continent, les Lapons ou, plus exactement, les Samis au-delà du Cercle polaire Arctique ?
Dans son magnifique Cœur rebelle (Les Belles Lettres, 1994), Dominique Venner lançait un vibrant appel à l’être indigène européen, aux autochtones d’Europe, à – oui, osons le néologisme – l’indispensable « eurotochtonie » qu’il importe de promouvoir à partir des autochtonotopies militantes : « Je suis du pays de l’arbre et de la forêt, du chêne et du sanglier, de la vigne et des toits pentus, des chansons de geste et des contes de fées, du solstice d’hiver et de la Saint-Jean d’été, des enfants blonds et des regards clairs, de l’action opiniâtre et des rêves fous, des conquêtes et de la sagesse (p. 201). »
Cette déclaration fondamentale correspond au sentiment profond des héritiers de Thulé que sont les Albo-Européens, pas aux successeurs du Gondwana qui s’affairent plutôt à reproduire sous nos cieux gothiques et baroques, romans et classiques, une duplication de ce pandémonium cauchemardesque qu’est l’Amérique du Nord.
Georges Feltin-Tracol
• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 176.
00:35 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : georges feltin-tracol, actualité, indigénisme, autochtonisme | |
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La grande mascarade universelle
La grande mascarade universelle
Comme au Carnaval de Venise, les habitants de la cité virtuelle se cacheront derrière des masques bariolés.
La prison panoptique
C’est un architecte français, Le Bas, qui esquissera les plans de la prison panoptique de la Petite-Roquette en 1836. Cette « usine à punir » était destinée à l’internement d’enfants délinquants et les instigateurs de cette horreur s’étaient inspirés des thèses de Jérémie Bentham dans un ouvrage intitulé Panoptique – Mémoire sur un nouveau principe pour construire des maisons d’inspection, et nommément des maisons de force. Cette nouvelle approche de l’enfermement des contrevenants faisait la part belle à une approche punitive basée sur une violation complète et constante de l’intimité des détenus. Ainsi, la prison panoptique ressemble à une ruche avec, en son centre, un poste de garde qui permet aux geôliers de pouvoir surveiller les cellules en temps réel puisqu’elles sont disposées en ordre rayonnant autour de ce centre de contrôle qui s’apparente à un « œil qui voit tout ». Il s’agit donc d’aliéner le prisonnier de toute forme de dignité puisqu’il est isolé dans une cellule qui fait l’objet d’une surveillance constante. L’auteur du Panoptique insiste sur « la présence universelle et constante du Gouverneur de l’Établissement ». Cette approche carcérale présenterait l’avantage d’instiller un sentiment de suspicion généralisé puisque les détenus finiront par avoir la « conviction qu’ils vivent et qu’ils agissent incessamment sous l’inspection parfaite d’un homme intéressé à toute leur conduite », toujours selon Bentham. Cet univers carcéral se répandra tout au long du XIXe siècle aux quatre coins de l’occident et un nombre considérable de prisonniers finira par succomber à la tentation du suicide dans un contexte où ce type de privation de liberté peut être assimilé à une forme de viol permanent.
La quête effrénée pour l’imposition d’un vaccin universel nous fait penser à l’obsession du Seigneur des Ténèbres pour cet Anneau Unique aux pouvoirs illimités. Le vaccin, grâce à l’injection de nanoparticules appropriées, permettra d’utiliser la technologie des antennes 5G afin de suivre à la trace le cheptel humain et, partant, de permettre au Seigneur Soros de pouvoir neutraliser les individus « non-conformes ». Les individus neutralisés pourront donc être soumis à une entreprise de refaçonnage de la personnalité et des affects, à la manière dont le Seigneur des Ténèbres entreprit de créer des Orques à partir des hommes qu’il avait capturés lors de ses entreprises guerrières. Les orques et les trolls sont comparables avec les milices d’antifas et d’influenceurs manipulées afin de détruire la réputation et d’attenter à la vie de quiconque s’aviserait de critiquer l’Ordo Universel mis en scène par les nouveaux régisseurs de la Divine comédie postmoderne. Bill Gates – avec un patronyme qui se rattache à tout ce qui concerne les barrières, le confinement et l’isolement – joue le rôle du grand régisseur des forgerons qui façonnent les Anneaux de Pouvoir, c’est-à-dire les logiciels et les interfaces qui servent à nous réduire en esclavage.
Rivés à nos écrans de portable ou de cellulaire, nous avons consentis à perdre notre identité réelle au profit d’un avatar qui représente notre persona publique, à l’instar de notre numéro d’assurance sociale ou numéro d’identité. L’avatar est non seulement un masque, mais représente surtout l’incarnation d’un être dans la peau d’un nouveau personnage. S’il peut être agréable de se forger une image publique, nous jouons avec le feu en manipulant nos avatars puisque ce jeu de dupe nous enchaîne à un dispositif de contrôle panoptique de type « porte dérobée ». Ainsi, les puissants régisseurs du Seigneur des Ténèbres sont en mesure de retracer tous nos déplacements de fourmis à travers les mailles de cette toile d’araignée qui nous sert d’interface quotidien. Notre identité d’esclave-payeur d’impôts est connue des régisseurs du « Grand cirque ordinaire » et nos faits et gestes sont scrutés à la loupe puisque nous devons tous nous brancher à la Toile afin d’effectuer l’essentiel de nos transactions. Le dictionnaire Le Robert nous parle « d’arrangements et de compromis », sous sa rubrique concernant le terme transaction. Communiquer est une affaire de compromis et d’arrangements puisqu’il faut négocier et renégocier en permanence les contrats opérationnels qui nous permettent de survivre à l’heure du numérique.
La traçabilité des individus peut, a fortiori, être comparée à une opération de magie. Cette forme de MAGIE OPÉRATIVE met en scène des marionnettistes qui tirent sur les ficelles des citoyens consommateurs assimilés à de simples effigies, c’est-à-dire la représentation de personnes qui n’existent plus. Puisque nous sommes devenus des NOMBRES, ou NODES énergétiques, manipulés par des régisseurs qui ne sont que des magiciens lorsque l’on prend la peine de regarder l’envers du décor. Les frères jumeaux qui ont réalisé la série THE MATRIX ont poussé le culot jusqu’à mettre en scène une société dystopique où les synapses électriques du cerveau humain sont utilisées en guise d’énergie première par les machines ou interfaces intelligentes. Les proto-humains naissent dans des couveuses, traités comme de la vulgaire chair à machine … un matériau doté d’un précieux potentiel synaptique.
Le langage humain cédant la place au langage machine, nous perdons la capacité de nommer un réel qui nous échappe jusqu’au plus profond de notre intimité. Cédant nos anciennes connaissances pour des jeux vidéo, incapables de raisonner correctement, nous sommes prisonniers de nos affects et devenons, par voie de conséquence, des objets malléables entre les mains des ingénieurs sociaux ou mages virtuels. Chemin faisant, même les médias dits alternatifs font l’objet d’une attention toute particulière de la part des mages qui opèrent depuis l’arrière-scène de notre société virtuelle. Les lecteurs consultant les articles à partir de la plateforme des médias sociaux, c’est un jeu d’enfant que d’orienter leur lecture des évènements en manipulant toute une panoplie de techniques qui permettent de façonner le consentement des internautes. Malgré tout, il nous restait l’espace public afin d’aller faire un tour de piste au soleil, histoire de respirer un peu d’air frais et de nous déconnecter de cette abominable matrice. Rappelons à nos lecteurs aguerris que la matrice représente la « génitrice » dans la phraséologie gnostique et son rôle symbolique permet au mage de façonner des univers parallèles. D’où le concept de réalité virtuelle, une appellation qui sert de SORT ou CONJURATION par le VERBE et qui permet de duper le voyeur. Ainsi, le VOYANT active les ficelles du SPECTACLE ou CONJURATION qui permettra de mystifier la conscience des VOYEURS. Toutes les médiations mises en scène par cette réalité virtuelle nous dépossèdent de nous-mêmes, faisant en sorte de violer notre divine intimité afin de nous réduire à l’état d’objets corvéables à merci.
La prison panoptique universelle est sur le point d’être achevée alors que les stratégies de confinement pratiquées par les régisseurs ont permis de récupérer les derniers bastions de résistance à cette dictature virtuelle. Déjà, et au bénéfice de la traçabilité du cheptel humain, le téléphone dit intelligent tient lieu de laisse virtuelle tout en nous permettant de consulter nos interfaces préférées lors d’une promenade à l’extérieur. C’est ce qui explique pourquoi bon nombre de piétons vous passent sur le corps alors qu’ils consultent le contenu de leurs courriels ou tentent de capter l’attention d’un éventuel prospect sexuel. Les mages de la Silicon Valley nous fournissent des casques d’imagerie virtuelle en attendant de pouvoir brancher des interfaces à même notre cerveau qui ne sert plus à grand-chose. Pour dire les choses franchement. Une magicienne, active sur le front culturel montréalais, s’est mise à rire à gorge déployée alors qu’un conférencier était venu nous parler dans un auditorium universitaire du rôle des « objets intelligents » et de la traçabilité pour l’urbanisme de la future société carcérale qui nous attend. L’intervenante montréalaise éructait de joie en lançant « des fourmis, des fourmis … des fourmis ! » Cet évènement anecdotique m’aura permis de comprendre le rôle des antennes émettrices et réceptives dans l’étude comportementale de la société des fourmis et son corollaire dans le monde humain. Un génial chansonnier québécois, Jean Leloup, dans un album éponyme intitulé Les Fourmis, avait déjà pressenti tout le scénario à la fin du siècle dernier. « Dans les rêves des Fourmis, les humains sont très petits », chantait-il … sorte de mage de la chanson, Jean Leloup demeure un des rares intervenants actifs sur la scène culturelle québécoise à avoir tenté de réveiller nos consciences. Comme il le dit si bien dans cette chanson, nous avons une vision très réduite de nos vies et de notre potentiel à force d’avoir été pris en charge par les grands régisseurs d’une Société du spectacle qui a fini par réaliser intégralement les prophéties de Guy Dedord.
La réalité considérée partiellement se déploie dans sa propre unité générale en tant que pseudo-monde à part, objet de la seule contemplation. La spécialisation des images du monde se retrouve accomplie, dans le monde de l’image autonomisé, où le mensonger s’est menti à lui-même. Le spectacle en général, comme inversion concrète de la vie, est le mouvement autonome du vivant. – Guy Debord
Désormais, avec l’utilisation de l’arme absolue des VIRUS, les grands régisseurs de l’ORDO MARCHAND seront en mesure d’utiliser le confinement sur ordonnance, comme dans un buffet chinois. C’est à volonté qu’ils pourront délimiter les ZONES autorisées pour le convoiement des fourmis corvéables que nous sommes devenus. Comme au Carnaval de Venise, nous porterons tous un masque arborant les signes distinctifs de notre AVATAR autorisé. Les prostituées et les conseillers en marketing pourront arborer des masques ressemblant à des strings aguichants; tandis que ceux qui bossent pour les entreprises de ramassage des ordures devront se contenter d’un masque arborant un simple « fuck you » ou quelque chose du même acabit. Masqués, casqués et pucés, il ne nous restera plus que les yeux afin d’observer le comportement d’autrui. Histoire de repérer des contrevenants afin de les dénoncer aux régisseurs policiers.
Patrice-Hans Perrier
Quelques réflexions supplémentaires à propos du confinement comme modus operandi de la nouvelle domination des humanoïdes :
https://voxnr.com/50050/de-la-terre-comme-camp-de-concent...
https://reseauinternational.net/stopcovid-health-data-hub...
00:25 Publié dans Actualité, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : patrice-hans perrier, mascarade universelle, philosophie, actualité, masques, carnaval | |
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