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mercredi, 31 mars 2021

Café Noir N.16: Boris, La Commune, La Syrie, Houellebecq

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Café Noir N.16

Boris, la Commune, la Syrie, Houellebecq

Café Noir – Un Autre Regard sur le Monde.
 
Émission du Vendredi 26 mars 2021 avec Pierre Le Vigan & Gilbert Dawed.
00:30 Boris Johnson (discours).
16:20 La Commune de Paris (150 ans).
39:10 Syrie (10 ans).
1:07:20 Houellebecq (l'écrivain).
 
 
SÉQUENCE SYRIE
Nombre de morts en Syrie.
Civils : 117 388 à 224 948 morts au moins.
Total : 500 000 à 600 000 morts, pour une population d'avant guerre (2011) de 20,8 millions.
 
Source: Wikipedia France.
 
ERRATUM. C'est bien entendu Mohamed Morsi, candidat du Parti de la liberté et de la justice (PLJ) issu de la confrérie des Frères musulmans (et pas le FIS) qui avait gagné les élections en Egypte.

« Safetycracy », le nouveau paradigme du pouvoir fondé sur la protection de la vie

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« Safetycracy », le nouveau paradigme du pouvoir fondé sur la protection de la vie

par Guido Salerno Aletta

Source : Milano Finanza & https://www.ariannaeditrice.it

La science, dans les domaines médical et biologique, devient un instrument de pouvoir. Un pouvoir qui peut devenir illimité et incontrôlable si l'urgence induite par la Covid-19 se poursuit.

Chaque homme est un untore, un "semeur de peste", en acte ou en puissance. Toute personne qui n'a pas encore été infectée devient un parasite par le simple fait d'approcher une personne ‘’séropositive’’, même si elle ne présente aucun symptôme de maladie. Même ceux qui ont déjà été guéris ne sont pas sauvés: ils peuvent encore être un agent de transmission du virus, et donc un ‘’non-traité’’, et peut-être même retomber malades.

C'est le syllogisme sur lequel repose la Safetycracy, le nouveau paradigme du pouvoir fondé sur la protection de la vie, sur l'utilisation instrumentale de la science dans le domaine médical et biologique d'une part et des outils technologiques de la connectivité et de l'intelligence artificielle d'autre part.

La pandémie du coronavirus a déjà provoqué un choc socio-économique mondial bien plus profond que n'importe quelle guerre conventionnelle, avec des milliards de personnes confinées pendant des semaines à l'intérieur de leurs maisons, la vie tissée de relations interpersonnelles a été proprement annulée, l'activité productive réduite au minimum. Les gouvernements imposent le confinement, ou la distanciation sociale, pour empêcher la propagation de la contagion: le port d'un masque pour couvrir le nez et la bouche, pour se protéger et protéger, pourrait devenir une règle sanitaire imposée à tous.

Mais ce n'est là qu'un épiphénomène: nous sommes entrés dans une nouvelle ère, dans laquelle le pouvoir se justifie et se légitime d'une nouvelle manière. Il n'y a plus de démocratie directe ou représentative, ni de libertés individuelles capables de prévaloir sur la protection de la santé dont les gouvernements se sont proclamés les garants absolus, se protégeant derrière une nouvelle caste de mandarins.

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La science, dans le domaine médical et biologique, devient un instrument de pouvoir. Elle perd sa fonction essentielle, celle d’être libératrice de l'angoisse de la mort pour prendre une fonction servile, ambivalente : ses relations avec le pouvoir politique renforcent en même temps ses répercussions économiques dans le domaine pharmaceutique. Au-delà des incertitudes sur l'évolution de l'épidémie, sur la mutation du virus dans le temps et sur la capacité des hommes à développer des anticorps capables de réagir à ses mutations, nous sommes déjà confrontés à trois étapes marquantes.

Premier point. Les mesures d'enfermement prises par les gouvernements de manière impérative, déterminant l'état d'exception et le réglementant, visent à sauvegarder la "vie nue" des hommes. Giorgio Agamben est intervenu sur ce point, avec un article très dur, intitulé L'état d'exception provoqué par une urgence injustifiée. Les mesures d'enfermement et d'éloignement réduisent l'essence même de l'homme, exerçant un pouvoir sans précédent puisqu'elles le dépouillent de son essence sociale. En fait, ils sacrifient la "vie pleine" qui distingue les êtres humains des autres animaux : une "vie pleine" qui va bien au-delà de l'activité économique. En ce sens, le débat sur les conséquences négatives qui découleraient de ces confinements vus comme des remèdes, et pour lesquels "le remède serait pire que le mal", apparaît également réducteur: la suspension de la production pourrait en effet entraîner encore plus de morts, par famine, que l'épidémie elle-même. Nous sommes confrontés à un banal exercice d'équilibrisme, entre la protection de la santé et les intérêts économiques, qui ne voit, une fois de plus, comme seul critère que la simple survie de l'homme. La mort contre la mort, et non la "pleine vie" contre la "vie nue".

Il y a plus: le pouvoir politique, qui se légitime donc actuellement par un confinement social visant à protéger la santé, exige par ailleurs une acquisition impressionnante de données sur les citoyens: tous les comportements habituels et naturels, et même la condition physique de chacun, sont analysés et mis en relation, depuis les contacts étroits avec d'autres personnes jusqu’aux déplacements, jusqu'aux relevés biométriques, tout est transformé en informations. Ces éléments sont posés comme importants pour la protection de l'individu et de la communauté: cela justifie et constitue le fondement de la Safetycracy. La vie même des êtres humains devient ainsi un contenu informationnel, et pas seulement leurs préférences en termes de consommation enregistrées lors de leurs achats ou leurs tendances récurrentes, dont le suivi s’effectue automatiquement grâce aux connexions aux sites d'information et aux réseaux sociaux.

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Le contrôle social ne se fait plus de manière médiate, par les convictions acquises car découlant des messages diffusés par la presse, la publicité ou les réseaux viraux: le comportement humain devient en soi un message, un contenu. La protection de la santé en est la justification contingente: l'attestation sur papier qui doit justifier tout déplacement, même anodin, a déjà été remplacée dans de nombreux cas par une plateforme numérique d'autorisation, de vérification et de contrôle.

Il y a ensuite un deuxième aspect, instrumental, totalement technologique, dont les polarités sont représentées d'une part par l'IOT (Internet of things) et d'autre part par l'AI (Artificial intelligence). L'’’Internet des objets’’, soutenu par la technologie 5G, bouleverse les métriques traditionnelles des télécommunications mobiles et personnelles, qui se sont concentrées pendant des années sur l'expansion de la capacité de transmission des données dans l'unité de temps, le passage de la voix aux images animées et l'augmentation de l'interactivité en termes de symétrie entre la vitesse de chargement et la vitesse de téléchargement. Or, avec l'IOT, il s'agit de connecter de manière asymétrique des millions d'émetteurs radio qui envoient en continu des contenus informationnels de très faible poids en termes de bits. Ce sont des capteurs de mouvement, de contact, de température ou d'autres gradients qui alimentent les bases de données sur lesquelles s'effectuent les élaborations d'intelligence artificielle. Il en résulte des mesures instantanées, c'est-à-dire des traces temporelles qui peuvent être soumises à différents niveaux de stratification. On peut s'attarder sur le comportement de l'individu et sur ses relations, ou élargir le champ d'observation aux territoires et aux clusters. L'intersection de ces données avec les données épidémiologiques constituera la grille invisible qui légitimera les décisions du pouvoir politique fondées sur la Safetycracy.

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Les informations diffusées quotidiennement sont symptomatiques de leur instrumentalisation à des fins de gestion politique de l'épidémie et non de compréhension du phénomène: rien ne peut être déduit des flux entrants et sortants, avec les nouvelles infections d'une part, les guérisons et les décès d'autre part, ni du nombre d'hospitalisations et d'admissions dans les unités de soins intensifs. On ne sait pas si les gens sortent guéris des unités de soins intensifs, et dans quel pourcentage ; ou si ceux qui sont guéris, cessant d'être positifs, sont principalement ceux qui, ayant des symptômes légers, sont restés chez eux en quarantaine assistée. La possession de données élémentaires est à nouveau un instrument de pouvoir.

Il existe un troisième aspect, crucial pour la transformation socio-politique en cours. La technocratie médicale, bigarrée entre épidémiologistes, infectiologues, virologues et hygiénistes, remplace celle des experts économiques et financiers. Ces dernières années, ce sont les économistes qui ont servi d'appui ou de contrepoids à la politique, en prescrivant ce qui est faisable ou non: ils considèrent le marché comme un sujet collectif capable d'agir et de réagir selon la logique d'interaction entre les réglementations et les comportements qui en découlent. L'économie, en revanche, étudie les meilleures combinaisons possibles entre les facteurs de production, en supposant que la terre, le capital et le travail sont naturellement et relativement rares. C'est à la politique de gérer les processus de distribution afin d'assurer un minimum de stabilité et d'acceptation sociale.

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Dans le cas de l'épidémie actuelle, nous avons affaire à un phénomène naturel dont il faut contrer les effets négatifs sur l'homme. En l'absence de vaccins ou de traitements médicaux adéquats, le pouvoir politique s'attaque au comportement humain, impose l'isolement et la distanciation sociale. La réduction des contacts entre les hommes, qui implique la suspension d'une série d'activités économiques, n'a donc rien de médical, en termes de traitement de la maladie: elle n'est que préventive, pour réduire les contagions et l'encombrement des structures hospitalières.

Nous sommes dans une phase de transition sombre: les gouvernements tentent de faire porter la responsabilité de leurs choix à la nouvelle technocratie de la santé. La mise en cause des relations sociales semble être la seule solution normative disponible, même en perspective: le sacrifice de la "vie pleine" récompense déjà celui de la "vie nue". La prochaine "vie pleine", au lieu d'être fondée sur l'autonomie des comportements et des relations humaines, garantie par deux siècles de constitutions libérales, sera dépouillée, contrôlée et gérée au moyen de réseaux de données et de l'analyse continue de nos comportements. C'est une "non-vie": l'humanité, infantilisée et déficiente, doit être protégée d'elle-même.

La logique du contrôle social par la biopolitique arrive ainsi à son terme: l'homme doit de toute façon être surveillé, car la présence de virus rend son comportement potentiellement dangereux pour lui-même et ses voisins.

Établir ce qui est légal a toujours été le fondement du pouvoir. Refuser le contrôle de son propre comportement et de ses relations sociales, en principe naturelles, devient en soi une infraction, la cause de la sanction: la "vie pleine", libre, sera dorénavant une utopie. Tous les hommes, les scientifiques en premier, sont face à une croisée des chemins: continuer à se battre pour se libérer de la souffrance et de l'obsession de la mort, ou devenir soumis et instrument du pouvoir.

Derrière cette épidémie se cache l'échec de la financiarisation de l'économie et d'une décennie de politiques monétaires qui ont vainement tenté de contrecarrer le caractère insoutenable des distorsions et des déséquilibres sous-jacents.

Dans la peste d'aujourd'hui, nous sommes tous coupables, tous « semeurs de peste » (untori). Une puissance illimitée et incontrôlable s'est placée devant nous pour protéger la "vie nue", la seule et simple survie animale : c'est elle, la Safetycracy. Heureusement, dans l'Histoire, les révolutions sont toujours au coin de la rue.

Parution du numéro 438 du Bulletin Célinien

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Parution du numéro 438 du Bulletin Célinien

Sommaire :

Céline et Gide 

András Hevesi, premier traducteur de Céline en hongrois (2e partie) 

L’Éternel féminin dans Voyage au bout de la nuit

Berl et Céline

2021-03-BC-Cover.jpgAu-delà de la mort, la fidélité de Bernard Morlino à Emmanuel Berl (1892-1976) est admirable. Ses nombreuses conversations rue de Montpensier, où Berl habita pendant 40 ans, furent son université. Outre une biographie, il poussa cette fidélité jusqu’à récolter à la Bibliothèque Nationale les articles de Berl pour en faire un recueil qui fut édité par Bernard de Fallois. Aujourd’hui, il est à l’origine de la réédition de Prise de sang, initialement paru en 1946, dans lequel Berl s’interroge sur la place des juifs en France, lui qui s’était toujours considéré français avant d’être juif. Curieux personnage qu’Emmanuel Berl. Appartenant à la même génération que Céline, il devint, comme lui, un pacifiste viscéral après avoir connu l’horreur de la Grande Guerre. Raison pour laquelle il soutint les accords de Munich. « J’ai été munichois. Il est étrange qu’en écrivant cette phrase, j’éprouve presque la sensation de faire un aveu ; l’immense majorité des Français fut non seulement résignée à Munich, mais exaltée par lui. » Au début de l’année 1939, ce pacifisme l’amena à accuser un certain Bollack, directeur d’une importante agence de presse, de corrompre des journalistes français pour qu’ils incitassent à la guerre contre l’Allemagne, accusation qui s’avéra fondée.  Cela ne l’empêcha pas d’être l’un de ceux qui dénoncèrent très tôt le caractère militariste et antisémite du national-socialisme.

Ses relations avec Céline furent pour le moins étonnantes. Lorsque parut Bagatelles pour un massacre, il publia un article dans lequel il relevait que « le lyrisme emporte dans son flux la malice et la méchanceté ». Et d’ajouter : « Juif ou pas juif, zut et zut ! j’ai dit que j’aimais Céline. Je ne m’en dédirai pas ¹» Un an plus tard, son libéralisme l’incita à condamner l’abus de censure que constituait, à ses yeux, le décret Marchandeau ² qui visait notamment les pamphlets céliniens. Il acceptait, en effet, l’idée de l’antisémitisme politique. Comme le lui reprochait son ami Malraux, il n’avait pas le sens de l’ennemi. Ce qu’il reconnaissait volontiers : « La haine n’est pas mon fort. » La mansuétude dont il fit preuve envers Céline n’était pas un cas particulier si l’on en juge par ces lignes : « Je suis persuadé que son cœur est pur de haine et que la provocation au meurtre fut toujours chez lui, figure de rhétorique. Les Juifs le croient antisémite Ils ont tort. Maurras n’est pas antisémite parce qu’il aime la Raison et qu’il n’est pas démagogue. Il ne vous reproche d’être juif que si vous ne dites pas comme lui… ». Aveuglement ? Libéralisme poussé jusqu’à l’outrance ? Les deux, sans doute… Après la guerre, il considéra que le racisme fut une formidable épidémie des années trente : « On ne parle pas avec indignation d’une épidémie. » Il dira à Bernard Morlino qu’il faut passer l’éponge sur Bagatelles pour ne retenir de Céline que l’inventeur d’un nouveau langage. Mais que restera-t-il de Berl ? Non pas ses pamphlets contre l’esprit bourgeois ou ses essais historiques, mais deux superbes récits parus après la guerre, Sylvia (1952) et Rachel et autres grâces (1965), sortes de confession d’un homme en quête de lui-même. Il rejoint ainsi Céline qui, après la guerre, rejetait la littérature des idées pour ne valoriser que celle où l’émotion prime.

• Emmanuel BERL, Prise de sang (présentation et bio-chronologie de Bernard Morlino ; postface de Bernard de Fallois), Les Belles Lettres, coll. “Le goût des idées”, 2020 (13,90 €)

  1. (1) Article reproduit dans Le Bulletin célinien, n° 390, novembre 2016. Voir aussi Robert Le Blanc, « Céline et les hommes de Marianne (Berl, Malraux, Fernandez) », Le Bulletin célinien, n° 361, mars 2014.
  2. (2) Ironie de l’histoire : sous l’Occupation, ce député radical-socialiste soutiendra Pétain et la Révolution nationale.

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Zinzin au pays des moviets

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Zinzin au pays des moviets

par Julien DARVANT

Zinzin au pays des moviets est un peu la version 2020 de Tintin au pays des soviets, dans lequel Hergé envoyait son courageux personnage qui l’a rendu célèbre démonter les mensonges du régime communiste et ses faux-semblants, qui bernaient encore une partie de l’intelligentsia occidentale. Mais cette fois, ce n’est pas le régime rouge dont les mensonges sont mis à nu, mais ceux de cette démocratie dans laquelle nous vivons. L’auteur dépêche Zinzin et son double, Tartempion, derrière les décors de pâte et carton qui occultent notre vue.

Mais contrairement à Tintin, Zinzin n’est pas un reporter adulé pour sa témérité, c’est un sans-abri qui, pour pouvoir rechercher la vérité et la déclamer, s’est coupé du monde. C’est là le prix à payer pour une liberté réelle et complète.

Il ne se fait pas d’illusion et reste plutôt aigri par ses années passées au sein de la société. Il en ressort lucide, mais n’hésite pas à se déclarer « misogyne, misanthrope, aigri, méchant, incapable de ne pas mordre, raciste, antisémite, méprisant, méprisable, anti-démocrate, anti-communiste, fasciste, réactionnaire et j’en oublie ».

« On croit qu’on est normal parce qu’on est comme tout le monde, alors que c’est tout le monde qui n’est pas normal, et qu’on soit le seul à être resté normal est une anomalie qui vous tape sur le système et qui, à sa manière, vous rend anormal, mais ça ne vous réconcilie pas pour autant avec tout le monde, et on en vient à penser qu’on est effectivement l’anormal, et on perd sa vitalité, on sait plus où on en est. […] Il faut avoir le courage d’être l’anormal des anormaux, quoi qu’il en coûte, même s’il faut passer pour un fou, pour sauver sa peau. »

Le souci de respectabilité ne l’effleure pas même un instant et on le sent jouissif, à la manière de Céline, quand il se campe dans la provocation. Il reproche d’ailleurs au mouvement nationaliste d’offrir sans cesse des gages de respectabilité à ses ennemis, alors qu’il n’obtient rien en retour pour ses génuflexions constantes. Les « dissidents » modernes, sauf exception, adhèrent aux deux valeurs les plus en vogue de notre société : lâcheté et médiocrité. Là où il faudrait des hommes prêts à renverser les étals des vendeurs du Temple, on ne retrouve que des mous recherchant l’approbation de leurs ennemis.

« Aujourd’hui, nous dit-il, la réalité dépasse le délire le plus noir, alors il faut bien délirer pour s’approprier du réel. Tout est faux. Même les sourires les plus avenants sentent la merde. » C’est là le respect que lui inspire ce monde délirant auquel on peine malheureusement à imaginer une alternative.

Pourtant, il en existe. Le fait de vivre dans un monde niant la nature humaine n’est pas une fatalité. Il faut simplement commencer par se défaire des mensonges et des chaînes mentales qui nous retiennent pour parvenir à envisager un ordre naturel, catholique et respectueux de notre nature.

Et même s’ils ne se bercent pas d’illusions, Zinzin et Tartempion se font un devoir de justement défaire un à un les mensonges qui sont devenus des vérités ou du moins des dogmes. Toutes les grandes croyances du siècle, démocratie, matérialisme, mondialisme et autres, sont pourfendues de façon rigoureuse, quoique parfois humoristique, laissant l’empereur plus nu que jamais.

Le lecteur sera parfois perplexe, parfois secoué, mais rarement indifférent aux propos de l’auteur qui fait converser Tartempion et la Conscience de notre époque, aérant ces dialogues philosophiques par les soliloques de Zinzin, qui nous raconte tantôt des anecdotes démontrant l’absurdité du monde dans lequel nous vivons, tantôt la vie même de l’auteur et comment il est devenu cet écrivain pas tout à fait cynique.

Julien Darvant

Tartempion, Zinzin au pays des moviets, Reconquista Press, 2020, 284 p., 16,50 €.

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