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jeudi, 08 juillet 2021

Pandémie et Nécrodémocratie

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Francisco Tomás González Cabañas

Pandémie, Nécropolitique et Nécrodémocratie

Ex: http://novaresistencia.org/2021/07/04/pandemia-e-necrodemocracia/

La pandémie a mis en évidence l'échec des démocraties occidentales qui, au nom de leurs "grands" idéaux abstraits, n'ont pas fait grand-chose pour arrêter la propagation du virus ou pour prévenir les décès. Dans un contexte d'austérité néolibérale qui désigne une partie de la population, notamment les personnes âgées, comme "indésirable", nous sommes confrontés à l'émergence de "nécrodémocraties", le genre de régime occidental qui travaille activement à la mort d'une partie de ses propres citoyens.

Les décès que l'administration de la pandémie aurait pu éviter

    "La nécropolitique permet de problématiser les logiques politiques contemporaines, où s'entremêlent violence, droit, exception et souveraineté. C'est-à-dire que la nécropolitique conjugue les éléments nécessaires au contrôle de la population à partir de la construction de discours sur la guerre, sur l'ennemi et sur la terreur pour justifier l'exception comme seule alternative pour le retour à une normalité sociale" (Brito-Alvarado X., Capito Alvarado, J. 2020. Le néolibéralisme comme nécropolitique des zombies. Arguments : journal de critique sociale, 22, 252-279).

    " La prolifération des armes et l'existence de mondes de la mort - des lieux où les gens sont tellement marginalisés où ils vivent réellement comme des morts vivants - sont un indicateur qu'il existe une politique de la mort (une nécropolitique) plutôt qu'une politique de la vie (une biopolitique) telle que l'entend Foucault " (Mbembe, A. 2011. Nécropolitique. Santa Cruz de Tenerife : Melusina.).

Les auteurs de l'article cité, ont projeté avec une maîtrise théorique ce qui s'est passé quelque temps après l'avoir écrit: "Pour que la nécropolitique soit mise en œuvre, il doit y avoir un état d'exception, comme le propose Agamben, qui justifie la mise en œuvre de mesures politiques permettant au pouvoir souverain d'éliminer les sujets inutiles à ses intérêts" (Ibidem, 15).

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Bien que l'axe conceptuel qu'ils proposent passe par la réaffirmation du néologisme "nécropolitique", ils glissent un chapitre en relation avec ce que nous considérons en fait plus central, la nécrodémocratie, qui a été clairement démontrée, à travers la pandémie, par la gouvernance désastreuse en termes humanitaires de tant de gouvernements démocratiques ou de ceux qui s'en vantent, comme celui de l'Argentine :

    " Giorgio Agamben (en 2006), dénonce dans Homo Sacer I, Pouvoir souverain et vie nue, que les dispositifs juridiques capturent la vie de ces sujets. Par conséquent, pour Agamben, le meilleur contrôle de la population est la démocratie. Le pouvoir démocratique implique qu'il est nécessaire de rendre invisible une série d'actions qui visent à dissimuler certaines violations des droits de l'homme" (ibid., 19).

Enfin, au moins pour re-signifier l'article, pour reconnaître sa valeur théorique, qui a vu plus loin ce qui s'est passé quelque temps plus tard sous l'apparence sanitaire, nous citerons encore un passage d'Agamben, qui soutient ce que nous proposons, la constitution du concept postérieur à celui de " nécropolitique ", celui de " nécrodémocratie ".

    " S'il y a une caractéristique qui peut définir les démocraties et les totalitarismes actuels, c'est que chaque fois leurs complexités politiques alambiquées sont rendues visibles pour parvenir à l'exercice du pouvoir de l'État à travers la mise en œuvre de discours et de politiques, pour parvenir à la domination de la population ; ainsi, le pouvoir qui revient au "souverain est celui qui décide de la valeur et de la dévaluation de la vie en tant que telle" (Agamben, G. Homo Sacer. Pouvoir souverain et vie nue. Valence : PreTextos).

La responsabilité concrète, effective et irréfutable des gouvernements et, avec elle, des gouvernants, qui se perçoivent comme démocratiques, doit être découverte ou démasquée. Dans le clivage du signifiant maître dans lequel les outrages gouvernementaux sont soutenus, par des clins d'œil démocratiques, nous ne pouvons manquer de signaler le manque, la carence, le trou, cette pandémie par le biais delaquelle, il y a, ni plus ni moins, les milliers de morts qui ont avancé (volontairement) leur finitude, par le travail et la grâce des administrations qui au nom du sacré et du totem de la démocratie.... ont vaccinés tardivement et à tort, sautant les "démocratiques" et les "démocrates", vaccinés tardivement et mal, coupant la ligne pour consacrer leurs privilèges et ceux des leurs et condamnant à plus de pauvreté et de marginalité ceux qui survivent encore à une tragédie, clairement évitable dans ses chiffres énormes et douloureux dont sont responsables certaines nécrodémocraties dans lesquelles nous vivons.

Source : Geopolitica.ru

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