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mardi, 27 septembre 2022

L'échec du Consortium européen

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L'échec du Consortium européen

par Marcello Veneziani

Source : Marcello Veneziani & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/il-fallimento-della-consorteria-europea

Nous ne savons pas quelle image de l'Italie les urnes nous donneront ce soir (ndt: au soir du dimanche électoral du 25 septembre 2022), ni s'il y aura vraiment une victoire de la droite et de ses alliés, et encore moins s'ils seront à la hauteur, mais une chose que nous pouvons déjà dire avec certitude : nous assistons à l'échec, en Eurovision, des oligarchies européennes. Par oligarchies, j'entends non seulement ce que l'on appelle improprement les élites dirigeantes qui commandent l'Europe, mais aussi le dôme médiatico-institutionnel qui tourne autour d'elle et ses ramifications périphériques, ses fonctionnaires et ses garçons de courses. C'est une défaite inconvenante, une défaite sans honneur, la défaite d'une classe dirigeante qui n'a pas été capable au cours du processus électoral, et pas seulement en Italie, mais aussi en Suède, probablement en Espagne et un peu partout, d'exprimer une vision de l'Europe, une idée positive et un projet d'avenir minimal qui pourrait impliquer les peuples d'Europe et pas seulement les appareils qui se trouvent au-dessus d'eux.

Nous n'avons rien entendu de positif qui puisse générer un partage, mais seulement des peurs, des menaces, des sanctions et des campagnes d'alarme et de dissuasion, sans un minimum de conception politique, culturelle et civique. D'Ursula von der Leyen à Enrico Letta, en passant par toute l'eurocratie, ses satrapes, ses influenceurs, ses acrobates, sans oublier la presse et l'information télévisée, ils n'ont pu offrir aux citoyens européens qu'une série de spectres agités pour les effrayer et les contraindre à une sorte d'enfermement politique; ils leur ont ordonné sur un ton menaçant et mafieux de ne pas sortir du périmètre, proclamant un couvre-feu idéologique et politique, avec des répercussions économiques. Les peuples d'Europe étaient traités comme s'ils étaient des mineurs, voire des handicapés mentaux, incapables de faire des choix pour eux-mêmes. Les noms des spectres agités sont désormais bien connus et répétés de manière obsessionnelle par la machine médiatique au service du consortium: Poutine, Orban, Mussolini.

Ils ont même inventé une nouvelle catégorie politique pour criminaliser même ceux qui gagnent des élections libres et démocratiques et n'ont jamais fait leurs preuves au gouvernement : les gouvernements indésirables, présents et futurs, ils les appellent les "autocraties électorales". Qui décide, et sur la base de quels paramètres, de la différence entre une démocratie "normale" et une "autocratie électorale"? Excluant le consentement du peuple souverain, qui leur est indifférent, excluant le respect des lois et de la liberté des citoyens que personne ne menace, sur quelle base peut-on condamner a priori certains mouvements et dirigeants avec l'accusation apriori d'instaurer un régime d'autocratie électorale ? Mais la même caste l'établit contre quiconque n'est pas issu de ses rangs ou ne s'est pas conformé à ses diktats.

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Y compris le diktat honteux et orwellien qui dénonce la violation des constitutions alors que les mêmes réseaux s'apprêtent à les violer à nouveau : ceux qui exigent que la volonté souveraine du peuple soit respectée et que la souveraineté des Etats ne soit pas violée, se conforment fidèlement à la Constitution de leur pays. Au contraire, ceux qui violent la Constitution sont ceux qui foulent aux pieds la souveraineté des États et des peuples et donnent carte blanche aux eurocrates pour décider en dernier ressort de leur sort. La dernière manœuvre du laissez-faire est de révoquer le droit de veto, dernière sauvegarde des souverainetés nationales ; si le dôme eurocratique décide d'une ligne, les autres doivent s'y plier, même le droit des minorités et le respect des volontés populaires et nationales ne sont plus protégés. La Charte est réduite à des usages hygiéniques.

Les oligarchies européennes sont issues de différents partis mais sont désormais toutes regroupées au sein du consortium qui utilise les techniciens patentés pour commissionner les peuples et les États et se sert de l'idéologie progressiste comme d'un pourvoyeur de normes éthico-politiques appliquées même aux questions sensibles de la vie, de la mort, de la famille, des différences sexuelles, de l'histoire et de l'identité.

Mais le pire, c'est le silence de mort des oligarchies européennes pour motiver les peuples et les citoyens ; il n'y a aucune ligne de défense de la civilisation européenne et de sa tradition, et encore moins un espoir d'avenir qui donnerait confiance et insufflerait de l'énergie. Ils affirment de manière impavide: "Nous ne gouvernons qu'avec la peur des monstres : si nous ne sommes pas là, Poutine ou le fascisme viendra". Au-delà du jugement que l'on peut avoir sur le Royaume-Uni et la monarchie, nous avons assisté à un pays, à un peuple, se serrant autour des traditions, des rituels et des symboles de son histoire. L'Europe, par contre, comme son drapeau d'étoiles, a un vide au milieu : elle n'a pas de traditions, de symboles, de rituels, de valeurs civilisationnelles autour desquels rallier ses peuples. Elle n'a que des spectres à fuir, des intérêts économiques à défendre, des sanctions à infliger à l'intérieur et à l'extérieur, des dépendances coloniales à servir et des sacrifices à imposer à ses citoyens; des nations à détruire et à humilier comme la Grèce. Un consortium anémique et asphyxié règne sur l'Europe et ne se rend pas compte qu'il perd du terrain, du consensus et de la crédibilité et qu'il perd toutes ses batailles, à commencer par celle de l'énergie. Du Brexit aux référendums qui ont été rapidement bloqués parce qu'ils se prononçaient contre l'UE, aux orientations de vote qui, par deux tiers, en France comme en Italie, et pas seulement en Pologne et en Hongrie, s'expriment dans le sens opposé aux indications de la consorterie. Maintenant, ils penchent vers la droite nationale, populaire, sociale et catholique ; maintenant vers la gauche sociale et radicale comme Mélenchon, maintenant vers les mouvements populistes et paupéristes comme le parti italien des 5 étoiles et les partis antisystème, mais il y a un divorce ostensible et maintenant consolidé entre l'eurocratie des consortiums, pouvoir dominant, et les citoyens européens. Au-delà du résultat électoral et de la manière dont les vainqueurs s'adapteront ensuite aux "directives" européennes, on peut déjà dire que chaque consultation du peuple se révèle être une déclaration de méfiance à l'endroit du consortium européen et une preuve d'échec de celui-ci. Tout comme le résultat électoral qui tombera ce soir en Italie.

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