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lundi, 16 juin 2025

L'Ukraine et la perte insidieuse de la souveraineté allemande en matière de défense - Entretien avec Gerold Otten

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L'Ukraine et la perte insidieuse de la souveraineté allemande en matière de défense

Entretien avec Gerold Otten

Propos recueillis par Elena Fritz

Source: https://pi-news.net/2025/06/die-ukraine-und-der-schleiche...

« Le financement de la production d'armement d'un autre État est quelque chose d'inouï », déclare Gerold Otten, député AfD au Bundestag et ancien pilote de chasse de la Bundeswehr, dans une interview accordée à PI-NEWS.

Selon les médias, le gouvernement fédéral allemand finance le développement de missiles ukrainiens à longue portée pouvant atteindre 2500 km, fabriqués sur le sol ukrainien, sans technologie allemande, mais avec des fonds allemands. Elena Fritz, rédactrice chez PI-NEWS, s'est entretenue à ce sujet avec Gerold Otten, député AfD au Bundestag et ancien pilote de chasse de la Bundeswehr.

PI-NEWS : Monsieur Otten, seriez-vous d'accord pour dire que le gouvernement fédéral allemand entre délibérément dans une zone grise en finançant des missiles ukrainiens à longue portée afin de contourner le contrôle classique des projets d'armement militaire ? Et comment évaluez-vous cela au regard du droit international, notamment en ce qui concerne l'effet contraignant du traité 2 + 4 et de la Charte des Nations unies ?

GERALD OTTEN : Le financement de la production d'armement d'un autre État est quelque chose d'inouï, car cela n'a jamais été fait auparavant. Le contrôle parlementaire classique (appelé « BMF-Vorlagen ») ne concerne que les achats pour la Bundeswehr. Il s'agit donc effectivement d'une zone grise, même si le Bundestag allemand a théoriquement la possibilité d'empêcher ce paiement grâce à son droit en matières budgétaires. Je me demande si ce n'est pas une manière détournée de vendre des technologies de pointe à l'Ukraine ou s'il ne s'agit pas d'un moyen de contourner le débat public sur la livraison de missiles. De ce point de vue, la mesure annoncée par le chancelier Merz revêt avant tout une importance politique au niveau national.

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En ce qui concerne les implications en matière de politique étrangère, le financement ne devrait pas enfreindre le traité 2 + 4. Certes, celui-ci interdit à l'Allemagne réunifiée de mener des guerres d'agression, mais cette disposition est directement tirée de la Charte des Nations unies et ne s'applique pas spécifiquement à l'Allemagne. L'Allemagne ne mène pas non plus de guerre d'agression. Au contraire, dans ce cas également, l'opinion selon laquelle cette mesure, tout comme les livraisons d'armes à un État attaqué, est conforme au droit de légitime défense prévu par la Charte des Nations unies (art. 51), lequel devrait prévaloir. Si la Russie invoquait cette mesure pour dénoncer le traité 2 + 4, cela n'aurait aucune conséquence juridique, car le traité ne contient aucune clause de dénonciation et la Russie n'agirait pas en accord avec les trois autres parties au traité. En droit international, la responsabilité de l'utilisation de systèmes d'armes à longue portée incombe à l'Ukraine, tant qu'elle sert à la légitime défense d'un État attaqué. Ce droit à la légitime défense inclut objectivement la destruction des infrastructures militaires sur le territoire de l'agresseur.

Le cofinancement actif par l'Allemagne d'armes offensives ukrainiennes ne peut-il pas être interprété comme un « danger renaissant », en particulier par la Russie, et conduire ainsi théoriquement à une escalade en matière de politique de sécurité en invoquant la clause relative aux États ennemis ?

De manière générale, la clause relative aux "États ennemis (des Nations Unies - dont l'Allemagne fait toujours partie, ndt)" est obsolète sur le plan juridique et politique. En tant que membre de l'ONU, l'Allemagne bénéficie, comme tout autre membre de l'ONU, d'une protection juridique contre les attaques militaires (conformément à l'interdiction du recours à la force, art. 2, al. 4). Il est vrai que la clause des États ennemis (art. 53 et 107) fait toujours partie de la Charte des Nations unies. Si tel est toujours le cas, c'est en raison de la complexité d'une modification (il faudrait l'accord de tous les membres à part entière et des deux tiers de tous les membres). De plus, bien que la suppression de cette clause soit un objectif de la politique allemande, elle n'est pas prioritaire, car la clause des États ennemis n'a plus d'importance politique ou juridique au niveau international. À cet égard, il est fait référence à une résolution de la 50ème Assemblée générale des Nations unies du 11 décembre 1995, selon laquelle « les clauses relatives aux « États ennemis » figurant aux articles 53, 77 et 107 de la Charte sont devenues caduques compte tenu des changements profonds qui se sont produits dans le monde ».

La clause des États ennemis ne fournit aucune base pour mener des actions militaires contre un membre de l'ONU qui, comme beaucoup d'autres membres de l'ONU, agit dans le cadre de la Charte des Nations unies. Il s'agirait d'une interprétation unilatérale, et une action militaire contre l'Allemagne serait interprétée par l'OTAN comme un acte d'agression contre un allié, ce qui entraînerait l'application de l'article 5 du Traité de Washington (OTAN).

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Jusqu'à présent, l'OTAN s'est toujours efforcée d'éviter toute escalade, en particulier en ce qui concerne les systèmes d'armes susceptibles de menacer le cœur du territoire russe. En soutenant la fourniture d'armes offensives ukrainiennes dont la portée dépasse largement les frontières de l'Ukraine, l'Allemagne n'est-elle pas en train de s'écarter du consensus de l'alliance en matière de politique de sécurité, risquant ainsi une rupture stratégique avec les États-Unis ?

Le fait est que l'Allemagne n'est pas le seul pays à avoir fourni des systèmes d'armes à longue portée à l'Ukraine, d'autres pays de l'OTAN l'ont également fait. La Grande-Bretagne et la France ont fourni des Storm Shadow/Scalp à l'Ukraine et les États-Unis des missiles ATACMS, qui ont déjà été utilisés contre le territoire russe. Dans ce contexte, on ne peut pas parler d'un abandon du consensus de l'OTAN en matière de politique de sécurité, mais plutôt d'une confirmation officielle par Merz de ce qui est déjà la pratique des partenaires de l'OTAN qui soutiennent l'Ukraine dans sa lutte défensive contre la Russie.

En finançant un programme ukrainien et indépendant prévoyant l'utilisation de missiles, Berlin ne se contente pas de donner de l'argent, mais cède également de facto le contrôle à un tiers. Partagez-vous l'avis selon lequel nous ne saurons même plus à l'avenir contre qui les armes développées avec des fonds allemands seront utilisées ? Et n'est-ce pas là la perte de contrôle la plus dangereuse en matière de politique de sécurité depuis la création de la Bundeswehr ?

En droit international, la situation est telle que l'Ukraine, en tant qu'État souverain, peut utiliser les armes financées ou transférées comme le prévoit la Charte des Nations unies (art. 51). Il n'est pas possible d'exercer un contrôle direct sur l'utilisation des armes, d'autant plus si l'argent est utilisé pour développer les capacités de production des missiles ukrainiens ou pour les perfectionner. La condition imposée jusqu'à présent pour les exportations d'armes, à savoir la clause dite de destination finale, qui oblige les acheteurs à accepter des contrôles sur la destination finale des équipements militaires allemands, ne s'applique pas dans le cas présent.

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Officiellement, l'Allemagne aide l'Ukraine « à se défendre ». Mais en réalité, elle finance désormais des armes offensives qui permettent également des frappes préventives, risquant de provoquer une dangereuse escalade. Selon vous, avons-nous depuis longtemps franchi le seuil d'une participation cachée à la guerre et, si oui, quelles pourraient en être les conséquences en matière de droit international et de politique de sécurité ?

La distinction entre armes défensives et offensives est une chimère. Tous les systèmes d'armes peuvent être utilisés dans les deux scénarios, c'est pourquoi c'est l'acte d'utilisation qui détermine s'ils sont utilisés à des fins offensives ou défensives. En ce qui concerne la participation à la guerre, les documents pertinents du droit international public fournissent un cadre clair: l'article 2, paragraphe 4, de la Charte des Nations unies interdit en principe le recours à la force militaire, sauf dans le cadre de la légitime défense (article 51 de la Charte des Nations unies), auquel cas même les États neutres peuvent soutenir un État attaqué en fournissant des moyens financiers et des équipements militaires. Les Conventions de La Haye de 1907 (ici explicitement la « Convention concernant les droits et devoirs des puissances et des personnes neutres en cas de guerre terrestre ») ne peuvent s'appliquer à la guerre en Ukraine, car l'Assemblée générale des Nations unies a condamné la Russie en tant qu'agresseur. C'est pourquoi de nombreux États membres de l'OTAN et de l'UE, y compris l'Allemagne, ne se sont pas déclarés neutres, mais ont apporté leur soutien à l'Ukraine dans le cadre de l'article 51 de la Charte des Nations unies.

Il est donc légal et légitime, au regard du droit international, de soutenir un État attaqué en lui fournissant de l'argent et des armes. Quant à savoir si cela est politiquement opportun, c'est une autre question.

Depuis 1945, la raison d'État allemande consistait à ne pas déclencher d'escalade militaire indépendante, à ne pas promouvoir de systèmes d'attaque et à ne pas mener de projets d'armement sans contrôle parlementaire. Diriez-vous que ce gouvernement, avec la bénédiction du chancelier fédéral, est en train d'abolir ces principes fondamentaux – et que l'AfD a non seulement le droit, mais aussi le devoir de s'y opposer haut et fort et publiquement ?

Notre opposition doit être politique et avoir pour objectif de parvenir à une paix négociée sur la base de la reconnaissance des intérêts légitimes des parties. Il est positif que l'on discute désormais concrètement des conditions d'un cessez-le-feu, même si les points de vue des deux parties belligérantes sont très divergents. La politique allemande sous Merz s'inscrit dans la politique de l'OTAN et de l'UE et ne peut donc être considérée comme une particularité. En même temps, en réduisant son influence en matière de politique étrangère, l'Allemagne se prive de la possibilité de jouer le rôle de médiateur honnête entre les parties belligérantes et de soutenir de manière crédible les éventuelles initiatives du gouvernement américain.

jeudi, 13 juin 2024

Colonel Gerold Otten : « L'intérêt de l'Allemagne, c'est d'obtenir la fin de la guerre en Ukraine »

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Colonel Gerold Otten : « L'intérêt de l'Allemagne, c'est d'obtenir la fin de la guerre en Ukraine »

Source: https://www.pi-news.net/2024/06/otten-deutschlands-interesse-muss-es-sein-ein-ende-des-ukraine-krieges-zu-erreichen/

Gerold Otten est colonel de réserve et a travaillé à l'école des officiers de la Luftwaffe à Fürstenfeldbruck.

Gerold Otten, membre du Bundestag pour l'AfD, représentait son parti à la réunion de printemps de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN qui s'est tenue à Sofia du 24 au 27 mai et au cours de laquelle la Déclaration 489 « Standing with Ukraine until Victory » a été adoptée. PI-NEWS s'est entretenu avec l'ex-colonel de l'AfD au sujet de cette réunion et des tensions géopolitiques actuelles.

PI-NEWS : Vous avez été le seul délégué à Sofia à voter contre la Déclaration 489. Qu'est-ce qui vous a poussé à prendre cette décision ?

GEROLD OTTEN : La déclaration est de facto un chèque en blanc pour l'Ukraine ! Le document ne précise pas non plus ce qu'il faut entendre par une "victoire de l'Ukraine" et surtout comment celle-ci doit être obtenue militairement. Les exigences maximales de l'Ukraine concernant le rétablissement total du statu quo ante bellum, c'est-à-dire de la situation d'avant 2014, ne sont pas non plus réalistes à mon avis.

Dans vos déclarations, vous insistez sur la nécessité d'une politique souveraine pour l'Allemagne. Pourriez-vous préciser ce que vous entendez par là et comment cela pourrait être mis en œuvre dans le contexte des décisions de l'OTAN sur la crise ukrainienne ?

La question fondamentale pour les décisions en matière de politique de défense et de sécurité devrait toujours être la suivante : Qu'est-ce qui va dans l'intérêt de l'Allemagne ? Je représente ici la Realpolitik, qui, en cas de conflit, mise sur des solutions négociées, un équilibre des intérêts et des compromis. Dans ce contexte, une politique « guidée par des valeurs », telle que la promeut le gouvernement fédéral, est totalement inutile et contre-productive, voire même dangereuse ! L'intérêt de l'Allemagne doit être de mettre fin à la guerre et d'instaurer un ordre d'après-guerre qui limite également la potentialité de tout conflit futur !

La tentative des pays de l'OTAN de vouloir décider de la guerre par une "paix victorieuse" en Ukraine, c'est, à mon avis, jouer avec le feu et ne vas certainement pas dans l'intérêt de l'Allemagne.

Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a demandé la levée des restrictions sur l'utilisation des systèmes d'armes occidentaux afin de pouvoir également attaquer des cibles en Russie. Quelle est votre opinion à ce sujet ?

Je pense que cette décision est mauvaise. D'un point de vue militaire, elle vise à réduire la pression sur les forces armées ukrainiennes en difficulté. Il est toutefois plus que douteux qu'elle y parvienne. En revanche, sur le plan politique, une telle décision suscite des réactions de la part de la partie adverse. Depuis le début de la guerre, nous assistons à une spirale d'escalade incessante. Ce qui était exclu hier est devenu réalité aujourd'hui. Où cela va-t-il s'arrêter ? Au sein du gouvernement fédéral, personne ne semble s'interroger sur le prix qu'il peut en coûter à l'Allemagne de vouloir obtenir une « paix victorieuse » en Ukraine.

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Stoltenberg a également souligné que l'OTAN ferait tout son possible pour empêcher une extension de la guerre aux pays de l'OTAN. Voyez-vous une contradiction à ce niveau dans son discours ? Si oui, comment pensez-vous que l'OTAN devrait adapter sa stratégie ?

Il y a une contradiction évidente : d'un côté, il faut empêcher l'escalade du conflit. Mais dans le même temps, les limites actuellement imposées à l'utilisation des armes, qui ont été livrées, sont supprimées, légitimant ainsi les attaques sur le territoire russe. Les pays de l'OTAN devraient changer complètement de stratégie pour éviter une extension de la guerre. Les livraisons d'armes non conditionnées à l'Ukraine ainsi que les autres soutiens logistiques et financiers doivent être progressivement supprimés et des pressions doivent être exercées sur l'Ukraine pour qu'elle s'engage enfin sans réserve dans des négociations en vue d'un cessez-le-feu.

La déclaration 489 demande la poursuite des livraisons d'armes à l'Ukraine, mais ne définit pas clairement ce que signifierait une 'victoire' de l'Ukraine. Comment interprétez-vous un telle 'victoire' et quels risques voyez-vous dans cette définition peu claire ?

Du point de vue de l'Ukraine, la 'victoire' signifie le rétablissement complet de l'intégrité territoriale de l'Ukraine. Du point de vue ukrainien, cela signifierait donc le retour aux frontières d'avant 2014, y compris la Crimée. C'est là aussi que réside le risque. En tentant d'envahir la Crimée, la Russie franchirait la ligne rouge. Il y aurait un risque d'escalade incalculable.

Le président Zelensky a qualifié la Russie d'État terroriste et a affirmé que la Russie n'utiliserait les cessez-le-feu que pour s'armer. Comment évaluez-vous cette déclaration et quel est son impact sur les efforts de paix internationaux ?

Avec une telle propagande, Zelensky tente de conserver à son profit le soutien militaire et financier de l'Occident. C'est une question de survie pour lui et son régime. En diffamant la Russie comme un "État terroriste", ce qui vaut donc aussi pour le président Poutine, ce dernier est perçu comme partenaire inacceptable dans les négociations et pourparlers de paix et tous les efforts en vue d'établir la paix sont ainsi torpillés.

Vous avez souligné que l'AfD poursuit une perspective à long terme pour les intérêts de l'Allemagne. Quelles mesures proposez-vous pour protéger ces intérêts tout en garantissant la sécurité internationale ?

L'Allemagne doit d'abord retrouver une capacité de défense. C'est l'élément clé de la protection des intérêts de l'Allemagne. L'Allemagne contribuerait ainsi de manière significative à la sécurité internationale, notamment en raison de son potentiel de dissuasion.

Comment jugez-vous la position actuelle de l'OTAN dans son ensemble, notamment en ce qui concerne l'équilibre entre le soutien à l'Ukraine et l'évitement d'un conflit direct avec la Russie ?

C'est un exercice d'équilibre. L'OTAN est tiraillée entre les intérêts des différents pays membres. D'un côté, il y a les États qui, en interne, cherchent de plus en plus d'autres solutions que celle de soutenir toujours davantage l'Ukraine en lui envoyant des armes, voire en lui envoyant des troupes au sol. De l'autre côté, on trouve par exemple les pays baltes et la Pologne, qui se sentent directement menacés par la Russie et demandent donc un soutien militaire aussi large que possible à l'Ukraine. L'OTAN ne doit cependant pas se laisser entraîner et répondre à de telles demandes, car elles comportent un risque d'escalade incalculable et le danger d'une confrontation directe avec la Russie.

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Quelles alternatives à la stratégie actuelle de l'OTAN proposeriez-vous pour résoudre le conflit en Ukraine ?

Une initiative internationale doit être lancée en vue de négociations de cessez-le-feu. L'OTAN, l'ONU et d'autres organisations internationales telles que l'OSCE pourraient y participer. Le conflit doit en tout cas être résolu à la table des négociations. Il n'y aura pas de victoire militaire pour l'Ukraine.

Quelle a été la réaction au sein de l'AfD et du parlement allemand à votre décision de voter contre la Déclaration 489 ? Avez-vous reçu un soutien pour votre position ?

Les réactions au sein de l'AfD ont toutes été positives. J'ai reçu beaucoup de soutien et de félicitations pour ma décision. Cependant, le Parlement allemand n'en a pas tenu compte.

Comment évaluez-vous le rôle de l'Allemagne au sein de l'OTAN, en particulier au regard des tensions géopolitiques actuelles ?

L'Allemagne a malheureusement peu d'influence au sein de l'OTAN. Bien que notre contribution financière soit très importante, l'Allemagne n'a qu'un faible poids politique en termes de décisions dans les tensions géopolitiques actuelles. Au sein de l'OTAN, ce sont toujours les États-Unis qui donnent le ton. J'estime que les chances, mais surtout la volonté, de l'Allemagne de jouer un rôle plus actif au sein de l'Alliance sont faibles.

Après une longue résistance, Berlin autorise l'Ukraine à attaquer des cibles en Russie avec des armes allemandes. Pourtant, Olaf Scholz se présente dans la campagne électorale comme un chancelier de la paix. Comment évaluez-vous cette contradiction ?

Dans cette situation, le chancelier Olaf Scholz est à mon avis un homme coincé, qui n'a qu'une faible marge de manœuvre politique. Après que le président américain Joe Biden a autorisé l'utilisation des armes livrées par les États-Unis contre la Russie, Scholz a dû lui aussi suivre le mouvement. Dans ce contexte, il sera également intéressant de voir s'il peut maintenir son refus de livrer des systèmes Taurus à l'Ukraine.

Monsieur Otten, merci beaucoup pour cette interview.

mercredi, 29 mai 2024

Un ex-colonel, membre de l'AfD, à la réunion de l'OTAN: Non aux livraisons d'armes !

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Un ex-colonel, membre de l'AfD, à la réunion de l'OTAN: Non aux livraisons d'armes !

Gerold Otten, colonel à la retraite et représentant de l'AfD à la réunion de l'OTAN à Sofia, a été le seul délégué à voter contre la déclaration 489 « Standing with Ukraine until Victory ».

Par Elena Fritz

Source: https://www.pi-news.net/2024/05/afd-ex-oberst-bei-nato-tagung-nein-zu-waffenlieferungen/ 

Lors de la réunion de printemps de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN, qui s'est tenue à Sofia du 24 au 27 mai, le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a souligné la prétendue nécessité de lever les restrictions sur l'utilisation des systèmes d'armes occidentaux afin qu'ils puissent également frapper des cibles en Russie. Cette déclaration contraste fortement avec son autre déclaration selon laquelle l'OTAN fait tout son possible pour éviter que la guerre ne s'étende aux pays de l'Alliance atlantique.

Dans un message vidéo, le président ukrainien Zelensky a qualifié la Russie d'État terroriste qui ne cherche pas à négocier et qui utilise les cessez-le-feu uniquement pour s'armer davantage. Malgré ces débats houleux, la déclaration 489 « Standing with Ukraine until Victory » a été adoptée, demandant la poursuite des livraisons d'armes à l'Ukraine sans définir clairement ce que signifie exactement une « victoire » de l'Ukraine. La déclaration suit le principe « Russia must not win », ce qui ignore les risques d'une nouvelle guerre en Europe.

Gerold Otten, colonel à la retraite et représentant de l'AfD à la réunion de l'OTAN, a été le seul délégué à voter contre cette position indifférenciée, alors que la majorité des délégués, à l'exception de quelques abstentions, ont voté pour. Otten a été au centre de l'attention lorsqu'il a été le seul à lever sa carte de vote contre la motion. Cela souligne la détermination de l'AfD à mener une politique souveraine et réfléchie, en gardant à l'esprit les intérêts à long terme de l'Allemagne.

L'auteure de PI-NEWS Elena Fritz, née le 3 octobre 1986, est arrivée en Allemagne il y a 24 ans en tant qu'Allemande de Russie. Après avoir passé son baccalauréat au lycée, elle a étudié le droit à l'université de Ratisbonne et a obtenu un diplôme avec succès. Elle s'est engagée dans l'AFD depuis 2018, a fait partie du comité directeur de l'État de Bavière de 2019 à 2021 et s'est présentée comme candidate directe au Bundestag en 2021. Elle est l'heureuse mère d'un petit garçon de trois ans. Cliquez ici pour accéder au canal Telegram d'Elena Fritz : https://t.me/global_affairs_byelena.