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mercredi, 01 novembre 2023

Halloween et le diable

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Halloween et le diable

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/halloween-il-diavolo/

Ponctuellement est arrivé le premier novembre. Ponctuellement, les polémiques habituelles sur Halloween ont commencé... habituelles et stériles. Parce que, de toute évidence, le monde catholique n'a pas d'autres problèmes à résoudre.

Les séminaires sont pleins à craquer. Les prêtres abondent. La foi est toujours plus forte grâce à un pape qui réaffirme et fait revivre la plus haute et la plus noble tradition catholique...

Ironie facile, pourrait-on dire... on sait que, désormais, dans les paroisses, l'office religieux est confié à des laïcs, faute de prêtres. Que les églises sont de plus en plus vides. Et les quelques fidèles aliénés par un clergé qui, depuis la Chaire de Pierre, parle de tout, d'écologie, de politique, des migrants, des goûts sexuels... sauf du Christ et de la Vie éternelle...

Une église qui a vénéré le Divin Vaquessin, qui s'apprête à supprimer les symboles de Noël pour ne pas heurter les autres religieux. Qui, d'ailleurs, n'ont jamais été offensés.

Une entreprise avec un PDG qui n'est ni très compétent, ni indépendant des... autres pouvoirs forts. Et comprenez ce que vous voulez. Dans cette phrase, il y a tout et le contraire de tout.

Inutile de tirer sur la Croix-Rouge. Mais il m'est impossible de ne pas remarquer que, chaque année, des parties du monde catholique - et des parties très différentes, des traditionalistes les plus ardents aux modernistes les plus débridés - poussent des cris d'orfraie face à l'usage de plus en plus envahissant de la célébration d'Halloween. La considérant, dans de nombreux cas, comme une véritable fête satanique. Et c'est bien étrange, puisque cette Église ne croit plus vraiment à Satan... ni à l'existence de Dieu....

Halloween est définitivement une mode américaine. Ou, du moins, c'est ainsi qu'elle est configurée aujourd'hui. Et je la trouve à peine décente, voire ridicule, si elle est célébrée par des adultes déguisés, une sorte de carnaval suspendu entre le macabre et le sexy.

J'ai cependant des doutes révérencieux sur le fait qu'il s'agisse de rites sataniques. Le Diable est, c'est bien connu, très intelligent... lisez le traité de diabolologie de Papini, ou "Tactique du Diable" (The Screwtape Letters) de C.S. Lewis et vous comprendrez... Je ne vous raconterai pas le Faust de Goethe, car ce serait trop demander...

Quoi qu'il en soit, comme il est intelligent, il se masque à tout sauf à lui-même. Tel est le Diable. C'est généralement un philanthrope, un homme bon en apparence. Comme le Drago Gerione de Dante. Et ses disciples lui ressemblent. Ils exercent le pouvoir. Ils ne se produisent pas.

Ceux qui font des ersätze d'orgie déguisés en sorcières, en zombies et autres ne sont que des porcs de province. Ils le feraient de toute façon, ils n'ont pas besoin d'Halloween. Et le diable ne s'occupe d'eux que lorsqu'il est temps pour eux de descendre en enfer.

Il y aurait ensuite quelque chose à dire sur la fête des enfants, sur la chasse aux bonbons, sur l'origine de certains symboles, sur les traditions anciennes... mais ce serait un long discours, et je le réserve pour une autre fois.

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Je voudrais simplement, ici, dire une chose à mes amis catholiques. Si vous l'êtes vraiment, catholiques, vous devez toujours croire à l'existence du Diable. Et toujours vous en inquiéter. Pas seulement lorsque de joyeux enfants frappent à votre porte pour vous demander des bonbons.

Pas seulement quand vous voyez une ménagère agitée habillée en femme-chat, et un ex-commandant bedonnant des Carabinieri, habillé en squelette improbable...

Cherchez le diable ailleurs. Dans le quotidien. Chez ceux qui vous font croire qu'ils font tout - guerres, confinement si, vac cins, persécutions et autres - pour votre intérêt. Pour votre bien matériel.

Pour sauver vos précieuses vies....

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mardi, 31 octobre 2023

Toussaint, Samhain, Halloween

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Toussaint, Samhain, Halloween

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/ognissanti-samahin-halloween/

C'est toujours la même vieille querelle... que célébrons-nous, si l'on peut vraiment parler de fête, dans la nuit du 31 octobre ?

La Toussaint, une fête catholique, autrefois importante. Fondamentale même, puisque, entre autres, Manzoni lui-même lui a consacré l'un de ses Hymnes sacrés. Ce qui aurait dû en faire douze, bien qu'il n'ait jamais achevé l'œuvre.

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Douze. Les douze fêtes qui, dans le calendrier romain, représentent les axes de communication entre le temps de l'homme et le temps de Dieu. Les moments de l'année où le temps ordinaire est suspendu et où le temps cosmique est vécu. Conceptualisation propre à la philosophie grecque : Kronos armé d'une faux. Qui tout consomme, érode, tue. Kronos dont l'étymon rappelle le Corbeau. Qui se nourrit de cadavres.

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Et Aiòn. Le plan de la durée. En fait de la perpétuité. Où il n'y a ni passé ni futur. Seulement un présent perpétuel. L'être. Qui ne devient pas parce qu'il est.

Parménide, pour simplifier.

C'est à cela que servait et devrait servir la liturgie, le temps liturgique. Faire entrer le temps cosmique dans le temps ordinaire. Le purifier. Comme les rivières qu'Héraclès détourne pour nettoyer les écuries d'Augias.

Samhain est une fête encore plus ancienne. D'origine celtique, certes. Mais elle trouve des correspondances dans la tradition romaine et dans celles d'autres peuples et cultures.

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Elle était célébrée quarante jours après l'équinoxe. À ce moment-là, le déclin du soleil vers les royaumes souterrains est évident et clair. Les ombres s'allongent sur la terre.

Les portes entre les royaumes des vivants et des morts sont grandes ouvertes. Et les défunts venaient rendre visite à leurs descendants.

Un lien profond, signifiant la tradition d'une famille. D'un clan. D'un peuple entier.

Les rites évoqués et détournés. Car les esprits bienveillants étaient invités à la table. Et éviter les esprits hostiles. Les citrouilles d'Halloween - elles aussi issues d'une tradition vénitienne - conservent un élément de cette fonction. Apotropaïque.

Et nous en arrivons à Halloween. Elle n'est rien d'autre que la synthèse de deux fêtes. Celle, païenne, de Samhain, et celle, chrétienne, de la Toussaint.

Mais c'est une synthèse corrompue. Inévitablement, puisque le sens du Sacré, autrefois très vivant chez les uns et les autres, a été totalement perdu. Et consciemment.

Et il est vrai que Halloween n'est plus aujourd'hui qu'une sorte de carnaval macabre. Une mascarade américaine, disent beaucoup, et non sans raison. Où, au mieux, l'on peut faire plaisir aux enfants. Certainement pas la gaieté forcée des adultes, qui poursuivent des fantasmes transgressifs de bas étage.

Et il s'agit avant tout d'un festival commercial. Exploité pour des raisons économiques. Au fond, c'est assez triste.

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Mais la faute, excusez-moi, n'est pas à Halloween, ni aux fêtards qui imitent leurs homologues américains.

La faute en revient à ceux qui auraient dû préserver le sens sacré de cette fête.

Et qui n'ont pas su le faire. Parce qu'ils n'étaient même plus capables de concevoir le sacré.

C'est ainsi que la fête a été affaiblie par des intérêts économiques, par des pulsions érotiques plus ou moins prudes et déformées. Par des ambitions et des fantasmes morbides.

Lorsque l'on touche (ne serait-ce que) à la sphère du Sacré, il faut garder à l'esprit une réalité précise. Et une règle.

Il n'y a pas de récipients vides que l'on peut abandonner dans le dépotoir des vieilles croyances et de la foi.

Si vous oubliez le sens de quelque chose, d'une fête, d'un rituel, il ne disparaît pas, car il ne vous appartient pas. Il existe en lui-même et continue d'exister. Seulement, il y a immédiatement quelque chose qui vient combler le vide que vous avez laissé.

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Et ce quelque chose est, au mieux, de l'eau sale.

Pas d'anathème donc contre les célébrations d'Halloween. Parce que, même si c'est de manière puérile, voire sordide, elles servent à nous rappeler une chose.

Ce que nous avons perdu. Ou plutôt ce que nous avons, avec culpabilité, abdiqué.

Et maintenant, excusez-moi... je dois préparer le panier de bonbons pour les petits fantômes, sorcières, petits diables qui viendront frapper à ma porte.

Des bonbons ou l'on me jettera un sort...

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mardi, 31 octobre 2017

Nein zur amerikanischen Kommerzkultur !

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mardi, 27 octobre 2015

Comment oublier Halloween avec Chrétien de Troyes

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Comment oublier Halloween avec Chrétien de Troyes
 
Je reprends un sujet qui nous tient à cœur, celui du Graal, qui montrait au Moyen âge le mystère fragile de la civilisation française.
 
Ecrivain
Ex: http://www.bvoltaire.fr

Oublions Halloween sans même polémiquer avec la Bête…

Je reprends un sujet qui nous tient à cœur, celui du Graal, qui montrait au Moyen âge le mystère fragile de la civilisation française. Nous en sommes loin mais ce n’est pas une raison pour ne pas rappeler un aspect méconnu de l’œuvre de Chrétien de Troyes : son noble hellénisme.

Cligès est un splendide roman ignoré. Il tente de réconcilier l’orient byzantin et l’occident après le schisme en montrant la grande unité culturelle de la civilisation européenne. Dès le début Chrétien nous donne ses sources. Car tout le monde enfin oublie de qui Chrétien se réclame : « Celui qui traita d’Erec et Enide, mit les commandements d’Ovide et l’Art d’aimer en français, fit le Morsure de l’épaule, traita du roi Marc et d’Yseult la Blonde… se remet à un nouveau conte, d’un jeune homme qui vivait en Grèce et qui vivait sous le règne du roi Arthur ».

chtr331452-gf.jpgChrétien, venu à la cour de l’empereur Barberousse vers 1180, y avait rencontré l’ambassadeur byzantin. Les chansons de geste byzantines étaient proches des nôtres, et Chrétien explique les liens entre cette littérature et nos prédécesseurs.

Voici ce que nous ont appris nos livres ; la Grèce fut, en chevalerie et en savoir, renommée la première, puis la vaillance vint à Rome avec la somme de la science, qui maintenant est venue en France.

La France avait pris un relais de vaillance et de science. Tout cela s’est fait par une transmission monastique des textes venus des grands auteurs grecs, d’Ovide et de Virgile. Au Moyen âge on fait aussi des « remakes » et des copies bien mimétiques ; ainsi Eneas, ainsi Troie, ainsi Alexandre. Et l’on comprend alors l’omniprésence de l’alchimie grecque dans nos textes bien étudiés par Fulcanelli.

Edmond Faral publia en 1913 un livre magnifique sur Les sources latines et grecques de nos romans de chevalerie. On peut le lire sur archive.org. Il explique que ces sources ont été négligées et que ce n’est hélas pas fortuit.
Il donne même les raisons de cet oubli : le préjugé de la Renaissance qui voit l’opinion publique rendue inculte par son école considérer le Moyen âge comme une ère de Zabulon et le seizième siècle de notre bonne vieille Renaissance comme l’âge de la perfection ultime. Or Victor Hugo souligne au début de Notre-Dame l’effondrement (sic) de l’architecture à la Renaissance.

Edmond Faral :

Affirmer que les romanciers du XIIème siècle étaient nourris de la lecture de Virgile, d’Ovide et de la plupart des bons poètes de l’ancienne Rome, c’est s’en prendre, à coup sûr, quoique indirectement, aux théories qui expliquent la Renaissance poétique française du XVIème siècle par la découverte de l’Antiquité.
Le moyen âge a connu l’Antiquité beaucoup mieux qu’on ne le dit d’ordinaire et, au moins sur la poésie des Latins, on n’était guère moins bien renseigné en 1150 qu’en 1550.

Nous évoquerons avec plaisir les sources celtiques chez Chrétien de Troyes ; mais passé leur Halloween…