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jeudi, 17 juillet 2025

La pause de Trump avant l’Armageddon

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La pause de Trump avant l’Armageddon

Retarder un affrontement avec la Russie et lâcher le mouvement MAGA

Alexander Douguine

Alexander Douguine révèle ici que Trump est une figure vacillante qui, pris entre une guerre avec la Russie et la colère de son mouvement MAGA, privilégie le délai au destin, reportant l’apocalypse de cinquante jours.

Hier, beaucoup s’attendaient à ce que Donald Trump fasse des déclarations nettes, concrètes et menaçantes concernant la Russie. Cependant, il a choisi de repousser une confrontation sérieuse — une confrontation que les néoconservateurs insistaient activement pour qu'il l'enclenche. La situation équivalait, très probablement, à un pari 50/50.

Trump aurait pu annoncer des sanctions sévères ou des livraisons sans précédent d’armes à l’Ukraine et ce, en grande quantité. D’un côté, cela aurait pu détourner l’attention des Américains de sa décision de ne pas publier la liste des clients d’Epstein — une décision qui a transformé bon nombre de ses anciens soutiens en opposants.

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Sur tout le territoire des Etats-Unis, les militants du mouvement MAGA brûlent, par dépit, leurs casquettes sur la voie publique.

Tout le mouvement MAGA est actuellement contre Trump parce qu’il a, à plusieurs reprises, trahi leurs attentes de manière flagrante et cynique. D’abord, il s’est lancé dans la guerre contre l’Iran. Maintenant, il refuse de divulguer les dossiers sur le lobby pédophile d’Epstein aux États-Unis — ce qui était initialement un point clé de sa plateforme électorale. En conséquence, une cascade de supporters l’a abandonné. En substance, tout le mouvement MAGA, tout le trognon du trumpisme, se dresse maintenant contre Trump.

Dans ce contexte, on aurait pu s’attendre à ce que Trump tente de détourner l’attention avec une Troisième Guerre mondiale — un « Armageddon » contre la Russie — en annonçant des mesures effrayantes et extrêmes: de véritables sanctions capables de frapper aussi la Chine et l’Inde, principaux consommateurs des ressources énergétiques russes, et des livraisons de missiles de portée moyenne à Kiev, ce qui marquerait effectivement le début d’un Armageddon ouvert.

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Trump aurait pu faire cela pour détourner l’attention de ses échecs — ou choisir de ne pas le faire, sachant que MAGA lui serait alors encore plus hostile. Un des principes fondamentaux du mouvement, et celui qui a permis à Trump d’accéder au pouvoir, était de mettre fin au conflit en Ukraine et d’arrêter de soutenir Kiev. Fondamentalement, il avait deux options: calmer le jeu (la "désescalade"), chercher la détente et tenter de regagner de l’influence sur le mouvement MAGA — ou lâcher ce public, abandonner le mouvement MAGA complètement et déclencher un conflit direct avec la Russie, créant ainsi un état d’urgence. Il aurait pu choisir l’une ou l’autre voie, mais finalement, il n’en a choisi aucune, reportant tout à une prochaine étape.

Il a lancé des menaces envers la Russie tout en reconnaissant en même temps la grande compétence ès-négociations du président russe Vladimir Poutine, montrant que Poutine est un homme dur qui ne compromet pas ses intérêts nationaux. En revanche, Trump, lui, compromet ses propres intérêts. Toute comparaison entre les deux est donc clairement à l’avantage de Poutine. La Russie a un dirigeant fort, ferme, poli, qui axe sa politique sur des principes, qui ne trahit pas son électorat — contrairement au leader américain. Dans cette compétition réelle et concrète, Trump perd sans aucun doute. Il a perdu le soutien de ses électeurs et est sur une trajectoire descendante. Son charisme et ses plans s’effondrent. En réalité, comme disent les jeunes, c’est un « échec épique » — un échec complet en politique intérieure.

Cependant, il n’a pas choisi de détourner l’attention mondiale de cet échec par une escalade avec la Russie. Il n’a pas dit grand-chose; il a simplement menacé qu'une telle escalade pourrait encore arriver, mais pas maintenant, peut-être dans cinquante jours. Mais même après cinquante jours, il pourrait changer d’avis — ou le faire demain. Trump se comporte de manière très imprévisible, et, à cet égard, on pourrait dire, frivole.

Pourtant, la pire issue — une déclaration immédiate de la Troisième Guerre mondiale — n’a pas eu lieu. Cela ne veut pas dire qu’elle ne se produira pas plus tard: dans cinquante jours, dans dix jours ou dans trois. En tout cas, l’élan d’attente entourant ce lundi a été efficacement désamorcé par le retour de Trump à une position neutre. La dynamique d’escalade reste énorme. Le monde file à toute vitesse vers l’Armageddon. Mais, pour l’instant — du moins — cela ne commencera pas aujourd’hui.

En conséquence, la bourse russe a connu une légère hausse, bien qu’en réalité elle ne devrait pas dépendre de telles choses, surtout compte tenu des pourcentages négligeables qui sont impliqués. Notre marché boursier est fondamentalement défectueux, car il est surveillé par Nabiullina, qui voit la bourse comme une rivale de la Banque centrale — comme c’est habituel dans tout pays et sous tout système. En résumé, notre système est simplement mal conçu, donc ce n’est pas un indicateur pertinent. Je ne lui accorderais pas trop d’attention.

Ce qui est positif, toutefois, c’est que la guerre n’a pas commencé hier. Cela signifie que son début a été quelque peu retardé. Bien que rien ne soit certain, tout peut arriver. L’histoire reste ouverte. Trump a pris une pause, prolongeant ses stratégies inefficaces, envers nous et envers l’Ukraine, de cinquante jours supplémentaires. Il a promis de livrer des systèmes Patriot à l’Ukraine, qui seront payés par les Européens, bien que cette décision ait déjà été prise il y a quelques temps. En somme, Trump a tenté de faire sensation à partir de quelque chose qui ne sera pas sensationnel. En d’autres termes, il a déclaré, en substance :

« Maintenant, je proclame haut et fort que je ne proclame rien. »

Tout reste dès lors comme avant. Mais cette fois, l’intervalle qui nous a été donné — avant la reprise du conflit mondial aujourd'hui reporté — doit être utilisé pour renforcer notre pays, la Russie. Nous ne pouvons plus compter sur personne, ni placer nos espoirs ailleurs. Seulement sur nous-mêmes. Ce que nous construisons de nos propres mains, c’est ce que nous aurons. Par conséquent, nous devons armer, réarmer, surarmer, renforcer, consolider notre souveraineté, et orienter la société vers des trajectoires militaires à long terme. C’est ce qui doit être fait — quoi qu’il arrive. L’Armageddon ne commencera pas aujourd’hui. Mais cela ne veut pas dire qu’il ne commencera pas demain.

mercredi, 16 juillet 2025

Trump a été retourné et le mouvement MAGA est orphelin...

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Trump a été retourné et le mouvement MAGA est orphelin...

Musk peut-il raviver la rébellion et défier l’Uniparty?

Alexander Douguine

Alexander Douguine affirme que Trump a été détourné par l’Uniparty mondialiste, laissant le mouvement MAGA trahi mûr pour une renaissance via le nouveau Parti América d’Elon Musk, en tant que véritable opposition américaine.

L’idée qu’Elon Musk crée un nouveau parti appelé « America » n’est en aucun cas vouée à l’échec. Tout ce à quoi Musk se consacre, il le réalise. À bien des égards, c’est lui qui a contribué à faire monter Trump au pouvoir avec des slogans radicalement opposés à l’establishment. Musk s’est investi corps et âme dans le mouvement MAGA, et les résultats étaient clairs.

Ce que nous observons maintenant, c’est que MAGA, un mouvement qui s’est formé lors de l’élection de 2016, était en réalité déjà un troisième parti. Le fait est que les idées de MAGA n’ont presque aucune ressemblance avec l’idéologie du Parti républicain. Le Parti républicain actuel est essentiellement celui des néoconservateurs, des mondialistes, des partisans d’un monde unipolaire, des interventions au Moyen-Orient, de la guerre contre la Russie jusqu’à sa défaite stratégique, et des réductions d’impôts pour les riches. C’est la politique conventionnelle : celle qui convient parfaitement à l’État profond. Ce sont vos Républicains standard. Depuis les années 1980, il n’y a pratiquement plus de paleoconservateurs ou d’isolationnistes comme Pat Buchanan dans le parti. En substance, le Parti républicain est devenu simplement le nationalisme mondial de droite — la droite de l’État profond.

Trump, tant durant son premier mandat qu’aujourd’hui dans son second, est arrivé au pouvoir avec des idées radicalement différentes — des idées qui n’ont que le plus ténu lien avec le Parti républicain tel qu’il est aujourd’hui. Bien sûr, il existe quelques politiciens comme Marjorie Taylor Greene ou Thomas Massie qui partagent les idéaux MAGA, mais dans l’ensemble, Trump était une figure solitaire dans cette sphère. Alors, qui le soutenait ? Ceux qui sont totalement sous-représentés dans le Parti républicain — ceux qui veulent détruire l’État profond, ceux qui exigent qu’Amérique se retire des guerres étrangères et se concentre sur ses problèmes intérieurs, ceux qui veulent que la élite libérale pédophile, dont les crimes ont récemment été dévoilés, soient justement et sévèrement punis, et ceux qui appellent à l’expulsion des migrants illégaux. Cette force défend deux sexes — pas quarante-huit, comme dans certains États — et le retour de l’Amérique à la raison. Cette force n’est en aucun cas le Parti républicain, et bien sûr pas le Parti démocrate non plus (les démocrates ont causé le plus de mal). MAGA est lui-même le troisième parti. C’est ce que beaucoup ne comprennent pas.

Comme Trump a récemment commencé à s’éloigner de ce troisième parti — MAGA — et à se rapprocher des républicains ordinaires, son soutien s’est effondré. Au début, beaucoup de supporters MAGA s’opposaient à la guerre contre l’Iran et au soutien américain à Israël. Certains, comme Thomas Massie, ont même déclaré que l’Amérique n’était pas dirigée par des Américains, mais par des Israéliens, ce qui a vivement confronté Trump à ce sujet et l’a éloigné de lui. Elon Musk a souligné que Trump avait promis de ne pas augmenter le plafond de la dette — afin de ne pas condamner les générations futures à l’esclavage financier et de « consommer demain aujourd’hui ». Trump a violé cette promesse en faisant adopter le « Big Beautiful Bill ».

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Enfin, Trump a répété à plusieurs reprises qu’il publierait les dossiers complets d’Epstein : des documents contenant des preuves de pédophilie et d’orgies rituelles impliquant l’élite politique libérale américaine mentionnée précédemment. Pourtant, il affirme maintenant que de tels dossiers n’existent pas, et que donc, aucune orgie n’a jamais eu lieu. Devant nos yeux, Trump se transforme du leader de MAGA en un républicain ordinaire. Il passe de plus en plus de temps avec le sénateur radical russophobe Lindsey Graham, et il représente de moins en moins les idées qui l’ont fait élire.

MAGA est en désespoir. Voici Elon Musk, un acteur politique très pragmatique. Pensez à combien il a d’argent et combien en a Trump. Musk possède près de 400 milliards, Trump environ cinq milliards. Dans un pays comme l’Amérique, où l’argent a une importance énorme, presque divine, Musk est quatre-vingt fois plus un « dieu » que Trump.

À mon avis, Musk fait un mouvement très délibéré. Le mouvement MAGA a été orphelin ; Trump l’a trahi. Musk soutient à juste titre que c’est ce mouvement qui a porté Trump au pouvoir et qui s’oppose à l’« Uniparty ».

L’Uniparty est ainsi que les supporters de MAGA désignent la collusion entre démocrates et républicains sous la direction de l’État profond — des mondialistes qui peuvent être de droite, comme les néoconservateurs, ou de gauche, comme les soutiens de Biden, mais qui partagent la même ligne de fond. MAGA s’oppose à l’Uniparty.

Donc, si Trump a effectivement été « détourné » — pris en otage par l’Uniparty — une vaste horizon s’ouvre pour poursuivre la mission commencée par le mouvement MAGA. À mon avis, c’est une évolution très intéressante. Jusqu’à présent, toutes les initiatives majeures de Musk — bien qu’accueillies souvent avec horreur et scepticisme — ont réussi. Voyons ce qui se passera ensuite.

lundi, 14 juillet 2025

MAGA contre lui-même

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MAGA contre lui-même

par Georges Feltin-Tracol

Animateur-vedette d’une émission de télé-réalité de 2004 à 2015, The Apprentice, Donald Trump aurait été observé avec attention et curiosité par Guy Debord. Sa maîtrise des codes médiatiques qu’il détourne et dévoie volontiers suscite un intérêt constant sur sa personne. Cet attrait médiatique toujours renouvelé lui est plus que jamais nécessaire alors que les premières fissures apparaissent dans le mouvement MAGA.

Hostile par essence au Système, le trumpisme catalyse un ensemble hétéroclite de revendications souvent disparates. Sa désignation de l’ennemi principal collectif, à savoir l’« État profond », les démocrates corrompus et le wokisme, ne suffit plus à masquer de profondes et graves divisions latentes en son sein. Les sept premiers mois du second mandat de Donald Trump ont déjà connu trois fortes secousses qui fragilisent une coalition pas si unanime que l’on croit.

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La première s’ouvre très tôt, avant même l’investiture officielle du 20 janvier 2025, quand Elon Musk et les techno-hiérarques ralliés à Trump affrontent Steve Bannon et la tendance nationaliste populaire à propos du visa H1 - B. Les autorités étatsuniennes l’accordent aux ingénieurs étrangers ultra-qualifiés désireux de venir aux États-Unis à la demande d’entreprises en pointe dans leur secteur. Musk en a naguère bénéficié. Il estime par conséquent insensé et vain d’abolir ou de restreindre ce visa. La Tech a sans cesse besoin d’ingénieurs venus du monde entier. Sur X, Elon Musk se justifie. Pour lui, « amener via l’immigration légale le top 0,1 % des talents en ingénierie est essentiel pour que l’Amérique continue à gagner ». Cette vive réaction des cénacles technophiles confirme l’analyse de Robert de Herte (alias Alain de Beniost) et de Hans-Jürgen Nigra (alias Giorgio Locchi) dans « Il était une fois l’Amérique », le célèbre essai paru dans le double numéro 27 – 28 de Nouvelle École en automne – hiver 1975. « Aux États-Unis, écrivaient-ils, la civilisation, privée de son ” contexte ” et de sa substance, n’a pu se renouveler que par un apport extérieur constant, fourni par la vague migratoire la plus récente. Cet état de fait ne s’est pas modifié jusqu’à nos jours. Si l’on prend la peine de faire la distinction entre la découverte et l’invention (la seconde n’étant qu’une application de la première), on s’aperçoit, avec le recul du temps, de la profonde stérilité des États-Unis. L’Amérique n’a jamais créé. Elle est stérile par nature. Forte de sa richesse et de ses moyens matériels, elle peut seulement développer (par des “ inventions “) là où les autres ont innové. » Les étrangers récemment naturalisés comprennent mieux cette réalité que les Étatsuniens de vieille souche qui ont oublié qu’ils viennent eux aussi d’ailleurs. Donald Trump tranche finalement en faveur du visa H1 - B parce sa vision demeure profondément utilitariste.

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La deuxième césure s’ouvre, il y a une quinzaine de jours, au sujet de l’opération militaire contre l’Iran. Très tôt, deux factions de MAGA s’invectivent en interne. Les chrétiens sionistes, souvent issus des milieux évangéliques protestants, dont la figure de proue est Mike Huckabee (photo), l’actuel ambassadeur en Israël et ancien gouverneur de l’Arkansas (1996 - 2007), retrouvent pour l’occasion leur néo-conservatisme interventionniste. Tenants résolus du Grand Israël dans une perception parousique, ces chrétiens sionistes s’activent par-delà le bombardement des sites nucléaires iraniens au changement de régime à Téhéran, quitte à y déployer des troupes étatsuniennes au sol.

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Cette perspective révulse leurs contradicteurs parmi lesquels la représentante de Géorgie Marjorie Taylor Greene (photo) et le journaliste Tucker Carlson. Ces derniers prônent l’Amérique d’abord, la concentration des efforts contre l’immigration et les infrastructures occultes - wokistes de l’État fédéral. Ils jugent avec raison à l’aune de l’expérience acquise en un quart de siècle de la vacuité et de l’inanité de toute intervention militaire terrestre en faveur de la piteuse démocratie égalitaire de marché.

Comment le 47e président des États-Unis allait-il s’extraire de ce débat tendu et déstabilisateur sans perdre son crédit et son aura auprès de son électorat ? En étant l’élève de Patrick Buchanan ! Au lendemain du 11 septembre 2001, l’essayiste paléo-conservateur critiquait les intentions chaotiques des néo-conservateurs. Il proposait des frappes aériennes chirurgicales sur les centres de commandement talibans et d’Al-Qaïda en Afghanistan sans toutefois engager le moindre gars des Grandes Plaines ou des Appalaches. La Maison Blanche ne le suivit pas. En revanche, Donald Trump oui. Certes, il a ordonné des frappes aériennes, mais il a aussitôt réfuté toute révolution intérieure fomentée depuis l’étranger. Donald Trump a enfin exigé d’Israël l’arrêt immédiat de son agression aérienne. Le dirigeant étatsunien a ainsi satisfait les deux parties antagonistes de son camp.

L’actuel président des États-Unis n’éprouve pas la même patience à l’égard de la nouvelle fracture béante survenue à la suite de son projet gigantesque de budget fédéral. En effet, ce qu’il appelle la « grande et belle loi » prolonge des crédits d’impôts colossaux adoptés lors de son premier mandat, élimine l’imposition sur les pourboires (une promesse de campagne !), permet des réductions fiscales sur les heures supplémentaires et les prêts automobiles, et accorde des milliards supplémentaires contre l’immigration illégale et pour la défense, le secteur de l’armement et la construction du « Dôme doré » (le système pan-américain de défense anti-missile). Après un premier vote favorable étriqué à la Chambre des représentants, le Sénat l’a adopté de justesse (51 contre 50) grâce à la voix déterminante de son président, le vice-président J. D. Vance. Le texte revient maintenant devant la Chambre des représentants.

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Elon Musk exprime toute sa colère envers ce projet de loi budgétaire, pierre angulaire du programme économique du président, qui prévoit plusieurs milliers de milliards de dollars. Sa critique féroce attise le mécontentement des libertariens et des techno-hiérarques. Adepte de la règle d’or budgétaire, le sénateur libertarien du Kentucky, Rand Paul (photo), dénonce un déficit abyssal prévisible. Une instance impartiale du Congrès, le Bureau du budget, estime que ce projet financier risque d’augmenter la dette publique de plus de 3400 milliards de dollars d’ici à 2034. Au matin du 3 juillet dernier, cinq représentants républicains exprimaient encore leurs réticences à voter cette proposition de budget faramineuse en seconde lecture.

Les commentateurs se focalisent sur l’abandon des incitations fiscales favorables aux énergies renouvelables ainsi que sur la diminution draconienne des aides sociales (Medicaid, le programme public d’assurance – santé pour les plus faibles revenus et le programme alimentaire SNAP destiné aux plus défavorisés). Mais, à part la Californie et le Massachusetts où les législations sociales se rapprochent le plus des États sociaux-démocrates européens, le rabotage de ces aides reste assez bien perçu, y compris et surtout auprès des populations les plus précaires. C’est sur le principe même du refus moral de l’endettement – vieux héritage calviniste puritain – que se cristallise la rébellion d’une partie de MAGA.

Les sénateurs et les représentants républicains récalcitrants irritent Donald Trump. Il les menace en retour de leur présenter aux primaires à venir des candidats ultra-trumpistes. Les pressions présidentielles ont réussi ce 3 juillet puisque la chambre basse adopte le méga-budget par 218 votes pour et 214 votes contre dont seulement deux élus républicains réfractaires. Ce nouveau succès renforce l’audience de Trump auprès de son électorat qui conserve sa solidité dans la perspective des élections de mi-mandat à l’automne 2026.

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Résultat ? Les tensions entre Trump et Musk s’aggravent au point que la rupture paraît désormais consommée, irrémédiable et définitive. Trump envisage à haute voix de retirer toutes les subventions fédérales aux diverses entreprises de Musk, voire de l’expulser, car l’homme le plus riche du monde possède les nationalités étatsunienne, canadienne et sud-africaine. En réaction, Musk pense lancer à partir de l’influence incroyable de son réseau social X un nouveau parti : le Parti de l’Amérique. Parviendra-t-il à fracasser le plafond d’acier du bipartisme en sachant que les règles électorales et politiques de nombreux États fédérés empêchent sciemment l’émergence dans la durée de toute tierce candidature non marginale ?

Il devient évident que les divergences ne vont que s’accroître à l’intérieur du mouvement MAGA d’autant qu’il reste encore trois ans et demi d’une présidence erratique et égotique. La discorde chez les trumpistes n’en est donc qu’à ses balbutiements.   

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 164, mise en ligne le 9 juillet 2025 sur Radio Méridien Zéro.

18:45 Publié dans Actualité, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, états-unis, elon musk, donald trump, maga | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

samedi, 05 avril 2025

Douguine et le "Maga" trumpien: une alliance antilibérale

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Douguine et le "Maga" trumpien: une alliance antilibérale

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2025/03/21/dugin-ja-maga-antilibe...

La russophilie était autrefois un marqueur de la gauche américaine – un objet d’admiration pour les socialistes qui défendaient le stalinisme et le système socialiste de l’Union soviétique. Maintenant, la situation a changé, comme le souligne The Economist.

Ce changement est devenu très visible: l’influenceur Maga Tucker Carlson et le journaliste indépendant Glenn Greenwald ont visité Moscou pour rencontrer le penseur antilibéral Aleksandr Douguine. L’interview amicale de Carlson avec Poutine et la réception de la critique formulée par Douguine sur le libéralisme l’année dernière, ainsi que la récente visite de Greenwald, montrent une sorte de lien idéologique.

Les libéraux occidentaux et les néoconservateurs craignent que la nouvelle connexion entre la droite américaine et la droite russe ne soit pas qu’une simple provocation, mais une affinité philosophique plus profonde. La ligne commune est visible en géopolitique: les partisans de Trump ont rejeté l’aide militaire de Biden à l’Ukraine, considérant le pays comme une sphère d’influence légitime pour la Russie – de la même manière que les Américains agissent dans leur propre région du monde. Ce réalisme du mouvement "America first" rejette l'interventionnisme et se met au diapason avec le monde multipolaire de Douguine.

L’opposition de Douguine à l’Ukraine date de bien plus longtemps. Son ouvrage Les Fondements de la géopolitique (1997) évoque une "Grande-Russie" eurasiatique, menacée par l'Ukraine. A cause de son enthousiasme virulent pour l'annexion de la Crimée (2014), il a perdu son poste à l'Université d’État de Moscou, mais il continue d’être une voix de la droite antilibérale. L'attentat à la voiture piégée de 2022, qui a tué sa fille et a été attribué à l'Ukraine, n’a fait que renforcer sa visibilité.

Le lien qu'il entretient avec le mouvement Maga ne se limite pas à la géopolitique, mais s'étend également aux valeurs et aux visions du monde. Le trumpisme, la Russie de Poutine et un nationalisme conservateur plus large – de Bolsonaro à Orbán en passant par Le Pen – rejettent les principes du libéralisme des Lumières, tels que l’individualisme et les droits de l’homme universels. Le globalisme et la pensée woke sont vus comme des symboles de la décadence occidentale, et la notion de souveraineté pour l'État-nation se voit très nettement valorisée. Douguine résume sur X : les États-Unis et la Russie sont sur la même longueur d'onde, tandis que les "globalistes de l'UE" nous font face.

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Cependant, il y a des différences: Douguine soutient un État autoritaire et la prééminence des traditions, tandis que le mouvement Maga de Trump s’appuie sur le populisme majoritaire aux Etats-Unis et tente de briser l'État libéral de l'intérieur. En Russie, l'État incarne la nation, tandis qu'en Amérique, il constitue l'adversaire. Pourtant, des marginaux trumpistes, comme les "intégralistes" ou le "néo-réactionnaire" Curtis Yarvin (photo), s’approchent de la ligne de Douguine – Yarvin envisage un président dictateur à la tête de l'Amérique, un "monarque-PDG" absolu, posture que J. D. Vance a également soutenue.

Le flirt idéologique n’est pas exempt de contradictions. Le traditionalisme ésotérique de Douguine, qui célèbre de nombreuses traditions différentes, telles que la mystique islamique, le soufisme et la théocratie iranienne, entre en collision avec les valeurs sionistes de la droite occidentale. Certes, au sein des cercles les plus obtus de l’extrême droite, Douguine a également été accusé d’apprécier la kabbale juive, ce qui ne fait qu’ajouter à la complexité de sa pensée.

Cependant, l'ancien conseiller de Trump et le parrain de la droite Maga, Steve Bannon, voit en la Russie une alliée de l'Amérique. Lorsque les libéraux ont faussement étiqueté Trump comme le pantin de la Russie, ils pourraient maintenant négliger un lien réel, ouvertement avancé - ironiquement, exactement ce qu'ils craignaient à l'origine.

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vendredi, 28 février 2025

USA : lutte entre populistes MAGA et oligarques tech au sein des républicains

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Etats-Unis: lutte entre populistes MAGA et oligarques tech au sein des républicains

Par Alexander Markovics

Si Donald Trump doit son succès électoral non seulement à sa personnalité charismatique mais aussi à une autre réalité, c'est sans aucun doute à son talent pour unifier une alliance de forces politiques opposées derrière lui: d'une part, la Trad-Right (droite traditionnelle) composée des partisans populistes de son mouvement MAGA et des Américains de tendance chrétienne et traditionaliste. D'autre part, nous retrouvons la Tech-Right (droite technologique) : des oligarques financièrement puissants et des "Techbros" comme Peter Thiel (Palantir), Elon Musk (Twitter, Tesla) et Sriram Krishnan (photo, ci-dessous), qui a été récemment nommé conseiller en IA de Donald Trump. Cependant, avant même que Trump ne prenne ses fonctions, une lutte interne a éclaté : le principal point de discorde est de savoir si les États-Unis ont besoin d'immigration de travailleurs qualifiés. Quelles opinions proposent les deux camps ?

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Techbros contre populistes MAGA

Pour la Tech-Right, le facteur innovation prime sur tout le reste – et cette fraction du capital provenant de Silicon Valley est même prête à laisser entrer des immigrants hautement qualifiés dans le pays, afin d'attirer des milliers d'Indiens aux États-Unis dans un cadre de "braindrain", pour que les États-Unis puissent gagner la course au développement de l'IA. C'est pourquoi ils soutiennent la politique d'accorder des visas pour l'immigration qualifiée, ce qui a conduit à la première grande dispute parmi les partisans de Trump, avant même son entrée en fonction. En face d'eux se trouvent les partisans de MAGA. Ce sont des Américains d'origine européenne, blancs, qui veulent défendre leur identité et sont opposés à l'immigration de masse. Pour eux, les visas HB1 soutenus par les Techbros ne sont rien d'autre qu'un code pour désigner l'immigration de masse, une mesure qui poursuit la politique de remplacement de population. Pour des figures comme Laura Loomer, Steve Bannon et Rod Dreher, mais aussi des milliers de nationalistes blancs sur X (anciennement Twitter), le droit à la préservation de leur propre identité est primordial, et non l'innovation et la technologie.

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Silicon Valley : Capitalisme Woke ou "Lumières sombres" ?

L'ambiance des partisans de MAGA envers les Techbros de Silicon Valley a été bien résumée par le modérateur américain Tucker Carlson, qui a déclaré que la véritable menace en 2019 ne venait pas du gouvernement fédéral américain, mais des entreprises. À l'époque, c'était principalement le capitalisme woke d'Alphabet/Google à Meta/Facebook qui essayait de faire taire les partisans de MAGA et de criminaliser Donald Trump en particulier. Cependant, comme le montrent sans équivoque les photos de l'inauguration de Trump, où soudainement son ancien adversaire Mark Zuckerberg apparaît, il y a eu un changement de mentalité au sein de certaines élites technologiques. Ce sont des représentants de courants de pensée qualifiés de "Lumières Sombres" (Dark Enlightenment) et de "Néo-réaction", tels que Curtis Yarvin, qui rêvent de transformer les États-Unis en une monarchie techno-féodale, ce qui a partiellement fait glisser la Silicon Valley vers la droite. Pour eux, dans le cadre de leur nouveau libertarianisme, l’idéologie woke et les droits de l'homme ne comptent plus, seul le progrès du capitalisme et de l'innovation technique dans le sens du concept des "Lumières Sombres" compte. Pour cette raison, ils s'harmonisent très bien avec les questions importantes pour Trump, celles qui sont relatives à la liberté d'expression et à la lutte contre les interdictions de pensée propre à la vague"woke", cependant, de nombreux autres champs de conflits émergeront également à l'avenir entre Tech-Right et Trad-Right.

Automatisation – Robots et IA au lieu des emplois ?

Une question essentielle est celle de l'automatisation. Alors que les partisans de MAGA, principalement issus de la classe ouvrière, plaident pour la création d'emplois supplémentaires, les oligarques de Silicon Valley sont surtout connus pour soutenir l'automatisation croissante de l'économie, afin de réduire les coûts de production. Déjà lors de la grève des dockers en 2024 dans les ports de la côte est et du golfe ainsi que lors des grèves de Hollywood (SAG-AFTRA), il était essentiellement question de la sécurité de l'emploi et de la menace que représente l'automatisation.

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Restrictions sur les contenus générés par l'IA et systèmes autonomes

Un autre sujet dans la recherche en IA concerne les systèmes autonomes. Les voitures autonomes sont également un objectif de critique de la part de cercles conservateurs, qui soulignent ici le manque d'autonomie du conducteur et les dangers des voitures autonomes (par piratage). De même, l'intelligence artificielle fera son entrée dans de plus en plus de domaines de la vie, grâce à des applications comme ChatGPT et DeepSeek, que les entreprises technologiques souhaitent enrichir avec des contenus d'IA. Cela appelle naturellement aussi des critiques : au Texas, on discute déjà des lois sur le contrôle de l'IA pour protéger les enfants des contenus inappropriés, tandis que les entreprises technologiques plaident pour un minimum de régulations.

Une droite contre l'innovation – un conflit qui remonte aux débuts de la philosophie occidentale

Le cœur du conflit entre Tech Right et Trad Right repose finalement sur un ancien conflit philosophique entre conservatisme et innovation. Les philosophes grecs comme Platon et Aristote ont déjà écrit sur le conflit entre le droit divin et le désir d'améliorer les lois. Par exemple, Platon posait la question de savoir comment les lois humaines pouvaient être meilleures que celles données par un être supérieur, plus sage et plus ancien comme Dieu. Aristote a même soutenu qu’en cas de doute, il vaut mieux conserver une vieille loi imparfaite que d’adopter une nouvelle prétendue meilleure.

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En fin de compte, les modifications fréquentes des lois poussent les gens à s'y conformer de moins en moins. La technologie et l'innovation sont finalement des forces subversives qui favorisent l'érosion de l'existant – cela concerne aussi l'identité humaine. Ainsi, les partisans de MAGA luttent dans ce conflit pour le droit à l'auto-préservation, tandis que les élites technologiques de Silicon Valley se battent pour plus de pouvoir pour la technologie et l'application des innovations. Dans ce conflit, l'une extrême se situe dans la position traditionaliste, dérivée de la tradition de Platon et d'Aristote, qui rejette le changement technologique comme subversif, tandis que l'autre extrême réside dans une position transhumaniste, comme celle de Nick Land, qui cherche à surmonter l'être humain lui-même sur le chemin vers le post-humain.

La synthèse entre Tech-Right et Trad-Right peut-elle réussir ?

Comment un compromis peut-il être possible face à des positions aussi divergentes ? Sans aucun doute, cela ne peut se faire qu'en établissant une synthèse entre conservation et technique, qui tient à la fois compte de l’identité ancrée des gens et de leurs traditions tout en envisageant un futurisme des possibilités d'innovations techniques, mais qui ne cherche pas à surmonter l'être humain lui-même, mais simplement à l'aider. Il existe sans aucun doute dans la fraction Techright des tendances vers un transhumanisme interplanétaire, difficilement conciliable avec un traditionalisme préservant l'identité, tout comme du côté des partisans de MAGA, se trouvent des personnes comme Laura Loomer et Steve Bannon, qui préféreraient déjà faire cesser l'alliance avec les Techbros plutôt que de la prolonger. Mais si la transformation populiste des États-Unis doit avoir un avenir, il est indéniablement nécessaire que Trump réussisse à réaliser une synthèse entre les deux camps pour rendre à l'Amérique sa grandeur. En fin de compte, c'est également dans l'intérêt d'un nouveau nationalisme américain de maîtriser sa propre oligarchie et de canaliser son pouvoir, plutôt que de se laisser submerger ou de permettre à celle-ci de rejoindre le camp adverse. Pour nous, Européens, il sera en tout cas intéressant de suivre ce conflit au sein du camp trumpiste, car des conflits similaires surgiront également sans aucun doute en Europe, dès que le globalisme aboutira également au cimetière de l'histoire dans le Vieux Continent.

16:13 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : états-unis, tradright, techright, populisme, maga | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

lundi, 27 janvier 2025

Alexandre Douguine: MAGA - MEGA - MRGA. L'écouméne chrétien tripolaire

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MAGA - MEGA - MRGA. L'écouméne chrétien tripolaire

Alexandre Douguine explore le potentiel d'une alliance tripolaire entre le MAGA, le MEGA et le MRGA pour résister au libéralisme mondialiste.

Alexandre Douguine

L'UE, dirigée par les mondialistes libéraux d'extrême gauche, est clairement hostile aux États-Unis de Trump. Mais le mouvement MEGA ("Make Europe Great Again") relève d'une tendance plus délicate. Reconnaissant envers les États-Unis pour s'être libérés de la dictature mondialiste, le mouvement MEGA ne peut pas être un simple outil obéissant aux Américains. Où est la grandeur ? Certainement pas dans la soumission totale.

MEGA ne peut donc pas être inconditionnellement pro-américain. Lorsque Steve Bannon est venu en Europe en 2017 pour tenter de soutenir le populisme de droite, il a découvert que la droite européenne (la Nouvelle Droite en premier lieu) était bien différente de ce qu'il présumait. Elle est gaulliste, sociale, anticapitaliste et anti-américaine. MEGA partage avec MAGA le rejet de DEI ("Diversity, Equity, Inclusiveness"), du wokisme, du libéralisme, du globalisme. Bien sûr, mais les valeurs traditionnelles de la vieille Europe diffèrent considérablement des valeurs traditionnelles du Nouveau Monde - initialement colonie de culture protestante anglo-saxonne, suffisamment éloignée de l'anglicanisme pour ne pas parler de la distance qui la sépare de l'Europe du Sud catholique.

L'Europe en tant que continent n'est pas une simple prolongation des États-Unis, comme pourrait le croire le MAGA. Le mondialisme libéral de gauche n'est pas la seule source d'hostilité virtuelle à l'Amérique de Trump.

Je propose une triple alliance contre le mondialisme: MAGA + MEGA + MRGA ("Make Russia Great Again", pour l'Empire russe, l'Eurasie). Ces trois univers ont des points communs et en même temps des différences. Mais il y a un ennemi commun - les mondialistes libéraux de gauche, le wokisme, le Swamp, Soros.

Les trois univers ont un ennemi intérieur - les élites libérales de gauche sont le principal obstacle pour Trump, pour le populisme européen et pour la Russie également (l'héritage d'Eltsine). Il est facile de prévoir quelle stratégie ces élites adopteront.

Les élites libérales aux États-Unis, en Europe et en Russie essaieront d'opposer les États-Unis à l'Europe et à la Russie, l'Europe aux États-Unis et à la Russie. La Russie à MAGA et MEGA. Elles joueront sur les différences et les gestes impérialistes maladroits de chaque pôle, inévitables avec la montée du patriotisme post-libéral.

Les États-Unis, l'Europe et la Russie ne sont pas des ennemis absolus les uns des autres. L'élite mondialiste libérale de gauche est l'ennemie absolue des États-Unis, de l'Europe et de la Russie. Et cette élite libérale mondialiste tente d'opposer chacun d'entre nous à l'autre en travaillant de l'intérieur. Divide et impera.

MAGA - MEGA - MRGA. Ecoumène tripolaire chrétien.

Ni unis, ni hostiles, ni divisés. Coexistence dynamique.

16:28 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : actualité, alexandre douguine, maga, mega, mrga | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook