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jeudi, 13 décembre 2007

1084: Süleyman Shah s'empare d'Antioche

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13 décembre 1084: Le chef de guerre turc Süleyman Shah s’empare de la grande ville proche-orientale d’Antioche, clef de l’Anatolie et port méditerranéen important. Les troupes musulmanes turques s’approchent à grands pas de Byzance. Süleyman s’était déjà emparé de Konya au centre de l’Anatolie, provoquant par cette victoire un exode des Arméniens vers les côtes de Cilicie. Les succès de Süleyman favorisent également la victoire du parti militaire et de l’aristocratie provinciale de l’empire byzantin, coincé entre une offensive normande en Thessalie (Grèce) et les Seldjoukides de Süleyman. Pour éviter d’être pris ainsi en tenaille, le Basileus Alexis I Comnène tente de se rapprocher de la Papauté et des Vénitiens, ce qui amènera en bout de course à la première croisade, réaction européenne face à l’offensive turque, qui vient de débouler sur les côtes orientales de la Méditerranée.

En Espagne, en 1085, une croisade européenne avant la lettre, avait apporté son appui à Alphonse VI de Castille, qui enlève Tolède, centre névralgique de la péninsule ibérique. L’année 1085 est donc une année cruciale, qui marque en un certain sens le réveil de l’Europe. Les Almoravides de Youssouf Ben Tashfin tenteront certes de reprendre pied en Espagne, mais sans reconquérir la position stratégique primordiale qu’est Tolède. Youssouf prendra Valence, avant d’essuyer une vigoureuse contre-offensive d’un roi bien sympathique : Alphonse I le Batailleur de Navarre et d’Aragon, descendu de ses belles montagnes pyrénéennes pour affronter l’ennemi, qui, tenace, attaquera et contre-attaquera pendant encore près de deux siècles. En 1085 aussi périt à Rome le Pape Grégoire VII, qui avait déclenché la querelle des investitures en voulant émasculer l’Empire. Henri IV, qui avait subi l’humiliation de Canossa, s’était vengé, avait marché sur Rome, qui ne fut sauvée in extremis que par l’intervention des Normands. Urbain II, successeur du sinistre Grégoire VII, sera à peine plus conciliant, bien que plus lucide en appelant à la Croisade. Ni la reconquête des territoires conquis par les Seldjoukides et des Almoravides ni la réconciliation avec Byzance ne furent possibles avec ces papes apprentis sorciers qui voulaient ignorer les ressorts militaires et spirituels (kshatriaques) de l’impérialité germanique. L’Europe en paie les conséquences aujourd’hui encore.

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