Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 18 août 2025

Trump accélère et élargit le découplage

4369c8ab404c2cb7a9dab88c1a5f4b9d.jpg

Trump accélère et élargit le découplage

Leonid Savin

La décision de la Maison Blanche d'imposer des droits de douane à de nombreux pays d'Europe, d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine a eu un double effet. Certains ont accepté les nouvelles conditions avec toutefois certaines réserves, confirmant ainsi leur statut de satellite et de client des États-Unis. D'autres se sont indignés à juste titre de cette forme de néocolonialisme, et les plus fervents partisans du second camp ont déclaré être prêts à défendre leurs propres intérêts et à affirmer leur souveraineté, notamment par des mesures de rétorsion à l'encontre des États-Unis.

Deux d'entre eux sont des géants économiques et sont membres du Groupe BRICS: l'Inde et le Brésil. Si Washington a temporairement convenu avec la Chine, dont l'économie dépend clairement des États-Unis, de ne pas appliquer de sanctions sévères (auxquelles Pékin inclut sans aucun doute les nouveaux droits de douane annoncés par Donald Trump), la situation est quelque peu différente dans le cas de ces deux pays. Et, selon toute vraisemblance, cette politique peu clairvoyante des États-Unis poussera Brasilia et New Delhi à prendre rapidement leurs distances avec leur récent partenaire dans les domaines les plus divers.

Trump-Tariff-1-1099786351.jpg

Dans le cas de l'Inde, les conditions imposées par les États-Unis se concentraient sur l'exigence de renoncer à l'achat de pétrole russe, ce que la partie indienne a judicieusement jugé irréalisable et a protesté.

Le 4 août, le gouvernement indien a publié une déclaration indiquant que « l'Inde a subi des pressions de la part des États-Unis et de l'UE pour acheter du pétrole russe... Alors qu'en réalité, l'Inde a commencé ces importations en provenance de Russie parce que les chaînes d'approvisionnement traditionnelles ont été rompues et redirigées vers l'Europe. Dans le même temps, les États-Unis ont activement soutenu les importations indiennes afin de renforcer la stabilité des marchés énergétiques mondiaux... Il est apparu que tous les États qui critiquaient l'Inde commerçaient eux-mêmes avec la Russie... En 2024, le commerce bilatéral entre l'UE et la Russie s'élevait à 67,5 milliards d'euros... Le commerce entre la Russie et l'UE comprend non seulement les ressources énergétiques, mais aussi les engrais, les minéraux, les produits chimiques, le fer et l'acier, les machines et les équipements de transport. Les États-Unis continuent d'importer de Russie de l'hexafluorure d'uranium pour leur industrie nucléaire, du palladium pour leur radioélectronique, des engrais et des produits chimiques... Les accusations portées contre l'Inde sont donc injustes et sans fondement. Comme toute grande économie, l'Inde prendra toutes les mesures nécessaires pour protéger ses intérêts économiques et sa sécurité économique. »

Le 6 août, Trump a tout de même imposé des droits de douane de 25 % sur les produits indiens.

Il convient de noter que, relativement récemment, Apple a transféré sa production de smartphones de Chine vers l'Inde, ce qui a considérablement réduit le flux de gadgets en provenance de Chine vers les États-Unis, mais a augmenté le volume en provenance de l'Inde. Désormais, les consommateurs américains devront probablement payer plus cher, car le prix final inclura les nouveaux droits de douane. Il en va de même pour les autres produits expédiés de l'Inde vers les États-Unis, des médicaments (y compris les génériques) et l'électronique aux biens de consommation. Les exportations indiennes vers les États-Unis s'élèvent au total à environ 90 milliards de dollars par an. Leur réduction significative, qui est inévitable, obligera l'Inde à rechercher d'autres marchés, probablement en mettant l'accent sur les pays de la région afin de simplifier la logistique. Cependant, les consommateurs américains ressentiront très prochainement une hausse des prix ou une pénurie de produits indiens.

donald-trump-trump-tariff-russia-india-relation-pm-narendra-modi-vladimir-putin_fe351048ea1f43fd0ef25e177d68642a-2520472617.jpeg

Au niveau politique, cela donne à l'administration de Narendra Modi, qui se présentait comme un ami personnel de Donald Trump, une raison de revoir d'autres accords avec les États-Unis, y compris le partenariat militaire – l'Inde est membre de l'alliance Quad, qui comprend également le Japon, l'Australie et les États-Unis. Les accords précédents dans le domaine des technologies critiques et de la coopération scientifique, qui avaient été annoncés en grande pompe, pourraient également être gelés.

L'Inde a déjà annoncé qu'elle renonçait à l'achat d'avions de combat polyvalents américains et qu'elle envisagerait très probablement une alternative russe, d'autant plus qu'elle a une longue expérience de coopération avec Moscou dans le domaine militaro-technique depuis l'époque de l'URSS. D'ailleurs, la Russie et l'Inde ont rapidement signé un nouveau paquet d'accords de coopération technique, ce qui témoigne de leur capacité à réagir rapidement à des mesures indésirables de la part de tiers. En outre, l'Inde a renoncé à acheter un lot supplémentaire de six drones lourds Boeing P-8A, l'annonçant ostensiblement dès l'introduction des droits de douane.

boeing-p-8a-poseidon-september-release_1661621619-s-703146898.jpg

Mais surtout, la politique de la Maison Blanche pourrait modifier l'équilibre géopolitique en Asie du Sud. Washington ayant toujours considéré l'Inde comme un instrument pour contenir la Chine (et compte tenu de la taille et de la puissance de ce pays, il s'agissait d'un théâtre d'opérations opérationnel et stratégique), les relations entre les deux pays pourraient désormais se réchauffer sensiblement. Le Premier ministre Narendra Modi a déjà annoncé qu'il participerait personnellement au sommet de l'OCS en Chine le 31 août, où de nouveaux plans d'action pourraient être convenus pour coordonner les efforts conjoints de l'Inde et de la Chine (ainsi que de la Russie et d'autres membres de l'organisation) face à la pression américaine.

En Brésil, la situation est tout aussi intéressante et assez tendue.

Au sujet des nouveaux droits de douane, le président du pays, Luiz Inácio Lula da Silva, a déclaré qu'il existait une option concernant les métaux rares dans les relations avec les États-Unis, qui pourrait être utilisée dans les négociations. Dans d'autres déclarations, il a souligné que Washington n'effraierait pas le Brésil, car celui-ci commerce avec de nombreux pays. Mais le 4 août, il a vivement accusé les États-Unis de tenter d'organiser un coup d'État et a déclaré qu'il fallait trouver une alternative au dollar dans le commerce mondial.

Parallèlement aux discussions sur les nouveaux droits de douane, les États-Unis et l'UE ont imposé des sanctions contre le juge de la Cour suprême brésilienne Alexandre de Moraes et son épouse, bloquant leurs comptes bancaires en Europe. Cette mesure a été prise dans le cadre de la loi dite « Magnitsky ». Washington voulait ainsi faire pression sur le Brésil dans l'affaire de l'ancien président Jair Bolsonaro, qui a été assigné à résidence et dont les téléphones portables ont été confisqués. En réponse, les États-Unis ont imposé une nouvelle interdiction, retirant les visas de tous les membres de la Cour suprême brésilienne. Le site web du président américain a également publié un message faisant état de menaces présumées de la Brésil à l'encontre des États-Unis (un message similaire a été publié à propos de la Russie).

Dans le même temps, Lula da Silva a déclaré que les entreprises technologiques américaines ne pourraient plus travailler au Brésil si elles ne respectaient pas la législation de leur pays. La référence est plus qu'évidente.

Il est révélateur que, dans ce contexte, la compagnie aérienne brésilienne GOL ait annoncé le lancement de vols réguliers entre São Paulo et Caracas, malgré les sanctions américaines contre le Venezuela et les restrictions précédemment imposées à son voisin.

AA1Ko9Ym-2521511063.jpg

Enfin, Lula a déclaré que les pays du BRICS devaient élaborer conjointement une stratégie pour contrer les mesures unilatérales des États-Unis afin de protéger leurs intérêts.

Une telle coopération reflétera sans aucun doute l'esprit de multipolarité et démontrera une véritable ouverture dans le commerce et la coopération économique entre les pays et les régions, contrairement aux tentatives grossières des États-Unis de rétablir leur hégémonie unipolaire, si ce n'est par la force militaire, alors par des mécanismes géoéconomiques, ce qui équivaut à une guerre par d'autres moyens.

Du Zangezour au Corridor de David: la refonte silencieuse du commerce mondial et la voie vers la guerre avec l'Iran

1753243482.jpg

Analyses:

Du Zangezour au Corridor de David: la refonte silencieuse du commerce mondial et la voie vers la guerre avec l'Iran

Ibrahim Majed

Source: https://geoestrategia.eu/noticia/44912/geoestrategia/del-...

Sur l'échiquier changeant de la géopolitique mondiale, peu d'événements sont aussi importants et aussi peu médiatisés que l'émergence de deux corridors: le corridor de Zangezur et le corridor de David.

Ces projets, qui s'étendent du sud du Caucase au nord de l'Irak, ne sont pas seulement des infrastructures: ils sont les instruments d'un nouvel ordre géopolitique.

Ce ne sont pas seulement les flux commerciaux et énergétiques mondiaux qui changent, mais aussi le paysage stratégique de toute guerre future contre l'Iran.

Le corridor de Zangezur: rompre le lien Est-Ouest de l'Iran

Le corridor de Zangezur, qui traverse la province arménienne de Syunik, est conçu comme un pont terrestre reliant l'Azerbaïdjan à son enclave du Nakhitchevan et, au-delà, à la Turquie.

Avec le soutien de la Turquie et d'Israël et un appui solide des intérêts énergétiques alignés sur l'Occident, ce corridor contourne efficacement l'Iran en tant que centre de transit régional, ce qui sape sa valeur géopolitique le long de la route de la soie Est-Ouest.

- Contournement stratégique de l'énergie: le projet Zangezur est étroitement lié au transport de l'énergie. Il permet au gaz de la Caspienne, provenant d'Azerbaïdjan et d'Asie centrale, d'atteindre l'Europe via la Turquie, sans dépendre de l'Iran ou de la Russie.

- Asphyxie économique de l'Iran: comme l'initiative chinoise « Belt and Road » et le corridor de transport nord-sud de la Russie dépendaient autrefois de l'Iran, ce changement redirige le commerce de l'Iran, l'isolant économiquement des principaux marchés eurasiatiques.

- Influence d'Israël et de l'OTAN: la présence militaire et les services de renseignement israéliens en Azerbaïdjan se sont considérablement renforcés, profitant de ce corridor pour recueillir des renseignements et, à l'avenir, établir des bases militaires sur le front nord de l'Iran.

Syria-map-David-Corridor-e1740999347748.jpg

Le corridor de David : une porte dérobée vers le flanc occidental de l'Iran

Alors que le corridor de Zangezur affecte l'Iran depuis le nord, le corridor de David (terme désignant la route terrestre émergente qui part de la Palestine occupée, traverse la Jordanie et la Syrie et se dirige vers l'Irak) remplit une double fonction: logistique et militaire.

Accès stratégique pour Israël: cette route offre à Israël une connexion terrestre potentielle avec les forces américaines et alliées stationnées dans le Kurdistan irakien. Il s'agit d'un point d'inflexion en termes de déploiement logistique, de surveillance et même d'armement.

Déstabiliser le Levant: le succès du corridor dépend de la fragmentation de la Syrie et de l'Irak, en maintenant ces deux pays trop faibles ou trop divisés pour résister à sa formation.

Contrôle par les puissances en Irak: le nord de l'Irak, en particulier la région kurde, est devenu une plate-forme non seulement pour les militaires américains et israéliens, mais aussi pour l'extraction d'énergie qui échappe au contrôle de Bagdad.

Redessiner la carte du commerce mondial sous couvert militaire

Ensemble, ces corridors représentent une stratégie sur deux fronts :

- Au nord, le corridor de Zangezur vise à couper les artères économiques de l'Iran, en redirigeant les oléoducs, les chemins de fer et les infrastructures numériques hors du contrôle de Téhéran.

- À l'ouest, le corridor de David offre une voie logistique militarisée directement vers le flanc ouest vulnérable de l'Iran, raccourcissant ainsi le champ de bataille pour une éventuelle guerre future.

Il ne s'agit pas seulement de commerce : c'est une guerre des infrastructures.

Le tableau d'ensemble : l'encerclement et l'isolement de l'Iran

Ces corridors ne sont pas des phénomènes isolés, mais font partie d'une stratégie d'encerclement coordonnée :

- L'Azerbaïdjan est désormais une base avancée pour les opérations israéliennes près du nord de l'Iran.

- Le nord de l'Irak est en train de se transformer en une zone militaire molle avec une forte présence israélienne et américaine.

- Le Levant, en proie à la guerre et aux divisions, offre suffisamment de chaos pour permettre au Corridor de David de s'étendre sans être remarqué.

Pendant ce temps, les exercices militaires de l'Iran à la frontière avec l'Azerbaïdjan, ses liens de plus en plus étroits avec la Russie et la Chine et ses efforts pour sécuriser des routes alternatives vers l'est sont autant de signes que Téhéran voit se former un piège.

Que la guerre commence bientôt ou non, le champ de bataille est déjà en train d'être préparé, corridor par corridor.

* * * 

1e5b0fb4-1165-11f0-b004-00163e02c055.jpeg

Analyse:

Le « Corridor David », offensive d'Israël pour balkaniser la Syrie et imposer les « Accords d'Abraham »

Alfredo Jalife-Rahme

Bien que cela puisse sembler inconcevable, Israël a lancé un projet d'expansion territoriale qui comprend l'annexion... de la capitale syrienne ! Le président autoproclamé de ce dernier pays semble déjà avoir cherché refuge à Idlib, avec sa famille, sous la protection de la Turquie.

À l'époque du « collectif Biden » – groupe imposteur de la Maison Blanche qui a suppléé l'illégale et trompeuse « auto-pen » (fausse « auto-signature » automatisée) de l'ancien président handicapé –, le corridor géoéconomique projeté depuis l'Inde, passant par les Émirats arabes unis (EAU), l'Arabie saoudite jusqu'à Israël et l'Europe a été bouleversée par l'étrange attaque de la guérilla palestinienne du Hamas de Gaza, aujourd'hui décimée au maximum.

Le corridor géoéconomique Inde-EAU-Arabie saoudite-Israël-Europe «soutenu par les États-Unis» et annoncé lors du sommet du G20 à New Delhi, visait à «rivaliser avec la nouvelle route de la soie de la Chine» [1]. On suppose que l'un des objectifs de la « guerre de 12 jours » menée par Israël et les États-Unis contre l'Iran était de saboter le carrefour géoéconomique de ce pays, âme des BRICS, afin de le déconnecter à la fois de la Route de la Soie avec la Chine et du Corridor de transport international Nord-Sud, qui relie la Russie à l'Inde en passant par l'Azerbaïdjan et l'Iran [2].

Le Moyen-Orient est en proie à la collision des corridors géoéconomiques des trois superpuissances (États-Unis, Russie et Chine) qui définiront la connectivité tricontinentale entre l'Asie/le Moyen-Orient (et l'Afrique) et l'Europe. En parallèle, la puissance régionale (Israël), soutenue par Trump comme jamais auparavant dans l'histoire des États-Unis, cherche à imposer son « Corridor David » [3], qui relie ses deux alliés ethniques et théologiques: les Druzes et les Kurdes du nord-est de la Syrie (la région du Rojava) [4].

Dans mon interview avec NegociosTV, en Espagne [5], j'ai expliqué qu'Israël a intérêt à la balkanisation du Moyen-Orient afin de démembrer les pays et de mieux les contrôler. L'objectif du « Corridor David » est de positionner Israël à la frontière de l'Irak pour tenter de le balkaniser en trois morceaux, et ainsi atteindre les frontières de l'Iran pour lui porter un coup nucléaire sur l'une de ses sept frontières terrestres, qui sont neuf si l'on ajoute ses deux autres frontières maritimes dans la mer Caspienne (ancienne mer des Khazars), la Russie et le Kazakhstan.

Le Premier ministre Netanyahu se heurte au mauvais moment au putschiste syrien Al-Jolani, décapiteur professionnel – condamné hier par les États-Unis pour être le chef d'une des branches d'Al-Qaïda/Daech et dont la capture était récompensée par 10 millions de dollars, mais aujourd'hui sanctifié comme « héros » par l'Europe et Washington –, qui extermine sans distinction les minorités alaouites, chrétiennes et druzes.

Israël a détruit le ministère de la Défense à Damas, ce qui a contraint le décapiteur al-Jolani à fuir avec sa famille vers la région nord d'Idlib, sous la protection de la Turquie. Les médias arabes et turcs ont commencé à dévoiler le plan israélien et son « corridor David », qui vise à intégrer le plus grand nombre de pays démembrés aux « accords d'Abraham ».

Abraham, accepté par les trois religions monothéistes, était originaire d'Ur, à 16 kilomètres du fleuve Euphrate, puis a émigré vers ce qui est aujourd'hui connu sous le nom d'Israël. Il convient de noter que le drapeau israélien comporte deux bandes bleues représentant les deux fleuves, le Nil et l'Euphrate, prétendues frontières du « Grand Israël » : projet talmudique eschatologique du Khazar Netanyahu, d'origine polonaise et dont le nom de famille d'origine est Mileikowsky, dont le père était un collaborateur de Jabotinsky, doctrinaire du révisionnisme sioniste.

Les Kurdes du nord-est de la Syrie, alliés d'Israël, sont installés dans le bassin de l'Euphrate, le plus grand fleuve d'Asie du Sud-Ouest avec ses 2800 kilomètres, qui prend sa source en Turquie et traverse la Syrie et l'Irak. Grâce à l'annexion de la région druze syrienne des hauteurs du Golan et à sa nouvelle pénétration autour du mont Hermon, Israël positionne ses troupes à 10 kilomètres de Damas [6], la capitale syrienne, que son ministre des Finances Bezalel Smotrich exige d'envahir [7].

Pour plaisanter, on dit au Liban que Netanyahu s'apprête à ajouter une troisième bande bleue à son drapeau, qui représenterait le fleuve Litani, toujours sous le contrôle du Hezbollah.

Notes:

[1] «Le corridor Inde-Europe soutenu par les États-Unis qui veut rivaliser avec la nouvelle route de la soie chinoise », Nikhil Inamdar, BBC News, 4 octobre 2023.

[2] « International North-South Transport Corridor (INSTC) », Piyush Shukla, Adda247, 2 août 2022.

[3] « David’s Corridor : The Hidden Axis Behind Israel’s Expansion into Syria and Iraq », Times Headline, 18 juillet 2025.

[4] «La région kurde du Rojava, dans le nord de la Syrie, face à un avenir incertain », Christopher Phillips, Majalla, 28 mars 2023.

[5] «50 jours passionnants à venir ! : Kaléidoscope des balkanisations au Moyen-Orient », Alfredo Jalife, YouTube, 15 août 2025.

[6] « Syrie : la dangereuse stratégie israélienne », Éditorial, Le Monde (France), 18 juillet 2025.

[7] « Smotrich : l'avenir d'Israël est de « s'étendre jusqu'à Damas » », Middle East Monitor, 13 octobre 2024.

La fin du « monde unique »: communication, pluralité culturelle et changements politiques

acac48352ac4740837e620a651686dba.jpg

La fin du « monde unique »: communication, pluralité culturelle et changements politiques

Pendant des décennies, la mondialisation a promis un monde unifié sous la bannière culturelle de l'Occident, avec les États-Unis comme centre rayonnant. Mais les technologies mêmes qui ont alimenté ce rêve d'homogénéisation ont ouvert la voie à un scénario inattendu : l'essor de récits multiples, d'identités rebelles et de puissances émergentes qui ont brouillé l'ancienne hégémonie.

Lic. Andrés Berazategui

Source: https://politicar.com.ar/contenido/996/el-fin-del-mundo-u... 

Au cours des dernières décennies, les communications ont connu un essor spectaculaire dans la transmission des valeurs, des cultures et des expériences, à tel point que dans les années 1990 et au début des années 2000, la conviction dominante était que le monde allait devenir un village global doté d'une « culture » hégémonique standardisée avec une forte empreinte occidentale, mais surtout nord-américaine. On pensait qu'une fois la guerre froide terminée, l'expansion du modèle d'ordre international libéral, fondé sur les marchés ouverts, la démocratie et les droits de l'homme, serait tôt ou tard acceptée de manière irrévocable par l'ensemble de la planète.

Les États-Unis étant le moteur de cette expérience, on croyait que, parallèlement à l'expansion du capitalisme – et suivant sa logique d'uniformisation de la réalité en espaces d'achat et de vente –, ce modèle d'ordre transmettrait également les goûts, les produits et les « industries culturelles » propres aux États-Unis. À cette époque, les raisons de confirmer cette hypothèse ne manquaient pas: l'expansion de la télévision par câble, la naissance d'Internet et l'apparition des réseaux sociaux confirmaient que la technologie contribuait de manière accélérée à l'homogénéisation du monde sous l'influence de la diffusion culturelle américaine.

5e5d2a44abe9924244c2b7636e1d98d5.jpg

Si nous parlons de notre expérience personnelle, dans les années 1990, alors que nous étions adolescents (et en grande partie aussi par nouveauté), nous regardions les informations internationales sur CNN ; pour la musique, nous nous tenions au courant grâce à MTV, où l'on écoutait principalement de la musique chantée en anglais, originaire et/ou produite aux États-Unis. Bien sûr, les chaînes de cinéma diffusaient essentiellement des films hollywoodiens. Nous regardions même le basket de la NBA ! L'influence s'est même étendue à la cuisine: il était à la mode d'acheter des repas rapides (fast food) dans une certaine chaîne de « golden arches » qui allait devenir un symbole de cette américanisation planétaire.

Bien sûr, cette situation a conduit de nombreux critiques à souligner que cette homogénéisation mondiale constituait un réel danger. Les critiques étaient multiples et provenaient de divers points de vue: on disait que la mondialisation n'était pas un simple effet des communications, mais une expansion du capitalisme et de sa logique de marché ; que l'hégémonie médiatique américaine masquait l'imposition de valeurs étrangères ; que la standardisation des normes obligerait tous les pays à se plier à l'unique hégémon mondial ; que la culture américaine relevait d'une grossièreté orientée vers la consommation qui balayerait les complexités et les richesses des différentes traditions. Ces critiques, et bien d'autres encore, ont été adressées à la mondialisation occidentale, chacune avec sa part de raison et de crainte.

Cependant, à la surprise générale, ce sont précisément les médias et la technologie qui ont servi ce processus d'uniformisation qui ont abouti à exactement le contraire: les récits se sont multipliés et une multitude de cultures, de coutumes et même de modes sont apparues. Et nous ne parlons pas seulement de « cultures » au sens national-occidental du terme, tel que nous l'entendons ici. Divers types de revendications sociales, environnementales, historiques, etc. ont également émergé.

Les médias et les réseaux sociaux sont devenus les catalyseurs d'une multiplicité de voix qui, auparavant, ne pouvaient pas exprimer leurs réalités. Du « basic english » à l'ethnopluralisme. De la centralisation de l'autorité à la fluidité de l'action et des expériences. D'un récit unifié qui légitimait l'hégémonie occidentale à la préférence pour ce qui est propre et au rejet de l'imposition culturelle. Or, dans ce contexte, l'ancienne puissance hégémonique mondiale ne veut pas perdre son statut dominant, car la lutte pour le pouvoir, l'espace et le modèle d'ordre international à construire reste finalement importante. Cependant, le sentiment que l'hégémonisation du monde n'a été qu'un épisode éphémère, une note en bas de page dans le livre de l'histoire, est de plus en plus évident.

366f0e4b12b3084d15aa37a31596f7a6.jpg

Les symboles de la mondialisation unique sont aujourd'hui presque des pièces de collection nostalgiques.

Le monde contemporain a vu le retour des grandes puissances qui, à mesure qu'elles retrouvent leur base matérielle de subsistance, deviennent des acteurs majeurs de la politique internationale dans un monde dont la nature humaine et politique ne change pas, car le pouvoir reste le pivot des relations internationales. La Chine est déjà l'un des grands acteurs, mais l'Inde et une Russie revitalisée le sont également. L'Europe semble gagner peu à peu en autonomie (est-ce vrai ?). Comme si cela ne suffisait pas, la diversité est également subnationale et transnationale, ce qui complique encore les choses. Les liens traditionnels et les identités nées de la postmodernité se disputent la loyauté des individus. L'émergence de nouvelles demandes peut rendre les systèmes politiques plus instables, et ainsi l'ancienne « unité nationale » est remise en question par de nouveaux acteurs sociaux qui renforcent leur participation politique et menacent la souveraineté des États.

Un monde marqué par la diversité croissante des cultures, la concurrence stratégique entre les puissances et la fluidité des loyautés nous invite à la prudence dans nos prévisions. Comme si cela ne suffisait pas, l'intelligence artificielle commence à être une technologie disruptive qui pourrait avoir une influence structurelle sur la dynamique de la politique internationale. En tout état de cause, elle est déjà un espace de concurrence de premier plan dans la lutte pour l'hégémonie.

Quoi qu'il en soit, ce que nous avons dit au début reste vrai : le monde est passé d'un processus de standardisation mondiale à un processus pluralisant, voire à des ruptures politiques et sociales. Et sur ce point — celui des ruptures —, la seule chose que nous osons dire, c'est que cela ne fait que commencer.

15:25 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, monde unique, pluralité, pluralisme | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Que faire ?

546eeb2e72520601e87a852443fc5f89.jpg

Que faire ?

Claude Bourrinet

Source: https://www.facebook.com/profile.php?id=100002364487528

Je reprends, comme titre de cette réflexion politique, le fameux intitulé d'un essai de combat de Lénine, programme organisationnel destiné à former un parti fort et soudé, titre lui-même inspiré de celui d'un roman de Nikolaï Tchernychevski, paru en 1863.  Tchernychevski était membre des Narodniki, « ceux du peuple », autant dire « populistes » (le mot vient de Russie), adeptes d'un socialisme fondé sur le Mir (unités paysannes communautaires), et ayant versé dans le terrorisme, le nihilisme.

Nikolaj_G._Černyševskij_1888.jpg

Chto_delat-1867.jpg

couve_Tchernychevski_BD-377x600.jpg

On se souvient que la thèse de Lénine est que le prolétariat ne peut devenir spontanément révolutionnaire, même en fondant ses luttes sur des revendications sociales. Il lui faut, pour le guider, un parti hiérarchisé, discipliné, doté d'un programme solide le menant à l'insurrection et au renversement du Capital.

9782757891124_large.jpg

Cette problématique, comme on dit dans les classes de lycée, est celle qui court en filigrane dans l'essai que publia Emmanuel Todd : Les Luttes de classes en France au XXIe siècle, lui-même clin d’œil au fameux ouvrage de Karl Marx relatif à ce qui est, selon lui, l'identité de la France, à savoir justement et clairement, la lutte de classes. Cette réflexion venait après la révolte des Gilets jaunes, mouvement spontané engendré par un malaise social, qui toucha presque toute la France (à l'exception de la Bretagne et des quartiers de banlieue, et d’une grande partie de la couche intermédiaire de la société – nous tenterons d’expliquer pourquoi), et répondit à la violence étatique féroce par une violence populaire décidée.

Cette éruption d'une lutte collective que l'on pensait improbable ne manqua pas de susciter des interrogations, auxquelles Todd tenta de répondre, notamment celle sur un avenir de luttes ouvrant la perspective d'une sortie par le haut du piège où nous a enfermé le Traité de Maastricht.

Rappelons que, selon Todd, l'instauration d'un centre de décision à Bruxelles, et l'imposition de l'euro, ont ruiné la France, l'ont désindustrialisée, et ont vidé de toute substance vitale la vie politique de la Nation, de sorte que le pays est dirigé par une caste stato-financière qui ne fait qu'exécuter des ordres néolibéraux extérieurs, et, en même temps, se sert comme un camp de pilleurs dans une ville occupée.

d537c10cd0950fec88599318eb06941e.jpg

Le paradoxe a été l'absence complète, malgré le résultat inespéré, mais sans lendemain, du référendum de 2005, qui traduisit la résistance à une Europe technocratique et antidémocratique, mais sans esquisse d’une contestation du règne sans partage de l'Euro. La sortie d'une Union européenne qui nous est hostile ne rencontre pas de succès auprès des masses. Cette asthénie, malgré des flambées de violence, surtout dans la banlieue en 2005, laissait présager un assentiment passif à la servitude et, à terme, à la disparition définitive de la France. L’apathie qui a touché la population sidérée par la brutalité d’un dressage cynique de l’État lors de la crise du Covid, appartient à cette espèce de comportement qui semble être la marque de la société postmoderne, et qu’il s’agit d’expliquer (dans le même temps où, américanisation oblige, avec l’aide enthousiaste des médias, du pouvoir, et des grandes firmes, notamment banquières, la masse a semblé adhérer au programme sociétal progressiste, à l’idéologie LGBT, dont on l’a gavée comme une oie grasse).

Or, différents mouvements de masse ont ponctué les derniers lustres. Pour les caractériser, je vais reprendre sommairement, et en partie (il a écrit son essai en 2020) la classification de Todd.

Nous avons eu, d’une part, deux mobilisations, qui ont touché particulièrement les « cadres » et professions intellectuelles et supérieures et une grande partie des professions intermédiaires : celle des « Charlie », et celle de la « Manif pour tous », dont le socle « idéologico-religieux » est le catholicisme « zombie » et ses « valeurs » (nonobstant, pour ce qui est de la première manifestation, l'instrumentalisation cynique par le pouvoir, afin de détourner la colère populaire engendrée par les attaques sociales du pouvoir, ce « détournement » de la rage se traduisant, à droite, par la propension à rejeter la cause des problèmes sur les immigrés, les musulmans, comme on le constate en ce moment, en 2025). La bourgeoisie et semi-bourgeoisie, plus ou moins pratiquante, très sensible aux questions éducative, est celle-là même qui, en 1986, s’était insurgée contre le projet de loi Savary.

n00430633-b.jpg

Ce qui s'est passé à partir de 2018, avec les Gilets jaunes, puis, plus tard, avec les manifestations contre les diverses versions de la réforme des retraites (réactions déjà initiées sous les précédents présidents, de même que la jeunesse étudiante s’était soulevée contre le « Contrat de Première Embauche » (CPE) proposé par … Villepin, qui visait à prolétariser – déjà, en 2006 - la jeunesse diplômée), relève d’un soulèvement d'ordre économique et social.

Le « peuple », surtout celui qui travaille (nous en reparlerons), affronte désormais une tendance irrépressible de baisse de plus en plus accélérée du pouvoir d’achat. La paupérisation générale, des cadres et professions dites « supérieures » aux sous-diplômés et sous-qualifiés, est la conséquence de la ruine du pays par l’euro fort et la technocratie financière européiste, et obéit à un cahier des charges néolibéral de dégagement de marges de profits, visant à aligner les populations occidentales sur le sort de celles des pays en développement. Ce qui est presque fait aux États-Unis et en Grande Bretagne, lesquelles nous dessinent notre avenir.

La différence fondamentale, par rapport aux Trente Glorieuses, par exemple, est que l’État jadis redistributeur ne protègent plus ni le peuple, ni la nation, ayant  « oublié » la souveraineté de la patrie, la patrie elle-même, et son rôle d’unification du corps national. L’État est devenu une structure de prédation sans scrupule, au service d’une superstructure supranationale. Tous ses rouages, du Conseil constitutionnel aux administrations locales, œuvrent contre la société, contre le peuple, et contre le pays. Il faut le considérer comme un ennemi, et comme le préconisait Lénine, il faut le briser, pour en construire un autre, au service des gens.

phpI6vi7c.jpg

Ces remarques nous portent à la question du programme politique à suivre, et, par voie logique, à l’organisation qui le proposerait. Or, pour rester marxiste-léniniste avec conséquence, il s’agit de penser à partir de la société telle qu’elle est.

A vrai dire, nous nous trouvons devant un paradoxe, celui de la révolution russe, justement. Car l’on sait que, pour Marx, la Russie était un empire réactionnaire, paysan, attardé, et il ne prévoyait pas, contrairement à ce qu’il espérait de la Grande Bretagne, qu’il dût éclater là-bas une révolution de type communiste. Le prophète s’est ainsi trompé sur toute la ligne, car les pays anglo-saxons, par l’augmentation spectaculaire des moyens de production, ont embourgeoisé la classe ouvrière, qui a adopté l’individualisme et le matérialisme consumériste, tandis que les masses paysannes et prolétariennes russes ont embrassé, en gros, le programme révolutionnaire. Il est vrai que la guerre avait fait des ravages, mais le tronc vermoulu du tsarisme laissait présager une issue tragique.

En est-il de même pour nous ? Le point commun avec la Russie tsariste est que la classe ouvrière est maintenant minoritaire (quelque 18%). Elle l’était de facto en 1900, en Russie, elle l’est devenue, chez nous, après la ruine provoquée par le Traité de Maastricht. Il est difficile de s’appuyer sur les ouvriers d’usine, comme on le faisait, dans la banlieue rouge de 1960, en France, ou du Nord et de l’Est. La banlieue est verte, désormais.

M710627_Paris-La-rentree-des-ouvriers-a-lusine-Renault-Entrance-of-the-workers-at-a-Billancourt-Factory.jpg

C’est le RN qui rassemble les ouvriers. Près de 50 % de son électorat. C’est bien sûr un vote de colère, et la disparition du PCF a rendu cette traduction d’extrême droite possible. D’autre part, cette adhésion frontiste correspond à un besoin, suite à l’humiliation subie par le peuple, à partir des années Mitterrand et du « tournant » néolibéral de la gauche morale, de mépriser ceux qu’on suppose se trouver au-dessous de soi, les immigrés. Autrefois, le combat visait le haut : on était contre le pouvoir des dominants. Maintenant, comme une cascade, chaque couche sociale ne possède le sentiment d’exister qu’en écrasant de sa morgue, par une sorte de racisme, la couche inférieure : la caste stato-financière honnit tout le monde, les Professions supérieures, cadres et diplômés Bac + 4 ou 5, snobe agressivement les supposés « béotiens », ceux qui ne savent pas ce qui est bon pour l’avenir radieux, les couches très défavorisés haïssent les immigrés, ou fils et petits-fils d’immigrés, et les 50 % restants, la couche dite « intermédiaire », du bac professionnel au bac + 2, se pense supérieure, parce que, grâce à l’allongement de la scolarité, qui ne porte pas à rencontrer la réalité, on l’a gavée de poncifs qui lui font croire qu’elle est dans le camp du Bien.

graph4.jpg

Politiquement, nous avons donc un RN solidement campé sur la haine et le ressentiment, un macronisme qui joue sur les craintes des retraités, et prospère sur la suffisance des catégories dites supérieures (on peut y inclure certifiés et agrégés), qui ont l’air de profiter de la mondialisation, et qui sont sclérosées par leurs certitudes savantes de diplômés en série, et, fluctuant dans le marais de la couche intermédiaire, que l’on va analyser, les partis « sociétaux » comme le PS, les Verts et LFI, à l’électorat volatile.

Cette couche intermédiaire, malaisément identifiable parce qu’elle est très individualiste et fluctue avec les modes idéologiques surtout made in USA, est sociologiquement et quantitativement la grande victorieuse des Trente Piteuses. Elle donne le ton à la période. Elle s’entiche de modes de pensées dans le vent, comme du dernier i-phone, est très branchée, et donc a une propension, comme tout branché, à se pendre à n’importe quelle corde qui est à sa portée ; elle manifeste une niaiserie abyssale pour toutes les naïvetés idylliques qui traversent l’atmosphère médiatique, est extrêmement poreuse à la propagande et à l’endoctrinement, aux simplifications idéologiques qui lui sont assénées comme des certitudes, et, last but not least, semble n’exister que par un simple petit dénominateur commun : la détestation de l’« extrême droite fasciste », montrant par là qu’elle n’a rien compris à ce qui se tramait depuis cinquante ans, notamment dans le management et la sphère du néolibéralisme de type américain (californien, ou plus précisément, de l’École de Chicago).

Inutile de dire que s’appuyer sur un tel milieu social et culturel, c’est s’interdire de construire quoi que soit ailleurs que sur du sable, et désespérer de faire entendre la voix de la logique (d’autant plus que le niveau culturel, celui notamment des connaissances historiques, a chuté, au profit du manichéisme imbécile, et d’un moralisme gluant, ce contre quoi se fardait la pensée marxiste d’autrefois, très réaliste, à qui on ne la faisait pas, surtout quand on affichait des doctrines humanitaristes hors sol).

sipa_01149538_000001-2.jpg

Ainsi LFI est-elle déchirée entre des velléités sociales traditionnelles, son appui assez vaseux à une immigration majoritairement musulmane, et son entichement pour le lobby LGBT très américanisé. Il est évident qu’il faudrait choisir, sans pour autant s’en prendre au féminisme ni à l’homosexualité, ni aux immigrés en tant que personnes, ni à l’islam. Il faudrait avoir une ligne claire, opter franchement pour une politique sociale, voire socialiste, et proposer raisonnablement une limitation à l’immigration, afin de recouvrer une partie des voix ouvrières confisquées par le RN.

Mais une remarque de Todd est beaucoup plus inquiétante (au-delà de son délire, probablement dû à une crise de dépression, d’alliance de la France avec les USA, contre l’Allemagne) ; il n’y a jamais eu de révolution dans une phase descendante. Toutes les révolutions, y compris celles qui se sont appuyées sur des principes religieux, comme en Angleterre (et celles de 1789 et de 1848 étaient, au fond, elles aussi, très religieuses), se sont accomplies dans une séquence de hausse massive de la production. Or, ce qui caractérise la période actuelle, c’est le déclin, voire la décadence, tout au moins de l’Occident global, comme on dit. Ajoutons à cela, et c’est la conséquence de la nature même de la couche intermédiaire, qui constitue maintenant la majorité, l’apathie, l’anomie (ne croire en rien, mener sa petite carrière matérialiste et individualiste sans se soucier du Bien commun), l’effondrement des caractères, des volontés, de la combativité.

Todd pense que l’appauvrissement actuel va faire réagir cette masse confrontée à la rudesse du Réel. Qui sait ?

L'évolution de la pensée de Mackinder dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale

cover_desktop_the-geographical-pivot-of-history.jpg

L'évolution de la pensée de Mackinder dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale

Source: https://pauljpizz.blogspot.com/2015/09/the-evolution-of-m...

En juillet 1943, alors que la Seconde Guerre mondiale battait encore son plein et que son issue était encore incertaine, Sir Halford J. Mackinder publiait dans Foreign Affairs un article intitulé The Round World and the Winning of the Peace.

Son objectif principal était de déterminer si le concept stratégique de « Heartland », déjà exprimé dans les réflexions antérieures de l'auteur géopolitique dans l'article The Geographical Pivot of History (1904) et dans l'essai Democratic Ideals and Reality (1919), avait perdu de sa signification dans le contexte de la guerre moderne, en particulier face à la montée en puissance de l'aviation.  

Mackinder commence sa dissertation en reconstruisant l'ensemble du concept de Heartland afin d'en souligner la pertinence intrinsèque et intemporelle. Il commence par évoquer ses souvenirs d'enfance et ce que la défaite française à Sedan, en 1870, face à l'armée prussienne, avait signifié pour l'opinion publique anglaise. Bien qu'il fût encore un jeune garçon à l'époque, Mackinder se souvient de la profonde inquiétude de l'Angleterre face à la victoire totale de la nouvelle machine de guerre prussienne/allemande contre cette puissance, la France, qui, soixante ans auparavant, avait été stoppée avec difficulté et au prix de nombreux sacrifices à Trafalgar et Waterloo. Pourtant, en 1870, l'importance de cette victoire prussienne n'était pas encore très claire: la Grande-Bretagne ne la comprendrait que lorsque sa suprématie sur les mers serait en jeu. À cette époque, le seul danger que la Grande-Bretagne voyait pour son empire d'outre-mer résidait dans les positions acquises par la Russie impériale en Asie. En effet, la puissance maritime britannique d'un côté et la puissance terrestre russe de l'autre occupaient le centre de la scène internationale.

ju002045.jpg

Cependant, la situation changea lorsque, au tournant du 20ème siècle, le nouvel empire allemand commença à construire une flotte de haute mer: cet événement soudain pouvait véritablement remettre en cause la suprématie britannique sur les océans. Cela signifiait également que la nation allemande, qui possédait déjà le plus grand territoire organisé et occupait une position stratégique centrale en Europe, était sur le point de se doter d'une puissance maritime suffisamment forte pour neutraliser celle de la Grande-Bretagne. De plus, à cette époque, les États-Unis d'Amérique étaient également en train de s'élever pour devenir l'une des grandes puissances mondiales. En d'autres termes, l'Allemagne et les États-Unis se hissaient rapidement aux côtés de la Grande-Bretagne et de la Russie sur la scène animée par les grands empires.

À ce stade, Mackinder examine les événements qui ont donné naissance à l'idée du Heartland. Il y en a deux : 1) la guerre anglo-boer (1899-1902) et 2) la guerre russo-japonaise (1904-1905). En effet, le contraste entre les guerres menées par les Britanniques contre les Boers en Afrique du Sud et la guerre menée par la Russie en Mandchourie à travers l'Asie suggérait naturellement un parallèle entre l'Europe occidentale, qui avait contourné le cap de Bonne-Espérance grâce à Vasco de Gama pour se rendre aux Indes, et l'Europe orientale, qui avait traversé l'Oural avec Yermak le Cosaque pour se répandre en Sibérie. Cette comparaison a conduit à son tour à un examen des longues séries de raids menés par les peuples nomades touraniens d'Asie centrale, tout au long de l'Antiquité classique et du Moyen Âge, contre les populations sédentaires du Croissant marginal des sous-continents eurasiens : l'Europe, le Moyen-Orient, les Indes et la Chine proprement dite (voir le Geographical Pivot of History pour un résumé exhaustif). En conséquence, Mackinder déclara en 1904 :

« Au cours de la décennie actuelle [1900-1910], nous sommes pour la première fois en mesure de tenter, avec un certain degré d'exhaustivité, d'établir une corrélation entre les grandes généralisations géographiques et les grandes généralisations historiques. Pour la première fois, nous pouvons percevoir quelque chose de la proportion réelle des caractéristiques et des événements sur la scène mondiale et rechercher une formule qui exprime certains aspects, en tout cas, de la causalité géographique dans l'histoire universelle. Si nous avons de la chance, cette formule devrait avoir une valeur pratique en mettant en perspective certaines des forces concurrentes de la politique internationale actuelle ».

En effet, le mot « Heartland » apparaît pour la première fois dans la pensée de Mackinder en 1904, bien qu'à l'époque, le sens du terme était plus descriptif que technique. L'auteur préférait exposer ses théories géopolitiques en utilisant d'autres expressions telles que « Pivot Area » (zone pivot) ou « Pivot State » (État pivot) pour décrire ce qui allait devenir plus tard le Heartland. Comme certains s'en souviennent peut-être, dans son ouvrage intitulé Geographical Pivot of History, Mackinder avait introduit la question de l'importance stratégique de la zone pivot du monde en ces termes :

« Le renversement de l'équilibre des pouvoirs en faveur de l'État pivot, entraînant son expansion sur les terres marginales de l'Eurasie, permettrait d'utiliser les vastes ressources continentales pour construire une flotte, et l'empire mondial serait alors à portée de main. Cela pourrait se produire si l'Allemagne s'alliait à la Russie. En conclusion, il convient de souligner expressément que le remplacement du contrôle de la Russie par un nouveau contrôle de la zone intérieure ne tendrait pas à réduire l'importance géographique de la position pivot. Si les Chinois, par exemple, organisés par les Japonais, renversaient l'Empire russe et conquéraient son territoire, ils pourraient constituer un péril jaune pour la liberté du monde, simplement parce qu'ils ajouteraient un front océanique aux ressources du grand continent [l'Eurasie] » (c'est nous qui soulignons).

Comme on peut le voir, tout est une question d'hégémonie mondiale, car la puissance qui contrôle le Heartland serait en mesure de régner sur le reste du monde, en particulier lorsqu'elle est adjacente à une puissance maritime rayonnant depuis le croissant marginal vers la puissance terrestre intérieure du Heartland lui-même.

Heartland-Theory-1.jpg

Plus tard, en 1919, à la fin de la Première Guerre mondiale, Mackinder reformule ses théories dans son célèbre essai Democratic Ideals and Reality. À cette époque, le terme « pivot » n'était plus adapté à la situation internationale telle qu'elle était ressortie des événements de cette première crise mondiale commune et de la guerre. L'idée même de « région pivot » a donc évolué de manière plus subtile et plus complexe, ne se limitant plus à la description d'une réalité géographique, pour devenir les concepts d'« idéaux », de « réalités » et, surtout, de « Heartland ». Néanmoins, ce qu'il faut surtout souligner, c'est que la thèse de 1904, bien qu'elle ait modifié l'idée principale du sujet évoqué, restait parfaitement valable, aux yeux de Mackinder, pour la situation internationale mondiale de 1919. Les termes « zone pivot » et « cœur du continent » étaient utilisés pour décrire une réalité immuable: celle de l'hégémonie suprême de la puissance qui contrôlerait la zone en question.

Tout en décrivant une nouvelle fois l'étendue du Heartland, Mackinder en délimite les frontières en précisant qu'il comprend la partie nord et l'intérieur de l'Eurasie, et qu'il s'étend de la côte arctique jusqu'aux déserts centraux, avec pour limites occidentales le large isthme qui sépare la mer Baltique de la mer Noire. Le géographe britannique ne cache pas que le concept même de cette zone ne peut faire l'objet d'une définition géographique précise sur une carte, mais il ajoute qu'elle comprend trois caractéristiques physico-géographiques évidentes :

1) Cette région abrite de loin la plus vaste plaine du globe.

2) Des fleuves navigables traversent cette vaste plaine, dont certains se dirigent vers le nord, vers la mer Arctique, et sont inaccessibles depuis les océans en raison de la glaciation de cette mer, tandis que d'autres se jettent dans des eaux intérieures telles que la mer Caspienne, sans issue vers l'océan.

3) Il existe une zone de prairies qui, jusqu'au milieu du 19ème siècle, offrait les conditions idéales pour le développement d'une grande mobilité des nomades chameliers et cavaliers.

Image44.jpg

La région pivot (1904) et le cœur du continent (1919)

En 1943, lorsque Mackinder présente son article The Round World and the Winning of the Peace, il peut désormais affirmer avec certitude que le territoire de l'Union soviétique correspond à celui du cœur du continent. Il estime toutefois que cette affirmation est vraie sauf dans une direction: la région autour du fleuve sibérien Lena, qu'il appelle Lenaland : selon lui, cette vaste région n'est pas incluse dans le Heartland russe. Le Heartland russe se trouve plutôt à l'ouest du fleuve Ienisseï.

L'idée d'un Heartland entièrement englobé dans l'Union soviétique soulève des préoccupations stratégiques pour l'alliance des États du Pacte de Varsovie qui succède à l'URSS, qui a permis à cette dernière, puissance presque entièrement située dans le Heartland, d'acquérir les caractéristiques d'une puissance maritime en annexant des portions des terres situées sur le Croissant marginal, confirmant ainsi l'affirmation de Mackinder selon laquelle le souverain de l'Europe orientale est le souverain du Heartland et, par conséquent, de l'Île mondiale.

Pour bien comprendre la valeur stratégique du Heartland russe, ou plutôt soviétique, Mackinder compare cette région à la France. Selon lui, la France dispose d'un espace suffisant pour assurer sa défense en profondeur et sa retraite stratégique et, à l'exception de ses frontières nord-est, elle est entourée de frontières naturelles: les mers, les Alpes et les Pyrénées. De même, la Russie reproduit le modèle de la France, mais à plus grande échelle: à l'arrière se trouve la vaste plaine du Heartland, utile pour la défense en profondeur et la retraite stratégique; plus loin, cette plaine s'enfonce vers l'est dans les remparts naturels des côtes inaccessibles de l'Arctique, la région sauvage du Lenaland derrière le Iénisséi et la frange montagneuse qui s'étend de l'Altaï à l'Hindu Kush, adossée aux déserts de Gobi, du Tibet et d'Iran. En effet, ces barrières naturelles, qu'il cite, possèdent une telle ampleur et une telle substance qu'elles dépassent de loin, en valeur défensive, les côtes et les montagnes qui entourent la France. Il est vrai, note Mackinder, qu'aujourd'hui les brise-glaces peuvent transformer la mer Arctique en une voie navigable, mais il est également vrai que, malgré cela, il est peu réaliste d'envisager une invasion terrestre complète à partir de là.

Deux ans avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, Mackinder prédisait que si l'URSS avait conquis l'Allemagne, elle serait devenue la plus grande puissance terrestre du monde, ainsi que la puissance occupant la position défensive la plus forte sur le plan stratégique, en contrôlant entièrement le Heartland, qui est la plus grande forteresse naturelle de la planète, la citadelle de la puissance terrestre sur le plus grand continent du monde, l'Eurasie. Ce que l'auteur avait prévu allait devenir encore plus réaliste après la division de l'Allemagne en deux républiques et la création du système d'alliances du Pacte de Varsovie.

À ce stade, Mackinder introduit l'idée de créer après la guerre, en cas de victoire des Alliés, un nouvel ordre mondial fondé sur une coopération entre les puissances maritimes occidentales et la puissance terrestre soviétique afin d'encercler l'Allemagne et de la contraindre à combattre continuellement sur deux fronts. Dans l'intérêt de la paix future, le géographe affirmait que les Allemands devaient prendre conscience que toute nouvelle guerre menée par l'Allemagne serait contre deux fronts inébranlables: la puissance terrestre à l'est dans le Heartland et la puissance maritime à l'ouest dans le bassin de l'Atlantique Nord.

En ce qui concerne l'alliance occidentale, Mackinder a réparti les rôles des démocraties maritimes dans le cadre d'un concept stratégique très précis. Il estimait que, au sein de la communauté occidentale des puissances maritimes, les États-Unis et le Canada représenteraient la zone utile pour une retraite stratégique ou une défense en profondeur, la Grande-Bretagne une sorte de forteresse avancée entourée de douves, à l'image d'une île de Malte à plus grande échelle, et la France la tête de pont défendable sur le continent. Nous reviendrons sur ces concepts plus tard.

En grand stratège qu'il était, Mackinder estimait que « la puissance maritime doit en dernier ressort être amphibie si elle veut contrebalancer la puissance terrestre », et cette affirmation révèle le rôle stratégique très important que la France peut jouer. Il pensait également que les trois (quatre avec le Canada) puissances occidentales devaient coopérer avec la Russie pour éviter un nouveau réveil allemand à l'avenir.

Division-of-World-by-Mackinder-1024x683.jpg

Cependant, à cette époque, Mackinder ne peut ignorer la pertinence de la puissance aérienne en tant que facteur perturbateur de son schéma théorique de la puissance terrestre et de la puissance maritime. Bien que pleinement conscient des changements potentiels dans les questions géostratégiques induits par la mobilité rapide et omniprésente de la puissance aérienne, il reste convaincu que, malgré la guerre aérienne, la pertinence du Heartland et des autres éléments de sa théorie reste inchangée.

À ce stade, Mackinder introduit une description géographique extrêmement importante, inédite dans ses écrits précédents, celle de la « ceinture géographique mondiale ». Cette ceinture peut être considérée comme une nouvelle interprétation géographique de la carte du monde selon Mackinder, et elle est, selon nous, l'évolution logique de la carte interprétative précédente basée sur les concepts d'île-monde, de croissant marginal et de Heartland (voir à nouveau The Geographical Pivot of History). De plus, l'idée d'une ceinture géographique mondiale ne peut être pleinement comprise qu'avec l'avènement de la puissance aérienne et du système international qui a suivi la Seconde Guerre mondiale, avec un nouveau rôle fondamental des États-Unis d'Amérique et de l'océan Atlantique Nord.

Selon Mackinder, une ceinture s'étend autour des régions polaires nordiques: elle commence par le désert du Sahara, se poursuit avec les déserts d'Arabie, d'Iran, du Tibet et de Mongolie, puis s'étend dans les régions sauvages de la région de la Léna (« Lenaland »), de l'Alaska et du bouclier laurentien du Canada jusqu'à la ceinture subaride de l'ouest des États-Unis. Cette ceinture de déserts, de terres incultes et de régions sauvages est une caractéristique de première importance dans la géographie mondiale: elle renferme deux éléments connexes d'une importance presque égale:

1) Le Heartland, qui est situé dans une ceinture de larges défenses naturelles: la mer polaire recouverte de glace, le Lenaland boisé et accidenté, et le plateau montagneux et aride de l'Asie centrale. La ceinture du Heartland est néanmoins incomplète en raison de la porte ouverte qui mène de la péninsule européenne à la plaine intérieure par le large isthme qui sépare la mer Baltique de la mer Noire.

2) Le bassin de l'océan central (c'est-à-dire l'Atlantique Nord) avec ses quatre mers secondaires: la Méditerranée, la Baltique, l'Arctique et les Caraïbes.

À l'extérieur de la ceinture se trouve le Grand Océan, qui comprend le Pacifique, l'océan Indien et l'Atlantique Sud, ainsi que les terres qui s'y déversent : les terres asiatiques soumises à la mousson, l'Océanie, l'Amérique du Sud et l'Afrique au sud du Sahara.

Mackinder new.jpg

La nouvelle division géographique du monde selon Mackinder (1943)

Après avoir donné naissance à cette subdivision totalement nouvelle de la carte du monde, Mackinder termine son article en examinant deux autres éléments: le nouveau rôle de l'Allemagne dans le système international et le concept géographique de l'océan Midland. En ce qui concerne l'Allemagne, cette nation devrait être dissuadée à l'avenir de mener de nouvelles guerres en raison de la nouvelle menace que représente la possibilité permanente d'un affrontement sur deux fronts contre les nations amphibies que sont l'Amérique, la Grande-Bretagne et la France d'une part, et la puissance terrestre de l'URSS d'autre part.

Quant à l'« océan central », cette expression ne désigne rien d'autre que l'océan Atlantique Nord lui-même, qui revêt un intérêt stratégique fondamental depuis la Seconde Guerre mondiale. L'océan central comprend certaines mers et bassins fluviaux dépendants et devrait être contrôlé par les puissances amphibies, chacune ayant un rôle stratégique propre, dont nous avons déjà parlé précédemment :

1) La France serait la tête de pont de la communauté des puissances maritimes de l'Atlantique Nord sur le continent.

2) La Grande-Bretagne serait une sorte de bastion avancé fortifié par des douves.

3) Les États-Unis et le Canada représenteraient la réserve territoriale de main-d'œuvre et l'approvisionnement en produits agricoles et industriels.

Dans ce cadre de l'après-Seconde Guerre mondiale, Mackinder estime que la Chine et l'Inde devraient jouer le rôle de contrepoids aux autres puissances et jouer un rôle central dans le développement des populations de l'hémisphère sud.

Midland Ocean 1.jpg

L'océan central

En bref, ce que Mackinder souhaite véritablement pour la paix mondiale future, c'est l'idée d'un équilibre entre les puissances mondiales, afin de libérer les peuples du monde. Nous pouvons affirmer sans aucun doute que la pensée politique et sociale de Mackinder descend directement de la notion historique britannique d'« équilibre des pouvoirs ».  

Références :

H. J. Mackinder, "The Round World and the Winning of Peace", Foreign Affairs, juillet 1943.

13:45 Publié dans Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : halford john mackinder, géopolitique | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook