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dimanche, 04 novembre 2007

K. Leontiev: précurseur russe de Spengler

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Konstantin Leontiev: précurseur russe de Spengler

Réflexions sur la vie et l'œuvre de K. Leontiev

 

Aldo FERRARI

 

Bien que peu connu en Occident, Konstantin Nicolaïevitch Leontiev est, selon l'opinion de tous ceux qui se sont penchés sur sa vie et son œuvre, l'un des principaux phénomènes humains et spirituels de la Russie du siècle passé. Né en 1831 dans une famille noble de la Russie centrale, Leontiev, au cours de son existence pittoresque et tourmentée, fut tour à tour médecin, nar­rateur et critique littéraire, penseur historico-politique et, dans ses dernières années, moine. Il est l'auteur de nouvelles et de narrations originales  —publiées dans un recueil intitulé “De la vie des Chrétiens en Turquie”—  que “seul un siècle trop riche en littérature comme le XIXième russe peut se permettre d'oublier”, écrit lke célèbre Mirsky. Leontiev est aussi l'interprète lucide et très pertinent d'une critique littéraire attentive principalement aux valeurs esthétiques et formelles de l'art. Son essai “Analyses, styles et atmosphère” est dédié aux romans de Tolstoï et constitue véritablement le chef-d'œuvre de la critique lit­téraire russe du siècle passé. Il se montre hostile au journalisme utilitaire et “progressiste” qui, depuis Belinsky jusqu'à la re­naissance esthétique de la période symboliste, s'est toujours efforcé d'instrumentaliser et d'avilir la grande littérature russe. En ce sens, Leontiev est isolé dans ce XIXième siècle russe, mais sa position demeure néanmoins d'une incontestable perti­nence.

 

D'un point de vue religieux, Leontiev est devenu un défenseur passionné et intransigeant de la tradition orthodoxe et, plus parti­culièrement, de la vie monastique, après une extraordinaire conversion  —admirablement décrite dans sa correspondance avec Rozanov, récemment rééditée à Londres—  qui a mis fin à une longue période de perception exclusivement esthétique de la réalité. Intimement lié aux grands centres de la spiritualité chrétienne-orientale du Mont Athos et d'Optina Poustynia, il a polémiqué intensément contre tous ceux qui tentaient, plus ou moins de bonne foi, de rénover et de moderniser l'Eglise ortho­doxe. Leontiev estimait qu'ils minaient ainsi la vérité et reniaient la complexité de la religion chrétienne. L'élément dominant dans la religiosité léontievienne consiste en une aspiration sincère et très intense au salut individuel, que l'on atteint en obser­vant de façon très stricte les traditions ecclésiastiques et en dominant sévèrement ses passions: c'est là un idéal ascétique, certes bien éloigné des expériences religieuses de Khomiakov, Dostoïevsky et Tolstoï qui furent tous, comme Leontiev, au centre de la culture religieuse russe de cette période, mais qui, somme toute, est beaucoup plus conforme à l'esprit de la tra­dition orthodoxe.

 

Toutefois, malgré la valeur des écrits littéraires et critiques et malgré le caractère extraordinaire de son expérience religieuse, le noyau central de l'œuvre de Leontiev doit être séparé de sa conception de l'histoire. Il fut, à l'instar de Herzen dans le camp progressiste, le penseur religieux et conservateur le plus original et le plus profond. Il nous paraît opportun de dire d'emblée que sa pensée ne peut d'aucune façon être définie comme slavophile ou panslaviste. Dans l'orbite de l'idéologie comme dans celui de la littérature, la position de Leontiev est totalement atypique. Quoi qu'il en soit, cette pensée s'inscrit pleinement dans cette querelle complexe qui a pour objet la signification et le destin de la Russie, surtout par rapport à la civilisation euro­péenne avec laquelle elle a des affinités mais qui lui est néanmoins fondamentalement antagoniste. C'est là une question cen­trale qui a tourmenté la pensée, la littérature et l'historiographie russes de Tchaadaïev à Soljénitsyne.

 

Au cours d'une première période “optimiste”, Leontiev affirme que la Russie devrait se mettre à la tête d'une nouvelle civilisa­tion slave-orientale, centrée sur les valeurs religieuses et politiques héritées de Byzance qu'il oppose en toute conscience à l'évolution de la modernité européenne dans un sens d'irreligion et de matérialisme. Mais, à la suite de cette phase “optimiste”, il devine, avec grandes lucidité et clairvoyance, supérieures à celles de Dostoïevsky dans Les démons,  l'avènement en Russie d'une révolution socialiste et athée, suivie de l'instauration d'un système despotique, inconcevable pré­cédemment.

 

Ces “prophéties” historico-politiques de Leontiev proviennent en réalité d'une saisie inédite des particularités culturelles, so­ciales et psychologiques du peuple russe, ainsi que d'une intuition pointue de l'essence totalitaire et arbitrairement destructrice des diverses utopies socialistes, intuition partagée non seulement par Dostoïevsky, mais par de nombreux et célèbres repré­sentants de la pensée européenne du XIXième siècle, comme Rosmini, Donoso Cortés et Kierkegaard.

 

Byzantinisme et monde slave  (dont une traduction italienne est parue en 1987 aux éditions All'Insegna del Veltro à Parme) est un ouvrage qui s'inscrit, lui, dans la phase finale de la pensée historique leontievienne et qui en constitue l'expression le plus complexe et la plus suggestive. La première partie de cet ouvrage, écrit en 1873, nous décrit les fondements historiques et culturels de la Russie que l'auteur place non pas dans l'appartenance ethnique au monde slave (là, il polémique directement avec la pensée des slavophiles et des panslavistes) mais dans l'héritage religieux et politique de Byzance. L'importance de l'héritage byzantin a été décisive pour la Russie, ce que confirment des historiens de grande valeur tels Toynbee ou Obolensky, mais c'est à leontiev qu'il revient d'avoir mis, le premier, cette importance en exergue. De plus, Leontiev est aussi le premier, en Russie, à avoir jugé Byzance de façon autonome, en abandonnant ce travail conventionnel et stérile de compa­raison avec le monde classique et avec l'Europe occidentale. Dans l'œuvre de Leontiev, Byzance est donc revalorisée, consi­dérée comme une civilisation originale, féconde sur le plan culturel et politique.

 

Ensuite, dans Byzantinisme et monde slave, nous avons une analyse historico-sociale et psychologique attentive des diverses nationalités slaves et balkaniques. Mais, surtout, Leontiev esquisse dans ce travail une conception originale de l'histoire, tout en prenant le contre-pied des thèses de Danilevsky, exprimées dans La Russie et l'Europe. Leontiev en effet dépasse le pré­jugé conventionnel d'eurocentrisme et plaide en faveur d'une vision nouvelle de l'histoire humaine: celle-ci serait l'addition d'une pluralité de “types historico-culturels”, vivant sur base de principes spécifiques et autonomes en matières religieuses, politiques et éthiques.

 

Ces mondes historico-culturels  —qui sont dix dans le typologie systématisée par Danilevsky—  constituent, selon Leontiev, des entités organiques soumises, comme tout ce qui existe dans l'espace et dans le temps, à un processus de développement en trois phases, partant d'une simplicité initiale indifférenciée pour aboutir à une complexité riche, multiforme et finalement unifiée-uniforme, puis, dans une troisième phase, pour retourner à un état primitif de mélanges et de simplifications.

 

Comme tous les organismes vivants, les civilisations, elles aussi, connaîtraient une enfance (sociétés archaïques, tribales et féodales), une maturité (sociétés de types “renaissancistes”) et une sénilité (sociétés décadentes).

 

Dans Byzantinisme et monde slave, Leontiev expose une conception de l'histoire qui annonce le morphologisme du XXième siècle de Spengler et de Toynbee. La conception leontievienne de l'histoire (et de l'histoire russe) trouve ses accents les plus forts dans le refus radical des évolutions récentes des sociétés européennes, entrées, malgré ses triomphes d'ordres techno­logique et économique, dans une phase ultime, pré-mortelle, de leur développement historique. Dans sa critique de l'Europe occidentale, Leontiev mêle curieusement un traditionalisme religieux orthodoxe à un dédain esthétique qui rappelle Baudelaire et Herzen.

 

Il me parait en outre utile de rappeler que la littérature critique et universitaire sur Leontiev relève principalement des écrits de la renaissance religieuse russe du début de notre siècle, notamment Rozanov, Soloviev, Berdiaev et Boulgakov ainsi qu'à certains exposants de l'émigration post-révolutionnaire. Enfin, je souhaite relever l'intérêt profond que portent quelques cher­cheurs italiens à la personnalité et à l'œuvre de Leontiev, parmi lequels Evel Gasparini et Divo Barsotti. Récemment, Leontiev a fait l'objet d'études, surtout en France et dans les pays anglo-saxons, où l'on a republié ses livres et où l'on a consacré de nombreux essais à son œuvre.

 

Prof. Aldo FERRARI.

(article paru dans “Intervento”, n°82-83, 1987).

 

samedi, 03 novembre 2007

Over de identiteit van Brussel

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Robert Steuckers:

Over de Identiteit van Brussel

De identiteit van Brussel is bijzonder ingewikkeld.

-         In 1884 wordt er door de katholieke verenigingen uit de provincies een betoging georganiseerd tegen de schoolpolitiek van de Brusselse liberalen. De Brusselaars antwoorden met een gewelddadige tegenbetoging. Sindsdien gaapt er een kloof tussen wat er leeft in de provincies en Brussel. Brusselse ondernemingen worden geboycot. Waarom is Brussel een liberale en progressieve stad geworden, hoewel ze vroeger sterk gelovig was en een groot aantal kerkelijke instellingen telde? Deze verschuiving is de eerste mutatie in de identiteit van Brussel, sinds 1789, toen de stad nog aartsconservatief en katholiek was.

-         In de tijd van Karel Buls en Leon Vanderkinderen heerst er in Brussel een zekere Vlaamsgezindheid gekoppeld aan democratische, federalistische en liberale ideeën. Dit compositum vormt eigenlijk een "conservatieve revolutie", in de zin dat het tegelijkertijd een identiteit (de Vlaams-Brabantse) wil bewaren en het establishment wil dwingen, de nodige vernieuwingen door te voeren. Het is opmerkelijk dat dit compositum eigenlijk nog geen scheiding tussen links en rechts kende: kultuurconservatieven en socialisten (of progressieve liberalen) werken hand in hand om aan Brussel een Vlaams-Brabants "gelaat" te geven.

-         Bij Karel Buls wordt inderdaad die "conservatieve revolutie" gekoppeld aan de wil, een specifieke architectuur in Brussel te promoten. Die architectuur vindt haar zuiverste en origineelste uitdrukking in de "Art Nouvea"u of "Jugendstil"-stijl (de eerste gebouwen worden in 1893 opgericht door de beroemde architect Horta). Zowel bij Horta als bij de geniale meubelontwerper Henry Van de Velde zet deze "organische" stijl zich duidelijk af tegen de "geometrische" ideën van de Franse revolutie en van de jacobijnse praktijken in het politiek Bestuur. De tegenstanders van deze nieuwe kunststroming noemen het laatdunkend "le style nouille". In zijn "organische" oriëntatie was Art Nouveau conservatief, terwijl zijn steun aan de nieuwe socialistische beweging toenmalig als een revolutionaire daad beschouwd  werd. Overal in Europa vindt men vergelijkbare kunstbewegingen, in het bijzonder in Wenen ("Wiener Secession") en in Barcelona met de architect Gaudi. Wat de politieke opvattingen betreft, die aan deze kulturele revolutie gekoppeld kunnen worden, kunnen wij zeggen dat ze de idee van vrijheid als kern hebben. Die idee wordt als "Vlaams" beschouwd, als een erfgoed van de Gentse Arteveldes (cf. de werken van Vanderkinderen, die een befaamde historicus was), en is lichtjes "Grootgermaans" of "Diets" gekleurd. Bij Buls, Vanderkinderen, Wauters en Emile de Laveleye wordt de vrijheid als "Germaans" bestempeld, terwijl de vormen van dwingelandij of tyrannie als "Frans", "Jakobijns" of "Spaans" gelden (cf. de figuur van Tijl Uilenspiegel bij Charles Decoster, die ironie als wapen tegen de vreemde macht hanteert). Het is opmerkelijk dat deze grondideeën van de Vlaamse beweging in de 19de eeuw eerst in het Frans werden uitgedrukt en ter discussie gebracht.

-         In die periode vindt een verschuiving plaats in de demografische structuur van onze stad. Dat is de tweede mutatie in de identiteit van Brussel, na de evolutie van het aartskonservatieve katholicisme van de Statisten voor en gedurende 1789-90 (de Brabantse omwenteling) naar het emancipatorisch, vrijzinnig maar identiteitsbewust liberalisme volgens Karel Buls. Tussen 1880 en 1900 groeit de bevolking van Brussel met 1700%. Dit betekent dat de oorspronkelijke Brussels-Brabantse bevolking verdwijnt, om plaats te ruimen aan een Belgisch melting pot met mensen die uit alle hoeken van het land komen, mensen die zich losgekoppeld voelen van hun oorspronkelijke landelijke dorps- of stadsgemeenschap en die ook dit gevoel als een emancipatie met recht of onrecht beschouwen. Cijfers: In België was toen de verhouding tussen Vlamingen en Walen 51/49. In Brussel waren  er in die tijd 21% Vlamingen, 43% Tweetaligen (meestal Vlamingen van origine) en 26 zuiver Franstaligen.

-         De emancipatorische en identiteitsbewuste kultuurrevolutie van Buls en Vanderkinderen kan geen verwezenlijking meer bereiken in zulke omstandigheden. De volgende burgemeester Demot voert geen architecturale politiek à la Buls meer uit en begint vanaf 1900 een puur utilitaristische koers te volgen, zonder het minste esthetisch project, wat ons na enkele decennia tot het typisch Belgisch-Brussels cultuurvandalisme leidt. Het patrimonium word blindelings geofferd op het altaar van Mammon. In de eerste tien jaren van de 20ste eeuw werden er al gebouwen in Art Nouveau-stijl afgebroken, terwijl hun architecten nog in leven waren! Dat vandalisme culmineert met de afbraak van het socialistisch Volkshuis van Horta in de Stevensstraat. Zo verraden de socialisten hun eigen kultuurbronnen, omdat de projecten van Burgemeester Buls wel degelijk een socialistisch luik hadden en ook omdat Horta het socialisme als een instrument zag om de massa's te emanciperen en hen een esthetiek mee te geven.

-         Dat kultuurvandalisme heet in de taal van de architecten in de hele wereld de "Verbrusseling" (Bruxellisation). Dat kultuurvandalisme is het erfgoed van alle "traditionele" partijen, die onze stad bestuurd hebben. De zogenaamde "Verklaring van Brussel", opgesteld door architecten en studenten van de Ter Kameren-school in Elsene, kan als inspiratiebron dienen, om een nieuwe kultuurproject voor Brussel te promoten.

-         Deze beklagenswaardige evolutie (of beter gezegd: deze "involutie") van het Brusselse kultuurleven leidt ons tot een vraag: leeft er onder het volk nog de verzuchting, om een nieuwe kultuurrevolutie te starten in Brussel, zoals Buls en Vanderkinderen ervan gedroomd hadden? De links-progressieve krachten schijnen zich van hun eigen contradicties niet bewust te zijn: enerzijds eisen ze van de overheid, de Verbrusseling dus het vernielen van ons architecturaal erfgoed te stoppen (een konservatief idee), maar andererzijds wordt ieder poging, een identiteit te herstructuren, als "racistisch" of "fascistisch" afgestempled. In die zin zouden de linkse studenten, die de Verklaring van Brussel opgesteld hebben, eigenlijk vermomde fascisten zijn, terwijl de arme Karel Buls een fascist ante litteram geweest zou zijn.

-         Wat immigratie en integratie betreft, kan men rustig zeggen dat Brussel vandaag niets voorstelt en geen culturele ruggegraat meer heeft. De kulturele politiek kent zeker en vast schitterende evenementen, maar in het geheel schijnt die politiek een onbegrijpelijk patchwork met alles en het tegenovergestelde van alles te zijn. Hoe kunnen migranten van welke origine zij ook zijn  dan een stad respecteren, die niets heiligs of waardevols aanbiedt?

-         "Fazit": Een vernieuwing van de Vlaamse cultuur in Brussel moet noodzakelijkerwijze weer met ideeëngoed en de esthetische creaties van het einde van de 19de eeuw aanknopen. Deze ideeën zijn de uitdrukking van de nieuwe Brusselse synthese in de jaren 1880-1900. Alhoewel ze zuiver specifiek Vlaams, Diets of Brabants zijn (of toen beweerden te zijn), hebben ze niettemin een universeel aura bereikt door hun schoonheid en kwaliteit. Ze behoren nu tot het patrimonium van de hele mensheid en zijn als dusdanig gerespecteerd. Indien onze stad, als hoofdstad van de Europese instellingen, respect wil afdwingen in het buitenland, zal zij ook nu een kultuurproject moeten onwtwikkelen, geïnspireerd door deze grote modellen maar aangepast aan de eisen van onze tijd. In dit perspectief heeft de Belgische Vlaams/Franstalige dualiteit weinig belang, daar deze enige grote en laatste kulturele revolutie in onze stad zowel Nederlandstalige als Franstalige verwezenlijkingen geproduceerd heeft, en deze als een Diets/Brabants erfgoed beschouwd. Zowel Nederlandstalige als Franstaligen hebben kunnen vandaag nog een eenvoudige toegang tot dit erfgoed vinden.

 

 

vendredi, 02 novembre 2007

G. Dumistresco: l'holocauste des âmes

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Grégoire Dumitresco: l'holocauste des âmes

Grégoire Dumitresco, né à Cepale (Valachie) en 1923, fut emprisonné par la Securitate à Pitesti de 1948 à 1951. Il se réfugia en Allemagne en 1953 où il vécut jusqu'à sa mort en 1983. La Librairie roumaine antitotalitaire publie son témoignage (première parution en 1978) sous le titre "L'Holocauste des âmes". G. Dumitresco écrit: «Les pages qui suivent dévoilent la terreur déclenchée par le régime communiste en Roumanie, dans les années 1949-1951, notamment à la prison de Pitesti, ainsi que mes pensées et mes sentiments durant la période où j'y fus détenu. A Pitesti, il était question de “se démasquer” car, selon les dirigeants du parti, tous les prisonniers politiques portaient “un masque”, qu'ils devaient, coûte que coûte, arracher. Le lecteur jugera peut-être certains faits incroyables. Mais, si jamais lumière est faite sur le crime contre l'humanité perpétré à Pitesti, on devra convenir que mes paroles sont loin d'exprimer toute la torture physique et morale à laquelle furent soumis les quelque mille détenus politiques de ce pénitencier. Il a bien fallu que la terreur décrite au long de ces pages, et sa méthode diabolique, eussent un commencement; les mystérieuses prisons communistes de la premiere vague de terreur n'y sont évidemment pas étrangères. La “rééducation” pratiquée au pénitencier de Pitesti constitue sans nul doute une nouvelle édition, trente ans après, de la première rééducation soviétique par le fer et par le feu, une nouvelle version encore plus élaborée de crime contre l'humanité: un crime dont le mobile était l'anéantissement de la personnalité humaine» (P. MONTHÉLIE).

Grégoire DUMITRESCO, L'Holocauste des âmes, Librairie antitotalitaire roumaine (5 rue Malebranche, F-75.005 Paris), 1997, 262 pages.

 

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En pleine "agflation"...

 

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En pleine « agflation »

Le jeudi 13 septembre 2007 ne fut pas un jour comme un autre en Italie. Au pays des tortellini et des macaronis, des millions de citoyens ont participé à une grande action de boycott des… pâtes. Pour les masses italiennes, le prix, toujours croissant, de leurs aliments de base devenait franchement insupportable. Au cours de l’année écoulée, cette augmentation avait atteint 25%. Un repas sans pâtes, comme le voulait le boycott, ne fera évidemment pas la différence. Mais le message est clair. Au Mexique, la population subit également une augmentation terrible des denrées alimentaires. Quelques mois avant que les Italiens n’organisent leur journée de boycott des pâtes, des émeutes avaient éclaté au Mexique parce que le prix des ingrédients de la tortilla avait considérablement augmenté. En trois mois à peine, le prix des denrées de base du peuple mexicain avait quadruplé ! L’explication de ce scandale, il faut aller la rechercher au Nord du Rio Grande. Le Mexique est certes le quatrième producteur au monde de maïs, mais pour faire leurs tonnes de tortillas, le pays dépend encore et toujours du maïs bon marché importé des Etats-Unis. Or voilà que ce produit, jadis abordable, est devenu subitement très cher.

Dans nos propres magasins aussi, nous ressentons les effets de quelques mutations sur le marché global. Pendant les mois d’été, les rapports sur l’augmentation imminente des prix des denrées alimentaires se sont bousculés. Le principal producteur flamand de pâtes, la firme « Soubry » de Roulers (Roeselaere) prévoyait même des augmentations de 20 à 30%. La facture ne sera probablement pas aussi salée, prétendent certains experts, mais, quoi qu’il en soit, les prix augmenteront. On sent déjà, aux caisses des grandes surfaces, que le blé, l’orge ou le lait sont plus chers qu’avant.

Plusieurs acteurs jouent un rôle avant que ces produits alimentaires finis ne s’entassent dans les rayons de nos magasins ; le jeu de la concurrence prend effet tout au long de la chaîne, si bien que le prix final n’explose pas comme au Mexique. Mais la question qui se pose aux analystes est la suivante : pendant combien de temps pourra-t-on, sous nos latitudes, protéger le consommateur moyen contre l’explosion potentielle des prix ? En moyenne, les ménages consacrent un cinquième de leurs revenus à l’alimentation. Cette part augmentera, c’est une certitude.

Nous entrons de plein pied dans l’ère de l’ « agflation », terme qui fut employé pour la première fois dans un rapport du géant financier Merrill Lynch. Sa signification est claire quand on le décompose, avec « ag » pour « agro » et « -flation » pour « inflation ». Il s’agit donc de l’inflation des prix des produits agricoles. Exactement ce qui se produit aujourd’hui.

Un problème structurel

Les mauvaises conditions climatiques ne jouent qu’un rôle fort modeste dans les tendances à la hausse que l’on observe ces temps-ci. Les raisons sont davantage structurelles. Ce qui entre en jeu, c’est la vieille loi de l’offre et de la demande. Nous pouvons certes admettre que le marché mondial de l’agro-alimentaire est d’une extrême complexité. Lorsqu’un incident survient quelque part dans le monde, disons une catastrophe écologique qui détruit une récolte tout entière, cela ne se traduit pas immédiatement par une augmentation des prix à la consommation. Les nombreux stades intermédiaires que traversent les produits ont souvent une fonction qui absorbe les chocs. Ensuite, l’un produit n’est pas l’autre. Quant à tel marché, il sera plus sensible que tel autre sur le plan des prix. Ceci dit, ce qui ce passe de nos jours, n’est pas dû à des impulsions ou des hasards provoqués par les vicissitudes climatiques.

Avant toute chose, il y a la question majeure et elle est d’ordre démographique. Des géants démographiques comme l’Inde et la Chine sont des marchés en pleine expansion, comme chacun le sait. Des millions voire des milliards de consommateurs voient leur pouvoir d’achat augmenter si bien que des gammes entières de produits leur deviennent soudain accessibles. Ce faisceau de faits a même un volet culturel. Pendant longtemps, il n’était pas de mise en Chine de manger du fromage ; la culture chinoise considérait cet aliment comme une abomination. Mais le pays, sur ce plan, commence à adopter des habitudes culinaires occidentales. Ce qui n’est pas sans conséquences : la demande en lait augmente, ce qui entraîne une hausse des prix des produits laitiers. L’Inde est redevenue pour la première fois depuis 1975 un importateur net de blé. Ce qui est révélateur… A partir de 2008, la Chine deviendrait un important importateur de maïs.

Les carburants biologiques

Parallèlement à ce mouvement, l’offre stagne. Pire : pour un certain nombre de produits, l’offre baisse, ce qui nous confronte à un autre problème, celui de la fabrication de bio-carburants. Résumons une situation qui est évidemment bien plus compliquée : pour fabriquer de tels carburants, il faut de la biomasse, produite, par exemple, par du colza. L’avantage écologique ne réside pas dans une émission diminuée de CO2, que l’utilisation de ce carburant rendrait possible, mais du fait que, pendant la culture de cette biomasse, les plantes de colza absorberaient du CO2, ce qui compenserait les émissions ultérieures. C’est pour cette raison que l’on appelle les bio-carburants « neutres sur le plan du CO2 ». Mais si l’on va mobiliser des terres arables pour la culture de plantes destinées aux bio-carburants, on ne les consacrera pas à la culture de denrées alimentaires. C’est là que réside le nœud du problème. Sur le plan commercial, la problématique des bio-carburants n’est donc pas entièrement résolue mais un fait demeure, au milieu de cet imbroglio, la conversion en direction de la culture de plantes destinées aux bio-carburants est très avantageuse pour les agriculteurs qui entendent s’y mettre. Avec le résultat que l’on devine : la hausse des prix s’intensifie encore davantage.

« Food versus fuel » : c’est par cette formule lapidaire qu’un analyste résumait naguère la situation que nous vivons. « A l’horizon se dessine une lutte entre les 800 millions de personnes possédant une automobile et les milliards de pauvres qui n’en n’ont pas ». Cette une présentation certes assez abrupte de la situation, mais, quelque part, elle est exacte. Car dans la sphère occidentale les gens se mettent à grogner et à rechigner quand ils passent à la caisse. Mais la bataille est plus âpre dans les pays en voie de développement. D’après les experts, il y a tout de même un moyen de s’en sortir et de concilier tout le monde. D’abord, il existe potentiellement beaucoup de terres arables en réserve dans le monde. De plus, l’ingénierie biologique permettra encore beaucoup de choses. D’autres prétendent que l’on pourrait encore davantage libéraliser le marché, car cela permettrait des prix plus honnêtes, un véritable « fair trade » (le terme est à la mode). Il existe des pistes, c’est indubitable. Reste la question : sont-elles réalisables ?

Sans doute mais cela demandera du temps et exigera bien des difficultés dans leur mise en œuvre. L’ère de l’ « agflation » met un holà à une tendance à la chute systématique des prix, qui avait duré de très nombreuses années.

« M. » /  « ’t Pallieterke ».

(article tiré de « ‘t Pallieterke », Anvers, 10 octobre 2007).

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jeudi, 01 novembre 2007

Introduction à l'oeuvre de Ludwig F. Clauss

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Robert STEUCKERS:

Introduction à l'œuvre de Ludwig Ferdinand CLAUSS  (1892-1974)

Né le 8 février 1892 à Offenburg dans la région du Taunus, l'anthropologue Ludwig Ferdinand Clauss est rapidement devenu l'un des raciologues et des islamologues les plus réputés de l'entre-deux-guerres, cumulant dans son œuvre une approche spirituelle et caractérielle des diverses composantes raciales de la population européenne, d'une part, et une étude approfondie de la psyché bédouine, après de longs séjours au sein des tribus de la Transjordanie. L'originalité de sa méthode d'investigation raciologique a été de renoncer à tous les zoologismes des théories raciales conventionnelles, nées dans la foulée du darwinisme, où l'homme est simplement un animal plus évolué que les autres. Clauss renonce aux comparaisons trop faciles entre l'homme et l'animal et focalise ses recherches sur les expressions du visage et du corps qui sont spécifiquement humaines ainsi que sur l'âme et le caractère.

Il exploite donc les différents aspects de la phénoménologie pour élaborer une raciologie psychologisante (ou une «psycho-raciologie») qui conduit à comprendre l'autre sans jamais le haïr. Dans une telle optique, admettre la différence, insurmontable et incontournable, de l'Autre, c'est accepter la pluralité des données humaines, la variété des façons d'être-homme, et refuser toute logique d'homologation et de centralisation coercitive.

 

Ludwig Ferdinand Clauss était un disciple du grand philosophe et phénoménologue Edmund Husserl. Il a également été influencé par Ewald Banse (1883-1953), un géographe qui avait étudié avant lui les impacts du paysage sur la psychologie, de l'écologie sur le mental. Ses théories cadraient mal avec celles, biologisantes, du national-socialisme. Les adversaires de Clauss considéraient qu'il réhabilitait le dualisme corps/âme, cher aux doctrines religieuses chrétiennes, parce que, contrairement aux darwiniens stricto sensu, il considérait que les dimensions psychiques et spirituelles de l'homme appartenaient à un niveau différent de celui de leurs caractéristiques corporelles, somatiques et biologiques. Clauss, en effet, démontrait que les corps, donc les traits raciaux, étaient le mode et le terrain d'expression d'une réalité spirituelle/psychique. En dernière instance, ce sont donc l'esprit (Geist)  et l'âme (Seele)  qui donnent forme au corps et sont primordiaux. D'après les théories post-phénoménologiques de Clauss, une race qui nous est étrangère, différente, doit être évaluée, non pas au départ de son extériorité corporelle, de ses traits raciaux somatiques, mais de son intériorité psychique. L'anthropologue doit dès lors vivre dans l'environnement naturel et immédiat de la race qu'il étudie. Raison pour laquelle Clauss, influencé par l'air du temps en Allemagne, commence par étudier l'élément nordique de la population allemande dans son propre biotope, constatant que cette composante ethnique germano-scandinave est une “race tendue vers l'action” concrète, avec un élan froid et un souci des résultats tangibles. Le milieu géographique premier de la race nordique est la Forêt (hercynienne), qui recouvrait l'Europe centrale dans la proto-histoire.

 

La Grande Forêt hercynienne a marqué les Européens de souche nordique comme le désert a marqué les Arabes et les Bédouins. La trace littéraire la plus significative qui atteste de cette nostalgie de la Forêt primordiale chez les Germains se trouve dans le premier livre évoquant le récit de l'Evangile en langue germanique, rédigé sous l'ordre de Louis le Pieux. Cet ouvrage, intitulé le Heliand (= Le Sauveur), conte, sur un mode épique très prisé des Germains de l'antiquité tardive et du haut moyen âge, les épisodes de la vie de Jésus, qui y a non pas les traits d'un prophète proche-oriental mais ceux d'un sage itinérant doté de qualités guerrières et d'un charisme lumineux, capable d'entraîner dans son sillage une phalange de disciples solides et vigoureux. Pour traduire les passages relatifs à la retraite de quarante jours que fit Jésus dans le désert, le traducteur du haut moyen âge ne parle pas du désert en utilisant un vocable germanique qui traduirait et désignerait une vaste étendue de sable et de roches, désolée et infertile, sans végétation ni ombre. Il écrit sinweldi, ce qui signifie la «forêt sans fin», touffue et impénétrable, couverte d'une grande variété d'essences, abritant d'innombrables formes de vie. Ainsi, pour méditer, pour se retrouver seul, face à Dieu, face à la virginité inconditionnée des éléments, le Germain retourne, non pas au désert, qu'il ne connaît pas, mais à la grande forêt primordiale. La forêt est protectrice et en sortir équivaut à retourner dans un “espace non protégé” (voir la légende du noble saxon Robin des Bois et la fascination qu'elle continue à exercer sur l'imaginaire des enfants et des adolescents).

L'idée de forêt protectrice est fondamentalement différente de celle du désert qui donne accès à l'Absolu: elle implique une vision du monde plus plurielle, vénérant une assez grande multiplicité de formes de vie végétale et animale, coordonnée en un tout organique, englobant et protecteur.

L' homo europeus ou germanicus n'a toutefois pas eu le temps de forger et de codifier une spiritualité complète et absolue de la forêt et, aujourd'hui, lui qui ne connaît pas le désert de l'intérieur, au contraire du Bédouin et de l'Arabe, n'a plus de forêt pour entrer en contact avec l'Inconditionné. Et quand Ernst Jünger parle de “recourir à la forêt”, d'adopter la démarche du Waldgänger, il formule une abstraction, une belle abstraction, mais rien qu'une abstraction puisque la forêt n'est plus, si ce n'est dans de lointains souvenirs ataviques et refoulés. Les descendants des hommes de la forêt ont inventé la technique, la mécanique (L. F. Clauss dit la  Mechanei), qui se veut un ersatz de la nature, un palliatif censé résoudre tous les problèmes de la vie, mais qui, finalement, n'est jamais qu'une construction et non pas une germination, dotée d'une mémoire intérieure (d'un code génétique). Leurs ancêtres, les Croisés retranchés dans le krak des Chevaliers, avaient fléchi devant le désert et devant son implacabilité. Preuve que les psychés humaines ne sont pas transposables arbitrairement, qu'un homme de la Forêt ne devient pas un homme du Désert et vice-versa, au gré de ses pérégrinations sur la surface de la Terre.

 

A terme, la spiritualité du Bédouin développe un “style prophétique” (Offenbarungsstil), parfaitement adapté au paysage désertique, et à la notion d'absolu qu'il éveille en l'âme, mais qui n'est pas exportable dans d'autres territoires. Le télescopage entre ce prophétisme d'origine arabe, sémitique, bédouine et l'esprit européen, plus sédentaire, provoque un déséquilibre religieux, voire une certaine angoisse existentielle, exprimée dans les diverses formes de christianisme en Europe.  

 

Clauss a donc appliqué concrètement —et personnellement—  sa méthode de psycho-raciologie en allant vivre parmi les Bédouins du désert du Néguev, en se convertissant à l'Islam et en adoptant leur mode de vie. Il a tiré de cette expérience une vision intérieure de l'arabité et une compréhension directe des bases psychologiques de l'Islam, bases qui révèlent l'origine désertique de cette religion universelle.

 

Sous le IIIième Reich, Clauss a tenté de faire passer sa méthodologie et sa théorie des caractères dans les instances officielles. En vain. Il a perdu sa position à l'université parce qu'il a refusé de rompre ses relations avec son amie et collaboratrice Margarete Landé, de confession israélite, et l'a cachée jusqu'à la fin de la guerre. Pour cette raison, les autorités israéliennes ont fait planter un arbre en son honneur à Yad Vashem en 1979. L'amitié qui liait Clauss à Margarete Landé ne l'a toutefois pas empêché de servir fidèlement son pays en étant attaché au Département VI C 13 du RSHA (Reichssicherheitshauptamt), en tant que spécialiste que Moyen-Orient.

 

Après la chute du IIIième Reich, Clauss rédige plusieurs romans ayant pour thèmes le désert et le monde arabe, remet ses travaux à jour et publie une étude très approfondie sur l'Islam, qu'il est un des rares Allemands à connaître de l'intérieur. La mystique arabe/bédouine du désert débouche sur une adoration de l'Inconditionné, sur une soumission du croyant à cet Inconditionné. Pour le Bédouin, c'est-à-dire l'Arabe le plus authentique, l'idéal de perfection pour l'homme, c'est de se libérer des “conditionnements” qui l'entravent dans son élan vers l'Absolu. L'homme parfait est celui qui se montre capable de dépasser ses passions, ses émotions, ses intérêts. L'élément fondamental du divin, dans cette optique, est l' istignâ, l'absence totale de besoins. Car Dieu, qui est l'Inconditionné, n'a pas de besoins, il ne doit rien à personne. Seule la créature est redevable: elle est responsable de façonner sa vie, reçue de Dieu, de façon à ce qu'elle plaise à Dieu. Ce travail de façonnage constant se dirige contre les incompétences, le laisser-aller, la négligence, auxquels l'homme succombe trop souvent, perdant l'humilité et la conscience de son indigence ontologique. C'est contre ceux qui veulent persister dans cette erreur et cette prétention que l'Islam appelle à la Jihad. Le croyant veut se soumettre à l'ordre immuable et généreux que Dieu a créé pour l'homme et doit lutter contre les fabrications des “associateurs”, qui composent des arguments qui vont dans le sens de leurs intérêts, de leurs passions mal dominées. La domination des “associateurs” conduit au chaos et au déclin. Réflexions importantes à l'heure où les diasporas musulmanes sont sollicitées de l'intérieur et de l'extérieur par toutes sortes de manipulateurs idéologiques et médiatiques et finissent pas excuser ici chez les leurs ce qu'ils ne leur pardonneraient pas là-bas chez elles. Clauss a été fasciné par cette exigence éthique, incompatible avec les modes de fonctionnement de la politicaille européenne conventionnelle. C'est sans doute ce qu'on ne lui a pas pardonné.

 

Ludwig Ferdinand Clauss meurt le 13 janvier 1974 à Huppert dans le Taunus. Considéré par les Musulmans comme un des leurs, par les Européens enracinés comme l'homme qui a le mieux explicité les caractères des ethnies de base de l'Europe, par les Juifs comme un Juste à qui on rend un hommage sobre et touchant en Israël, a récemment été vilipendé par des journalistes qui se piquent d'anti-fascisme à Paris, dont René Schérer, qui utilise le pseudonyme de «René Monzat». Pour ce Schérer-Monzat, Clauss, raciologue, aurait été tout bonnement un fanatique nazi, puisque les préoccupations d'ordre raciologique ne seraient que le fait des seuls tenants de cette idéologie, vaincue en 1945. Schérer-Monzat s'avère l'une de ces pitoyables victimes du manichéisme et de l'inculture contemporains, où la reductio ad Hitlerum devient une manie lassante. Au contraire, Clauss, bien davantage que tous les petits écrivaillons qui se piquent d'anti-fascisme, est le penseur du respect de l'Autre, respect qui ne peut se concrétiser qu'en replaçant cet Autre dans son contexte primordial, qu'en allant à l'Autre en fusionnant avec son milieu originel. Edicter des fusions, brasser dans le désordre, vouloir expérimenter des mélanges impossibles, n'est pas une preuve de respect de l'altérité des cultures qui nous sont étrangères.

 

Robert STEUCKERS.  

 

-Bibliographie: Die nordische Seele. Artung. Prägung. Ausdruck, 1923; Fremde Schönheit. Eine Betrachtung seelischer Stilgesetze, 1928; Rasse und Seele. Eine Einführung in die Gegenwart, 1926; Rasse und Seele. Eine Einführung in den Sinn der leiblichen Gestalt, 1937; Als Beduine unter Beduine, 1931; Die nordische Seele, 1932; Die nordische Seele. Eine Einführung in die Rassenseelenkunde, 1940 (édition complétée de la précédente); Rassenseelenforschung im täglichen Leben, 1934; Vorschule der Rassenkunde auf der Grundlage praktischer Menschenbeobachtung,  1934 (en collaboration avec Arthur Hoffmann); Rasse und Charakter, Erster Teil: Das lebendige Antlitz, 1936 (la deuxième partie n'est pas parue); Rasse ist Gestalt, 1937; Semiten der Wüste unter sich. Miterlebnisse eines Rassenforschers, 1937; Rassenseele und Einzelmensch, 1938; König und Kerl, 1948 (œuvre dramatique); Thuruja,  1950 (roman); Verhüllte Häupter, 1955 (roman); Die Wüste frei machen, 1956 (roman); Flucht in die Wüste, 1960-63 (version pour la jeunesse de Verhüllte Häupter); Die Seele des Andern. Wege zum Verstehen im Abend- und Morgenland, 1958; Die Weltstunde des Islams, 1963.

 

- Sur Ludwig Ferdinand Clauss: Julius Evola, Il mito del sangue,  Ar, Padoue, 1978 (trad.franç., Le mythe du sang, Editions de l'Homme Libre, Paris, 1999); Julius Evola, «F. L. Clauss: Rasse und Charakter», recension dans Bibliografia fascista, Anno 1936-XI (repris dans Julius Evola, Esplorazioni e disamine. Gli scritti di “Bibliografia fascista”, Volume I, 1934-IX - 1939-XIV, Edizioni all'Insegna del Veltro, Parma, 1994);  Léon Poliakov/Joseph Wulf, Das Dritte Reich und seine Denker. Dokumente und Berichte, Fourier, Wiesbaden, 1989 (2ième éd.) (Poliakov et Wulf reproduisent un document émanant du Dr. Walter Gross et datant du 28 mars 1941, où il est question de mettre Clauss à l'écart et de passer ses œuvres sous silence parce qu'il n'adhère pas au matérialisme biologique, parce qu'il est «vaniteux» et qu'il a une maîtresse juive); Robert Steuckers, «L'Islam dans les travaux de Ludwig Ferdinand Clauss», in Vouloir, n°89/92, juillet 1992.       

Bouddhistes et chrétiens en Corée

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Bouddhistes et chrétiens en Corée

 

Lorsque, récemment, une vingtaine de Coréens ont été enlevés par les Talibans en Afghanistan, la plupart des téléspectateurs occidentaux se sont étonnés que ces orientaux s’y activaient au titre de missionnaires chrétiens.

 

Les propagandistes de la « Bonne Nouvelle », ne sont-ce pas des pères blancs affublés de longues barbes, qui arrivent toujours avec les caravanes et les canonnières colonialistes ? Dans les pays asiatiques aussi, les polémiques anti-chrétiennes avaient véhiculé l’image de zélotes chrétiens aux phénotypes occidentaux ou, du moins, de protégés ou d’agents des puissances occidentales et de leurs intérêts. Cette image est aujourd’hui un anachronisme.

 

Les groupes les plus nombreux de zélotes de la foi chrétienne en Asie sont désormais issus des régions fraîchement christianisées ou de vieux centres chrétiens qui ont dû résister pendant des siècles au milieu de masses non chrétiennes. Exemples : les Philippines ou l’Etat du Kerala au sud-ouest de la fédération indienne, pour les vieux centres chrétiens, et la Corée du Sud pour les terres récemment christianisées. Dans ce dernier pays, plus de la moitié de la population se déclare membre de l’une ou l’autre église chrétienne, dans la plupart des cas des communautés évangéliques dont le quartier général se situe évidemment aux Etats-Unis.

 

Ce poids du christianisme date de l’armistice de 1953, qui mit fin à la guerre de Corée. Pour immuniser la Corée du Sud contre le communisme, les Américains ont prodigué de l’aide à tous niveaux (matériel, médical, enseignement) et les fonds de cette aide ont été canalisés via des réseaux missionnaires connaissant la langue du pays et les ressorts de sa société.

 

La population s’est mise à associer christianisme et charité, bien-être et technologie occidentale. Des millions de Coréens se firent baptiser.

 

Le Bouddhisme coréen

 

La montée en force du christianisme se fit principalement au détriment du bouddhisme. Le bouddhisme coréen est vieux d’environ dix-sept siècles. Dans les couches populaires, il se mêle au chamanisme indigène, qui continue, lui aussi, à exister sous des formes pures, non mixées. Mais le bouddhisme en Corée a surtout été une religion de l’élite et, pendant les mille premières années de son existence, fut même religion d’Etat. En 1392, la dynastie Yi, qui monte et prend le pouvoir, emmène dans son sillage des lettrés néo-confucéens, qui se moquent du bouddhisme, en le traitant de superstition bizarre. Les moines sont alors expulsés des villes et se retirent dans des ermitages en montagne (nous avons affaire là à un cas non voulu de « retour aux racines »).

 

Le bouddhisme fut formellement remis à l’honneur, dans la plénitude de sa gloire d’antan, lorsque les Japonais annexèrent la Corée en 1910. Mais, malgré cela, cette époque fut dure pour les bouddhistes coréens car les autorités japonaises les obligèrent à s’affilier à des sectes nippones et à en reprendre les pratiques. Ainsi, par exemple, les moines furent contraints de prendre femme, en suivant l’exemple des ordres japonais de moines mariés, qui sont en fait des prêtres gardiens de temple, dont la fonction est héréditaire.

 

Lorsque les missionnaires protestants lancèrent leur grande offensive prosélyte à partir de 1953, le bouddhisme n’était guère en mesure de se défendre : il n’était plus représenté que par une communauté mal organisée de moines qui, dans la plupart des cas, avaient subi une formation très pauvre et sommaire, et par des laïcs profanes dont les doctrines n’avaient aucun fondement solide.

 

La situation en Corée était donc bien différente de celle qui régnait en Thaïlande, au Myanmar et au Sri Lanka, où le bouddhisme s’est défendu systématiquement contre les missions, si bien que celles-ci n’ont pas pu avancer et prospérer, même sous le colonialisme. Ceux qui, aujourd’hui en Occident, associent le christianisme à de pâles et molles figures comme le Cardinal Daneels (Primat de Belgique) ou avec le dolorisme fataliste des chrétiens du Moyen Orient qui ont tenté de survivre pendant des siècles sous le knout des musulmans, seront certainement effrayés de constater le fanatisme des « Evangelicals », formés à l’américaine, qui sévissent dans les « Etats du front de la foi », comme en Corée.

 

Il ne pourrait guère en être autrement, car il faut en effet être animé d’une solide dose de fanatisme de néophyte pour s’en aller en Afghanistan et y dire, au nez et à la barbe des Talibans, que l’islam est une erreur. Le même zèle et la même vigueur se retrouvent chez les nouveaux chrétiens de Corée quand il s’agit d’affronter les bouddhistes, plus inoffensifs jusqu’ici.

 

Matérialisme

 

Dans un rapport qu’adressent les bouddhistes aux organisations qui défendent les droits de l’homme au niveau international, on apprend que des enseignants persécutent des élèves non baptisés, que des officiers forcent les recrues à se faire baptiser, que des festivités bouddhistes sont perturbées et que le feu est parfois bouté à des temples bouddhistes.

 

Bien que seulement une petite minorité de ces nouveaux chrétiens se livrent à de telles extrémités, la vaste communauté chrétienne coréenne soutiendrait passivement ces comportements. On cite dans ce contexte un converti, ancien bouddhiste devenu protestant : « Lorsque je pense à ces gens qui détruisent les idoles, je pense que je suis, moi, un lâche, parce que je ne fais pas la même chose. Ils sont de meilleurs chrétiens que moi ».

 

Cependant la christianisation totale de la Corée du Sud n’est pas chose faite, loin s’en faut. A une échelle encore modeste, on constate que des nouveaux chrétiens se reconvertissent au bouddhisme. Mais le principal danger qui guette l’âme coréenne demeure le matérialisme. Un récent sondage de Gallup oblige à constater que plus de la moitié des chrétiens en titre de Corée du Sud ne sont en fait plus croyants. Oui, dans ce pays du « Front de la foi » aussi, la sécularisation progresse. On voit les mêmes conséquences de la sécularisation qu’en Europe : haut taux de suicides, taux bas de fécondité. A cela s’ajoute une spécificité régionale, contre laquelle le christianisme (et surtout le catholicisme) protège : l’avortement sélectif qui supprime les fillettes avant la naissance. Cette coutume provoque un déséquilibre patent entre les sexes, sur le plan quantitatif. La future génération de garçons coréens reprochera bien amèrement à la génération actuelle d’avoir tourné le dos à la foi.

 

MOESTASJRIK/ ‘t PALLIETERKE.

(article tiré de « ‘t Pallieterke », Anvers, 10 octobre 2007).  

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mercredi, 31 octobre 2007

K. Hamsun: éveil de la glèbe

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Bénédiction de la glèbe

31 octobre 1917: Le célèbre roman de Knut Hamsun « Bénédiction de la glèbe » (ou "L'éveil de la glèbe") paraît en Norvège. Ce roman, poignant, est ruraliste et vitaliste : il décrit l’âpreté de la vie dans le Nord de la Norvège, pays au sol terriblement ingrat, qui contraint des centaines de milliers de Norvégiens à émigrer vers les Etats-Unis, où ils peupleront notamment le Montana et les états qui lui sont limitrophes. En Norvège même, les immigrants, venus du Sud plus chaud, s’accrochent à la terre septentrionale, avec une volonté inouïe, et finissent par la rendre fertile. Hamsun dépasse le simple roman paysan ou ruraliste en donnant à son œuvre une dimension bien plus profonde que la description des faits et gestes quotidiens des fermiers norvégiens. Il pose l’homme, son « Dasein » (pour parler comme Heidegger), au beau milieu d’un environnement hostile, qu’il surmonte par la volonté et par l’ascétisme en communion avec les forces cosmiques. Hamsun dénonce aussi l’artificialité et la vanité de la vie urbaine, produisant des types humains dégénérés et superficiels.

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Quand l'Alaska était russe...

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Erich KÖRNER-LAKATOS :

 

Quand l’Alaska était russe

 

L’Alaska fut la seule colonie russe d’outre-mer mais elle était peu rentable et difficile à administrer

 

« Les Russes arrivent ! ». Au milieu des années 60 du 20ième siècle, un film, qui passait dans les salles américaines, portait ce titre et évoquait la visite fatidique d’un sous-marin russe dans une petite crique de la côte des Etats-Unis. Le film, bien qu’il ait été avant toute chose une comédie, révélait que dans le subconscient de beaucoup d’Américains, il y avait, à l’époque, la peur d’une attaque soviétique.

 

Si le producteur de cette comédie avait eu davantage de culture historique, il aurait dû titrer : « Les Russes reviennent ! ». Bon nombre de nos contemporains s’étonnent quand ils lisent que les Russes, au 19ième siècle, ont disposé pendant longtemps d’une base sur la côte californienne, à laquelle ils ont donné un nom qui rappelle clairement leur présence d’antan, là-bas. Ce fortin se trouve à quelque 80 km au nord de San Francisco, sur l’estuaire de Russian River, une rivière qui se jette dans le Pacifique. Le nom de ce fortin est Fort Ross, diminutif ultérieur de Fort Rossiya, soit « Fort Russie ». Aujourd’hui, cette petite place forte est un site magnifiquement entretenu par l’Etat de Californie. La maison du commandant de la place, avec ses deux étages, contient six pièces d’habitation et une cuisine qui ont toutes été conservées en leur état original. Une palissade faite de troncs hauts de quatre mètres protégeait les habitants de leurs ennemis car, en 1812, quand il fut décidé de construire la place pour ravitailler les colons russes de l’Alaska, les indigènes amérindiens n’appréciaient guère l’arrivée de ces étrangers. Plusieurs combats ont eu lieu entre les chasseurs de peau sibériens et les Amérindiens du lieu, guerriers quasi nus et rapides à la course. Les Russes étaient désavantagés, à cause de la chaleur, de même que leurs auxiliaires originaires des Iles Aléoutiennes.

 

L’expédition de Vitus Bering

 

Dans la métropole de l’Empire des Tsars, Pierre le Grand se demandait s’il était possible de naviguer vers l’Est en longeant la côte arctique de la Sibérie puis de mettre le cap vers le sud pour cingler vers la Chine et le Japon et aussi s’il existait un pont terrestre entre l’Asie et l’Amérique. Pour être éclairé, le Tsar mande l’explorateur danois Vitus Bering et lui confie la mission de vérifier sur place. En janvier 1725, deux jours avant la mort de ce grand empereur russe, l’expédition s’ébranle : elle compte vingt-cinq traîneaux. Devant elle : l’immensité territoriale de la Sibérie et, au bout de celle-ci, la presqu’île du Kamtchatka. Le chemin semble interminable mais Dame Fortune est clémente et généreuse pour l’expédition russo-danoise. A la fin de son expédition, Bering arrive à la pointe orientale extrême du continent asiatique, au cap qu’on appellera par la suite « Cap Dejnev », de même qu’au détroit qui porte aujourd’hui son nom et qui n’est large que de 85 km. Les indigènes parlent d’un très grand pays au-delà de cette petite étendue marine, à l’Est.

 

Après les expéditions de Bering, les Russes partent à tâtons à la découverte en suivant le chapelet des Iles Aléoutiennes et déboulent finalement en Alaska. Dans les îles, ils trouvent des loutres de mer, très appréciées pour leur fourrure. Des marchands s’intéressent désormais à ces expéditions. Le 3 août 1784, un certain Grigori Ivanovitch Chelikov fonde le premier véritable établissement russe d’Alaska, le hameau de Tri Svetoi (= « Trois-Saints »). Face aux Amérindiens de l’ethnie Tlinkit, agressifs et fort pugnaces, les Russes finissent par s’imposer en avançant cinq canons. Ce fut un massacre qui laissa cinq cents morts sur le terrain mais la résistance des indigènes cessa.

 

Le commerce des peaux étant très lucratif, les colons arrivent plus nombreux : une demie douzaine de villages russes se construisent en Alaska. En 1799, l’Etat russe devient partenaire de la colonisation et impose une société monopolistique qui commercialisera les précieuses peaux. Elle s’appelle la « Compagnie Russo-Américaine » ; quelques membres de la famille impériale en sont actionnaires. Le centre de la colonie est alors Novo-Arkhangelsk, que l’on débaptisera plus tard en Sitka.

 

Inquiétudes espagnoles

 

La présence des sujets du Tsar inquiétait une autre puissance mondiale de l’époque : en effet, l’Espagne revendiquait toute la côte ouest des Amériques. Un livre intitulé « Les Moscovites en Californie » avait alarmé les Espagnols, qui décidèrent de doter la Californie de bases, qu’ils appelaient « presidios » et dont le plus avancé vers le Nord se situait entre Los Angeles et San Francisco. A cette présence militaire s’ajoutaient les missions de l’Ordre des Franciscains, successeurs des Jésuites qui avaient été expulsés d’Espagne.

 

Mais les craintes espagnoles s’avèrent sans objet car les Russes ne revendiquaient que les régions jusqu’au 55ième degré de latitude, soit une région se trouvant à quelque 2000 km au nord de San Diego. Une seule fois seulement, en 1774, un noble espagnol, Juan Perez, à bord du voilier San Antonio, s’aventura jusqu’à ces zones fort inhospitalières. Le brouillard permanent et les pluies interminables ont dégoûtés ces Européens du Sud, qui sont repartis sans l’intention de revenir un jour.

 

Les Britanniques, plus habitués aux climats ingrats, se montrèrent plus entreprenants. Ils observaient avec envie ce commerce des peaux en pleine expansion. Ils décidèrent de lancer une expédition sous le commandement de James Cook en direction de l’Alaska. Cook passa le Détroit de Bering et ne fit demi tour qu’une fois arrivé en lisière de la banquise. Sur le chemin du retour, il noua des contacts amicaux avec les Russes, mais sans perdre le nord, les marins anglais s’emparent, au nom de leur Roi, de l’Ile de Vancouver, à proximité de la ville contemporaine de Seattle. Madrid tente de se défendre, en vain, contre cette annexion britannique sur la côte du Pacifique, mais rien n’y fit.

 

A partir de 1794, l’Amérique russe a donc un nouveau voisin, redoutable, sur ses confins méridionaux. A l’Est de l’Alaska se trouve l’immense Rupertsland, qu’exploite la Compagnie de la Baie d’Hudson fondée en 1670 en jouissant de pleins droits de souveraineté. Les Anglais ne s’embarrassent pas de scrupules et excitent les Amérindiens locaux contre les Russes. Mais ceux-ci s’accrochent et parviennent à conserver leurs colonies, qui se lancent dans un commerce intense avec le Royaume des Iles Hawaï grâce aux initiatives d’excellents gouverneurs.

 

Du gouverneur Wrangel au Général Wrangel

 

L’un de ces gouverneurs était issu d’une très ancienne famille allemande des Pays Baltes : le Baron Ferdinand Petrovitch Wrangel, qui dirigera l’Alaska pendant cinq ans à partir de 1830. Après cela, il deviendra le Ministre de la Marine du Tsar. Jusqu’à la fin de la monarchie russe, cette famille allemande des Pays Baltes conservera ses attaches à la dynastie régnant à Saint-Petersbourg : en effet, en novembre 1920, à la fin de la guerre civile russe, les restes de l’Armée Blanche, battus, quittent la Crimée à bord de navires français qui mouillaient à Sébastopol. Le dernier commandant en chef de ces forces tsaristes fut le Général Peter Nicolaïevitch Wrangel (ndt : qui s’installera à Uccle, où sa famille a fait souche).

 

Au début de l’année 1864, le Prince Dimitri Maksoutov, descendant d’une famille tatare, devient le nouveau gouverneur de la colonie russe de l’Alaska. Ce noble, qui vient de convoler en justes noces, ne s’imagine pas que son avenir est bien sombre. Non seulement il sera le dernier gouverneur de l’Amérique russe, mais, vingt-cinq ans plus tard, il mourra seul et abandonné, totalement ruiné. Pourtant, au début de sa carrière de gouverneur, Maksoutov pouvait être satisfait de la situation qui régnait en Amérique russe. Certes, le poste de ravitaillement de Fort Ross en Californie avait dû être cédé en 1841, pour 30.000 dollars américains ; l’acheteur était une personnalité privée et farfelue. Le commerce des peaux périclite lentement. Les épidémies s’étaient succédée et avaient exigé leur lugubre lot de victimes, mais, malgré ces déboires, le nombre d’habitants de Novo-Arkhangelsk a augmenté jusqu’à atteindre les 2000 habitants. C’est la Compagnie de la Baie d’Hudson qui leur fournissait des vivres.

 

Mais il y a une chose que le Prince Maksoutov ignore : le Tsar Alexandre est sous l’influence de son frère puîné, Constantin, qui hait la Compagnie russo-américaine. Cette société monopolistique, prétendait le frère du Tsar, ne sert qu’à enrichir de manière éhontée ses actionnaires, tandis que le ministère des finances devait la soutenir en avançant des fonds considérables.

 

L’Alaska sera vendu, par la volonté du Prince Constantin

 

Le 16 décembre 1866, la décision tombe suite à une audience auprès du Tsar. En présence des ministres des affaires étrangères et des finances, du Prince Constantin et de l’Ambassadeur russe Edouard von Stöckl, en poste à Washington, l’autocrate de toutes les Russies accepte que la colonie soit vendue aux Etats-Unis. L’ambassadeur devra, pour conclure ce marché, réclamer aux Américains la somme de cinq millions de dollars américains (ce qui équivaut à quelque 70 millions d’euro actuels).

 

Edouard von Stöckl se rend immédiatement à Washington, distribue des pots-de-vin, joue un véritable jeu de poker, sans état d’âme, et parvient à obtenir 7,2 millions de dollars pour le trésor russe. A la fin du mois de mars de l’année suivante, le traité de cession de l’Alaska est signé. Au gouverneur, le Prince Maksoutov, échoit le triste devoir d’annoncer la nouvelle à la population de Novo-Arkhangelsk, rassemblée sur la place publique. Ces Russes d’Amérique ne pouvaient le croire, étaient atterrés. Ils se regroupèrent immédiatement dans l’église orthodoxe pour baiser les icônes et invoquer les saints. En vain. Lorsque la colonie est officiellement cédée aux nouvelles autorités américaines, pas un Russe n’est présent à la cérémonie. Sur place, il n’y a plus que des marchands de peaux américains qui espèrent de plantureux profits. Le 6 octobre 1867, à trois heures et demie de l’après-midi, la bannière étoilée flotte sur Novo-Arkhangelsk, que les Américains débaptisent aussitôt pour lui donner le nom de Sitka, aujourd’hui Saint Michael sur l’Ile Baranov.

 

Les nouveaux maîtres des lieux apportent une nouveauté supplémentaire : le calendrier grégorien, ce qui fait que ce 6 octobre devient le 18. Les sujets du Tsar sont désormais des étrangers indésirables, qui devaient donner logis aux soldats américains. Dégoûtés, ils plient bagage et quittent l’Alaska pour la Russie.

 

Erich KÖRNER-LAKATOS

(article tiré de l’hebdomadaire viennois « Zur Zeit », n°39/2007).

 

Source : Peter LITTKE, « Vom Zarenadler zum Sternenbanner », Essen, 2003.

 

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El socialisme ético de Henri De Man

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Infokrisis.blogia.com / Ernesto Mila

La revision idealista del marxismo: el socialismo ético de Henri De Man

http://infokrisis.blogia.com/2007/092701-la-revision-idea...

mardi, 30 octobre 2007

Du symbolisme de l'épée

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Du symbolisme de l’épée

 

Les plus célèbres épées de l’histoire ou de l a mythologie portent un nom: Balmung, Nagelring, Excalibur, etc. Ces noms expriment la valeur symbolique et magique qu’elles reflètent. Leur nom et les actes qu’elles ont accomplis leur procurent simultanément une particularité. Souvent, ces épées uniques en leur genre ont une origine divine, ont été données à l’homme par des dieux et reviennent souvent à ceux-ci  en bout de course. Si un héros possède l’une de ces épées, il possède en même temps et puissance et salut. Pour cette raison, l’épée, tenue en main, exprime la force et les capacités masculines et phalliques, ce qui, par extrapolation, symbolise la puissance dominante. Ainsi, les héros solaires et les vainqueurs des forces chtoniennes/telluriques ont pour attribut l’épée.

 

Sur le plan de l’histoire évolutive de l’humanité, l’épée n’est forcément pas un symbole très ancien, car ce n’est qu’à l’Age du Bronze que les hommes ont disposé des capacités de fabriquer des épées. Les premières d’entre elles sont fort décorées, ce qui indique leur usage principalement sacré. Et si l’épée est l’attribut de la classe guerrière dominante, le fabricant d’épées, acquiert, lui aussi, une dimension plus importante : il s’agit du forgeron. Dans la mythologie scandinave, le dieu du tonnerre, Thor, entretient un rapport médiat avec l’épée. Si son attribut majeur est le marteau, celui reste tout de même aussi l’oeuvre du forgeron, dont le travail consiste à manier le feu et d’autres marteaux, que l’on associe ensuite à l’éclair et au tonnerre. Jörd, d’après l’Edda de Snorri, est la mère de Thor; elle est la personnification de la Terre. C’est d’elle que jaillissent les métaux que travaillent le forgeron. Le dieu solaire Freyr possède, lui aussi, une épée, capable de combattre seule. Il est le dieu de la fertilité, de la richesse matérielle, du développement pacifique. Ses représentations accentue sa dimension phallique.

 

Dans l’hindouisme védique et dans le bouddhisme, l’épée et le “varya” revêtent le même symbolisme; le terme sanskrit de  “varya” désigne tout ce qui est masculin/viril, dont le phallus et la semence. Il signifie aussi la “foudre” et symbolise tout ce qui relève symboliquement de l’éclair. La massue à lancer, attribut d’Indra, se nomme également “varya”. Comme le marteau de Thor, cette massue d’Indra peut ôter comme donner la vie; elle est ainsi un symbole herculéen. Dieu qui décide de l’orage, Indra est représenté en couleur rouge, ce qui indique une appartenance à la caste des guerriers, ou “kshatriya”, caste qui le vénère en Inde.

 

Le rapport à l’épée a une dimension encore plus philosophique en Asie. Au Japon, la noblesse chevalière, c’est-à-dire les samourais, cultive une conception spirituelle à l’égard des deux épées que possède le samourai, soit le katana et le wakizashi. L’épée, pour eux, n’est pas seulement un objet de vénération, mais est aussi un symbole de l’âme. Par voie de conséquence, les samourais maintenaient leurs épées dans un état de pureté absolue et ne les maniaient qu’avec le plus grand respect. Les ninjas, en revanche, considéraient les épées d’une manière bien plus prosaïque. Leurs épées, contrairement à celles des samourais, n’étaient pas courbées, mais droites, ce qui avait pour avantage de pouvoir les utiliser comme outils, d’en faire éventuellement une arme de jet, de donner des coups d’estoc, de s’en servir comme levier ou comme échelle, etc. Pour le samourai, un usage aussi vil de l’épée était totalement inconcevable. En Orient, l’épée a une dimension féminine. En Occident, elle a généralement une lame droite, tandis qu’en Orient elle est courbée, à la façon des sabres ultérieurs. Au Japon, comme dans l’espace indo-européen, l’épée est l’attribut des divinités masculines du tonnerre et de la tempête, telles Susano-o au Japon, Indra en Inde, Mars dans le monde romain...

 

L’épée est également mise en équation avec l’intellect et possède de ce fait une vertu séparante, scindante: Alexandre le Grand a résolu une tâche autrement impossible, défaire le noeud gordien, tout simplement en le tranchant. La déesse Iustitia tient en une main une balance, en l’autre une épée. Ces deux objects ne représentent pas seulement les aspects législatif et exécutif. L’épée symbolise la force de sa capacité de juger; elle l’aide à séparer culpabilité et innocence. Au moyen âge, lorsque le chevalier passait la nuit avec la Dame qu’il admirait, il plaçait son épée entre lui et elle, posant de la sorte une barrière insurmontable qui symbolisait leur chasteté à tous deux. Enfin, lorsque le chevalier est frappé sur l’épaule lors de son adoubement, ce geste symbolise la séparation en deux de sa vie: celle d’avant l’adoubement, et donc l’entrée en chevalerie, et celle d’après. C’est clairement un rituel d’initiation.

 

Tacite évoquait déjà la danse de l’épée chez les Germains. L’histoire de ce rituel et de cette  chorégraphie s’est poursuivie jusqu’au 20ième siècle. Bon nombre d’indices nous signalent qu’il s’agit pour l’essentiel d’une cérémonie d’initiation.

 

Comme l’épée est un objet récent dans l’histoire du développement général de l’humanité, les mythes, où l’épée joue un rôle, ne datent pas d’un passé fort lointain, comme l’indique notamment le mythe judéo-chrétien où Adam et Eve sont chassés du paradis terrestre. Dans ce mythe biblique, l’épée a aussi une fonction “séparatrice”; elle est en l’occurrence l’épée de feu de l’Archange Michel, qui sépare l’homme du Jardin d’Eden. Vu que Michel a des origines iraniennes et qu’après la christianisation de la Germanie, il a remplacé Wotan/Odin dans tous les symboles religieux, avec une interprétation chrétienne nouvelle, où son épée de feu sépare l’homme chrétien nouveau de son passé païen organique. L’épée de Michel est pour l’humanité germanique une sorte d’épée de Damoclès...

 

D. A. R. SOKOLL.

Article paru dans la revue “Hagal”, 2/2002, http://www.verlag-zeitenwende.de .

 

Bibliographie:

BIEDERMANN, Hans, Knaurs Lexikon der Symbole, Augsburg, Weltbild, 2000.

COOPER, J. C., Illustriertes Lexikon der traditionellen Symbole, Wiesbaden, Drei Lilien, 1986.

LURKER, Manfred, Lexikon der Götter und Dämonen: Namen, Funktionen, Symbole/Attribute, 2. erw. Aufl., Stuttgart, Kröner, 1989.

PASTENACI, Kurt, Die Kriegskunst der Germanen, Karlsbad u. A., Adam Kraft, 1942.

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Ein Kampf für eine frech-bissige Sprache in der Politik

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BOTSCHAFT ROBERT STEUCKERS ZUR GELEGENHEIT DES JUBILAEUMSFEIER DER WIENER WOCHENZEITSCHRIFT "ZUR ZEIT"

Ein Kampf für eine frech-bissige Sprache in der Politik !

„Political Correctness“? Nein Danke ! Noch eine Schablone der Moderne bzw. Postmoderne, die aber nicht als „modern“ gelten will? Vielleicht. Aber vielleicht auch nicht. Eine wertkonservative und freisinnige Wochenzeitschrift zu gründen heisst selbstverständlich den Bürger gegen die Zugriffe steifer „Verallgemeinheiten“ immunisieren zu wollen. Ein solcher Kampf ist nicht von gestern noch von vorgestern. Die Ahnenreihe der Kämpfer in diesem Ringen ist lang.

Unser aller Lehrmeister Armin Mohler hat der Kampf gegen alle „Verallgemeinheiten“ und für die zu erhaltende Buntheit der weiten Welt als das „Agonale“ schlechthin gestellt. An der Quelle der heutigen „Verallgemeinheiten“ steht eine verballhornte Interpretation der Aufklärung, die an eine Apologie des Schwätzens in der Form der Habermaschen Kommunikationsvernunft gekoppelt ist. Diese verarmte Aufklärungsdeutung jakobinischer Prägung a) schliesst jede partikularen Kontinuität geschichtlicher Art aus, da alles was einmal da war, als mangelhaft weil unvermeidlich veraltet betrachtet wird, und 2) geometrisiert bzw. abstrahiert jedes politische Denken (George Gusdorf), was dazu leitet, dass jedes gewachsene organisch-politische Gemeinwesen seiner ursprünglichen Kräften willkürlich durch besessene Eiferer entledigt wird, sodass nur noch eine einzige Möglichkeit toleriert wird: die endlose Wiederholung des gleichen eintönigen und blutlosen Diskurses, d. h. das Repetieren der schon einmal für immer autoritär gesetzten abstrakten „Wahrheiten“.

Völker hört das Signal: Proletarier aller Länder, werdet endlich schwatzhaftige Papageien! Jedes Wort, das nicht Wiederholung des Wiederholten ist, wird als skandalös  nicht-papageiisch betrachtet, also als „faschistisch“, um das fade Sprachgebrauch unserer zeitgenössischen Misere einmal ironisch zu benutzen. Orwell lässt grüssen! Wir fordern das Recht, nicht mehr starre Schlagworte wiederholen zu dürfen, das Recht zu erneuern, das Recht, wieder zur Quellen zu pilgern, zu Flüssen, die zwar immer die gleichen Flüsse sind, aber wo die Gewässer nie wiederholend-identisch sind (Herakleitos!). Deshalb ist die Schaffung einer anderen Politsprache notwendig, eine Sprache, die die Begriffe wieder flüssig macht, die die Rigiditäten des Etablierten durch ihre Frechheit und Bissigkeit lachend und spottend ätzt und auflöst! Unsere Hauptwaffe sollte wieder die Ironie sein und bleiben; unsere Hauptaufgabe ist die Seele des guten alten Diogenes wieder frisch lebendig zu machen!

Zeitschriften sind Laboratorien der Zukunft, die das Werden und die Gärung der Welt ergreifen, und es gibt aber keine mögliche Zukunft, wenn nicht erneuernd und furchtlos neue Werte oder neu wieder belebte Werte behauptet werden dürfen.

Deshalb wünsche ich „ZZ“ und seinen Mitarbeitern und unter ihnen insbesondere diejenigen, die ich schon so lange Jahre kenne und die noch damals in ihren sehr jungen Jahren im ostflämischen Munkzwalm mit Freunde aus ganz Europa mit mir getagt haben, was eine sehr dauerhafte Freundschaft geschmiedet hat, noch viele lange Jahre „Agonalität“, was unzweifelhaft Salz in unserer täglichen Lebenssuppe streuen wird. Ich wünsche uns alle, einen langen Weg voller Entdeckungen und Bereicherungen, mit Auf und Ab, stets weit von den blassen Gesinnungen unserer satten Zeitgenossen, Gesinnungen, die wir frech, pausenlos und lustig bespotten werden! Glück Auf!

Robert Steuckers, Brüssel.

India e Myanmar

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India e Myanmar vicini a siglare l'Accordo Strategico di Port Sittwe

Secondo fonti ufficiali di Delhi, l'India è vicina a siglare un accordo con la giunta militare del Myanmar per sviluppare il porto di Sittwe. Il porto dovrebbe permettere un facile ed economico trasporto di beni nei distanti e isolati stati nord-orientali dell'India. L'India investirà 103 milioni di dollari nel progetto, nonostante gli inviti internazionali per delle sanzioni contro il governo militare.
Analisti affermano che Delhi è stata riluttante a criticare i generali, per i suoi interessi strategici nell'area. I due paesi condividono un confine di circa 1600km e Sittwe, nella provincia del Myanmar di Arakan, è a 160km dallo stato dell'India di Mizoram.

'Enormi benefici'

"Siamo alla fase finale dei negoziati e l'accordo dovrebbe esserci in un mese", afferma un ufficiale del ministero degli esteri Indiano, che vuole restare anonimo. Con l'accordo, l'India investirà 103 milioni di dollari per sviluppare il porto e installare le infrastrutture per usare il fiume Kaladan.
I beni saranno facilmente trasportati dai porti dell'India orientale e portati negli isolati stati del nord-est Indiano su piccoli natanti. Gli esperti di logistica dicono che saranno necessari tre anni per completare il progetto dopo la firma dell'accordo. "Una volta fatto ciò vi saranno enormi benefici per l'India del nord-est e il risparmio dei costi del trasporto nella regione sarà del 40%-50%", dice Atin Sen dell'Asian Council of Logistics Management di Calcutta.
Delhi disperava, per molti decenni, dell'uso di un porto in uno dei suoi vicini per trasportare beni nel nord-est dalla madrepatria. Hanno iniziato i negoziati per usare Sittwe una volta divenuto chiaro che il Bangladesh no avrebbe permesso l'impiego di Chittagong.

Ricco di Gas

L'India sosteneva il movimento birmano per la democrazia fino a metà degli anni '90, quando iniziò a migliorare le relazioni con la giunta in uno sforzo per competere con la crescente influenza della Cina in Myanmar. Adesso costruisce strade e ferrovie nel Myanmar occidentale, e le sue compagnie cercano di avere l'accesso ai ricchi depositi di petrolio e gas naturale.
Quasi tutti i sette stati del nord-est dell'India sono colpiti dai persistenti movimenti separatisti, e Delhi finanzia la giunta per eliminare le basi birmane dei ribelli. Così l'India è lontana dal condannare la repressione da parte dei militari del movimento per la democrazia, ed ha piuttosto invitato a negoziare per un ritorno graduale alla democrazia in Myanmar.
I critici della politica indiana dicono che sostenga ampiamente la giunta. Essi argomentano che Delhi debba supportare gli sforzi globali per promuovere un cambio in Myanmar - sia come questione di principio che in ordine alla promozione di una stabilità e prosperità, a più lungo termine, nella regione.

Traduzione di Alessandro Lattanzio
http://www.aurora03.da.ru/
http://sitoaurora.altervista.org/
http://xoomer.virgilio.it/aurorafile/


Fonte: http://www.india-defence.com/

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lundi, 29 octobre 2007

HAARP: contrôle du climat?

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Roberto TOSO:

Quand les Etats-Unis veulent contrôler le climat sur toute la planète...

Y a-t-il quelqu’un qui joue avec les chiffres?

Les dates ne sont que coïncidence: 26 décembre 2002 : cyclone “Zoé” en Polynésie; 26 décembre 2003: tremblement de terre en Iran; 26 décembre 2004: le gigantesque tsunami qui vient de ravager les côtes de l’Océan Indien. Je ne dirais pas, dans la suite de cet article, que le tsunami de décembre 2004 a été provoqué, comme l’affirment certains sites “conspirationnistes”, par un expérimentation technologique secrète, et donc “voulue”, ajouteront certains commentateurs. Mais cette coïncidence dans les dates et cette volonté, qui est mienne, de ne pas céder à la tentation conspirationniste ne doivent pas nous conduire à rejeter en bloc et a priori le fait que l’idée a sûrement déjà germé dans certains esprits, de vouloir contrôler les phénomènes atmosphériques. Dont acte. Les hypothèses conspirationnistes et paranoïaques n’existeraient toutefois pas, si certaines prémisses n’avaient pas existé pour étoffer de tels délires, car, de tous temps, l’imagination la plus débridée a toujours besoin d’un point d’appui dans la réalité pour pouvoir se déployer.

Le Projet HAARP

Au cours des siècles, les modifications climatiques ont toujours représenté l’un des catalyseurs les plus puissants capables de susciter les facultés humaines de penser et de réfléchir. Elles ont en effet influencé les croyances et les actions, les motivations et les décisions, toujours, en apparence sur le mode de la causalité, alors qu’en réalité, nos facultés étaient guidées par une logique de fer: celle que nous impose la nature.

Toutefois, depuis l’ère de la révolution industrielle jusqu’à nos jours, l’homme a infligé à la Terre des blessures profondes, si bien qu’aujourd’hui, celle-ci ne présente plus, comme dans  l’antiquité, un équilibre quasi parfait sur le plan bio-environnemental.

La communauté scientifique nous avertit sans cesse des dangers d’une surchauffe de la planète. Il n’en demeure pas moins que le risque majeur, que nous courrons et que les mass-media ignorent en règle générale, provient de mutations climatiques provoquées pour des raisons militaires.

Depuis 1992, le Département de la Défense des Etats-Unis développe un projet, coordonné tout à la fois par la marine et l’aviation américaines, que l’on a appelé HAARP (pour: “High Frequency Active Auroral Research Program”). En réalité, il s’agit du noyau même d’un projet bien plus vaste, et bien plus connu, notamment sur le nom de “Guerre des étoiles”. Il a été commencé dès le début des années 80 sous Reagan, pour se poursuivre à la fin de cette décennie sous Bush-le-Père. Ce projet connaît actuellement une phase d’accélération, dopé par un budget militaire d’une ampleur sans précédent, que l’on justifie au nom d’un “double langage” d’orwellienne mémoire: “La guerre, c’est la paix”. 

La base principale, où l’on développe le Projet HAARP, se situe dans une vaste zone à Gakona en Alaska. Sur ce terrain, 180 pylônes d’aluminium, hauts de 23 m, ont été installés. Sur chacun de ces pylônes, nous trouvons deux antennes, l’une pour les basses fréquences, l’autre pour les hautes fréquences. Cette dernière est en mesure de transmettre des ondes de hautes fréquences jusqu’à une distance de 350 km. Ces ondes peuvent être dirigées vers des zones stratégiques pour la planète, que ce soit sur le sol ou dans l’atmosphère.

Comme on peut l’imaginer, toute l’opération se mène au nom de nobles objectifs: il s’agit d’études universitaires sur l’ionosphère et de développer de nouvelles techniques radar,  qui permettront, à terme, d’accélérer les communications avec les sous-marins et de rendre possibles des radiographies de terrain, afin de déceler la présence d’armes ou d’équipements, jusqu’à des dizaines de kilomètres de profondeur. Pour confirmer cette vocation pacifique, le projet a mis un site en ligne qui nous donne l’image d’une station scientifique bien innocente, visibilisée par une quantité de “webcams”.

Mais la réalité, comme d’habitude, il faut aller la rechercher en dessous de la surface.

De Tesla à Eastlund

Dans les années 80, Bernard J. Eastlund, un physicien texan attaché au MIT de Boston, s’est inspiré des découvertes de Nikola Tesla, qui avait enregistré aux Etats-Unis le brevet n°4.686.605, dénommé “Méthode et équipement pour modifier une région de l’atmosphère, de la magnetosphère et de l’ionosphère terrestres”. Tesla avait ensuite déposé onze autres brevets. Dans l’un d’eux, il décrivait la propriété réflexive de l’ionosphère, qu’il convenait d’utiliser comme “systèmes de rayons énergétiques”, capables de “produire des explosions nucléaires  graduelles sans radiations”, ainsi que des “systèmes de détection et de destruction de missiles nucléaires” et des “systèmes de radars  spatiaux”.

L’ARCO a acquis certaines de ces inventions. L’ARCO est propriétaire de vastes réserves de gaz naturel en Alaska, qui peuvent être converties en énergie électrique redistribuable via l’ionosphère à tous les clients dans le monde: la vision de Tesla, qui voulait distribuer l’énergie  sans fil et gratuitement à  tous les foyers de la Terre, a donc été partiellement réalisée, mais viciée dans son principe généreux par de solides intérêts économiques.

En outre, ces inventions font qu’il devient possible de manipuler le climat, c’est-à-dire de créer de la pluie quand cela s’avère nécessaire pour l’agriculture ou de neutraliser des phénomènes destructeurs comme des tornades ou des ouragans. 

C’est à ce niveau-ci que le gouvernement américain est entré dans le jeu, rendant l’histoire plus compliquée.

Tous les brevets d’Eastlund ont d’abord été mis sous scellés, à la suite d’un ordre ultra-secret, pour être ensuite transmis à la  “E-Systems”, une des principales entreprises qui fournit des  technologies avancées aux  services  secrets de grandes puissances du monde. Cette entreprise a ensuite été absorbée par Raytheon, l’une des quatre grandes entreprises fournissant du matériel à la défense américaine. Elle produit notamment les missiles Tomahawk et Stinger (dont la plupart ont fini entre les mains de pays classés dans l’Axe du Mal ou de groupes terroristes), ainsi que les fameux “Bunker Busters”. Les connexions, qui unissent ces firmes au pouvoir, passent toutes par la personne de Richard Armitage, aujourd’hui vice-ministre des Affaires Etrangères au sein de l’Administration Bush. Armitage, qui était déjà “consultant”, est membre du conseil d’administration, détenteur de signature et “supporter” convaincu de la PNAC, impliquée dans de nombreuses opérations de la CIA, depuis l’époque de la Guerre du Vietnam à aujourd’hui.

Sur base des découvertes  d’Eastlund, c’est lui qui orienterait le potentiel du  Projet HAARP en direction d’un point spécifique de l’ionosphère, afin de la réchauffer jusqu’à ce qu’elle s’élève physiquement, de manière à créer  un gonflement hautement réfléchissant, qu’il définit comme un “effet lent”. Le but est d’acheminer les rayons vers la Terre  en leur procurant des effets dévastateurs: la puissance de telles ondes serait telle qu’elle provoquerait des modifications de dimensions moléculaires au sein de l’atmosphère, causant  —suite aux diverses fréquences—  des modifications climatiques ou la désagrégation des processus mentaux de l’homme, voire, aussi, des effets sur les mouvements tectoniques de magnitudes encore imprécisées.

Des stratégies globales

Les événements géopolitiques actuels étaient prévisibles depuis de nombreuses années: il suffisait de lire certains livres prophétiques comme “Le Grand échiquier” de Zbignew Brzezinski, paru en 1997, ou les textes programmatiques de la PNAC (“Project for a New American Century”), parus la même année.

Nous pourrions deviner l’avenir aujourd’hui aussi, si nous lisions plus attentivement les écrits et les déclarations de penseurs influents et de personnalités militaires haut placées, qui évoquent un futur relativement proche.

Le même Brzezinski, conseiller en matières de sécurité au temps de Carter, écrivait déjà en 1970, dans son livre “Entre deux époques”: “La technologie va  rendre disponibles, aux leaders des principales nations, des moyens pour conduire des opérations de guerre secrète, qui exigeront seulement la mise sur pied de forces de sécurité très réduites [...]. Il s’agit de techniques capables de modifier le climat afin de provoquer des périodes longues de sécheresse ou de tempête”.

Brzezinski fait référence, à  cette époque-là, aux armes rudimentaires qui existaient déjà, résultats des premières études sur le développement de la guerre climatique. Songeons, dans ce cadre, au Projet Popeye, visant à étendre la saison des moussons au Vietnam.

Le document le plus intéressant est une étude rédigée par sept officiers de l’armée américaine en août 1996 et qui porte pour titre “Le climat comme démultiplicateur de puissance: le contrôler avant 2025”. Cette étude a vu le jour à la suite d’une directive émise par la Commandement des forces aériennes américaines et visait à stimuler un débat intellectuel au sein de l’armée, pour affirmer finalement : “En 2025, les forces aéro-spatiales des Etats-Unis pourront contrôler le climat, si elles parviennent, dès aujourd’hui, à cumuler les nouvelles technologies et à les développer dans la perspective de les utiliser en cas de guerre [...]. Il s’agira d’améliorer les conditions en cas d’opérations menées par des alliés ou d’annuller les effets de celles menées par l’ennemi, au moyen de scénarios climatiques faits “sur mesure”. Enfin, il s’agira de se donner les moyens de dominer complètement, à l’échelle globale, l’ensemble des moyens de communications et de l’espace; les modifications climatiques offriront aux combattants une vaste gamme de moyens possibles pour battre ou soumettre l’adversaire”.

Ces projets ont été confirmés par une étude ultérieure, qui date de 2003. Celle-ci porte pour titre: “Maîtriser l’ultime champ de bataille: les prochaines avancées dans l’utilisation militaire de l’espace”. Elle est l’oeuvre du “Project Air Force” de la Rand Corporation, une “boîte à penser” liée aux lobbies du pétrole et de l’armement, dont l’un des administrateurs fut Donald Rumsfeld et l’un des conseillers-administrateurs Lewis Libbey, membre fondateur de la PNAC, actuel directeur du personnel de Dick Cheney.

Le concept qui est à la base de ce rapport est celui de “Full Spectrum Dominance”. Ce qui revient à dire: une politique d’investissements militaires exceptionnels, visant la conquête de l’espace et le maintien dans l’espace d’une position de supériorité, sinon de contrôle absolu. Cette position de supoériorité obligerait donc ceux qui veulent en découdre avec l’ “Empire” de le faire pas terre ou par mer. Sur ce chapitre, les paroles prononcées par Joseph W. Ashby, le Commandant en chef du “Spatial Command” américain sont significatives: “Certaines personnes n’aiment pas en entendre parler, mais, en termes absolus, nous serons bientôt capables de combattre dans l’espace. Plus précisément: nous combattrons dans l’espace et depuis l’espace. Un jour, nous frapperons des objectifs terrestres, des navires, des avions ou des objectifs situés sur la terre ferme, tout cela depuis l’espace”.

Le 22 février 2004, le journal “The Observer” a publié un rapport “secret”, réclamé préalablement par Andrew Marshall, un conseiller influent de Rumsfeld, et échappé du Pentagone. La conclusion de ce rapport était la suivante: “Un brusque changement climatique conduira à une catastrophe globale de proportions gigantesques, avec une guerre nucléaire et des désastres naturels, condamnant des nations entières à la disparition sous les eaux des océans; les rares survivants lutteront pour les ressources raréfiées, soit les céréales, l’eau et l’énergie”.

On peut s’imaginer qu’il s’agit là de la description d’un futur fort lointain, tel qu’on le met en scène dans un film d’Hollywood; pourtant, en 2006 déjà, le lancement dans la stratosphère du “Falcon” aura lieu; c’est un drone armé de têtes nucléaires capable de voler à douze fois la vitesse du son, virtuellement inattaquable; des développements ultérieurs le rendront capable de frapper de manière ubiquitaire, à partir du territoire des Etats-Unis.

En 2006 aussi, ce sera l’année où le Projet HAARP se verra doter de ses derniers transmetteurs prévus, portant l’ensemble du système à sa puissance maximale. Est-ce toujours bien dans le but annoncé, celui d’aider l’agriculture dans le monde?

La communauté scientifique

Nombreuses sont les voix qui protestent face à ces folies et ces projets destructeurs. Parmi elles, celle d’une scientifiques de réputation internationale, Rosalie Bertell, qui dénonce “les scientifiques militaires américains qui travaillent sur des systèmes climatiques comme armes potentielles. Les méthodes qu’ils tentent de mettre au point comprennent l’accroissement des tempêtes et le déviement des flux de vapeur de l’atmosphère terrestre afin de produire des sécheresses et des inondations voulues”. Richard Williams, physicien et consultant auprès de l’Université de Princeton, dit que “les tests visant la surchauffe de l’ionosphère constituent autant d’actes irresponsables, relevant d’un vandalisme global  [...]. Le Projet HAARP pourrait constituer un danger sérieux pour l’atmosphère terrestre. Avec des expérimentations de ce type, on apportera des dommages irréparables en peu de temps”.

Certains chercheurs soupçonnent d’ores et déjà que quelques modifications climatiques actuelles, bien observables, telles des séismes, des ouragans, des raz-de-marée ou des sécheresses persistantes, proviennent de ces expérimentations à buts militaires.

La Russie

Le Parlement russe, la Douma, a émis un communiqué en 2002, signé par 188 députés, où il était écrit: “Sous le couvert du Programme HAARP, les Etats-Unis sont en train de créer de nouvelles armes géophysiques intégrales, qui pourront influencer les éléments naturels par le biais d’ondes radio de haute fréquence. La signification de ce saut technologique est comparable au passage historique des armes blanches aux armes à feu, ou des armes conventionnelles aux armes nucléaires”. Quelques scientifiques craignent que l’ionosphère pourrait imploser sous l’effet de déséquilibres électriques. Leurs conclusions: “Pouvons-nous en vérité risquer d’altérer quelque chose que nous ne comprenons pas du tout, et qui appartient à toutes les formes de vie (et non  pas seulement de la vie humaine) présentes sur cette planète?”. 

Récemment, le Président russe Vladimir Poutine a  annoncé avoir développé un nouveau type de missile balistique télécommandé, capable de changer de trajectoire au cours de son voyage, rendant du coup complètement inutile les systèmes de défense inclus dans le fameux “bouclier spatial”: est-ce un bluff ou non? Quoi qu’il en soit, il est certain que les projets militaires des Etats-Unis, mis au point au cours de ces dernières années, ont généré une nouvelle course aux armements, sans précédent dans l’histoire, qu’il conviendrait de ralentir et de réguler. Mais ce projet de modérer les effets pervers de cette nouvelle course aux armements est systématiquement freiné et saboté par l’unique super-puissance restante qui s’est arrogé le droit de juger l’accumulation d’armements, non pas au nom d’intérêts globaux, mais au nom de ses seuls intérêts propres. Les accumulations américaines sont donc, dans cette optique, au service du “Bien”, tandis que les autres ne sont que l’expression d’une indicible méchanceté, celle de l’ “Axe du Mal”. Dans de telles conditions, nous avons sous les yeux les prémisses d’une nouvelle guerre froide de dimensions globales.

Quant à la Russie, elle a, elle aussi, mis en avant certains projets basés sur les découvertes de Tesla de la fin des années 50, développant de la sorte une recherche parallèle à celle des Etats-Unis, sauf qu’elle s’avère plus lente vu la faiblesse économique terrible de la Russie actuelle. Qui sait si Emmanuel Todd, le chercheur français qui avait prédit la fin de l’empire soviétique dès 1976, dans “La chute finale. Essai sur la décomposition de la sphère soviétique” (R. Laffont), n’a pas raison une fois de plus quand il décèle, dans ses nouvelles analyses, les mêmes indicateurs, notamment dans son livre de 2003, “Après l’Empire. Essai sur la décomposition du système américain” (Gallimard), où il annonce la déliquescence de l’ultime super-puissance. Pour l’heure, la Chine se tait. Comme l’affirmait Bertold Brecht: “La science, quand elle est au service du pouvoir, n’apporte que des malheurs à l’humanité entière”.

Roberto TOSO.

Article trouvé sur : http://www.luogocomune.net ; sources: New York Times, Heart Island Journal, BBC, Canadian Working TV, Earthpulse Press, autres. Cet article a été reproduit par le quotidien romain “Rinascita”, 11 janvier 2005.

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