mercredi, 12 mars 2008
Debord: la révolution au service de la poésie
Debord: la révolution au service de la poésie
Vincent Kaufmann publie Guy Debord, la révolution au service de la poésie. Il écrit en introduction: « L'improbable lecteur sans qualités que j'imagine être ne demande rien à Debord. Ne demandant rien, il est aussi le contraire d'un lecteur frustré, lui reprochant d'être ceci plutôt que cela, ceci moins que cela, ou l'accusant de duplicité, ou lui faisant des scènes parce qu'il n'aurait pas été capable de produire la théorie de la prochaine révolution, et encore moins de s'y engager, avec ou sans bombes. Il ne demande rien, et peut-être reçoit-il du même coup plus, ayant alors la possibilité d'entrevoir Debord tel qu'il est, tel qu'il a été. Voir Debord tel qu'il est, c'est voir en lui l'enfant perdu qu'il a toujours voulu être, expert en perdition ou sensible à l'irrémédiable passage du temps. C'est voir en lui le guerrier mélancolique, qui est aussi un joueur, celui qui fait de la guerre un grand jeu. C'est voir l'amoureux des passions et l'expert en plaisirs, ceux de l'amour comme ceux de la dérive à travers les villes, qui construit des internationales pour vivre ces passions. Et c'est surtout voir comment ces différents aspects d'une même personnalité se fondent dans une œuvre, dans un style. Debord écrit en stratège, il fait de la politique en poète, il fait la guerre par goût du jeu, et il construit des avant-gardes par mélancolie, comme s'il prévoyait d'emblée leur dissolution à venir. Et il le fait en étant toujours lui-même, en restant le même. Tout compte fait, il n'est pas sûr que Debord soit un auteur difficile à comprendre » (PM).
Vincent KAUFMANN, Guy Debord, la révolution au service de la poésie, 2001, Fayard, 412 pages, 24,30 Euro.
Archives et documents situationnistes
Chez Denoël est paru le n°1 des Archives et documents situationnistes dirigés par Christophe Bourseiller. Il écrit: « Les temps ont changé. Le spectacle n'a certes pas relâché le joug, mais l'Internationale situationniste ne saurait être appréhendée comme elle le fut auparavant. L'IS n'existe plus et Guy Debord est parti. Dans un tel contexte, il nous a paru essentiel d'oser passer à la recherche. Changement d'époque, changement de ton. Comme son titre l'indique, la revue se donne pour dessein l'étude de l'Internationale situationniste et des mouvements qui l'ont précédée ». A noter, un entretien avec Pierre-André Taguieff, sans doute l’élément le plus intéressant du dossier, et une étude très politiquement correcte de Bourseiller intitulée « Récupération à tous les étages. L'Internationale situationniste, Guy Debord et l'extrême droite » (PM).
Archives et documents situationnistes. 2001. Denoël. 172 pages. 14 Euro.
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