Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 12 décembre 2008

Berlin: nous l'avons tant voulu...

SYNERGIES EUROPÉENNES / PARTISAN EUROPÉEN - DÉCEMBRE 1989

1998561.jpg

 

Un texte totalement dépassé, mais qui montre bien les espoirs fous que nous avons cultivés au moment de la chute du Mur de Berlin ! Des espoirs que le personnel politique européen, incapable et vendu à l'étranger, n'a pas été capable de faire passer dans le réel. A méditer...

 

 

 

Berlin: nous l'avons tant voulu...

 

 

La lente agonie du communisme, la dislocation du système de Yalta, la réunification allemande

 

Le 9 novembre 1989 est déjà une date historique. Une ère nouvelle vient de s'ouvrir. L'Europe redevient une unité de civilisation, un espace unifié mais divers, un réseau d'échanges multiséculaire. La géopolitique allemande disait qu'elle était un Großraum, un grand espace. Gorbat-chev dit qu'elle est une "maison commune". Simple différence de vocabulaire qui désigne une réalité incontournable que les idéologies marxiste et ploutocra-tique a-vaient voulu nier.

 

Nous l'avions toujours dit: l'Europe ne se fera pas à partir du marché commun, ne se construira pas depuis cet Occident sans élan, engoncé dans son corset matérialiste. L'Europe sera à nouveau un Großraum quand la nation qui occupe son cen-tre sera réunifiée. Et le premier grand pas de cette réunification vient d'avoir lieu. Le Mur de la honte, le Mur qui sym-bolisait la défaite de toute l'Europe vient de tomber. Les peuples de l'Est réclament à nouveau leur droit à l'auto-détermina-tion.

 

Pour nous, militants nationaux-révolution-naires, partisans d'une "troisième voie", cet événement majeur annonce le triom-phe discret de certaines de nos idées. Un triomphe discret qui s'avance toutefois sur un chemin semé d'embûches.

 

Dressons le bilan des événements qui nous apparaissent positifs:

 

- L'Allemagne est en marche vers sa réunification. Le peuple allemand est, en Europe, le peuple-passerelle: c'est lui qui nous relie au monde slave, qui nous arrache à nos torpeurs occidentales. Le territoire allemand est aussi un territoire-pas-serelle: c'est lui que nous devons traverser pour atteindre les Balkans, pour débouler à Delphes ou à Athènes, pour re--joindre la Scandinavie, pour aller flâner sur les gondoles de Venise. Sans l'unité de ce territoire, pas d'unité européenne, pas d'échanges fructueux, pas d'autonomie con-tinentale possible.

 

- La vision du monde des chrétiens-dé-mo-crates s'effondre. Ces misérables voyous politiques ne voulaient pas d'une Eu-rope qui contiendrait une majorité de non-catholiques. Pour nous, l'unité des ethnies d'Europe, l'unité du territoire ma--triciel de notre race, prime de loin les ambitions sectaires du Vatican et de ses alliés de la mafia. Avec la réunification al-lemande en marche, l'Allemagne ne con-tient déjà plus une majorité de Catho-li-ques. La CEE avait été créé dans une op-tique de reconquista: avoir une majorité catholique aux Pays-Bas, isoler les Protes-tants du Nord de l'Allemagne et con-traindre les Anglicans à une sorte d'oe-cu-ménisme, tout en maintenant les Ortho-doxes loin de nous. La CEE devait être un espace entièrement sous la coupe du ca-tho-licisme: désormais, ce rêve est à ran-ger parmi les vieilleries...

 

- Le communisme s'effondre. Notre en-nemi le plus musclé et le plus tenace bais-se la garde. Il est vaincu pour des rai-sons aux racines anciennes et profondes: le marxisme avait fait siens, au début du XIXième siècle, les principes mécani-cis-tes et arithmétiques du libéralisme man-chésterien anglais et avait refusé toute lo-gique biologisante, toute philoso-phie de la vie, tout le dynamisme de la physique quan-tique. Une terrible inquisi-tion régnait dans les pays communistes et dans les universités ouest-européennes marxisées contre tous les "irrationalismes" et contre les idées iden-titaires et nationales. Le com-munisme ne s'est pas mis à jour sur le plan scientifique: il a été battu par le libéralisme dans la course aux technolo-gies. Le commu-nisme a nié non pas les faits nationaux en tant que tels mais leur a assigné une place secondaire. Le prin-temps des peuples remet les horloges à l'heure.

 

- Les peuples descendent dans la rue en Moldavie, dans les Pays Baltes, en Alle-magne de l'Est et en Tchécoslovaquie. Ils crient devant leurs dirigeants commu-nistes: "Wir sind das Volk", nous sommes le peuple. De ce fait, ils dénient aux communistes le droit de les représenter et annoncent que les peuples, en tant que volontés historiques, ne peuvent jamais être encadrés de manière rigide. A Pra-gue, les lycéens hurlent "Jakesch à la pou-belle". Cette fantastique mobilisation de la rue devrait nous faire honte: à l'Ouest, nous n'avons plus de tonus, nous sommes tous des chiffes molles bercées par les sonorités soft de nos walkmen. Quand aurons-nous assez de tripes pour vociférer les mêmes slogans, pour insulter collectivement les démocrates-chrétiens, pour cracher aux visages de nos salauds de sociaux-démocrates, pour gifler nos li-béraux, pour rosser nos flics comme plâ-tre, pour bastonner les banquiers qui tien-nent ici le haut du pavé, pour souffle-ter les arrogants détenteurs du quatrième pouvoir, les journaleux à la solde des puis-sances d'argent? A l'Ouest il n'y a plus de peuples, il y a des masses abruties, tenues en laisse par des marchands de gad-gets.

 

Quant aux perspectives négatives, énumé-rons-les aussi:

- Les préliminaires de la réunification profiteront d'abord aux capitalistes ouest-allemands. Ils bénéficient d'ores et déjà de vastes zones de prospection, avec main-d'œuvre à bon marché, où des pro-fits immenses sont possibles. Ces forces ploutocratiques, alliées à leurs consœurs d'Outre-Atlantique, ont un double intérêt: favoriser l'ouverture pour enregistrer des pro-fits colossaux mais conserver suffi-sam-ment de statu quo pour que les tra-vail-leurs de l'Est puissent toujours bosser à bas salaires. L'Europe capitaliste main-tiendra une partie du statu quo, au béné-fice des réseaux marchands et de la puis-sance américaine. Nous, nous voulons l'éli--mination complète du statu quo. Les nationaux-révolu-tionnaires doivent exiger un code du tra-vail valable pour tous les travailleurs euro-péens et un auto-centrage des investisse-ments des plus-values. Plus question d'aller investir des milliards dans un Tiers-Monde à la main-d'œuvre encore meilleure marché. Chaque sou gagné par les travailleurs européens doit être investi en Europe, dans de bonnes infrastruc-tures routières, ferroviaires, scolaires, universitaires. Il faut maximiser les bud-gets de recherche et bâtir chez nous toutes les usines qui peuvent être bâties.

 

- L'effondrement du communisme laisse notre pire adversaire seul sur le ring. Le libéralisme, vieux et malade, triomphe du seul ennemi qui lui restait. Nous avons lutté pour une troisième voie quand les deux antagonistes nous dominaient, tout en s'affrontant. La disparition du commu-nisme nous laisse seuls et mal préparés face au libéralisme. Nous sommes la deu-xième voie, l'autre voie, l'alternative. Beau--coup de travail at-tend les partisans.

 

- L'euphorie des Allemands de l'Est leur fait aimer d'une manière naïve les pro-duc-tions de l'Occident. Combien de jeu-nes Berlinois, le 10 novembre, sont allé s'acheter un baladeur ou un disque de Mi-chael Jackson? Trop à notre goût. Même si la denrée la plus prisée était le fruit exotique. La tâche des militants NR est de montrer à leurs camarades de l'Est quels sont les artifices de l'American Way of Life. Quels affreux simulacres diffuse la société marchande.

 

En conclusion, les cénacles NR d'Europe occidentale, cette poignée de militants hyper-conscients des enjeux   —et dont la force réside précisément dans cette hy-per-conscience—  doivent se réorganiser face aux nouveaux défis qui s'annoncent pour la décennie 1990. Plus d'anti-com-munisme à l'avant-plan; un renforcement de notre anti-américanisme, dans la me-sure où l'impérialisme yankee sera encore dangereux quand les Nippons auront acheté toutes les industries-clefs des Etats-Unis. Il n'y aura plus lieu de faire uniquement de l'"anti-ceci" ou de l'"anti-cela", mais d'ébaucher et de construire la Cité NR, en forgeant un nouveau droit, un nou-veau code social identitaire et socia-liste taillé pour les producteurs. Une ter-rible disci-pline s'impose désormais à l'étu-diant NR, porteur de l'avenir de notre vision du monde et de la société: cesser de perdre son temps à des marottes littéraires et à des problèmes périphéri-ques; cesser de prononcer des discours oiseux sur la grandeur de l'Europe; cesser de dire que l'économie n'est pas le destin (même si c'est très vrai) pour ne pas avoir à réflé-chir sur les statistiques réelles de notre monde. Etre NR, ce n'est pas être un rouspéteur stérile: c'est être un vo-lontaire toujours prêt, la truelle à la main pour construire la Cité nouvelle.

 

Camarades NR de toutes les régions d'Europe, camarades manuels et intellectuels, mobilisez vos muscles et vos cer-veaux, bandez vos énergies, demain nous appartient!

Il domani appartiene a noi!  

 

00:08 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : allemagne, guerre froide, perestroïka, berlin, mur de berlin | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Les commentaires sont fermés.