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jeudi, 26 mars 2009

Les effets dela crise en Bulgarie

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Les effets de la crise en Bulgarie

 

Entretien avec Volen Siderov, Président du parti bulgare “Ataka”

 

Propos recueillis par Bernhard Tomaschitz

 

Q.: Monsieur Siderov, dans quelle mesure la Bulgarie a-t-elle été touchée par la crise financière et économique mondiale?

 

VS: Pour diverses raisons, la Bulgarie n’a pas été aussi durement touchée par la crise que les Etats-Unis ou d’autres pays anglo-saxons. D’abord, dans notre pays, il n’existe pas de marché financier comparable, axé sur la seule spéculation et les Bulgares ne sont pas si dépendants des crédits et des hypothèques que les Américains, car beaucoup de Bulgares sont propriétaires de leur maison  depuis l’époque socialiste. De plus, beaucoup de Bulgares possèdent également des terrains à la campagne où ils cultivent des produits agricoles pour leur propre consommation. Mais, bien sûr, la crise a eu pour effet que des reculs ont été enregistrés dans certaines branches de l’économie. Les marchés de l’hôtellerie et de l’immobilier ont été jetés bas, mais ces secteurs avaient déjà été touchés avant la crise, avaient déjà constitué une bulle extravagante: on avait construit trop d’hôtels de mauvaise qualité parce que le crime organisé avait trouvé là une opportunité de blanchiment d’argent. Le pire est le chômage en croissance depuis la fermeture de certaines usines. La situation ne pourra qu’empirer d’ici l’été. Pour ce qui concerne les banques, il a plus de filiales de banques étrangères en Bulgarie que de banques proprement bulgares. Ces banques étrangères ont mit un terme aux crédits et les pertes qu’elles essuient ne sont pas du ressort de l’Etat.

 

Q.: Comment jugez-vous le gestion de la crise par l’UE? Que devrait-elle entreprendre pour protéger les Etats et les peuples européens des effets de la crise?

 

VS: Pour maîtriser la crise actuelle et pour éviter de subir d’autres crises dans l’avenir, l’UE devrait devenir une zone économique totalement indépendante des Etats-Unis, soit une communauté d’Etats souverains qui menerait à nouveau une politique protectionniste, qui produirait et exporterait, qui disposerait de devises indépendantes du dollar, qui interdirait la spéculation dans les bourses et qui réformerait les systèmes fiscaux, car ceux-ci défavorisent actuellement le consommateur qui se trouve au bout de la chaîne. La solution pour sauver l’Europe se résume à un seul programme: l’UE doit se rendre indépendante des Etats-Unis et accueillir en son sein les pays chrétiens-orthodoxes riches en matières premières comme la Biélorussie, l’Ukraine et la Russie au lieu de tenter d’intégrer la Turquie. Une Union Européenne qui détiendrait les ressources énergétiques de la Russie, les économies et la technologie de l’Allemagne, de l’Autriche et de la France, ainsi que l’héritage culturel des pays du sud comme l’Italie, la Grèce et la Bulgarie deviendrait tout de suite le numéro 1 dans le monde et constituerait une barrière infranchissable face au déferlement musulman.

 

Q.: Que peut faire la Bulgarie pour juguler la crise? Vous attendez-vous à un recul du bien-être, de la prospérité et du revenu des citoyens?

 

VS: Malgré les différences, déjà évoquées, qui existent entre l’Europe et le monde anglo-saxon, la crise touchera aussi la Bulgarie, bien entendu, car, à cause de la faiblesse de notre économie, la moindre croissance du taux de chômage conduira irrémédiablement à une crise sociale. On verra augmenter la criminalité et les tensions s’exacerberont entre, d’une part, les minorités musulmanes et les Tsiganes, et, d’autre part, le reste de la population. Sur le marché immobilier, le dégrisement a déjà eu lieu, la frénésie spéculative du départ marque le pas; la consommation et les revenus sont à la baisse parce que bon nombre d’entreprises ferment. Tout cela doit nous amener à réviser complètement la philosophie du néo-libéralisme, qui a dominé au cours de ces vingt dernières années. Le temps viendra bientôt pour un patriotisme clair et conscient et pour une économie au service de la société réelle: ce projet est porté en Bulgarie par notre parti, “Ataka”.

 

(Entretien paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°11/2009; traduction française: Robert Steuckers).

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