vendredi, 12 décembre 2014
Les combats de Richard Millet
Richard Millet s’est déclaré français de sang, de confession chrétienne, de race blanche et d’orientation hétérosexuelle. Ce qui fait de lui, dans le même ordre, ainsi que dans celui de la « Propagandastaffel », un xénophobe en théorie, un pourfendeur de la laïcité – islamophobe en option –, raciste cela va de soi, et à haut potentiel homophobe.
Alors que, chaque vendredi, des millions de nos concitoyens de l’oumma laïque font, sans être inquiétés, l’éloge littérale du prophète Mahomet dans les mosquées de la République, l’auteur de l’« Éloge littéraire d’Anders Breivik », qui a été, lui, la cible du fanatisme intègre de la meute médiatique hystérique et des terroristes littéraires de l’antiracisme ayant obtenu, pétition à l’appui, sa démission du comité de lecture de la maison d’édition Gallimard, a récemment créé son site Internet officiel qu’il définit « non pas comme un monument à sa gloire mais un outil pour contrer les rumeurs et l’opprobre, rompre le silence, pour rendre visible l’ensemble de ses livres, désormais témoignages ».
Ce vétéran de la guerre du Liban, officiellement qualifiée de civile, officieusement de confessionnelle, pays anciennement désigné « Suisse de l’Orient » les minarets en plus – beaucoup de minarets en plus -, contrée ensoleillée qui jouit entres autres, depuis quatre décennies jusqu’à nos jours, des conséquences harmonieuses du multiculturalisme et autres joyeusetés inter-cultuelles, a combattu, on s’en doute bien, aux côtés de ses coreligionnaires du pays du Cèdre, avec lesquels il a, d’ailleurs, conservé des liens manifestes.
Il n’est donc pas étonnant que dans sa première chronique dans laquelle il justifie la création de son site, cet écrivain-phalangiste parle de « logique de guerre ». « La parole critique a émigré sur les sites, les blogs, les forums généralement tenus par des écrivains ou des lecteurs », dit-il, et dénonce en conséquence « le rapport de maquereautage que la majorité des auteurs entretiennent avec la presse ». Et de rajouter : « Celle-ci, de droite comme de gauche, n’est plus que la voix de l’idéologie dominante, sociale-démocrate, antiraciste, philanthropique, antichrétienne, mondialiste, déculturée, moralisatrice ».
Richard Millet, qui préfère les moines-soldats aux tièdes post-chrétiens, ne peut que bien connaître son sujet en parlant de la « guerre civile innommée » en gestation en France. En réaction à l’apathie et l’hébétude suicidaires et repues de ses compatriotes français face à cette déliquescence, devant cette « fatigue du sens comme mode d’existence du faux et ruse suprême de l’insignifiance : c’est bien l’homme qui est fatigué de lui-même, sans passé ni avenir, vivant dans un présent qui n’est plus que la haine du temps », c’est cette amertume superbe qui a toujours réussi à sublimer sa qualité d’écrivain. « Sans regretter son sang qui coule goutte à goutte », Millet, entré volontairement dans l’impardonnable, « […] verse son baume et sa sève qui bout/Et se tient toujours droit sur le bord de la route/Comme un soldat blessé qui veut mourir debout » (Théophile Gautier, Le Pin des Landes).
Et de conclure: « Ce qu’on dit de moi étant généralement haineux et mensonger, je ne me contenterai plus d’en sourire. La chiennerie s’en prend à ma figure d’homme, non plus seulement à l’écrivain ; d’où la nécessité de ce site. Je ne peux plus m’en tenir à un détachement olympien : n’ayant pas accès à la presse, et pour cause, je crée mon propre organe. Je le redis : je suis en guerre […] Je frapperai sans relâche. » Tout un programme.
À déguster évidemment sans modération, de bon matin, avec un café amer, Boulevard Voltaire et votre pain au chocolat.
00:05 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : richard millet, littérature, lettres, lettres françaises, littérature française, france | | del.icio.us | | Digg | Facebook
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