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lundi, 02 février 2015

Un trésor gaulois vieux de 2300 ans!

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UN TRÉSOR GAULOIS VIEUX DE 2300 ANS
Une découverte à Roubion, dans les Alpes-Maritimes

Nice-Matin*
& http://metamag.fr

Quarante et une pièces de bronze datant de la Deuxième Guerre punique ont été découvertes dans le Mercantour au milieu des vestiges d’un sanctuaire gaulois. Les archéologues qui, l'été dernier, ont fouillé durant un mois le site de la Tournerie, à Roubion, n'imaginaient sans doute pas qu'ils allaient mettre au jour un véritable trésor !


Scientifiquement et historiquement les découvertes réalisées par ces chercheurs, à plus de 1.800 mètres d'altitude au cœur du Mercantour, étaient déjà inestimables. Leur travail a, en effet, permis d'exhumer un monumental sanctuaire gaulois datant de l'âge du fer.


Le crâne tranché d'un coup d'épée retrouvé à l'entrée du site qui, à l'époque, devait dissuader les intrus, n'a guère impressionné les archéologues. Ils ont fouillé avec minutie l'ensemble des lieux. Et entre les pierres qui soutenaient le lourd mur d'enceinte de 6 mètres d'épaisseur encerclant le sanctuaire, ils ont également trouvé le magot des Gaulois qui vivaient là !


41 pièces de bronze


Dans le plus grand secret c'est donc un trésor, monétaire cette fois, qui a été exhumé le 25 juillet dernier. Trois jours seulement avant que le chantier ne s'achève.
Le site archéologique de la Tournerie, à Roubion, repose désormais sous des milliers de mètres cubes de terre et les premières neiges de décembre. Mais cette chape de protection pour le moins dissuasive n'a pas suffi à contenir la rumeur qui, peu à peu, s'est emparée de la vallée de la Tinée.


Il y avait donc bien un trésor à la Tournerie : « Nous avons trouvé 41 pièces de bronze de 10 à 13 grammes chacune, confirme Franck Suméra, conservateur en chef de la région Paca. L'une d'entre elles, portant pour effigie la tête d'Athena, permet de dater l'ensemble après l'époque de la Seconde Guerre punique. C'est-à-dire entre 215 et 200 ans avant notre ère. Il n'y avait pour l'heure que trois trésors monétaires d'une telle ampleur découverts dans notre région, depuis le XIXe siècle, du côté de Montpellier et de Marseille. »


Influence massaliote


Dans les Alpes-Maritimes, il s'agit donc d'une première qui, bien sûr enthousiasme les chercheurs  : « C'est incroyable de découvrir en fouillant les montagnes du Mercantour un trésor qui nous renvoie directement à Carthage à Hannibal ! »


Mais aussi à Marseille, puisque le trésor découvert à Roubion serait d'origine Massaliote (Marseille antique). Voilà qui pourrait redessiner les contours la carte des influences géopolitiques.


Alors qu'on imaginait la région plutôt tournée à l'époque vers l'Italie ou les Alpes, il semblerait que les Gaulois du Mercantour entretenaient des relations commerciales avec leurs voisins phocéens.


De quoi faire sourire le président du conseil général qui a largement financé ce programme de fouilles : « Puisqu'il y avait déjà des relations avec Marseille à cette époque cela ne peut que nous inciter à les entretenir », souligne Eric Ciotti.


De manière, espérons-le, plus pacifié qu'au temps de nos ancêtres les Gaulois. Car, sur le site de la Tournerie, les archéologues ont également découvert des corps démembrés.
« Peut-être des trophées de guerre », explique Franck Suméra. Mais le site n'a pas encore livré tous ses mystères. Il faudra procéder à d'autres fouilles pour avoir une lecture précise de ces vestiges de notre Histoire.


« Nous continuerons à les financer, annonce d'ores et déjà Eric Ciotti pour qui ce « site majeur » est aussi « une source potentielle de développement pour notre territoire ».


Les fouilles devraient donc reprendre à la Tournerie dès l'été prochain. Non pas dans la perspective, peu probable, de découvrir un second trésor monétaire mais pour enrichir plus encore la connaissance de notre passé.


Des milliers de céramiques enfouies à Grasse


Une découverte archéologique peut en cacher une autre. Alors que le site de la Tournerie, à Roubion, hiverne en attendant que de nouvelles fouilles soient entreprises cet été, un autre chantier vient de s'ouvrir, à Grasse cette fois.


Le site était connu des archéologues depuis que les premiers coups de pioche de la future médiathèque Charles Nègre ont mis au jour les vestiges d'un passé que l'on ignorait.
Cette découverte fortuite à l'occasion des travaux a donné lieu à une première série de fouilles de juin 2013 à septembre 2014. Les archéologues pensaient alors être arrivés au bout de leur voyage dans le temps. Ils se trompaient.


60.000 tessons enfouis à 7 mètres sous le sol


Après avoir remonté les époques modernes puis médiévales, les chercheurs avaient buté contre une couche de roche. « Ce travertin constitue le sol naturel de la ville de Grasse, explique Fabien Blanc, l'archéologue qui supervise le chantier. Toutefois sa configuration nous avait intrigué. »


Les scientifiques ont donc décidé d'ouvrir des « fenêtres » dans la pierre pour voir ce qu'il y avait dessous. Et quelle ne fut pas leur surprise ! « Nous avons d'abord découvert du haut Moyen Âge qui avait été déplacé sans doute à la suite d'une catastrophe naturelle, un tremblement de terre ou des intempéries. »


La couche de travertin s'était, en fait, constituée par écoulement des eaux et masquait une occupation plus ancienne. Bien plus ancienne, car en fouillant plus profondément encore les archéologues ont trouvé un nouveau trésor. Celui-là n'est pas monétaire.


« A sept mètres sous le niveau actuel de la place nous avons découvert des tessons de céramique en très grande quantité datant d'il y a 1400 ans avant Jésus-Christ,relate Fabien Blanc qui s'est amusé à faire un petit calcul : « Sachant que nous n'avons pour l'heure ouvert que trois petites fenêtres dans le sol, si on extrapole aux 120 m2 du site on devrait extraire soixante mille céramiques sur à peine un mètre d'épaisseur. Une telle concentration serait réellement exceptionnelle. »


Pour s'en assurer il ne reste plus qu'à creuser. Les fouilles vont donc reprendre en janvier.


Gare aux pilleurs... de poussière


Le trésor monétaire de la Tournerie aura donc réussi à traverser 2 300 ans d’histoire. La valeur de ces quarante et une pièces de bronze est d’ailleurs plus historique que financière.
Pour les archéologues les éléments de découvertes (l’emplacement exact, le conditionnement, les autres objets à proximité), comptent d’ailleurs autant que la découverte elle-même.


C’est en réalité une carte du temps que les chercheurs mettent au jour. Et il suffirait que quelques chasseurs de trésor viennent labourer le site pour que tout se brouille. Le sanctuaire de la Tournerie ou le site protohistorique de Grasse auraient alors perdu tout intérêt historique.


C’est pourquoi les archéologues en appellent à la responsabilité de tous. Et rappellent que le simple fait de pénétrer sur un site archéologique est passible de trois mille euros d’amende.
Le piller est un délit pénal. Quant au butin du tel pillage, il redeviendrait poussière en l’espace de quelques semaines.


En effet, les objets exhumés se détériorent extrêmement vite s’ils ne sont pas traités avec des produits chimiques très particuliers. Resterait alors le préjudice, immense, pour la connaissance de nos origines.


Le site de la Tournerie perché à 1.816 m


Le site de la Tournerie avait été repéré dès 1996. En 2013, des vues aériennes ont permis confirmer que ces alpages avaient été façonnés par l’homme.Les clichés laissent clairement apparaître des cercles concentriques.


Il s’agit, en fait, des murs d’enceinte d’un vaste sanctuaire gaulois érigé à l’âge du fer.Cette découverte, on la doit aux fouilles entreprises l’été dernier sur le site en juillet dernier.


« Château fort »


Lorsque le premier coup de pioche a été donné le mystère était encore entier.Rien ne pouvait laisser présager que l’on était là, à 1816 m d’altitude, sur un site d’occupation monumental.


Monumental, c’est bien le mot ! Il y a 2.500 ans, avec des outils rudimentaires, des hommes ont taillé la roche de ce promontoire naturel pour édifier un véritable petit « château fort » en pierres sèches dont le mur d’enceinte mesurait six mètres d’épaisseur.


À l’intérieur, une plateforme servait peut-être de lieu de culte ou aux festivités du clan.Des ossements d’animaux domestiques et sauvages ont, en effet, été retrouvés ainsi que des bijoux en bronze.


Mais, les archéologues ont également découvert des corps démembrés et des têtes de lance, rappelant le caractère belliqueux de ces populations.On y vénérait peut-être le culte de ces chefs de clans qui allaient donner naissance à une véritable aristocratie.


Avec ses privilèges. Parfois sonnant et trébuchant.


Source : Nice-Matin

 

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