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mardi, 31 mars 2015

A320: Une autre version possible

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A320: Une autre version possible

Auteur : Aurora
Ex: http://zejournal.mobi

Il semble bien que le très puissant complexe militaro-industriel via différentes officines  et administrations ait atteint un tel degré de monstruosité et les politiques un tel degré d’aveuglement, de complicité ou de soumission que tout, vraiment tout, est imaginable.

Bien sûr, la facilité est de classer toute tentative de compréhension des événements dans le fourre-tout « complot », comme ça, on est sûr qu’une grande partie de la population ne se risquera pas à les suivre. Des fois qu’ils auraient l’air d’imbéciles… Et puis, la réalité est parfois plus terrorisante que l’illusion. Alors, on ferme les écoutilles, c’est plus confortable.

Ceci dit, l’article qui suit n’est pas pour moi forcément la vérité. Elle pourrait l’être ce qui n’est pas pareil.

A vous de voir.

Obama furieux par l’incident de l’A320 Germanwings, refuse de rencontrer les dirigeants de l’OTAN pour s’expliquer

« Un nouveau rapport publié par le Service de renseignements Russe ( SVR ) qui déclare aujourd’hui que le président Barack Obama est furieux que le Vol 9525 Germanwings  AIT ÉTÉ ABATTU, dans le sud de la France, pendant les «manœuvres» de l’OTAN, tuant 150 passagers. Barack Obama a scandaleusement refusé de rencontrer le commandant en chef de l’alliance occidentale, le secrétaire général, Jens Stoltenberg, malgré les demandes répétées de cellui-ci ».

Obama était également furieux du fait que deux ingénieurs du Pentagone faisaient partie des vicitimes du vol 9525 de Germanwings, des victimes specialisées dans les radars ou justement, peut-être spécialistes du système de défense High Energy Liquid Laser Area (HELLADS) qui sert actuellement secrètement, dans les operations de l’OTAN contre la Fédération de Russie. Cette catastrophe qui serait en fait un accident révélant de la sorte l’existence de cette arme mal controlée par les États-Unis et mettant en danger la sécurité des avions civils du monde entier.

« Le crash du vol 9525 de Germanwings est en rapport avec les manœuvres de l’OTAN sur l’Ukraine, le ministère de la Défense ( MoD ) avait précédemment rapporté l’échec d’un test de  » l’US Air Force et de son système de défense High Energy Liquid Laser Area (HELLADS) sur la base aérienne d’Aviano en Italie, dans une tentative d’abattre un avion porteur de type nucléaire de la Fédération de Russie. Le SVR a noté dans son rapport que le président Obama avait connaissance des dangers de ce test laser pour les vols de l’aviation civile lors des manœuvres au début du mois, après un test similaire qui avait presque causé la destruction de l’avion civil LH1172 Lufthansa en France, il y a deux semaines, et c’est exactement de cette façon que le vol 9525 Germanwings a été descend/abattu rapidement avant que les pilotes et les contrôleurs de vol puissent reprendre le contrôle de l’appareil.

Plus intéressant encore, dans le rapport du SVR, demeurent ce qu’il nomme la «couverture massive» des agences de renseignement occidentales visant à garder les citoyens dans l’ignorance de la vérité de ce qui est véritablement arrivé au vol 9525 Germanwings et de charger, de blâmer le copilote Andreas Lubitz.

L’opération de camouflage de la catastrophe du vol 9525 de Germanwings , selon ce rapport publié par le SVR, est menée par une unité spécialisée du Federal Bureau of Investigation (FBI) à la demande de l’Union Européenne qui, comme dans tous les incidents précédents de ce type, et sans connaître tous les faits, affirme avec force que l’accident est dû au terrorisme .

En revanche, les experts du SVR dans leur rapport, attestent d’une part de la certitude que l’avion n’a pas été abattu sous prétexte de terrorisme, les services de renseignement occidentaux, dirigés par le FBI, inondent de leur côté les médias avec des rapports indiquant que le co-pilote Lubitz, est en fait un terroriste … qui a bloqué le pilote à l’extérieur du cockpit, puis, qui a délibérément mis sur une trajectoire de collision le vol sur les montagnes françaises. »

Un beau scénario auquel tout le monde croit, même le député UMP Bernard Debré qui déclare au journal Le Point que « Le traitement du copilote est sans doute responsable du drame » alors qu’il n’en sait rien ; la Clinique en Allemagne n’a communiqué aucun élément, ni sur le service qui aurait accueilli le jeune pilote, ni sur son traitement, il aurait très bien pu être victime d’une maladie honteuse, on en saurait pas d’avantage, et peut-être que ce pilote que la propagande médiatique accuse pour dissimuler la vérité sur l’implication d’une arme secrète américaine, a tout fait pour sauver l’avion avec son commandant de bord. Cela nous indique également que nos dirigeants seraient complices et savent la vérité, autant F. Hollande qu’Angella Merkel et les autres et tout cela pour garder secrète l’implication et les erreurs des américains d’où la colère de M. Obama.

« De toutes les photos du site de la catastrophe du vol 9525 de Germanwings, qui montrent des milliers de fragments éparpillés sur une vaste zone de plusieurs centaines d’hectares, avec de nombreux ruisseaux et montagnes, sans un seul point d’impact identifiable, on peu naturellement venir à la conclusion logique que le vol 9525 Germanwings a explosé dans les airs, selon ce rapport, et l’objectif principal de la couverture des services de renseignements occidentaux est de distraire le public de ce qu’il voit, le forçant à se concentrer sur l’idée du jeune terroriste comme « bouc émissaire ».

« Cette tactique de l’enfumage est très bien connue des services de sécurité et de propagande, le rapport explique, qu’elle a été utilisé avec beaucoup de succès en 2001, concernant l’attaque du 11 Septembre sur le Pentagone, où le peuple américain a été « convaincu » qu’un avion détourné avait frappé le Pentagone de plein fouet, malgré les premiers rapports de CNN indiquant que cet attentat n’était pas couronnée de succès, alors que les images du trou dans le bâtiment démontrait la taille d’un missile de croisière, et non celle d’un avion de ligne ».

Malheureusement, conclut le rapport, les Occidentaux ne sauront jamais la vérité de ce qui est arrivé au vol 9525 de Germanwings , étant donné que leurs gouvernements connaissent les conséquences qui pourraient s’attendre si la vérité était connue ».

Ainsi se termine l’article, chacun en pensera ce qu’il voudra, nous avons là une autre version qui mérite que l’on s’y attarde.

Nous vivons une époque formi-diable…


- Source : Aurora

La crise du symbolique et la nouvelle économie psychique

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La crise du symbolique et la nouvelle économie psychique

par Anne Bussière

Ex: http://fortune.fdesouche.com

En passant de l’économie industrielle du XIXè siècle à l’économie financière du néolibéralisme, nous sommes passés d’une économie de la névrose, bâtie sur le refoulement, à une économie de la perversion fondée sur la jouissance.

L’économie industrielle s’achève en août 1971 avec la fin de l’étalon or et l’auto-régulation du Marché. Simultanément, on constate au niveau sociétal un effacement de l’étalon phallus – cette instance symbolique qui régule le manque et permet la subjectivation de l’individu – dont le déclin, il convient de le dire, s’est amorcé au siècle des Lumières ; l’individu doit désormais s’auto-réguler en dehors de toute référence symbolique, ce qui génère une nouvelles économie psychique donnant libre cours à la jouissance aux dépens du désir. On constate que les mêmes mécanismes sont à l’œuvre dans l’économie financière et dans la nouvelle économie psychique, soit le déni du réel au profit du virtuel et de l’imaginaire.

Cependant, cette thèse concernant la nouvelle économie psychique, partagée par la majorité des freudo-lacaniens, est remise en question par un certain nombre de psychanalystes. Ces derniers contestent la prééminence de l’étalon phallus dans la construction de la subjectivité et pointent l’instrumentalisation de ce concept en vue de préserver la domination masculine. Dans cette perspective, les détracteurs de l’étalon phallus dénoncent une stratégie qui consiste à transformer un fait historique et culturel en donnée anthropologique universelle ; ils annoncent la fin du dogme paternel et plaident pour de nouvelles formes de paternalité.

On remarquera la contradiction dans laquelle se trouvent les détracteurs du néolibéralisme économique qui, par ailleurs, plaident pour la suppression de l’étalon phallus et pour une économie psychique émancipée de toute référence symbolique au manque. Soutenir une telle posture c’est ignorer le rapport entre l’infra structure et la super structure

La question du patrimoine et de la transmission qui nous occupe aujourd’hui engage celle du père. Chacun sait que dans la société traditionnelle patriarcale le patrimoine est transmis par le Père. Or, il se trouve que la figure paternelle est sérieusement mise à mal dans notre société dite postmoderne. Il est donc légitime de se poser les deux questions suivantes : le père est-il encore en capacité de remplir sa fonction de transmission ? Dans le cas contraire, quelles sont les conséquences de ce déficit sur l’économie psychique du sujet ?

Le discours sur le déclin du Père, ses causes et ses conséquences, fait l’objet depuis un certain nombre d’années d’un débat animé opposant les psychanalystes freudo-lacaniens de stricte obédience et les psychanalystes dissidents, les philosophes, historiens, sociologues et bien évidemment les mouvements féministes ; pour les uns : « il y aurait péril en la demeure », car ce déclin signerait la fin du monde, pour les autres, ce discours ne serait en fait qu’une stratégie de défense destinée à voler au secours d’un patriarcat chancelant sur le point de perdre le trône qu’il occupe depuis plusieurs siècles.

Avant d’aborder ces deux thèses adverses, je voudrais mettre l’accent sur le lien de cause à effet existant entre la dérégulation financière qui caractérise l’économie de ces cinquante dernières années et la dérégulation de l’économie psychique. On observera en effet que le néolibéralisme économique, dans sa phase ultime d’économie financière, comme le montre Edmond Cros (Voir, dans les mêmes Actes : « Du capitalisme financier aux structures symboliques – Á propos de deux idéologèles [ Temps réel, Réalité virtuelle] ») se fonde sur la disparition de l’étalon-or ; cette dernière entraîne la dérégulation des monnaies, la soi-disant auto-régulation des marchés et la mutation profonde de l’économie que l’on peut désormais qualifier de financière et virtuelle.

Simultanément, on constate les effets produits sur la super-structure et notamment sur l’économie psychique de l’individu par cette mutation de l’infra-structure. De fait, la disparition de l’étalon-or entraîne celle de son équivalent psychique que je nommerai « l’étalon-phallus », soit l’instance phallique ou encore la fonction paternelle ; on observe, en l’absence de ces repères, une dérégulation des normes sociales et culturelles et, à la suite, ce que les uns qualifieront de dysfonctionnement de l’économie psychique du sujet, tandis que d’autres n’y verront que de simples mutations historiques.

On observe que les deux thèses s’accordent quant au constat sur le déclin du Père, mais qu’elles en tirent des conclusions opposées. Je m’attacherai donc à développer successivement les deux argumentaires en mettant l’accent sur l’essentiel du débat, à savoir : quelle part, dans ces bouleversements ou simples évolutions, selon le point de vue, revient à la dimension anthropologique de l’être humain ou à sa dimension historique et culturelle ? Quel est l’objet de la transmission dans la société patriarcale ? Le Père assure-t-il cette fonction dans la société actuelle dite post-moderne et si non, quelles sont les conséquences et les effets produits sur l’économie psychique de l’individu ?

Le_cigare_de_Lacan.gifRappelons que pour les psychanalystes freudo-lacaniens l’instance phallique ou encore le langage instituent, régulent et transmettent le manque. En effet, la théorie de Jacques Lacan, et c’est là l’essentiel de son apport à la théorie freudienne, développe la thèse du rôle fondateur du langage dans la subjectivation du sujet. Dans cette perspective, le langage médiatise le rapport du sujet au monde et à soi-même ; il est mis en place non par l’objet mais par le manque de l’objet, le premier objet qui vient à manquer étant la mère. Le renoncement à l’objet aimé est donc la condition pour que l’être parlant puisse s’accomplir, il institue une limite qui entretient le désir. Il s’en suit que tout être humain doit s’accomoder d’une soustraction de jouissance, ce renoncement servant de fondement au désir et à la Loi. Dans l’expérience de la castration, en effet, l’enfant doit renoncer à la « Toute- jouissance » de la mère et donc à sa propre « Toute –puissance ».

Dans ces conditions, ce qui assure la transmission chez l’être humain c’est non seulement les gènes mais les signifiants dont le réseau instaure une distance irréductible par rapport à l’objet, un vide qui constitue le sujet (Lebrun :2007 p.55). Pour Lacan, le langage n’est pas un simple outil, il est ce qui subvertit la nature biologique de l’humain et fait dépendre notre désir de la langue. L’aptitude à la parole se paye d’un prix : parce qu’il doit passer par le défilé des signifiants, le désir humain est condamné à la seule représentation. Le langage donc inscrit la perte, il met fin au rapport fusionnel avec la mère et au régime de la jouissance ; il fonde l’économie du désir et ouvre à l’altérité. « L’étalon phallus », soit encore le langage, ou la métaphore paternelle, a pour mission de transmettre du manque, d’imposer une soustraction de jouissance.

La postmodernité et l’absence de transmission :

Or, les freudo-lacaniens observent un décrochage entre ce statut anthropologique du langage et les pratiques et discours de notre société postmoderne ; selon eux, ce décrochage affecte l’équilibre psychique de l’individu. Tout se passe comme si notre société ne transmettait plus la nécessité du vide, de sorte que l’objet se substitue à sa représentation et la jouissance au désir.

En effet, nous avons intériorisé le modèle du Marché qui ne connaît pas de limites à l’expansion exponentielle et globalisée du cumul des richesses. De nos jours, pas plus l’économie financière que l’économie psychique collective et individuelle ne font sa place au vide. La société de consommation issue du néo-libéralisme économique cherche avant tout à créer des consommateurs et, dans ce but, elle reproduit le lien fusionnel à la mère en situant le sujet, si tant est que l’on puisse parler de sujet, sous le régime de la dévoration dont le tableau de Goya : « Saturne dévorant ses enfants » est la métaphore parfaite.

L’urgence consommatrice nourrit et remplit sans sevrage, générant le processus de l’addiction, c’est-à-dire la jouissance indéfinie et absolue de l’objet sans médiatisation symbolique. L’objet est possédé et détruit dans l’instant, sans aucun différé, la jouissance s’est substituée au désir et c’est toute la dimension temporelle qui s’en trouve bouleversée. De fait, ce régime suppose l’effacement du futur mais aussi du passé, de l’historicité et donc de la transmission symbolique d’une génération à l’autre : « L’oralité dévorante qui s’est emparée de notre société évoque la rage de se remplir, la crainte du vide. » (Barbier : 2013 p. 169).

Charles Melman à son tour souligne le lien entre l’économie néo-libérale et la nouvelle économie psychique en ces termes : « l’expansion économique a besoin de lever les interdits pour créer des populations de consommateurs avides de jouissance parfaite. On est désormais en état d’addiction par rapport aux objets » (Melman, 2005 p. 71).

Dominique Barbier souligne que le lien social se délite ; ce n’est pas pour autant le triomphe de l’individualisme qui marque notre époque, mais bien plutôt celui de l’égoïsme grégaire. L’égoïste ne cherche que la satisfaction de ses pulsions, alors que l’individu doit être capable de les assumer et de les réfréner en les convertissant en une forme symbolique viable. De nos jours, au sein de la famille, la métaphore paternelle ne fonctionne plus, de sorte que le passage à l’âge adulte est repoussé indéfiniment et la subjectivation compromise ; l’enfant, plus tard l’adolescent, est incapable de renoncer à la Toute-jouissance et à la Toute-puissance. Dominique Barbier parle à ce propos d’une attitude familiale fusionnelle où les places ne sont pas définies par la triangulation oedipienne.

mendelgéreard.jpgGérard Mendel, promoteur de la sociopsychanalyse, observe dans la famille postmoderne le même type de dysfontionnement concernant la traditionnelle triangulation oedipienne. Il analyse le déclin de l’image du père mise en évidence par le mouvement de mai 68 et l’attribue au développement incontrôlé de la technologie dans notre société néo-libérale.

Selon lui, la puissance technologique est ressentie par l’adolescent comme Toute-puissance, ce qui le renvoie aux expériences vécues avec la mère dans la première phase archaïque ; il se trouve que l’image paternelle, traditionnellement associée aux institutions qui fondent la société, est elle aussi indissociable de la puissance technologique ; or, de nos jours, cette dernière est plus forte que les institutions, lesquelles ne défendent plus les valeurs traditionnelles (droit, justice,vérité, liberté). L’adolescent ne dispose donc pas de deux images parentales bien différenciées, l’image du père étant infiltrée par les éléments archaïques de la mère (le chaos, l’inconnu, l’arbitraire) ; en l’absence d’une médiation paternelle, l’adolescent se retrouve dans l’impossibilité d’affronter le conflit oedipien et de renoncer à la Toute-jouissance (Mendel : 1974).

Dans cette perspective, la société de consommation, issue de l’économie néo-libérale et de la dérégulation produit des effets désastreux sur l’équilibre mental des individus. Selon Charles Melman : « nous passons d’une culture fondée sur le refoulement des désirs, et donc de la névrose, à une autre qui recommande leur libre expression et promeut la perversion » (Melman, 2003, p.17).

On a pu constater que le discours sur la perversion fait désormais florès dans les medias : en témoignent les titres de la littérature psychanalytique, psychologique et sociologique : La perversion ordinaire, La fabrique de l’homme pervers et les articles consacrés au pervers narcissique qui envahissent les pages des revues. C’est pourquoi il convient de définir le concept de perversion qui tend à se diluer dans un usage indiscriminé et de revenir à Freud. Ce dernier, en ce qui concerne la perversion fétichiste, arrime le concept au déni de la réalité de la différence des sexes et donc de la castration.

Alors qu’elle perçoit la réalité, la personne qui la dénie se comporte comme si la réalité n’existait pas. A partir de là, on voit bien comment s’articule la perversion sur la non- transmission du manque. Lebrun observe que les nouveaux sujets postmodernes et le pervers stricto sensu ont en commun le même fonctionnement, à savoir le déni du manque : « Ils veulent récuser la modalité de jouissance prescrite par le langage pour pouvoir en prôner une autre non soumise à tous ces avatars qui limitent ladite jouissance […] un mode de jouir où le lien à l’objet n’est plus médiatisé par le signifiant » (Lebrun : 2007, 339). Il souligne encore au sein de la famille une forme de complicité entre les parents et les enfants dans le but de dénier le manque, de l’éviter. Les parents cherchent à éviter le conflit et les enfants en profitent, ils refusent la soustraction de jouissance, revendiquent la Toute-puissance et transgressent la Loi.

mel41JOeYYpanL.jpgSelon Charles Melman, la nouvelle économie psychique consiste dans un rapport spécifique du sujet à l’objet : chez le névrosé, tous les objets se détachent sur fond d’absence, le pervers, quant à lui, se trouve pris dans un mécanisme où ce qui organise la jouissance est la saisie de ce qui normalement échappe. Le comportement addictif en est un symptôme : pousser le plaisir tiré de la possession de l’objet jusqu’à l’extrême de la jouissance (Melman, 2003, 64). En outre, le pervers est intolérant à la frustration, d’où une attitude agressive et des passages à l’acte impulsifs, il ne reconnaît pas l’autre, le manipule ou le détruit comme s’il s’agissait d’un objet ; on constate chez lui des éléments de la structure paranoïaque : la haine de la différence et du sexe opposé qui entraîne fréquemment des passages à l’acte. Rien d’étonnant donc à ce que pervers narcissiques et psychopathes alimentent la chronique noire des tabloïdes.

De nos jours, les progrès de la science et de la technoscience, en matière notamment de procréation, ne connaissent pas de limites, pas plus que l’économie financière, ils repoussent indéfiniment les limites de la morale, bouleversent le statut de la famille triangulaire et, en matière de sexualité, font triompher le fantasme sur le réel. C’est ainsi que dans la nouvelle économie psychique, chacun est invité à inventer son propre sexe. Le concept de genre s’est substitué à la réalité de la biologie, et la sexualité nourrit le sentiment de Toute-puissance.

A partir de ce tableau de la psychopathologie de notre société, (déni de la réalité et fuite dans l’imaginaire), on voit apparaître les effets produits conjointement par la perte de l’étalon-or et de ce que j’ai dénommé l’étalon-phallus : l’économie néo-libérale, qui vise l’accroissement indéfini des richesses, nourrit la jouissance sans fin, elle est en rapport avec un objet qui vient combler et apporte une satiété en tuant le désir. Pour J.P. Lebrun, le mensonge consumériste nous fait croire que nous pouvons être remplis. Il ne nous aide pas à élaborer le vide qui est en nous.

Le règne du virtuel  :

La fin de l’économie réelle signe le règne de l’économie virtuelle. De la même façon, dans la sphère socio-culturelle de famille, la T.V., ce troisième parent, ne transmet pas le manque mais le plein et le néo-libéralisme utilise ce media comme vecteur de conditionnement. C’est ainsi que Patrick Le Lay, haut responsable de programmes T.V. déclare cyniquement : « le but est de rendre le cerveau des téléspectateurs ‘disponible’, c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages » (in Barbier : 2013, 176).

Discurso-televisivo-1ª-A.jpgDans cette perspective, J.G. Requena a exploré le discours de la T.V. comme discours de la postmodernité (G. Requena : 1988). Il y voit une structure en miroir qui s’organise autour de la relation imaginaire et de la séduction, c’est-à-dire autour de la plénitude de la Toute-jouissance qui caractérise la relation duelle avec la mère.

Il dénonce dans le spectacle télévisé le déficit de symbolique dû au fait que le signe iconique, contrairement au signe linguistique, présente une forte résistance à la représentation et par conséquent suppose un fort indice de Réel, c’est-à-dire de hasard, de singulier. Ce Réel non symbolisé, il le désigne sous le terme de : « lo radical fotográfico », en rappelant que les images télévisuelles sont issues de la photographie qui a révolutionné la représentation au XIXe siècle ; en effet la photographie, en montrant l’objet, en l’exhibant, substitue la présentation à la représentation. C’est pourquoi l’image télévisuelle, telle qu’elle se donne à voir dans le « reality show » et le film pornographique, constitue le degré zéro de la représentation, sans travail de mise en scène, sans essais, sans direction d’acteurs : « se ofrece la pura huella salvaje de lo real en primer grado ».

On remarquera que G. Requena prend soin de distinguer le Réel de la réalité. Le Réel, en référence aux trois ordres lacaniens (Réel, Imaginaire, Symbolique), se distingue de la réalité. En effet, la réalité c’est la part du monde que nous manipulons, qui nous est intelligible, dans la mesure où elle est médiatisée par le Symbolique, alors que le Réel, c’est l’Autre, ce qui résiste, l’hétérogène, la pulsion. Ces images-là relèvent d’une économie psychique clairement psychotique, elles témoignent de ce que González Requena nomme « lo siniestro », c‘est-à-dire : « la cualidad psíquica de la psicosis », ou encore comme l’irruption du Réel dans la réalité en l’absence de fondation symbolique .

Selon lui, ces images sont issues de la perte de l’étalon phallus et du déficit de la fonction paternelle. En l’absence de tiers terme, rien ne met fin à la relation duelle, la subjectivation n’a pas lieu et l’individu est livré à son délire, c’est-à-dire à l’expansion illimitée de l’imaginaire qui anéantit la réalité. C’est le cas du psychotique sans cesse menacé par le réel de la pulsion.

Cependant, on constatera que les analyses de González Requena concernant la nouvelle économie psychique sont sensiblement différentes des précédentes ; en effet, le dérèglement mental induit par la société postmoderne relève, selon lui, non pas de la perversion mais de la psychose dans la mesure où il implique le concept de forclusion élaboré par Lacan. C’est ainsi qu’il procède à une analyse approfondie des structures communes aux discours télévisuel et psychotique. Dans cette perspective, il observe une prédominance de la structure en miroir dans laquelle le présentateur regarde dans le champ off hétérogène où se situe le téléspectateur. La fonction référentielle susceptible de rendre compte de la réalité se trouve alors éliminée au profit des fonctions conative et expressive grâce auxquelles l’énonciateur établit une relation exclusive avec l’énonciataire, de sorte que la paire JE/TU élimine le troisième terme IL/ELLE bouclant hermétiquement le circuit de la communication.

A cela s’ajoute l’effet produit par une fonction phatique dominante assurant un contact permanent entre énonciateur et énonciataire au détriment du sens ; ce type de communication ne manque pas de rappeler le bavardage vide, la logorrhée sans fin du psychotique. Il faut parler à tout prix, remplir toutes les plages de silence, ce qui, une fois de plus, relève de l’économie du plein.

On aura compris que cette pseudo-communication reproduit la relation imaginaire duelle en jouant le rôle d’un cordon ombilical : “Este mundo a la vez fragmentado y totalizador ofrecido a la mirada voraz del espectador en una relación dual, imaginaria, escópica, se parece inquietantemente a ese otro mundo a la vez fragmentado, seductor y absoluto que lo construyera todo para el individuo en el comienzo de su existencia. El psicoanálisis lo llama la madre primordial.” ( Requena :1988,113) Cette forte dominante d’une économie psychotique González Requena la retrouve dans le corpus filmique de la postmodernité, notamment dans El Club de la lucha qu’il qualifie de Apoteosis del psicópata (Requena : 2008). Il analyse l’évolution du processus psychotique chez le personnage en le mettant en rapport avec le déclin de la fonction paternelle associé au retour de l’imago maternelle archaïque. Le personnage de ce film n’accède pas au statut de sujet et vit dans l’univers spéculaire de la relation duelle. Il n’a pas d’identité, pas de nom, puisqu’il ne peut se différencier de l’autre, de sorte que dans le miroir il ne rencontre que son double. G.R. insiste sur l’univers dé-réalisé dans lequel baigne le personnage ; ce sentiment de perte de la réalité et de l’identité est alimenté par le contexte dans lequel il vit où règne la production en série. En l’absence de langage c’est la pulsion qui parle et provoque finalement la conduite suicidaire du héros/psychopathe. Ce dernier est totalement soumis au discours du Marché : on le voit feuilleter un catalogue d’IKEA et commander la totalité des meubles et objets qui y figurent. On retrouve la même standardisation dans les espaces qu’il traverse au cours de ses voyages : avions, aéroports, hôtels – durant lesquels il se nourrit de portions individuelles uniformement calibrées – forment une série indistincte.

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Pour reprendre les propres termes de G.Requena, la société postmoderne a engendré « un ser seriado, intercambiable, abstracto » au lieu de « un individuo real, irrepetible, singular ». Ce vécu de dé-réalisation généralisé débouche sur la question de la jouissance. Dans l’incapacité de vivre une expérience « réelle » en l’absence d’une médiation symbolique, le personnage, rivé au registre imaginaire, n’a d’autre solution que le passage à l’acte qualifié par l’auteur de « violencia máxima como única vía de acceso a la experiencia de lo real ». Il bascule ainsi de l’aliénation à la jouissance illimitée caractéristique d’une société de consommation qui dénie le manque, à la décharge pulsionnelle qui fait voler le moi en éclats.

A propos de la dénomination psychopathe attribuée au personnage, on est en droit de se demander quelle est la différence entre le psychopathe, le psychotique et le pervers. Amaya Ortiz de Zárate (1996, pp.123-126) précise la distinction entre les deux premiers : si les trois présentent un dysfonctionnement au niveau de la gestion du manque, le psychopathe et le pervers quant à eux souffrent d’un trouble de la personnalité qui n’affecte pas leur lucidité au moment où ils passent à l’acte, contrairement au psychotique qui, d’ailleurs, est jugé irresponsable par les juges. Comme nous pouvons le constater, les structures mentales du psychopathe sont sensiblement les mêmes que celles du pervers : dans les deux cas, il y a déni de la réalité, alors que le psychotique est affecté par le processus de forclusion, privé donc de la dimension symbolique du langage. En ce qui concerne le protagoniste de EL club de la lucha , l’un des traits distinctifs qu’il partage avec le pervers est l’absence totale d’empathie, le mépris devant la souffrance de l’autre et la jouissance qu’il tire de ce spectacle : « esa ausencia de empatía constituye sin duda el rasgo más evidente del psicópata » (G. R. :2008, 69). González Requena fait encore remarquer que ce type d’économie psychique est une constante du cinéma post-classique hollywoodien dans lequel les figures du psychopathe et du psychotique se substituent de façon récurrente au héros mythique ; c’est le cas du film El de Buñuel dont le protagoniste est un paranoïaque délirant, aliéné à la Diosa Madre, substitut de l’imago maternelle.

tort782081207080.jpgLe psychanalyste Michel Tort, pour sa part, s’élève contre le discours freudo-lacanien que je viens de développer, ce discours qui, selon ses propres termes, condamne la faillite des pères incapables de dire non, prescrit la nécessité absolue de renoncer à la jouissance sous peine d’abandonner le pouvoir aux mères et à leurs fils non castrés. Il dénonce une régression de la psychanalyse lacanienne par rapport à ses fondements freudiens, dans la mesure où la fonction du père, selon Freud, n’est pas de séparer l’enfant de la mère mais de construire le sur-moi du sujet. Il rappelle les thèses de Lacan pour les combattre, notamment celle sur le déclin de l’image social du père qui entraînerait des effets dévastateurs sur le psychisme de l’individu, à savoir la forclusion chez le psychotique, soit l’impossibilité d’accéder à la subjectivité. Il cite les propos de Lacan sur le nouveau pouvoir des mères : « La mère est une femme que nous supposons arrivée à la plénitude de ses capacités de voracité féminine » ou : « cette mère inassouvie, insatisfaite, autour de laquelle se construit toute la montée de l’enfant dans le chemin du narcissisme » ou encore : « la femme accède difficilement au symbole et donc à la famille humaine, mais par contre, elle accède facilement au primitif et à l’instinctuel, ce qui l’établit dans un rapport direct à l’objet non plus de son désir mais de son besoin » (in Tort, M : 2005, 126 ). Il ne fait aucun doute que les sentences lacaniennes concernant la femme et la mère ont de quoi faire frémir les oreilles d’un auditoire féministe. Michel Tort reprend le schéma de l’Œdipe selon Freud et Lacan en observant qu’il ne relève pas d’une donnée anthropologique mais d’une construction idéologique et non anthropologique. Ce schéma, je le rappelle, établit la prévalence initiale de la mère comme objet dans une relation fusionnelle, puis le passage à la prévalence du père qui intervient comme tiers pour séparer la mère de l’enfant. Cet ordre chronologique supposé universel : « la mère puis le père » correspond à la division traditionnelle des sexes et à leur rôle dans l’éducation. A la mère les premiers soins, au père la relation « à la réalité ». Or ce système, soutient M.T., n’est pas fondé en nature, c’est une donnée historique. Si le père, jusqu’à nos jours intervenait peu dans l’éducation des tout petits, cela relève d’un phénomène culturel ; si à l’origine entraient en jeu des facteurs biologiques, ce n’est plus le cas aujourd’hui.

En effet, à l’orée du XXI° siècle, observe Michel Tort, les progrès des techno-sciences, les revendications et les luttes féministes, la nouvelle place des femmes dans la société, rendent caduques ces arrangements historiques. De fait, il est devenu fréquent de faire grandir un fœtus en milieu artificiel ; dans ces conditions, pourquoi la personne chargée des premiers soins serait-elle nécessairement une femme ? La réalité prouve qu’un homme fait aussi bien l’affaire et que cette dernière solution écarte le danger d’une supposée omnipotence maternelle et par conséquent la nécessité d’un père séparateur. Donc, Michel Tort soutient que le schéma traditionnel du patriarcat associe de façon arbitraire l’aliénation à la mère et la subjectivation par le père. Il poursuit son entreprise de démolition de la thèse freudo-lacanienne en proposant d’inverser les termes : « Pourquoi la mère, la femme ne serait-elle pas sujet à part entière, capable de donner son autonomie à son enfant ? Pourquoi la fonction paternelle défaillante serait-elle à l’origine des violences des jeunes, des toxicomanies, des conduites à risque, des violences sexuelles ? » (Tort, M. : 2005, 200). Le psychanalyste fait encore remarquer qu’au lieu de déplorer les effets catastrophiques du déclin sur la nouvelle économie psychique, que ce soit le déni ou la forclusion, il vaudrait mieux constater l’émergence d’une nouvelle figure, celle du père de l’enfant, au lieu du père de famille.

En conclusion de ce bref exposé du débat qui oppose ceux qui déplorent la crise du symbolique et ceux qui célèbrent la fin du dogme paternel, et pour revenir au lien de cause à effet entre la disparition concomitante de l’étalon- or et de l’étalon- phallus, il me semble intéressant d’évoquer les commentaires de Jean -Claude Michéa concernant la double pensée, terme qu’il emprunte à Georges Orwell. Le philosophe met en lumière la contradiction dans laquelle s’enferment de nos jours les intellectuels de gauche qui prennent pour cible le libéralisme économique effréné alors qu’ils prennent la défense d’un libéralisme culturel émancipé de toute référence symbolique au manque et qu’ils œuvrent pour le triomphe des droits illimités de l’individu ; cette gauche moderne s’oppose farouchement au capitalisme financier et simultanément en appelle à transgresser toutes les frontières et toutes les limites culturelles ou morales établies, ce qui revient à soutenir simultanément deux thèses incompatibles. (Michéa : 2008).

L’effet « fed-up »

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L’effet « fed-up »

Anne Lauwaert
Ecrivain belge

Ex: http://www.lesobservateurs.ch 

Je vais l’appeler “effet fed up” parce que l’expression “fed up” est celle qui exprime le mieux cette sensation.

“Raz ‘l bol” c’est encore supportable : vous prenez un bol de quelque chose, il est plein à raz bord, on ne sait plus rien y ajouter.....  "Marre”: en avoir marre ou soupé c’est pas très fort: on en a assez, mais ça s’arrête là. En avoir “plein l’cul” c’est franchement vulgaire et puis c’est encore autre chose, etc....

Etre “fed up” signifie littéralement être bourré, gavé, arriver au point où quand on a assez mangé on avale encore de la nourriture et que, fatalement, il s’en suit une envie de vomir, surtout si ce sont les autres qui continuent à vous pousser de la nourriture dans l’œsophage et vous obligent à avaler, c.-à-d. qu’on vous gave comme on le fait avec les oies…

Quand subit-on l’effet fed up? Voici un exemple :

Quand j’avais 16 ans, en 1962, j’avais un ami qui en avait 32. Notre amitié consistait dans le plaisir de parler de nos dessins ou des toiles que nous peignions et des poésies que nous aimions. Cet ami était homosexuel. Je lui avais dis que je le savais et cela resta notre secret. Cet homme vivait très difficilement son homosexualité car elle n’était pas acceptée, ni par sa famille, ni par “les autres”, car à l’époque, l’homosexualité c’était mal. Par exemple, pour téléphoner à son compagnon, il devait aller au téléphone public dans le bistrot où on se moquait de lui.

Grands dieux du ciel! Quelle catastrophe quand mon père vint à savoir que sa fille “parlait” à un pédéraste, tantouse, tapette, inverti, jeannette, lopette, enculeur, cocotte, chochotte, etc… Je n’avais jamais entendu tant de vulgarité de la part de mon père et ça à l’encontre de mon ami! Si mon père était capable de cette agressivité, on peut imaginer ce que mon ami devait supporter. Bref interdiction de revoir ce sale type… Comme la directrice de mon pensionnat avait confiance en moi, elle me permit de suivre la saison au théâtre national. J’ai donc vu du Brecht, Pirandello, Tennesy Williams et autres Oscar Wilde en compagnie de mon ami assis à ma gauche et de son ami assis à ma droite. Après la représentation ils m’accompagnaient à l’arrêt du tram. Ils ont fini par partir à l’étranger.

L’homosexualité n’a jamais été un problème pour moi jusqu’à ce qu’on commence à ne plus parler que de ça: les coming out à la télé, le mariage pour tous (au lieu de supprimer le mariage pour tous et de le remplacer par le contrat de convivence personnalisé pour tous) l’exhibitionnisme limite grivois à la Ruquier, on ne parle plus que de ça, on ne voit plus que ça et on en a assez.

L’excès, le fed up, produit la nausée et la tristesse de voir comment les homosexuels, dans cette ridiculisation, ont perdu leur dignité. Oui, les homosexuels ont droit à un contrat de convivence, mais non, cela n’est pas un “mariage”. Oui, des enfants abandonnées sont mieux au sein d’un couple homosexuel que sur les quais d’une gare en Inde, mais non, “avoir des enfants” ce n’est pas un “droit”.

Et oui, les procréations assistées et inséminations artificielles sont des jeux d’apprentis sorciers dont on ne connait pas les conséquences à longue échéance.

Fedupotolia_42099286_XS.jpgEt oui, les homosexuels ont droit au respect et non, les gay-prides n’inspirent pas le respect. Bref, le mieux est l’ennemi du bien, trop c’est trop, et quand on en a assez, quand on en est gavé, on en a la nausée et on éprouve l’effet fed up… qui entraine l’hostilité… qui finit par nourrir cette homophobie qu’on prétend combattre.

Le même effet fed up se fait sentir avec la lutte contre le racisme.

J’ai travaillé comme physiothérapeute dans un hôpital “populaire” à Bruxelles. Mes collègues me laissaient les “étrangers” car je connaissais plusieurs langues et avais été habituée aux “allochtones” depuis mon enfance au Congo.

Un jour, dans mon programme je trouve “un nègre”… Ce type se lève, il est grand, fort beau, il s’exprime dans un hollandais châtié, il est raffiné, exquis,  éblouissant… il est danseur classique et s’est foulé une cheville… en plus il homosexuel. Nous allons devenir amis et je vais lui servir de guide touristique pendant son court séjour à Bruxelles ce qui va me donner l’occasion de rencontrer le bête racisme primaire à l’égard d’une blanche accompagnée d’un nègre… à tel point qu’en croisant des messieurs en costard qui manifestement sortaient du bureau, l’un d’eux me dit carrément “encore un couple qui est mal assorti”…

S’ils avaient vu mon ami dans Casse Noisette, ils l’auraient applaudi… Je n’ai jamais eu de problèmes avec mes condisciples juives, ni avec mes patients marocains,  amis pakistanais, collègues congolaises, mais j’ai un terrible fed up envers les antiracistes qui s’attaquent aux “têtes de nègres” ou aux albums de Tintin. Idem envers ceux pour qui les morts ne sont pas morts mais absents ou disparus et les femmes de ménage ne sont plus des femmes de ménage mais des opératrices de surface… et là, la liste est très longue…

Etant donné que j’ai expérimenté le séjour d’un Pakistanais à mon domicile et que j’ai pu constater l’incapacité à s’adapter réciproque, de lui à nous et de nous à lui (comme je l’ai décrit dans mon livre "Des raisins trop verts" ) j’ai de plus en plus de fed up envers tous ceux qui veulent nous imposer de plus en plus de “réfugiés” dont on ne saura quoi faire, qui vont être de plus en plus déçus et vont devenir de plus en plus rancuniers et hostiles à notre égard.  Ce n’est pas eux qui auront tort, mais ceux qui les ont trompés en leur  laissant croire qu’ils allaient trouver un paradis chez nous… Et alors qu’est ce qu’on va faire?

fedupps13hz.jpgIdem à l’égard de l’islam. Dans les années 50 nous habitions au Congo où il y avait une communauté sénégalaise musulmane qui était fort respectée car c’étaient des personnes “sérieuses”. Pendant mes séjours au Pakistan dans les années 90 j’ai rencontré des musulmans aussi pieux que nos catholiques,  normalement pieux et pas exhibitionnistes pour un sou. J’ai été séduite par les Pakistanais parce que c’étaient des personnes sérieuses, respectueuses, de confiance, à tel point que j’y ai voyagé seule en toute sérénité. Fatalement je me suis intéressée à l’islam et ai même entrepris d’apprendre l’arabe. Mais, quand on a commencé à ne plus parler que de foulards, burqas, mosquées, halal, ramadan, égorgements en place publique et prières de rues, piscines, lisez le rapport  Obin  et Denécé .....

Quand on a vu sur toutes les télés des imams sirupeux et des politiciens du genre Juppé qui, sans avoir lu le coran, déclarent  l’islam compatible avec la république… l’effet fed up se fait sentir. Effet fed up suivi d’hostilité non pas envers les musulmans, mais envers ces opportunistes qui exploitent l’islam et les musulmans sans se soucier des conséquences à long terme pour les musulmans mais aussi pour nous.

Mais il y a fed up vraiment partout: les folies dans l’enseignement, les théories du genre,  l’obligation de rouler avec les phares allumés même en plein soleil, les démarcheurs qui vous téléphonent à 22h pour vous vendre de l’huile d’olive… et j’en passe et des meilleures…on ne sait plus quoi inventer pour emmerder le monde.

Bon, moi je suis une vieille dame pacifique et devenue modérée à force de raboter mes angles contre les réalités, mais que va-t-il se passer le jour où le fed up général aura contaminé des excités du genre hooligans ou casseurs?

Pour le moment on vote Front National, mais quel est le stade suivant?

Anne Lauwaert

 

Les mots magiques de la propagande

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Les mots magiques de la propagande

par Ismaël Malamati

Ex: http://www.dedefensa.org

Dans son ouvrage «Propagandes» paru en 1962, Jacques Ellul observait qu’il y avait peu de différences entre la propagande des dites «démocraties» et celle des dites «dictatures» (1) : mêmes méthodes, pratiques et objectifs. La seule grande distinction qu’il établissait était que dans les démocraties parlementaires, la propagande à visée intérieure était tenue par quelques grands groupes médiatiques et non par l’État directement ! Ces conglomérats médiatiques s’alignaient par ailleurs sur les directives gouvernementales pour les questions de politique extérieure, au nom de l’intérêt général de la nation. Cette analyse ne semble pas avoir 53 ans, tant les mass media of communication, hors internet, ne parlent que d’une seule voix dans certains domaines. Par contre, l’explication donnée d’un alignement par «intérêt national» est surannée, car celui-ci n’existe plus en pratique et sa capacité mobilisatrice est devenue faible.

Dans ce livre, Ellul insiste sur le fait que la propagande n’est pas un mensonge (sinon ce serait de la désinformation), mais une information qui provoque chez le propagandé une action et non une réflexion. Elle s’appuie sur des mots vidés de leur sens qui produisent des réactions affectives. D’où l’expression «mots magiques», en référence aux formules des anciens mages zoroastriens détournées de leur contexte par des personnes voulant les utiliser à des fins opérationnelles.

Il rappelle quelques faits intéressants, comme l’impossibilité pour un État moderne de subsister sans propagande ; que ce sont des démocraties parlementaires (France, États-Unis,…) qui l’ont créée (les plus démocrates d’entre nous peuvent la considérer comme leur golem) ; ou bien la difficulté de lutter contre elle, sans en faire soi-même, tant ces techniques sont efficaces. Pour lutter contre la propagation de la manipulation des concepts, nous allons redonner un peu de complexité à certains « mots magiques ».

Lors d’un précédent article, nous avons relevé l’inadéquation de l’usage du terme « terrorisme », par rapport à son sens étymologique, en montrant que techniquement seuls les média sont terroristes ! De nombreux autres concepts renvoient à des images simplistes qui nient leurs sens véritables : Liberté, Égalité, Progrès, Humanisme, Sharî’a, Crise, etc. Ils génèrent des sentiments, bons ou mauvais, qui provoquent une position défensive ou une fermeture d’esprit vis-à-vis de ceux qui osent les discuter.

• La Liberté et l’Égalité ont de multiples sens religieux, politiques et juridiques qui poussent à des discussions sans fin, notamment sur leurs limites ou leur possible antinomie (la liberté pousserait à la loi du plus fort, donc à l’inégalité ; ou pour rendre les individus véritablement égaux, il faudrait les empêcher d’avoir des libertés,…).

• Le Progrès, l’absolu du XIXème siècle, a été porté par le positivisme, mais ce dernier s’est essoufflé, d’où l’utilisation actuelle du terme « Changement » aussi vague dans son objectif qu’insipide dans son contenu. Le moyen (Changement) remplace la finalité (Progrès), comme la Tactique tend à se substituer à la Stratégie...

• L’Humanisme s’oppose au Déisme (ou croyance en un Dieu). Il est absurde que des croyants s’en revendiquent, car il place l’Homme et non Dieu au centre de l’univers.

• La (sic) Sharî’a, qu’on peut traduire par «interprétation philosophique de la Loi divine » ne peut être précédée par l’article défini “la”, puisqu’il n’existe aucune unicité d’interprétation et que cela fait fi des milliers de conflits juridico-religieux de l’islam (chaque juriste ayant sa propre sharî’a !).

On voit que l’entreprise d’«abolition du sens des mots», selon la formule de Léon Bloy, se poursuit. Est-ce un hasard que ceux qui luttent contre cette «abolition» mettent en avant des convictions religieuses et/ou une volonté de réagir face aux abus du modernisme (donc qualifiés par le mot magique à usage souvent péjoratif de «réactionnaires»)?

Cela nous amène au terme «crise» souvent employé à mauvais escient. Krisis en grec signifie «décision à prendre lors d’une période où les enjeux sont importants». Lorsque «crise» est employé par les politiques ou leurs soutiens mainstream, il signifie surtout une période où l’économie est au plus bas. Mais loin d’entraîner des décisions, la magie de ce mot appelle à la passivité populaire, car cette catastrophe pourrait se propager. Priez pour qu’elle ne vous touche pas et laissez-nous gérer, disent-ils en substance! Cette crise réelle ou supposée de l’économie nous terrifie et nous empêche d’agir. Lorsqu’ils évoquent une «crise de l’autorité», il s’agit d’un appel à respecter et suivre leurs injonctions. Cela explique l’omniprésence de ce terme chez les pseudo-gouvernements et surtout la volonté que la crise (dans son sens moderne) soit perpétuelle! En effet, il ne faut pas être expert dans l’étude des marchés, ni en psychologie pour savoir que la confiance est un des moteurs de l’humain et que la relance économique, si elle est vraiment nécessaire, se produira plus facilement s’il n’y a pas de crainte du futur. L’objectif de l’emploi de ce mot est ici de maintenir les individus dans un état léthargique pour les rendre incapables de révolte. Cette propagande pousse donc à l’inaction.

Par contre, lorsque des dissidents emploient ce mot magique, ils invoquent le besoin de décisions individuelles ou collectives pour retourner à un monde plus sain: celui d’une grandeur spirituelle, morale, etc. Le terme «crise» pousse ici à agir contre l’autorité temporelle pour limiter ou mettre fin au désordre de ce monde. Ainsi, il retrouve son sens étymologique, puisque la prise d’une bonne décision permettra de se sortir de cette épreuve crisique.

Ismaël Malamati

Note

(1) Selon les terminologies de la Guerre froide. Aujourd’hui on emploierait l’expression de «régime autoritaire», à croire que les autres gouvernants n’aiment pas et ne favorisent pas leur propre autorité! Le régime autoritaire désigne peut-être en fait un gouvernement qui assume cette volonté d’autorité...

Israel’s Future Vision of the Middle East

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Israel’s Future Vision of the Middle East

Wayne MADSEN 

Ex: http://www.strategic-culture.org

 
Beginning in 1982 with the «Yinon Plan», a proposed Israeli future for a Middle East based on a series of failed Arab states divided into warring smaller fiefdoms, and maturing in the 1990s with Binyamin Netanyahu’s commissioned policy paper called «A Clean Break,» which foresaw scrapping the entire peace process with the Palestinians, Netanyahu enters his fourth term as prime minister in command of an Israel that has scrapped a Palestinian state and which has provided assistance to the Salafist/Saudi axis in support of the Islamic State, Al Qaeda, and other radical jihadist groups. Today, as a result of Israeli right-wing/Saudi/Gulf Wahhabist collusion, Iraq, Syria, Libya, and Yemen are failed states and the Middle East is becoming increasingly «balkanized».

In December 2014, a Shin Bet intelligence report revealed that during the first few months of 2015 the disintegration of Iraq, Syria, Yemen, and Libya into warring factions would accelerate. That prediction has materialized. The Israeli report also saw Egypt, Saudi Arabia, and Turkey becoming more autocratic states. That, also, has come about, especially in Saudi Arabia where the new king, Salman, has started to reverse some of the minor reforms instituted by his late predecessor, Abdullah.

remapped300_khavare_miane_new.jpgThe Israelis predicted that Syrian president Bashar al-Assad would rule over what the Israelis called "Little Syria," withy effective control of only 20 to 30 percent of the country. The Israelis saw the remainder of Syria in the hands of jihadist groups like the Islamic State and Jabhat al-Nusra, with smaller cantons in the hands of Syrian Kurds and non-jihadist Sunni tribes, all of which would be fighting each other, as well as against the Assad government. The report supported Israel enhancing its position in the Golan Heights. In fact, Israel has done much more than that. The Jewish state has actively supported logistically and with weapons and intelligence Syrian and foreign jihadists, including Jabhat al-Nusra and the Islamic State forces that have militarily engaged Assad’s forces and Lebanese Hezbollah near the Golan Heights, which remains in Israeli hands without any threat to Israel’s interests in the region from the Islamic State.

The Islamic State/Jabhat al-Nusra unholy alliance with Israel comes as a bitter pill for the Palestinians of the West Bank and Gaza who have never been able to count on the support of the duplicitous Saudis and Gulf Arabs when it comes to the overall strategic and sectarian interests of the Saudis and Persian Gulf sheikhdoms. Riyadh, Doha, and Abu Dhabi place greater value on their unsigned pact with Israel against Shi’a Iran, Alawite Syria, and Hezbollah-controlled southern Lebanon than in any commitment to the Palestinian cause of self-determination. This abandonment of the Palestinians by the Wahhabist Muslims was always a foregone conclusion since the pampered Saudis and their Gulf friends have historically harbored a deep-seated jealousy of the better-educated and more resourceful people of Palestine.

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The Shin Bet report also saw Libya being divided into three states – Cyrenaica in the east, Tripolitania in the west, and Fezzan in the Saharan south. Cyrenaica is dominated by local jihadists who have pledged their loyalty to the Islamic State and showed their commitment to the Islamic State’s self-declared caliph, Abu Bakr al-Baghdadi, by beheading 21 Egyptian Coptic oil workers who were taken prisoner.

Yemen and Iraq are the scenes of bloody civil wars between proxy forces loyal to the Saudis and the Iranians. In Iraq, the Islamic State swept into control of large portions of the north and west of the country, committing genocide against Kurds, Yazidis, Shi’as, resistant Sunnis, Christian Assyrians and Chaldeans, and Turkmen while destroying their religious and historical shrines. The United States has, under Central Intelligence Agency pro-Saudi director John O. Brennan, never displayed a more inconsistent policy in the Middle East. Washington’s role is duplicitous in Iraq and Syria, where it, like Israel, supports groups allied with the Islamic State with weapons while, very much in opposition to Israeli and Saudi goals, militarily supports Iranian counter-offensives near Tikrit and Syrian operations against the jihadists in eastern Syria.

It is also noteworthy that the Islamic State, which is now active near Jordan’s Ma’an region and in the Sinai Peninsula, where the Ansar Bait al-Maqdis group, a group allied with the Islamic State, has targeted Egyptian security personnel, has not made any moves against Israel, which has a significant presence in both Jordan and Sinai.

Israel is more interested in supporting any group, including Sunni jihadists who have beheaded Americans, Britons, Japanese, and others, against Shi’a Iran, Syria, Lebanese Hezbollah, and the Houthis in Yemen. Hamas in Gaza, like the Fatah government of the Palestininian Authority in Ramallah in the West Bank, feels betrayed by the Saudis, Qataris, and other Wahhabist nations. For that reason, Iran began providing covert military aid to Hamas in the West Bank. It is clear that the Islamic State would take the beheading swords to both Hamas and Fatah Palestinians if they were ever to take over in Gaza or Palestinian sectors of the West Bank. Covertly, the Israelis relish in such a prospect.

The Saudis claim nine other nations, including Egypt, Morocco, Pakistan, the Gulf states, and Sudan, have joined its military campaign in Yemen against the Shi’a Houthis. The Saudis have called their assault in Yemen Operation DECISIVE STORM, which sounds much like America’s Operation DESERT STORM against Saddam Hussein in 1991. The Houthis, backed by Iran and Lebanese Hezbollah, succeeded in driving out the pro-Saudi and pro-U.S. Yemeni government from Sana’a, Taiz, and Aden. Behind Saudi Arabia’s DECISIVE STORM is the hidden hand of Israel, which has made no secret of its military and intelligence alliance with the Saudis against Iranian influence in the Middle East. One country that has rejected any role in Saudi aggression in the region is Oman, which has served as a diplomatic bridge between the West and Iran and between Sunnis and Shi’as. Oman also has an interest in countering Saudi jihadist expansion in the former independent nation of South Yemen, which has always adhered to a secular profile against Saudi-financed radicalization in the Hadhramaut, the South Yemeni region that borders Oman.

 

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Houthi leaders said their interest in driving into South Yemen was to root out Islamic State and Al Qaeda elements and that they had no desire to remain in control. Indeed, there is some indication that the Houthis agreed to allow South Yemen to have its independence restored. But that was not in the interest of the Saudis, who worked behind the scenes with Zionists in the U.S. State Department to create a six-region federation of Yemen, one that saw the rights of the Houthis diminished. It was this Feierstein Plan, named after Gerald Feierstein, the former Jewish-American ambassador to Yemen, which triggered the Houthi rebellion in the first place. Feierstein wanted to diminish the role of the Houthis and the Southern Yemeni independence Hirak movement in his plan for a federal Yemen because he saw both groups as proxies for Iran. Yemen’s disintegration is a direct result of the actions of a dupe for Israel who also happened to control the U.S. embassy in Sana’a. The Omanis know this is the case and so do the Iranians. In fact, Houthi leaders have correctly ascertained that the Islamic State and Al Qaeda were formed as the result of a conspiracy hatched by Israel, Saudi Arabia, and Brennan’s CIA. 

Brennan recently told Fox News that the Islamic State was on the run in Syria and Iraq. Not only is Brennan’s contention patently false – and Brennan knows it is because he tacitly supports Saudi, Israeli, and Qatari assistance to Sunni jihadists in both countries – but the Islamic State has expanded its operations into Tunisia from Libya, as witnessed by the recent attack on tourists in Tunis, and Nigeria, as shown by the fealty sworn to the Islamic State by the Boko Haram jihadists. Boko Haram’s operations have also spread into Niger, Chad, and Cameroon. Brennan has every reason to soft peddle the Saudi/Israeli/Gulf Arab alliance that supports the most radical elements of Sunni Wahhabist Islam. Brennan’s support for the Yinon Plan, Clean Break, and Saudi Arabia’s DECISIVE STORM stems from his taking his marching orders from Jerusalem, Riyadh, and Doha.