« Le triangle dramatique de Karpman consiste à réduire le discours politique à trois places : le bourreau, la victime et le sauveur » (Lucien Cerise, Neuro-Pirates, Réflexion sur l’ingénierie sociale, Kontre Kulture, 2016. Un livre fondamental que tout Réfractaire devrait avoir dans sa bibliothèque).
On sait qu’utiliser le vocabulaire de l’adversaire revient à s’inscrire dans son système de pensée. Dans un même ordre d’idée, consentir au triangle de Karpman orchestré par une entité ennemie revient à accepter une manipulation dont on ne peut sortir indemne. Dans un triangle de Karpman, le sommet du triangle est généralement tenu par un acteur dont les motivations réelles sont masquées derrière la confiance ou l’indifférence qu’il suscite. Cet acteur furtif échappe aux radars des deux autres acteurs qui vont ainsi accepter le récit manipulatoire qu’il développe sournoisement et qui très souvent vise en fait à les opposer pour qu’ils se neutralisent mutuellement à son profit.
Prenons un exemple.
Qui est responsable des attentats islamistes ? A première vue, évidemment… les islamistes. Pourtant, en creusant un peu, nous voyons bien que sans les politiques d’immigration massives que nous subissons depuis quarante ans, il n’y aurait pas eu d’islamistes au milieu de nous. Donc la responsabilité incombe en premier lieu au régime qui a initié les politiques d’immigration et à l’Etat qui les a mise en œuvre méthodiquement. Quand un chimiste provoque une explosion en mélangeant deux produits incompatibles on n’accuse pas l’un ou l’autre des produits. On accuse le chimiste, ici, donc, le régime et l’Etat. Or qu’observe-t-on ?
Une narration triangulée qui pourrait être schématisée de la manière suivante :
Les attentats islamistes
Victime : la population
Persécuteur : les terroristes
Sauveur : le régime en place
=> Le régime gagne
La narration dominante (celle du régime) oppose donc une population pacifique à des terroristes qui lui font la guerre. La population traumatisée se tourne spontanément vers l’Etat, qui se montre évidemment protecteur. Pourtant c’est bien lui, l’Etat, qui a placé la population en situation de grande insécurité. C’est bien lui, l’Etat, qui est le véritable persécuteur. Même si le terrorisme n’est pas directement le fait de l’Etat (encore que, parfois…), on peut parler d’un « terrorisme d’Etat » dans la mesure où le terrorisme procède directement de son action. L’Etat est donc responsable du terrorisme, et l’on devrait objectivement avoir une conflictualité à deux acteurs seulement, du type :
Etat / population autochtone
Or, la narration triangulée est précisément mise en œuvre pour que la population ne fasse pas une telle réflexion, n’accuse pas l’Etat et se jette au contraire dans ses bras salvateurs. Le régime peut tranquillement faire progresser son entreprise d’ingénierie sociale et, sans opposition notable, augmenter son contrôle… de la population (loi sur le renseignement, caméras de surveillance, contrôles bancaires, fichage…) ! Nous l’avons dit : « le régime gagne ». Et donc nous perdons !
Cette narration triangulée peut avoir plusieurs variantes, avec la même finalité manipulatoire.
Par exemple :
Victime : les valeurs de la République (la laïcité)
Persécuteur : les islamistes
Sauveur : Le vivre-tous-ensemble
=> Le régime gagne
Toute orchestration d’un triangle de Karpman dénote donc une volonté de manipulation au profit de celui qui se place furtivement au sommet du triangle, soit comme victime, soit comme sauveur, et au détriment des deux autres côtés, placés dans une situation qui les met en opposition.

La capacité à mettre en scène un triangle de Karpman dépend essentiellement de la puissance de communication de celui qui veut occuper le sommet du triangle. Cette capacité est aujourd’hui concentrée entre quelques mains hostiles qui en usent et en abusent au dépend des Autochtones. Prenons quelques autres exemples de narrations triangulées :
- Les Gilets Jaunes
Victime : l’ordre public (syndrome « Arc de Triomphe »)
Persécuteur : les Gilets Jaunes
Sauveur : les Forces de l’ordre
=> Le régime gagne
Encore une fois, la mise en scène du triangle de Karpman est celle du régime. Les Gilets Jaunes n’ont pas la puissance de communication nécessaire pour imposer un triangle du type :
Victime : la France qui peine
Persécuteur : le régime en place
Sauveur : les Gilets Jaunes
=> Les Gilets Jaunes gagnent
- Le racisme
Victime : les allochtones
Persécuteur : les Autochtones
Sauveur : les valeurs de la République
=> Le régime gagne
Ce triangle dramatique se fonde sur un système d’avilissement des Blancs, que nous avons nommé « antijaphétisme » (Japhet étant l’ancêtre des peuples européens selon la Bible, comme Sem est celui des Sémites. Pour une analyse de l’antijaphétisme institutionnel voyez par exemple ici). Ce triangle (artificiellement construit par l’accueil étatique de millions d’allochtones) oppose allochtones et Autochtones, tout en mettant sur le compte du racisme héréditaire des Blancs l’échec du modèle républicain de « vivre-tous-ensemble » (ce qui permet de ne pas remettre en question la validité de ce modèle). L’objectif de la triangulation antijaphite est donc de protéger les principes mondialistes de société ouverte, donc le régime politique qui les met en œuvre (la République). Les Autochtones ne sont pas en capacité d’imposer un triangle du type :
Victime : le peuple autochtone
Persécuteur : le régime politique en place
Sauveur : un Etat national autochtone
Ou bien :
Victime : le peuple autochtone
Persécuteur : l’Etat mondialiste immigrationniste
Sauveur : l’Etat autochtone remigrationniste
- La Crise sanitaire
Victime : la population
Persécuteur : le virus
Sauveur : le gouvernement
=> Le régime gagne
Une autre variante, très en vogue :
Persécuteur : le complotisme
Victime : le gouvernement
Sauveur : le Conseil scientifique (la "Science")
=> Le régime gagne
- Le Progressisme sociétal (LGBT, féminisme, antiracisme…)
Victime : les « minorités »
Persécuteur : l’hétéronormativité, le patriarcat, le privilège blanc…
Sauveur : l’Etat de droit égalitaire
=> Le régime gagne
=> Les minorités gagnent
Dans ce cas de figure deux triangles de Karpman se superposent et se soutiennent mutuellement. D’une part celui du régime, qui fait progresser son agenda mondialiste en opposant les minorités persécutées à la majorité persécutrice, tout en se posant comme seul et unique recours des premières contre la seconde. D’autre part, celui des minorités qui opposent la majorité à l’Etat de droit, faisant ainsi pression sur celui-ci pour qu’il fasse usage de son arsenal législatif répressif contre la majorité.
Et une petite dernière, d’un point de vue gauchiste :
Persécuteur : les faits
Victime : le progressisme
Sauveur : la « post-vérité »
=> Les gauchistes gagnent (puis les faits s’imposent, et alors ils perdent)
On aura compris le schéma général. Se laisser enfermer dans un triangle de Karpman est « dramatique » car cela revient à accepter une logique qui mène à notre persécution. Si le seul recours que vous trouvez face à l’islamisation se trouve dans les « valeurs de la République », alors vous aurez encore plus d’islam car ce sont ces « valeurs » qui fondent la société ouverte. Si vous comptez sur le gouvernement pour vous protéger des virus, alors vous aurez toujours moins de libertés, sans avoir davantage de sécurité. Si vous pensez que la couleur de votre peau fait de vous un persécuteur et un « privilégié », alors l’égalité républicaine fera de vous un esclave (ce que vous êtes sans doute déjà).
Mais comment sortir d’un triangle de Karpman ?
Imaginons une femme dont l’époux prend des libertés avec son serment de fidélité (on pourrait bien sûr inverser la problématique !). Nous avons une relation triangulée assez simple : l’épouse trompée, le mari volage, la maîtresse accueillante. Chaque membre du trio pourra développer une narration triangulée qui minimise son propre rôle (il s’efface alors de la problématique) et oppose les deux autres acteurs.
Comment l’épouse trompée peut-elle sortir de cette relation triangulée ?
Elle aura essentiellement trois solutions :
1. Faire semblant d’ignorer la relation triangulée, au risque de la subir un jour brutalement (« j’ai toute confiance en mon mari »)
2. Révéler le triangle de Karpman (« c’est elle ou moi »)
3. Sortir du triangle de Karpman (« puisque c’est comme ça, je pars »)
Les Autochtones ignorent depuis quarante ans les triangles dramatiques qui les enferment. On en voit les conséquences avec le « Grand Remplacement ». Refouler les réalités n’est donc pas un bon choix.

Ce petit blog et d’autres sites tentent en vain, depuis plusieurs années, de dénoncer les triangles de Karpman qui nous oppriment. Tous ces efforts n’ont servi à (presque) rien. Les raisons sont simples : nous n’avons pas la puissance de communication nécessaire pour révéler et briser les manipulations triangulées (ceux, en revanche, qui disposent de cette puissance peuvent aisément nous faire passer pour des « complotistes »).
Reste donc la troisième solution. L’Etat a été infidèle au peuple autochtone, ce qui lui enlève sa légitimité et nous libère. Il lui préfère désormais sa maîtresse multiethnique et ne reviendra jamais en son foyer historique. Comme une épouse trompée, notre peuple doit maintenant envisager de « refaire sa vie ». Il nous faut donc divorcer, nous séparer, faire sécession.
Pour le coup, il n’y a pas d’autre solution : soit nous restons dans le schéma triangulé pervers, qui fait de nous des monstres racistes et dont la logique aboutira inexorablement à notre extermination, soit nous nous libérons du triangle par la sécession !
Nous ne pouvons contester médiatiquement le système d’avilissement qui justifie notre oppression. Nous ne pouvons l’ignorer non plus. Il nous faut donc à la fois le dénoncer auprès de ceux qui ont des oreilles, un cerveau et quelques tripes ; et nous extraire des rivalités triangulées en poursuivant nos propres buts. Pour cela, il nous faudra passer outre les conflictualités artificielles et les narrations qu’on nous propose.
Comment ? Nous en revenons toujours à notre idée de départ : notre but doit être de créer un Etat national autochtone qui boutera l’Etat infidèle hors de France et hors d’Europe. Nous avons longtemps espéré que des personnalités représentatives du courant réfractaire, unies dans une sorte de CNR, finiraient par proclamer la formation d’un Etat parallèle autochtone articulé sur une société autochtone organisée. Visiblement, cela ne se produira pas. D’autres solutions, moins pyramidales, sont probablement possibles. Nous devons désormais y réfléchir.
Antonin Campana




del.icio.us
Digg









Oui, et on constate que Virgil Gheorghiu avait raison dans sa vingt-cinquième heure : nous pensons en mode machine et nous sommes même moins sensibles que Grok ou ChatGPT. La machinerie de la communication nous a mieux désensibilisés que l’Inquisition (voir Bruckberger) ou le nazisme (Primo Levi). Nous n’en sommes qu’au début. Les bourreaux de Gaza restent des pauvres victimes des holocaustes et de la haine antisémite, et les bourreaux des petites vieilles en Europe des victimes du racisme et de l’extrême-droite.








































Les livres de Dutton traitent souvent de sujets originaux mais intrigants, des génies et des naissances prématurées aux différences d'ethnocentrisme entre les races humaines et à la parenté entre les sorcières médiévales et les féministes contemporaines. Son ouvrage How to Judge People by What They Look Like en est un exemple fascinant. Il aborde des recherches récentes qui soutiennent en partie l'idée de la physiognomonie selon laquelle des indices de la personnalité peuvent être donnés par l'apparence. Que vous soyez ou non entièrement d'accord avec ses conclusions, ce sont des sujets fascinants; Dutton fait également régulièrement référence à des recherches plus récentes et intéressantes.
Dans le livre, Dutton évoque des recherches plus récentes qui semblent confirmer cette théorie. Il s'agit notamment d'études sur la relation entre la pigmentation et la stratégie de vie, ainsi que sur l'existence d'un "facteur général de personnalité". Dutton écrit ici que des scores élevés sur les traits de personnalité "Agréable", "Consciencieux", "Extraverti" et "Ouvert" et des scores faibles sur le Névrosisme caractérisent la K-personnalité. Elle est également, conformément à la théorie de Rushton, largement héréditaire. Dutton mentionne également des différences dans les idéaux de beauté entre les "trois grands". Il s'agit d'un domaine que Rushton n'a pas abordé lui-même, mais des études sur les différences soutiennent sa théorie. Ces différences sont fascinantes en soi, mais Dutton évoque également des études qui suggèrent des différences dans la nature du cérumen et des odeurs corporelles entre les "trois grands".
Dutton pose la question de savoir si Rushton était un génie, et y répond par la négative. Il possédait à la fois la haute intelligence et la personnalité hors du commun requises pour présenter une nouvelle théorie originale, mais il n'était pas un nouveau Galilée. S'inspirant en partie de ses propres études et de la définition de Rushton, Dutton écrit qu'un génie scientifique combine une intelligence extrêmement élevée avec des traits de personnalité particuliers. Le génie a des scores relativement bas pour la Conscience (contrôle des impulsions et capacité à suivre les règles) et l'"Agréabilité" (altruisme). Cela est nécessaire pour pouvoir proposer de nouvelles idées qui dérangent les adeptes d'un ancien paradigme. Le génie scientifique peut être décrit en quelque sorte comme un r-stratège très intelligent. Le problème de Rushton, selon Dutton, était qu'il était trop stratège pour son intelligence ; il était également narcissique et quelque peu instable mentalement. De cette manière, il était plus proche du génie artistique en tant qu'archétype que du scientifique.
Quoi qu'il en soit, Dutton termine le livre en expliquant pourquoi même les libéraux devraient tolérer des gens comme Rushton ; en bref, le point est que les génies ne sont ni excessivement gentils ni particulièrement communs. Mais nous en avons besoin, Dutton cite Turing et l'ordinateur moderne en exemple, si nous voulons conserver notre civilisation. Il faut un type de personnalité inhabituel pour être capable et oser proposer de nouvelles théories sur la réalité, surtout dans une société comme la nôtre. Les traits moins sympathiques de Rushton, tels que son narcissisme et son côté provocateur, n'étaient alors pas secondaires mais bien des conditions préalables pour qu'il puisse secouer le monde académique avec sa théorie du "Differential-K". Bien qu'elle se soit avérée avoir des faiblesses, elle avait également des forces et a inspiré d'autres recherches. Il est impossible de savoir à l'avance quel scientifique intelligent mais complexe se révélera être un génie de l'histoire, mais une société intolérante, sursocialisée et surbureaucratisée en écartera la plupart.


L'un des postulats fondamentaux de la pensée de Gustave Le Bon peut se résumer à cette affirmation: l'irrationalité des masses, mues par le sentiment, donne toujours lieu, dans la sphère politique, à la recherche d'un chef. Ce constat ressort des pages de la nouvelle édition italienne de l'un des ouvrages capitaux du psychologue et sociologue français, Psychologie politique, reparu récemment en librairie grâce aux éditions OAKS et sous la direction de Francesco Ingravalle (pour les commandes :
Dans le deuxième livre, Le Bon traite des lois. Il affirme qu'elles ne sont rien d'autre que la formalisation de coutumes ataviques. L'homme politique qui voudrait s'y opposer vouerait son action à l'échec: "Les vrais motifs de l'action politique sont la peur, la haine, l'envie" (p. XIII). Dans les premières décennies du siècle dernier, la substitution de l'intérêt de classe au bien commun était la caractéristique la plus évidente de la contestation politique. Dans les pays latins en particulier, cela a ouvert la voie aux démagogues de différentes tendances. Dans le troisième livre, Le Bon insiste sur l'importance des élites et l'impartialité des processus de démocratisation de la vie politique, en soulignant le risque de voir profiter de cette situation des démagogues qui, en renforçant la crédulité des foules, en les stimulant "sentimentalement", répandent leur charisme par contagion mentale. Dans le quatrième livre, le socialisme est présenté par l'auteur comme une immanentisation du mysticisme chrétien, visant à atteindre le paradis sur terre, en partant "d'une hypothèse infondée: tous les maux dérivent du capitalisme" (p. XV).




Je ne m'attarderai pas trop sur ces descriptions car elles sont trop lourdes, si vous voulez en savoir plus, lisez Dostoïevski lui-même. En fait, il y a un modèle de répétition lugubre dans ses œuvres sur des cas comme ceux que j'ai cités, même dans ses romans ou ses nouvelles, c'est une sorte d'obsession qu'il a. Je crois que c'est aussi une critique du libéralisme occidental, une manière qu'il a trouvée pour dire que ceux qui choisissent les libertés individuelles et le capitalisme atteignent le dernier stade de la dégénérescence morale, qui est précisément le stade dans lequel se trouve le violeur de petits enfants.
La nostrité est un état originel de l'être tel que les choses et les êtres sont déjà-là. La nostrité précède l'auto-donation du sujet. La nostrité est un être-déjà-ensemble. C'est au fond l'expérience même de la présence de l'homme dans le monde car n'est pas pensable l'expérience d'un homme isolé dans le monde. En est témoin l'histoire de Vendredi que relate Michel Tournier, expérience dans laquelle l'humanité se résorbe dans la naturalité. En effet, la volonté de créer des artefacts techniques est en elle-même inapte à produire de l'humanité. Sans nostrité, pas d'hominisation. « Autrui est pour nous un puissant facteur de distraction, écrit Michel Tournier, non seulement parce qu'il nous dérange sans cesse et nous arrache à notre pensée intellectuelle, mais aussi parce que la seule possibilité de sa survenue jette une vague lueur sur un univers d'objets situés en marge de notre attention, mais capable à tout instant d'en devenir le centre ». L’autre renouvelle notre rapport aux objets. « La partie de l'objet que je ne vois pas, poursuit Tournier, je la pose en même temps comme visible pour autrui ; si bien que lorsque j'aurai fait le tour pour atteindre à cette partie cachée, j'aurai rejoint autrui derrière l'objet pour en faire une totalisation prévisible »
Il a été très justement remarqué que la nostrité comporte deux axes. L’un est le partage d’un moment. C’est une nostrité spatiale. « J’étais là ». L’autre axe est le sentiment de faire partie d’une chaine historique. C’est une nostrité verticale. Je suis un maillon d’une histoire qui m’englobe, qui vient de mes ancêtres et se poursuit dans la descendance, ancêtres et descendance n’étant pas forcément biologiques mais pouvant être symboliques (des camarades de combat, des militants par exemple).






















Un autre élément est un fonctionnement familial clanique, très répandu chez les gens du voyage, les familles kosovares et maghrébines. Un clan est comme un corps dont chaque individu est un membre. Alors que le but d’une famille devrait être que les parents cherchent à ce que leur enfant se construise une pensée personnelle et puisse s’éloigner d’eux pour se construire un projet personnel, dans une famille clanique le mode de pensée est indifférencié, le but n’est pas qu’un sujet pense par lui-même, son identité est d’abord d’appartenir au groupe. Le terme de ghettoïsation est donc inexact car on est enfermé dans un ghetto alors qu’ici au contraire, la contrainte est intérieure, autosécrétée, car c’est l’éloignement du groupe qui est angoissant, en pensée, ou physiquement hors du territoire. Les populations concernées n’ont pas été contraintes de se regrouper, ce sont elles qui choisissent de se concentrer sur la base d’une identité groupale. Et la représentation que les membres d’un clan ont de la relation n’est pas de personne à personne mais de groupe à groupe. Si l’un d’eux est en difficulté dans une relation, il rameute son groupe : « mes frères vont venir te tuer ». Ce mode clanique est un obstacle à l’intégration des individus, les codes du groupe peuvent primer sur les règles de la République.


