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mardi, 28 février 2017

LE « SANS FRONTIERISME » OU LA HAINE DE SA CULTURE

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LE « SANS FRONTIERISME » OU LA HAINE DE SA CULTURE

Dominique Bianchi
Journaliste indépendant
Ex: http://www.lesobservateurs.ch 
 

Les tenants d'une Europe sans frontières, « citoyens du monde », universalistes et autres adeptes de l'idéologie globaliste ne ratent pas une occasion de s'indigner et de hurler haut et fort contre le « renfermement sur soi » et la « fermeture d'esprit » lorsque de plus en plus de gens revendiquent la possibilité de rétablir le contrôles des voyageurs aux limites de leurs états.

Pourtant les mêmes indignés ne bronchent pas lorsqu'ils se retrouvent bloqués par des contrôles à la frontière marocaine, tunisienne ou algérienne après avoir franchi la méditerranée pour venir dépenser leurs économies dans des complexes touristiques et des marchés exotiques venant ainsi enrichir l'économie du pays visité.

Les adeptes de la libre circulation sont outrés qu'une partie de la population ukrainienne des Dombas n'ait pas envie de passer un contrôle douanier lorsqu'ils désirent aller dans un pays voisin qui parle la même langue qu'eux et qui faisait jadis partie de leur même culture bien avant que les colons européens prennent le territoire de Manhattan aux indiens en échange de quelques kilos de verroteries.

Les citoyens du monde revendiquent le droit aux palestiniens d'établir une frontière entre eux et les israéliens. Ils manifestent pour que les tibétains puissent maintenir une frontière avec leur puissant voisin afin que les chinois n'envahissent pas leur pays et détruisent leur culture « pittoresque et millénaire » en imposant leurs règles, leurs lois et leur culture par la supériorité démographique d'une population étrangère qui les submerge massivement.

Les tenant d'une Europe sans frontières qui nient aujourd'hui les particularités et les différences des substrats culturels propres à chaque pays européens sont souvent les premiers à s'émerveiller devant les cultures et les identités des pays qu'ils vont visiter en Amériques en Asie ou en Afrique heureux d'avoir dégotté sur un étale destiné aux touristes, une statuette Aztéque, une marionnette balinaise, ou un masque baoulé qu'ils pourront exposer dans leur salon en témoignage de ces richesses culturelles pas encore englouties sous le raz de marée consuméristes de l'impérialisme occidental ou l'invasion progressive d'une communauté culturelle voisine.

Les révisionnistes qui tentent de nier l'existence d'une culture propre à un pays européen pour justifier l'éradication de toute frontières sont les mêmes qui déclarent que « c'est vraiment dommage que la culture de l'hospitalité soit en train de disparaître en Mongolie depuis que les chinois y sont de plus en plus nombreux ou de déplorer que les femmes des Célèbes ou des Maldives portent toutes le voile et sont menacées de sanctions sévères si elle parlent à un étranger depuis que les musulmans s'y sont massivement répandus. Ils se félicitent que les pays africains comme l'Algérie aient retrouvé leur indépendances et donc leurs propres constitutions, et par extension, le contrôle de leurs frontières. Ils déplorent aussi souvent, en rentrant de vacances touristiques, que la présence massive du tourisme a perverti les coutumes locales et les mentalités et que c'est ma foi bien triste.

Les opposants au prétendu « renfermement sur soi » incarné par les frontières et le protectionnisme national sont en fait des masochistes suicidaires déterminés à liquider leur propre culture au nom d'un prétendu multiculturalisme qui ne serait finalement destiné qu'à éradiquer toutes racines culturelles, coutumes et particularités propres du pays dont ils sont originaires et qu'ils méprisent profondément dans une sorte de haine de soi ou seul compte finalement le désir de disparaître sous le poids des mixités propagées par les coutumes de « l'Autre » qui ne les intéressent, dans le fond, que lorsque ils les découvrent en tant que touriste de passage. "L'Autre » ce sauveur messianique fantasmé qui les subjuguera dans une soumission repentante et régénératrice que l'on pourrait aussi nommer : Colonialisme culturel.

Moi, je veux bien qu'on abolisse les frontières dans le monde, mais il ne faudra pas venir se plaindre que l'Inde disparaisse sous une masse de chinois qui finira par imposer ses règles aux Indiens, ou que le chinois devienne la première langue parlée dans un Sénégal contrôlé par des magnats de Beijing ou de Honk Hong, que les russes se répandent et contrôlent tous les commerces ukrainiens, polonais et hongrois ou que la Grande Bretagne devienne la première république islamique d'Europe, avant le Frankistan et le Belgistan.

On peut faire tomber toute les frontières mais il ne faudra pas déplorer que le croissant islamique flotte sur le Vatican transformé en mosquée par des masses d'africains musulmans venus s'installer en Italie et qui auront réduit en poussière le David de Michel-Ange parce que sa nudité est contraire aux dogmes religieux adoptés par la majorité des Italiens qui auront jadis décidé d'ouvrir complétement leurs frontières à des dizaines de millions de citoyens africains en quête d'un Eldorado plus riche et plus clément.

Dominique Bianchi

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