samedi, 27 mai 2017
Manchester, ville gangrenée par l'islamisme radical?
Manchester, ville gangrenée par l'islamisme radical?
Ex: http://decryptnewsonline.com
A l’heure de la sortie d’école, le lycée voisin déverse son flot d’élèves, dont beaucoup ont l’âge de ceux qui étaient lundi soir au concert. A un arrêt de bus, quatre adolescentes s’inquiètent : « Imagine, on l’a peut-être croisé », « tu crois qu’il est allé à quelle école ? » ou encore, « de toute façon, je suis sûre qu’il était débile, j’ai vu sa photo ». L’une d’elles, qui porte un voile violet assorti à son uniforme, soupire « du mal que ça va faire, tout ça ».
« Nous aussi nous avons perdu des centaines de membres de notre communauté qui ont lutté contre l’Etat islamique, à Syrte, en Libye, il y a quelques mois, et nous sommes à nouveau affectés par le deuil, rappelle Abdullah, une des personnalités à l’origine de ce communiqué. Il ne faut pas oublier non plus que de nombreux membres de notre diaspora sont des médecins, qui ont aidé lundi soir à sauver des vies. »
N’oublions pas que Salman Abedi, le terroriste de Manchester, vivait dans le pays européen qui a le plus soutenu les islamistes libyens anti-Kadhafi, dont son père et sa famille sont proches. Ici, impossible d’affirmer qu’Abedi aurait agi pour « punir » la Grande-Bretagne d’avoir « persécuté les musulmans libyens » ou défendu ‘l’apostat Kadhafi ». Comme dans toute forme de totalitarisme, l’explication est que le suprémaciste islamiste, fort de son sentiment de supériorité et de mépris envers les non-musulmans, n’a aucun devoir de gratitude envers « l’infidèle », même si celui-ci est utile ou son complice objectif.
Se coucher devant les dictatures du Golfe et autres islamistes salafistes ou frères-musulmans, ainsi que le font les pays occidentaux atlantistes depuis des décennies, ou accorder des privilèges aux islamistes subversifs et communautaristes sur notre sol au nom d'une « politique d'apaisement », ne servira à rien et ne calmera pas les radicaux. Car les islamistes totalitaires, adeptes d’un impérialisme théocratique planétaire, et donc assoiffés de domination, ne dénoncent « l’islamophobie » supposée de l’Occident que pour justifier leur barbarie et recruter des musulmans qu’ils tentent de rendre collectivement et individuellement paranoïaques aux termes d’une habile stratégie de guerre psychologique. En réalité, ils nous frappent pour ce que nous sommes et non pour ce que nous faisons. Le communautarisme, les « indulgences » et autres « atténuants culturels » ou « accommodements raisonnables » octroyés aux chantres de la charià en Occident ne protègera jamais les mécréants. Et s’il est vrai que les interventions néo-impériales des Occidentaux en terre musulmane depuis les années 1990 n’ont fait qu’accentuer la haine islamiste et ont donné des prétextes aux jihadistes, ceux-ci n’en sont pas moins hostiles envers toute entité qui ferait obstacle à leur projet universel de domination califale, ceci que nous nous mêlions de leurs affaires ou pas.
Des radicalisés connus des services de police que les juges laxistes et les forces de polices en manque d’effectifs ont laissé filer dans la nature
Connu pour être un musulman sunnite très pieux et converti à l’islamisme radical au contact d’extrémistes libyens anti-Kadhafi et pro-jihadistes très présents à Manchester, Salman était le fils de Libyens ayant fui le régime de Muammar Kadhafi pour trouver refuge à Londres, puis dans le quartier résidentiel de Fallowfield (sud de Manchester). Le jeune homme, troisième de la fratrie, était retourné en Libye récemment et la police britannique savait qu’il y avait retrouvé des jihadistes libyens puis qu’il était allé ensuite en Syrie via des filières de Da’esh. Egalement lié à Raphael Hostey, alias Abou Qaqa al-Britani, fameux recruteur de Da’ech tué en Syrie en 2016 par un drone, il y aurait suivi des entraînements terroristes au cours des 12 derniers mois. Il est proprement incroyable qu’un tel énergumène n’ait pas été filé en permanence ou mis hors d’état de nuire si peu de temps après l’attaque de Westminster (mars 2017) et en pleine période d’alerte maximale. Mais il est vrai que Salman Abedi et son père, Ramadan, alias “Abu Ismail”, étaient liés à des islamistes libyens ex-alliés d’Al-Qaïda qui ont été utilisés par les armées française, britannique et américaine comme des « combattants de la liberté » lorsqu’il fallait faire tomber la Jamahiriyya anti-islamiste de Kadhafi… C’est d’ailleurs un jihadiste historique ancien d’Afghanistan et d’Al-Qaïda, Belhaj, ex membre du Groupe islamique combattant libyen (GICL), que les Occidentaux ont mis au pouvoir à Tripoli comme « gouverneur militaire » puis ont aidé à faire assassiner Kadhafi... Le père de Salman est d’ailleurs retourné en Libye juste avant l’attentat dans la zone tenu par les rebelles salafistes et frères musulmans qui combattent l’armée du laïque général Haftar. Il a déclaré sans surprise que son fils est « innocent" et a dénoncé l’arrestation en Grande Bretagne d’un second fils, également innocent.
Loin d’être un « exclu », un pauvre ou un « déshérité » victime du « racisme » ou de « l’islamophobie », Salman Abedi a grandi dans le pays le plus pro-islamiste, le plus communautariste et le plus « tolérant » d’Europe. Le Royaume-Uni est en effet la nation démocratique occidentale où les islamistes ont le plus de liberté, souvent bien plus encore que dans la plupart des pays arabo-musulmans. Loin d’être sans horizon professionnel, le jeune Salman avait intégré une université de management et il aurait pu bénéficier d’une situation économique confortable à l’issue de ses études s’il ne les avait pas brutalement interrompues sous l’influence des professionnels du fanatisme politico-religieux. Comme tous les totalitarismes et les sectes, ceux-ci misent sur le lavage de cerveau, la propagande et la manipulation mentale. Sous-estimer cette idéologisation, cette force de persuasion des fanatiques, ne pas vouloir reconnaître que les terroristes bénéficient de complicités et aides communautaires, de solidarités humaines et civilisationnelles face aux « mécréants », ne pas admettre que la fanatisation islamiste est liée aussi à l’islam orthodoxe jamais réformé et à certains de ses enseignements officiels qui sacralisent la « violence licite », puis croire que seul le web et l’auto-radicalisation couplés aux « causes socio-économiques » qui n’auraient « rien à voir avec l’islam » expliqueraient le processus d’incubation terroriste constituent des erreurs d’analyses fatales. Ces erreurs empêchent de combattre le mal et donc rendent inefficace les politiques dites de « déradicalisation ». On ne rend pas « gentil » et humaniste un coupeur de tête qui a pris le goût du sang et qui est imbibé de charià version salafiste-takfiriste puis qui a le droit de mentir totalement et de se renier devant les juges et les psychiatres. Qu’ils soient des psychopathes attirés par Da‘esh ou Boko Haram ou qu’ils soient des fanatisés devenus psychopathes par idéologie, les terroristes aguerris ne peuvent être déradicalisés, sauf rares exception. On ne peut plus rien faire pour eux, mais on peut en revanche contrer et annuler la propagande pré-jihadiste sur le terrain idéologico-religieux avant que le jeune soit radicalisé sur le web, par des proches ou dans des mosquées. Cette déradicalisation ex ante passe nécessairement par l’éducation et la lutte à la racine même (source dumot radical) de la fanatisation théocratique hélas contenue dans la Charià, donc dans un corpus officiel que des imams éclairés doivent mettre à l’index et excommunier définitivement comme les y a invités le président égyptien Al-Sissi lui-même fin janvier 2014.
09:26 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : terrorisme, manchester, royaume-uni, grande-bretagne, angleterre, europe, affaires européennes, politique internationale, fondamentalisme islamique | | del.icio.us | | Digg | Facebook
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