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lundi, 26 septembre 2022

"Vilayat Khorasan", une menace pour toute l'Asie centrale"

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"Vilayat Khorasan", une menace pour toute l'Asie centrale"

par le comité de rédaction de Katehon

Source: https://www.ideeazione.com/vilayat-khorasan-una-minaccia-per-tutta-lasia-centrale/

Le groupe terroriste État islamique (interdit dans la Fédération de Russie) n'a pas été complètement anéanti. Malgré quelques succès contre le terrorisme en Syrie et en Irak, nous pouvons constater une résurgence des activités de l'organisation dans d'autres régions. En particulier, une branche autonome de l'État islamique de la province du Khorasan (ISKH), également connu sous le nom de Vilayat Khorasan (interdit dans la Fédération de Russie), opère dans une vaste zone englobant l'Asie centrale, l'Afghanistan, le Pakistan et l'Iran. À cet égard, l'adhésion de l'Iran à l'OCS est importante en tant que facteur de stabilisation. En outre, les Talibans, actuellement interdits en Russie, doivent être reconnus comme un acteur légitime pour aborder conjointement les questions de sécurité dans la région. L'ISIL, comme l'ISIS, est un agent par procuration de l'Occident collectif, donc unir les forces à temps pour le combattre est un impératif clé.

Vilayat Khorasan

L'ISKH est né au cœur du Khorasan historique, entre l'Afghanistan et le Pakistan. L'unité est apparue entre mi-2014 et début 2015, lorsque d'anciens commandants du Tehreek-e-Taliban (TTP) interdit au Pakistan, provenant de différentes régions des anciennes zones tribales fédérales (FTA), ont fait défection et se sont unis autour du leadership de Hafiz Saeed Khan Orakzai, car le TTP connaissait des divergences internes à propos de la nomination de Fazlullah Khorasani comme nouvel émir du TTP. Le successeur de Fazlullah et actuel émir du TTP, Noor Wali Mehsud, qui déclare dans son livre Inkilab-e-Mehsud que les circonscriptions de Mohmand, Orakzai, Kurram, Khyber et la moitié de celle de Bajaur ont quitté le TTP pour rejoindre l'IS ainsi que la circonscription de Peshawar. Ils ont été suivis par d'autres groupes et commandants pakistanais tels que le groupe Abdul Kahir Khorasani-ul-Islam de Khorasani, comme le montre une vidéo publiée en janvier 2015.

Le groupe a officiellement prêté allégeance à l'IS en janvier 2015 et était basé dans la province de Nangarhar, dans l'est de l'Afghanistan, principalement dans les districts d'Achin, Niazan, Mahmud Dara, Chaparhar et Shinwar. Lorsque le groupe a lancé sa campagne contre le gouvernement de Kaboul et les talibans, ses zones opérationnelles se sont étendues à d'autres provinces comme Kunar, Herat, Samangan, Kunduz, Jawzjan et Kaboul. La plupart des cibles du groupe sont des soldats afghans, la minorité chiite et les talibans, y compris les universitaires et les personnalités religieuses qui les soutiennent.

Le groupe continue également à opérer au Pakistan, notamment à Orakzai, Bajaur, Peshawar et au Baloutchistan. Au départ, toutes les attaques menées en Afghanistan, au Pakistan et au Cachemire ont été revendiquées au nom de l'ISKH. Cependant, alors que le groupe perdait le contrôle de ses bastions territoriaux dans les provinces afghanes de Kunar et de Nangarhar au milieu ou à la fin de 2019, l'IS a commencé à revendiquer toutes les attaques au Pakistan sous le nom d'une nouvelle province, l'État islamique des provinces du Pakistan (ISPP). Puis, en juillet 2021, Wali Abu Mahmood de l'ISPP a publié une déclaration indiquant que la province pakistanaise de Khyber Pakhtunkhwa avait été conquise par l'ISPP sur ordre de ce dernier, ce qui a incité le groupe à revendiquer toute attaque ultérieure dans la région au nom de l'ISPP.

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Au Pakistan, l'ISKH a mené des attaques contre les forces de sécurité, les journalistes, les travailleurs de la santé et les groupes religieux tels que les chiites et les soufis.

Depuis le second semestre 2021, l'ISKH cherche à se régionaliser et à s'internationaliser davantage. Cela se reflète dans la propagande médiatique, l'augmentation des agressions contre les États voisins et l'expansion des activités contre les pays de la région.

L'expansion internationale marquée des activités de propagande, de recrutement et de collecte de fonds de l'ISIL, en plus de cibler un nombre croissant de pays par des menaces et des attaques, pourrait avoir des répercussions importantes sur la sécurité des États entourant l'Afghanistan et peut-être même au-delà de la région, car les activités de l'ISIL en Syrie et en Irak ont eu un impact international.

En général, les activités de l'ISIL peuvent viser directement des citoyens et des étrangers dans la région, elle peut attaquer les États voisins depuis le territoire afghan et mener des incursions transfrontalières, ainsi que diriger et fomenter des attaques à l'étranger, par exemple dans les pays de l'UE. On sait que l'ISKH a tenté de faire exploser l'ambassade turkmène en août 2021, qu'il a lancé des roquettes en Ouzbékistan en avril et au Tadjikistan en mai 2022, qu'il a attaqué des gardes-frontières alors qu'il tentait de franchir la frontière entre l'Afghanistan et l'Asie centrale en 2019, et qu'il a développé des liens avec diverses cellules, comme le groupe tadjik qui préparait des attentats en Allemagne en 2019.

Le mois d'août 2021 a vu une forte augmentation du sentiment et de la rhétorique anti-chinois de la part de publications pro-ISKH telles que Khalid Media, Khorasan Wilayah News et Al Millat Media, alors que les Talibans reprenaient le contrôle de l'Afghanistan. Depuis lors, Al Azaim a continué à développer et à amplifier des récits qui défient les talibans sur ce front, les accusant récemment d'"amitié avec la Chine, qui tue des musulmans ouïgours" et, à une autre occasion, promettant que "bientôt, les guerriers de l'État islamique attaqueront les villes chinoises modernes pour venger les musulmans ouïgours".

Plus tôt cette année, le porte-parole de la SGI, Al-Azaim, a publié une vidéo appelant les zones tribales du Pakistan et du Baloutchistan à demander à leur population d'abandonner les talibans et Islamabad et de rejoindre l'ISKH.

Le SGI tenterait également de décourager les investissements étrangers et les projets de développement en Afghanistan qui renforceraient la position des talibans et saperaient la crédibilité du gouvernement afghan actuel en matière de sécurité.

La situation en Afghanistan

En 2020, le SGI a intensifié à la fois les attaques militantes et la campagne de guerre de l'information. Immédiatement après la conquête de Kaboul par les talibans, l'organe d'information de la SGI, Al-Azaim, a publié un livre d'Abu Saad Mohammad Khorasani, un idéologue de premier plan de l'ISKH, expliquant toutes les raisons pour lesquelles les talibans sont les pires ennemis de l'Islam. Ce message avait pour but de délégitimer les talibans représentant le nouveau gouvernement. Au cours des mois suivants, presque toutes les publications de l'ISKH ont abordé la soi-disant nature anti-islamique du gouvernement taliban, en les qualifiant de "polythéistes", de partisans des enseignements supérieurs de l'Islam Deobandi/Hanafi, de laïcs et de démocrates, et de hawarij (parias de l'Islam). Dans ses publications, l'ISKH reproche aux talibans d'être des "mercenaires payés par les États-Unis" et d'introduire la démocratie. Les attaques contre les talibans et les missions diplomatiques sont attribuées à la fois aux visites internationales et au fait que d'autres pays entretiennent des relations avec les talibans. L'attentat suicide près de l'ambassade de Russie à Kaboul confirme encore cette stratégie de l'ISKH. L'acceptation de l'aide étrangère est également une question controversée pour l'ISKH, qui a récemment condamné fermement les talibans pour leur collaboration avec des organisations internationales telles que l'USAID et le Comité international de la Croix-Rouge. Les puissances régionales telles que l'Iran, l'Ouzbékistan, la Russie, la Chine et le Pakistan sont également la cible de critiques en Afghanistan.

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L'Iran et les activités anti-chiites

La campagne de propagande contre les chiites est typique de la nature sectaire de l'État islamique, mais l'ISKH a lié la lutte contre les chiites à la concurrence avec les talibans et à l'inimitié avec l'Iran. Le groupe a mené plusieurs attaques contre les chiites depuis l'arrivée au pouvoir des talibans, non seulement en Afghanistan mais aussi au Pakistan. Toutes ces opérations ont attiré l'attention des publications locales et des grands médias IS. Dans le même temps, il a été affirmé que leur campagne contre les chiites était non sectaire, car ils ne les considéraient pas comme des musulmans.

L'ISKH a émis une fatwa les autorisant à attaquer les lieux de culte des chiites, des autres sectes islamiques et des minorités non musulmanes.

L'ISKH considère que les talibans et les chiites travaillent ensemble, affirmant que les premiers protègent et donnent du pouvoir aux seconds, soulignant souvent la nomination par les talibans d'un gouverneur hazara chiite de Sari-e-Pul (bien que relativement récemment tué par les talibans lors de l'insurrection). Dans le même temps, l'ISKH accuse les talibans de tuer des salafis innocents, comme dans le cas des érudits salafistes Obaidullah Mutawakkil, Mustafa Darwishzadeh et Sardar Wali, pointant du doigt leurs meurtres comme preuve que les talibans favorisent les chiites par rapport à leurs camarades sunnites. La rhétorique de l'ISKH tend également à associer les communautés chiites nationales à l'ennemi extérieur déclaré, l'Iran.

La propagande contre l'Iran est continue depuis la création de l'ISKH, qui accuse le gouvernement iranien d'apostasie et d'être l'hôte d'Al-Qaeda, qui est interdit en Russie. L'ISKH affirme que l'Iran est le deuxième plus grand ennemi de l'Islam (après le Royaume d'Arabie Saoudite et avant le Pakistan), tandis que d'autres textes affirment que l'Iran et la Russie ont conjointement vaincu l'État islamique en Syrie, en Irak et en Afghanistan avec l'aide des Talibans. Le célèbre magazine en langue pachtoune Khurasan Ghag publie souvent des articles contre les chiites et directement contre l'Iran et ses dirigeants.

L'intérêt de l'ISKH à diffuser sa propagande sectaire auprès des communautés sunnites parlant le farsi est démontré par la traduction en farsi du troisième numéro du Khorasan Ghag, intitulé Sadae Khorasan. Dans le même temps, à un niveau non officiel, les chaînes en farsi affiliées à l'ISKH diffusent quotidiennement une propagande anti-iranienne contre les érudits chiites et sunnites qui soutiennent le leadership iranien. Relativement récemment, l'ISKH a menacé de lancer des attaques terroristes à l'intérieur de l'Iran et, dans son message particulièrement agressif, a appelé ses partisans à commettre des violences dans le pays.

Propagande ciblée en Asie du Sud

La même haine que l'ISKH éprouve à l'égard des chiites s'étend à d'autres minorités, en particulier à la communauté sikhe, que la propagande de l'ISKH qualifie habituellement d'hindoue-sikhe. Sur le plan rhétorique, l'ISKH a refusé aux chiites et aux hindous-sikhs le statut de zimis, c'est-à-dire de minorité protégée dans un pays musulman ; par conséquent, selon l'ISKH, ils devraient être systématiquement persécutés.

Dans le cadre de sa campagne sectaire, l'ISKH a récemment mené une attaque contre un gurdwara sikh à Kaboul. Cela s'est accompagné d'une nouvelle vague de propagande contre les hindous et l'Inde, provoquée par les commentaires offensants sur le Prophète énoncés par Nupur Sharma, représentante du Bharatiya Janata Party au pouvoir, dont l'ISKH a immédiatement profité. Le groupe a immédiatement publié un livre exhortant les musulmans indiens à rejoindre la branche locale de l'État islamique IS dans la province de Hind et à lancer des attaques. La fondation Al-Azaim a également publié une vidéo promettant une vengeance contre les talibans et les sikhs en Afghanistan, avec des images d'attaques passées en Afghanistan, dont celle du militant Abu Khaled al-Hindi, qui avait mené une précédente attaque contre un gurdwara sikh à Kaboul en 2020. Les deux magazines de l'ISKH, Khurasan Ghag et Voice of Khurasan, ont profité de cette évolution et ont menacé de mener d'autres attaques en représailles, accusant les talibans de se soucier davantage de la reconnaissance internationale et de l'aide étrangère que de la religion. Dans les semaines qui ont suivi l'opération de Kaboul, les partisans de l'ISKH ont continué à échanger des messages vantant les mérites du poseur de bombe, Abu Mohammed al-Tajiki.

Cela témoigne de l'ambition du groupe de devenir le seul acteur djihadiste transnational dans la région. Ces efforts visent également, du moins en partie, à coopter des combattants potentiellement démobilisés et appartenant à d'autres organisations infiltrées par des sentiments sectaires. Compte tenu des récents développements dans la région afghano-pakistanaise au sens large, la région de l'Asie du Sud représente une excellente opportunité pour le SGI d'absorber de nouveaux terroristes potentiels.

Depuis l'année dernière, le groupe a commencé à diffuser son contenu médiatique dans les langues régionales, en soulignant notamment son intérêt pour les recrues potentielles en provenance d'Inde. Pour ce faire, ils traduisent des contenus dans des langues indiennes, comme le malayalam, parlé principalement dans l'État indien du Kerala. Dans le même temps, le magazine anglophone Voice of Khorasan a publié les biographies de combattants indiens du Kerala qui ont rejoint l'ISKH (Najib al-Hindi) et l'État islamique en Libye, qui est interdit en Russie (Abu Bakr al-Hindi). Le journal rapporte également qu'Abdur Rahman Logari, le kamikaze qui a attaqué l'aéroport international de Kaboul en 2017, s'était rendu à New Delhi pour commettre l'attentat ; il a toutefois été arrêté par les autorités indiennes dans la capitale, puis extradé vers l'Afghanistan. Le magazine Khurasan Ghag a également partagé l'histoire d'un militant indien qui a participé à une opération d'évasion de prison à Jalalabad en août 2020, organisée par l'ISKH.

Asie centrale

En plus des menées citées, en Ouzbékistan et au Tadjikistan ce printemps, l'ISKH a intensifié sa campagne de sensibilisation auprès des locuteurs de langues d'Asie centrale et ses efforts de recrutement destinés à ces communautés. Pour accroître son attrait, le groupe a produit une propagande originale en tadjik et en ouzbek et a traduit le matériel officiel de la SGI dans ces langues. La SGI a récemment introduit une nouvelle aile en langue tadjike de son appareil de propagande officiel, Al-Azaim Tajiks. Un autre groupe, Siuroson Ovozi, produit du contenu médiatique en ouzbek et recrute activement des ressortissants d'Asie centrale pour rejoindre l'ISKH.

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L'ISKH offre également aux partisans d'Asie centrale l'opportunité de prendre les armes contre les Talibans, accusés d'être une organisation centrée sur les Pachtounes qui opprime et recourt même à la violence contre les ethnies tadjik et ouzbek. Pour attirer les sympathisants de ces communautés, la propagande de l'ISKH met de plus en plus l'accent sur les relations amicales des talibans avec les "régimes tyranniques" d'Asie centrale. Au contraire, le ISKH se présente comme un moyen de détruire les frontières étatiques arbitrairement délimitées de l'Asie centrale et de renverser les "tyrans" de la région, afin de hisser le drapeau noir et de conquérir la province de Maverannahr, adjacente à l'IS.

En général, l'ISU attire depuis longtemps des combattants étrangers d'Asie centrale. En 2015, la faction du Mouvement islamique d'Ouzbékistan (interdite en Russie) a été incorporée à l'État islamique lorsque le chef du groupe, Usman Ghazi, a juré allégeance au calife de l'époque, Abu Bakr al-Baghdadi.

L'Asie centrale a également été utilisée comme point de transit par les recrues d'ISIS pour atteindre l'Afghanistan. À l'automne 2021, un citoyen britannique et un autre Européen ont été arrêtés par les talibans suite à un tuyau fourni par le gouvernement ouzbek. Les deux suspects étaient en possession de plus de 10.000 GBP en espèces, de lunettes de vision nocturne et d'uniformes militaires. Deux ressortissants français auraient traversé l'Asie centrale il y a plusieurs années pour rejoindre IS en Afghanistan et un autre a été capturé par les autorités tadjikes en 2017.

* * *

Ces faits indiquent une menace croissante pour les pays de la région d'Asie centrale et du Sud. Par conséquent, il est nécessaire de consolider les services spéciaux des pays de la région pour les activités opérationnelles et de contre-propagande. Ce dernier point est important car Al-Azaim produit déjà des documents en pachtoun, dari, arabe, ourdou, farsi, ouzbek, tadjik, hindi, malayalam, russe, anglais et parfois ouïghour. En outre, Al-Azaim utilise diverses plateformes telles que Telegram, Facebook, TikTok, Hoop, Element, Archive.org et bien d'autres. Elle est également devenue une organisation qui fournit des documents dans la plupart des langues à la Fondation Ilam, une plateforme d'archivage et de traduction de l'État islamique en pleine expansion, dotée d'adresses Web de surface et disponible sur le Dark Web. Des groupes pro-ISKH tels que Al-Fursan Media ont également contribué à la diversification linguistique, en utilisant le crowdsourcing pour recruter des volontaires pour traduire des documents en baloutche, en talysh et en turkmène.

mercredi, 23 mai 2018

Renseignements russes et chinois : début d’une invasion de l’Asie centrale par l’EI couverte par les Etats-Unis

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Renseignements russes et chinois : début d’une invasion de l’Asie centrale par l’EI couverte par les Etats-Unis

 
 
Auteur : Par Andrey Afanasyev
Ex: http://www.zejournal.mobi

Des sources dans les agences militaires et de renseignement russes, disent que la préparation d’une opération offensive à grande échelle contre la Russie à travers le Tadjikistan et l’Ouzbékistan est dans la phase finale. Citant des données provenant de canaux de communication avec les ministères de la Défense de la Chine, du Pakistan et de l’Afghanistan, ils disent que l’Afghanistan est la pierre angulaire de ce plan.

Des messages similaires ont déjà été reçus, en particulier lors d’une récente conférence sur la sécurité qui s’est tenue à Tachkent, la capitale ouzbèke. Puis le ministre tadjik des Affaires étrangères Sirodzhiddin Aslov a annoncé publiquement l’activation des terroristes dans la région :

« Nous voyons l’activation de groupes terroristes, leur progression dans les régions du nord de l’Afghanistan, en particulier dans les territoires limitrophes du Tadjikistan, l’augmentation du nombre de partisans de l’EI et la participation d’un certain nombre de citoyens des républiques post-soviétiques aux groupes et mouvements terroristes présents en Afghanistan…. cela nous préoccupe sérieusement ».

Selon les agences de renseignement russes, le nombre de terroristes de l’EI opérant en Afghanistan varie de 2500 à 4000 personnes. Ces données ont été confirmées par le ministère de la Défense de la Chine. Les sources de la RPC affirment qu’au moins 3800 combattants opèrent dans 160 cellules terroristes mobiles. Ils sont concentrés dans la province de Nangarhar, à la frontière avec le Pakistan, où l’État islamique a augmenté la production et le trafic de drogue, ainsi que la création d’infrastructures pour la formation de combattants et de kamikazes.

Comment ça va se passer

Selon des sources militaires russes, des terroristes se retirent actuellement de Syrie et d’Irak par voie maritime jusqu’au port de Karachi, dans le sud du Pakistan. Après cela, ils arrivent à Peshawar près de la frontière afghane et s’installent dans la province de Nangarhar. Le nouveau siège de l’EI dans la région est situé dans le district d’Achin.

À partir de la fin de l’année 2017, les terroristes ont réussi à rassembler jusqu’à 500 combattants syriens et irakiens, dont plusieurs dizaines de femmes. Des sources disent que la plupart d’entre eux sont des citoyens de la France, du Soudan, du Kazakhstan, de la République tchèque, de l’Ouzbékistan, etc.

L’objectif principal de l’EI en Afghanistan est non seulement la déstabilisation du pays, mais aussi une invasion à grande échelle des républiques post-soviétiques d’Asie centrale : le Turkménistan, l’Ouzbékistan et le Tadjikistan afin d’attiser les tensions aux frontières sud de la Russie.

Les sources de renseignement russes disent qu’il y aura deux voies pour l’offensive de l’EI. L’une mènera au Tadjikistan à travers les provinces du Nuristan et du Badakhshan, l’autre passera par Farakh, Ghor, Sari-Pul et Faryab au Turkménistan.

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Mohammed Gulab Mangal.

Le principal responsable des opérations de l’EI est le gouverneur de la province de Nangarhar, Mohammad Gulab Mangal. Il utilise la structure des radicaux pour renforcer son influence dans les régions voisines. De plus, Mangal est bien connu pour sa participation aux opérations financières de l’EI. Des sources affirment que toute tentative de protestation des populations locales est violemment réprimée par les autorités, y compris par des opérations punitives contre les zones peuplées.

Mangal a été connecté aux services spéciaux américains pendant une longue période. La page Wikipédia à son propos dit que le gouverneur actuel de Nangarhar a pris part à une guerre contre les troupes soviétiques dans les années 80. Juste après l’invasion américaine en 2001, il a été nommé à la tête de l’autorité locale. Les médias occidentaux le considèrent comme un homme d’État efficace et juste. La BBC a même qualifié Mangal de « nouvel espoir pour Helmand », une province qu’il gouvernait.

Selon le ministère de la Défense afghan, l’EI prévoit d’augmenter son effectif à 5000 soldats dont la plupart seront cantonnés dans la province de Mangals.

Il est à noter que les deux plus grandes bases militaires américaines dans le pays sont situées près de la région de NAngarhar contrôlée par l’EI et un gouvernement corrompu.

Traduction : Avic – Réseau International

jeudi, 30 novembre 2017

Le Pakistan bientôt sous contrôle des islamistes?

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Le Pakistan bientôt sous contrôle des islamistes?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Ceci n'est pas encore fait, mais le risque se précise. Un incident significatif, qui ne se serait pas produit dans une démocratie se voulant laïc, vient de pousser le ministre de la justice pakistanais, Zahid Hamid, a présenter le 27 novembre sa démission, qui a été acceptée aussitôt par le gouvernement. Il se pliait au chantage de manifestants islamistes qui bloquent la principale autoroute d'accès à Islamabad depuis trois semaines.

Le ministre a déclaré qu'il avait pris cette décision « volontairement pour mettre  un terme à la situation de crise dans le pays ». Les manifestants appartiennent  à un groupe religieux connu pour son radicalisme, le Tehreek-i-Labaik Yah Rasool Allah Pakistan (TLYRAP) Ils campent depuis le 6 novembre sur le pont autoroutier conduisant à la capitale. Après des semaines de négociations infructueuses, une tentative des forces de l'ordre de les déloger à coups de gaz lacrymogènes, samedi, avait échoué, faisant sept morts et plus de 200 blessés, ce qui avait provoqué l'extension de la contestation dans plusieurs villes du pays.

Les manifestants exigeaient la démission du ministre après une polémique au sujet d'un amendement pourtant très marginal que le ministre voulait apporter à la Loi sur le Blasphème. Celle-ci, promulguée en 1986 et jamais atténuée depuis, précise que «  toute remarque dérogatoire, .., vis-à-vis du Prophète sacré à l'écrit ou à l'oral, ou par représentation visible, ou toute imputation ou insinuation, directe ou indirecte [...] sera punie de la mort, ou de l'emprisonnement à vie, et aussi passible d'une amende. »

L'amendement en cause ne visait pas à atténuer cette loi, au nom de laquelle une chrétienne pakistanaise avait été précédemment exécutée. Il proposait seulement une légère modification à la formulation du serment prononcé par les candidats aux élections, dans lequel ils reconnaissent que Mahomet est le dernier prophète. Le gouvernement s'était d'ailleurs vite repris, en s'excusant . Il avait expliqué qu'il s'agissait d'une modification advenue par inadvertance. Il l'avait donc rapidement annulée au moyen d'un nouvel amendement.

Le dernier des prophètes

Mais les fondamentalistes du mouvement TLYRAP y ont vu une tentative d'infléchir la loi pour permettre aux Ahmadis de prêter serment, autrement dit d'entrer dans la légalité. Les Ahmadis, une branche de l'Islam non reconnue officiellement, croient que Mahomet n'est pas le dernier des prophètes. Trois d'entre eux ont été condamnés à mort mi-octobre pour blasphème. Ils sont donc définitivement impardonnables aux yeux des fondamentalistes nombreux dans le pays.

Ceci devrait donner à réfléchir tant aux Etats-Unis qu'à la Chine, qui s'efforcent de façon différente de rallier le Pakistan à leurs intérêts. Rien n'assure que si le gouvernement pakistanais conserve une certaine modération, il ne soit bientôt renversé par un coup d'Etat provoqué par une secte fondamentaliste, approuvé par la majorité de la population restée encore à l'écart des modernisations technologiques et industrielles récentes.

Or comme le Pakistan dispose, comme nul ne l'ignore, de l'arme atomique, rien n'empêcherait les fondamentalistes djihadistes arrivés au pouvoir d'utiliser celle-ci dans une opération suicide visant à leur accorder les bonnes grâces d'Allah.

Le risque est au moins aussi grand que celui au nom duquel Donald Trump continue à vouloir détruire la Corée du Nord, celui de voir Kim Jung Un subitement frappé de folie envoyer sur les Etats-Unis un ICBM semblable à celui dont il vient de faire la démonstration, doté d'une charge atomique.

 

vendredi, 27 octobre 2017

Le dernier des moines birmans

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Le dernier des moines birmans

par Fernand Le Pic

Ex: http://antipresse.tumblr.com

Le monde entier s’apitoie sur les Rohingyas, unanimement proclamés «peuple le plus persécuté de la planète» dans une concurrence pourtant rude. Mais on se garde bien d’évoquer les réalités historiques et géopolitiques qui ont conduit au drame actuel.

Petit rappel historique

Il y a environ 2500 ans, l’Inde du Nord (aujourd’hui le Népal) a vu naître le prince Sâkyamuni, futur Bouddha historique. Durant plus de 1000 ans, le «bouddhisme» (désignation européenne remontant au XVIIe siècle) s’était répandu pacifiquement dans toute l’Asie, y compris centrale, comme en témoignait la présence des Bouddhas géants de Bamian, dynamités à la veille des attentats du 11 septembre 2001, par les condisciples du mollah taliban Omar.

Avec les grandes vagues de conquêtes armées sarrasines puis musulmanes (jihad), le bouddhisme a été littéralement éradiqué de l’Inde. Les historiens indiens chiffrent le nombre des victimes tuées à l’arme blanche en dizaines de millions (cf. François Gautier, Un autre regard sur l'Inde, éditions du Tricorne, 1999). En fait, le jihad n’a jamais cessé dans cette région du monde. Ses habitants gardent une mémoire inquiète et continue du très lourd tribut qui s’annonce à chaque remontée en puissance de cette religion armée.

La région birmane, bouddhiste depuis 2300 ans, ne fait pas exception. Les derniers jihads locaux remontent à la seconde guerre mondiale et aux guerres d’indépendance (Inde, Bangladesh). Durant l’Empire, les Britanniques avaient installé en masse une population musulmane, provenant du Bengale, dans la région d’Arakan (Rakhine, d’où «Rohingya» en Bengali, terme que les musulmans ne commenceront d’ailleurs à utiliser que dans les années 1950).

En 1942, le général Archibald Wavel arma les Bengalis d'Arakan contre les Japonais déjà présents dans la région, dans le cadre d’une nouvelle stratégie de «Stay-behind» (résistance derrière les lignes), qui deviendra célèbre en Europe à l’occasion de la guerre froide. Mais, comme leur religion le leur impose, les Bengalis d’Arakan profitèrent de l’occasion pour étendre le «dar el islam» (territoire islamique) contre les mécréants birmans, majoritairement bouddhistes. Les «musulmans de l’Arakan» s’associèrent ensuite aux combats du Pakistan pour une sécession musulmane jusqu’aux terres birmanes. Déjà les Chittagong Hill tracts, à la frontière nord de la Birmanie, et peuplés majoritairement de bouddhistes, étaient islamisés de force, provoquant des exodes massifs vers l’Inde, qui se poursuivent actuellement et dont personne ne parle, bien entendu.

Alors le «Mujahid Party» d’Arakan exigea le 9 juin 1948, par la voix de son chef militaire Jaffar Kawal, que l’Arakan soit reconnu comme «le foyer national des musulmans de Birmanie», en ces termes:

« The area between the west bank of Kaladan River and the east bank of Naaf River must be recognized as the National Home of the Muslims in Burma». (L’aire comprise entre la rive occidentale du Kaladan et la rive orientale du Naaf doit être reconnue comme foyer national des musulmans de Birmanie.)

Map_of_Rohingya_people_in_Rakhine_State.pngCet ultimatum, typique du jihad démographique, étant resté sans réponse, les jihadistes bengalis d’Arakan attaquèrent les villages bouddhistes, notamment autour de Maungdaw, avec le lot habituel de pillages, viols, incendies, enlèvements contre rançon, etc.

Un troisième jihad local fut déclenché lors de la guerre de sécession victorieuse du Pakistan oriental (qui deviendra le Bangladesh) contre le Pakistan occidental, en 1971. Les musulmans d’Arakan avaient pris parti au cri de “Pakistan Jindabad” (Victoire au Pakistan) pour le Pakistan occidental, qui les avait formés et armés contre le Bangladesh. Leur défaite allait les obliger à se distinguer de leurs frères bengalis en se propulsant dorénavant comme «Rohingyas» et non plus «Bengalis d’Arakan». Les armes qu’ils avaient accumulées allaient encore se retourner contre les mécréants Birmans. Les ci-devant Rohingya exigèrent à nouveau leur indépendance et la création de leur propre État, à l’issue d’un congrès pour la «Libération nationale Rohingya», tenu le 15 juillet 1972. Ils constituèrent dans la foulée divers groupes armés dont notamment la RSO (Rohingya Solidarity Organization), l’ARIF (Arakan Rohingya Islamic Front), le RPF (Rohingya Patriotic Front), RLO (Rohingya Liberation Organization) et l’IMA (Itihadul Mozahadin of Arakan).

Les évènements actuels s’inscrivent donc dans une implacable logique islamisante itérative, mais cette fois avec une aide internationale massive. Et cela n’a rien d’un hasard.

L’arrière-plan géostratégique

Dans ce millefeuille bien fourbi, on retrouve évidemment le «Deep state» américain, qui voit d’un mauvais œil l’influence tenace de la Chine sur le pays. Surtout depuis la mise en service, en 2013, des pipe-lines et gazoducs reliant la côte birmane, justement au beau milieu de la province d’Arakan, au Yunnan. Ils ne souhaitent pas non plus que les approvisionnements chinois soient facilités par le transport terrestre via la Birmanie, en comparaison du difficile et coûteux convoyage maritime via le détroit de Malacca. Ils s’agacent également de la coopération militaro-industrielle entre la junte birmane et la Corée du Nord. Ils vont donc activer leurs légions étrangères composées des pseudo-ONG habituelles, dont l’incontournable galaxie impériale de George Soros, toutes encadrées par des fonctionnaires chevronnés de la subversion clandestine.

A la veille de la nouvelle phase de jihad à laquelle nous assistons, en avril 2016 pour être précis, le géant californien Chevron mettait subitement en vente tous ses actifs birmans, dont ses 28,3% dans les gisements de gaz de Yadana («trésor» en birman), et de Sein en mer d'Andaman, opérés par le groupe Total depuis 2000, et surtout ses 99% du bloc d'exploration gazier «A5» dans le bassin de Rakhine, c’est-à-dire encore une fois l’Arakan.

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C’est dans ce contexte qu’on verra arriver au pouvoir, en cette même année 2016, Aung San Suu Kyi, devenant «ministre de la présidence», c’est-à-dire l’équivalent d’un premier ministre mais sans compétence sur l’armée ni la police ni les gardes-frontières. Le Deep-state, s’émouvant de cette faiblesse, relancera la machine de guerre islamique au détour de quelques provocations très classiques, voyant des musulmans sous-armés attaquer des commissariats de police, et déclenchant la répression mécanique prévue. Les Rohingya passeront ainsi à l’état si envié de «peuple le plus persécuté de la planète», et de victime d’un «effroyable nettoyage ethnique», etc.

La machine de propagande se remet en marche

On aura recours à quelques célébrités sacerdotales, comme Barbet Schrœder partant filmer cet illustre moine bouddhiste extrémiste et nationaliste au péril de son confort bobo. Des dizaines d’experts indépendants, payés par on ne sait qui, mais instruisant tous à charge, justifieront tous en chœur les accusations les plus abominables contre les malfaisants sorciers bouddhistes islamophobes. Les agences de presse relaieront et les médias de grande surface écouleront la marchandise en promos spéciales et têtes de gondoles. Après quelques premières de couv bien trempées du Time magazine, du New York Times ou du Guardian, reprises en images par toutes les grandes chaînes tv et radio en prime time et commentées à saturation dans l’infosphère, la planète entière saura enfin qu’au bout du compte, les bouddhistes ne sont pas si pacifiques que cela et que leur violence exterminatrice pourrait même être pire que celle des jihadistes. Joli coup pour les islamistes qui neutralise définitivement le contre-exemple bouddhiste classique à leur jihad pathologique.

Il ne reste plus à l’ONU, à la Commission européenne et à la Maison-Blanche de «s’inquiéter des exactions intolérables des moines» pour s’attendre à un jihad victimaire aussi légitime que le fut celui de l’UÇK en prélude à la création du Kosovo. Et tant pis pour les Bouddhistes qui avaient survécu depuis 2300 ans au jihad. Ils en ont bien assez profité comme ça et doivent laisser la place à «l’ôtre».

En attendant ces prochaines nuits de cristal, Chevron n’a toujours pas vendu sa place. Au lieu de cela, le pétrolier subit la pression d’un groupe d’actionnaires pour intervenir contre le «génocide des Rohingyas». Il s’agit du fond Halal Azzad (Azzad Asset Management) associé pour la circonstance au fonds américain des sœurs Ursulines (Ursuline Sisters of Tildonk), représenté par la sœur Valérie Heinonen, une activiste par profession.

C’est que le Vatican tout entier ne manquera pas une telle occasion de faire cause commune avec l’islam jihadiste, dès lors qu’il s’agit de convertir les idolâtres bouddhistes. Le pape François ne doute d’ailleurs pas une seconde de la victoire du monothéisme armé. Alors qu’il savourait son tour de force d’avoir finalement réussi à ouvrir une nonciature en Birmanie, en mai dernier, il félicita son invitée, Madame Aung San Suu Kyi, d’être «une bonne chrétienne», elle qui n’a nullement décidé d’abandonner le bouddhisme.

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«Un iceberg de manipulation»

Reste que l’Arakan n’est pas le Kosovo et que la Chine ne lâchera pas la Birmanie. Elle vient de le faire savoir, au grand dam de ses alliés pakistanais, grands pourvoyeurs d’armement de tous les jihads. Pour obtenir son renoncement, il faudra ouvrir un conflit dont le scenario sera autrement plus complexe que le bombardement gagné d’avance de la pauvre Serbie par l’armada de l’OTAN. Madame Aung San Suu Kyi le sait parfaitement lorsqu’elle ose affirmer que l’opération en cours est comparable à un «iceberg de manipulation». Les Saoudiens aussi, qui d’une main financent le jihad et de l’autre continuent de signer des contrats avec la Birmanie et la Chine, depuis 2011, pour exploiter le gaz birman, tandis que les émirats investissent, entre autres, dans les infrastructures routières et hôtelières de l’Arakan.

En revanche, côté occidental, l’unanimisme d’indignation antibouddhiste révèle toute la quantité de puissance transférée à l’islam. L’Europe est évidemment mûre pour que le pouvoir islamique s’officialise bientôt ici, et irrémédiablement, elle qui crache si aveuglément sur tous ceux qui s’y opposent comme ils peuvent depuis plus de mille ans, moines birmans en tête.

  • Fernand Le Pic [Tiré à part d’ANTIPRESSE n° 94 | 17.9.2017.]

samedi, 27 mai 2017

Manchester, ville gangrenée par l'islamisme radical?

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Bob Woodward:

Ex: http://decryptnewsonline.com 

 
C’est l’un des premiers lieux perquisitionnés par la police après l’attentat à la Manchester Arena. Une maison d’Elsmore Road, à Fallowfield, dernier lieu de vie connu de Salman Abedi.
 
La bannière n’a que quelques jours, elle a encore la tenue de celle qui sort tout juste de l’imprimante. « Le FC Fallowfield cherche des sponsors », peut-on lire sur le grillage qui borde le terrain. Dans une ville de football comme Manchester, la quête de mécènes ne devrait pas s’avérer trop compliquée pour ce club qui évolue en première division amateurs. Mais un bénévole de l’équipe, qui s’affaire à tondre un gazon pourtant déjà parfait, reconnaît que « la nouvelle publicité autour du quartier ne va pas aider ».
 
A quelques centaines de mètres de là, derrière le carrefour de Princess Street, un cordon de police bleu et blanc barre l’une des petites rues qui donnent sur le boulevard. Elsmore Road ressemble à toutes ses voisines, avec son enfilade de petits cubes de briques, aux jardins plus ou moins bien entretenus, mais toujours de taille parfaitement équivalente.
 
C’est pourtant là que depuis quarante-huit heures se presse, dans un ballet obsessionnel et désorganisé, la presse du monde entier. Depuis que la police a fait sauter les gonds de la porte d’entrée d’une de ces maisons à étage aux façades un peu défraîchies, dans la nuit de lundi à mardi 23 mai, quelques heures seulement après l’attentat de la Manchester Arena, qui a fait vingt-deux morts et une soixantaine de blessés.
 
C’est là la dernière adresse connue de la famille Abedi, dont le deuxième des quatre enfants, Salman, 22 ans, a été identifié comme le kamikaze du concert d’Ariana Grande, grâce à une carte bancaire retrouvée dans une poche de son pantalon et des techniques de reconnaissance faciale.
 
« Imagine, on l’a peut-être croisé »
 
Comment « comprendre le cerveau perverti et dérangé qui a considéré qu’une salle remplie de jeunes enfants n’était pas un lieu attendrissant mais une occasion de commettre un carnage » ? Beaucoup sont venus chercher une réponse aux propos de la première ministre britannique, Theresa May, dans cette « rue tranquille », d’un quartier « tout aussi tranquille », commente laconiquement un voisin.
 
A côté de lui, sa femme, sa belle-mère et sa fille de 6 ans ont sorti les chaises dans le jardin pour profiter « du spectacle ». Devant, un cameraman d’une télévision italienne s’emporte contre un chauffeur de taxi qui vient de rouler sur un de ses sacs de matériel.

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A l’heure de la sortie d’école, le lycée voisin déverse son flot d’élèves, dont beaucoup ont l’âge de ceux qui étaient lundi soir au concert. A un arrêt de bus, quatre adolescentes s’inquiètent : « Imagine, on l’a peut-être croisé », « tu crois qu’il est allé à quelle école ? » ou encore, « de toute façon, je suis sûre qu’il était débile, j’ai vu sa photo ». L’une d’elles, qui porte un voile violet assorti à son uniforme, soupire « du mal que ça va faire, tout ça ».
 
Il n’a pas fréquenté la même école. Dans son parcours un peu cahoteux et marqué par les nombreux déménagements, Salman Abedi semble, selon la presse britannique, avoir passé la plus grande partie de sa scolarité au Burnage Media Arts College, aujourd’hui Burnage Academy, un établissement pour garçons de 11 à 16 ans, situé à l’est du quartier de Fallowfield.
 
Mais le nom de Salman Abedi est désormais lié à ce quartier où, selon les dernières données de 2011, 30 % des quelque 15 000 habitants sont nés à l’étranger, dont 19 % hors de l’Union européenne.
 
Dans les rues de ce quartier résidentiel, il n’est pas difficile de constater la « mixité » dont tous les riverains croisés sur les trottoirs parlent spontanément. Et positivement. « J’habite dans le quartier depuis vingt et un ans, et je me suis toujours dit que j’avais une chance dingue parce que j’ai tous les pays du monde dans mon jardin », raconte une brune d’une trentaine d’années qui peine avec la poussette de ses jumeaux. « On a tous à cœur de vivre bien ensemble », résume un Egyptien, installé là depuis six ans.
 
Sur Princess Street, quelques boutiques vendent des kebabs, des fruits exotiques et des journaux. Un cabinet d’avocat à la vitrine poussiéreuse propose des « conseils en droit de l’immigration ». « On n’a rien à voir avec un Molenbeek mancunien dont certains médias ont fantasmé l’existence », affirme un professeur de l’école St-Kentigern, qui préfère garder l’anonymat.
 
Dans l’imaginaire collectif de Manchester, le quartier de Fallowfield, situé à trente minutes du centre-ville en bus, est l’opposé d’un lieu d’extrémisme religieux. Accolée au principal campus universitaire de la ville, la partie orientale du quartier de Fallowfield est réputée pour être un bastion étudiant, dont les fêtes légendaires ont provoqué un débat jusqu’au Parlement britannique.
 
Sur Wilmslow Street, qui délimite le quartier, le Chicken King est le meilleur conseil donné aux nouveaux étudiants. « Meilleure recette anti-gueule de bois », raconte John, un étudiant en histoire de 23 ans qui sort son téléphone pour faire écouter une chanson à la gloire du fast-food.
 
Diaspora libyenne
 
La cohabitation a de quoi surprendre, dans ce quartier où 20 % des habitants se disent musulmans. Le quartier abrite notamment une large diaspora libyenne, dont la famille Abedi faisait partie. Le père de Salman, Ramadan Abedi, 50 ans, était un officier de sécurité sous le régime de Kadhafi, avant d’être inquiété pour ses liens avec le Groupe islamique combattant en Libye (GICL), proche d’Al-Qaida. La famille avait quitté la Libye en 1993.
 
Après l’annonce de l’attentat, la communauté britannico-libyenne a publié un communiqué pour condamner l’acte « dans les termes les plus fermes ». « Cette attaque était une attaque contre nous tous. Les responsables ne méritent pas de vivre dans notre communauté », peut-on lire.

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« Nous aussi nous avons perdu des centaines de membres de notre communauté qui ont lutté contre l’Etat islamique, à Syrte, en Libye, il y a quelques mois, et nous sommes à nouveau affectés par le deuil, rappelle Abdullah, une des personnalités à l’origine de ce communiqué. Il ne faut pas oublier non plus que de nombreux membres de notre diaspora sont des médecins, qui ont aidé lundi soir à sauver des vies. »
 
Fallowfield doit néanmoins l’admettre : le quartier a hébergé en son sein un homme qui avait choisi de se radicaliser. Selon la BBC, plusieurs personnes avaient signalé, par l’intermédiaire de la plateforme de prévention, les changements dans l’attitude de Salman Abedi ces derniers mois.
 
Comment la police a-t-elle pu passer à côté ? Sous la pression médiatique, Scotland Yard a été contrainte de confirmer que Salam Abedi, dont les photographies montrent le visage à peine dégrossi de l’adolescence, était connu des services de police, sans préciser à quel point.
 
Jeudi matin, deux hommes ont été arrêtés à Manchester, ces arrestations portant à huit le nombre de personnes en garde à vue dans le cadre de l’enquête qui s’oriente sur la recherche d’« un réseau ». A Manchester, l’existence de réseaux islamistes est connue. Dans le quartier voisin de Moss Side, où la police a procédé à plusieurs opérations depuis lundi soir, une quinzaine de jeunes sont partis ces dernières années combattre dans les rangs de l’Etat islamique. En 2015, des jumelles de 16 ans, Salma and Zahra Halane, avaient essayé de quitter leur quartier de Cholton pour gagner la Syrie.
 
Mais la ville a préféré opter pour une stratégie différente de Birmingham, considérée comme la principale base arrière des djihadistes au Royaume-Uni. Cette dernière avait fait polémique, en 2010, en installant plus de deux cents caméras pour surveiller les quartiers fréquentés en majorité par des musulmans. Une initiative de 3 millions de livres, finalement avortée sous le feu des critiques, qui voyaient là un projet transformant tous les musulmans en suspects.
 
Manchester « a réussi à éviter ce piège », analyse Jim Bonworth, inspecteur retraité de la Greater Manchester Police, interrogé par le Washington Post. « La police locale se repose beaucoup sur les informations qui viennent de la communauté, nous ne pouvons pas nous permettre de perdre ce lien. » Reste que ce lien, dans le cas de Saman Abedi, a visiblement failli.
 
La stratégie pro-islamiste et communautariste des pays anglo-saxons, alliés indéfectibles des monarchies wahhabites du Golfe et si critiques envers le laïcisme à la française, ne les épargnera pas.

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N’oublions pas que Salman Abedi, le terroriste de Manchester, vivait dans le pays européen qui a le plus soutenu les islamistes libyens anti-Kadhafi, dont son père et sa famille sont proches. Ici, impossible d’affirmer qu’Abedi aurait agi pour « punir » la Grande-Bretagne d’avoir « persécuté les musulmans libyens » ou défendu ‘l’apostat Kadhafi ». Comme dans toute forme de totalitarisme, l’explication est que le suprémaciste islamiste, fort de son sentiment de supériorité et de mépris envers les non-musulmans, n’a aucun devoir de gratitude envers « l’infidèle », même si celui-ci est utile ou son complice objectif.
 
Les Britanniques - qui ont cru longtemps être épargnés (jusqu'à 2005 et même après cela) par les « terroristes verts » en raison de leur normes « islamiquement correctes » très poussées (lois anti-islamophobie, refus de publier les caricatures de Mahomet de Charlie Hebdo, acceptation des tribunaux islamiques; tolérance envers moult groupes fanatiques islamistes sur leur sol ; refus d’extrader pendant longtemps des terroristes, etc) et de leur appui continuel à l'islamisme radical sunnite, sont une fois de plus frappés par ceux-là mêmes qu'ils ont choyés durant des décennies. Ils ont été en effet avec les Etats-Unis depuis les années 1920-30 les fers de lance de l’islamisme wahhabite (pacte de Quincy Roosevelt-Ibn Saoud vanté récemment par Trump en Arabie) et des Frères Musulmans partout dans le monde. Ils ont été les plus acharnés ennemis des nationalistes arabes-laïques (durant la guerre froide et jusqu’à nos jours), qu’il s’agisse de l’Afghanistan (en appuyant et armant les ancêtres d’Al-Qaïda-moujahidines contre l’URSS), de l’ex-Yougoslavie (en aidant le leader islamiste Izétbegovic et les milices islamistes face aux Serbes), en Turquie (en soutenant R. T. Erdogan contre les laïques Kémalistes) ; en Irak (en aidant les milices sunnites et les chiites pro-iraniens contre Saddam Hussein) ; en Libye (en mettant en place des ex-militants pro-Al-Al-Qaïda et des Frères musulmans pour éradiquer le régime de Kadhafi) ; et, plus récemment, en Syrie, face au diable Bachar al-Assad et à leurs alliés iraniens et russes, où les pays de l’OTAN ont appuyé (la France de Hollande-Fabius en tête), les milices islamistes sunnites les plus radicales liées entre autre à Al-Qaïda-Al-Nusra, alias Fatah al-Sham ou Tahrir al-Sham,
 
Triste exemple de continuité géopolitique pro-islamiste, le nouveau président Donald Trump, qui vient de faire allégeance aux Wahhabites saoudiens et autres pétromonarchies sunnites wahhabites qu’il critiquait jadis, vante les « formidables » régimes turc, pakistanais, qatari et saoudien, en fait les quarre mamelles du totalitarisme islamiste sunnite « institutionnel » dont le bras droit pro-occidental ignore le bras gauche salafo-jihadiste... Et il est évident que les Etats-Unis ne seront pas plus payés de retour qu’Albion, eux qui ont subi le 11 septembre perpétré par 14 sujets saoudiens accueillis sur le sol US...

Se coucher devant les dictatures du Golfe et autres islamistes salafistes ou frères-musulmans, ainsi que le font les pays occidentaux atlantistes depuis des décennies, ou accorder des privilèges aux islamistes subversifs et communautaristes sur notre sol au nom d'une « politique d'apaisement », ne servira à rien et ne calmera pas les radicaux. Car les islamistes totalitaires, adeptes d’un impérialisme théocratique planétaire, et donc assoiffés de domination, ne dénoncent « l’islamophobie » supposée de l’Occident que pour  justifier leur barbarie et recruter des musulmans qu’ils tentent de rendre collectivement et individuellement paranoïaques aux termes d’une habile stratégie de guerre psychologique. En réalité, ils nous frappent pour ce que nous sommes et non pour ce que nous faisons. Le communautarisme, les « indulgences » et autres « atténuants culturels » ou « accommodements raisonnables » octroyés aux chantres de la charià en Occident ne protègera jamais les mécréants. Et s’il est vrai que les interventions néo-impériales des Occidentaux en terre musulmane depuis les années 1990 n’ont fait qu’accentuer la haine islamiste et ont donné des prétextes aux jihadistes, ceux-ci n’en sont pas moins hostiles envers toute entité qui ferait obstacle à leur projet universel de domination califale, ceci que nous nous mêlions de leurs affaires ou pas.

 

Des radicalisés connus des services de police que les juges laxistes et les forces de polices en manque d’effectifs ont laissé filer dans la nature

Le nouvel islamikaze pro-Da’esh de Manchester, Salman Abedi, était - comme presque tous ses prédécesseurs - parfaitement connu des services de police. Avec le sang-froid et la préparation d'un homme aguerri et la complicité de plusieurs autres « radicalisés », il avait pris le métro à la station Victoria Station puis avait attendu que les jeunes sortent de la salle de concert pour exploser à la sortie aux termes d’une stratégie assez professionnelle et avec le concours de spécialistes des explosifs, sachant que l’on voit très rarement un kamikaze capable de fabriquer lui-même ce type de bombe humaine. Loin d’être un « loup solitaire », comme on le dit à chaque fois depuis Mohamed Merah, Coulibaly, Abaoud, Abdeslam (avant que l’on découvre des réseaux et des fratries solidaires dans l’horreur), Abedi n’était pas seul puisque plusieurs complices ont été arrêtés et identifiés. Son identité était bien connue des services de renseignements anglais et américains.

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Connu pour être un musulman sunnite très pieux et converti à l’islamisme radical au contact d’extrémistes libyens anti-Kadhafi et pro-jihadistes très présents à Manchester, Salman était le fils de Libyens ayant fui le régime de Muammar Kadhafi pour trouver refuge à Londres, puis dans le quartier résidentiel de Fallowfield (sud de Manchester). Le jeune homme, troisième de la fratrie, était retourné en Libye récemment et la police britannique savait qu’il y avait retrouvé des jihadistes libyens puis qu’il était allé ensuite en Syrie via des filières de Da’esh. Egalement lié à Raphael Hostey, alias Abou Qaqa al-Britani, fameux recruteur de Da’ech tué en Syrie en 2016 par un drone, il y aurait suivi des entraînements terroristes au cours des 12 derniers mois. Il est proprement incroyable qu’un tel énergumène n’ait pas été filé en permanence ou mis hors d’état de nuire si peu de temps après l’attaque de Westminster (mars 2017) et en pleine période d’alerte maximale. Mais il est vrai que Salman Abedi et son père, Ramadan, alias “Abu Ismail”, étaient liés à des islamistes libyens ex-alliés d’Al-Qaïda qui ont été utilisés par les armées française, britannique et américaine comme des « combattants de la liberté » lorsqu’il fallait faire tomber la Jamahiriyya anti-islamiste de Kadhafi… C’est d’ailleurs un jihadiste historique ancien d’Afghanistan et d’Al-Qaïda, Belhaj, ex membre du Groupe islamique combattant libyen (GICL), que les Occidentaux ont mis au pouvoir à Tripoli comme « gouverneur militaire » puis ont aidé à faire assassiner Kadhafi... Le père de Salman est d’ailleurs retourné en Libye juste avant l’attentat dans la zone tenu par les rebelles salafistes et frères musulmans qui combattent l’armée du laïque général Haftar. Il a déclaré sans surprise que son fils est « innocent" et a dénoncé l’arrestation en Grande Bretagne d’un second fils, également innocent.
 
Contrairement à un lieu commun ressassé à chaque attentat, le terroriste Salman et sa famille ne peuvent pas être considérés comme des « convertis récents, ignorants, sans racines et sans formation religieuse » : les deux frères Abedi ont étudié le Coran de façon intensive et leurs parents étaient eux-mêmes radicalisés politiquement, religieusement instruits et pratiquants assidus. Fanatisé en Grande Bretagne par des islamistes connus des services et liés à Daesh et Al-Qaïda et liés à la Libye, Abedi a été radicalisé non pas seulement sur internet ou « en dehors des mosquées » et des imams, mais par des réseaux humains extrémistes religieux liés à des mosquées intégristes qui ont pignon sur rue dans les « banlieues de l’islam » de Grande Bretagne. Il fréquentait le centre islamique de Manchester (Didsbury Mosque), à l’instar de plusieurs membres du groupe de combat islamique libyen qui vivaient dans le quartier, et même de son père qui y faisait souvent la prière. Rappelons que Manchester abrite la plus grande diaspora libyenne dont nombre de membres accueillis comme « réfugiés politiques » ont fait leur jihad contre Kadhafi et le général Haftar en Libye, jihad « bien vu » par les Occidentaux tant qu’il est tourné contre un pays arabe nationaliste anti-islamiste désigné comme ennemi (Saddam Hussein, Bachar al-Assad, Muammar Kadhafi, etc) par le Qatar, la Turquie, et l’Arabie saoudite, ceux qui donnent le ton aux pays de l’OTAN.

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Loin d’être un « exclu », un pauvre ou un « déshérité » victime du « racisme » ou de « l’islamophobie », Salman Abedi a grandi dans le pays le plus pro-islamiste, le plus communautariste et le plus « tolérant » d’Europe. Le Royaume-Uni est en effet la nation démocratique occidentale où les islamistes ont le plus de liberté, souvent bien plus encore que dans la plupart des pays arabo-musulmans. Loin d’être sans horizon professionnel, le jeune Salman avait intégré une université de management et il aurait pu bénéficier d’une situation économique confortable à l’issue de ses études s’il ne les avait pas brutalement interrompues sous l’influence des professionnels du fanatisme politico-religieux. Comme tous les totalitarismes et les sectes, ceux-ci misent sur le lavage de cerveau, la propagande et la manipulation mentale. Sous-estimer cette idéologisation, cette force de persuasion des fanatiques, ne pas vouloir reconnaître que les terroristes bénéficient de complicités et aides communautaires, de solidarités humaines et civilisationnelles face aux « mécréants », ne pas admettre que la fanatisation islamiste est liée aussi à l’islam orthodoxe jamais réformé et à certains de ses enseignements officiels qui sacralisent la « violence licite », puis croire que seul le web et l’auto-radicalisation couplés aux « causes socio-économiques » qui n’auraient « rien à voir avec l’islam » expliqueraient le processus d’incubation terroriste constituent des erreurs d’analyses fatales. Ces erreurs empêchent de combattre le mal et donc rendent inefficace les politiques dites de « déradicalisation ». On ne rend pas « gentil » et humaniste un coupeur de tête qui a pris le goût du sang et qui est imbibé de charià version salafiste-takfiriste puis qui a le droit de mentir totalement et de se renier devant les juges et les psychiatres. Qu’ils soient des psychopathes attirés par Da‘esh ou Boko Haram ou qu’ils soient des fanatisés devenus psychopathes par idéologie, les terroristes aguerris ne peuvent être déradicalisés, sauf rares exception. On ne peut plus rien faire pour eux, mais on peut en revanche contrer et annuler la propagande pré-jihadiste sur le terrain idéologico-religieux avant que le jeune soit radicalisé sur le web, par des proches ou dans des mosquées. Cette déradicalisation ex ante passe nécessairement par l’éducation et la lutte à la racine même (source dumot radical) de la fanatisation théocratique hélas contenue dans la Charià, donc dans un corpus officiel que des imams éclairés doivent mettre à l’index et excommunier définitivement comme les y a invités le président égyptien Al-Sissi lui-même fin janvier 2014.

jeudi, 20 octobre 2016

Schisme en Islam: le wahhabisme exclu du sunnisme

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Schisme en Islam: le wahhabisme exclu du sunnisme

Michel Lhomme,

philosophe, politologue

Ex: http://metamag.fr

Le Wahhabisme exclu du sunnisme, cette actualité a eu très peu d’échos médiatiques en France. Elle est pourtant une information des plus importantes pour ses éventuelles répercutions religieuses mondiales y compris dans notre pays. Nous dirons même qu’elle est une information de premier plan.

Dans le but de définir l’identité « des gens du sunnisme et de la communauté sunnite », une conférence inaugurée par le cheikh d’Al-Azhar, Ahmed al-Tayeb, s’est tenue dans la capitale tchétchène Grozny en septembre dernier. Elle a réussi à rassembler quelque 200 dignitaires religieux, oulémas et  penseurs islamiques, venus d’Égypte, de Syrie, de Jordanie, du  Soudan et d’Europe soit les plus grandes personnalités religieuses islamiques du moment telles que le Grand Mufti d’Égypte, Cheikh Chawki Allam, le conseiller du président égyptien et le représentant du Comité religieux au Parlement égyptien, Cheikh Oussama al-Zahri, ou encore l’ancien grand Mufti d’Égypte, cheikh Ali Jomaa, sans compter le grand Mufti de Damas, cheikh Abdel Fattah al-Bezm, le prédicateur yéménite Ali al-Jiffri, ou encore le penseur islamique Adnan Ibrahim.

Dans le communiqué, les participants à la conférence ont convenu que « les gens du sunnisme et ceux qui appartiennent à la communauté sunnite sont les Asharites et les Maturidites, au niveau de la doctrine, les quatre écoles de jurisprudence sunnite, au niveau de la pratique, et les soufis, au niveau de la gnose, de la morale et de l’éthique ».  Cette conférence a donc exclu le wahhabisme salafiste de la définition du sunnisme, voire du cadre de la communauté sunnite ! C’est un événement capital, un vrai schisme musulman. D’ailleurs, les participants à la conférence ont qualifié cette décision de « changement radical et nécessaire pour pouvoir rétablir le vrai sens du sunnisme, sachant que ce concept a subi une dangereuse déformation suite aux efforts des extrémistes de le vider de son sens pour l’accaparer et le réduire à leur perception ».

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Par là, l’Arabie saoudite tafkirite et wahabiste a rejoint les impies et pour le sunnisme les mécréants. Dans ce contexte, les participants sunnites ont émis une série de recommandations notamment une dirigée contre Al-Jazeera et toutes ces microchaînes locales : « créer une chaîne de télévision afin de faire parvenir aux citoyens un message véridique de l’Islam et lutter contre l’extrémisme et le terrorisme ». A aussi été recommandée « la création d’un centre scientifique en Tchétchénie pour surveiller et étudier les groupes contemporains, leurs principes et pour former une base de données fiables, qui permettra de  réfuter et de critiquer de manière scientifique la pensée  extrémiste ». Les participants ont suggéré que ce centre porte le nom de Tabsir qui signifie « clairvoyance » en arabe. La conférence a insisté sur la nécessité de « revenir aux écoles de grande connaissance », en allusion aux institutions religieuses sunnites identifiées comme étant les universités d’Al-Azhar en Égypte, Qarawiyin au Maroc, Zaytouna en Tunisie et Hadramawt au Yémen. La conférence a donc exclu clairement les institutions religieuses saoudiennes, en particulier l’Université islamique de Médine.

L’Arabie Saoudite se retrouve peu à peu au pied du mur piégé par ses exactions et ses débordements au Yémen où dernièrement, les USA ont été furieux de ses derniers bombardements meurtriers dont elle ne les aurait pas prévenus .

La réaction saoudienne ne s’est pas faite attendre

Une campagne médiatique virulente s’est déclenchée, parrainée par les institutions religieuses et politiques en Arabie saoudite et dénonçant l’alliance russo-sunnite des polythéistes ! Rappelons que Ibn Taymiyya, mort en prison en 1328 avait déjà été déclaré « déviant » par les érudits sunnites de son temps et que lorsque Mohammad Ibn Abd Al-Wahhab a fait couler le sang des musulmans en ressuscitant la doctrine taymiyienne au XVIIIe siècle, son mouvement a immédiatement été condamné par l’ensemble du monde sunnite comme une résurgence du kharidjisme.

En France, on a cependant relevé de drôles de réactions dans la communauté musulmane – que pour d’autres causes, on qualifierait d’ailleurs de « complotistes » – accusant la conférence de Grozny de n’avoir aucune valeur parce qu’elle ne serait qu’une manœuvre poutinienne. On notera de fait la concordance surprenante des autorités musulmanes françaises avec la politique internationale de la France, principal allié en effet du wahhabisme international ?

Pourtant, en France, se posera aussi très vite une autre question de poids dans la mesure où les principales mosquées dont celle de Bordeaux comme les principaux centres culturels dont la Maison de la Culture Arabe si chère à  Jack Lang sont en fait financées par l’Arabie Saoudite ? Comment après une telle condamnation théologique par les plus hautes instances de l’Islam sunnites, les jeunes musulmans français vont-ils pouvoir se permettre de continuer à fréquenter des mosquées financées par l’Arabie saoudite ? Ou le fameux Islam de France a-t-il décidé d’assumer le schisme musulman en choisissant clairement son camp celui de l’ Islam de combat, l’Islam du drapeau vert et du sabre de la charia dans les mains, l’Islam de la conquête dénoncée par les sages soufies ? En ce cas, la distinction déjà quasiment artificielle en France entre un Islam modéré et un Islam radical n’aurait même plus sa raison d’être, la France ne serait rien d’autre qu’une terre wahhabite elle-même condamnée par l’Islam traditionnel.

En attendant, maniant à la fois le chantage sur les bons de trésor américains et sa bonne foi, l’Arabie saoudite se prépare à un rendez-vous historique avec les marchés .

mercredi, 21 septembre 2016

Le Djihad asiatique en pleine prolifération

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Le Djihad asiatique en pleine prolifération

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Depuis plusieurs mois, de plus en plus de djihadistes combattant en Syrie n'étaient pas syriens, ni même arabes. Ils provenaient d'Asie, Asie centrale, Chine, Russie et principalement d'Ouzbékistan. Connus comme les Ouzbeck d'Alep, différents groupes tels la Katibat al Taqhid wal Jihad (KTJ), l'Imam Bukhari Jamaat (IBJ) et la Jaish al-Muhajireen wal Ansar,se sont alignés sur Al Nusra. Début 2016, on estimait qu'ils étaient 5.000 en Syrie dont 1500 à Alep, principalement Chechens, Ouzbeck et Tajiks. S'y ajoutent des combattants chinois Ouighours au nombre de plus de 1000 à Idlib. Les effectifs des uns et des autres ne cessent d'augmenter.
 
Cette situation explique la volonté de la Russie, qui se sent menacée directement, à combattre les groupes terroristes en Syrie et principalement à Alep, conjointement avec les forces de Bashar al Assad. Les Américains n'ont évidemment pas le même souci. Comme nous l'avons rappelé dans un éditorial précédent (http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=2293...?, ils continuent à vouloir faire remplacer Bashar par un gouvernement sous contrôle. Aussi bien pour les Russes, comme ils viennent de l'expliquer au Conseil de Sécurité, l'erreur américaine ayant conduit le 17 septembre à bombarder des positions loyalistes, entrainant plus de 50 morts, n'était peut-être pas une simple erreur.
 
L'Indonésie et l'Inde

L'emprise djihadiste en Asie ne se limite pas à l'Ouzbekistan et pays voisins. En janvier 2016, il y eu l'attentat meurtrier à Djakarta en Indonésie. Même si l'Inde paraît moins immédiatement menacée, les autorités s'inquiètent du pullulement de groupes Wahhabites soutenu par l'Arabie saoudite et en liaison avec des djihadistes syriens. Dès 2011, le major général (er) Afsir Garim avait mis en garde contre les menaces des fondamentalistes (voir http://www.indiandefencereview.com/interviews/the-new-fun... ) Le danger n'a fait que s'aggraver depuis. Il en est de même en Malaisie où le diplomate (er) Dennis Ignatius ne cesse de dénoncer la « saoudisation » de l'Asie du sud-est. Ceci a été exploité par Daesh qui a créé une unité combattante de langue malaise, la Katibah Nusantara Lid Daulah Islamiyyah ila.

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Il faudrait se demander par ailleurs pourquoi les Etats asiatiques menacés par un terrorisme largement financé et instruit par l'Arabie saoudite ne s'unissent pas enfin pour obliger, si besoin par les armes, le Royaume à cesser de nuire. La même question se pose à l'égard des pays européens. La réponse sera toujours la même. Ryad est inattaquable, compte tenu des ressources pétrolières qu'il détient et dont profitent tous ces Etats, notamment sous la forme de commandes à leur industrie civile ou militaire. Comme par ailleurs, s'en prendre directement à l'Arabie saoudite serait s'en prendre directement au lobby militaro-pétrolier américain, on comprend que les volontaires ne se précipitent pas.

Note. Pour plus de détails, voir atimes.com daté du 9 février 2016 mais encore utile

http://atimes.com/2016/02/asian-rebels-in-aleppo-western-blind-spot/

 

mardi, 02 février 2016

China’s Counter-Terrorism Calculus

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China’s Counter-Terrorism Calculus

Publication: China Brief Volume: 16 Issue: 2

By: Jacob Zenn

Ex: http://moderntokyotimes.com

The Jamestown Foundation

China’s growing global footprint, escalating conflicts and the spread of terrorism in theaters ranging from Syria to Afghanistan and Southeast Asia have created openings for non-state actors to target Chinese interests and citizens overseas. Accompanying China’s growing global footprint and the spread of terrorism in theaters ranging from Syria to Afghanistan and Southeast Asia have created openings for non-state actors to target Chinese interests and citizens overseas. Traditionally, militant groups within China arose from independence movements with ethnically-linked narratives. Their suppression within China, as well as China’s growing international exposure, led some of these groups to build relationships with international terrorist groups abroad: while they could not survive wholly within China, they found breathing room in the form of operational space with co-ethnics outside of the country. This is primarily the case for Uighur movements commonly referred to by the catch-all name “East Turkistan Independence Movement(s), or (ETIM).”

Given China’s rising engagement in the Middle East—from President Xi Jinping’s series of state visits this January, to a role in the Iran nuclear deal, to a growing military footprint on the peripheries of the region boosted by the recent commitment to building a base in Djibouti—an assessment of non-state terrorist threats, particularly from Al-Qaeda and its sub-affiliate, the Turkistan Islamic Party (TIP), and the Islamic State (IS) and its “Provinces,” to China, as well as Chinese perceptions of them, is appropriate. This assessment is useful in understanding the differences in costs to China’s human security versus national security objectives. As such, the knowledge of how non-state actors influence Chinese policy and actions is relevant for governments and analysts in assessing China’s foreign policy, as well as providing opportunities for engagement on issues of overlapping concern.

Al-Qaeda and Islamic State Threats to China

Al-Qaeda / Turkistan Islamic Party (TIP)

Anti-Chinese Uighur militants shifted from operating under the umbrella of the Islamic Movement of Uzbekistan (IMU) and Taliban in Afghanistan and Pakistan to forming the TIP in 2006 (China Brief, May 23, 2014). Since then, the TIP has become part of Al-Qaeda’s structure. Although it is not an Al-Qaeda “affiliate” on the level of AQIM in Northwest Africa, Al-Shabaab in East Africa, AQAP in Yemen and Jabhat al-Nusra in Syria, the TIP now operates alongside Jabhat Al-Nusra and can be considered a “sub-affiliate.” Moreover, before the TIP adopted the Syrian war as its own cause in 2013 (in part to seek reciprocal support from jihadists for its goals in Xinjiang), leading Al-Qaeda figures, such as the late Khalid Al-Husaynan and late Abu Yahya Al-Libi, issued statements in support of the TIP (Terrorism Monitor, May 24, 2015). More recently, in 2015, Abdullah Al-Muhyasini, a Saudi preacher close to Jabhat Al-Nusra, also issued statements supporting the TIP (Islom Awazi, December 2, 2015). Al-Qaeda affiliates, such as AQIM and Al-Shabaab, have formally promoted the TIP and its cause to “liberate East Turkistan,” while the TIP, in turn, has also issued statements in support of mainstream Al-Qaeda figures, such as a eulogy for AQIM sharia official Abu al-Hassan Rashid al-Bulaydi on January 7, 2016.

Beyond its propaganda with Al-Qaeda, the TIP has often claimed responsibility for major operations domestically in China, including:

  • Bus-bombings in several cities before the Beijing Olympics in 2008;
  • A truck hit-and-run on pedestrians and mass stabbing attack in Kashgar on Ramadan Eve in 2011;
  • A low-sophistication suicide car-bombing in Tiananmen Square in Beijing in October 2013;
  • A mass stabbing at the Kunming Train Station in March 2014;
  • An apparent double-suicide bombing (or suitcase bombing) at Urumqi Train Station in April 2014; and
  • Car-bombings and explosions killing at an Urumqi market in May 2014 (Terrorism Monitor, May 24, 2015)

However, as TIP’s propaganda and fighters have shifted their focus from Afghanistan—and even Xinjiang—to Syria, the TIP has become involved in “cheerleading” attacks in Xinjiang than masterminding them. Rather, the “masterminding” of the most recent attacks in China appears to have been carried out by loosely inter-connected cells across the country. These cells have some coordination with each other as well as with Turkey-based Islamist organizations that run fake passport schemes and assist Uighur men and their families migrate from China through Southeast Asia to Turkey (and sometimes to the TIP or other settlements under rebel control in northwestern Syria) (Today’s Zaman, January 14, 2015; Yenisafak.com, June 30, 2014).

While the TIP may be primarily a propaganda platform for recent attacks in Xinjiang, Istanbul-based East Turkistan Education and Solidarity Association (ETESA) also praises—or at least justifies—attacks. These include the aforementioned attacks as well as others that the TIP has not claimed, such as the assassination of the pro-Chinese Communist Party leading imam at the Id Kah mosque in Kashgar in 2014, and a large-scale attack at a coal mine in Xinjiang in October 2015 (SCMP, July 30, 2014). Either these attacks occurred outside the scope of the TIP or were so locally ordered and executed (and minimally reported on outside of China) that the foreign-based TIP did not take notice.

The Islamic State

The Islamic State brought China into its focus in 2015, although a predecessor to the Islamic State in Iraq and Al-Sham (ISIS) featured at least one Chinese fighter in its propaganda as early as 2013 (YouTube, March 18, 2013) The Islamic State’s more recent focus on the Uighurs may have been a reaction to the increasing numbers of Uighurs—reportedly up to 1,000 fighters—fighting in the TIP (and therefore with Al-Qaeda affiliate Jabhat Al-Nusra). The Islamic State’s promotion of the status and cause of Uighurs in its ranks included:

  • Two videos and tweeted photos of an elderly Uighur man who made “hijra” (exodus or migration) from Xinjiang to Syria with his family (shanghaiist.com, June 4, 2015);
  • Suicide attack “martyrdom” claims of Uighurs (and other Central Asians) in Syria and Iraq; and
  • An Islamic State-produced nasheed (Islamic chant) in Mandarin Chinese, which represented a general outreach to Chinese Muslims, including Huis, Kazakhs, and possibly Uighurs who speak Mandarin more fluently than Uighur (although the quality of this nasheed was lower than typical Arabic language ones.

For China, the recruitment of TIP jihadists—China’s traditional opponent—into Islamic State represents an evolved and hitherto unknown threat. While these recruits arguably make the TIP weaker, higher levels Uighur militancy in the Islamic State is a “devil that China does not know.” It is possible that the Islamic State could generate traction within China where, since 2006, the TIP has not—that is, if the Islamic State has the tools to be as effective in social media and propaganda outreach in a more closed media environment like China as compared to Europe.

The Islamic State has also likely begun to compete with the TIP in recruiting Uighurs along the trafficking networks in Southeast Asia that assist Uighurs to travel to Turkey and Syria. Four Uighurs stood trial in Indonesia in 2015 for trying to meet with the Mujahidin Indonesia Timor (MIT) in Sulawesi, which is a militant group based in Central Sulawesi, whose leader, Santoso, pledged loyalty to Al-Baghdadi in 2014 (Jakartapost, December 1, 2015). In addition, numerous Islamist organizations in Indonesia have expressed support for the Islamic State and served as feeders for Islamic State recruitment in Syria and Iraq. One man known as Alli, was part of a group of three Uighur militants arrested outside of Jakarta in December 2015 with a bomb-making manual and lists of jailed Indonesian terrorists, as well as Indonesians in Syria who joined the Islamic State. Counterterrorism officials suspected members connected to this cell were involved in the Erawan Shrine bombing in Bangkok, Thailand on August 17, 2015 (Bangkok Post, December 26, 2015). Alli was also reported to be part of the network of Al-Raqqa-based Indonesian Islamic State militant Bahrun Naim before Naim masterminded a series of attacks in Jakarta on January 14, 2016 (Jakarta Globe, December 24, 2015; Time.com, December 28, 2015).

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Assessment of Threats

TIP / Al-Qaeda

Despite the increasing numbers of attacks by networks of Uighur militants in China, the threat to China from such attacks remains an issue of human security—not national security. The rising death toll of Chinese citizens in these attacks are “only” in the several hundreds each year. Even if they were in thousands, however, this would hardly lead China to yield to the demands of groups like the TIP and ETESA for the construction of an Islamic state and ending, among other policies:

  • The migration of Han Chinese from eastern China to Xinjiang;
  • Use of Chinese language in schools in Xinjiang;
  • Encouragement of inter-marriage between Han and Uighurs and job offers for Uighur women in eastern China (where presumably they would assimilate or marry Han Chinese);
  • Restrictions on offspring (Uighurs and most Chinese minorities have, however, had fewer restrictions as part of the former “one-child policy” than Han families); and
  • Testing of nuclear weapons in Xinjiang (Militant Leadership Monitor, December 30, 2011)

Beyond attacks in China, what also could place pressure on China are actions by states. Thus, TIP, ETESA and other Islamist organizations have adopted a “Palestine strategy” of framing China’s rule in Xinjiang as an “occupation,” delegitimizing Chinese sovereignty, and ultimately seeking an international referendum on Xinjiang’s status (presumably parts of northwestern Xinjiang where Han already far outnumber Uighurs would not be included in such a vote). [1] This strategy may be of greater relevance to China as a state than the human security losses as resulting from Uighur militancy (China Brief, May 23, 2014). While the prospects of any such referendum occurring in the near-term future is highly unlikely, there is some evidence that this narrative is finding sympathetic ears:

  • Then Turkish Prime Minister Tayyip Erdogan called Chinese rule in Xinjiang a “genocide” in 2009 (Hurriyet, July 14, 2009);
  • The TIP held territory in northwestern Syria as part of the coalition with Jabhat Al-Nusra with support from Turkey or Turkey-based organizations, which furthered support and recognition of the TIP from supporters of Jabhat Al-Nusra around the Muslim world; [2] and
  • The prospect of re-shaping the borders in the Middle East that could lead to new conceptions of sovereignty and statehood—not only in that region but elsewhere throughout the Islamic World, including Central Asia and Xinjiang

Thus, it is the mobilization potential of groups like the TIP or ETESA, which merge pan-Islamist themes with Uighur nationalism while accepting—and even promoting—violent struggle, or “jihad” (even though ETESA may not directly participate in it) that may become the broader national security issue for China to deal with in the future. In fact, China’s counterterrorism success in preventing the TIP from gaining the traction to begin a full-blown insurgency in Xinjiang capable of anything beyond a few sporadic albeit deadly attacks may have forced the TIP and ETESA to become increasingly close in their respective “cheerleading” and “advocacy” roles.

The Islamic State

Despite the Islamic State’s overall expansion beyond Iraq and Syria in 2015, its direct threat to China is still low compared to other regions. The Islamic State announced it killed Chinese and Norwegian hostages in its magazine, Dabiq, in November 2015 after having first offered them for “sale.” But the focus of its propaganda in terms of killing hostages is still mostly on Westerners or, in some cases, their allies, such as the Japanese (SCMP, November 20, 2015). Moreover, closer to China’s borders, Southeast Asian jihadists are not yet sufficiently unified for the Islamic State to announce a Province in South East Asia, despite the bayat (pledges) to Islamic State leader Abubakar Al-Baghdadi from several Indonesian and Philippine factions since 2014. Nonetheless, in terms of logistics the Islamic State has funding and immigrant support networks in the Persian Gulf region, Malaysia, Hong Kong and even Japan that can facilitate its “infrastructure-building” in Southeast Asia ahead of a possible Province announcement in 2016 (isisstudygroup, October 15, 2015).

In addition, while the TIP has focused on appealing to recruits from the Chinese Hui and Chinese Kazakh minorities more than the Islamic State, the Islamic State does not appear to have any “local” traction within China. The Islamic State’s apparent hacking of the prestigious Tsinghua University’s website on January 18, 2016 highlights the possibility of the “Islamization” of anti-government sentiment in China, which could lead to the growth in support for the Islamic State in the same way it has in Europe. [3] Some elites, including dissidents from Muslim minority communities, may also have sympathies for the Islamic State for religious, ideological or political reasons (SCMP, January 18).

While Islamic State consolidation in Southeast Asia and a smattering of support for it from within China would certainly be of concern within Chinese borders, no prospective Southeast Asian provinces or domestic pro-Islamic State movement would comprise a national security threat to major Chinese diplomatic or trade interests for the foreseeable future – even if they could harm the human security of Chinese nationals. Rather, China is likely more concerned about the arrival of the Islamic State in Afghanistan via its Khorasan Province, which subsumed the Islamic Movement of Uzbekistan (IMU) and is intended to include Xinjiang and to subsume all of Central Asia. [4] Khorasan province does not appear to be more powerful than the Taliban or likely to control large tracts of territory in Afghanistan, but even fighting between Khorasan Province and the Taliban and Al-Qaeda or the Afghan government could further destabilize and complicate the economic and political situation in Afghanistan. This, in turn, would undermine Chinese strategic interests in Afghanistan and objectives of China’s New Silk Road and One Belt, One Road plan road at a time when China is considering elevating trade with Iran following the U.S. “Iran Deal” and its international profile with expected visits of President Xi to Iran and Saudi Arabia in 2016 (SCMP, January 15).

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Conclusion

The threat of non-state actors to China such as the TIP, Al-Qaeda and the Islamic State can influence Chinese state policies, priorities and objectives. Thus, even though this article assesses that these threats mostly concern the human security rather than the national security of China and its citizens, they do indirectly affect China’s power projection, counter-terrorism calculus and foreign policy. These threats also have the potential to affect China’s level of engagement abroad, including its use of special forces overseas, new counter-terrorism laws, pressure relationships with allies (such as Pakistan to crack down on anti-Chinese militancy), tacit support to other governments’ foreign policies (such as Russia’s airstrikes in Syria), and its academic understandings and trainings in counterterrorism studies. Thus, the role of non-state actors is relevant not only in terms of security affairs but also in broader diplomacy, relationships, and engagement with China.

Jacob Zenn is a Fellow of Eurasian and African Affairs at The Jamestown Foundation. Mr. Zenn graduated as a Global Law Scholar from Georgetown Law in 2011 and the Johns Hopkins School of Advanced International Studies (SAIS) Nanjing Center for Chinese-American Studies in Nanjing, China in 2007.

Notes

  1. Author’s Interview, ETESA supporter in USA, 2015
  2. The start of the Russian bombing campaign in northwestern Syria in late 2015 appears, however, to have led to more than 30 TIP deaths and the destruction of TIP’s main headquarters as well as settlements where militants were living with their families.
  3. Oliver Roy, “ International Terrorism: How can prevention and repression keep pace?” BKA Autumn Conference, November 18–19, 2015 life.eui.eu, November 18, 2015
  4. The Taliban nonetheless reportedly killed or captured the IMU leader, Usman Ghazi, and killed other IMU members after Ghazi pledged to Al-Baghdadi such that the IMU may now be near-elimination.

Files:

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vendredi, 26 juin 2015

« Si Daech n’existait pas, il aurait fallu l’inventer »

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« Si Daech n’existait pas, il aurait fallu l’inventer »

Richard Labévière
Journaliste, Rédacteur en chef  du magazine en ligne : prochetmoyen-orient.ch
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Avec l'aimable autorisation de Richard Labévière

Richard Labévière, expert des questions internationales et stratégiques, écrivain et rédacteur en chef de Proche et Moyen-Orient.ch/Observatoire géostratégique, analyse le changement de posture des États-Unis dans le traitement des questions liées au terrorisme.

Dans un contexte international volatile et fragmenté, marqué par la disparition progressive du leadership américain, la multiplication des acteurs et la fin des alliances stables, la configuration de la menace terroriste est de plus en plus complexe. Comment a évolué le traitement du phénomène terroriste par les puissances occidentales et leurs alliés ? Comment expliquer les contradictions entre la déclaration d'une guerre totale contre le terrorisme incarné par des organisations comme le groupe État islamique (EI ou Daech), et dans la pratique, un conflit de moyenne et basse intensité contre l'EI ? Pourquoi l'approche politique de résolution des crises a été supplantée par la logique sécuritaire du maintien, de l'entretien et de la gestion de ces situations ? Richard Labévière, expert des questions internationales et stratégiques, rédacteur en chef de Proche et Moyen-Orient.ch/Observatoire géostratégique, répond à L'Orient-Le Jour.

Q : Le 27 mai 2015, à Genève, vous avez organisé un colloque sur le terrorisme dans lequel vous parlez d'« anciennes menaces » mais de « nouveaux enjeux ». Qu'entendez-vous par là?
R : Le premier point sur les anciennes menaces était de montrer la vraie filiation historique de Daech. Souvent les observateurs pressés ont l'habitude de dire que Daech est né en Irak. Mais avant l'Irak, ce groupe s'est inspiré des méthodes et de l'idéologie des islamistes armés algériens, le Groupe islamique armé (GIA), qui entre 88 et 98 ont été les terroristes de la décennie sanglante (tortures et massacres collectifs au nom de la restauration du califat). Dans les méthodes d'assassinat et dans l'idéologie, ces islamistes ont donc été les précurseurs de Daech. Maintenant en ce qui concerne les nouveaux enjeux face à la menace terroriste et ses transformations, nous sommes passés par plusieurs stades. L'isolement international de pays comme l'Algérie qui a fait face seul au terrorisme à l'époque, puis après le 11 septembre et à partir du moment où les États-Unis sont touchés sur leur sol, la guerre contre le terrorisme qui devient l'affaire du monde entier. Après les révoltes arabes et jusqu'à ce jour, la grande nouveauté que l'on peut observer est la gestion de crises. On gère la menace terroriste sans chercher à la résoudre ou à l'éradiquer. La gestion de crise est devenue un mode de gouvernance. On canalise, on oriente, on instrumentalise.

Pourquoi estimez-vous que c'est après les révoltes arabes que le changement a été initié ?
Rappelons-nous pourquoi les Américains ont décidé d'éliminer Oussama Ben Laden (chef d'el-Qaëda) en mai 2011 alors qu'ils savaient depuis 4 ans qu'il était au Pakistan et ne bougeaient pas ? Parce que les révoltes arabes de janvier 2011 avaient commencé et que l'administration américaine ne voulait surtout pas qu'el-Qaëda récupère et instrumentalise la contestation, quand la réponse thermidorienne à ces révoltes à l'époque était les Frères musulmans. En mai 2011, on mise donc sur les Frères, et cela va s'avérer une catastrophe. À partir du moment où la dernière approche des États-Unis au Moyen-Orient a échoué, il n'y a pas eu d'approche politique régionale précise face à la crise syrienne, à l'implosion de l'Irak, aux conséquences de la guerre en Libye qui a touché tous les pays voisins de la zone sahelo-saharienne des côtes marocaine à la Corne de l'Afrique.

Comment se traduit aujourd'hui la gestion du terrorisme au Moyen-Orient ?
Prenons un exemple parlant, le sommet anti-Daech organisé par François Hollande en juin à Paris. Premièrement, il n'invite pas l'Iran qui est un pays majeur pour combattre Daech. Deuxièmement, la France fait partie de la coalition qui comprend une cinquantaine de pays ; or face aux participants à la conférence, M. Hollande explique que la lutte contre Daech sera longue sur le plan opérationnel (d'où l'idée de gestion), estimant en outre qu'il ne faut pas changer de stratégie parce que celle de la coalition est la plus adaptée. Or n'importe quel militaire sait parfaitement que l'on n'éradique pas une formation comme Daech simplement avec des bombardements aériens. C'est un principe de stratégie militaire. Dans ce genre de conflit, si l'on ne déploie pas de troupes au sol pour entrer dans une confrontation directe (ce que la France a fait au Mali, combats de corps à corps entre forces spéciales et jihadistes) cela ne donnera rien. Dans le cas de Daech, nous sommes dans cette fameuse équation : on ne résout pas le problème par des décisions militaires frontales, on gère sur le long terme et d'une certaine façon on en tire profit. Sur ce point précis, un expert du Pentagone avait affirmé que si l'on voulait véritablement venir à bout de l'EI, il faut 10 mille militaires au sol, une bataille frontale décisive et l'affaire est réglée. Or aujourd'hui, près de la moitié des avions de la coalition rentrent à leur base avec leurs bombes qu'ils n'ont pas larguées.
Nous pouvons prendre également l'exemple d'el-Qaëda que l'on aide dans un pays et que l'on combat ailleurs. On les soutient en Syrie, mais on tue leur chef au Yémen à 2-3 jours d'intervalle. Tout cela révèle qu'il n'y a plus de politique proche et moyen-orientale construite parce que ce n'est plus central aujourd'hui pour les États-Unis. Il faut replacer le logiciel géopolitique à son bon niveau. Nous avons oublié qu'au début de son second mandat, Barack Obama avait rappelé la chose suivante : l'avenir des intérêts américains se situe en Asie-Pacifique et en Asie centrale. Cela ne passe plus par le contrôle du Moyen-Orient, mais par ce que Zbigniew Brzeziński appelait Eurasie, c'est-à-dire les routes de Marco Polo, de Venise à Vladivostok. C'est pour cela que la priorité, avant de résoudre au cas par cas les crises au Moyen-Orient, reste la normalisation avec l'Iran et la recherche d'un accord sur le nucléaire. L'obsession américaine est aujourd'hui de contenir la Chine et le retour de la Russie comme puissance régionale dans son accord stratégique avec Pékin. De cette priorité-là découle des postures au Moyen-Orient qui vont être différentes en fonction des situations.

En l'absence d'une approche régionale globale, y a-t-il néanmoins des lignes rouges à ne pas franchir dans la région?
Oui, il y a 4 lignes rouges qui ne bougent pas. La défense de Bagdad, parce que symboliquement après 2003 les Américains ne peuvent pas permettre que Daech prenne Bagdad. La défense et la protection de la Jordanie qui est un protectorat américano-israélien. Le Kurdistan qui reste une des dimensions essentielles de l'évolution de l'arc de crise et de la transformation à venir parce que du Kurdistan dépend la façon dont les acteurs tentent d'instrumentaliser la question kurde. Le Liban également parce que dans leur absence de vision globale encore une fois, les États-Unis et la France ne peuvent se permettre que l'on revive une instabilité générale telle que l'on a pu la vivre entre 1975 et les accords de Taëf de 1990. Même s'il y a encore des situations grises, des incursions dans la Békaa, et les conséquences que l'on connaît de la bataille du Qalamoun syrien. Aujourd'hui, il est certain que les États-Unis gèrent les crises au coup par coup. Mais surtout de la manière dont ils gèrent la criminalité chez eux. Dans les différents États les plus problématiques avec les gangs et les mafias, il y a un modus vivendi, on ne démantèle pas le crime organisé, on le canalise et on le gère. On protège les zones riches avec des sociétés militaires privées, et on laisse les criminels raqueter les parties les plus pauvres de la société américaine. Donc on instaure des sociétés à plusieurs vitesses avec des ghettos, des zones protégées, des zones abandonnées. La politique étrangère étant une extension de la politique intérieure.

Vous considérez que le « terrorisme » est devenu le stade suprême de la mondialisation, cette évolution dans le traitement du phénomène serait selon vous liée à la transformation du système capitaliste ?
Oui, le terrorisme rapporte et s'inscrit dans la logique de la mondialisation économique parce que la lutte contre le terrorisme génère des millions d'emplois dans les industries d'armement, de communication, etc. Le terrorisme est nécessaire à l'évolution du système capitaliste lui-même en crise, mais qui se reconfigure en permanence en gérant la crise. Cette idée de gestion sans résolution est consubstantielle au redéploiement du capital. Dans un brillant essai, La part maudite, Georges Bataille avait expliqué à l'époque en 1949 que toute reconfiguration du capital nécessite une part de gaspillage qu'il appelle la consumation et aujourd'hui on peut dire que le terrorisme est cette part de « consumation » organiquement liée à l'évolution du capitalisme mondialisé. Si Daech n'existait pas, il faudrait l'inventer. Ça permet de maintenir une croissance du budget militaire, des millions d'emplois de sous-traitance dans le complexe militaro-industriel américain, dans la communication, dans l'évolution des contractors, etc. La sécurité et son maintien est devenue un secteur économique à part entière. C'est la gestion du chaos constructif. Aujourd'hui des grandes boîtes, comme Google par exemple, supplantent l'État et les grandes entreprises en termes de moyens financiers pour l'investissement et la recherche dans le secteur militaire américain en finançant des projets de robots et de drones maritimes et aériens. Tout cela transforme le complexe militaro-industriel classique et rapporte beaucoup d'argent. Pour cette transformation le terrorisme est une absolue nécessité, Daech n'est donc pas éradiqué mais entretenu parce que cela sert l'ensemble de ces intérêts. Et là nous ne tombons pas dans la théorie du complot, c'est une réalité quand on examine l'évolution de l'économie.

Quelles sont les conséquences de cette logique ?
C'est surtout qu'on encourage les causes et les raisons sociales de l'émergence du terrorisme. On ne dit pas suffisamment que ceux qui aujourd'hui s'engagent dans les rangs de Daech et reçoivent un salaire proviennent des lumpen prolétariat de Tripoli ou autres zones où les gens vivent dans une extrême pauvreté parce que l'évolution du capitalisme affaiblit les États, les politiques sociales, et les classes les plus défavorisées sont dans une situation de survie de plus en plus complexe. Sans réduire le phénomène à une seule cause, le mauvais développement et la déglingue économique constituent tout de même une raison importante de l'expansion de Daech. Face à cela, les États-Unis ont entretenu la situation de faillite des États de la région sahelo-saharienne et favorisé la création de micro-États mafieux. Cette logique de traitement sécuritaire montre que l'argent est devenu le facteur principal des relations internationales aujourd'hui. La raison pour laquelle l'Arabie saoudite, le Qatar sont devenus des partenaires tellement importants pour les pays occidentaux c'est parce qu'ils ont de l'argent et dans leur logique de Bédouins, les Saoudiens pensent que l'on peut tout acheter. L'argent a supplanté l'approche politique des relations internationales, c'est la donnée principale et la direction de la gestion des crises. D'où ce poids totalement démesuré de l'Arabie saoudite, du Qatar, des Émirats, du Koweït, dans la gestion des crises du Proche et Moyen-Orient. Quand on voit que les Saoudiens arrosent d'argent le Sénégal, et que ce dernier envoie 200 soldats au Yémen on sent le poids de l'argent. On voit aussi comment cette course à l'argent explique la nouvelle diplomatie française.

C'est- à-dire ?
Du temps du général de Gaulle et de François Mitterrand, on parlait d'une politique arabe de la France, aujourd'hui on parle d'une politique sunnite de la France. La diplomatie française colle aujourd'hui aux intérêts saoudiens, parce que la France vend de l'armement, des Airbus à Riyad, aux Émirats, au Koweït... Ça représente 35 milliards de dollars lourds pour le Cac 40. C'est une diplomatie de boutiquier où la vision stratégique de l'intérêt national et de la sécurité nationale est supplantée par la course à l'argent. Les élites administratives et politiques ne parlent plus de la défense de l'intérêt national mais de la défense de leurs intérêts personnels. L'argent explique leur démission et leur trahison des élites. Dans ce contexte-là, la liberté d'expression s'est réduite à une simple alternative être ou ne pas être Charlie. S'exerce aujourd'hui une « soft » censure qui fait que dans les médias mainstream on peut difficilement faire des enquêtes ou critiquer l'Arabie saoudite ou le Qatar. La diplomatie est gérée par une école néoconservatrice française qui a substitué à la politique et l'approche internationale, une morale des droits de l'homme qui est un habillage à la course à leurs intérêts financiers.

Richard Labévière

Source   

   l'orient-le-jour

vendredi, 29 mai 2015

Trois des raisons du succes de Dae'ch

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TROIS DES RAISONS DU SUCCES DE DAE’CH

Richard Labévière
Journaliste, Rédacteur en chef  du magazine en ligne : prochetmoyen-orient.ch
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Stupeur chez les archéologues : Dae’ch s’empare de Palmyre. Si la chute de Ramadi en Irak est stratégiquement plus préoccupante, ces derniers succès de l’organisation « Etat islamique » pose toutefois question. Les raisons de ces gains territoriaux, sinon idéologiques, sont multiples, mais on peut situer, en les analysant, trois processus majeurs expliquant partiellement cette évolution qui n’a pas l’air de beaucoup inquiéter la « communauté internationale »…

La première raison des succès de Dae’ch est la plus immédiate, sinon la plus aveuglante. Elle concerne la gestion militaire du « problème ». En effet, on sait, depuis les bombardements massifs effectués par les Alliés sur l’Allemagne du printemps 1945, qu’on ne gagne jamais définitivement une guerre par la seule voie aérienne. Malgré l’évolution technologique des chasseurs-bombardiers, des drones et des moyens radars, les systèmes d’armes aériens ne suffisent pas à emporter la décision sans intervention au sol, menée soit par des forces spéciales, soit par des unités conventionnelles. Les différentes opérations effectuées en Afghanistan (depuis les attentats du 11 septembre 2001), en Irak (printemps 2003), en Libye (printemps 2011), au Pakistan et au Yémen, ont largement validée cette loi incompressible de la guerre…

Faut-il encore s’entendre sur la nature, le sens et la finalité de la dénomination « guerre » ! Malgré les « frappes » de la Coalition internationale - qui ont débuté en août 2014 -, les positions tenues par Dae’ch ne pourront être réduites et éradiquées sans de substantiels engagements terrestres. Selon les experts avisés, de telles opérations nécessiteraient un format d’une dizaine de milliers d’hommes, un état-major centralisé et différents appuis interarmes nécessaires à une « offensive courte, coordonnée et décisive », explique un officier général de l’une des forces spéciales européennes qui ajoute : « née en Somalie au début des années 90, l’option ‘zéro mort’ a vécu et nous devons faire face aujourd’hui au retour de la guerre dans sa réalité la plus crue : décider de faire la guerre implique le don de soi le plus extrême, à savoir le prix du sang, du sacrifice de sa propre vie. Sans l’acceptation de cette imparable équation, on ne peut être vainqueur… »

A ce rappel de l’une des lois incompressibles de la guerre s’ajoutent les effets collatéraux des opérations militaires que l’Arabie saoudite a lancées unilatéralement et hors de tout encadrement des Nations Unies au Yémen. Le déclenchement de cette nouvelle guerre au Moyen-Orient a conforté, non seulement Dae’ch et Nosra, mais bien d’autres factions terroristes engagées en Syrie, au Liban, en Irak et dans la bande sahélo-saharienne, dans la mesure où l’exacerbation du conflit yéménite s’est traduite par de nouvelles livraisons d’armes tous azimuts, grâce à des financements saoudiens et à ceux d’autres pays du Golfe. Cette consolidation d’un axe militaire « sunnite », élaboré avec la bienveillance du Pentagone et du Département d’Etat américain a masqué les financements et les aides les plus contestables à destination d’organisations ouvertement « terroristes ».

Au quotidien Le Monde du 12 mai dernier, le ministre qatari des affaires étrangères - Khaled Al-Attiyah - déclare le plus tranquillement du monde : « nous sommes clairement contre tout extrémisme. Mais, à part Dae’ch, tous ces groupes combattent pour la chute du régime [syrien]. Les modérés ne peuvent pas dire au Front al-Nosra : ‘restez à la maison, on ne travaille pas avec vous’. Il faut regarder la situation sur le terrain et être réaliste ». C’est au nom de ce même réalisme que Laurent Fabius disait, il y a quelques mois, que les « p’tits gars de Nosra font du bon boulot ! » et que des représentants de cette organisation terroriste étaient reçus à l’Assemblée nationale française… Il faut être réaliste !

Cette logique très sélective du réalisme induit organiquement une deuxième raison des succès de Dae’ch. Comme les Etats-Unis ne veulent pas associer directement la Russie et l’Iran à une contre-offensive militaire coordonnée contre Dae’ch, comme François et Laurent d’Arabie s’obstinent à vouloir dégommer le régime syrien, sinon Bachar al-Assad lui-même, en cherchant à nous faire admettre que c’est la seule et unique solution pour neutraliser les islamistes radicaux, on assiste à une inévitable « communautarisation » du conflit. Ainsi, les milices chi’ites, et pas seulement les forces spéciales du Hezbollah libanais, reprennent un rôle de premier plan. Cette dynamique de fragmentation militaire, territoriale et politique sert à la fois les intérêts de Washington et de Tel-Aviv réactivant l’antienne d’Oded Yinon - cet analyste du ministère israélien des Affaires étrangère - qui conseillait en 1982 de « re-tribaliser » les Etats-nations arabes en favorisant le nettoyage ethnique et l’instauration de micro-émirats chi’ites, alaouites, sunnites, druzes, etc. Divide et impera : cette vieille logique de domination est plus que jamais à l’ordre du jour et continue à faire beaucoup de victimes.

Tout aussi logiquement et nécessairement, cette anomie rampante nous amène à une troisième rationalité ascendante et porteuse des « valeurs » de Dae’ch : sa communication, sinon son soft et smart power. Celle-ci se déploie dans plusieurs dimensions : il y a d’abord ses « médias » électroniques et une démultiplication de sites Internet - autant de vecteurs de diffusion des idéologies radicales, d’influence et de recrutement -, qui se sont extrêmement professionnalisés, souvent grâce à l’appui d’officines spécialisées occidentales. Ce constat qui consiste régulièrement à reconnaître que les idéologies radicales mettent à profit toutes les faiblesses, sinon les démissions et lâchetés de nos systèmes démocratiques « ouverts », n’est pas nouveau. Ce qui l’est davantage concerne le redéploiement et le recyclage d’ex-terroristes à travers les vitrines d’ONGs, d’associations culturelles et « humanitaires » aux Etats-Unis et en Europe. Ce blanchiment d’anciens tueurs - qui ont décidé de poursuivre leur combat par d’autres moyens - s’effectue avec la complicité active de responsables économiques et politiques occidentaux.

Et ce n’est pas le moindre pied de nez de l’histoire, de voir s’effectuer ce grand retournement au nom des droits de l’homme, de la démocratie et du pluralisme de pensée et d’expression ! Il va sans dire que cette évolution discrédite passablement les vrais acteurs de la défense des droits humains et induit une confusion dommageable dans les termes mêmes servant à décrire et qualifier la menace terroriste, ses mutations et ses outils de communication.

Récemment, différents médias occidentaux relatant des crimes terroristes ont qualifié leurs auteurs de « militants ! » Militants de quoi ? On marche sur la tête ! Cette progression folle et morbide paraît inexorable. Dans son merveilleux roman 1984, George Orwell dépeignait une société devenue autiste et pratiquant une novlangue fonctionnant par équivalences simples comme : la liberté, c’est l’esclavage ou la pensée, c’est la force ! Nous y sommes…

Richard Labévière, 24 mai 2015

lundi, 25 mai 2015

L'Occident facilite la montée de l'État Islamique «afin d'isoler le régime syrien»

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L'Occident facilite la montée de l'État Islamique «afin d'isoler le régime syrien»

Auteur : Brad Hoff 
Ex: http://zejournal.mobi

L'Occident facilitera la montée de l'État Islamique « afin d'isoler le régime syrien », lit-on dans un document de la Defense Intelligence Agency de 2012.

Très probablement avec l'aide des services saoudiens, ISIL s'attaque à présent à la minorité chiite en Arabie saoudite. L'attaque perpétrée dans une mosquée de la ville de al-Qatif, ce vendredi 22 mai, a fait plus de 20 morts et des dizaines de blessés - Photo : EP

Le lundi 18 mai, Judicial Watch, le groupe de vigilance du gouvernement conservateur, a publié une sélection de documents autrefois classifiés obtenus du Département américain de la Défense et du Département d'État grâce à un procès fédéral.

Alors que les grands médias se concentraient sur le traitement par la Maison Blanche de l'attaque du consulat de Benghazi, un bien plus « grand tableau » se dégage de la lecture d'un document de la Defense Intelligence Agency rédigé en 2012 : à savoir que l'avènement d'un « État islamique » dans l'est de la Syrie est souhaitable pour que l'Occident puisse arriver à ses fins dans la région.

De manière surprenante, le rapport récemment déclassifié stipule que pour « l'Occident, les pays du Golfe et la Turquie [qui] soutiennent l'opposition [syrienne]... il y a la possibilité d'établir une principauté salafiste officielle ou pas, dans l'est de la Syrie (Hasaka et der Zor), et c'est exactement ce que veulent les puissances qui soutiennent l'opposition, afin d'isoler le régime syrien ... ».

Le rapport de la DIA, anciennement classé « SECRET // NOFORN* » et daté du 12 août 2012, a été largement diffusé dans les divers organes gouvernementaux, y compris CENTCOM, la CIA, le FBI, le DHS, NGA, le Département d'État et beaucoup d'autres.

Le document montre que, dès 2012, le renseignement américain avait prédit la montée de l'État Islamique en Irak et au Levant (ISIL ou ISIS), mais au lieu de désigner clairement le groupe comme un ennemi, le rapport considère le groupe terroriste comme un atout stratégique américain.

Bien qu'un certain nombre d'analystes et de journalistes documentent depuis longtemps le rôle des agences de renseignement occidentales dans la formation et l'entrainement de l'opposition armée en Syrie, ce document constitue la confirmation par les plus hautes sphères du Renseignement étasunien de l'idée que les gouvernements occidentaux voient essentiellement ISIS comme le meilleur moyen de parvenir à un changement de régime en Syrie. Non seulement ce document le dit clairement mais il le dit comme si c'était la chose la plus naturelle qui soit.

Des preuves matérielles, des vidéos, ainsi que les récents aveux de hauts fonctionnaires impliqués (voir l'aveu de l'ancien ambassadeur de la Syrie, Robert Ford), ont, depuis, prouvé que le soutien matériel des terroristes d'ISIS sur le champ de bataille syrien par le Département d'État et la CIA remonte à au moins 2012 et 2013 (pour un exemple clair de « preuves matérielles » : voir le rapport de l'organisation anglaise, Conflict Armement Research, qui, en remontant la trace des roquettes anti-chars croates récupérées auprès de combattants ISIS, est arrivée à un programme conjoint CIA /Arabie Saoudite via des numéros de série identifiables).

On peut résumer ainsi les points clés du rapport de la DIA, concernant « ISI » (en 2012 : « Etat Islamique en Irak ») et son futur compère ISIS, qui vient d'être déclassifié :
Al-Qaïda conduit l'opposition en Syrie
L'Occident s'identifie avec l'opposition
L'établissement d'un État Islamique naissant n'est devenu réalité qu'avec la montée de l'insurrection syrienne (il n'y a aucune raison de penser que le retrait des troupes américaines d'Irak ait joué le rôle de catalyseur dans l'essor de l'État Islamique, comme l'affirment d'innombrables politiciens et experts ; voir la section 4 .D. ci-dessous)
La mise en place d'une « principauté salafiste » en Syrie orientale est « exactement » ce que veulent les puissances extérieures qui soutiennent l'opposition (identifiées comme « l'Occident, les pays du Golfe, et la Turquie ») pour affaiblir le gouvernement d'Assad
Il est suggéré de créer des « lieux de refuge sûrs » dans les zones conquises par les insurgés islamistes comme cela a été fait en Libye (ce qui dans les faits, se traduit par une soi-disant zone d'exclusion aérienne comme premier acte d'une « guerre humanitaire » ; voir 7.B.)
L'Irak est identifié à « l'expansion chiite » (de 8.C)
Un « « état islamique » sunnite pourrait empêcher « l'unification de l'Irak » et pourrait « faciliter à nouveau l'entrée d'éléments terroristes de tout le monde arabe dans l'arène irakienne. » (Voir la dernière ligne du PDF.)

Ce qui suit est extrait du rapport de sept pages déclassifié de la DIA : - R 050839Z 12 août
...
La situation générale :

A. A l'intérieur, les événements prennent une tournure clairement sectaire.
B. Les Salafistes [sic], Les Frères musulmans et Al-Qaïda – Irak, sont les forces principales de l'insurrection en Syrie.
C. L'Occident, les pays du Golfe et la Turquie soutiennent l'opposition, tandis que la Russie, la Chine et l'Iran soutiennent le régime.
...
3. (C) Al-Qaïda – Irak (IQA) : ... B. IQA soutient l'opposition syrienne depuis le début, à la fois idéologiquement et dans les médias ...
...
4. (D). IQA a perdu du terrain dans les provinces de l'ouest de l'Irak en 2009 et 2010 ; Cependant, après la montée de l'insurrection en Syrie, les pouvoirs religieux et tribaux régionaux ont sympathisé avec le soulèvement sectaire. Cette (sympathie) s'est concrétisée par l'appel à bénévoles pour soutenir les sunnites [sic] en Syrie, dans les sermons du vendredi.
...
7. (C) Hypothèses sur le développement futur de la crise :
A. le régime va survivre et garder le contrôle du territoire syrien.
B. Evolution de la situation actuelle en guerre par procuration : ... les forces d'opposition tentent de contrôler les zones orientales (Hasaka et Der Zor), qui touchent les provinces irakiennes orientales (Mossoul et Anbar), en plus des frontières turques voisines. Les pays occidentaux, les pays du Golfe et la Turquie soutiennent ces efforts. Cette hypothèse, qui est le plus probable étant donné ce que nous savons des événements récents, permettra de préparer des lieux de refuges sûrs sous contrôle international comme cela a été fait en Libye quand Benghazi a été choisi comme centre de commande du gouvernement provisoire.
...
8. (C). Si la situation se détériore, on pourra établir une principauté salafiste officielle ou pas, dans l'est de la Syrie (Hasaka et Der Zor), Et c'est exactement ce que veulent les puissances qui soutiennent l'opposition, afin d'isoler le régime syrien qui est considéré comme l'extrémité stratégique de l'expansion chiite (Irak et l'Iran)
8. (D.1). ... ISI pourrait aussi constituer un État islamique en s'unissant avec d'autres organisations terroristes en Irak et en Syrie, ce qui mettrait gravement en danger l'unification de l'Irak et la défense de son territoire.

Note :

* no foreign nationals : ne pas communiquer aux étrangers

samedi, 14 mars 2015

Chessboard

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lundi, 09 mars 2015

Etat islamique: Destruction d’«idoles» au musée de Mossoul

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Gilles Munier*
 
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Etat islamique: Destruction d’«idoles» au musée de Mossoul

Ex: http://www.toutsaufsarkozy.com

La vidéo mise en ligne par l’Etat islamique montrant des djihadistes détruisant des statues antiques et découpant un taureau ailé assyrien m’a accablée. J’ai visité le musée et les sites archéologiques de la région – Ninive, Hatra, Khorsabad, Nimrod - à plusieurs reprises à la fin des années 90. A l’époque, il était quasiment fermé. Pendant la Première guerre du Golfe, l’armée irakienne avait monté la garde autour du bâtiment pour le protéger des risques de pillage. De nombreuses pièces archéologiques avaient été mises en sécurité. Sur les sites de Hatra et de Nimrod, j’avais vu des statues et des coupoles de temples détériorées par des tirs de missiles ou des passages du mur du son à faible altitude.

Dans mon Guide de l’Irak, publié en 2000* (photos de Erick Bonnier), j’écrivais à propos du musée :

« … les statues monumentales et les collections d’objets présentées égalent celles des grands musées occidentaux parmi les statues des dieux, les plus intéressantes pour les passionnés d’histoire religieuse sont celles de Marân, Martân et Bar-Marîn », c’est-à-dire, en araméen ancien : « Notre-Seigneur, Notre-Dame et le Fils-de-nos-Deux-Seigneurs ».

shamash.jpgCes trois divinités du panthéon hatréen pourraient avoir inspiré la Trinité chrétienne. Leurs statues provenaient du temple de Shamash, le dieu soleil assyrien.

Du temps où le royaume arabe de Hatra resplendissait, des bédouins venaient de toute l’Arabie pour effectuer à l’intérieur du temple de Shamash des rites de circumambulation, comme le font aujourd’hui les musulmans autour de la Qaaba, à La Mecque.

Aujourd’hui, on ne voit pas en quoi l’existence d’anciennes « idoles » mésopotamiennes exposées dans des vitrines a de gênant. Les statues du musée de Mossoul ne menacent pas les musulmans. Il ne viendrait à l’idée de personne de les adorer. Leur destruction avait un sens à l’époque du Prophète Muhammad et de la conversion de populations païennes à l’islam, mais le fait qu’elles aient été adorées il y a 7000 ans, bien avant la Révélation du Coran, fait partie d’une histoire qui ne peut être gommée.

Quant au taureau ailé découpé à la scie mécanique, qui selon mes souvenirs se trouve sous le tombeau du prophète Jonas, et qui faisait partie d’une entrée du palais d’Asarhaddon (681-669 av. J-C), fils d’Assourbanipal, il suffisait de le recouvrir de terre pour le cacher à la vue de la population.

La directrice générale de l'Unesco a demandé jeudi dernier la convocation d’une réunion de crise du Conseil de sécurité des Nations unies pour protéger le patrimoine archéologique irakien. C’est bien, mais un peu tard. Il eut mieux valu qu’elle s’en préoccupe sérieusement dès la Première guerre du Golfe… Depuis, il y a eu les pillages organisés du musée de Bagdad (avril 2003) et de nombreux sites laissés à l’abandon, ou occupés comme par hasard par les troupes américaines (Ur et Babylone, par exemple).

Outre les destructions imbéciles effectuées par l’Etat islamique : quid des dégâts provoqués sur certains sites par les bombardements actuels de la coalition américaine ? Il y a fort à parier que les opérations qui seront lancées pour reconquérir Mossoul, annoncées pour le printemps prochain, détruiront en grande partie la ville. L’Unesco va-t-elle demander aux Occidentaux et à leurs alliés de sauvegarder les édifices religieux anciens, ou les ruines de Ninive si des combats s’y déroulent ? J’en doute.

* « Guide de l’Irak », Jean Picollec Editeur (Paris)

* « Irak, an illustrated history », Interlink Group (Etats-Unis)
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http://www.france-irak-actualite.com/

samedi, 29 novembre 2014

Tenter d'éclaircir et de comprendre le terrorisme

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TENTER D’ÉCLAIRCIR ET COMPRENDRE LE TERRORISME
 
Revenir sur l’EIIL

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr

La guerre des États-Unis dirigée contre l'Etat islamique sent le mensonge à plein nez. Nous avons décortiqué toutes les vidéos. Ce sont des mises en scène grossières, la dernière étant dans le genre un bijou de propagande. Mais il faut à la fois recruter dans les rangs et pousser les alliés pour les contraindre en fait à mener une guerre préventive dans le monde. Il faut mondialiser la guerre pour protéger à la fois la patrie américaine et l'Etat israélien, réaliser au final la Jérusalem céleste. L'agenda militaire américain vise le Grand Moyen Orient, le Grand Israël et à terme le contrôle de l'Iran. L'État islamique d'Irak et la Syrie (ISIS) est une création du renseignement américain. Le renseignement américain n'est pas le Pentagone. Dans la cacophonie régnante, il y a aussi à Washington des guerres des stratèges. L'incursion des brigades de l'Etat islamique en Irak à partir de Juin 2014 faisait partie d'une opération de renseignement militaire soigneusement planifiée et secrètement soutenue par les Etats-Unis, l'OTAN et Israël. Pour le Mossad, il y avait aussi une autre opération baptisée Nid de frelons qui visait à attirer comme un aimant les extrémistes arabes dans la région pour les abattre.


Le mandat de lutte contre le terrorisme est une fiction 


L'État islamique est protégé par les Américains et ses alliés. Si d'ailleurs la coalition avait voulu éliminer les brigades de l'ISIS, ils auraient bombardé ses convois de camions Toyota quand ils traversaient le désert de la Syrie à l'Irak en Juin. Le désert syrien El-Arab est un territoire ouvert. Avec des avions de combat (F15, F22 Raptor, CF-18 ou Rafale et Mirage 2000), l'opération aurait été, d'un point de vue militaire, rapide, pratique et efficace, réglée en un tour de main. Mais il fallait laisser l'ISIS entrer pour s'approprier les armes des militaires irakiens, l'or des banques de Mossoul et faire éclater l'Irak pour se retourner ensuite contre la Syrie afin de l'achever sans égard pour les populations civiles.


L'opération de l'EILL, et beaucoup l'ont relevée, s'apparente à celle du soutien américain d'Al-Qaïda et ses affiliés. Au moment de la guerre soviéto-afghane, des camps d'entraînement pour Al-Qaïda avaient été établis au Pakistan. Sur une période de dix ans à partir de 1982-1992, 35 000 djihadistes venus de 43 pays islamiques avaient été recrutés par la CIA pour combattre dans le djihad afghan. Des manuels pour djihadistes avaient même été publiés par l'Université du Nebraska. Oussama ben Laden fondateur d'Al-Qaïda aux Etats-Unis a été recruté par la CIA au début de la guerre en 1979. Il avait 22 ans. La France est parfaitement au courant. Dans les années 2004-2005, la France protégeait aux Comores le numéro deux d'Al-Qaïda pourtant objet, officiellement ,d'une forte prime pour son arrestation.


L'État islamique (ISIL) est à l'origine une filiale d'Al-Qaïda créée par l'agence de renseignement des États-Unis avec le soutien du MI6 britannique, le Mossad d'Israël, l'Inter-Services Intelligence du Pakistan (ISI) et l'Arabie Intelligence ( GIP), Ri'āsat Al-Al-Istikhbarat'Amah (رئاسة الاستخبارات العامة). Le but initial était de soutenir l'insurrection en Syrie dirigée contre le gouvernement de Bachar al Assad. 


C'est l'OTAN et le haut commandement turc qui étaient responsables au départ de l'embauche des mercenaires ISIS et Al Nusrah depuis le début de l'insurrection syrienne en Mars 2011. Selon des sources de renseignements israéliens, cette initiative a impliqué une campagne pour enrôler des milliers de volontaires musulmans pour combattre aux côtés des rebelles syriens. L'armée turque se proposait de loger ces volontaires, de les former et de les préparer à la frontière. Elle a assuré  leur passage en Syrie et lorsqu'ils sont blessés, c'est elle aussi qui les soignent. On sait aussi, de source confirmée, que des forces spéciales britanniques et le MI6 ont participé à la formation de djihadistes chez les rebelles syriens et l'on se rappelle bien l'excellent accent britannique de John, le tueur de James Folley. Très publiquement le 9 décembre 2012, un haut responsable américain avouait sur CNN que les Etats-Unis et disait-il « certains alliés européens » utilisent leurs agents pour « former les rebelles syriens à la sécurisation des stocks d'armes chimiques en Syrie ».


En ce qui concerne la pratique de la décapitation chez les djihadistes, elle fait partie des manuels et des programmes de formation de terroriste parrainé et édité par les USA, programmes de formation mis en place en Arabie saoudite et au Qatar. La question qui reste énigmatique est : comment s'opère le recrutement ? En fait, comme la CIA en Amérique latine et comme tous les services secrets du monde l'ont fait dans l'histoire, un grand nombre des militants recrutés le sont chez les droits communs et ils sont recrutés comme mercenaires ISIS. On sait là encore de source assez fiable que les prisons saoudiennes sont quelque peu désertiques en ce moment. Ceux qui sont condamnés à mort en Arabie saoudite ont tous été enrôlés pour se joindre aux brigades terroristes en Syrie.


Le profil de nos « français de souche, djihadistes » est manifestement un profil de gens rationnels, pas du tout fanas. Ils ont de toute évidence été recrutés comme mercenaires ou se sont engagés comme tels. Ils sont peut-être musulmans mais certainement  pas  des « islamistes» embrigadés. Comment devient-on mercenaire alors qu'il n'y a plus de service militaire en France et pas encore d'annonces dans les journaux français ? On est le plus souvent « approché » dans une mosquée, dans une soirée ciblée ou dans les couloirs d'une université et l'on peut ainsi se retrouver comme une jeune fille brillante (cas véridique) soudain à Londres avec 20 000 euros sur son compte ou autre cas réel, avoir l'usage d'une carte bleue sans restriction. Disons le, de suite, ce n'est pas l'armée française qui peut se permettre ce genre de largesses. Alors qui ?  Sur le  terrain, on sait que des combattants djihadistes ont rencontré des officiers israéliens de Tsahal et suivi leurs conseils. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Moshe Yaalon ont visité des mercenaires blessés dans un hôpital militaire de campagne à la frontière avec la Syrie le 18 Février 2014. De même, le sénateur américain John McCain a rencontré des dirigeants terroristes djihadistes en Syrie. Actuellement, la milice de l'EILL (devenu chez nous Daesh) est la cible d'une campagne de bombardement des États-Unis et de l'OTAN, la France étant en première ligne dans le cadre du mandat de « lutte contre le terrorisme ». Comment comprendre ce « double jeu »  militaro-secret alors que  Washington continue de fournir une aide militaire conséquente à l'Etat islamique ? Dans la dernière vidéo de l'ISIS réalisée pour inciter les alliés à continuer, on voit bien que les bombardements des États-Unis visent aussi à frapper surtout au passage l'infrastructure économique de l'Irak et la Syrie, ses usines, ses voies de communication, ses immeubles et ses raffineries de pétrole. Aurions-nous oublié la possibilité d'un double objectif, comme ceux de 1944 et 1945 sur la Bretagne et la Normandie?


En soi, le projet de califat n'est pas arabe 


Il fait partie d'un plan anglo-saxon très ancien (revoyez Lawrence d'Arabie) et il fait partie d'un ordre du jour très précis de la politique étrangère américaine défini depuis longtemps. Il est chargé de diviser l'Irak et la Syrie dans des territoires distincts: un califat islamiste sunnite, un califat chiite et une République arabe du Kurdistan. En fait, nous sommes, avec la guerre mondiale contre le terrorisme qui a même son sigle propre, le GWOT comme pour l'OMC ou le GATT dans une autre séquence de la mondialisation guidée maintenant par la mondialisation de la guerre (Mali, Niger, Nigéria, République centrafricaine, Somalie, Yémen, Kenya) et l'accomplissement quasi théologico-eschatologique du Royaume.  Il ne manque plus que des Islamistes en Ukraine ! Il y en a déjà en Chine ainsi que quelques Tatars esclavagistes et collabos en Crimée ! 


Revenons à nos Normands, à nos décapiteurs ! 


Ce sont sans doute de bons naïfs face à une religiosité musulmane authentique.  Ils aiment l'argent. A Elbeuf, on a toujours aimé flamber ! Ils sont en service commandé et bien payé. Méfions-nous de ces sorties répétées de jeunes convertis. Rappelons-nous : dans les guerres d’antan, avant l’assaut décisif, une bonne préparation avec l’artillerie s’imposait. Les anglo-américains nous ont montré qu’ils suivaient souvent cette méthode à l'ancienne pour préparer leurs coups. Avant l’action proprement dite, une préparation minutieuse par l’artillerie médiatique vient en fait d'être mise en place. C'est réussi, Le Monde, sorte de Pravda française y a déjà consacré sa première page. Tout le monde savait en France qu’il y avait des djihadistes français en Syrie et en Irak mais ce qu'on savait moins c'est qu’ils se prénommaient en réalité Maxime ou Michael, au lieu de Mohamed ou Kader ! Ces prénoms bien « souchiens » tombent à point. Quelle que soit la réalité de la composition des djihadistes français en Syrie, la brusque apparition de ces vidéos synchronisées avec des « études statistiques » confirmant que les banlieues ou les mosquées ne sont pas le terreau du radicalisme musulman, nous amènent à nous demander pourquoi ces djihadistes, qui étaient restés discrets pendant trois ans, ont tout d’un coup éprouvé le besoin de fanfaronner devant les caméras ? Un besoin subit de notoriété ? Enfin pourquoi le sentiment de danger national semble plus important pour les médias, alors que rien n’a changé, lorsque ce sont des « nationaux » qui font la guerre ? Craint-on la guerre civile ou nous y prépare-t-on ? Et dans cette future guerre, un Maxime serait-il plus dangereux qu’un Mohamed ? 


Tout ceci est bien sûr destiné à maintenir le climat habituel de peur, le terrorisme d'Etat si bien analysé naguère par Gianfranco Sanguinetti mais le changement de cap concernant la nature du djihadisme français est trop brutal pour qu’il soit anodin. D'ailleurs, certains lorgnent déjà sur Internet qui, selon eux, aurait remplacé les mosquées. Préparez-vous ! N’y aurait-il que cela ? De fait, Noël approche... L'artillerie a été lancée et si comme dans la guerre en dentelle, l'assaut ne saurait tarder ?...

lundi, 06 octobre 2014

Ambiguïtés turques

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Ambiguïtés turques

par Jean-Paul Baquiast
Ex: http://www.europesolidaire.eu/
 
Aux yeux des Européens un tant soit peu avertis, la Turquie demeure une énigme enveloppée de mystère, pour paraphraser la formule de Churchill. Ceci explique que les efforts des Etats-Unis pour pousser l'Union européenne à intégrer la Turquie n'aient pas encore eu d'échos. Mais le mystère, ou si l'on préfère, les ambiguïtés de la Turquie en font que s'accroitre.
 
Obama, ce grand stratège, l'avait le 15 septembre incluse, apparemment sans guère la consulter, dans les 50 Etats qu'il voulait engager dans la guerre contre le soi-disant Etat islamique (Isis). A ce jour, le rôle de la Turquie dans cette coalition hétéroclite demeure, lui aussi, une énigme enveloppée de mystère. On a pu à juste titre parler d'ambiguïté turque. Ceci pour deux raisons

La première est que la Turquie, comme son gouvernement actuel (les opposants, militaires comme magistrats voire blogueurs étant en prison ou menacés de poursuites), demeure fondamentalement les bastions d'un islamisme de plus en plus conservateur, mais néanmoins conquérant. Le mythe d'un président Erdogan champion d'un islamisme modéré a depuis longtemps fait long feu. Le mariage adultère entre la religion et la politique a une fois de plus révélé ses effets néfastes pour la démocratie et ses valeurs, notamment le droit des femmes à l'égalité. Il est aujourd'hui pratiquement devenu impossible à une femme, autre qu'une touriste, de circuler dans une ville turque non voilée et d'échapper aux harcèlements .

La seconde tient à la question du Kurdistan. Malgré les affirmations officielles, la Turquie craint comme la peste la constitution d'un grand Kurdistan indépendant qui l'amputerait d'une partie de son territoire et de son influence régionale. Elle ne peut donc pas participer à une coalition comportant des représentants et combattants provenant du Kurdistan irakien semi-autonome. Elle soupçonne non sans raisons que reconnaître la légitimité de la lutte des peshmergas contre Isis, voire les armer, renforcerait l'audience du parti laïc des Travailleurs Turcs (PKK) que le gouvernement n'a cessé de combattre, plus ou moins ouvertement.

Or aujourd'hui, pour contrer l'influence du PKK et faire repousser indéfiniment la création d'un Grand Kurdistan, il semble que le gouvernement et ses services secrets encouragent des minorités kurdes engagées aux cotés de l'Isis dans la lutte contre les Américains et leurs alliés européens. C'est ainsi qu'une manifestation de "soutien au peuple syrien" qui s'est vite transformée en manifestation de soutien à Daesh (Isis)) vient d'avoir lieu à Istanbul en Turquie, sous les yeux de policiers turcs parfaitement passifs, sinon plus. .

Manifestations de soutien

« En traversant les rues du quartier Fateh à Istanbul, les manifestants ont arboré les drapeaux et des slogans Daesh, et affirmaient vouloir soutenir ceux qui ont combattu pour le jihad en Irak et en Syrie et qui sont tombés en martyre pour Dieu », ont rapporté des médias turcs, selon le journal égyptien al-Ahram. Les manifestants ont également scandé des slogans hostiles à l'impérialisme américain.

L'appel à ce rassemblement a été lancé par un mouvement turc qui se fait appeler le Hezbollah turc. Il y a de tout chez les Kurdes, bien sûr. Il s'agit en fait d'une organisation kurde armée qui a été fondée à la fin des années 1970 du siècle dernier pour faire face au PKK. Elle s'est fait remarquer par sa violence non seulement contre ce dernier, mais aussi contre ceux qui s'opposent à elle.

Le PKK n'est pas dupe. Il a lancé une mise en garde au gouvernement turc l'accusant de mener une guerre contre le peuple kurde, et menaçant de reprendre la lutte armée à partir du mois prochain. Il s'était précédemment élevé contre le refus turc de laisser passer des combattants kurdes vers la région syrienne de Hassaké pour prêter main forte à la communauté kurde persécutée par Isis.

On pourrait en conclure que la Turquie n'est pas prête à renoncer aux bonnes relations non-dites qu'elle entretient avec les islamistes de l'Isis. Voici encore un nouveau souci pour Obama, et aussi d'ailleurs pour nous-mêmes Européens. Nous ne pouvons pas oublier les frontières communes et les liens commerciaux nombreux que nous entretenons avec la Turquie, non plus que le nombre considérable de travailleurs turcs employés en Europe, notamment en Allemagne. On sait d'ailleurs que la police allemande a du récemment intervenir dans certains villes pour interdire la circulation de véhicules proclamant avoir imposé la sharia dans ces villes et rappelant la nécessité du port, tant de la barbe islamique pour les hommes que du voile intégral pour les femmes.

NB

Voir aussi un article encore plus pessimiste traduit de Moon of Alabama
http://www.vineyardsaker.fr/2014/10/02/syrie-plans-turquie-autres-pensees-confuses/

 

Post-scriptum au 03/10.La presse: Le Parlement turc a approuvé jeudi 02 à une très large majorité une motion autorisant l'intervention de l'armée turque en Syrie et en Irak,. A suivre donc, pour apprécier le degré d'engagement de l'armée. Celle-ci, nous l'avons rappelé, est restée traditionnellement laïque, malgré les répressions ...Sera-t-elle soutenue par le président Erdogan?

Jean Paul Baquiast

samedi, 04 octobre 2014

Will the US use ISIL to attack Assad?

 

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Author: Jim Dean

Will the US use ISIL to attack Assad?

Monday mornings can always be a scary way to start the week. But with Obama’s new version of “Pax Americana”, that the US now claims the right to bomb anywhere it deems necessary, we have all been on pins and needles as to how the White house war schemers were going to manipulate the ISIL-Dash crisis into a “get two for one” deal…using it to topple Assad in the process.

I had been expecting this to be done in steps like the camel moving into your tent during the sandstorm by sticking his nose in first. The next thing you know it is all the way inside and there is no room for you anymore.

But Obama has started the week with a new red line, threatening to trigger a full bombing campaign on Syria if a US plane gets shot down while conducting unauthorized strikes inside Syria. It sounded like George Bush (43) had come back and hijacked a press conference to do his cowboy routine that he so enjoyed like a teenage boy, one last time.

Remember that Syria, despite being aware of the camel’s nose in the tent story, graciously consented to US strikes against ISIL and Al-Nusra as long as the targets were coordinated with Damascus. It is the least one would expect from any country with an ounce of dignity and pride to request.

Syrian’s foreign minister, Walid al-Moallem, using the non-confrontational Russian diplomatic style which has helped keep the lid on things, was most gracious in stating his county would cooperate with regional and international anti-terror efforts in the way it is supposed to be done, under UN resolutions and respecting the country involved. He made no threats to shoot down American planes.

So here we have a non aggressive, non-threatening country asking that such a dangerous and delicate tactic such having terrorist targets bombed by a third country, that it be done under international law to prevent accidental escalation, or as it seems to be in this case…planned escalation.

Syria is the country that took advantage of Lavrov’s lead to deflect an earlier US overt threat by offering to remove all of its chemical weapons stockpiles and facilities. This has been successfully completed and conveniently forgotten by the White house and Western media despite its positive contribution to avoiding a wider regional war.

We seem to forget that Syria was not charged with the 9-11 attack, it has blown up no US embassies or beheaded American journalists, done anthrax attacks here, or used mini-nukes to bring the World Trade Towers down, as released recently by Veterans Today with the leaked 2003 Sandia nuclear laboratory report confirming that the dust sample mass spectrometry tests confirmed the use of nuclear explosives that day.

On the contrary, this confirmation of 9-11 being a nuclear attack was classified and nothing done to track down those responsible. The perpetrators are still walking around free, they have more mini-nukes at their disposal to use when they want, and our entire national security apparatus has been stood down from protecting us. Why? It seems like an impossible scenario.

What we got instead, besides the Patriot Act and a massive increase in foreign and domestic surveillance, is the launching of the Bush-Cheney-NeoCon cabal’s, “Pax Americana” by fire and brimstone. We later got Obama’s Asia Pivot, and the cranking up of another new totally manufactured crisis with the anti-Russian Jihad that the war schemers here, in NATO and the EU have launched for some yet to be explained reason. We have inflicted more 9-11’s on other countries than I can count, including several our own military personnel who were sent to fight in faraway lands when they should have been used to root out the real nuclear terrorists of 9-11 hear at home.

One would think that with all the instability in the world today due to an escalating East-West confrontation that wise leadership would avoid planting more land mines and trip wires to create more mayhem, but that is exactly the path the Obama administration continues to choose. The only anomaly to this has been the positive movement toward ending the manufactured tensions over Iran’s non-existent nuclear weapons program.

But there is another layer to this new anti-ISIL AmeriKanzi Jihad. As 9-11 is now a proven false flag attack, by the most preeminent sources on the planet, the bomb designers at Sandia Labs and the IAEA nuclear proliferation investigators, so was the al-Qaeda bogeyman construction. The IAEA people have told us that the dust sample analysis of many of the big terror bombings done over that “al-Qaeda period” also tested positive for nuclear explosives being used. Why was this classified then, and why did not more serve their country and oath of office by getting this out sooner so public pressure could be brought to bear to hunt those responsible down?

The result of their failure is we now live in a climate of false flags and psyops where under the guise of protecting us, new redlines, hair triggers, escalations and confrontations are being put upon us every month. And this overt aggression is sold to us under the now worn out mantra of an anti-terrorism campaign when we have a mountain of evidence now of Western state sponsored terrorism.

The present Jihadi proxy terror brigades that were created by the West, Israel, and the Gulf states is now an old story. We also have Turkey, a NATO country, so involved that John Kerry had to fly there to beg to use the airbases for ISIL strikes in Syria. We have been reporting for some time now that Turkey has been a major logistics supporter for ISIL with not a peep out of the US, NATO, or the UN. Even our reports on it were generally ignored in US mass media and only got out primarily due to Press TV.

But today we had official confirmation, and more. The EU’s ambassador to Iraq, Jana Hybas-kova gave us a present with a briefing she gave to the EU’s Foreign Affairs Committee, one that we could have given. She spilled the beans that certain EU countries had been buying crude oil from ISIL. Mind you that these are countries “in addition” to Turkey and Jordan.

And what EU countries are these who are ”aiding and abetting terrorism by providing material support”, a very serious felony? The ambassador would not say despite the request from committee members. Think about that for a minute, how bizarre a situation that is. We have an allegedly democratic institution like the EU where an official report like this was made, kind of…but again we see the automatic stand down. In this case not only is no action being taken to stop it, but on the contrary, the EU is protecting the perpetrators by keeping their identities secret.

So we are left with this incredible situation of the West engaged in a War on Terror, and a War of Terror at the same time. But now we have an official EU acknowledgement. Will the citizens of the EU do anything to force the disclosure of the countries involved? Will those countries feel victimized if that happens, because the US and Israel, the Gulf States, Turkey and others… none of them have been sanctioned for doing the same thing, for years? You just can’t make this stuff up.

Jim W. Dean, managing editor for Veterans Today, producer/host of Heritage TV Atlanta, specially for the online magazine “New Eastern Outlook”.
First appeared: http://journal-neo.org/2014/09/29/will-the-us-use-isil-to-attack-assad/

mardi, 23 septembre 2014

Exoficial de EE.UU.: "EI Estado Islámico es un monstruo creado por nosotros"

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Ex: http://elespiadigital.com

El EI es "una creación, un monstruo, un Frankenstein creado por nosotros". Un exoficial de la Marina de EE.UU., Kenneth O’Keefe, revela en una entrevista estos y otros hechos chocantes sobre el rol de EE.UU. en el surgimiento del grupo terrorista.

El exoficial no pone en ninguna duda el hecho de que los extremistas del EI, que opera en Irak y Siria, han sido financiados por EE.UU. a través de sus representantes como Catar, Emiratos Árabes Unidos y Arabia Saudita. "Realmente, todos son solo una forma rebautizada de Al Qaeda, que por supuesto no es nada más que una creación de la CIA", dice O'Keefe.

O'Keefe relata en una entrevista a Press TV que los yihadistas no solo han recibido de EE.UU. "el mejor equipo norteamericano" como el blindaje personal, blindados de transporte de tropas y entrenamiento, sino que también han sido "permitidos a inundar a través de las fronteras" en muchos lugares del Oriente Medio. "Todo esto se ha hecho bajo el auspicio de acabar con el último 'Hitler' a ojos de Occidente, Bashar al Assad", afirma.

El experto también está de acuerdo con la opinión de algunos analistas de que EE.UU. utiliza toda esta situación con el EI como "una puerta trasera", persiguiendo su objetivo básico de eliminar el Gobierno de Al Assad. El mismo patrón se ve en Irak y Afganistán, añade el exoficial.

Y el pueblo estadounidense, según O'Keefe, no puede ver la situación verdadera por los efectos de la propaganda. "Sería absurdo pensar que el pueblo estadounidense está tan sintonizado en el entendimiento de lo que realmente está pasando como para no ser engatusado en otra guerra que no hará nada más que destruir a cualquiera que participe en ella", concluye.

La conexión saudí: ¿Por qué EE.UU. no vio venir la amenaza del Estado Islámico?

EE.UU. pasó por alto el surgimiento del EI, al hacer antaño la vista gorda ante el papel de Arabia Saudita como promotor de movimientos yihadistas como Al Qaeda, entre los que el EI es el más exitoso, opinan expertos.

El presidente estadounidense, Barack Obama, está repitiendo los errores del pasado en su lucha contra el Estado islámico (EI), opina el senador Bob Graham, copresidente de la Comisión sobre la propagación de Armas de Destrucción Masiva y Terrorismo, y expresidente de la Comisión de Inteligencia del Senado.

De hecho, según él, EE.UU. sigue sin hacer caso al papel de Arabia Saudita, que durante años apoyó al extremismo sunita, tanto a Al Qaeda como al Estado Islámico. Aunque ahora, cuando el EI controla ya territorios más extensos que Reino Unido en Siria e Irak, Arabia Saudita ya no apoya este movimiento, antes "fue una figura central para financiar al EI y otros grupos extremistas", insiste el senador, citado por el diario 'The Independent' .

Según la investigación del ataque del 11 de septiembre, muchas donaciones privadas a Al Qaeda provinieron precisamente de Arabia Saudita. Según él, EE.UU. nunca se dedicó a estudiar ni estos vínculos con los radicales sunitas, ni la posible involucración de Arabia Saudita en el acto terrorista del 11 de septiembre, a pesar de que 15 de los 19 secuestradores de aviones eran de nacionalidad saudí. En vez de ello, EE.UU. ha seguido tratando a este país como su aliado y "siguió haciendo la vista gorda ante el apoyo de Arabia Saudita a los extremistas sunitas", escribe 'The Independent'.

Esto "contribuyó a la capacidad de Arabia Saudita de continuar involucrándose en las acciones perjudiciales para EE.UU., en particular su apoyo al EI", afirmó. Pero, además, el hecho que EE.UU. trataba a Arabia Saudita como un "aliado fiable" e "ignorara" su apoyo a extremistas es la razón por qué la inteligencia estadounidense falló a la hora de identificar al EI como una "amenaza creciente", según cita al senador 'The Independent'.

La semana pasada Obama anunció la nueva estrategia de la lucha contra el EI, al que prometió atacar "allá donde esté". Uno de puntos clave de la estrategia pasa por entrenar a milicianos "moderados" tanto contra el presidente sirio Bashar al Assad, como contra el EI en territorio saudí. Teniendo en cuenta la costumbre de Arabia Saudita de no limitarse a apoyar a los sunitas, y colaborar con los más radicales, este paso podría resultar peligroso, advierte Graham.

EIIL utiliza armas propiedad del Gobierno de Estados Unidos

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El grupo terrorista EIIL (Daesh, en árabe) utiliza armas provenientes de Estados Unidos, así ha revelado la organización Conflict Armament Research en un estudio publicado este lunes.

El informe que documentó las armas incautadas en el norte de Irak por las fuerzas kurdas ‘peshmarga’ en el pasado mes de julio, indica que los terroristas del EIIL poseen “cantidades significativas” de armamento fabricado en EE.UU., incluyendo rifles de asalto M16.

Los rifles, añade el reporte, llevan marcas que dicen: Propiedad del Gobierno de Estados Unidos.

El informe, también, encontró que los cohetes antitanques utilizados por Daesh en Siria eran idénticos a los M79 transferidos por Arabia Saudí al denominado Ejército Libre de Siria (ELS).

El pasado mes de septiembre, la página Wikileaks reveló que el Gobierno de Washington, en lugar de ayudar al Ejecutivo sirio en su lucha contra el terrorismo, financia los grupos terroristas.

Asimismo, el diario estadounidense ‘The Washington Post’, en un artículo publicado el año pasado, dejó claro que la Agencia Central de Inteligencia de EE.UU. (CIA, por sus siglas en inglés) suministró armamento a los grupos armados en Siria.

Después de que el EIIL se apoderara de varias zonas en Siria e Irak, varias personalidades y documentos filtrados revelaron el rol de Washington y sus aliados en la creación de ese grupo takfirí o el apoyo que le brindan para provocar el caos en la región.

El exanalista de la Agencia de Seguridad Nacional de EE.UU. (NSA, por sus siglas en inglés), Edward Snowden, reveló recientemente que el EIIL fue creado mediante un trabajo conjunto entre los servicios de Inteligencia de Estados Unidos, el Reino Unido y el régimen de Israel.

Asimismo, la exsecretaria de Estado de EE.UU., Hillary Clinton, confesó en su libro de memorias que Washington formó al grupo Daesh para alcanzar sus objetivos en Oriente Medio.

El EIIL cuenta con miles de millones de dólares y casi 15 mil mercenarios, y lucha en dos frentes, en Siria e Irak, con la intención de crear un Estado propio entre estos dos países árabes.

samedi, 20 septembre 2014

QU’EST CE QUE L’ETAT ISLAMIQUE ?

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QU’EST CE QUE L’ETAT ISLAMIQUE ?

Romain Caillet*
Ex: http://metamag.fr

Propos recueillis par Marcelle Champagne. Romain Caillet est chercheur et consultant sur les questions islamistes. Il analyse pour "les Clés du Moyen-Orient" comment s’est formé l’EILL, les différences avec al-Qaeda, qui sont les combattants de l’EI et la structure du mouvement.

Depuis quelques semaines, l’avancée de l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL) - aussi connu sous l’acronyme arabe Daech - dans les territoires de l’est de l’Irak, inquiètent les dirigeants arabes et occidentaux. Prenant la tête d’une coalition opposée à la pénétration salafie au Levant, les dirigeants américains et iraniens, en appui de l’armée régulière irakienne, conjuguent leurs efforts pour parvenir à une solution militaire. Qu’est-ce que l’EIIL ?
 
Précisons avant tout que l’acronyme Daech est un terme impropre et péjoratif, utilisé par les opposants à l’Etat islamique. L’expression a été popularisée par le média al-arabya. La chaîne qatari al-jazeera n’utilise d’ailleurs plus ce terme. Si en langue arabe il peut y avoir une légitimité à l’employer, son utilisation en français est clairement idéologique.

Il convient de retenir trois dates clefs dans la formation et l’évolution de l’Etat Islamique (EI) : le 15 Octobre 2006, date de la création de l’Etat Islamique d’Irak (Dawlat al-’Irâq al-Islâmiyya) ; puis, avril 2013, l’extension de l’EII en Syrie qui devient l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL). Enfin, le 29 juin 2014 où le mouvement prend le nom d’Etat Islamique (EI) lorsqu’il annonce la restauration du califat. Une nouvelle appellation sans précision géographique qui témoigne de la volonté du mouvement d’établir un califat universel.
 
Pour comprendre les relations qu’entretient l’EI avec al-Qaeda, il convient de revenir sur la genèse du mouvement. Tout d’abord, le précurseur de l’Etat islamique d’Irak est un jihadiste jordanien, Abû Mus’ab az-Zarqâwî (1966-2006), gracié en 1999 à l’occasion du couronnement du roi Abdallah II de Jordanie. Il fonda son propre camp d’entraînement en Afghanistan dans la région d’Herat, indépendant du groupe al-Qaeda avec lequel il ne semblait pas partager pas les mêmes aspirations. L’offensive américaine d’octobre 2001 en Afghanistan le poussa à traverser l’Iran et à se réfugier au Kurdistan irakien en 2002, où il mit ses hommes au service d’Ansar al-Islam - un groupe fondamentaliste sunnite proche d’al-Qaeda. Lors de l’invasion américaine en Irak en 2003, le jihadiste jordanien forma un groupe du nom de tawhid al-Jihad, « monothéisme et jihad », qui reprenait le nom de son camp d’entraînement en Afghanistan. Il mena sa première grosse opération le 19 août 2003 contre le siège de l’ONU à Bagdad, et dont il revendiqua publiquement la responsabilité le 8 décembre 2003. L’attentat suicide au camion piégée avait couté la vie à 22 personnes dont Sergio Vieira de Mello, Représentant spécial de l’ONU en Irak. 

Le mouvement prit une importance croissante et devint à l’octobre 2004 la branche irakienne d’al-Qaeda, prêtant allégeance à Oussama Ben Laden. En Janvier 2006, le groupe d’Abû Mus’ab az-Zarqâwî fut intégré à une coalition de plusieurs factions jihadistes rassemblées au sein du Conseil consultatif des Mujâhidîn d’Irak (Majlis Shûrâ al-Mujâhidîn fî-l-’Irâq), dont l’Irakien ’Abd Allâh Rashîd al-Baghdâdî prit le commandement. Le but de cette réorganisation était d’« irakiser » le jihad en Irak contre l’occupation américaine, jusqu’alors géré par des étrangers. Après la mort d’Abû Mus’ab az-Zarqâwî en juin 2006, l’Egyptien Abû Hamza al-Muhâjir (1968-2010) prit sa succession à la tête d’al-Qaeda en Mésopotamie, faisant parti du Conseil Consultatif des mujahideen, soumis à l’autorité de ’Abd Allâh Rashîd al-Baghdâdî, rebaptisé à l’octobre 2006, Abû ’Umar al-Qurashî al-Baghdâdî. Le 15 octobre 2006, le conseil consultatif des Mujâhidîn s’élargit en intégrant une trentaine de tribus irakiennes ainsi que de nouveaux groupes jihadistes, prenant à cette occasion le nom d’Etat islamique d’Irak et annonçant la dissolution d’al-Qaeda en Mésopotamie. 
 
A partir de 2007, l’EII connut des difficultés notamment face aux troupes américaines et à la résistance de groupuscules opposés à leur autoritarisme politique et religieux. Le mouvement de la sahwa [1] (« réveil » en arabe), une force supplétive irakienne composée pour l’essentiel d’anciens insurgés sunnites ayant prêté allégeance au gouvernement de Nouri al-Maliki, combat l’EII. Le gouvernement irakien les évinça du pouvoir et peina à honorer la promesse qui leur avait été faite d’intégrer leurs membres au sein des forces nationales de sécurité. Devenues les cibles des conflits sectaires du pays, les anciens insurgés sunnites choisirent finalement progressivement de se rallier à l’EII. Les attentats se multiplièrent. Implanté en Irak, l’EII observait de loin les événements en Syrie dès 2011. Il prit la décision de dépêcher un petit groupe en Syrie qui prit le nom de Jabhat al-Nusra fin 2011. Le mouvement devint si puissant que l’émir n’écoutait plus le chef de l’EII. Il ne fit pas sécession pour autant mais devint quasiment une branche autonome de l’organisation. En avril 2013, le chef de l’EII, Abû Bakr al-Baghdâdî (à la tête de l’organisation depuis 2010), annonça que Jahbat al-Nusra et l’EII n’était qu’une seule et même organisation. Ils supprimèrent alors les deux appellations – Etat islamique d’Irak (EII) et Jabhat al-Nusra - pour former l’Etat islamique en Irak et au Levant - ad-Dawlat al-Islâmiyya fî-l-’Irâq wa-sh-Shâm - (EIIL). Le lendemain de cette déclaration, le chef de Jahbat al-Nusra, Abû Muhamad al-Jûlânî, reconnut qu’il avait combattu pour l’EII en Irak et bénéficié de son soutien financier et militaire en Syrie mais il désapprouva la fusion des deux unités. La scission s’effectua alors entre ceux qui souhaitaient rejoindre le commandement de l’EIIL, et ceux qui souhaitaient rester sous celui d’al-Jolani. La majorité des combattants rejoignit l’EIIL. Le 9 juin 2013, Zawahiri annonca la dissolution de l’EIIL et stipula que l’EII devrait quitter la Syrie au profit de Jahbat al-Nosra, dont il reconnut officiellement son affiliation avec Al-Qaeda. Le 10 juin 2013, le chef de l’EIIL, Abu Bakr al-Baghdadi, invalida cette décision affirmant que l’EII resterait en Irak et au Levant, sans se soucier des frontières de Sykes-Picot. Plus tard, son porte-parole, Abu Muhammad al-‘Adnani, évoqua également l’argument théologique pour justifier ses positions, rappelant que les deux premiers califes, Abu Bakr et ‘Umar b. al-Khattâb n’avaient jamais séparé le commandement des armées d’Irak et du Levant. Les relations se dégradèrent entre les deux mouvements. En Janvier 2014, la plupart des rebelles syriens se liguèrent pour attaquer l’EIIL. Le chef de Jabhat al-Nusra rejeta la faute sur les dirigeants de l’EIIL. Les relations continuèrent de se dégrader. En mars 2014, la prise de contrôle de plusieurs puits de pétrole en Syrie par l’EIIL précipita la déclaration de guerre entre l’EIIL et Jabhat al-Nusra, menacé dans son poumon économique de la région de Deir ez-Zor. Au mois de Juin 2014, après ses victoires retentissantes en Irak, le mouvement de l’EIIL acquit une telle force qu’il parvint à prendre les dernières villes encore aux mains des rebelles dans la région frontalière de Deir Ez-Zor, l’ancien foyer jihadiste de Jabhat al-Nusra.
 
Quelles différences existent-ils entre al-Qaeda et l’EI ?

Bien qu’ils aient des repères idéologiques communs, l’EI et al-Qaeda sont deux organisations différentes. On peut retenir trois critères de divergence d’ordre générationnel, politique et doctrinal. Les deux mouvements ont en effet des stratégies militaires et un agenda politique distincts. Premièrement, l’expérience de référence d’al-Qaeda reste celle du jihad afghan contre les Russes dans les années 1980 et de la lutte contre l’Occident, pour les partisans de l’EI, la référence, plus récente, est celle du jihad en Irak contre l’invasion américaine de 2003. Il existe dès lors une différence générationnelle mettant en parallèle la génération Ben Laden et la génération Zarqâwî, plus virulente et plus efficace en communication. Contrairement à al-Qaeda, l’EI estime qu’il vaut mieux combattre les ennemis d’aujourd’hui, plutôt que ceux d’hier, autrement dit, l’Iran et ses velléités expansionnistes (dénommé le « projet Safavide » - al-mashrû’ as-safawî - selon la terminologie jihadiste), et les Chiites plutôt que les Etats-Unis. Deuxièmement, il existe des divergences politiques afférant au mode d’administration et de gouvernance. Les partisans de l’EI sont favorables à l’administration immédiate du territoire conquis et à la mise en place de la charia, avant même que le conflit n’ait pris fin ; al-Qaeda prône un jihad déterritorialisé dont la cible principal reste l’Occident. Troisièmement, l’EI se distingue par sa cohérence idéologique interne qui tranche avec l’hétérogénéité caractéristique des multiples branches d’al-Qaeda, notamment Jabhat al-Nusra.
 
Qui sont les combattants de l’EI ?
 
Le commandement de l’EI est exclusivement irakien. Il est formé en majorité de chefs militaires qui sont principalement d’anciens officiers de l’armée de Saddam Hussein et d’anciens cadres des services de renseignement, reconvertis en jihadistes, souvent après avoir été humiliés par les Américains. Contrairement au haut-commandement quasiment exclusivement irakien, on trouve des combattants de toute nationalité, notamment en Syrie où les étrangers représenteraient près de 50% des troupes, qu’ils soient Arabes (Libyens, Saoudiens, Tunisiens…), originaires du Caucase (des Tchétchènes), de l’Occident (Français, Belges, …) ou encore, à titre anecdotique, de la République Populaire de Chine (RPC). Plusieurs tribus syriennes des villes de Jarâblus, de Raqqa et de la province de Deir ez-Zor ont également prêté allégeance à l’émir de l’EI. Répartis entre la Syrie et l’Irak, l’EIIL compterait environ 20 000 combattants [Charles Lister, chercheur au Brookings Doha Centre, estime que l’EIIL compte de 5.000 à 6.000 combattants en Irak et de 6.000 à 7.000 combattants en Syrie.]. La libération par l’EI de plusieurs milliers de prisonniers en Irak ces derniers jours est venue grossir les rangs du mouvement.

Comment l’EI est-il structuré ? De quel(s) appui(s) dispose-t-il pour mener ses offensives ?
 
L’EI se distingue par la qualité de ses combattants et les compétences militaires de leurs commandants. Leur unité idéologique et politique assure une organisation et une discipline inédites sur le terrain. Il dispose d’un commandement intégré et d’une hiérarchie distincte du groupe autour duquel des brigades quasi autonomes gravitent. L’équipement militaire de l’EI leur vient d’abord des armes lourdes récupérées en Syrie que les combattants utilisèrent par la suite en Irak pour prendre des bases remplies d’équipement moderne, et avoir ainsi accès à l’arsenal militaire américain. Le M998 High Mobility Multipurpose Wheeled Vehicle (HMMWV ou Humvees), un véhicule de transport à roues de l’armée américaine acquis par l’armée irakienne, est désormais aux mains des jihadistes. Ils disposent par ailleurs de leurs propres camps d’entraînement. De peur d’être dénoncé, leurs entrainements aux combats se déroulent dans des camps itinérants. Le lieu de l’entrainement change en permanence. Il est par conséquent très difficile de les suivre. S’il ne dispose pas encore d’uniforme ou de grade, l’EI a l’intention de former un corps militaire sur le modèle des armées classiques. Enfin, la force du mouvement tient également à un service de renseignement perfectionné, très présents en Syrie, où seul l’émir local connaît l’identité des personnes travaillant pour ce service, appelé amniyyin (« les chargés de sécurité » en arabe).

L’EI finance ses activités sur des fonds propres. Avant la prise de Mossoul, l’EI disposait déjà d’un revenu annuel de plus de 100 millions de dollars prélevé sous la forme d’impôts, d’extorsions de fonds ou de soutien des populations locales. En plus de l’impôt révolutionnaire, ils recourent à l’exploitation des puits de pétrole, aux otages occidentaux et, dans une moindre mesure, des financements leur viennent de particuliers du Golfe (5%). L’EI ne semble pas bénéficier du soutien ouvert d’un Etat.

[1] Créée par le cheikh Ahmed Abou Richa et financée par l’armée américaine fin 2006, elle est la cible d’attentats. « Les Sahwa représentent le changement de posture remarquable des éléments tribaux sunnites qui, après avoir soutenu les djihadistes insurgés, ont commencé à coopérer avec les troupes américaines pour combattre al-Qaida (en fait à cette époque il n’y a plus d’al-Qaïda c’est l’Etat islamique d’Irak) et les milices shiites. Cette évolution avait été facilitée par le regain de pression politique exercé sur le mouvement djihadiste et la décision de l’armée américaine d’armer et de rémunérer les membres des forces armées non officielles Sahwa - qui ont fini par compter plus de 100 000 hommes dans leurs rangs. Les forces Sahwa sont demeurées dans leur grande majorité, mais pas totalement, arabes, sunnites, tribales et basées localement » in http://www.fmreview.org/fr/non-etatiques/taraghi.html

* article publié sur Les Clés du Moyen-Orient




vendredi, 19 septembre 2014

Désinformation par la sémantique

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LA DÉSINFORMATION PAR LA SÉMANTIQUE

Une étude sur France info par des spécialistes sur le terme Daesh

Jean Pierinot
Ex: http://metamag.fr

Cela ne vous aura sans doute pas échappé. Depuis plusieurs jours, le terme "Daesh" remplace celui d’Etat islamique dans les discours officiels. Cela n’est pas anodin.
 
« Il n'y a pas de temps à perdre face à la menace des djihadistes de Daesh  qui a pris le contrôle de larges secteurs des territoires irakien et syrien, multipliant les exactions », a déclaré lundi matin François Hollande lors de son discours d’ouverture de la conférence sur la paix et la sécurité en Irak réunie en ce moment au Quai d’Orsay. « Daesh a commis au cours de ces derniers mois des massacres, des crimes que l'on peut qualifier de génocide, de purification ethnique et religieuse à l'encontre de milliers de citoyens », a renchéri son homologue irakien, le président Fouad Massoum.
 
«Le groupe terroriste dont il s’agit n’est pas un Etat» (Laurent Fabius)

Daesh, ou Daëch, plutôt qu’Etat islamique… Une histoire de sémantique d’abord. Daesh est en effet l’acronyme arabe d’EIIL, Etat islamique en Irak et au Levant. Mais l’explication ne s’arrête pas là. Devant les députés de l’Assemblée nationale, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius s’en est expliqué. « Le groupe terroriste dont il s’agit n’est pas un état. Il voudrait l’être, il ne l’est pas et c’est lui faire un cadeau que de l’appeler état. De la même façon, je recommande de ne pas utiliser l’expression Etat islamique car cela occasionne une confusion islam, islamisme, musulman. Il s’agit de ce que les arabes appellent Daesh et de ce que j’appelle pour ma part les égorgeurs de Daesh», a lancé le ministre français des Affaires étrangères. Et d’insister encore ce matin sur France Inter : « Le terme Etat islamique est très mauvais. Je ne suis pas d’accord qu’on les appelle l’Etat islamique, ils voudraient qu’on pense qu’ils agissent au nom des musulmans, ce n’est pas vrai » , a-t-il redit.  
 
De l'Etat islamique d'Irak à l'Etat islamique tout court

Outre-Atlantique, on évite aussi désormais de parler d’Etat islamique. Dans un discours prononcé mercredi dernier, le président américain Barack Obama a utilisé le terme "ISIL", initiales en anglais  de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL en français). « Ce groupe se fait appeler 'Etat islamique" mais il faut que deux choses  soient claires : ISIL n'est pas islamique. Aucune religion ne cautionne le meurtre d'innocents et la majorité des victimes de l'ISIL sont des musulmans.  ISIL n'est certainement pas un Etat. Il était auparavant la branche d'Al-Qaïda en Irak », a expliqué le chef de la Maison Blanche.
 
A sa création en octobre 2006 en Irak, de la fusion de la branche d'Al-Qaïda en Mésopotamie et de petits groupes islamistes en Irak, le groupe extrémiste sunnite se faisait appeler "l'Etat islamique d'Irak (EII)". Ce n’est qu’en avril 2013 qu’est apparu "l'Etat islamique en Irak et au Levant", ou selon une autre traduction "l'Etat islamique en Irak et en Syrie" (EIIS en français, ISIS en anglais). Le 29 juin dernier, après son offensive fulgurante en Irak, le groupe change son nom pour devenir "l’Etat islamique", supprimant ainsi toute référence géographique (Irak, Levant, Syrie). Il désigne son chef Abou Bakr Al-Baghdadi comme "calife" et donc "chef des musulmans partout" dans le monde.

"Daesh", appellation controversée

L'acronyme en arabe de l'EIIL est Daesh. Mais selon des experts il est perçu comme péjoratif par les djihadistes car le terme "islamique" y disparaît. Dans une interview aux Clés du Moyen Orient, (article repris par Metamag) Romain Caillet, islamologue à l'Institut français du Proche-Orient, souligne ainsi que Daech est un terme "impropre et péjoratif, utilisé par les opposants à l’Etat islamique".  « Si en langue arabe il peut y avoir une légitimité à l’employer, son utilisation en français est clairement idéologique ».  

dimanche, 07 septembre 2014

Le fondamentalisme de l'État islamique analysé par le philosophe Slavoj Zizek

Le fondamentalisme de l'État islamique analysé par le philosophe Slavoj Zizek

Auteur : Claire Levenson
 
slavoj_zizek.jpgPour Slavoj Zizek, les membres de l’État islamique ne sont pas de vrais fondamentalistes. «Les soit-disant fondamentalistes de l'EI sont une insulte au véritable fondamentalisme», écrit le philosophe dans le New York Times.

Pour lui, quelqu’un qui a une foi religieuse profonde fait preuve d'un mépris distant pour ceux qu’il considère comme des infidèles, pas d’un rejet violent et obsessif. Les vrais fondamentalistes, comme les bouddhistes tibétains ou les Amish aux Etats-Unis, éprouvent «une absence de ressentiment et d’envie, une profonde indifférence envers le mode de vie des non-croyants».

Zizek, qui est aussi psychanalyste, voit une sorte de dénégation à l’œuvre chez les islamistes de l’EI:

«Les terroristes pseudo-fondamentalistes sont profondément dérangés, intrigués et fascinés par la vie de péché des non-croyants. On voit bien que lorsqu'ils luttent contre l’Autre dépravé, c'est en fait contre leur propre tentation qu'ils luttent».

Pour le philosophe, la violence extrême de l’Etat islamique est le signe d’une sorte de complexe d’infériorité par rapport à une certaine image occidentale de la réussite, qui comprend le luxe, le consumérisme, les femmes et le pouvoir:

«Alors que l’idéologie officielle de l’Etat Islamique est de dénoncer les libertés occidentales, au quotidien, les gangs de l’EI pratiquent des orgies grotesques».

Pour illustrer cette ambiguïté, il cite la fameuse photo d'Abou Bakr Al-Baghdadi, le leader de l'EI, portant une montre suisse clinquante,ainsi que l’expertise médiatique et financière moderne de ces djihadistes:

«Paradoxalement, les fondamentalistes de l’EI et ceux qui leur ressemblent ne sont absolument pas convaincus d’être supérieurs.»

Et pour Zizek, c’est cette instabilité, cette sorte de susceptibilité, qui les rendraient particulièrement violents. Alors qu’un vrai fondamentaliste est, lui, beaucoup plus serein.

Sur l’absence de foi bien ancrée des djihadistes qui rejoignent l’Etat islamique, plusieurs détails donnent raison à cette analyse: avant d’aller se battre en Syrie, deux candidats anglais au djihad récemment arrêtés avait commandé L’Islam pour les nuls et Le Coran pour les Nuls. 

En 2008, une note du MI5, l’agence de renseignement anglaise, écrivait que les candidats au djihad étaient souvent des «novices en matière de religion» et qu'au contraire, «une identité religieuse bien étabile protégeait de la radicalisation violente».


- Source : Claire Levenson

lundi, 25 août 2014

Amerika gaat IS gebruiken als excuus voor aanval op Syrië

‘Amerika gaat IS gebruiken als excuus voor aanval op Syrië’

Republikeinse senator: ‘IS zal proberen grote Amerikaanse stad op te blazen’

Ex: http://xandernieuws.punt.nl


Minister Defensie Chuck Hagel: ‘IS is grotere bedreiging voor VS en Europa dan 9/11.’

De Amerikaanse stafchef van de strijdkrachten, generaal Martin Dempsey, liet gisteren weten dat de islamitische terreurbeweging IS pas kan worden verslagen als er ook luchtaanvallen in Syrië worden uitgevoerd. Volgens de New York Times zal het Witte Huis daardoor dieper in het conflict in Syrië worden gezogen. Kritische analisten wijzen erop dat de in september 2013 dankzij de Russische president Putin op het laatste moment afgeblazen Amerikaanse aanval op Syrië zo alsnog op de agenda wordt gezet. (1)

Eén van de andere stappen die volgens de NYT kan worden genomen is het ‘trainen, adviseren en uitrusten van de gematigde oppositie in Syrië, en ook de Koerdische en regeringstroepen in Irak.’ Wat er niet bij werd gezegd is dat IS voor een groot deel bestaat uit door Turkije en de CIA getrainde en zwaar bewapende terroristen die uitsluitend tegen de Syrische president Assad hadden moeten vechten.

Putin voorkwam in september 2013 Amerikaanse aanval

Vorig jaar mislukte het om een Amerikaans-Turkse invasie van Syrië te rechtvaardigen. Aanvankelijk werd een aanval met chemische wapens in een buitenwijk van Damascus, waarbij honderden doden vielen, in de schoenen geschoven van de regeringtroepen van president Assad. Obama had zo’n aanval een ‘rode lijn’ genoemd, waarna Amerikaans ingrijpen zeker leek.

Twee zaken voorkwamen dat de Amerikaanse kruisraketten en bommenwerpers op Syrië werden afgestuurd. Allereerst was het de interventie van de Russische president Vladimir Putin, die een grote vloot tussen Syrië en de Amerikaanse aanvalsvloot posteerde, en dreigde alles wat de Amerikanen op Syrië zouden afsturen neer te schieten. Vervolgens kwam Putin met een briljante diplomatieke oplossing die het chemische arsenaal van Assad –althans op papier- verwijderde, maar de president wel in het zadel liet zitten.

Ten tweede waren het de boven tafel gekomen bewijzen dat de chemische aanval in Syrië niet door de regeringstroepen, maar door de rebellen was uitgevoerd, doelbewust om Assad daarvan de schuld te geven. Deze false-flag aanval bleek direct te zijn aangestuurd door Turkije. Tevens werd het bewijs geleverd dat de chemische bestanddelen van het gebruikte wapen afkomstig waren uit Saudi Arabië.

Turkije vormt met hulp VS neo-Ottomaans imperium

De Amerikaanse Pulitzer prijswinnende onafhankelijke journalist Seymour Hersh onthulde de directe betrokkenheid van Turkije en de samenwerking tussen de regering Erdogan en Al-Qaeda. Al in 2007 schreef hij in een uitgebreid artikel dat de regering Bush was begonnen met het steunen en trainen van aan Al-Qaeda gelieerde Soenitische terreurgroepen, met de bedoeling hen in te zetten tegen Syrië en de groeiende invloed van het Shi’itische Iran in Irak te stoppen.

Op deze wijze ontstond ook IS(IS). De Turken werkten samen met de Amerikanen bij het rekruteren, trainen en bewapenen van deze moslimterroristen, maar deels om geheel andere redenen. Turkije streeft weliswaar net als de VS naar het vervangen van Assad door een radicale Moslim Broederschap regering, maar met de achterliggende bedoeling om een grensoverschrijdend Islamitisch Kalifaat op te richten, dat later eenvoudig in het door Erdogan nagestreefde neo-Ottomaanse Rijk kan worden opgenomen.

Minister Hagel: IS grotere bedreiging dan 9/11

Gisteren noemde de Amerikaanse minister van Defensie Chuck Hagel IS ‘een grotere bedreiging dan 9/11... .IS is meer dan enkel een terreurgroepering. Ze verbinden ideologie met een geraffineerde strategische en tactische militaire onversaagdheid, en ze worden onvoorstelbaar goed gefinancierd. Dit gaat veel verder dan we ooit hebben meegemaakt. We moeten ons op alles voorbereiden. Wees er klaar voor.’

‘Het bewijs is behoorlijk duidelijk. Als we kijken naar wat ze deden bij meneer Foley –de Amerikaanse fotojournalist die op video werd onthoofd- en dreigen te doen bij alle Amerikanen en Europeanen, dan kan dit alleen maar als barbaars worden omschreven. Ze vertonen geen enkel fatsoen of verantwoord menselijk gedrag. Ze zijn een onmiddellijke bedreiging voor al onze belangen.’ (2)

Dat IS een grote bedreiging vormt en een ware uitroeiingsoorlog voert tegen christenen, ‘afvallige’ moslims en alle andere ongelovigen staat buiten kijf. Deze oorlog had er echter nooit zonder Amerikaanse, Europese, Turkse en Saudische hulp kunnen komen. De VS lijkt de strijd tegen IS nu als voorwendsel te gaan gebruiken om alsnog een militaire aanval op Syrië te rechtvaardigen, wat Turkije direct in de kaart zal spelen.

‘IS zal proberen grote Amerikaanse stad op te blazen’

Om het Amerikaanse publiek op te warmen voor weer een nieuwe oorlog waarschuwde de Republikeinse senator James Inhofe, topman in het Comité voor de Gewapende Diensten, dat IS zal proberen om snel ‘een grote Amerikaanse stad op te blazen.’ Inhofe uitte kritiek op Obama en zei dat de president nog steeds geen strategie heeft om IS te verslaan (3).

Ook luitenant-kolonel Anthony Schaffer vindt Obama’s reactie op de opmars IS, dat hij de ‘Antichrist van alle terreurorganisaties’ noemt, veel te slap. De president zou mede verantwoordelijk zijn voor de onthoofding van James Foley, omdat hij een reddingsoperatie onnodig lang zou hebben uitgesteld.

Xander

(1) Infowars
(2) Zero Hedge
(3) The Hill
(4) YouTube via Washington Free Beacon

Zie ook o.a.:

21-08: Videobewijs van IS trainingskampen in Turkije
18-08: Overgrote deel van de wereld nu crisisgebied (1/3 IS strijders afkomstig uit Europa)
08-08: Succes ISIS dankzij Westerse ‘bondgenoten’Turkije en Saudi Arabië
26-07: Crisis Oekraïne: Backup-plan globalisten naar Derde Wereldoorlog (/ NAVO en Westen gevangen in Saudische-pan islamitische agenda / Syrië blijft het doelwit)
18-06: Onthutsend: ISIS-terroristen werden getraind door Amerika en Turkije
10-05: Syrië: Regering Obama wil alle macht overdragen aan Moslim Broederschap
08-04: Pulitzerprijs journalist: Turkije achter gifgasaanval Syrië, werkt samen met Al-Qaeda
30-03: VS steunt Erdogans misbruik van NAVO voor herstel Ottomaans Rijk (/ Vanuit Turkije zal het nieuwe islamitische Kalifaat worden opgericht)
29-03: Ingrijpen Syrië nabij? Turkije geeft Al-Qaeda militaire- en luchtsteun
27-03: Gelekt gesprek op YouTube: Turken plannen false-flag aanslag om Syrië aan te vallen

dimanche, 24 août 2014

Discurso de Hassan Nasrallah sobre los takfiris de “Estado Islámico”

 

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

El secretario general de Hezbolá, Sayyed Hassan Nasralá, ha asegurado que los norteamericanos están detrás de la creación de grupos terroristas en la región con el fin de dividir y destrozar a los países árabes y realizar su proyecto último, un proyecto que no ha podido ser implementado por las ofensivas israelíes.

En una alocución televisada de casi dos horas pronunciada este viernes en la cadena de televisión libanesa Al Manar con ocasión del aniversario de la victoria de la Guerra de Julio de 2006, Sayyed Nasralá puso en guardia contra minimizar el peligro de los takfiris que quieren eliminar a todo el mundo, comenzando por los sunníes.

Según él, la victoria sobre los grupos terroristas es posible a condición de que sea puesta en práctica una política nacional y se comprenda que se trata de un peligro existencial. Él puso también en guardia en contra de elegir opciones que no llevan a ninguna parte en la lucha contra el grupo takfiri Estado Islámico (EI).

He aquí las ideas principales del discurso de Sayyed Nasralá:

Mucho ha sido dicho sobre la Guerra de Julio. Libros e informes han sido escritos tanto por el enemigo como por los amigos para extraer conclusiones. Esa guerra fue más que un simple conflicto; fue una verdadera batalla de dimensiones históricas. Condolezza Rice (entonces secretaria de Estado de EEUU) habló de un nuevo Oriente Medio. Así pues, fue una guerra regional e incluso internacional. Expertos norteamericanos dijeron entonces que la guerra de Julio era un episodio en la eliminación definitiva de la Resistencia en el Líbano. No se buscaba el desarme de esta resistencia, sino aplastarla y acabar con ella.

Ellos elaboraron un plan para liquidar a los dirigentes de la Resistencia y prepararon colonias en el norte de Palestina para detener allí a miles de combatientes.

Proyecto de dominación estadounidense

Este proyecto fue elaborado después de la ocupación estadounidense de Iraq. George W. Bush y su administración querían decapitar la resistencia en el Líbano y en Palestina y acabar con el régimen de Siria antes incluso de 2006. Él quería presentarse al público estadounidense como el presidente que venció al terrorismo internacional para ser reelegido. Y después de alcanzados estos logros, la administración norteamericana contaba con desencadenar una guerra contra Irán.

El primer objetivo de EEUU es el de controlar todas las reservas de petróleo y gas en la región.

El segundo objetivo es liquidar la causa palestina. Israel estaba a cargo de eliminar la resistencia en el Líbano y Palestina. Sin embargo, la tenacidad legendaria de la resistencia en el Líbano saboteó este proyecto.

Los combates sobre el terreno obligaron a Israel a reclamar un cese el fuego, como fue el caso más reciente de Gaza. Los dirigentes árabes que participan en negociaciones en Nueva York confirman que la tenacidad de la resistencia, del pueblo libanés y de la política oficial libanesa llevaron a la comunidad internacional a poner fin a la agresión israelí.

El fracaso de los objetivos de la Guerra de Julio

¿Cuáles fueron los resultados de la guerra de 2006?

1 –  Las capacidades de la resistencia se reforzaron.
2 – La guerra no golpeó a Siria en aquel momento.
3 – La guerra contra Gaza fue atrasada para después de 2006.
4 – La resistencia en Iraq contra la ocupación estadounidense se reforzó.
5 – El fracaso de los neoconservadores en las elecciones estadounidenses.

Cambio de táctica estadounidense

Sin embargo, la política belicosa estadounidense en la región continúa en vigor. Si los norteamericanos fracasan en conseguir sus objetivos cambian de política y de táctica.

Es, pues, necesario evocar la importancia de este éxito político, histórico, moral y humanitario conseguido por la Resistencia en el Líbano en 2006 y asegurar que somos capaces de hacer fracasar todo proyecto y todo complot contra nuestra región.

Después de 2001, los norteamericanos estaban en el apogeo de su fuerza. En contraposición, el mundo soviético y el mundo árabe estaban muy debilitados. Sin embargo, en el Líbano, Palestina, Iraq y Siria los grupos de la resistencia abortaron los proyectos estadounidenses y serán siempre capaces de hacerlo.

 

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Hoy en día, lo que pasa en Gaza ha llevado a la región árabe a una nueva situación. Una nueva estrategia está siendo seguida por los enemigos para alcanzar sus objetivos. Su nueva vía es la de imponer un proceso de paz a los palestinos.

En el pasado, los norteamericanos llevaron a cabo guerras contra Iraq y pusieron la mano sobre el Golfo y los israelíes lanzaron ofensivas contra los países fronterizos.

La estrategia de la destrucción de los países

Dos factores son utilizados en la nueva estrategia adoptada por los estadounidenses.

Esta nueva estrategia es más difícil y peligrosa que la anterior. Ya no es cuestión de derribar a un régimen y colocar otro. Esta nueva vía norteamericana e israelí consiste en destruir países y ejércitos. El enemigo busca diseñar un nuevo mapa en la región sobre las ruinas de los países, de los pueblos y de las sociedades de la región.

Ellos quieren lograr su objetivo sembrando el terror y la confusión y destruyendo los tejidos sociales de las poblaciones.

El enemigo busca ahora ablandarnos para que pidamos una solución. Frente a las nuevas condiciones difíciles, EEUU se convertiría así a los ojos de los pueblos en el salvador último de la región.

La corriente takfiri, representada especialmente por el Estado Islámico, es utilizada en este sentido.

Vencer al EI es posible

¿Podemos derrotar a esta nueva estrategia? Sí. Yo digo a todos los pueblos de la región que somos capaces de abortar esta nueva estrategia, como hicimos con la anterior.

Debemos comprender que existe una amenaza existencial contra todos nosotros y cuales son sus dimensiones. No debemos minimizar el peligro que nos acecha y debemos preparar los medios necesarios para hacerle frente. No hay, sin embargo, que exagerar esta amenaza.

Debemos buscar medios reales y serios para luchar contra ella sin recurrir a opciones que han demostrado ya ser ineficaces. Debemos elaborar un plan adecuado y seguirlo.

Desde 1948 hemos conocido una experiencia dura a través del proyecto de expansión sionista. Cuando los israelíes comenzaron a buscar a familias judías para crear un estado sionista en Palestina, muchos árabes minimizaron el alcance de esta medida sionista. Desde el principio, estas familias fueron repartidas de forma que cumplieran funciones militares y de seguridad. Nada era casual. La mayoría de los árabes no prestaban atención a lo que pasaba. Y de este modo, fue establecida la entidad sionista.

Incluso en 1967, algunos árabes desmentían que Israel tuviera proyectos expansionistas. Hoy en día, Israel se ha convertido en un estado usurpador, expansionista, hegemonista y que lanza guerras y ofensivas para a continuación reclamar un cese el fuego de la comunidad internacional.

Algunos árabes han apostado siempre por una intervención internacional a la espera de una política árabe. Han esperado varias décadas y ninguna solución ha sido hallada.

De este modo, el hecho de apostar por la comunidad internacional no ha llevado a ninguna parte.

Sólo la lucha armada ha demostrado ser la buena opción. Después de que el pueblo palestino fue expulsado de su tierra, hizo falta que los pueblos árabes se movilizaran, formaran brigadas y comenzaran la lucha contra el ocupante.

Los movimientos de resistencia en el Líbano y Palestina han logrado avances y las victorias frente al enemigo. A pesar de todos los sacrificios, los palestinos han comprendido que la resistencia es la mejor opción para sabotear el proyecto sionista.

En la actualidad, debemos buscar los medios de afrontar un peligro real que nos amenaza a todos. Hoy en día, la organización del EI ocupa grandes partes de Iraq y Siria. Este grupo se ha convertido en todo un país que controla recursos petrolíferos y presas. Posee enormes cantidades de armas y munciones. Vende petróleo y mantiene relaciones comerciales con varios países.

El EI ha cometido masacres, asesinado a prisioneros, liquidado a personas inocentes y se ha enfrentado con otros grupos armados en Alepo, Idleb y Deir Ezzor.

En Iraq, el EI mata también a todo aquel que difiere con él en el plano político o religioso. El objetivo es sembrar el terror. Masacres fueron cometidas desde el principio por el EI contra los sunníes que son a sus ojos apóstatas. En la última guerra contra los kurdos, casi un millón de sunníes han sido desplazados. El EI no respeta a nadie. Mata a árabes, kurdos, turkmenos… Destruye mezquitas, iglesias, santuarios. Este comportamiento no tiene nada que ver con el Islam.

Apoyo exterior al EI

Algunos países árabes y occidentales han apoyado al EI. Los norteamericanos han abierto la puerta a esta organización. Llamo a todos los libaneses, sirios, palestinos y árabes del Golfo a dejar de lado sus cálculos personales y a pensar en que este peligro amenaza a todos: sunníes, shiíes, drusos, cristianos, yazidis y otros.

Que nadie pretenda que se trata de una guerra confesional en la región. Es la guerra del espíritu takfiri contra el Otro. El EI busca eliminar y matar a todo el mundo, filmando además sus masacres para sembrar el máximo de terror entre las poblaciones. Hay que tener en cuenta que una buena parte de la causa del avance del EI es mediática.

Combatir al EI

¿Qué hacer pues? ¿Cómo reaccionar? ¿Vamos a pedir ayuda extranjera? Cabe recordar, en este sentido, que cuando el EI invadió la ciudad de Mosul y las provincias de Nínive, Salahuddin y Diyala la comunidad internacional y la Administración estadounidense no reaccionaron.

Los cristianos del Líbano deben saber que en caso de amenaza para ellos, EEUU hará lo mismo que Francia con los cristianos de Iraq. Francia ha abierto sus puertas a los refugiados cristianos.

Fue sólo cuando el EI llegó a las puertas de Erbil, de este Kurdistán que significa mucho para los norteamericanos y los israelíes, que la comunidad internacional se movilizó.

¿Esperáis una acción de éstos? ¿O bien de la Liga Árabe? ¿Esperáis una unanimidad nacional para hacer frente a este peligro?

 

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Los pueblos de la región están interesados en la lucha contra el EI. Nosotros, en tanto que libaneses, debemos admitir que esta amenaza es inminente. De un día a otro, la situación en Iraq ha cambiado. El EI es una amenaza para Iraq y Siria, pero también es un peligro para todos los demás países de la región.

La retirada de Hezbolá: un pretexto ilógico

Algunos afirman que la solución a esta amenaza reside en la retirada de Hezbolá de Siria. ¿Acaso la amenaza del EI será eliminada si Hezbolá se retira de Siria? Este debate no lleva a ninguna parte. Es toda la región la que está en peligro.

La responsabilidad nacional de movilizarnos y proteger las regiones libanesas nos incumbe a todos.

Despliegue de la FINUL: una propuesta incoherente

Otros proponen la ampliación de la Resolución de la ONU 1701. Sin embargo, esto es una burla. Sabed que la FINUL tiene necesidad de la protección de la población. ¿Son ellos capaces de protegernos?

Son la Resistencia y el Ejército los que protegen el Sur del Líbano. ¿Cómo creer, pues, que las fuerzas de la ONU son capaces de asegurar la protección de la Bekaa y el norte del Líbano?

El distanciamiento, una política errónea

Otros han planteado la política de distanciamiento del Líbano. Si el EI llega a la frontera del país ¿Acaso estaremos al abrigo de sus ataques a causa de la política de distanciamiento? Se conspira contra el Ejército libanés y las autoridades libanesas rehúsan hablar con las autoridades sirias. Justo porque se aplica esta política.

La lógica es que cuando un peligro existencial amenaza un país o una entidad, la proridad es entonces la lucha contra ese peligro y no exponer al pueblo a un genocidio.

Llamamiento a los libaneses

Llamo a todos los libaneses a comprender que vuestro país hace frente a una amenaza existencial. Para hacer frente a la misma hace falta dar prueba de seriedad, fidelidad y sacrificio.

He aquí algunos puntos fuertes para hacer frente a este peligro:

1 – El Ejército y las fuerzas de seguridad. Hezbolá saluda toda ayuda y oferta de ayuda al Ejército. Un apoyo popular, moral y financiero es necesario para fortalecerlo. El Estado debe ponerse al lado del Ejército para recuperar a nuestros soldados secuestrados.

2 – El gobierno actual es la única institución activa hoy. Este gobierno es uno de los factores de fuerza.

3 – Es necesario detener las provocaciones confesionales, como en el caso de Ersal. Cesad los ataques contra Hezbolá por el tema de Ersal. Los que llevan a cabo provocaciones confesionales en el Líbano deben ser juzgados porque es su efecto es el mismo que el de los coches bomba.

4 – Reconciliaciones regionales. La población de Ersal no tiene nada que ver con el Frente al Nusra o el EI. La población de Ersal, Labweh y Nabi Uzman deben reconciliarse.

5 – El tratamiento del tema de los desplazados sirios. El Líbano y Siria deben tratar el tema de los refugiados sirios y su regreso a su país. En Siria hay muchas regiones a las que los desplazados pueden regresar.

6 – Ambos países deben tratar el tema del fortalecimiento de la frontera común.

7 – La elección presidencial es importante porque el nombramiento de un presidente y la reactivación de las instituciones del Estado refuerzan al Líbano. El campo del 8 de Marzo posee un candidato y uno solo. Cesad de perder el tiempo. Que nadie espere una decisión exterior en el tema del presidente libanés.

He aquí una lista de ideas propuestas para proteger al Líbano. Vamos a debatirlas. Estamos dispuestos a sacrificarnos por nuestro país. Es una batalla existencial y estamos dispuestos a afrontarla. Si la resistencia hubiera esperado a una unanimidad nacional para actuar, Israel habría llegado hasta el norte del Líbano.

Es fácil vencer al EI. El combate contra Israel es más difícil. Somos capaces de hacerle frente con éxito. Este grupo no tiene futuro en la región si los iraquíes, los sirios, los libaneses y otros asumen su responsabilidad.

Con ocasión de la victoria de Julio, llamo a una posición nacional, institucional y popular. Sabed que tenemos los medios para lograr una victoria sobre el EI.

Cabe señalar que si todo el mundo rehúsa hacer frente a sus responsabilidades, Hezbolá asumirá las suyas. Estamos dispuestos a cooperar con todas las fuerzas libanesas que estén dispuestos a hacer frente a esta amenaza.

Nosotros no pensamos hacer las maletas y abandonar el Líbano. Es aquí donde hemos nacido y cuando las circunstancias nos llaman al combate, estamos dispuestos a luchar. Y sólo en ese caso saldremos victoriosos.

Fuente: Al-Manar

Extraído de: Tribulaciones Metapolíticas

mardi, 24 juin 2014

Takfirismo, el Frankenstein saudí

Por Rodney Shakespeare

Los EE.UU. y el Reino Unido están creando un monstruo. Estas criaturas se supone que deben morder a otras personas, pero tienen una tendencia desconcertante a morder la mano que les da de comer.

Sin embargo, los EE.UU. y el Reino Unido siguen alimentando al monstruo, en parte porque les gustan y, en parte, porque justifican las acciones para más espionaje, más armas y más guerras.

La creación del monstruo del 11S fue particularmente exitosa, ya que les permitió tener una excusa para atacar a las naciones islámicas (de hecho, al general Wesley Clark se le informó que atacarían a siete).

El monstruo de hoy es el takfirí/wahabí que está recibiendo una gran alimentación, especialmente porque los EE.UU. quieren nutrir cualquier cosa que sea fundamental para el Eje del Mal (es decir, los EE.UU., Israel y Arabia Saudita). Después de todo, los amigos se ayudan entre sí, ¿no es cierto?

Sin embargo, en Europa, e incluso en los EE.UU., cada vez hay más conciencia de que el monstruo takfirí/wahabí pronto podría irrumpir por la puerta trasera. Así que los gobiernos occidentales, ahora, comienzan a quejarse de los jóvenes que van a Siria a unirse a los carniceros, degolladores, que asfixian con gas y golpean con el garrote a chicas jóvenes. Esos hombres podrían regresar y emplear su garrote en territorio nacional.

Sin embargo, incluso mientras se quejan, los EE.UU., el Reino Unido y otros más están animando, financiando y armando a los takfiríes y wahabíes! Esto, por supuesto, es contradictorio, incluso demencial, pero ¿qué más da un poco de esquizofrenia cuando estás entre amigos?

No obstante, sus andanzas desagradables están empezando a afectar incluso a las mentes esquizofrénicas entre otras cosas porque el monstruo está apareciendo en más y más lugares. Un ejemplo es Irak, donde los asesinos del Estado Islámico de Irak y el Levante son la manifestación más horripilante que pudiera producirse del monstruo. Otro es el norte de Nigeria, donde cientos de niñas nigerianas están siendo secuestradas, violadas y vendidas como esclavas por Boko Haram.

Entonces, ¿quién está detrás de la última atrocidad cometida por Boko Haram? ¿Quién los crea? ¿Quién los financia? A pesar de la pobreza en la zona (donde más del 60 % de la población vive con menos de 2 dólares al día), ¿cómo es posible que hayan tomado videos de Boko Haram con vehículos blindados y armas pesadas? ¿De dónde sacaron el dinero para comprar esas cosas? ¿Quién suministra el armamento?

No provenía de las hadas (ni los rusos, los chinos o los iraníes, para el caso). Era, y es, el Eje del Mal. Y la clave para entender el monstruo takfirí/wahabí es preguntar, ¿de quién proviene la motivación psicológica que les dice a los jóvenes que es legítimo matar a cualquiera, menos a sí mismos?

De hecho, ¿quién está estimulando a los jóvenes a cometer atrocidades de esa naturaleza, algo que era impensable hace muy poco tiempo? ¿Quién consagra esta conducta incalificable? ¿Quién le dice al monstruo que todo lo que hace no sólo no es aceptable, sino también santificado por Alá?

Todo el mundo sabe la respuesta - son los saudíes. O mejor dicho, el vicioso régimen saudí. Más que cualquier otra cosa (y, en comparación, los israelíes y los americanos son socios menores) es el régimen saudita quien está promoviendo un mundo de atrocidad y destrucción del que incluso los bárbaros invasores del antiguo imperio Romano se habrían avergonzado.

En Baréin, por otra parte, los saudíes están detrás de las tortura y muertes que lleva a cabo el régimen asesino de Al Jalifa (otro lote de totalitarios viciosos que utiliza escuadrones de la muerte para aterrorizar a una población muy valiente y que sólo quiera un poco de democracia). El Gobierno del Reino Unido, por supuesto, sigue siendo fiel a estos asesinos, destruyendo así cualquier ápice de respeto que el resto del mundo podría tener hacia él, pero hay conciencia de la quiebra de la política exterior británica y, algún día, tendrán que pagar un precio por ello.

Esa conciencia es cada vez mayor. Los EE.UU. y el Reino Unido están teniendo que enfrentarse al hecho de que millones de sirios fueran a votar con frenesí y, con el mismo entusiasmo, votaron a favor de mantener el presidente Assad.

Luego está Hezbolá, que, de manera significativa, ya no es catalogado como una organización terrorista por el secretario de Estado norteamericano, John Kerry, un político tan carente de principios como nunca lo ha habido (y eso es mucho decir), pero incluso él está empezando a dormir intranquilo, dado que su mente subconsciente comienza a reconocer que su política exterior es ahora completamente contradictoria y que no tiene ninguna sustancia lógica, y mucho menos moral.

Además, incluso Kerry puede reconocer lo que ahora es un monstruo fuera de control.

Entonces, ¿qué se puede hacer?

A primera vista, nada, porque el takfirí/wahabismo es parte integral de la continua existencia del Estado saudí y el régimen mantiene despiadadamente su control.

Pero, mirando con mayor profundidad, la solución salta a la vista - el derrocamiento del régimen saudí, y luego la realización del deseo más profundo de la mayor parte de la población que anhela una sociedad verdaderamente democrática y moderna (con la que EE.UU. y el Reino Unido podrían intercambiar de manera normal).

Todo esto puede parecer poco probable, salvo que los EE.UU. y el Reino Unido estén descubriendo que el monstruo que han ayudado a crear, realmente, se está acercando por la puerta de atrás y, por eso, a menos que hagan algo inmediato y muy grande, van a recibir una gran mordida.

El derrocamiento del régimen saudita se podía conseguir y, muy pronto, podría convertirse en una necesidad. Esperemos que, por una vez, los EE.UU. y el Reino Unido logren liberarse de las garras del Eje del Mal.

lundi, 23 juin 2014

ISIS-terroristen werden getraind door Amerika en Turkije

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Onthutsend: ISIS-terroristen werden getraind door Amerika en Turkije

Ex: http://xandernieuws.punt.nl

Nog meer bewijs voor steun Westen aan moslimextremisten

‘Turkije trainde al duizenden moslimterroristen voor oprichting Sharia-Kalifaat’

ISIS-Sharia-terroristen, getraind door Amerika en Turkije, bewapend door Saudi Arabië

De schandalen stapelen zich op voor de regering Obama. Nu blijken moslimterroristen van ISIS, dat grote delen van Syrië en Irak heeft bezet, in 2012 op een geheime basis in Jordanië getraind te zijn door Amerikanen en Turken, die hen tegen de Syrische president Bashar Assad wilden inzetten. Het was natuurlijk nooit de bedoeling (?) dat ze tegen de Amerikaanse belangen in Irak zouden vechten. Eerder voltrok eenzelfde rampscenario zich in Afghanistan, waar de Taliban in de jaren ’80 werden getraind door de CIA om te vechten tegen de Russen. Ook daar keerden de moslimextremisten zich later tegen hun ‘weldoeners’.

Getraind in Jordanië en Turkije

Jordaanse officials hebben bevestigd dat er in Safawi, in de noordelijke woestijnregio van Jordanië, al in 2012 een basis was waar Amerika en Turkije tientallen ISIS-strijders trainden om te vechten tegen Assad. Wel zou eerst onderzocht zijn of de strijders geen banden hadden met Al-Qaeda. Ook op bases in Turkije worden terroristen klaargestoomd voor de burgeroorlog in Syrië. Eén van deze kampen bevindt zich vlakbij de NAVO-luchtmachtbasis Incirlik, bij Adana.

Ook het Duitse Der Spiegel berichtte in maart dat Syrische rebellen in Jordanië door Amerikanen worden getraind in onder andere het gebruik van anti-tankwapens. Hoewel niet helemaal duidelijk is of de Amerikanen tot het leger behoren of tot private firma’s zoals het beruchte Academi / Blackwater, dragen sommige instructeurs Amerikaanse legeruniformen.

De Britse Guardian schreef in dezelfde maand dat naast Amerikaanse ook Franse en Duitse instructeurs hulp geven aan de Syrische rebellen. Frankrijk en Duitsland weigerden hierover commentaar te geven aan journalisten van het internationale persbureau Reuters.

‘Nieuwe regionale oorlog’

Gisteren waarschuwde de VN dat het geweld in Syrië en Irak kan overslaan op de buurlanden, met een nieuwe Midden-Oostenoorlog als gevolg. Ook de Jordaanse officials zeiden daar bang voor te zijn. ISIS plaatste onlangs een video op YouTube waarin werd gedreigd dat Koning Abdullah, die als een vijand van de islam wordt gezien omdat hij samenwerkt met het Westen, zal worden ‘afgeslacht’. In een andere video is te zien hoe tiener-jihadstrijders van ISIS zich rond een Iraakse gevangene opstellen en feest vieren als hij wordt geëxecuteerd. (4)

Ook Saudi Arabië speelt een grote rol in het Syrische en Iraakse conflict. De Saudi’s leveren wapens aan ISIS en worden algemeen gezien als één van de belangrijkste drijvende krachten achter de aan Al-Qaeda verbonden terreurbeweging.

‘Obama medeplichtig’

Een geïnformeerde bron met contacten met een hoge official binnen de Shi’itische Iraakse regering van premier Nouri Al-Maliki noemt de Amerikaanse president Obama ‘medeplichtig’ aan de oorlog die ISIS voert tegen de regering in Baghdad. Tevens bevestigt hij dat duizenden in Turkije getrainde moslimterroristen via Syrië naar Irak zijn gereisd, met als doel daar het Islamitische Sharia-Kalifaat op te richten. (1)

Xander

(1) World Net Daily
(2) The Guardian
(3) Spiegel via Reuters
(4) Breitbart

Zie ook o.a.:
15-06: Grote man achter Putin beschouwt VS als rijk van de Antichrist (Obama steunt Al-Nusra/Al-Qaeda in Syrië en Irak)
03-06: Op video: Obama glimlacht bij horen oorlogskreet Allah
01-06: Turkije blokkeert Eufraat, drinkwater miljoenen Syriërs en Irakezen in gevaar
10-05: Syrië: Regering Obama wil alle macht overdragen aan Moslim Broederschap
06-05: 3000 door Amerika getrainde soldaten gaan werken voor Hamas
18-04: Turkije, Iran en Al-Qaeda vormen Free Egyptian Army voor nieuwe burgeroorlog
08-04: Pulitzerprijs journalist: Turkije achter gifgasaanval Syrië, werkt samen met Al-Qaeda
30-03: VS steunt Erdogans misbruik van NAVO voor herstel Ottomaans Rijk (/ Vanuit Turkije zal het nieuwe islamitische Kalifaat worden opgericht)
29-03: Ingrijpen Syrië nabij? Turkije geeft Al-Qaeda militaire- en luchtsteun
27-03: Gelekt gesprek op YouTube: Turken plannen false-flag aanslag om Syrië aan te vallen
07-03: De sleutelrol van Rusland en Turkije in de eindtijd (2)
28-02: De sleutelrol van Rusland en Turkije in de eindtijd (deel 1)

dimanche, 08 juin 2014

Salvaje campaña de Al Qaeda en Siria e Irak contra símbolos y religiones ‘heréticas’

 
Imagen mostrando la destrucción de la estatua asiria en contrada en Tell Ajajah, al sur de Hasaka. / APSA

Imagen mostrando la destrucción de la estatua asiria encontrada en el yacimiento de Tell Ajajah, al sur de Hasaka. / APSA

Salvaje campaña de Al Qaeda en Siria e Irak contra símbolos y religiones ‘heréticas’

Manuel Martorell

Ex: http://www.cuartopoder.es

La Asociación para la Protección de la Arqueología Siria (APSA) ha difundido nuevas e impactantes imágenes de lo que está suponiendo la guerra siria para el patrimonio internacional. En una de ellas, tomada en un lugar indeterminado al sur de Hasaka, se puede ver cómo varios milicianos integristas destrozan a martillados una estatua del periodo asirio, alrededor del año 1.000 antes de Cristo.

Según los datos difundidos por esta asociación en su página web, quienes destrozan esta reliquia arqueológica serían miembros del Estado Islámico de Irak y Siria (ISIS), en estos momentos la organización vinculada a Al Qaeda más fuerte en estos dos países. Este grupo habría detenido a varias personas por realizar una excavación ilegal en el yacimiento de Tell Ajajah, pero, una vez las piezas robadas en su manos, se dedicaron a destruirlas por considerarlas signos paganos.

No es la primera vez que el Estado Islámico arremete contra objetos o lugares de valor patrimonial o religioso al considerarlos incompatibles con su restrictiva visión del islam. Esta misma asociación coloca varios ejemplos más de mausoleos islámicos que también han sido destruidos pese a su gran valor religioso, como ha ocurrido con los de Tell Sahuk y Tell Maruf, donde están enterrados, respectivamente, los cheiks Names y Keznawi, ambos destacadas figuras sufíes.

El mausoleo sufí de Keznawi antes y después de su destrucción. / APSA

El mausoleo sufí de Keznawi antes y después de su destrucción. / APSA

La misma suerte han corrido antiguas iglesias cristianas o monumentos naturales a los que los locales dan un valor religioso, dejando claro así que están dispuestos a hacer tabla rasa en las zonas que todavía están bajo su control en Siria o en las que están actualmente cayendo en sus manos en el norte de Irak, donde este grupo está cobrando una inusitada fuerza tras las sucesivas derrotas sufridas en el país vecino.

Precisamente, las informaciones que llegan de esta zona de Irak indican que el ISIS está recuperando su fuerza en las provincias de Nínive y Anbar, volviendo a controlar áreas urbanas en Mosul y Faluya, hasta el punto de que, en esta ciudad, abren y cierran las compuertas del río Tigris a su antojo.

Este hecho es bastante significativo respecto a la impotencia del Gobierno de Bagadad, que, incapaz de recuperar el control de la ciudad, debe contentarse con protestar porque el cierre de las compuertas compromete el suministro de agua a la capital por un lado y por otro provoca inundaciones en amplias zonas del curso superior, anegando cosechas y áreas habitadas.

Aún más preocupante es la campaña de limpieza étnica que en los últimos meses está lanzando contra corrientes religiosas no islámicas o que no siguen la ortodoxia suní, sobre todo en torno a la ciudad de Mosul, una zona habitada tanto por turcómanos chiíes, como por yezidis, cristianos asirio-caldeos y shabaks, seguidores estos últimos de un credo exotérico próximo a los alevis de Turquía.

La tumba del cheik Names (izq.) y lo que quedó de ella (dcha.). / APSA

La tumba del cheik Names (izquierda) y lo que quedó de ella (derecha). / APSA

Según informa la agencia de noticias Aina, generalmente bien informada sobre lo que ocurre en esa zona de Irak, el Estado Islámico está obligando a las familias asirio-caldeas a abandonar sus casas, prohibiendo, además, a quienes huyen que vendan sus propiedades para poder asentarse con el dinero conseguido en otros lugares más seguros.

Son varias las informaciones que hablan de ejecuciones sumarias y decapitaciones de propietarios de inmobiliarias por haber participado en estas transacciones, incluso pese a haber hecho las operaciones de compra-venta de forma secreta fuera de las oficinas. Esto es lo que habría ocurrido con los agentes de la inmobiliaria Zurhur que, tras ser secuestrados, habrían sido llevados frente a la sede de la inmobiliaria para ser degollados delante de su jefe. Lo mismo habría ocurrido con el propietario de la inmobiliaria Al Nur, también de Mosul. Se calcula que en los dos últimos años, una decena de personas habrían sido asesinadas por este mismo motivo en esta parte de Irak.

También se considera que unas 5.000 familias asirio-caldeas se encontrarían en esta tesitura de tener que abandonar sus propiedades sin poder venderlas.

Por su parte, en la zona de Muafakiwiya, son los shabak quienes están recibiendo las amenazas de esta organización islamista. Los shabak forman una pequeña comunidad que acepta tanto elementos cristianos como musulmanes pero que es considerada herética por la ortodoxia suní. El 10 de octubre del pasado año, mientras celebraban la mahometana Fiesta del Cordero, estalló un camión bomba que dejó decenas de muertos. Se calcula que un millar de fieles han sido asesinados en la última década y unas 1.500 familias han tenido que hacer las maletas y marcharse.

La última ofensiva de Al Qaeda es ahora dirigida contra los yezidis, todavía seguidores, 3.000 años después, de las enseñanzas de Zaratustra. Los yezidis –que también están extendidos por Turquía, Siria, Irán, Armenia y Georgia- habitan en Irak fundamentalmente en la región de Sinjar, situada entre la ciudad de Mosul y la frontera con Siria. Las 4.000 familias que viven en la zona de Rabia, justo donde se encuentra la aduana de Al Yarubiya, han recibido ya el ultimátum: o se van o mueren.