Par Michel LHOMME
Ex: https://metainfos.fr
Drôle de vœux pour la décennie qui se prépare comme si dans cette décennie future les décisions humaines auront encore vraiment de l’importance. Nous commençons en effet cette année 2020 avec la certitude que ce sont moins les hommes que la technologie qui changera tout. Nonobstant, le 21e siècle ne sera pas celui imaginé par 2001, l’Odyssée de l’espace ou Blade Runner, films mythiques de science-fiction qui prédisaient encore un certain échec de l’Intelligence artificielle face à l’homme
Aujourd’hui, l’auto-apprentissage et l’anticipation illimitée de nos actions et même de nos pensées sont possibles grâce au traitement instantané des données dans un monde qui s’avère de plus en plus hyperconnecté. Lintelligence artificielle est déjà là, partout et s’est même transformée en champ de bataille géopolitique à travers les deux grands pôles qui maintenant se dessinent de par le monde : les États-Unis et la Chine. Macron disserte comme un vieillard en Afrique sur les anciennes colonisations alors que nous sommes passés à la cybercolonisation et que la France regarde passer les lignes.
Il n’est plus possible en effet de comprendre l’ordre international qui émerge sans comprendre comment la technologie est en train de transformer radicalement la structure économique, la gouvernance et la politique mondiale en devenant la force déterminante des relations entre les États.
La rivalité technologique et géopolitique entre la Chine et les États-Unis a mis définitivement à bas l’aspiration à un Internet mondial, ouvert et gratuit dont nous parlait l’un des fondateurs d’Internet David Clarke dans un article que nous avions traduit en 2018 pour la revue Krisis ( http://www.revue-krisis.com/ )
Nous sommes maintenant confrontés à un autre monde, le monde mondialisé de la technologie, globalisé de la couverture et de la surveillance numérique, demain de la reconnaissance faciale intégrale. Le découplage du virtuel multiplie les possibilités d’une cyberguerre dans une décennie qui rendra de toute évidence le monde de moins en moins libre, un monde où les frontières entre la science et la technologie sont de plus en plus diffuses, où le public et le privé se font concurrence, avec des géants des nouvelles technologies impliquées dans des projets technoscientifiques auparavant réservés aux nations les plus puissantes.
Mais faut-il voir tout en noir ? C’est souvent la tendance de fond des vœux politiques sur les sites alternatifs or ne sommes-nous pas, comme le regretté Guillaume Faye décédé il y a un an, archéo-futuriste. La révolution technologique en cours alliée aux sciences sociales offrira très vite de nouveaux outils pour mieux comprendre et appréhender le réel et ainsi nous apportera une plus grande intelligence collective quoique il est vrai, de plus en plus artificielle. Mais l’artificialité du monde, sa dématérialisation, n’est-ce pas aussi une grande part de nous-même.
Bonne année 2020 sur vos ordinateurs et vos portables !
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