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samedi, 15 février 2020

Bachelard penseur de l’écologie ?

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Bachelard penseur de l’écologie ?

par Frédéric Andreu

« Bachelard penseur de l’Écologie ? » n’est pas une problématique qui s’impose à l’esprit à la première lecture de l’œuvre du philosophe. En effet, dans cette œuvre foisonnante, le terme «écologie» semble anachronique ; quant à la notion de «nature», elle n’est jamais conceptualisée mais passe par le prisme d’un environnement natif magnifié. Bachelard évoque souvent sa « Champagne native » : «Je suis né dans un coin de la Champagne vallonnée, de ruisseaux et de rivières, dans le Vallage», image qui répond à l’ «appel des sources et des fontaines». La « nature », cher Bachelard, s’envisage incontestablement sur fond de nostalgie narrative.

Autre difficulté : l'écologie contemporaine, quant à elle, s’inscrit moins sur fond de nostalgie des origines que comme critique radicale du système capitaliste, un système qui entraînerait un innéluctable "réchauffement climatique" et autres «effet de serre».

Nous verrons en quoi la rêverie bachelardienne peut s'avérer utile à dépasser les testaments idéologiques de notre temps, a refuser d’entrer dans le jeu dialectique entre "partisans de la nature" et "partisan du progrès". A mon sens, cette problématique ne peut pas être élucidé  sans prendre en compte l’imaginaire contemporain de la nature. Nous n'hésiterons donc pas à emprunter "les avenues du rêve" auxquelles Bachelard nous invite. Si tels ou tels musiques, poèmes, événements rencontrés au cours de notre méditation nous y engagent, pourquoi ne pas les suivre ?

Mais commençons par rappeler le sens de quelques mots-clés contenu dans la question. Le mot "écologie", d'origine grecque, a étymologiquement partie liée avec la maison ("éco"). La maison est le circonscrit, le limité, la dualité ouvert/fermé matérialisé par les fenêtres qui s’ouvrent et se ferment, autant de notions incompatible avec l'"hybris" contemporain, tant redouté par les Anciens Grecs. C’est l’orgueil humain qui conduit l'abolition des limites, des bornes, entraînant la destruction de la diversité, sceau même du vivant. Les partisans écologistes s’inscrivent-ils dans cette conception traditionnelle ? tournent-ils le dos à l’ «hybris», ou bien partagent-ils avec les progressistes, une conception « ouverte » de la nature ? En d'autres termes, le «citoyen de la planète» se veut-il traditionnel ou progressiste, messianiste ?

41q5KnlZUYL._SX327_BO1,204,203,200_.jpgSoulignons également que l’époque antique est celle où les dieux étaient les garants de l'harmonie du cosmos. Ils interviennent par ailleurs dans les rêves des hommes pour leur délivrer des messages. A plusieurs reprises, Athéna intervient dans les songes d’Ulysse pour le guider.

Que l'on prenne « Eco » au sens restreint d'"habitat" ou au sens large de "nature", Bachelard a donc toute légitimité. Pourquoi ?

L’auteur de ‘la Psychanalyse du feu’ a toujours gardé un contact charnel avec sa nature, puisqu'il a vécu dans la campagne de l'Aude, né dans une maison située "en lisière de la ville". Il nous rappelle qu’une maison doit avoir une cave "où l'on descend les escaliers avec un chandelier" et un grenier où «l'enfant boudeur peut monter les escaliers pour se réfugier». Si l’on transpose cette anecdote à la nature, on comprends que la cave et la grenier renvoie aux dimensions de la rêverie diurne, voire nocturne, quant les testaments idéologiques de notre temps équivaudrait plutôt à des appartements de HLM.

Voici tout l'art de Bachelard, refuser les raccourcis, les captations conceptuelles de la pensée abstraite, non pour les nier mais pour les ouvrir, les dilater a des dimensions plus grandes, plus oniriques.

Dans le même esprit, Bachelard critiqua en son temps la Psychanalyse dans une époque où elle se voulait souveraine sur les savoirs. A plusieurs reprises, il dit qu’elle aurait « dépoétiser les symboles ».

Refusant les génuflexions devant les idéologies totalisantes de son temps, Bachelard aurait-il accepter les nôtres ?

Rêvons avec Bachelard...

A la lecture de Bachelard, l’Homme ordinaire est un roi détrôné qui a oublié son royaume. Les rêveurs le savent bien eux, qui, au petit matin, pendant les instants dorés qui entrent dans l’état de veille se consument comme une comète dans l’atmosphère, portent encore la couronne étoilée du rêve.

Son double onirique retourne à l’oubli, le laissant orphelin, seul sur terre.

Nous sommes des rois sans couronne et nous habitons le pire des royaumes, celui qui se croit isolé, univers et universel, dans le plus absurde des théâtres où une planète se croirait isolée dans l'univers. Ayant substitué son imaginaire cosmo-centré autour de la figure du roi par un universalisme abstrait, la France est particulièrement touchée par ce sortilège. Seul existe l’individu-roi dans son royaume « technique » ; le règne qui nous entoure est devenu une sorte de méga-machine complexe, il est bien le résultat d’un messianisme, mais terrestre ; le monde de la technoscience est, lui, a côté de ce monde. D’années en années, la campagne préindustrielle recule au profit d’une périphérie Bouygues universelle. Quelques siècles d’idéologies matérialistes sont parvenu à faire de Pinocchio une marionnette de bois, incapable de se souvenir d'autre chose, au volant de son automobile, que du Code de la Route. Le conte dit que la Fée Bleue (la rêverie cosmique), celle qui donne la clé des songes, apparaîtra dans l’atelier de Gepetto.  

Le feu passe au rouge, tu t'arrêtes ; le feu passe au vert, tu avances.  Voici ta condition de marionnette. C'est tout ce qu'il nous reste du feu originel. Imaginaire normatif et atrophié.

La domestication du feu fut une avancée fulgurante de l’humanité, à côté de laquelle l’avion supersonique n’est qu’un jouet de bac-à-sable. Il paraît même que l'Homme a dérobé le feu aux dieux. Mais a-t-on pris conscience que le feu n'est pas de ce monde ? Voyons comme le feu (un vrai feu de camps) est à la fois difficile à allumer et difficile à atteindre comme s’il ne rentrait que difficilement dans les lois de ce monde. Le flamme monte verticalement comme si elle cherchait à fuir ce monde et retrouver sa patrie originelle.

41Wi1XGvOVL._SX302_BO1,204,203,200_.jpgOr, le feu et le rêve appartiennent au même monde. Ils partagent les mêmes propriétés peu à l’aise avec celles de ce monde. Le rêve est comme le feu, immatériel, fluctuant, instable, prompte à retourner dans son monde nocturne.  

Mais, alors que l'invention du briquet-à-galène s'est depuis longtemps banalisée, nous n'avons rien inventé d’équivalent pour le rêve, le "briquet-à-rêve" n’existe pas, à moins d'admettre qu'un poème de poche pourrait jouer cette fonction.

La banalisation du feu domestique, la perte du signifiant originel avec notamment la plaque électrique, n’est pas le moindre signe du matérialisme moderne. Il nous faut réapprendre à allumer un vrai «feu de camps», fendre le bois, frotter le silex, afin de redevenir spirituel c’est-à-dire retrouver l’Enfant Eternel. Pour cela, le bushkraft est une voie salutaire. La rêverie stimulée par le feu de camps m’emporte vers d’autres rivages. Elle me dit que la flamme est à la fois ici et ailleurs, simultanément. Un ailleurs non spatio-temporel, mystérieux, spirituel, onirique ; un feu sur la terre est aussi un feu dans une autre dimension du réel, dans un «ciel» imaginaire. C’est pourquoi le feu nous relie à l’ailleurs. Nous communions au spectacle des flammes ondulantes moins pour nous réchauffer que pour communier avec le monde des rêves.

De même, abandonné à la rêverie, nous sommes en deux endroits simultanés, le rêve fait de nous un bi-national. Il nous intime l’idée que, bien que de « citoyenneté terrestre », notre véritable patrie est ailleurs. Notre "patrie" est celle des dieux, l’azur immaculé de l’Enfant Eternel.

Nous avons été envoyés ici en mission exploratrice et nous avons oubliés de rentrer chez nous. La religion chrétienne est la religion insolite du « retour » allégorisée dans la personne de Jésus-Christ. Devant le gouverneur romain Pons Pilate, qui avait le pouvoir de la mettre à mort, Jésus dit «mon royaume n’est pas de ce monde». Beaucoup de Chrétiens inversent cette révélation sismique en son contraire : ils veulent faire de ce monde un royaume.

Devant cette tentation, le rêve marque un arrêt-sur-image, une piccure de rappel du véritable univers onirique et pré-onirique. Soudain, l'identification étroite du moi et de ce monde s'évanouïe. Le rêve est une ressouvenance lente, allégorisée, de l'Autre Monde.  

lblob.aspx.jpgPoussée par force nostalgie, l’humanité est parvenue à se hisser dans l’espace. L’homme a marché sur la lune, escale retour d’un aller métaphorique vers la planète terre, vers le plan matériel, dont la mémoire s’est perdue. Vu sous cet angle, la conquête de l’Espace n'est qu’une manifestation de la nostagie profonde qui habite l’homme.

Elle donne l’impression d’un voyage-retour. Or, ce voyage-retour peut se faire sans quitter cette terre, dans sa rêverie du jour, étape de l’état d’homo mechanicus vers l’état d’Homo Legendicum.

Gaston Bachelard fut le Newton de la science du rêve ; il nous manque un Einstein de cette même science qui rendra fusées et roquettes totalement désuètes. Ce génie découvrira peut-être l’«atome-germe», l’agent actif surnaturel caché dans les images, les univers et les mondes pliés de l’imaginaire. Il faut « s’évertuer à trouver, derrière les images qui se montrent, celles qui se cachent, aller à la racine même de la force imaginante » nous exhorte Bachelard. Pour se faire, ni le microscope, ni le sonar ultramoderne ne seront d’un grand secours, ou du moins, le seront-ils pour confirmer les rêveries intimes du rêveur éveillé ayant rencontré en lui l'Enfant Eternel.

On découvrira alors que nos existences ne sont que les oripeaux d’anciennes croyances, de fausses identifications. Tel Ulysse de retour à Ithaque, l’Éveillé livrera un combat aux usurpateurs, les prétendants aux trône, ces fausses identifications de lui-même. Il renouera ainsi avec Pénélope, allégorie de cet atome autonome doué d’un puissance qui n’est pas de ce monde. Et si Ithaque était le cœur de l’Homme enfin investi du vrai germe-divin et si Pénélope était le germe divin, Ulysse la reddition du moi.  

Alors, comme l’écrit Victor Ségalen, ce bon voyageur «parviendra sans mérites ni peines, non pas au marais des joies immortelles, mais aux remous pleins d’ivresses du grand fleuve Diversité».

« Seul un dieu peut nous sauver » ou le barbare salvateur

En recherchant, tel un sourcier, les sources actuelles de l’imaginaire écologique, je vécu dans l'appréhension qu'une sorte de crochet conceptuel en vienne à déchirer brutalement la grande voile méditative de ma rêverie. Je ne voulais pas que la fleur vitale de l'âme se rétracte subitement en elle-même à cause d'une événement extérieure mineur. Son parfum est celle-même de la vie véritable qui est à la fois d'ici et d'ailleurs. Notre mémoire traumatique est polluée de semblables angoisses.

Je trouvais refuge dans le hors espace-temps de Conan le Barbare, un peu comme on se blotti prêt d'un feu en hiver. Diffusée tel un rempart, la musique recouvrait toute ma ville tel un vortex. Un morceau plus que les autres, à la grande beauté aurorale, enchanta mon âme. Je cherchais dans le dictionnaire le sens exact de son titre : "Orphans of Doom/Awakning» , et ce que je trouvais me subjugua au plus haut point. "Doom" veut dire à la fois «ruine» et «destin tragique», quant à Awakening, c'est "L'éveil oui, l'éveil, comment sortir de ce sortilège infernal. Le drame cosmique faite musique. Je me reportais à la scène correspondante du film : on y voyait Thulsa Doom, le Guru de la secte du Serpent, haranguant une foule d'adeptes anesthésiés et serviles. Subitement, le guru est décapité d'un coup d'épée par celui qui a gardé le secret de l'acier, Conan. Les "orphans" (orphelins du champs astral du guru) jettent un après l'autre leurs bâtons enflammés dans une fontaine. Cette fin rituelle me fit penser à la disparition des étoiles, au petit matin. Cette musique d’une étrange beauté métaphorise à merveille celle de la reddition du moi. Les adeptes s'en retournent chez eux comprenant que c'est la fin d'un monde. L’imaginaire individuel et collectif se retrouve tout-à-coup libéré de fascination nocturne du guru.

Pourquoi Conan, le libérateur, est-il un "barbare" ? Sans doute afin de surligner sa nature différente, étrangère à celle du monde. Moins au pays lui-même qu'à la nature même de ce monde. De même, Ulysse arrive en étranger à Ithaque, habillé en mendiant hirsute alors qu'il se présenta au palais d'Ithaque, prêt à en découdre avec les prétendants au trône.

La superbe musique de Basil Poledouris m'avait conduit ce matin vers des rivages du rêve où des fréquences de douceurs qui bercent quelque chose comme un souvenir d'enfance, comme si un drap onirique m'entraînait vers un repos profond. Ma rêverie matinale miroitait de mille images enchantées et douces, maternantes, bienveillantes.

Mais, au lieu de glisser dans la pente du sommeil, une idée me vint à l'esprit avec la vitesse d'un éclair. J'en étais venu à l'idée que derrière Conan le Barbare, le personnage de film, se cache une figure métaphorique centrale. On trouve bien sûr les héros tueur de dragon, Siegfried ou Saint Georges, mais Conan a une particularité. Il est revanchard. Son ennemi est un homme qui a le pouvoir de transformation. Il peut en effet se transformer en serpent. Il est un enchanteur car il symbolise l'enchantement coupé de sa source quant Conan représente la source elle-même.

Un des plus haut mystère qui touche à la littérature et au langage est de savoir pourquoi les mythes anciens métaphorisent le combat symbolique vers la lumière, l'entrée et la sortie du labyrinthe ? Un saut de géant s'est produit le jour où je compris que les mythes comportent une telle structure uniquement parce qu'ils portent eux-même les impulsions de l'imaginaire et que l'imaginaire est lui-même une ondulation divine, algorithmique, auto-structurante. C'est là un point capital, les légendes "racontées au coin du feu" proviennent d'un rayonnement qui n'est pas de ce monde. Pas étonnant qu'elles contiennent sous forme métaphorique, le fameux Plan de Retour. C'est en tout cas la seule explication rationnelle possible.

L'univers qui nous entoure peut parfois faire penser à une "ruine". Le HLM étant la ruine caractérisée. Incomplétude, brisement de l'origine, processus déshumanisant, le HLM est l'habitat de l'insecte mécanique. L'homme moderne est l'équivalent des ruines, désenchanté, mécanisé, interchangeable. Les ruines nourrissent aussi l'imaginaire du retour.

Face à ce déclin algorithmique, le combat le plus haut, le plus noble est le réenchantement qui seul peut être conduire par un "barbare radical", l'étranger provenant d'un autre monde, l'étranger en nous-même que Bachelard appelle l'"Enfant Eternel". Le prix du réenchantement, c'est le choc frontal entre les spectres d'une réalité desséchée et la puissance du rêve. Une version de ce combat s'est récemment illustré avec le magistral Cameraman Gods de Neil Gaiman. On y voit une lutte à mort entre les "nouveaux dieux" du système de la consommation et des médias de l'Amérique et les dieux anciens, oubliés et jusque-là réduits à la portion congrue.

9782714308764-475x500-1.jpgA travers ces exemples, on est saisi par l'idée qu'un immense et implacable dispositif concerté a visé, depuis des temps immémoriaux (serait-ce même la pente de l'Histoire ?), a assécher l'imaginaire des peuples par un imaginaire de substitution. Ce dispositif est apparu historiquement avec le pouvoir centralisateur de l'Empire Romain, les Conciles, et devenu totalement incontrôlable par la suite, comme une machine planétaire devenue folle. Il poursuit aujourd'hui sa course folle avec la réplique de l'Empire qu'est l'Empire Américain, le Soft Power, le Nouvel Ordre Mondial qui contrôle à la fois le capitalisme avec sa technoscience destructrice de l'environnement et l'imaginaire de l'écologie et des médias.

Ce roman magistral montre que le combat pertinent et salvateur se situe moins entre la technoscience et l'écologie qu'entre deux imaginaires, l'ancien et le nouveau.

Les grands esprits de notre temps ont bien compris ce subterfuge. Bachelard exhortait a trouvé le germe-racine de l'imaginaire. Dans un entretien au Spiegel de 1956, Heidegger prononce une phrase énigmatique qui n’est pas sans évoquer la geste mythique de Conan le Barbare : "Seul un dieu peut nous sauver".

Quoi de commun entre la marionnette de bois et le petit garçon qui court et qui va à l'école? aucun. Une transformation totale les sépare.
Le "barbare" n’est-il pas, aussi, notre double onirique ?

« L’appel des sources » contre l’idéologie écologiste

A travers les exemples cités, on comprends que notre époque a sans doute moins besoin d’une pythie adolescente (Greta Gunberg) qu’un « dieu » au sens mystérieux donné par par Heidegger ou un « barbare» décliné dans la Science Fiction, notamment l’Héroic Fantasy. Ils répondent parfaitement à cet «appel des sources» cher à Bachelard.

On notera que l’imaginaire de la Fantasy n’est pas toujours celle d’une lutte à mort entre technologie et nature vierge, mais produit parfois des univers où la plus haute technologie cohabite avec la nature la plus luxuriante, univers « archéo-futuriste » où les hommes généralement cohabitent avec les dieux.

La croisade écologiste relayée par les mass-médias s‘inscrit tout comme la destruction de la nature sous l’horizon du progrès. Elle nous projette dans les mêmes espoirs et ornières que la psychanalyse au temps de Bachelard.

Gaston Bachelard s’en prend à la psychanalyse qui nous aurait  « écarté de la méditation de l’image primitive», « dépoétisé le rapport au monde» et aurait « intellectualiser les symboles». Gageons qu’il en dirait de même, aussi bien de la science désenchantée que de l’écologie militante !    

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00:27 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philosophie, gaston bachelard | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

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