lundi, 21 août 2023
De la question sociale à la question anthropologique
De la question sociale à la question anthropologique
Alberto Buela (*)
Dès l'entrée en fonction du président Kirchner, en mars ou avril 2004, et accompagné de l'avocat de bon nombre de syndicats, Carlos Pizzolorusso, j'ai eu l'occasion de m'entretenir un moment avec lui à la Casa Rosada et j'ai suggéré que les plans des organisations sociales ou piqueteros soient gérés par les syndicats, car ils savent mieux que quiconque qui est chômeur et qui ne l'est pas. J'ai également ajouté que l'armée et l'Église devaient participer à la reconstruction de l'Argentine. À l'époque, l'actuel président Alberto Fernández était mon secrétaire particulier. Je lui ai également remis un de mes livres, Ensayos de Disenso (Essais de dissidence). Qui sait où il a fini?
Sa réponse a été claire et énergique : je veux les piqueteros dans les rues, plus de syndicats. Je remplace l'armée par des journalistes et l'Église par d'autres (il ne m'a pas dit qui). La réponse, je l'ai vue des années plus tard sur le mur qui entoure le Policlínico Bancario de la Plaza Irlanda, où une main irrévérencieuse a écrit: Kirchner se bat avec tout le monde, sauf avec les juifs.
Vingt ans ont passé depuis cette anecdote et je peux aujourd'hui confirmer que la théorie de Kirchner s'est avérée tout à fait valable.
Aujourd'hui, l'armée argentine est composée de journalistes, ces analphabètes loquaces qui pensent tous la même chose. Quatre-vingt-quinze pour cent d'entre eux pensent, exposent et sélectionnent les sujets de la même manière. L'endoctrinement reçu par ces personnes, qui sont des milliers en Argentine et dans le monde, est admirable.
La production du sens à donner aux nouvelles ne naît pas chez eux, mais dans les centres internationaux de production du sens. Presque personne n'échappe à ce gag international. Les sujets sont répétés à l'envi jusqu'à ce qu'ils s'imposent comme des vérités indiscutables. Par exemple, le réchauffement climatique, dont on prétend que l'homme et les gaz industriels sont responsables. Aujourd'hui, en août 2023, on vient de découvrir qu'il y a 1200 ans, au Moyen-Âge, sans l'utilisation de machines, un réchauffement climatique similaire à celui d'aujourd'hui a eu lieu. Et ainsi nous pouvons donner l'exemple des vaccins Co vid, de la guerre en Ukraine, de l'antichristianisme, de la vision édulcorée des millions d'immigrants illégaux, de l'exaltation de la consommation, du catéchisme progressiste de l'Agenda 2030 et ainsi de suite.
La guerre sémantique est supérieure à la guerre militaire. Le logos l'a emporté sur la polémique.
Que s'est-il passé ?
Cette explication découle de l'observation que j'ai faite sur le sens des origines proches des syndicats. Les origines anciennes remontent au Moyen-Âge et font déjà partie de l'histoire consolidée.
Lorsque la Révolution française a lieu en 1789, la première chose que font les révolutionnaires, tant loués et médités dans tous les livres d'histoire, est de couper la tête de leurs opposants (par exemple, la Vendée avec un génocide légal proto-industriel), c'est ce qu'on appelle le jacobinisme. C'est lorsqu'un gouvernement ne gouverne que pour les siens et persécute les autres. L'un des jacobins, Isaac de Le Chapelier (illustration ci-dessus), a aboli en 1791 toutes les guildes en France au motif qu'il ne pouvait y avoir d'organisations intermédiaires entre l'individu et l'État, car cela allait à l'encontre de la démocratie.
Cette mesure a été imitée, avec des variantes, par toutes les nations européennes, et nous avons alors assisté à la période d'exploitation la plus atroce du travailleur, qui a duré approximativement de 1790 à 1860. En réaction à cette exploitation sans cœur, le socialisme et ses variantes communistes et trotskistes ont vu le jour, de même que les penseurs sociaux catholiques. Certains trouvent leur expression dans les écrits de Karl Marx, Friedrich Engels et bien d'autres ; d'autres dans les écrits d'Albert de Mun, de La Tour du Pin et dans les encycliques des papes.
En d'autres termes, c'est la "question sociale" qui est posée en politique, c'est-à-dire le rapport entre le capital et le travail, entre l'ouvrier et le patron. Et c'est cette question première que les différents gouvernements ont tenté de résoudre pendant un siècle et demi.
La primauté de la question sociale sur la politique a duré jusqu'aux années 1970, lorsque l'État-providence a commencé à s'effriter. C'est alors que la "question anthropologique" est apparue comme un problème politique plus intense. Son acte de naissance intellectuel remonte au mai 68 français, dont le slogan était "interdit d'interdire". Un slogan purement culturel. Et c'est à partir de ce moment-là que le socialisme a cessé de penser à la révolution prolétarienne pour penser à la révolution culturelle. A la même époque, l'Eglise, après le Concile Vatican 1965/68, a cessé de faire de la théologie=sauver les âmes, pour faire de la sociologie.
C'est dans ce cadre d'appartenance qu'apparaît ce que nous appelons aujourd'hui le progressisme, qui est une idéologie sans idées, ou plutôt un mélange de socialisme, de démocratie chrétienne et de libéralisme.
Une idéologie qui ne cherche plus à changer la réalité mais à changer l'homme, ou plutôt la conscience de l'homme.
Et en cela, le journalisme, cette armée d'analphabètes loquaces, remplit la fonction des philosophes et des sophistes de la Grèce antique ou des intellectuels éclairés du XVIIIe siècle juste avant la Révolution française.
L'homme n'est plus une nature, il n'a pas d'essence, mais seulement un devenir historique, un choix.
Le progressisme est le présupposé idéologique de l'Agenda 2030 qui, n'étant pas encore mis en œuvre, sera prolongé jusqu'en 2050. Il est, en somme, l'expression d'une pensée unique et politiquement correcte.
Ainsi, le progressisme libéral, démocrate-chrétien ou social-démocrate est internationaliste - comme les journalistes - et ira donc à l'encontre de l'idée de nation, qui est la forme politico-culturelle contemporaine.
L'essentiel d'une nation est son ethos, son esprit propre, sa forme morale. Et l'objectif politique du progressisme est de démanteler la nation historique, soit en remplaçant ses symboles, ses drapeaux, ses hymnes, ses chants nationaux, sa langue, son art indigène avec ses danses et ses musiques, ses mœurs, ses coutumes et ses habitudes. En un mot, ses valeurs. La nation est ce qui identifie un Etat par rapport à un autre, c'est pourquoi les manuels définissent l'Etat comme la nation juridiquement organisée. Le progressisme finit par s'opposer aux États-nations et à leur caractère souverain, pour viser l'établissement d'un État mondial, but ultime de ce que l'on appelle aujourd'hui la mondialisation.
Ainsi, le remplacement de la "question sociale" par la "question anthropologique", comme l'affirme à juste titre le grand penseur espagnol Dalmacio Negro Pavón (photo), est le tournant politique copernicien de notre époque. Le gouvernement et la nation qui la résoudront resteront debout, sinon ils périront.
(*) arkegueta, apprenant permanent
buela.alberto@gmail.com
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Réchauffement climatique, éco-anxiété et nouvelles restrictions
Réchauffement climatique, éco-anxiété et nouvelles restrictions
Par Giovanni (Blocco Studentesco)
Source: https://www.bloccostudentesco.org/2023/08/09/bs-riscaldamento-globale-ecoansia-nuove-restrizioni/
La pandémie mortelle de CO VID-19 (avec un taux de mortalité en Italie inférieur à 1% !) est désormais derrière nous et l'imminence d'une guerre nucléaire ne nous inquiète plus autant. Un nouveau croquemitaine fait son apparition dans les journaux, à la télévision et sur les forums de discussion des réseaux sociaux: le réchauffement climatique. On répète à l'envi que cet été est le plus chaud des deux derniers siècles alors que, données à l'appui, il y a eu des vagues de chaleur estivales bien plus intenses, comme l'été historique de 2003 ou, auparavant, celui de 1957. De nombreuses personnes semblent tellement terrifiées par les conséquences du changement climatique qu'un nouveau mot a été inventé pour décrire ce sentiment d'incertitude et d'anxiété face aux éventuelles conséquences catastrophiques du réchauffement de la planète: l'"éco-anxiété".
À l'instar de l'hypocondriaque qui priait pour des mesures plus strictes lors de la pandémie, l'"éco-anxieux" réclame à cor et à cri que les gouvernements prennent au plus vite des mesures radicales pour contrer le réchauffement climatique, comme si quelques interdictions ici et là (et seulement dans les pays occidentaux: l'Inde, la Chine et l'Afrique continueront à polluer !) allaient arrêter un changement climatique global aussi complexe dont les causes sont multiples et pas tout à fait claires.
Loin de moi l'idée de soutenir les négationnistes du réchauffement climatique. S'il est vrai que les températures mondiales augmentent depuis des années, il est tout aussi vrai que la planète a connu plusieurs changements climatiques au cours des derniers millénaires. Par exemple, sous l'Empire romain, la vigne était cultivée dans ce qui est aujourd'hui l'Écosse, une terre qui n'est pas très accueillante pour les cultures typiquement méditerranéennes comme la vigne. Toujours en Grande-Bretagne, il y a quelques siècles, il était de coutume de marcher en hiver sur la Tamise gelée, alors qu'aujourd'hui, les hivers londoniens sont encore plus doux que ceux de nombreuses régions du nord de l'Italie.
Cela ne veut pas dire que l'homme n'a pas influencé les changements climatiques récents, mais il convient de rappeler que la communauté scientifique n'est pas unanime pour affirmer la culpabilité de l'homme dans le réchauffement de la planète. Le prix Nobel Carlo Rubbia (photo), par exemple, a affirmé dans un célèbre discours au Sénat que le changement climatique est un phénomène naturel et qu'il n'est donc pas influencé par les activités humaines.
Quelle que soit la thèse de chacun concernant la responsabilité de l'homme dans le réchauffement climatique, ce qui nous préoccupe aujourd'hui, ce sont les limites éventuelles que les gouvernements pourraient appliquer dans un avenir proche pour tenter de contrer le changement climatique. Depuis des années, nous entendons parler de la nécessité d'agir rapidement pour sauver la planète, et donc d'adopter des mesures de protection de l'environnement. La défense de ce dernier est sacro-sainte, mais les restrictions futures au nom de l'environnementalisme seront vraisemblablement des restrictions sévères des libertés individuelles similaires à celles mises en place lors de la pandémie. Les prémices de cette dystopie écologique sont déjà visibles aujourd'hui : pensez par exemple à l'interdiction absurde de circulation de certains véhicules même pas trop vieux dans certains quartiers de Milan, ou aux lourdes amendes pour ceux qui conduisent des voitures jugées trop polluantes dans la Norvège ultra-progressiste.
Alors, qu'attendre de l'avenir ? Parmi les experts du changement climatique, certains affirment qu'il est nécessaire de modifier notre mode de vie pour le rendre plus durable. La croisade contre la viande et les sous-produits animaux, considérés depuis des années comme des aliments nocifs pour l'environnement, a trouvé un allié précieux dans l'Union européenne, qui a récemment autorisé la vente d'insectes pour l'alimentation. Et non, il ne s'agit pas de cuisines exotiques avec des plats à base de scorpions, mais de grillons utilisés pour produire de la farine. Selon de nombreux "experts", les insectes seront l'aliment du futur, car l'élevage de cafards et de fourmis produit beaucoup moins de CO2 que l'agriculture traditionnelle.
À l'instar de ce qui se passe déjà en Norvège, il n'est pas exclu qu'à l'avenir, dans le reste du monde occidental, les conducteurs de véhicules trop polluants soient également sanctionnés. Depuis des années, certains cénacles font pression pour passer à la voiture électrique, oubliant qu'il s'agit d'une solution peu respectueuse de l'environnement, étant donné que, du moins en Italie, la majeure partie de l'électricité est produite à partir de combustibles fossiles. Des véhicules beaucoup plus chers que les voitures à essence, que seule une partie limitée de la population pourra s'offrir, tout comme la viande, qui pourrait être surtaxée parce qu'elle est trop polluante. Il n'est d'ailleurs pas exclu que, dans un avenir proche, la "taxe carbone" soit étendue à tous les produits ayant un impact plus important sur l'environnement.
Les éventuelles futures lois visant à limiter le réchauffement climatique frapperont donc les plus modestes, contraints de manger des insectes et incapables de conduire leurs voitures peu écologiques.
La pandémie a montré une fois de plus qu'il est facile d'imposer des mesures de plus en plus restrictives en temps de crise, tout en laissant faire les "législateurs". Maintenant que la pandémie est passée, ce ne sont plus les bulletins quotidiens aux données très trompeuses qui créent la terreur, mais les informations sur les canicules records ou les violents orages d'été. Mais le scénario est toujours le même: il y a urgence et au nom de celle-ci, on édicte, sans opposition valable, des lois qui sont acceptées passivement par la majorité de la population qui, en temps normal, se serait rebellée.
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Slavoj Žižek et l'homme comme catastrophe
Slavoj Žižek et l'homme comme catastrophe
Par Alexander Markovics
Plus radical que "dernière génération": le "communisme de guerre" contre la crise climatique
"Dernière génération" appelle au respect de l'objectif de 1,5 degré, mais il y a des gens dans le monde pour qui cela n'est pas assez radical. Dans une interview accordée au journal allemand taz, le philosophe d'extrême gauche et mondialiste Slavoj Žižek, né en 1949, appelle à l'introduction du "communisme de guerre" pour résoudre la crise climatique. Mais quelle stratégie se cache derrière cette réclamation tapageuse et quel est son objectif réel ?
Contre le politiquement correct et l'immigration de masse, mais pour le mondialisme - un cas d'opposition intellectuelle factice
Le penseur slovène aime se mettre en scène en tant qu'opposant: il rejette le politiquement correct parce que pour lui, cela signifie parler sans agir, l'immigration de masse en Europe représente même pour lui l'un des quatre cavaliers apocalyptiques de notre époque. Mais en même temps, ce disciple du freudo-marxiste Jaques Lacan profite de la crise climatique, montée en épingle par les élites et les ONG occidentales, pour discuter de mesures encore plus radicales allant dans l'esprit du mondialisme. Car là encore, selon Žižek, on parle trop, mais on n'agit pas assez.
Un prétendu opposant au service des mondialistes : minimisation des mesures extrêmes pour le Great Reset
Par analogie avec les climato-collabos et leurs penseurs radicaux, il parle d'un "piège climatique" qui ne peut être surmonté que par des mesures autoritaires. Ainsi, Žižek, le philosophe slovène, minimise délibérément le terme utilisé: au lieu de parler de la bureaucratisation et de la militarisation totales de l'économie de guerre communiste, y compris la terreur et la violence contre les dissidents, auxquelles il fait référence par ce terme, il fait référence au président américain Franklin D. Roosevelt et à son intervention directe dans la politique économique afin d'augmenter la production d'armes. Pour justifier des mesures autoritaires telles que l'élimination de la démocratie au profit du climat, notre penseur slovène évoque un état d'urgence apocalyptique: nous sommes dans une guerre pour la survie, qui ne peut être gagnée que par une augmentation de la "bonne gouvernance".
L'État totalitaire et autoritaire comme dernier recours pour le projet mondialiste
Pour lui, cette bonne forme de gouvernement ne peut plus être une démocratie, mais seulement un État totalitaire qui fait tout ce que les élites occidentales jugent bon. De ce point de vue, il est logique que Slavoj Žižek plaide pour la fin du multipartisme afin de trouver "une issue au piège climatique". La raison pour laquelle le Forum Economique Mondial (FEM), l'UE et d'autres institutions occidentales ont de plus en plus recours à ce type de propagande, y compris chez les intellectuels slovènes, est qu'ils reconnaissent une crise du libéralisme, idéologie qui n'est plus en mesure de mobiliser suffisamment de personnes pour atteindre ses objectifs. Ce n'est pas pour une autre raison que le Great Reset a été conçu pour maintenir en vie le projet de mondialisation menacé d'échec: en préconisant et en prenant des mesures coercitives. La carotte ne suffit plus à faire adhérer les Européens aux mesures du libéralisme mondialiste, il faut donc, du point de vue des élites, sortir le bâton.
La menace de l'apocalypse comme moyen de pression pour une politique "sans alternative"
Dans l'esprit des mondialistes, c'est l'homme qui pose problème, et non une idéologie erronée ou des élites corrompues. Ce n'est pas seulement l'individu qui leur pose problème et qui devient une "catastrophe", mais surtout ceux qui sont organisés politiquement ou qui se considèrent même comme un peuple. Ce n'est pas un hasard si Žižek met en garde contre le "populisme", par lequel il entend tous ceux qui ne veulent pas se soumettre au Grand Remplacement. On peut avoir l'impression que dans l'esprit de l'élite mondiale, le slogan des lundis, jadis en RDA, "Nous sommes le peuple, le mur doit disparaître" a été inversé en "Nous sommes le mur, le peuple doit disparaître" et est devenu le principe directeur de leur politique. Ce faisant, ils créent délibérément des images d'une apocalypse imminente, que les médias grand public martèlent jour après jour dans l'esprit des gens. Leur but n'est pas seulement d'effrayer leurs propres citoyens et de les rendre dociles à des mesures toujours plus extrêmes. Ceux qui refusent de s'y plier sont déshumanisés, la société est divisée entre "négationnistes du climat" et "partisans des bonnes mesures". Au final, ils visent ainsi à donner l'illusion de l'absence d'alternative à leurs propres mesures, comme en 2015 avec la politique des frontières ouvertes d'Angela Merkel et en 2019 et suivantes dans le sillage de CO VID-19. Sur ce point au moins, on peut donner raison au philosophe slovène, surnommé en plaisantant "Hegel la cocaïne" en raison de son nez qui coule en permanence lors de ses apparitions publiques: dans l'Occident réellement existant, la question du climat est effectivement devenue l'un des quatre cavaliers apocalyptiques.
Pourtant, l'"apocalypse climatique" n'est pas une menace réelle, mais une mesure thérapeutique soigneusement mise en scène pour nous inciter à adopter le bon comportement, c'est-à-dire à obéir aux mondialistes. Mais peu importe les menaces des politiciens libéraux et de leurs philosophes de cour, peu importe ce qu'ils veulent nous faire craindre: si nous parvenons, en tant que peuple, à rester unis et à nous organiser politiquement dans le sens d'une lutte pour l'hégémonie, alors la panique climatique, tout comme la panique coronoviresque, ne mènera à rien.
16:16 Publié dans Actualité, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : slavoj zizek, philosophie, actualité | |
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La non-durabilité des énergies renouvelables
La non-durabilité des énergies renouvelables
par Saturne (Blocco Studentesco)
Source: https://www.bloccostudentesco.org/2023/08/16/bs-insostenibilita-energia-rinnovabile/
La demande des écologistes d'abandonner les combustibles fossiles comme sources d'énergie au profit des énergies renouvelables pose des problèmes majeurs. Vouloir consommer moins d'essence et de gaz doit être compensé par l'utilisation d'une plus grande quantité d'électricité pour alimenter les voitures et chauffer les bâtiments. Pour un pays comme l'Italie, qui n'est pas autosuffisant sur le plan énergétique et qui a également décidé de se joindre aux sanctions contre la Russie, cela pose problème. L'électricité doit être produite d'une manière ou d'une autre et, pendant des années, on nous a vanté les mérites des énergies renouvelables et les nombreux avantages de la production d'électricité à l'aide de l'énergie photovoltaïque, de l'énergie éolienne et de l'énergie hydroélectrique. Pourtant, nous ne nous rendons souvent pas compte des limites technologiques et des impacts sociaux potentiels qu'un investissement massif dans les énergies renouvelables pourrait avoir.
Pour citer un cas récent dont les médias ne parlent guère, il s'agit d'un projet massif d'installation de nouvelles éoliennes en Sardaigne. 2330 nouvelles éoliennes sur terre et 2514 éoliennes en mer. Une quantité énorme d'éoliennes qui ruineraient les différents paysages de l'île par leur présence trop visible et par leur laideur. Le tourisme, comme pour beaucoup d'autres régions italiennes, est une part importante de l'économie régionale de la Sardaigne, et ruiner les paysages de l'île en plaçant des éoliennes partout aurait un impact négatif sur le tourisme. Les Sardes s'inquiètent également de l'expropriation possible de leurs terres, qu'ils utilisent peut-être à des fins agricoles donc pour travailler.
La production d'électricité à partir de l'énergie éolienne et d'autres formes de production d'énergie renouvelable pose également un gros problème. Les centrales à combustibles fossiles (charbon, gaz, etc.) présentent l'énorme et indispensable avantage de pouvoir fonctionner pratiquement en permanence et d'ajuster la quantité d'énergie produite en fonction de la quantité de combustible utilisée. En d'autres termes, les exploitants de ces centrales peuvent les faire fonctionner à tout moment de la journée, que ce soit à midi ou à minuit, et ils savent que si le réseau a besoin de tant d'électricité, ils utiliseront autant de combustibles fossiles (par exemple, du charbon) pour produire cette énergie. De plus, de par la nature de leur fonctionnement, ces types de centrales peuvent être construits plus ou moins n'importe où. Les énergies renouvelables, en revanche, sont potentiellement limitées à certaines zones spécifiques (par exemple, là où il y a des rivières, là où il y a souvent du vent) et leur production d'électricité n'est pas constante et stable. Le photovoltaïque ne produit que lorsqu'il y a du soleil (et la quantité varie en fonction de l'heure de la journée, de la période de l'année et de la météo); la nuit, il ne produit donc rien. L'énergie éolienne, quant à elle, ne produit que lorsqu'il y a du vent (dont l'intensité est de toute façon variable).
L'énergie nucléaire est une méthode de production d'électricité qui offre la flexibilité des combustibles fossiles, le faible impact des énergies renouvelables et qui ne génère pas les énormes coûts sociaux liés à l'invasion d'une région par des milliers d'éoliennes. La production d'électricité dans des centrales nucléaires à usage civil est une méthode sûre et rentable.
En Italie, la mentalité du "pas dans mon jardin" est trop répandue. Nous voulons tous une collecte des déchets en porte-à-porte, mais personne ne veut d'une décharge dans sa propre municipalité ; nous voulons tous du gaz à la maison, mais personne ne veut d'un gazoduc sur son terrain et d'une usine de compression de gaz dans sa propre municipalité ; nous voulons tous des infrastructures et des transports efficaces, mais personne ne veut qu'ils construisent (ou élargissent) des autoroutes, des tunnels et des voies ferrées sur son propre territoire. Inutile de dire qu'il s'agit d'une mentalité stupide, et c'est avec cette mentalité que nous avons astucieusement décidé en 1987 d'arrêter de produire de l'électricité avec des centrales nucléaires en Italie et de compenser le manque à gagner en l'achetant à la France qui la produit avec des centrales nucléaires. Renoncer à l'énergie nucléaire signifiait renoncer à l'autosuffisance énergétique, et nous en payons aujourd'hui les conséquences en termes de coûts énergétiques élevés, et bientôt certains, comme les Sardes, risquent de payer ces conséquences à d'autres égards également.
En conclusion, cet article se veut une piste de réflexion sur le thème de l'énergie. Il est également important d'exploiter les énergies renouvelables pour produire de l'électricité, mais on oublie souvent de préciser que vivre uniquement des énergies renouvelables n'est malheureusement pas durable, surtout s'il n'existe pas encore de méthodes de stockage de l'énergie suffisamment efficaces, bon marché, sûres et respectueuses de l'environnement pour être adoptées à grande échelle (nous ne pouvons pas construire des batteries au lithium de la taille de montagnes entières pour alimenter les villes en électricité). En outre, l'expansion disproportionnée de la production d'énergie renouvelable avec d'innombrables nouvelles installations, comme dans le cas des éoliennes qui seront disséminées en Sardaigne, risque d'entraîner des coûts sociaux que les citoyens ne sont pas prêts à payer.
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