mercredi, 03 juillet 2024
La mondialisation est en panne
La mondialisation est en panne
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/la-globalizzazione-si-e-rotta/
Allez, le jouet est enfin cassé. Celui de la mondialisation, je veux dire. Qui, il semble désormais clair, n'était rien d'autre qu'un jouet, entre les mains de puissances financières qui en ont tiré d'énormes profits. Au détriment des... des Moldus, pour reprendre le langage d'Harry Potter. C'est-à-dire de nous tous.
Mais aujourd'hui, la mondialisation a échoué. Elle n'est plus qu'un pâle fantôme qui s'estompe à l'horizon.
Ou plutôt, un groupe, une poignée de fantômes.
Qui se souvient ou parle encore de Karl Popper ? Disparu du radar culturel... Pourtant, il était le philosophe du rêve mondialiste. Avec La société ouverte et ses ennemis, cité à toutes les sauces. Et d'ailleurs très peu lu.
Il retrouve aujourd'hui la sphère, et les dimensions, qui lui reviennent. Un philosophe des sciences. Important, certes... mais pas le maître du nouvel âge. Pas plus qu'Aristote ou Thomas d'Aquin d'ailleurs.
Et le rêve d'un monde sans frontières ?
La guerre en Ukraine est avant tout une guerre pour établir des frontières nationales. Des choses du 18ème siècle, des guerres de succession.
Et la libre circulation des idées ? Il n'y a jamais eu d'époque dominée par une censure aussi omniprésente et flagrante que celle que nous vivons aujourd'hui. Nous le vivons chaque jour davantage, même et surtout dans notre Occident démocratique. Pour ne parler que de chez nous.
La circulation des marchandises ?
Sanctions. Contre des pays et contre des entreprises. Des sanctions comme instrument habituel, et non exceptionnel, de la politique internationale. Et, étrange paradoxe, promulguées, préconisées, utilisées précisément par ceux qui se sont autoproclamés porte-drapeaux de la mondialisation et continuent de le faire.
Une liste incomplète.
Sanctions contre la Corée du Nord. Et contre l'Iran. Du réchauffé, me direz-vous. Et il s'agit alors... d'États voyous.
Oui, mais la liste s'est allongée de manière effrayante ces derniers mois.
Sanctions contre la Syrie d'Assad. Sanctions contre la Russie. Et contre le Belarus. Sanctions contre les entreprises chinoises qui commercent avec la Russie.
Et des menaces de sanctions contre l'Inde. Pour ses relations commerciales avec Téhéran.
Sans parler de Cuba, du Nicaragua...
Sans parler des sanctions internes de l'UE contre la Hongrie et la Slovaquie. Ils les appellent autrement, procédures d'infraction ou autre... mais c'est la même chose....
Tous des États voyous ?
Et même si c'est le cas, cela ne signifierait-il pas que les paramètres de l'Occident collectif ne s'appliquent plus qu'à une partie de plus en plus limitée du monde ?
Et surtout, cela entérinerait une chose bien précise. La mondialisation, en tant que libre circulation des idées, des personnes, des informations, des biens et des capitaux, n'existe plus. À supposer qu'elle ait jamais existé et qu'elle ne soit pas une invention de la propagande. Pour justifier l'unipolarité, c'est-à-dire l'hégémonie absolue de Washington.
Ainsi, alors que tout flux, même d'information, est interrompu, dans un monde divisé en blocs opposés, les fantômes de la mondialisation disparaissent dans un coucher de soleil indéfini.
Au son du vieux saxophone de Bill Clinton.
18:25 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, globalisation, mondialisation, sanctions | | del.icio.us | | Digg | Facebook
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