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mercredi, 25 septembre 2024

Le sombre destin de l'Allemagne

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Le sombre destin de l'Allemagne

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/il-destino-tedesco-2/

Donc... De justesse, et avec une marge très étroite, la SPD gagne les élections dans le Brandebourg. Sauvant la face de Scholz, le chancelier, originaire de ce même Land. Une victoire due avant tout à deux facteurs. La personnalité de Woidke, le gouverneur social-démocrate qui dirige la région depuis plus de douze ans. Et qui jouit de l'estime et de la confiance de tous. Un gouverneur qui a pesé de tout son poids dans la compétition, jouant le tout pour le tout.

Et puis le fait que les autres partis de la coalition au pouvoir ont été saignés à blanc. Les Verts ont même disparu. Comme si un certain électorat s'était polarisé sur la SPD, force politique traditionnelle, pour éviter la montée de l'Alternative für Deutschland. En progression constante dans tous les sondages, et déjà triomphante en Saxe et en Thuringe.

Résultat obtenu, cependant, de justesse. Et cela ne semble pas permettre au parti social-démocrate de conserver le gouvernement du Land. En fait, cela crée une situation de confusion générale.

Ce qui n'a pas empêché les grands médias, allemands et internationaux, de vanter la victoire du gouverneur. Avec des accents, à vrai dire, excessifs, qui révèlent la grande peur de ceux qui ont échappé de peu au désastre électoral. La crainte que l'AfD ne s'affirme aussi dans le Brandebourg.

Mais au-delà des problèmes de gouvernabilité du Land - qui a toujours été un bastion social-démocrate - le résultat de l'élection est un indicateur du malaise croissant qui affecte la société allemande.

L'AfD, politiquement isolée de la convention « démocratique », aurait de toute façon peu de chances de gouverner. Cependant, le fait qu'elle attire des masses croissantes d'électeurs, qu'elle triomphe en Saxe et en Thuringe et manque de peu la victoire dans le Brandebourg également, nous dit quelque chose de très précis.

Le malaise en Allemagne est profond. Et il est étroitement lié à la politique à l'égard de la Russie que, obtorto collo, Berlin a dû mettre en œuvre.

En fait, cette politique lui a porté préjudice, et même gravement préjudice.

En effet, l'Allemagne a largement perdu ce rôle de plaque tournante de la distribution du gaz russe qui avait assuré sa croissance pendant des décennies. Et sa primauté dans l'UE.

Et elle se voit maintenant contrainte d'importer du gaz des États-Unis, avec des contrats léonin qui l'étranglent.

D'où une crise profonde. Non seulement économique, comme cela devient chaque jour plus évident, mais aussi, et peut-être surtout, politique.

Et, bien sûr, le malaise de la population qui en découle. C'est à l'Est, où le chômage et le malaise social s'accroissent, qu'il est le plus évident.

Bientôt, cependant, ce malaise est destiné à s'étendre à l'ouest, qui demeure beaucoup plus opulent. Et dans la riche Bavière elle-même. Là où commencent à se faire sentir les effets et surtout les répercussions d'une politique d'hostilité claire à la Russie.

Une politique que l'Allemagne a toujours évitée. Même, et surtout, pendant la longue période de la guerre froide. Lorsque des hommes comme Brandt et Kohl avaient habilement jonglé avec les deux blocs opposés. En restant dans l'OTAN, bien sûr, mais en maintenant de bonnes relations avec l'URSS.

Autres temps, et surtout autres hommes. Le déclin de la puissance économique de l'Allemagne, après la saison en clair-obscur d'Angela Merkel, est aujourd'hui évident. Et il découle, en grande partie, de l'insipidité de classes dirigeantes incapables de la moindre autonomie par rapport aux diktats de Washington.

Un déclin allemand, certes. Mais qui est appelé à marquer, négativement et lourdement, l'avenir de toute l'Europe occidentale.

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