samedi, 28 décembre 2024
L'Approche Unique de Kierkegaard sur le 'Péché'
L'Approche Unique de Kierkegaard sur le 'Péché'
Troy Southgate
Source: https://troysouthgate.substack.com/p/kierkegaards-unique-...
Bien que nous soyons habitués à entendre des chrétiens décrire des comportements tels que la fornication ou l'hédonisme comme des manifestations de comportements « pécheurs », il existe une manière légèrement différente d'aborder la question, qui pourrait même intéresser les non-chrétiens.
Søren Kierkegaard, ayant grandi dans un environnement profondément religieux, où lui et ses compagnons luthériens étaient constamment rappelés à la nécessité d’examiner leur conscience à la recherche de traces persistantes de « péché », a adopté une perspective différente dans ses propres travaux. Plutôt que de prendre un ton moralisateur, il envisageait la déviance humaine de manière analogue à celle de Saint Augustin d'Hippone, qui parlait de désorientation spirituelle. Pour Kierkegaard, le « péché » naît dès que les êtres humains, face à la liberté, deviennent anxieux et échouent à faire le bon choix. La vie est pleine de moments difficiles, mais c’est la manière dont nous les affrontons qui compte.
Dans son ouvrage de 1844, Le Concept de l'angoisse, Kierkegaard explique que nous devons laisser passer en nous les préoccupations et l’incertitude, et qu’en utilisant notre force intérieure, nous pouvons tenir face à la tempête comme un homme condamné à mort refuse de plier devant ses ennemis. En embrassant la liberté qui nous est donnée et en « passant à travers l’anxiété du possible », nous nous purifions de tout ce qui est mesquin et inférieur. Plutôt que de décrire le « péché » comme une tentation à éviter, Kierkegaard insiste sur le fait que nous devons accueillir ces moments de crise personnelle, car ils nous offrent une véritable libération et peuvent enseigner à l'individu :
« À ne pas avoir d'anxiété, non pas parce qu'il peut échapper aux terribles épreuves de la vie, mais parce que celles-ci deviennent toujours faibles en comparaison avec celles du possible ».
Ainsi, comme Augustin avant lui, Kierkegaard croyait que bien que la notion de péché originel soit tirée du récit de la désobéissance d'Adam et Ève dans le Jardin d'Éden, les humains vivent encore et encore la Chute tout au long de leur vie, ce qui explique l’apparition récurrente de ces moments d’anxiété.
Compte tenu du syndrome de Stockholm qui a conduit les populations de l'Europe et de l'Amérique du Nord contemporaines à développer une affinité psychologique avec leurs geôliers financiers, il est évident que la plupart des gens ne prennent pas au sérieux les conseils de Kierkegaard sur la saisie de la liberté. Ils choisissent plutôt l'option plus « pécheresse » qui leur permet de réprimer leur anxiété à l'aide des artifices synthétiques de la vie moderne. Bien que Kierkegaard accepte que notre chemin à travers ce royaume terrestre soit difficile, il n'y a vraiment aucune excuse pour rejeter la liberté dès qu'elle se présente à nous.
23:14 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philosophie, sören kierkegaard, angoisse | | del.icio.us | | Digg | Facebook
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