lundi, 03 février 2025
Houthis et autres complexités
Houthis et autres complexités
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/houthi-e-altre-carabattole/
Le signal vient des Houthis du Yémen. Ou plutôt de la décision de Trump, à peine installé, d’entamer la procédure pour les inscrire sur la liste des “organisations terroristes”. C’est-à-dire ces organisations que les États-Unis et leurs alliés entendent combattre et éradiquer sans aucune réserve. Sans égard pour quiconque et, surtout, sans respecter les accords internationaux qui régissent les conflits entre États.
Et, en effet, les Houthis yéménites – ou plutôt Ansar Allah, Houthi étant le nom du clan qui les dirige – ne sont ni un État ni un gouvernement. Cependant, ils représentent la majorité de la population du nord du Yémen, de confession zaïdite, une branche, si l’on veut, de la grande famille chiite.
Je dis “si l’on veut”, car les zaïdites trouvent leur origine avec le cinquième imam, Zayd al-Abidin, arrière-petit-fils d'Ali, dont la vision religieuse était imprégnée de solides éléments sociaux. Par ailleurs, elle était très modérée sur le plan doctrinal.
Si bien que les zaïdites, depuis longtemps confinés au seul nord du Yémen, incarnent une version simplifiée du chiisme. Sous de nombreux aspects, ils sont proches de la majorité sunnite.
Néanmoins, ils ont longtemps subi des persécutions. Surtout depuis que les wahhabites ont pris le pouvoir en Arabie. Ces derniers sont, par ailleurs, dirigés par la dynastie royale des Banu Saud. Et ils ne sont ni modérés ni tolérants, malgré une certaine idée répandue chez nous. Preuve en est que dans leur Arabie saoudite, non seulement il n’y a pas d’églises, mais les autres branches de l’islam ne sont même pas tolérées. Pourtant, elles représentent la majorité de la population, notamment sur la côte orientale de l'Arabie Saoudite, et subissent depuis toujours des persécutions systématiques.
Les zaïdites yéménites, longtemps persécutés et plongés dans la plus grande misère, ont essayé pendant longtemps de résister pacifiquement. Mais face à la volonté saoudienne – et au gouvernement fantoche imposé au Yémen – de les exterminer, ils ont pris les armes sous la direction du clan al-Houthi.
Et ils se sont révélés très bien organisés et efficaces. Notamment grâce au soutien croissant de Téhéran. Si bien qu’aujourd’hui, ils peuvent compter sur une force de plus de 200.000 hommes, parfaitement armés et organisés. Ce qui, honnêtement, ne correspond pas vraiment à la définition d’un mouvement terroriste.
Aujourd’hui, la direction politique et stratégique des Houthis a identifié Israël comme le principal soutien de l’offensive saoudienne contre eux. Et, derrière Israël, qui en est l’avant-garde, les États-Unis et leurs alliés, notamment britanniques.
D’où la menace systématique qui pèse sur les convois maritimes battant pavillon américain ou européen. Une menace qui a, en réalité, rendu le passage par Suez impraticable, obligeant les pétroliers et les cargos à emprunter la route bien plus coûteuse qui contourne l’Afrique.
D’où aussi les attaques contre les navires de guerre américains et européens qui exercent une pression sur le Yémen depuis le Golfe. Des attaques en apparence extrêmement efficaces, générant une insécurité et une instabilité notables. Même si, il faut le dire, les informations sur ce qui se passe autour du canal de Suez nous parviennent de manière fragmentaire et filtrée par notre système d’information, pourtant si “démocratique”.
En revanche, les attaques de missiles contre Israël se sont révélées moins efficaces et bien plus sporadiques. Les Houthis ne semblent pas équipés pour une guerre à si longue distance. Ce qui n’a toutefois pas empêché le gouvernement de Tel-Aviv de frapper avec une extrême dureté les bases houthis au Yémen.
Et maintenant, cette décision de Trump. Qui pourrait annoncer une nouvelle croisade, israélienne et saoudienne, contre les “rebelles” yéménites. Une étrange “croisade”, certes. Mais néanmoins destinée à anéantir complètement leur force militaire. En profitant aussi des graves difficultés dans lesquelles se trouve leur “ami” iranien.
13:08 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, moyen-orient, péninsule arabique, yémen, houthis, mer rouge, zaïdites | |
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L'UE envisage un retour au gaz russe comme gage de paix
L'UE envisage un retour au gaz russe comme gage de paix
Source: https://report24.news/eu-erwaegt-rueckkehr-zu-russischem-...
Un débat controversé se profile au sein de la politique énergétique européenne concernant la possible reprise des importations de gaz russe. Selon des informations provenant de cercles européens, des discussions intenses ont lieu à huis clos à Bruxelles sur la réactivation des infrastructures de gazoducs dans le cadre d’un éventuel accord de paix pour l’Ukraine.
L'Allemagne et la Hongrie, soutenues par plusieurs autres États membres de l’UE, considèrent la reprise des relations gazières avec Moscou comme un moyen potentiel de réduire les coûts énergétiques élevés en Europe. Un haut fonctionnaire de l'UE, souhaitant rester anonyme, a confié au Financial Times: « La pression exercée par certains grands États membres en raison des prix de l’énergie est considérable, et cela pourrait être une solution pour les faire baisser. »
Nord Stream 2 sera-t-il réparé ?
Ce débat s’inscrit dans un contexte de flambée spectaculaire des prix de l’énergie en Europe, qui ont atteint trois à quatre fois le niveau des États-Unis. Avant la guerre, le gaz russe acheminé par gazoducs couvrait environ 40% des besoins de l’UE, l’Allemagne étant le principal importateur. Dans ce cadre, il est intéressant de noter que le Danemark a récemment autorisé Gazprom à effectuer des travaux de réparation sur Nord Stream 2, officiellement pour des raisons environnementales.
Des avis partagés parmi les pays de l'UE
La société slovaque EP Infrastructure, qui subit des pertes annuelles de transit de 500 millions d’euros en raison de l’arrêt des livraisons, y voit une opportunité économique. Son PDG, Gary Mazzotti, déclare : « Lorsque viendra le jour de la paix, des discussions majeures auront inévitablement lieu sur les volumes de gaz appropriés pour l’Europe et leur provenance. »
Cependant, cette initiative rencontre une opposition farouche, notamment de la part des États membres d’Europe de l’Est. « C’est de la folie », s’exclame un diplomate européen haut placé. Les détracteurs estiment que cela compromettrait des années d’efforts pour réduire la dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. Les exportateurs américains de gaz naturel liquéfié (GNL) partagent également ces inquiétudes, craignant que leurs contrats d’approvisionnement à long terme avec les entreprises européennes deviennent non rentables face à un gaz russe acheminé par pipeline à moindre coût.
La Commission européenne prône l’abandon du gaz russe
Jusqu’à présent, la Commission européenne maintient officiellement son objectif d’éliminer totalement les combustibles fossiles russes d’ici 2027. Le commissaire à l’Énergie, Dan Jørgensen, prévoit de présenter en mars un plan détaillé pour atteindre cet objectif.
Ce débat illustre les tensions croissantes entre les intérêts économiques et les objectifs géopolitiques de la politique énergétique européenne. Tandis que certains perçoivent dans la reprise des relations gazières avec la Russie une voie vers la paix et une baisse des prix de l’énergie, d’autres mettent en garde contre une dépendance dangereuse vis-à-vis de Moscou.
12:15 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : union européenne, actualité, russie, sanctions, europe, affaires européennes, gaz, hydrocarbures | |
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Engrais: les prix explosent en raison des sanctions contre la Russie
Engrais: les prix explosent en raison des sanctions contre la Russie
Source: https://report24.news/duenger-schock-preise-explodieren-d...
Les coûts élevés de l’énergie en Allemagne et les nouvelles sanctions contre la Russie pèsent lourdement sur le marché allemand des engrais. Les agriculteurs souffrent énormément de cette situation. À court ou à long terme, cela aura également un impact négatif sur la production agricole et la sécurité de l’approvisionnement.
Dans un marché européen des engrais déjà sous tension, un nouveau développement dramatique se profile, selon un rapport récent. Cette semaine, un important fabricant européen de nitrate d’ammonium a déclenché une nouvelle flambée des prix avec une augmentation de 30 euros par tonne, un signal qui risque d’ébranler l’ensemble du secteur.
La situation est complexe: en plus de l’augmentation des coûts de production, le nouveau paquet de sanctions contre la Russie jette une ombre menaçante. Une éventuelle restriction des importations d’engrais russes pourrait gravement affecter le marché européen. Ironiquement, ce sont précisément ces importations qui, l’année dernière, avaient permis d’atténuer la hausse des prix – au grand dam des producteurs européens, déjà écrasés par des coûts de production élevés.
La Chambre agricole de Rhénanie-du-Nord-Westphalie confirme la tendance: “Dans le secteur de l’azote, les prix des engrais augmentent continuellement.” Cette évolution se reflète aussi dans les chiffres des ports d’importation allemands: l'urée atteint 525 euros la tonne, soit une hausse de 75 euros par rapport à fin décembre. Le nitrate d’ammonium calcaire (KAS) atteint 370 euros la tonne, son plus haut niveau depuis un an.
Pour les agriculteurs allemands, cela signifie une détérioration supplémentaire de leur situation économique. Les prix des engrais liquides AHL (311 euros/tonne), du chlorure de potassium granulé (325 euros/tonne) et du phosphate diammonique (DAP), un engrais essentiel (672 euros/tonne), sont tous en forte hausse. Sans un approvisionnement suffisant en engrais, les rendements agricoles – et la qualité des aliments – risquent de se détériorer.
Les voisins français vivent déjà ce qui attend les agriculteurs allemands : sur les marchés français, les prix des engrais azotés augmentent sensiblement. Les négociants allemands, encore prudents pour le moment, devraient rapidement suivre cette tendance. Tous les indicateurs sont au rouge, et aucun signe d’apaisement n’est en vue.
12:07 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, sanctions, engrais, agriculture, europe, affaires européennes | |
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Heures d'ensoleillement: le ciel de l’Europe va s’assombrir dans les décennies à venir
Heures d'ensoleillement: le ciel de l’Europe va s’assombrir dans les décennies à venir
Source: https://report24.news/sonnenstunden-schock-europas-himmel...
Un groupe de chercheurs allemands a découvert que la couverture nuageuse en Europe ne dépend pas de la concentration de CO₂ dans l’air, mais plutôt de la température de surface de l’océan Atlantique Nord. Les données indiquent également que le Vieux Continent connaîtra nettement moins d’heures d’ensoleillement dans les années à venir, ce qui aura des répercussions sur la transition énergétique.
Une étude menée par des scientifiques allemands, publiée sous le titre “Heures d’ensoleillement en Europe centrale, relation avec l’oscillation multi-décennale de l’Atlantique et prévisions” dans la prestigieuse revue Nature, révèle une découverte surprenante: la durée d’ensoleillement en Europe ne suit pas les variations du CO₂, mais obéit au rythme de l’Atlantique.
Graphique n°4 de l'étude.
L’équipe de chercheurs dirigée par Horst-Joachim Lüdecke a analysé les données d’ensoleillement de sept sites européens sur une période pouvant aller jusqu’à 145 ans – de Copenhague à Trente. Leur constat est à la fois simple et explosif: l’oscillation multi-décennale de l’Atlantique (AMO), une variation naturelle de la température de surface de l’Atlantique Nord, joue un rôle majeur dans la régulation des heures d’ensoleillement.
Les données sont claires: toutes les stations de mesure étudiées montrent une corrélation “exceptionnellement significative” entre l’AMO et la durée d’ensoleillement. Cette découverte permet, pour la première fois, d’établir des prévisions fiables – et celles-ci sont frappantes: d’ici 2050, la durée annuelle d’ensoleillement passera d’environ 1850 heures actuellement à environ 1600 heures.
Vidéo consacrée à la question de la durée d'ensoleillement.
Un aspect particulièrement intéressant est la disparité entre le nord et le sud de l’Europe dans cette évolution. Alors que Copenhague devrait subir une baisse de 16%, les régions méridionales comme Trieste et Vienne s’en sortiront mieux avec une réduction d’environ 9%.
“Ces résultats ont des implications majeures pour la transition énergétique”, explique Sebastian Lüning, co-auteur de l’étude. Celle-ci prévoit une diminution significative du rendement des panneaux photovoltaïques au cours des trois prochaines décennies, une évolution qui touchera particulièrement le nord de l’Allemagne.
La stabilité de l’AMO, qui peut être retracée sur au moins 8000 ans, confère à ces prévisions une crédibilité particulière. Néanmoins, les chercheurs mettent en garde contre des conclusions trop simplistes: la durée d’ensoleillement varie fortement d’une année à l’autre, même si la tendance à long terme est claire.
Cette étude scientifique remet en question non seulement les modèles climatiques conventionnels, mais devrait également inciter les décideurs à repenser leur politique énergétique. Les résultats soulignent une fois de plus la complexité du système climatique et l’importance de prendre en compte les facteurs climatiques naturels dans la planification de notre avenir.
11:51 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, climat, ensoleillement | |
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