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samedi, 23 septembre 2023

La dédollarisation des céréales : le commerce intra-BRICS+ en monnaies nationales

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La dédollarisation des céréales : le commerce intra-BRICS+ en monnaies nationales

Par Alfredo Jalife Rahme

Source: https://noticiasholisticas.com.ar/desdolarizacion-de-los-...

Il y a presque 11 ans, j'ai mis en garde contre "l'avènement de l'agridollar (dollar soutenu par l'agriculture et l'alimentation)" qui mettrait la Chine dans une situation géopolitique désavantageuse en raison de ses importations vu la difficulté pour nourrir la plus grande population de la planète et de la disparition du pétrodollar (https://bit.ly/4808i2a ) et (https://bit.ly/44GORIE )".

Deux conséquences notables de la guerre en Ukraine et de sa multidimensionnalité sont la double crise énergétique et alimentaire. Onze ans après l'avertissement sinistre de Zero Hedge, un "effet alimentaire BRICS" s'est produit lorsque "le Brésil a supplanté les États-Unis en tant que roi des exportations de maïs", selon le portail mondialiste Bloomberg (https://bloom.bg/3R3pTQK ). Zero Hedge lui-même admet, 11 ans plus tard, qu'"un nouvel ordre multipolaire est en train d'émerger avec les BRICS et le Groupe de Shanghai (SCO)" qui "offrent de larges alternatives à l'Occident hégémonique collectif (https://bit.ly/3Rak3gC )".

C'est l'hypothèse de votre serviteur depuis 13 ans notamment dans son livre El hibrido mundo multipolar - Un enfoque multidimensional (= The Hybrid Multipolar World : A Multidimensional Approach) (https://bit.ly/3LdnmQi ).

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Le ministère américain de l'agriculture (USDA) montre que le règne incontesté de Washington sur le maïs, qui a duré cinq décennies, a pris fin avec la récolte de 2023, lorsque ses exportations mondiales ont atteint 23 %, bien en deçà des 32 % du Brésil. Au cours de la dernière décennie, le Brésil et d'autres membres des BRICS+ avaient déjà supplanté les États-Unis, qui avaient perdu leur suprématie en matière de production et d'exportation de blé et de soja.

Les statistiques varient en ce qui concerne les exportations et la production. Dans le classement des cinq premiers producteurs (sic) de blé, trois appartiennent au CIR, soit, dans l'ordre : Chine (1), Inde (2) et Russie (3), avant les États-Unis (4). Dans la production mondiale de soja, dans le classement des cinq premiers, quatre appartiennent aux BRICS+ : le Brésil (1), l'Argentine (3), la Chine (4) et l'Inde (5), avant les États-Unis (2).

La perte de la première place pour les exportations de maïs n'est pas anodine, alors que sa valeur aux Etats-Unis était de 91,73 milliards de dollars, celle du soja de 61,15 milliards et celle du blé de 14,6 milliards en 2022.

Selon Stephen Nicholson, stratège mondial des céréales à la banque agricole Rabobank, chaque année "le Brésil est susceptible de prendre une plus grande part du marché mondial" et l'une des principales raisons est le "réalignement du commerce agricole de la Chine avec le Brésil et loin des États-Unis" lorsque les décideurs politiques à Washington "ont frénétiquement militarisé le dollar et le commerce contre Pékin (https://reut.rs/485kqia )". Il applique ici la métaphore de la "lente ébullition de la grenouille" lorsque les États-Unis ont perdu la suprématie qu'ils exerçaient sur le maïs depuis 40 ans.

Michael Hirtzer et Dominic Carey de Bloomberg citent "un certain nombre de facteurs expliquant la fin du règne des États-Unis": "les coûts élevés et la rareté des terres agricoles ouvertes, les effets continus de la guerre commerciale avec la Chine et un dollar fort". Ils ajoutent que "le déclin continu et la perte de la concurrence américaine sont un coup dur pour un pays qui a toujours utilisé l'alimentation comme une force géopolitique". Ils omettent de mentionner que le Brésil a la chance climatique d'avoir une double récolte annuelle.

Plus important encore, la faiblesse du real (la monnaie brésilienne) par rapport au dollar est exploitée par la Chine (https://bloom.bg/3Lc7Jsf ). Karl Plume de Reuters affirme que "le Brésil est en train de gagner le jeu des exportations de maïs".

La complémentarité entre la Chine et le Brésil devient plus substantielle lorsque Brasilia interagit de manière intensive avec les investissements en infrastructure et en technologie de Pékin. Ainsi, les exportateurs chinois utilisent des swaps (https://bit.ly/44A7oq8 ), par le biais de leurs monnaies nationales respectives, en contournant le dollar dans leur commerce bilatéral annuel de 150 milliards de dollars (https://bit.ly/486l9Qv ). Le commerce intra-BRICS+ devient "circulaire", car ils achètent et vendent avec leurs monnaies nationales respectives en contournant l'hégémonie du dollar.

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L'Ukraine ne sert plus la Pologne ? Ce que la dispute sur les armes et les céréales enseigne

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L'Ukraine ne sert plus la Pologne ? Ce que la dispute sur les armes et les céréales enseigne

Andrea Muratore

Source: https://it.insideover.com/nazionalismi/lucraina-non-serve-piu-alla-polonia-cosa-insegna-lo-strappo-su-armi-e-grano.html

Ces dernières semaines, la Pologne a asséné à l'Ukraine un coup de massue. En quelques jours, Varsovie a d'abord coupé les ponts avec Kiev à propos de l'accord sur le blé, opposant de fait un veto aux importations européennes de céréales produites en Ukraine, puis a cessé d'envoyer des systèmes d'armement au pays envahi par la Fédération de Russie depuis le 24 février 2022.

Des positions qui peuvent surprendre à première vue, étant donné la ténacité avec laquelle la Pologne a soutenu Kiev avant et après l'invasion. Avec le Royaume-Uni, Varsovie était la puissance de l'OTAN la plus disposée à soutenir l'Ukraine contre l'opération russe. Selon l'outil de suivi du soutien à l'Ukraine (Ukraine Support Tracker) de l'Institut Kiel, les armes et le matériel militaire utilitaire (de l'infrastructure médicale à l'équipement de protection des soldats, en passant par le transport logistique et les rations) envoyés par Varsovie à Kiev s'élèvent au total à près de 4,3 milliards d'euros.

Varsovie, Londres et les États baltes ont été les seuls pays à comprendre la guerre en Ukraine comme une guerre par procuration contre Moscou dès le début, bien avant que le soutien américain, initialement hésitant, ne s'accroisse. Mais depuis quelques semaines, la réalité des faits s'impose: le nationalisme polonais du gouvernement conservateur de Mateusz Morawiecki et le nationalisme ukrainien issu de la guerre voulue par les "faucons" belliqueux de l'équipe de Volodymyr Zelensky tendent à être irréconciliables. Et celle entre la Pologne et l'Ukraine, granitique en paroles, est en réalité une alliance instrumentale. Fondamentale pour que Varsovie puisse faire place nette face à la Russie.

De ce point de vue, l'arrêt des armes, dont le flux était déjà drastiquement réduit depuis un certain temps, est compréhensible: la Pologne a utilisé son soutien à Kiev pour accélérer le processus de liquidation de ses arsenaux et accélérer son réarmement, principalement avec des systèmes américains, britanniques et sud-coréens. Mais le soutien à Kiev pour lutter contre les prétentions russes est une chose, l'égoïsme sacré que le nationalisme polonais au sein de l'Union européenne vise à consolider en est une autre.

Le blé est donc la véritable pomme de discorde entre Varsovie et Kiev. La gifle polonaise refusant à l'Ukraine l'accès de son blé aux marchés européens n'est pas une mesure de représailles pour un manque de courtoisie, mais un jeu à plusieurs niveaux. Il en va de l'avenir de l'agriculture polonaise, mais aussi des relations entre Varsovie et Bruxelles : "Les tensions sur les exportations agricoles n'ont cessé de croître depuis que la Commission européenne a décidé d'autoriser les ventes de blé ukrainien dans l'ensemble de l'Union, mettant ainsi fin aux restrictions sur les importations de blé que cinq pays de l'Est de l'UE avaient initialement tenté d'imposer pour protéger leurs agriculteurs de la concurrence", avec la Pologne en tête de liste, note Politico.eu. "La Pologne, la Hongrie et la Slovaquie ont réagi à la décision de la Commission en imposant des interdictions unilatérales sur les importations de blé ukrainien, ce à quoi l'Ukraine a répondu en intentant des actions en justice contre les trois pays auprès de l'Organisation mondiale du commerce puis en les retirant, jusqu'à présent, mais uniquement contre la Slovaquie. Dont les prochaines élections risquent cependant d'exposer le soutien à l'Ukraine, considérée comme un problème politique par les formations pro-russes en nette progression.

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Les nationalistes de Varsovie craignent que le rapprochement entre l'Ukraine et l'UE ne nuise aux perspectives de la Pologne de recevoir des financements de l'UE au titre des fonds de développement et de cohésion et, surtout, de la politique agricole commune (PAC) de l'UE, qui représente plus d'un tiers du budget de l'UE et alloue des fonds de manière proportionnelle.

L'Ukraine, avec ses immenses plaines agricoles et une capacité d'exportation agricole de 27,8 milliards d'euros avant la guerre, soit 41 % de la valeur totale des exportations nationales, perturberait la PAC en rejoignant l'UE en drainant des ressources vers de grands pays comme la Pologne, subventionnant effectivement son blé avec les fonds de Bruxelles. Tout cela sans tenir compte du fait que, comme le souligne la fondation écologiste Arc 2000, en Ukraine, "les conglomérats dirigés par des oligarques pourraient avoir droit à des dizaines de millions d'euros d'argent des contribuables".

Dix-sept des 25 milliards de dollars de la PAC que la Pologne recevra entre 2023 et 2027, la deuxième phase du budget actuel de l'UE, seront alloués aux 1,4 million de petites et moyennes exploitations agricoles du pays, souvent individuelles. Un bastion électoral pour le PiS, le parti Droit et Justice qui vise une reconduction aux prochaines élections d'automne, et qui entend mobiliser sa base catholique-conservatrice et nationaliste enracinée dans la Pologne rurale et agricole contre toute menace éventuelle au statu quo. Le calcul électoral et la dynamique politique convergent lorsque la Pologne fait la distinction entre l'utilisation instrumentale du soutien à l'Ukraine comme levier anti-russe et le désir sincère de contribuer au développement de Kiev sur la voie de l'intégration européenne.

Après tout, les nationalismes polonais et ukrainien sont intrinsèquement rivaux, comme le montre leur focalisation sur les terres historiquement polonaises et désormais ukrainiennes de Galicie et de Lviv et leurs expériences douloureuses sur la "terre de sang" à l'époque de la Seconde Guerre mondiale. La Pologne a déjà protesté symboliquement contre son amie l'Ukraine au sujet de l'expansion du culte public de Stepan Bandera, le collaborateur pro-allemand de l'Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA) qui a contribué à l'assassinat de 100.000 Polonais au cours de la Seconde Guerre mondiale. Désormais, des divisions bien plus convaincantes pourraient diviser les deux intérêts nationaux et la marche de Kiev vers l'Europe pourrait s'en trouver bien plus embrouillée. Tout cela pour une poignée de céréales.

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mercredi, 05 avril 2023

Retirons l'agriculture aux bourgeois et aux affairistes

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Retirons l'agriculture aux bourgeois et aux affairistes

Source: https://www.bloccostudentesco.org/2023/02/27/bs-togliamo-l-agricoltura-a-borghesi-ed-affaristi/

par Bologne

Depuis les temps les plus reculés jusqu'à il y a quelques années, l'agriculture a certainement représenté le travail le plus important pour l'humanité en termes de communauté et de coexistence civilisée. Bien que l'homme ait pu survivre, et pendant longtemps, en tant que simple chasseur ou cueilleur de fruits sauvages, l'art de la vie en communauté n'a pu se développer jusqu'à l'épanouissement de civilisations impressionnantes qu'à travers l'exploitation de territoires où s'installer de façon permanente, en obtenant de la nourriture pour soi et sa famille/son clan/sa communauté et en créant un lien stable, sacré et de vénération, avec la terre où l'on vit.

Même les civilisations les plus indomptables et guerrières ont su reconnaître la valeur intrinsèque du travail des champs et de l'entretien de la terre, qui n'est pas par hasard divinement associée à la fertilité. Au Japon, c'est la déesse Inari, kami du riz, de la fertilité et de l'agriculture; dans l'ancienne Germanie, c'est plutôt Nerthus, la dame de la terre fertile; pour les peuples italiques, on ne peut pas ne pas mentionner Cérès, avec sa tête entourée d'épis de blé, dont l'héritage se reflète encore aujourd'hui dans ce que nous appelons les céréales.

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L'agriculture est donc un travail sacré depuis la nuit des temps, souvent associé à une condition indispensable pour être un homme libre. Si, lorsqu'on parle de l'évolution de l'histoire européenne, il ne faut pas oublier les grands hommes, les chefs explorateurs et les scientifiques, il ne faut pas non plus oublier que notre civilisation s'est toujours appuyée sur la figure de l'agriculteur-soldat.

Pensons aux Spartiates, ces guerriers féroces rendus célèbres par l'épopée des Thermopyles, et considérons que chacun de ces nobles guerriers se voyait attribuer par la Polis une ferme et un espace cultivable, qu'il fallait mettre à profit pour que la cité soit autosuffisante. Mais sans s'embarquer pour la Grèce, il suffit de penser à la Res Publica romaine, fondée sur la charrue et l'épée de ses légionnaires qui, jusqu'aux réformes du premier siècle avant J.-C., étaient toujours aussi des agriculteurs. L'épisode du grand politicien Cincinnatus, homme clé de la politique républicaine, est emblématique : joint par les sénateurs qui l'implorent d'assumer le titre de dictateur pour renverser le cours de la guerre, ils le trouvent en train de cultiver ses propres champs !

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Avec la révolution industrielle et la diffusion de la mentalité capitaliste, la conception sacrée du travail agricole s'est très vite perdue. À partir des grandes innovations technologiques anglaises, qui se sont ensuite répandues comme une traînée de poudre en Europe et dans le monde, la terre cultivée n'a plus été considérée comme une réalité communautaire à sauvegarder avec respect, humilité et dévouement, mais plutôt comme un espace à pressurer pour en tirer toujours plus de profit.

Cette mentalité perdure malheureusement encore aujourd'hui dans la conception occidentale de l'agriculture.

Dans "Nous, les Fascistes", Léon Degrelle constate avec réalisme que "les paysans, si favorisés par les fascismes, ont partout été relégués au second plan". Or, ce sont précisément les fascismes qui ont redonné de la dignité à la paysannerie, au travail agricole dans une grande partie de l'Europe, une dignité qui n'était pas du tout en contradiction avec les profondes réformes technologiques et industrielles que ces gouvernements poursuivaient avec la même ferveur. La politique d'assainissement des marais Pontins en Italie, projet monumental si souvent ridiculisé par les ignorants en matière économique et agraire, avait pour pivot central la création de domaines rationnellement divisés et attribués à des familles paysannes principalement originaires de Vénétie et de la région de Ferrara: une véritable restauration de cette classe de petits et moyens paysans libres, à l'époque éteinte par les pratiques serviles.

Mais pensons aussi à la forte influence de Walther Darré pour obtenir du national-socialisme allemand le consentement des paysans, loin d'être acquis dans l'Allemagne de l'après-guerre. C'est lui qui a élaboré un programme de politique agricole pour le Troisième Reich et qui l'a mis en œuvre en tant que ministre de l'agriculture. Dans "La nouvelle noblesse de sang et du sol", Darré avait déjà théorisé, avant même son accession au pouvoir, que la meilleure jeunesse dirigeante allemande serait précisément issue de ces familles paysannes libres, soustraites à l'exploitation latifundiaire d'une noblesse désormais largement mêlée matrimonialement à la bourgeoisie. Cette conviction du penseur allemand s'accompagne d'une fine analyse politique et historique, qui s'inscrit en fait dans la droite ligne des actions fascistes dans les campagnes pontines.

Aujourd'hui, l'agriculture est en effet revenue à une mentalité totalement commerciale de profit à tout prix. Même les agriculteurs que nous voyons travailler avec amour sur leurs terres sont souvent pris au piège de la logique du marché et de l'exploitation de la main-d'œuvre par les multinationales de la consommation, qui contrôlent en fait la main-d'œuvre agricole dans le monde entier.

C'est normal et parfaitement conforme à l'esprit de notre époque, mais nous ne devons pas permettre à cette mentalité de prévaloir même dans le travail de la terre, qui, comme nous l'avons vu, a des racines spirituelles beaucoup plus anciennes et plus profondes.

La tâche de notre jeunesse est de tout reprendre : les batailles environnementales, le respect de la terre et aussi la dignité du travail agricole, en l'enlevant une fois pour toutes aux bourgeois et aux hommes d'affaires.

18:03 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, agriculture, paysannat, paysannerie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

dimanche, 07 août 2022

Le régime contre nos agriculteurs - L'élimination de la classe paysanne aux Pays-Bas

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Le régime contre nos agriculteurs

L'élimination de la classe paysanne aux Pays-Bas

Sjors Remmerswaal

Source: https://remmerswaal.substack.com/p/het-regime-tegen-onze-boeren

En octobre 2019, il est apparu clairement à un large public que les agriculteurs néerlandais étaient très mécontents des choix politiques du régime libéral. À cette époque, des milliers d'agriculteurs ont conduit leurs tracteurs vers La Haye et sont parvenu à provoquer d'énormes embouteillages sur le réseau routier de tout le pays, ce qui signifiait que tout le monde avait intérêt à écouter les critiques des agriculteurs. Ils ne vont pas se laisser chasser de leurs terres comme ça, même s'ils ont été déçus par les partis traditionnels et par leurs propres défenseurs attitrés.

Ces dernières semaines, les protestations ont à nouveau éclaté lorsque la ministre Christianne van der Wal a présenté les nouveaux plans relatifs à l'azote, qui réduiraient les émissions d'azote de 70 % dans 131 zones, à proximité de ce que l'on appelle la nature vulnérable, avec des conséquences majeures pour les agriculteurs et leurs exploitations. Il s'agit de réduire les dépôts d'azote, c'est-à-dire la précipitation d'azote sur le sol et dans l'eau des composés azotés réactifs de l'air. Il s'agit des oxydes d'azote provenant du trafic et de l'industrie et de l'ammoniac provenant de l'agriculture.

Notre nature serait sérieusement affectée par les activités quotidiennes des agriculteurs. C'est pourquoi le ministère a accéléré les plans visant à réduire l'azote et à améliorer la qualité de la nature et de l'eau. Les responsables poursuivent énergiquement ces plans en désignant des zones spécifiques et des charges d'azote spécifiques qui y sont autorisées, en achetant des fermes, en accordant des subventions et des récompenses aux agriculteurs qui s'y plient.

Il existe une position fondamentale en ce domaine: à savoir que la nature doit être améliorée et qu'un gouvernement tente d'y parvenir en réduisant les émissions d'azote. Le rachat des terres des agriculteurs ne servira à rien et, dans quelques années, d'autres industries seront également victimes de ces politiques écolo-climatiques. Juste le temps qu'il faut pour que les Pays-Bas soient complètement détruits. Certains spécialistes affirment que même si toutes les personnes et entreprises contestées quittent les Pays-Bas, les émissions d'azote seront toujours trop élevées en raison de ce qui est amené de l'étranger par les vents et les cours d'eau.

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vendredi, 15 juillet 2022

L'UE dans le régime des sanctions

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L'UE dans le régime des sanctions

Source: https://www.geopolitika.ru/it/article/lue-nel-regime-delle-sanzioni

Dans le cadre de l'opération militaire spéciale en Ukraine, l'Occident collectif a imposé une série de sanctions non seulement à la Russie, mais aussi à la République du Belarus. Par conséquent, la question qui en découle est la suivante : comment les sanctions, liées à l'opération militaire spéciale (OMS), affectent-elles l'Union économique eurasienne (UEEA) et quels scénarios sont possibles pour l'Union elle-même ?

L'UEEA est la première expérience d'intégration économique complète dans l'espace post-soviétique. Il repose sur l'unification d'économies qui diffèrent en taille et en structure, mais avec un processus décisionnel égal. La rapidité de l'intégration dépend de l'accord de tous les participants sur les questions controversées. Aujourd'hui, il s'agit du seul instrument visant à rationaliser les échanges entre les principaux partenaires et à stimuler la production intérieure dans l'intérêt des économies nationales des pays de l'EEE.

Il n'y a pas si longtemps, il était sérieusement question d'établir des zones de libre-échange avec des pays développés, comme la Corée du Sud. Aujourd'hui, même soulever une telle question semble utopique. L'imposition de sanctions à l'encontre de la Russie par Singapour ruine tous les projets de conclusion d'accords sur la libre circulation des services et des investissements avec les pays de l'UEE, du moins avec la Russie et le Belarus (ces accords sont conclus séparément par chaque membre de l'UE).

Ce que les pays de l'UEEA produisent

Après le durcissement du régime de sanctions et l'isolement partiel de la Russie, le choix des partenaires étrangers de l'UE sera de plus en plus déterminé par des facteurs politiques. Il est peu probable que cela plaise aux partenaires russes de l'UE, qui espéraient initialement un scénario complètement différent pour l'intégration eurasienne.

"Le problème des céréales est l'un des indicateurs de la sécurité alimentaire, tant dans l'Union économique eurasienne dans son ensemble que dans chaque pays. L'ensemble du marché agricole mondial est également confronté à ce problème. Le niveau global d'autosuffisance dans l'UEEA a atteint 93 %. L'augmentation de l'autosuffisance est l'un des objectifs d'une politique agro-industrielle coordonnée et de la régulation du marché agricole commun.

La spécialisation des produits de chaque pays joue un rôle important, en tenant compte des traditions historiques et des conditions climatiques. Cela permet aux États membres de l'UEEA d'être compétitifs et d'exporter avec succès à la fois des matières premières et des produits hautement transformés. Le Belarus, par exemple, est un fournisseur de longue date de lait et de produits laitiers. L'Arménie répond aux besoins de la population en matière de fruits frais. La Russie produit des céréales et des produits transformés, de la viande et du poisson, du sucre et de l'huile végétale.

Le deuxième problème est l'autosuffisance insuffisante de certains produits. Par exemple, dans les fruits et les baies. La Commission économique eurasienne (CEE) élabore des propositions de mesures de soutien de l'État qui permettraient d'augmenter la production de fruits et de baies dans les pays de l'EE. Le niveau d'autosuffisance en ressources matérielles, techniques et de production est également important. L'UEEA importe activement des technologies génétiques, du matériel végétal et des semences. Pour augmenter la production locale, la Commission économique eurasienne travaille sur des mesures de soutien à la production de semences.

Le développement de la coopération en matière de production joue un rôle important pour assurer la sécurité alimentaire dans l'UEEA. Le Belarus produit deux fois plus de sucre qu'il n'en consomme et exporte le reste vers les pays de l'Union. Dans le même temps, les semences de betteraves sucrières à haut rendement ne peuvent être produites au Belarus en raison du climat inadapté. Cependant, selon la CEE, l'Arménie et le Kirghizstan peuvent produire ces semences, assurant ainsi une véritable coopération avec un effet de synergie prononcé. Les États membres de l'UE ne seront plus dépendants des pays tiers pour l'approvisionnement en semences de betteraves et les importations de sucre.

Contourner les sanctions économiques

La portée des sanctions contre l'économie russe est bien plus grande aujourd'hui qu'en 2014. Les partenaires étrangers de l'UEEA risquent désormais d'être frappés par les sanctions américaines et européennes. Cela ne signifie pas que les autres pays abandonneront complètement les négociations avec les États membres de l'UEEA, bien que ce scénario ne soit pas à écarter. Les partenaires potentiels seront désormais plus diligents pour examiner les termes des négociations et calculer soigneusement les risques encourus.

En raison des sanctions à grande échelle contre la Russie et le Belarus, l'Union économique eurasienne est confrontée à la question de la poursuite de son intégration. L'UEEA a déjà adopté un certain nombre de mesures douanières pour garantir la fluidité des importations de biens critiques. Ces mesures ont été réformées à la suite de la pandémie du coronavirus. Leurs monnaies nationales commencent à être utilisées. En Arménie, il existe un fort potentiel de substitution des importations dans la production alimentaire. Cela est dû aux fournitures coopératives des pays de l'UEEA, qui sont estimées à 110,5 millions USD, tandis que la substitution des importations de la Russie peut s'élever à plus de 112 millions USD.

Même en présence de pressions et de sanctions extérieures, les participants à l'intégration eurasienne peuvent manœuvrer au sein de l'UEE, résoudre les différends dans un format multilatéral et, s'ils le souhaitent, approfondir l'intégration sur la voie d'un marché commun.

Il s'ensuit que l'UEEA poursuivra son développement planifié, en tenant compte des facteurs externes, comme ce fut le cas à la fois en 2014, lorsque les premières vagues de sanctions contre la Russie ont commencé, et en 2020, lorsque la menace de l'infection par le coronavirus a frappé le monde. En outre, les pays participants se concentreront sur le développement des marchés, des industries et des services nationaux. Les pays développeront également une logistique nationale et reconstruiront les outils hérités de l'ère soviétique.

Agriculture - "Farm to fork" : la destruction programmée de notre agriculture

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Agriculture - "Farm to fork" : la destruction programmée de notre agriculture

Source: https://www.unzensuriert.at/content/151861-farm-to-fork-die-geplante-zerstoerung-unserer-landwirtschaft/?utm_source=Unzensuriert-Infobrief&utm_medium=E-Mail&utm_campaign=Infobrief&pk_campaign=Unzensuriert-Infobrief

Passés sous silence par l'opinion publique, les agriculteurs européens s'opposent de plus en plus à une politique qui vise à les priver de leur gagne-pain. Ce sont là des plans élaborés par une clique qui n'hésite pas à tuer pour réaliser ses fantasmes idéologiques. Le "Green Deal", la stratégie "Farm to Fork" de l'Union européenne, est à l'origine de la mort programmée des agriculteurs.

La stratégie "Farm to Fork" porte un coup fatal aux agriculteurs

Entre-temps, les citoyens de l'UE souffrent énormément des décisions et des règlements pris à Bruxelles. Qu'il s'agisse des sanctions contre la Russie, qui ont déjà porté préjudice à l'agriculture et qui ont actuellement conduit à une crise énergétique, ou d'un "Green Deal" qui, pour des raisons purement idéologiques, met l'économie européenne sens dessus dessous.

La Commission européenne décrit la stratégie "Farm to Fork" comme la "pièce maîtresse" de ce dernier. L'objectif de cette stratégie est de rendre les systèmes alimentaires prétendument "équitables, sains et respectueux de l'environnement", selon la Commission. En réalité, le programme exige que 10 % des terres agricoles européennes soient mises en jachère. En outre, l'agriculture doit renoncer à la moitié des produits phytosanitaires. Une autre exigence est que l'Europe se convertisse à 25% à l'agriculture biologique. A cela s'ajoutent des directives selon lesquelles l'épandage d'engrais doit être réduit de manière drastique. Tout cela à une époque où le monde glisse vers une crise alimentaire et où les prix des denrées alimentaires explosent.

Moins d'engrais, pas de protection des cultures - moins de récolte

La seule réduction des engrais entraînera des pertes de récolte considérables. En effet, si le sol contient moins d'éléments nutritifs, la croissance et le rendement par hectare seront d'autant plus faibles. Il y a quelques jours à peine, l'Allemagne s'est soumise à une directive sur les nitrates et les Pays-Bas appliquent brutalement une directive sur l'azote qui va coûter leur maison et leur exploitation à d'innombrables agriculteurs.

Et en Autriche, de plus en plus d'agriculteurs abandonnent leurs fermes chaque jour, en silence et sans que l'on s'en rende compte. Trahis par les ministres de l'Agriculture de l'ÖVP et leurs prétendus représentants des agriculteurs de l'Union des agriculteurs chrétiens-démocrates. Ce qui a déjà conduit notre pays à ne plus être autosuffisant dans de nombreux domaines de la production alimentaire et à dépendre des importations.

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lundi, 30 novembre 2020

L’échec relatif de l’embargo alimentaire de l’Union Européenne contre la Russie

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L’échec relatif de l’embargo alimentaire de l’Union Européenne contre la Russie

« Protéger les intérêts nationaux » ; cette phrase du président russe Vladimir Poutine prononcée en 2014, se cadre dans la réponse qu’il a donné à l’Union Européenne, le Canada, les Etats-Unis, la Norvège ainsi que l’Australie en mettant en place un embargo alimentaire par décret présidentiel. Ce dernier, le décret numéro 560 relatif à l’application concrète de certaines mesures économiques spéciales, assure la sécurité de la Russie, interdit ou limite l’importation pour une durée d’un an de produits agricoles et de matières premières ou de produits alimentaires, provenant d’un pays ayant imposé des sanctions contre des entités russes et ce, suite aux sanctions économiques imposées par ces pays contre Moscou pour son rôle dans la crise en Ukraine de 2014. En effet, l’embargo européen a eu pour projet de sanctionner la Russie suite au rattachement « illégal » de la Crimée à la Russie.

Les retombées économiques d’une confrontation géopolitique

Dans un principe de réciprocité, les sanctions occidentales décidées par Moscou par décret le 7 août 2014, auxquelles s’est ajouté l’effondrement des prix des hydrocarbures ont plongé la Russie dans une profonde et longue récession depuis le début des années 2000. L’embargo a été prolongé à plusieurs reprises et fut étendu en 2015 en Albanie, à l’Islande, au Monténégro ainsi qu’au Liechtenstein, puis à l’Ukraine, répondant à la prolongation des sanctions économiques européennes.

Alors que l’Union européenne se félicite d’avoir mis en place cette sanction, le 21 avril 2015, la Commission européenne avait approuvé quarante et un nouveaux programmes de promotion des produits agricoles dans l’Union européenne, d’un montant de 130 millions d’euros comprenant 30 millions d’euros de fonds de l’Union. Dans ce rapport de force, Phil Hogan, membre de la Commission chargé de l’agriculture et du développement avait déclaré que « la promotion des produits agro-alimentaires de l’Union Européenne sur les marchés mondiaux est une réponse force et proactive à l’embargo russe ».

Les  mutations du système agricole russe

Pour autant, ce qui devait être une sanction contre la Russie s’est finalement révélée être un avantage compétitif pour le pays. En effet, au même moment où le pays de Vladimir Poutine connait une dévaluation du rouble, l’embargo alimentaire a entrainé un changement dans le marché russe. Cela s’illustre par le fait que plusieurs entreprises étrangères qui importaient en Russie ont retiré ou réduit leur part de marché. La croissance de ces dernières ont permis l’émergence de nouveaux petits producteurs nationaux (marché du fromage).

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Toutefois « contrainte » de se tourner vers d’autres marchés, la Russie s’est rapidement orientée vers l’Amérique du Sud, l’Asie ou encore l’Afrique, grâce à une campagne de soutien à l’industrie agricole grâce aux bénéfices de prêts et d’augmentation des subventions pour les agriculteurs locaux. En 2017, le ministre russe de l’Agriculture Alexandre Tkatchev (i) avait affirmé que les importations de produits étrangers avaient été divisées par deux depuis le début de l’embargo, permettant une augmentation de plus de 10% du secteur alimentaire russe.

A la fin de l’année 2018, plus de 26 milliards de dollars de produits agricoles avaient été fournis à l’étranger, plaçant la Russie en tant que première exportatrice mondiale de blé à la conquête de nouveaux marchés étrangers, le marché russe demeurant le second marché le plus important en termes d’exportations agroalimentaires de l’Union Européenne juste derrière les États-Unis, occupant la première place. L’embargo alimentaire russe a touché différents pays de l’Union, dont les pays baltes, la Finlande ainsi que la Pologne. Quant à la France, l’embargo a profondément touché le secteur de l’agriculture française qui a couté près de 8 milliards d’euros aux agriculteurs français.

Clara Lepers

lundi, 19 octobre 2020

Christian Westbrook: Food Wars…the Engineered Destruction of Our Food Supply

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Christian Westbrook: Food Wars…the Engineered Destruction of Our Food Supply

Posted by in Podcast

Christian “The Ice Age Farmer” Westbrook discusses the engineered and deliberate destruction of our food supply. Pretexts cited to shut down farms and cull livestock include the spread of “coronavirus” between humans on farms, transmission from animals to humans, as well as outright sabotage of food storehouses. He describes the move to tax and eliminate meat and replace it with fake, synthetic, lab-grown foodstuffs. Power elites seeks to track and trace all food through artificial intelligence and the blockchain. He suggests everyone begin to grow their own food.

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Show Notes

Perfect storm hits Kazakhstan egg industry https://www.poultryworld.net/Eggs/Articles/2020/8/Perfect...

43% of small businesses say they’ll be forced to close permanently https://www.marketwatch.com/story/43-of-small-businesses-...

Lord Birkenhead’s 1929 Predictions for 2029 https://www.scribd.com/document/36111515/Save-This-for-Yo...

Fauci Warns That Earth Has Entered a “Pandemic Era” https://futurism.com/neoscope/fauci-warns-earth-entered-p...

Food Chain Reaction crisis simulation ends with global carbon tax https://www.cargill.com/story/food-chain-reaction-simulat...

Websites

Ice Age Farmer http://www.iceagefarmer.com

About Christian “Ice Age Farmer” Westbrook

Christian produces videos, interviews, tools (Growing Degree DaysCrop Loss MapWiki and Maps) in order to shed light on the myriad risks to our food system and how they must inspire us to grow our own food.

*Podcast intro music is from the song “The Queens Jig” by “Musicke & Mirth” from their album “Music for Two Lyra Viols”: http://musicke-mirth.de/en/recordings.html (available on iTunes or Amazon)

dimanche, 26 janvier 2020

Walther Darré: écologie, agriculture et national-socialisme

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Walther Darré: écologie, agriculture et national-socialisme

 

Offre de souscription à tarif avantageux pour un ouvrage très attendu ; celui du Dr. Anna Bramwell intitulé Walther Darré, le Blut und Boden et l’écologie hitlérienne :

 

Ricardo Walther Darré, Ministre de l’Agriculture et Chef Paysan de 1933 à 1942, mit sur le devant de la scène les vertus écologiques dans l’Allemagne nationale-socialiste avec souvent la même sémantique utilisée actuellement par ceux qui se posent comme les seuls défenseurs de la planète.

 

blood-and-soil.jpgAcquis au racialisme scientifique, il popularisa le concept du Blut und Boden (Sang et Sol), espérant abolir une société industrielle fermée au monde des affaires afin de la remplacer par une société organique prenant sa base sur un système de nobilité agreste héréditaire.

 

Condamnant l’incorporation au Reich de la Bohême et de la Moravie et décrivant Himmler comme étant « un jésuite chargé de garde prétorienne », il fut désavoué par Hitler entre 1940 et 1942. Dès lors, son rêve nourri par l’idée d’une nation constituée de petits fermiers semblait appartenir au passé.

 

Peut-on accorder crédit et sérieux à un ministre du IIIème Reich, qui plus est racialiste ? Cela ne rend-t-il pas ses idées inacceptables ? Quels sont les liens entre le « parti écologiste » d’Hitler et la popularité des politiques écologiques aujourd’hui ?

 

Cet essai de grande valeur, tant par la méthode de recherche approfondie que par une forte opinion indépendante, quoique mesurée, de l’auteur doit être lu au XXIe siècle.

 

Quiconque souhaite s’informer convenablement sur l’agriculture, la politique et l’écologie à notre époque ne peut faire l’économie d’ignorer les découvertes du Dr. Bramwell.

 

Inédit en langue française !

 

Jusqu’au 14 février 2020cet ouvrage avec cahier-photos central vous est proposé au prix exceptionnel de 26 euros au lieu de 32 qui sera son prix public lors de sa sortie le 15 février prochain.


ATTENTION : cette offre de souscription est valable pour les 100 premières commandes seulement ! 

Réservez sans plus tarder vos exemplaires au lien ci-dessous :

http://www.ladiffusiondulore.fr/home/793-walther-darre-le-blut-und-boden-et-l-ecologie-hitlerienne.html

 

0aaf7cf1d630fa7c40cf324e3f11197a.jpgMost widely held works

by Anna Bramwell

Ecology in the 20th century : a history by Anna Bramwell( Book )

28 editions published between 1988 and 1992 in 3 languages and held by 901 WorldCat member libraries worldwide

The fading of the Greens : the decline of environmental politics in the West by Anna Bramwell( Book )

13 editions published in 1994 in English and Italian and held by 617 WorldCat member libraries worldwide

The book traces how Green consciousness became skewed in political practice, preventing it from attracting support commensurate with popular feeling. Bramwell tracks this mismatch largely in relation to the dominance of the German Greens and their specific and untypical characteristics. Environmental consciousness, she argues, is undoubtedly here to stay, yet, 'in the process of rationalising environmentalism, of costing it, of playing trade wars with it, our concern for the intangible beauties of the natural world may go by the board'. The result of the manifest integrity and courage of Green activists may, ironically, be a West further impoverished by attempts to meet the demands of the developing world. But only the maligned West has the money and will to conserve the environment
 
Refugees in the age of total war( Book )

9 editions published in 1988 in English and held by 255 WorldCat member libraries worldwide

(Book )

13 editions published in 1985 in English and held by 229 WorldCat member libraries worldwide

A political biography of Darre, appointed National Peasant Leader and Minister of Food and Agriculture in 1933. Argues that his ecological ideas are still worthy of attention despite his racism. Although he believed in eugenics and Nordic racism, he did not emphasize their antisemitic aspect until after joining the Nazi Party in 1930, when he began to speak of the Jews as leaders of the capitalist urban threat to rural Germany and of an international Jewish conspiracy. He opposed anti-Jewish boycotts and delayed the Aryanization of Jewish land until 1940, not wanting his land reform program to be controlled by Nazi antisemitism. Although he was excluded from policy decisions after 1939, and dismissed in 1942, Darre was tried as a war criminal in 1949 and found guilty of participation in the Aryanization program and of expropriation of Polish and Jewish farmlands during the resettlement of ethnic Germans.
 
Ecologia e società nella Germania nazista : Walther Darré e il partito dei verdi di Hitler by Anna Bramwell( Book )

1 edition published in 1988 in Italian and held by 9 WorldCat member libraries worldwide

National Socialist agrarian theory and practice : with special reference to Darre and the settlement movement by Anna Bramwell( Book )

6 editions published between 1982 and 1983 in English and held by 6 WorldCat member libraries worldwide

Sangre y suelo el partido verde de Hilter : Walther Darré y la ecología nacional-socialista by Anna Bramwell( Book )

3 editions published in 2011 in Spanish and held by 2 WorldCat member libraries worldwide

Ecology in the 20th century a history by Anna Bramwell( Recording )

1 edition published in 2003 in English and held by 1 WorldCat member library worldwide

lundi, 30 avril 2018

Agriculture et écologie : cap vers la réconciliation !

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Agriculture et écologie : cap vers la réconciliation !

par Thierry DUROLLE

L’écologie semble être devenue omniprésente. En fait, il faudrait plutôt parler d’environnementalisme et/ou de Shallow Ecology dans le pire des cas (c’est-à- dire en français « écologie superficielle », soit le contraire de la Deep Ecology – ou écologie profonde – popularisée par le penseur norvégien Arne Naess). Cette écologie-là, c’est celle du développement durable, de la COP 21, des bons sentiments bobos et de tous ceux qui croient que l’on peut concilier écologie et croissance. La question écologique entre en considération dans de nombreux domaines, comme c’est le cas pour la croissance économique. Sauf qu’il y a plus important que le PIB dans la vie ! Dans un soucis de santé et de respect de l’environnement, une remise en question sur les relations écologie/agriculture nous semble primordiale.

Dès qu’on se penche sur la question agricole, celle-ci rentre a priori en collision avec l’impératif écologique. En effet, suite à la fameuse « Révolution verte », l’agriculture majoritaire en France et en Europe est devenue productiviste. Ses principes et ses méthodes répondent avant tout aux lois du marché, et ce, au détriment des agricultures. D’ailleurs il suffit de suivre l’actualité pour constater la détresse et le mécontentement du monde agricole. Rien de bien nouveau cependant. Les mouvements de contestations paysannes, des jacqueries aux « Chemises vertes » d’Henri Dorgères (1897 – 1985), parsèment l’histoire de France. L’épreuve annuelle du Salon de l’agriculture effraie plus d’un président de la République française. Le résultat final tient de la catastrophe : l’environnement est meurtri pour fabriquer en masse de la nourriture qui ne nourrit plus, au détriment de la santé des agriculteurs et de la nôtre.

Agriculture et écologie sont-ils inconciliables ? Ou plutôt irréconciliables ? À lire le Manifeste pour une agriculture durable de Claude et Lydia Bourguignon, une solution réaliste redevient possible. Ce couple de microbiologistes qui a quitté l’INRA en 1989 a pour cheval de bataille la restauration des sols qui se trouvent selon eux dans un état calamiteux. Ils sont les auteurs d’un livre très complet sur le sujet (1); mais, conscients de l’aspect politique de la chose, l’écriture d’un opuscule direct et sans langue de bois devenait sans doute urgent.

Dans l’introduction, le couple Bourguignon montre qu’il a compris d’où vient le problème. « Le modèle de la mondialisation a créé une inégalité insupportable entre les mégalopoles qui s’enrichissent et les campagnes qui se désertifient et s’appauvrissent (p. 11) », propos qui rejoint celui de Christophe Guilluy. Ils ajoutent qu’« il faut soumettre la mondialisation aux lois universelles qui gèrent l’environnement et donc l’agriculture (p. 15) » en plaidant notamment pour un programme agricole mondial, écueil typique d’une certaine écologie il est vrai. « L’agroécologie doit servir de socle à la politique mondiale agricole (p. 65). » Paradoxe des altermondialistes qui prônent le respect des particularismes mais ne peuvent s’empêcher de raisonner de manière unilatérale… Nous pourrions également nous interroger sur le sens du terme « mondialisation » employé par les auteurs. Entendent-ils par-là la somme des procédés techniques permettant des échanges de flux à travers le globe en un minimum de temps, ou alors, le mondialisme en tant qu’idéologie cosmopolite qui prône un village global peuplé de « citoyens du monde » ? Sûrement les deux en fait, car les deux concepts ne se contredisent nullement; mieux ils se complètent. Au final Claude et Lydia Bourguignon s’orientent plus vers un altermondialisme naïf et plein de bons sentiments qu’autre chose…

Nous mentionnions plus haut la « Révolution verte », chamboulement de la conception d’agriculture qui résulta via une évolution technique – une involution serait un terme plus adéquat – à la possibilité productiviste. Qu’est-ce qu’en définitive que la « Révolution verte » ? Elle consiste en la reconversion en produits phytosanitaires principalement de produits destinés à l’armement et à la guerre. « À la sortie de la guerre, l’industrie militaire trouve dans l’agriculture le recyclage civil de ses produits. Les nitrates des bombes deviennent les engrais, les gaz de combat les pesticides, les barbelés remplacent les haies dont les arrachages sont subventionnés et les tanks sont transformés en tracteurs qui supplantent les attelages de chevaux. Ce processus se répète encore plus violemment après la Seconde Guerre mondiale, avec le plan Marshall qui déverse dans l’agriculture française le matériel recyclé des USA (p. 18 – 19). »

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L’usage d’engrais, mais aussi l’irrigation et le labour des sols vont se révéler catastrophiques pour ces derniers. La monoculture intensive épuise littéralement la terre qui, du coup, s’appauvrit au niveau de sa faune et des micro-organismes comme les champignons, dont la présence est capitale. Les auteurs constatent également un autre type de pollution des sols, à savoir « les fosses septiques, le tout-à-l’égout et la méthanisation (p. 23) ». En effet, autrefois les déchets organiques que nous produisions retournaient à la terre; dorénavant cette matière organique fait défaut aux sols.

Autres phénomènes préoccupants : le bétonnage des terres agricoles et leurs achats par des pays et/ou firmes étrangères. « En France, nous bétonnons un département tous les sept ans. Pendant cette période, nous augmentons de 2 millions d’habitants et nous retirons à la France une surface agricole capable de nourrir 1,5 millions de citoyens. Cela nous éloigne chaque année de la possibilité d’assurer notre sécurité alimentaire […]. Sur l’ensemble de la planète, ce sont 5 millions d’hectares qui disparaissent tous les dix ans sous le bitume et le béton (soit la surface de la France) au nom du “ progrès ” (pp. 25 – 26). »

Enfin, il faut noter les problèmes liés à la spéculation sur les denrées alimentaires (Henry Dorgères dénonçait déjà ces pratiques durant les années 30) mais aussi le pouvoir des semenciers.

Claude et Lydia Bourguignon, dans la deuxième partie de leur manifeste, proposent donc des solutions, fruits de leur études de microbiologistes. Elles s’inscrivent bien entendu dans une logique écologique, mais laissent de côté ces tartes à la crème que l’on nomme « développement durable » ou « capitalisme vert ». L’idée que se font les auteurs de l’agriculture a de quoi nous plaire. « Nous proposons, pour tenir compte de tous ces aspects, de définir l’agriculture comme étant une gestion, présente et future, d’un écosystème naturel, en vue de produire des aliments sains qui sont le reflet qualitatif et gustatif du “ Terroir ” (p. 37). » Vue à long terme, respect de la dynamique de la biosphère, enracinement et qualité, soit le contraire des logiques agricoles actuelles. La santé des sols est la spécialité des auteurs; il est donc logique qu’une partie du manifeste y soit consacré. Cependant nous ne rentrerons pas dans les explications purement techniques dispensées par Claude et Lydia Bourguignon. Ces dernières, accessibles et bien expliquées, synthétisent les mesures à prendre pour régénérer nos sols. Ils sont réalisables pour le particulier qui cultive son potager. En revanche, l’agriculteur devra repenser intégralement ses méthodes à une échelle supérieure. Les époux Bourguignon ne sont pas sots et le savent bien. Une aide à la transition agro-écologique restera à être définie. Ils en appellent aux politiques qui gèrent l’Hexagone. Malheureusement nous ne croyons pas que cet appel soit entendu, exception faite de quelques « écotartuffes » d’Europe Écologie – Les Verts

Nous ne pouvons que souscrire au bon sens des auteurs. Le respect des sols – donc de leurs particularités – au sein d’un terroir, d’un pays comme dirait Bernard Charbonneau, s’inscrit en définitif dans la logique de ce que l’on peut appeler le biorégionalisme. Alors certes, l’altermondialisme des auteurs nous laisse de marbre. Nous lui opposerions plutôt une logique de grand espace européen autarcique, bien qu’il s’agisse, nous le savons, d’un vœu pieux. Le ton de l’ouvrage est de facture scientifique, bien que le propos soit accessible aux incultes des sciences agronomiques (ce qui est notre cas). Bien que nous le conseillons aux lecteurs, nous lui préférons volontiers le livre de Masanobu Fukuoka (1913 – 2008), La révolte d’un seul brin de paille (2), ouvrage datant de 1975, à la teneur plus « traditionnelle » dont le « non-agir » extrême-orientale est le maître-mot.

Thierry Durolle

Notes

1 : Claude et Lydia Bourguignon, Le sol, la terre et les champs, Éditions Sang de la Terre, 2008, 224 p.

2 : Masanobu Fukuoka, La révolution d’un seul brin de paille. Une introduction à l’agriculture sauvage, préface de Wendell Berry, Guy Trédaniel Éditeur, 2005, 202 p.

• Lydia et Claude Bourguignon, Manifeste pour une agriculture durable, Actes Sud, 2017, 80 p., 9 €.

mercredi, 25 avril 2018

Jorian Jenks: Farmer & Fascist

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Jorian Jenks: Farmer & Fascist

Philip M. Coupland
Farming, Fascism and Ecology: A Life of Jorian Jenks
London and New York: Routledge, 2017 (Routledge Studies in Fascism and the Far Right)

JJfarming.jpgThe connections between the organic movement and the radical Right are often overlooked. To the chagrin of liberal environmentalists, the early organic movement had close links to both fascism and National Socialism. Among the leading pioneers of organic farming was Jorian Jenks, a high-ranking member of the British Union of Fascists who served as the party’s agricultural advisor. Farming, Fascism and Ecology is the first biography of Jenks to appear in print. It is an amply researched and surprisingly even-handed study that details Jenks’s oft-neglected influence on the organic movement and sheds light on the long-standing ties between environmentalism and the far-Right.[1]

Born in Oxford to upwardly mobile, Left-leaning parents, his father a prominent academic and his mother the daughter of a merchant, Jenks was an unlikely candidate to become either a farmer or a fascist. Having wanted to be a farmer from early childhood, he enrolled at Harper Adams Agricultural College in 1916. He spent his early career working on land restoration projects and serving as a government farming instructor in New Zealand. He later studied at Oxford and received a B.Litt. for his thesis on land settlement policy in Australia and New Zealand.

Jenks subsequently moved to Ecclesden Farm in Angmering, West Sussex, where he worked the land along with a handful of other men. The six years he spent as a farmer at Ecclesden effected a significant change in his worldview. In his earlier years, Jenks had advocated factory farming and the use of artificial fertilizers; at Ecclesden, he came to champion family-owned, medium-sized farms over large factory farms, mixed farming over monoculture, and animal labor over machinery.

Jenks often returned to the theme that monoculture, despite its superficial advantages, depletes the soil of its nutrients and fertility in the long run, causing soil erosion and necessitating the use of chemical fertilizers that in turn bring about further ecological destruction. He also defended animal labor on the practical grounds that it was cheaper, in some cases more efficient, and caused less soil compaction (though he did endorse cars, grass-drying machines, and even, in some cases, the tractor).

Ultimately, however, his primary objections to factory farms and the widespread use of machinery were more philosophical than practical: “Farming is one of the few industries in which Man is not yet dominated by the Machine, in which the small producer still has a chance to preserve his independence. It is in the national interest that it should remain so” (p. 74). He did not wholeheartedly condemn the use of farm machinery but believed that it ought to be subordinate to physical labor and not vice versa. Coupland comments that, in this regard, Jenks may have been influenced by Arthur Penty, a writer on guild socialism and distributism who advocated for a return to handicraft as the basis of production.

Indeed, Jenks’s interest in Social Credit and related movements was what eventually led him to fascism. Jenks likely joined the BUF in early 1934. Coupland proposes that Jenks was the author of an article published anonymously in The Blackshirt in 1935 entitled “Why I, A Farmer, Have Turned Fascist” in which the author describes his reasons for joining the BUF: “Their aims and objects were to me the very thing the country needed: a straightforward constructive policy of national regeneration, with ‘Britain First’ as its watch-word. . . . I have become more and more convinced that the Fascist agricultural policy is the only one which will put us on our feet again” (p. 87).

JJbook.jpgWritten under the pseudonym “Vergilius” (a tribute to the celebrated farmer-poet), his articles in the fascist newspaper Action were his most notable contribution to British fascism. He later also published a collection of his poetry, most of which deals with agricultural themes, under this pseudonym.

In 1936, Jenks left his anonymity behind and ran as the BUF candidate for Horsham and Worthing as a prospective MP. As a close friend of Oswald Mosley, whom he likened to William Cobbett, he was appointed the temporary leader of the BUF after Mosley was detained under Defence Regulation 18B in 1939. But Jenks was also detained and withdrew from political life following his release in 1941.

Jenks criticized interwar British agricultural policy on the grounds that agriculture had become a mere speculative commodity whose production had fallen into the hands of financiers who prized cheap food and low wages over the health of the soil and the people. He pushed for Britain to minimize foreign food imports and overseas investment in order to raise the per-capita home production of food and achieve agricultural autarky and national self-sufficiency.

He also wrote on food and nutrition, arguing that the decline in food standards was a symptom of the decline of Western civilization in general and that returning to a diet of homegrown, unprocessed food would boost both individual health and national morale.

Jenks’s policy proposals included the establishment of institutions such as an Agricultural Land Bank that would provide an alternative to debt incurred by farmers who had previously purchased land on mortgage, an Agricultural Corporation that would set prices of commodities in order to ensure economic stability in the agricultural sector, a Central Land Commission that would stabilize land values and rents, and a Voluntary Land Army that would confiscate and restore land from any landowner shown to have misused it. The state would supervise agricultural production overall, but these institutions would be organized on a county basis with leaders elected at the local level. The objective of these large-scale national directives would not be the “centralised micro-management of farming, but the creation of ‘conditions under which the industry can adequately fulfil its function as the main source of food for the people'” (p. 98). These proposals never came to fruition, though his ideas did have some impact on post-war British agricultural policy.

In 1937, ill health and financial difficulties forced Jenks to abandon farming, and he devoted the rest of his life to writing and lecturing. He had become a successful agricultural journalist by this point, writing for The Manchester Guardian, The Observer, and The Yorkshire Post, as well as for fascist journals, and had written books outlining his proposals for monetary reform (Farming and Money) and the agricultural policy of the BUF (The Land and the People).

His best-known work, Spring Comes Again, was published in 1939 and details his political worldview. His most notable argument here is that what he termed the “Plutocratic State,” wherein money and finance reign supreme, represents the inevitable culmination of modern liberalism. He reiterates this theme in From the Ground Up: An Outline of Real Economy, published in 1950, in which he attacks modern materialism and liberal capitalism and contrasts them with the ideal of the organic society.

Jenks was critical of both international capitalism and Communism, which he described as “attempts to subordinate the peoples to the dictates of a super-State, to break down the natural claims of patriotism and racial brotherhood, and to substitute for them the rule of some soulless materialistic deity” (102). He associated both with Jews, whom he amusingly likened to rabbits. Despite appearing soft and defenseless, rabbits wreak havoc on crops in Australia and New Zealand, where they are an invasive species. He was a bit more charitable to Jews than to rabbits, though, and believed that they could gain dignity as a race through “contact with the soil.”

After the war, Jenks became the editor of the journals of both the Soil Association (an organization that later became known for developing the first organic certification system) and the Rural Reconstruction Association. He moved away from active political involvement and did not join Mosley’s Union Movement, but nonetheless retained his fascist sympathies. In order to address the food shortages brought on by the war, he authored a pamphlet along with the two founders of the agricultural branch of the Union Movement entitled None Need Starve, which laid out a plan for increased agricultural production. He was also a member of Kinship in Husbandry, a group somewhat akin to the Soil Association founded by Rolf Gardiner, Viscount Lymington (Gerald Wallop), and H. J. Massingham. There was some overlap between the organic movement and the post-war fascist movement. Gardiner and Lymington were both sympathetic to fascism. It is also worth noting that the two journals edited by Jenks counted Walther Darré (Minister of Food and Agriculture under Hitler) and his aide Hermann Reischle among their subscribers. After the war, Jenks also became involved with the Council for the Church and Countryside, as he believed that the Church could play a role in agricultural revival by emphasizing the spiritual bond between man and soil. (The word “cultivation,” as he pointed out, derives from the Latin colere, meaning both “to till” and “to worship.”) His final book, The Stuff Man’s Made Of: The Positive Approach to Health through Nutrition, was published in 1959.

This biography makes it clear that Jenks’s fascist convictions were a natural extension of his commitment to the organic movement. Any serious and honest environmentalist will be left wondering whether it is really the Right, and not the Left, that offers the most pertinent solutions to the ecological quandaries posed by liberal modernity.

Note

1. The term “organic farming” itself was coined by Lord Northbourne in his 1940 book, Look to the Land, and comes from his concept of the “farm as organism,” or what he described as “the farm as a living whole.” Northbourne happens to have been a translator of René Guénon’s works and might have also been a member of the BUF.

 

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

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lundi, 01 juin 2015

La politique agricole ne doit pas être réduite à la compétitivité et aux frontières ouvertes

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La politique agricole ne doit pas être réduite à la compétitivité et aux frontières ouvertes

par Reinhard Koradi

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

Dans certains domaines économiques des frontières ouvertes peuvent bien apporter des avantages, aussi bien pour l’offreur que pour le demandeur. Les relations économiques internationales sont en fin de compte la conséquence de la présence de ressources différentes, de conditions de production, mais aussi de l’aptitude ou des capacités de production. Sous cet angle le libre accès au marché peut certainement être considéré comme un progrès. Cependant, les guerres pour les ressources ne montrent que trop clairement que le libre-échange doit souvent céder la place au pouvoir du plus fort. Les marchés ne sont véritablement libres que si l’égalité, l’équité et la transparence sont disponibles sans réserves. L’économie du marché libre devrait comprendre impérativement la liberté d’un Etat souverain de décider de façon autonome de sa participation et de l’ampleur de la libéralisation et de la dérégulation. On entendrait rapidement le reproche de «profiteur» partout à la ronde mais si chaque partie fait usage de son droit d’Etat souverain de sauvegarder les intérêts de ses citoyens, ce reproche de «profiteur» peut facilement être récusé.

Le libre-échange détruit la souveraineté nationale

Il y a plusieurs raisons qui sabotent les conditions d’un véritable marché libre. Une des causes principales est la violation de la souveraineté nationale. Le régime (économique) universel défini par l’OMC, le FMI, la Banque mondiale et l’OCDE montre de graves lacunes. A la partialité s’ajoute avant tout le manque de volonté de penser et d’agir de façon différenciée. Le fait d’ignorer sciemment les différences dans les situations de départ et les conditions cadres différentes ainsi que la prétention à l’infaillibilité, violent le droit à l’autodétermination de peuples souverains. Dans ce contexte, il faut aussi déclarer comme inquiétants les accords transnationaux en train d’être négociés (TTIP, TiSA). S’ils entrent un jour en vigueur, les Etats nationaux et leurs gouvernements seraient par la suite encore plus dépendants des intérêts commerciaux des grandes sociétés transnationales. En signant de tels accords, les entités politiques et les autorités soumettent l’autonomie de leurs Etats aux objectifs mondiaux, égoïstes et orientés au pouvoir d’une minorité à grande puissance financière. La politique perd ainsi son indépendance et court le risque de se retrouver entièrement au service des intérêts partisans de la haute finance.


Des corrections correspondantes sont donc urgentes. Les Etats doivent à nouveau insister sur leur droit à l’autodétermination et s’opposer énergiquement aux prétentions de pouvoir autoritaire des chefs de sociétés et de lobbyistes économiques. Accordés selon les besoins spécifiques des pays et de leurs populations, il est nécessaire de rompre les contenus des accords et des obligations ordonnés globalement – et de les résilier, si nécessaire. Alternativement, il faudrait examiner la conclusion d’un accord correspondant entre deux partenaires souverains ou bien la propre activité par des organisations et des activités auto-responsables.

Le contrôle démocratique et la solidarité sont soumis à des pressions

C’est valable avant tout lorsqu’il s’agit de l’approvisionnement de base. La responsabilité d’un approvisionnement de base optimal est en main des pouvoirs publics. En Suisse, ce sont donc la Confédération, les cantons et les communes. Au cours des discussions sur la dérégulation, la libéralisation, la privatisation, la compétitivité et le Public management, la garantie de l’approvisionnement en biens assurant la subsistance, respectivement les biens et les services nécessaires à la vie se sont considérablement détériorés. De plus en plus le dogme que l’Etat serait inefficace s’est imposé, la concurrence favoriserait la prospérité et le marché libre serait le régulateur du marché le plus efficace. A cela il faut répondre qu’une infrastructure construite et maintenue par les pouvoirs publics représente une garantie solide de sécurité de l’approvisionnement, assure la fiabilité, la haute qualité, et l’égalité des chances et contribue ainsi de façon essentielle à l’attractivité d’un pays ou d’une région. La commercialisation des devoirs publics (approvisionnement en énergie et en eau, circulation, formation, système de santé, administration et sécurité) mine dans beaucoup de domaines le système de milice très efficace et le travail précieux de bénévoles. Ainsi, le contrôle démocratique de ces tâches essentielles d’approvisionnement se perd et la solidarité au sein de la population se trouve sous pression par la pensée dominante de la concurrence.

L’agriculture est une réassurance

Pour l’approvisionnement de base, l’agriculture productrice est d’importance centrale. Depuis des décennies l’importance d’un approvisionnement de base garanti est négligée de façon inadmissible et on poursuit une politique agricole incomplète réduite à la concurrence et aux frontières ouvertes – bien camouflé par un voile écologique adapté aux exigences dominantes. En réalité, une telle politique ne satisfait nullement aux exigences politiques, sécuritaires, sociales et économiques.


La conséquence de cette politique est que les paysans, pas seulement en Suisse, luttent pour leur survie tout en s’observant mutuellement de manière assez critique. La politique agricole actuelle occulte totalement les aspects de la politique d’approvisionnement et donc du maintien nécessaire des infrastructures pour une production alimentaire indigène et se transforme de plus en plus en un laboratoire d’essais in situ néolibéraux. Les paysans se retrouvent donc peu à peu dans une crise existentielle dangereuse. Ils sont pris entre le marteau et l’enclume. D’un côté, les coûts de production augmentent, notamment à cause des réglementations débordantes concernant la production et la qualité et des mesures de contrôle supplémentaires. De l’autre côté, les prix de leurs produits baissent continuellement – ce qui est voulu par la politique. L’«assainissement» structurel, également exigé par la politique agricole officielle, presse les agriculteurs dans le piège de l’investissement. Les petites unités d’exploitation perdent leur base d’existence à cause des revenus en baisse et sont donc forcées ou d’abandonner leur activité ou de l’élargir à l’aide d’investissements conséquents. La quantité de production ainsi augmentée fait pression sur les prix. Cette spirale s’accélère constamment et réduit dangereusement le nombre des exploitations agricoles productrices, mettant en danger la sécurité d’approvisionnement. Ce processus conduit finalement à l’industrialisation de l’agriculture – également en Suisse.

L’industrialisation est certes peu appétissante, mais ce qui pèse encore plus lourd ce sont la perte de souveraineté alimentaire et les tragiques destins individuels des familles paysannes. Pour justifier cette politique, on avance des slogans parlant de compétitivité et de réduction des prix pour les denrées alimentaires. Le caractère explosif de ces incitations dans le domaine agricole reste cependant caché. Déstabilisation de la sécurité d’approvisionnement, dépendance de l’étranger, perte d’emplois précieux et abandon de l’autodétermination concernant la production et la consommation des denrées alimentaires en Suisse. Ce qui reste, c’est la question de savoir qui profite des bénéfices de cette augmentation d’efficience. Ce ne sont certainement pas les consommateurs, bien qu’on tente à tout moment de nous le faire croire.


On ne peut pas s’attendre à ce que cela change automatiquement. Donc, la seule voie possible, c’est le sursaut des citoyens. Ce sont eux qui doivent se pencher sérieusement sur le scénario qu’un jour, leurs assiettes resteront vides, parce que la Suisse ne produit plus suffisamment, que l’importation de l’étranger ne fonctionne plus suite à des «désaccords» politiques et peut-être même parce que tout simplement le pouvoir d’achat n’est plus suffisant? La concentration dans la production alimentaire ne se limite pas aux paysans. Il y a aussi les secteurs en amont et en aval qui souffrent de la même manière de la restructuration agricole, mettant finalement en danger la place économique Suisse et les emplois qui y sont liés.

Un changement de cap en vue?

Les Nations Unies ont déclaré l’année 2014 Année internationale de l’agriculture familiale et 2015 Année internationale des sols. Avec cette déclaration, on veut attirer l’attention sur l’importance des sols pour la biodiversité, la sécurité alimentaire, l’agriculture et d’autres prouesses en partie inconnues des sols. Divers offices fédéraux, représentants des organisations de métiers et de branches ainsi que des Organisations non-gouvernementales (ONG) organisent en Suisse au cours de cette année différentes activités concernant le milieu de vie qu’est le sol.


La prise de conscience que les sols représentent un bien très précieux et limité, nous force de nous occuper soigneusement et de façon responsable de cette base nécessaire à toutes les activités économiques. L’équilibre entre utilisation et protection de la ressource naturelle qu’est le sol pose des exigences élevées aux acteurs compétents à tous les niveaux. Ce sont naturellement avant tout les paysans qui sont concernés. Etant donné qu’ils connaissent parfaitement l’importance des sols comme base d’existence, nous pouvons faire confiance en leur savoir, leur expérience et leur respect dans ce domaine. Les sols arables diminuent cependant de plus en plus. L’urbanisation (construction de lotissements), changements d’affectation, espaces de détente, renaturation des fleuves et des bords de lacs ainsi que la protection de l’environnement vont souvent à l’encontre de la production de biens agricoles. Souvent les intérêts commerciaux sont prépondérants face aux valeurs idéelles avancées. Une politique agricole durable et moderne doit trouver un équilibre sensé entre l’agriculture productrice et l’écologie. Il n’est pas acceptable de construire une opposition entre l’écologie et la production alimentaire assurant l’existence dans notre pays.


Au cours de l’Année internationales des sols, il faut aussi thématiser la souveraineté nationale sur l’exploitation des sols. Le pouvoir de disposer des ressources nationales – et les sols en font impérativement partie – doit rester, ou devenir, intangible dans le monde entier.
Le sol avec tous ses trésors naturels doit être déclaré base de vie incontestable pour les êtres humains vivant dans leurs pays respectifs et ne doit jamais être utilisé ou abusé en tant que «bien commerçable» ou objet de spéculation. L’achat de terres arables («Land-Grabbing») dans les pays moins développés par des investisseurs internationaux et des Etats riches doit être stoppé. Au lieu d’acheter des terres dans des pays étrangers, il est urgent d’utiliser les propres ressources de façon responsable, de les aménager et de garantir l’autosuffisance par la production agricole indigène à l’aide de mesures ciblées.

Augmenter le sens des responsabilités aussi en Suisse

De plus en plus de personnes reconnaissent l’importance de l’autosuffisance pour la stabilité interne et la souveraineté d’un peuple. En Suisse, divers initiatives populaires sont en route. Toutes ces initiatives exigent un renforcement de la souveraineté alimentaire. L’Union suisses des paysans tout comme Uniterre et les Verts expriment dans leurs initiatives leur mécontentement croissant concernant l’actuelle politique agricole dans notre pays. Le grand nombre de signatures obtenues affirme que ce mécontentement se retrouve également dans de larges pans de la population.


Dans ce contexte, il faut également prendre en compte l’interpellation du conseiller national Ernst Schibli de mars 2015. Il s’est adressé au Conseil fédéral de la manière suivante (extrait): «Bien que la Suisse affiche le taux d’autoapprovisionnement le plus bas d’Europe, la politique agricole de la Confédération est axée sur une exploitation de plus en plus extensive. Or, vu la situation dans le pays et à l’étranger, c’est l’inverse qui devrait être le cas.»


Il demande au Conseil fédéral s’il a conscience de l’importance de l’étroite collaboration entre l’agriculture productrice et les secteurs en amont et en aval pour maintenir l’approvisionnement varié et suffisant en denrées alimentaires indigènes. Puis il demande au gouvernement s’il est prêt à définir les conditions-cadres nécessaires pour que les fournisseurs de prestations de l’ensemble de la chaîne de création de valeur aient des perspectives et qu’ils puissent remplir leur mandat à long terme, et cela également pour les entreprises de plus petite taille. En outre, l’interpellant souhaite savoir si le Conseil fédéral est favorable à un approvisionnement suffisant en denrées alimentaires indigènes de grande qualité.


Le Conseil fédéral n’y a pas encore donné de réponse. Les signes venant de la population soulignent cependant l’urgence et l’importance de cette requête.

C’est à nous de prendre les choses en main

Les bases de la politique agricole suisse sont fixées dans la Constitution fédérale à l’article 104 sur l’agriculture:
1    La Confédération veille à ce que l’agriculture, par une production répondant à la fois aux exigences du développement durable et à celles du marché, contribue substantiellement:
a.    à la sécurité de l’approvisionnement de la population;
b.    à la conservation des ressources naturelles et à l’entretien du paysage rural;
c.    à l’occupation décentralisée du territoire.
Les citoyens suisses sont appelés à se servir de leurs droits politiques pour exiger la mise en œuvre de l’article 104. Ce qui doit absolument faire partie d’une politique agricole moderne et durable (dans le sens du maintien de la productivité), c’est la protection et la promotion des structures de production et d’approvisionnement existantes. Au moyen de bases législatives et des ordonnances correspondantes, il faut garantir à l’agriculture en général et aux paysans une base d’existence fiable et durable. Les «réformes» en cours empêchent la planification et la gestion de l’exploitation à long terme et contiennent avant tout des risques considérables lors du règlement de la succession. Il faut également exiger que l’ensemble des instruments – souvent présentés de façon anodine (règlement des paiements directs, base de calculs et leur application) –, servant principalement à l’assainissement structurel et conduisant à la disparition des petites et moyennes exploitations agricoles, soient éliminés.
Nous devons nous séparer de la «politique du beau temps» et penser de façon différenciée aux scénarios de crise potentiels. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons déterminer la réelle importance de l’agriculture pour notre indépendance politique et notre sécurité de l’approvisionnement. De même, nous pourrons promouvoir et soutenir les «primes de risque» nécessaires à développer une politique structurelle favorisant la sécurité alimentaire dans notre pays.


Actuellement, nous en avons encore le temps.


Une lueur d’espoir représente le massif rejet du contre-projet gouvernemental à l’initiative sur la «sécurité alimentaire» de l’Union suisse des paysans. Le projet des initiants avait été transformé en son contraire par le Conseil fédéral. Au lieu de donner une perspective aux familles paysannes suisses et de protéger l’approvisionnement du pays en denrées alimentaires indigènes ainsi que de protéger les terres arables pour la production agricole, le Conseil fédéral propage l’accès au libre-échange agricole. Une telle réinterprétation d’une initiative populaire fédérale n’a pas été du goût des participants à la consultation concernant le contre-projet gouvernemental.


Une première possibilité pour renforcer l’agriculture indigène se présentera aux citoyens avec la votation populaire concernant l’initiative sur la sécurité alimentaire. Profitons-en pour transformer notre politique agricole de manière à ce quelle soit adaptée aux défis de l’avenir et fiable pour l’approvisionnement en denrées alimentaires indigènes de notre pays. •

lundi, 09 février 2015

Ukraine: la guerre sert à faciliter la vente de terres arables et les cultures OGM

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Ukraine: la guerre sert à faciliter la vente de terres arables et les cultures OGM

Auteur : sputniknews

Ex: http://zejournal.mobi

Les députés allemands se préoccupent d'une éventuelle vente de terres arables en Ukraine pour la culture des OGM.

Le confit en Ukraine est utilisé pour faciliter la vente de terres arables, impliquant des sociétés et consortiums étrangers, soutenus par la Banque mondiale (BM), la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et le groupe allemand Bankengruppe KfW.

C'est ce qu'a déclaré jeudi au correspondant de l'agence Rossiya Segodnya Mme Birgit Bock-Luna, chef du bureau de Niema Movassat, député du Bundestag allemand.

"Le conflit en Ukraine est utilisé pour vendre des terres au profit de grands consortiums", a-t-elle dit, ajoutant que les députés, ayant signé la requête de Niema Movassat, collectaient et analysaient à présent l'information sur ce dossier pour la rendre publique.

Selon Mme Bock-Luna, dans sa requête au gouvernement fédéral, M.Movassat suppose que la terre en Ukraine puisse servir à cultiver des OGM, cultures interdites au sein de l’Union européenne.

Dès le début des années 1990, l'Union européenne a mis en place un cadre réglementaire pour les OGM, qui est toujours en cours d'évolution. L'objectif de cette réglementation communautaire est de rendre compatible la création d'un marché unique des biotechnologies avec la protection de la santé publique et le respect de l'environnement.


- Source : sputniknews

dimanche, 05 octobre 2014

Russlands Agrarsanktionen kosten EU weitere 165 Millionen

Russlands Agrarsanktionen kosten EU weitere 165 Millionen

Ex: http://www.unzensuriert.at

Obst und Gemüse wird mit 165 Millionen Euro gestützt.
Foto: Arnaud 25 / Wikimedia (PD)

Ein neues EU-Hilfsprogramm für den Agrarsektor wurde nun im Gesamtumfang von 165 Millionen Euro gestartet. Grundlage sind die Russland-Sanktionen, die als Retourkutsche für die Sanktionspolitik der EU gegen Moskau eingeleitet worden sind. Ein ursprüngliches EU-Hilfsprogramm im Ausmaß von 125 Millionen wurde wegen des begründeten Verdachts des Subventionsbetrugs durch Brüssel gestoppt. Nun sollen die Millionen aus den EU-Töpfen den Ruin der west- und südeuropäischen Landwirte stoppen.

Vor allem die Produzenten von Äpfeln und Birnen, Zitrusfrüchten, Karotten, Gurken, Paprika, Tomaten, Kiwis, Pflaumen und Tafeltrauben sind durch den Einfuhrstopp Moskaus schwer betroffen. Allein die oberösterreichischen Gemüsebauern mussten bisher 600 Tonnen Kraut einackern, das sie wegen der Russland-Sanktionen nicht absetzen konnten.

EU-Fleisch- und Viehwirtschaft ebenfalls schwer betroffen

Die Gemüse- und ObstproduzentensindabernureinTeil des betroffenenLandwirtschaftssektors, der durch die SanktionspolitikBrüsselszumHandkusskommt. Daneben sind auch die Fleisch- und Viehwirtschaftsowie die LebensmittelindustrieWesteuropasschwer in Mitleidenschaftgezogen.

Hält der Konflikt um die Ukraine weiter an, dann werden auch hier mehrere hundert Millionen Euro an Subventionen notwendig sein, um die Landwirtschaftsbetriebe vor dem Ruin zu retten. 

vendredi, 16 mai 2014

Hausse du cours des céréales sur fond d’événements en Ukraine

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Hausse du cours des céréales sur fond d’événements en Ukraine

Auteur : Tatiana Golovanova 
Ex: http://www.zejournal.mobi

La crise en Ukraine provoque l’effervescence sur le marché mondial des céréales. Le prix de la tonne de blé à la bourse de Chicago a atteint un niveau record depuis mars dernier.

Actuellement les contrats sur les céréales à livrer en juillet sont conclus pour près de 270 $ la tonne. Odessa et encore quatre ports sur la mer Noire assurent près de 90 % des exportations ukrainiennes de blé. La recrudescence de la violence expose les exportations des produits agricoles, disent des acteurs du marché.

Le bond des prix à la bourse de Chicago est dû à la fois à plusieurs facteurs, disent des experts. Le premier est la révision à la baisse du rendement des céréales aux Etats-Unis. L’hiver dans les régions agraires du pays a été froid, une partie des céréales a gelé. A présent ces régions connaissent une vague de sècheresse, ce qui se ressentira également sur la récolte. Le deuxième facteur d’enchérissement des céréales est en fait la guerre civile en Ukraine. Les événements tragiques à Odessa ont mis de l’huile sur le feu. C’est dans cette région que se trouvent les ports d’où le blé est exporté. Le troisième facteur est lié aux spéculations.

Une hausse des prix devrait profiter aux fournisseurs de céréales. Car dans ce cas l’Ukraine pourra gagner davantage et compléter ses réserves en or et en devises. Or un tel scénario est peu probable. L’année dernière l’Ukraine a rentré une récolte record de 63 millions de t. Cette année les prévisions officielles se situent au niveau de 55-59 millions de t. Cela à cause des problèmes internes, notamment, le financement. La crise financière en Ukraine a privé les agriculteurs de la possibilité de prendre des crédits. Officiellement les banques ne refusent pas d’accorder un crédit, mais durcissent les conditions, en l’octroyant sur gage. A présent les agriculteurs ont dépensé leurs dernières économies pour les semailles, et 20 % des terres n’ont pas été labourées. Et vers l’automne tous les problèmes ukrainiens pourraient s’accentuer, estime Dmitri Rylko, directeur général de l’Institut de la conjoncture du marché agricole.

« Nous voyons d’assez substantiels problèmes avec des investissements à l’hectare. Notamment, il y aura moins d’engrais. Cela peut se répercuter sur le rendement et sur la qualité des céréales en Ukraine. Si la situation continue de se dégrader, les problèmes s’accumuleront pour culminer au moment de la rentrée de la récolte, quand on manquera tout simplement de ressources clés, par exemple, de carburant. On n’aura pas d’argent pour s’approvisionner. Les semailles des blés d’automne pourront être remises en question. »

Les événements politiques dans le sud et l’est de l’Ukraine sont un autre facteur important. L’Ukraine dépend beaucoup des contrats à long terme sur la livraison des céréales. Si les contrats anciens sont honorés, les commerçants ne se dépêchent pas d’en conclure de nouveaux. D’ailleurs, on ignore qui va garantir l’exécution de ces contrats, les événements en Ukraine étant facilement susceptibles de constituer une clause de « force majeure ». Et ces risques obligeront les acheteurs à rechercher des fournisseurs plus sûrs. Comme solution de remplacement les experts voient la Roumanie, la Bulgarie et la Russie.


- Source : Tatiana Golovanova

samedi, 08 février 2014

Land Grabbing – eine neue Form des Imperialismus

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Land Grabbing – eine neue Form des Imperialismus

Ex: http://sachedesvolkes.wordpress.com

Rund eine Milliarde Menschen, vor allem in den so genannten „Entwicklungsländern“, leiden an Hunger oder Unterernährung; immer wieder fordern Hungerkatastrophen Zehn- und Hunderttausende von Toten und lösen wahre Völkerwanderungen aus. Das massenhafte Elend lässt die Regierungen der regionalen wie globalen Großmächte jedoch kalt, von den in der Agrarbranche aktiven Großunternehmen und Großinvestoren einmal ganz zu schweigen. Das schlägt sich nicht nur in der Kürzung oder Nichteinhaltung von Entwicklungshilfeverpflichtungen (die ohnehin meistens in die Kassen der im zahlenden Land ansässigen Konzerne wandern) nieder, sondern auch im Phänomen des „Land Grabbing“.

Unter „Land Grabbing“ ist der Kauf von teilweise riesigen Flächen durch transnational agierende Agrarkonzerne zu verstehen. In diesen Gebieten werden dann für den Weltmarkt geeignete „cash crops“ angebaut, also sowohl pflanzliche Rohstoffe (Biosprit!) als auch ernährungspolitisch wichtige Pflanzen. Zu sehen ist das Phänomen vor dem Hintergrund von Überbevölkerung, Ernährungskrise und Verknappung von Agrarflächen. Seit 2006 sind nach Angaben der Vereinten Nationen bis zu 20 Millionen Hektar Anbaufläche von ausländischen Investoren aufgekauft oder langfristig gepachtet worden. Das entspricht einem Drittel der landwirtschaftlich genutzten Fläche in der EU.

Die ohnehin schon auf knappe Anbauflächen angewiesene einheimische Bevölkerung sieht von den Profiten wenig, und die erzeugten Nahrungsmittel werden exportiert. Während die Gewinne in den Taschen der Agrarmultis und Handelskonzerne sowie korrupter Drittweltregierungen verschwinden, kann sie sich (wenn überhaupt) als Tagelöhner mit Hungerlöhnen durchschlagen. Im ungünstigeren Fall wird sie wie in Kenia von Polizei, Militär und gekauften Milizen kurzerhand von ihrem angestammten Land vertrieben und vegetiert fortan in den stetig wachsenden Slums dahin. Gleichzeitig verschärft sich binnen kurzer Zeit die wirtschaftliche und damit politische Situation gerade in vielen afrikanischen Staaten, die schon vor derartigen Geschäften ihre Bevölkerung nicht ernähren konnten. Zu den Akteuren des „Land Grabbing“ gehören dabei nicht nur Unternehmen aus dem Westen, sondern ebenso Investoren aus Saudi-Arabien, Südkorea und nicht zuletzt auch die Volksrepublik China. Die betreffenden Regierungen wirken dabei unterstützend, kann doch durch „Land Grabbing“ auch die eigene Ernährungssicherheit gefördert werden. Die deutsche Bundesregierung steigt wohl auch bald ein, denn ihre Entwicklungspolitik soll künftig der offenen Förderung wirtschaftlicher Interessen dienen. Ziel sind zunächst die Energieressourcen Westafrikas, also beispielsweise Nigeria, Äquatorial-Guinea und Ghana. Gerade letzteres Land ist stark im „Land Grabbing“ engagiert, und so lassen sich gleich zwei Fliegen mit einer Klappe schlagen.

Welches Ausmaß derartige Projekte annehmen können, zeigt beispielsweise Äthiopien. Obwohl hier 31 Prozent der Bevölkerung akut von einer Hungerkatastrophe bedroht sind, verpachtete oder verkaufte die Regierung mit 500.000 Quadratkilometern rund 44 Prozent des gesamten Staatsgebietes an Investoren aus Saudi-Arabien. Auch im Sudan, dessen Staatschef Bashir 900.000 Hektar bestes Farmland auf 99 Jahre verpachten will, sind die Saudis vorne dabei. (Die Separatisten im Süden sind allerdings auch nicht viel besser: Sie haben 400.000 Hektar an US-Investoren verkauft.) Hintergrund ist die Verknappung von Agrarflächen und Wasserreserven in Saudi-Arabien, für die nun die Bevölkerung Äthiopiens einen hohen Preis zu zahlen hat. In Madagaskar kam es Anfang 2009 nach dem Verkauf eines Gebietes von der Größe Belgiens (50 Prozent der gesamten landwirtschaftlichen Nutfläche) an den koreanischen Daewoo-Konzern zu schweren Unruhen und zum Sturz des Präsidenten Ravalomanana. Die Intensivierung des Bürgerkrieges zwischen den maoistischen Naxaliten und der indischen Zentralregierung ist ebenfalls auf „Land Grabbing“ zurückzuführen, da die indische Regierung riesige Landstriche, Wasservorkommen und Wälder an internationale Investoren verkauft und der Landbevölkerung schlichtweg die Existenzgrundlage nimmt.

Nicht nur in den hiesigen Medien hält sich die Kritik in Grenzen, auch von der UNO ist wieder einmal nicht viel zu erwarten. Die Welternährungsorganisation FAO beispielsweise veröffentlichte Mitte 2009 eine Studie, in der auf die angeblichen segensreichen Folgen des „Land Grabbing“ hingewiesen wurde. Die Großprojekte brächten ja die Erschließung von Agrarflächen, Infrastrukturinvestitionen und Bauaufträge mit sich. Nicht berücksichtigt wurde, dass die meisten dieser Verträge unter strikter Geheimhaltung ausgehandelt werden, teilweise auch mit keiner politischen Kontrolle unterliegenden Regierungen. Gerade in Afrika sind Grundbucheinträge weitgehend unbekannt, und das Land gehört letztendlich dem Staat. Da wundert es nicht, dass „Land Grabbing“ auf dem FAO-Gipfel im Februar 2010 nicht einmal erwähnt wurde. Immerhin bequemte sich FAO-Chef Jacques Diouf, derartige Wirtschaftsbeziehungen als „neokoloniales System“ zu bezeichnen.

Brechen die ohnehin angeschlagenen Staaten dann zusammen, droht ihnen die Abhängigkeit von IWF und Weltbank, die zu teilweise brutalen „Strukturanpassungsprogrammen“ greifen und dabei die postkolonialen Ökonomien doch nur weiterhin zu deklassierten Zulieferern des Weltmarktes machen. Noch schlimmer kann es kommen, wenn Großmächte wie die USA oder die EU ihre geostrategischen und wirtschaftspolitischen Interessen gefährdet sehen: Dann droht eine wie auch immer verbrämte militärische Intervention, die das Land zu einem Protektorat herabdrückt. Diese Neukolonisierung der durch die koloniale und postkoloniale Politik des Westens ruinierten Staaten findet seit einiger Zeit auch in Deutschland ihre Fürsprecher, so beispielsweise in der „Frankfurter Allgemeinen Zeitung“ oder in der „Welt“, aber auch in akademischen Kreisen und in Positionspapieren von EU und CDU, die eine auch militärische Sicherung wirtschaftlicher Interessen vorsehen. In den USA fordern Ökonomen wie Paul Romer bereits die Einrichtung von „Charter Cities“ in der „Dritten Welt“. Hierbei handelt es sich um privat finanzierte Industrie- und Handelsniederlassungen, die quasi unter internationaler Kontrolle und auch internationalem Schutz stehen. Hierfür verkauft ein Entwicklungsland eine unbesiedelte Fläche und verzichtet für eine vertraglich festgelegte Zeit auf seine Souveränitätsrechte, um in den Charter Cities die Keimzelle einer ökonomistisch-autoritären Entwicklungsdiktatur zu legen und – vor allem – um die Taschen der investierenden Konzerne zu füllen.

Der Fond für landwirtschaftliche Entwicklung (IFAD) geht davon aus, dass die Preise für Lebensmittel bis 2020 um bis zu 27% steigen werden. Auch weiterhin werden Investoren Land in Afrika aufkaufen, um es zugunsten der „entwickelten Länder“ wie auch der Schwellenländer zu bewirtschaften.

Hier kann von einem Neokolonialismus gesprochen werden, der die finanzielle Notlage gerade der afrikanischen Staaten ausnutzt und letztlich Bestandteil eines Teufelskreises ist: Abhängigkeit vom Weltmarkt – wirtschaftliche und finanzielle Probleme – ungünstige Geschäfte wie „Land Grabbing“ oder wirtschaftliche Liberalisierung – Destabilisierung bis hin zum staatlichen Kollaps. Bereits jetzt werden vom US-Think Tank „Fund for Peace“ rund zwanzig afrikanische Länder als „Failed States“ gehandelt; damit ist „Land Grabbing“ ein Aspekt der einen gesamten Kontinent ruinierenden Strukturen des kapitalistischen Weltsystems.

Dr. Bakterius

Folgender Artikel erschien im Jahr 2010 im nationalrevolutionären “Fahnenträger”

Privatisation des semences : une guerre de l’ombre se livre depuis un siècle

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Privatisation des semences : une guerre de l’ombre se livre depuis un siècle

Ex: http://fortune.fdesouche.com

L’Assemblée nationale examine aujourd’hui [NDLR : 4 février] un projet de loi qui élargit aux plantes le délit de contrefaçon. Ce projet, qui suscite une forte indignation, renforce un vaste arsenal réglementaire limitant le droit à échanger et reproduire les semences de ferme.

Depuis un siècle, « les semenciers n’ont eu de cesse de chercher des moyens techniques pour assurer leur monopole sur la semence », rappelle Yves Manguy, co-fondateur de la Confédération paysanne. Tout commence aux États-Unis dans les années 20. Paysans et consommateurs sont progressivement devenus otages des grands semenciers. Sans jamais cesser de résister à la privatisation du premier maillon de la chaîne alimentaire.

La « guerre des semences » [1] s’intensifie. Un récent projet de loi considère la reproduction de semences à la ferme, ces graines issues de variétés sélectionnées par l’industrie semencière, comme une « contrefaçon ».

Cette tentative d’appropriation de la semence n’est pas nouvelle. Elle remonte au début du 20e siècle et commence plus précisément aux États-Unis. En 1923, le ministre de l’Agriculture décide d’arrêter la sélection quasi naturelle du maïs [2] au profit d’hybrides non reproductibles qui assurent un retour sur investissement. Et pour cause : les paysans sont obligés de racheter chaque année leur semence ! Le fils du ministre de l’Agriculture, Henry Wallace, lancera d’ailleurs Pioneer Hi-Bred, l’un des principaux semenciers mondial, avant d’être lui-même nommé vice-président des États-Unis. Depuis ce moment-là, les semenciers n’ont eu de cesse de chercher des moyens techniques – hybrides ou OGM – pour assurer leur monopole sur la semence.

Semences certifiées

En France, la première étape de cette guerre des semences date de 1961. Les semenciers créent, avec la caution des États, l’Union pour la protection des obtentions végétales (UPOV). Celle-ci va servir de bras armé aux semenciers pour instaurer leur monopole.

A l’époque, les agriculteurs se contentent d’acheter quelques quintaux de semences certifiées : ils les essaient et les reproduisent sur leur ferme plusieurs années consécutives. Rapidement, alors que les surfaces augmentent, le triage de la récolte à la ferme combiné à de faibles moyens matériels posent problème.

Les coopératives lancent alors une campagne en faveur des semences certifiées. Elles sont dans un premier temps échangées, avant d’être uniquement vendues. Au regard du prix garanti du blé, l’impact sur le coût de production est faible. Mais la tendance s’inverse à partir de 1983 avec des prix garantis à la baisse, et un prix de la semence à la hausse. Les agriculteurs se souviennent qu’ils peuvent faire eux-mêmes leurs semences pour diminuer leurs frais. Des entreprises en profitent pour proposer un nouveau service, le « triage à façon à la ferme ».

Contre-offensive des firmes semencières

La chute de l’utilisation des semences certifiées, qui représentent 60 % des surfaces, inquiète les semenciers et les amène à réagir. La première attaque a lieu en 1988. La SICASOV [3] – le percepteur des semenciers – intente un procès pour « contrefaçons » à la coopérative de Dijon qui fait du triage à façon pour ses adhérents. Elle s’appuie sur la loi de 1970 sur la propriété intellectuelle dans laquelle un amendement sur les semences a été tardivement introduit lors des débats à l’Assemblée nationale… La coopérative de Dijon est finalement condamnée par la Cour d’appel de Nancy. Une décision qui va pousser la SICASOV à multiplier les procès.

Juillet 1989, les moissons viennent de commencer. Les agriculteurs mettent de côté le grain pour les semis d’automne. « L’accord du 4 juillet » signé entre la FNSEA, le GNIS (Groupement national interprofessionnel des semences) et le ministère de l’Agriculture, tombe comme un coup de tonnerre.

Il interdit aux paysans d’avoir recours à un prestataire de service – le trieur à façon – pour préparer sa semence. Or, il n’est pas question de ressemer ce qui sort de la moissonneuse batteuse sans le trier, du fait des impuretés et des mauvaises gaines. En clair, il faut acheter la semence du commerce.

Mobilisations pour le droit à multiplier ses semences

Le 8 août 1989, un milliers de paysans et d’entrepreneurs de triage à la ferme se mobilisent à Poitiers. Ils décident publiquement devant la Préfecture de passer outre l’interdiction, et déclarent que les trieurs seront dans les fermes dès le lendemain. Malgré les amendes du GNIS et un procès à Poitiers qui aboutit à un non-lieu, l’accord du 4 juillet n’est pas appliqué. Cette action commune donne naissance à la Coordination nationale pour la défense des semences fermières (CNDSF). Elle compte parmi ses membres la Confédération paysanne, la Coordination rurale, le Modef, le Syndicat des trieurs à façon et la Fédération nationale de l’agriculture biologique.

Deux ans plus tard, les délégations de 21 pays se réunissent à Genève pour la 4e Conférence diplomatique de l’UPOV. La France tente de faire adopter l’interdiction totale de la semence de ferme. Sans succès. Le règlement reconnait une dérogation au droit des obtenteurs « dans la mesure où cela ne nuit pas à leurs justes intérêts ». C’est sur cette base que sera instituée en 2001 la « cotisation volontaire obligatoire ». Une véritable dîme sur les semences !

Les semences, un sujet de société

Pour être appliquées, les décisions de l’UPOV doivent être ratifiées par les Etats. C’est ainsi qu’un projet de loi visant à instaurer la « cotisation volontaire obligatoire » sera soumis quatre fois au Sénat ou à l’Assemblée. Après avoir été rejeté en 1995, en 1997 et en 2006, le projet de loi est finalement adopté en 2011, malgré l’opposition de la gauche qui s’engage à le remettre en cause lorsqu’ils seront au pouvoir (lire à ce sujet : Le droit de planter et cultiver librement bientôt interdit ?). Les actions de la CNDSF puis du Réseau semences paysannes créé en 2003, auront été déterminantes dans ces rejets. Reste qu’à ce jour, la promesse de la majorité actuelle n’est pas tenue. Pire, l’introduction des semences dans la loi sur les contrefaçons votée par le Sénat le 20 novembre 2013 a comme un goût de provocation.

La récente occupation du GNIS par la Confédération paysanne a permis une ouverture qui, nous l’espérons, sera confirmée lors du vote au Parlement le 4 février prochain. Le ministère de l’Agriculture s’est en effet engagé à exclure les semences de ferme du champ de la contrefaçon. Quant à la loi de 2011, elle doit tout simplement être abrogée. Les semences jusqu’au siècle dernier étaient un bien public à disposition de tous. La confiscation de ce bien commun, sous couvert de la science, ne porte pas seulement atteinte aux paysans mais à l’ensemble des consommateurs qui deviennent des otages. La lutte contre cette mainmise sur le premier maillon de la chaine alimentaire n’est plus une question agricole. C’est un sujet de société.

Yves Manguy, agriculteur retraité, premier porte-parole de la Confédération paysanne, co-fondateur de la Coordination nationale pour la défense des semences fermières

[1] Cette notion est tirée de l’ouvrage La guerre des semences, de Jacques Grall et Bertrand Roger Levy, publié en janvier 1986.

[2] Appelée « sélection massale », la technique la plus proche de la sélection naturelle et la plus utilisée dans les sélections paysannes : les plantes qui semblent être les meilleures sont maintenues ensemble et celles indésirables sont éliminées.

[3] SICASOV est l’acronyme de Société coopérative d’intérêt collectif agricole anonyme des sélectionneurs obtenteurs

Bastamag

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vendredi, 19 octobre 2012

Semi proibiti: Bruxelles vieta la nostra sovranità alimentare

Semi proibiti: Bruxelles vieta la nostra sovranità alimentare

 
Matteo Marini
 
Ex: http://lospergiuro.blogspot.it/

Dall’assalto alla sovranità monetaria (basti guardare l’approvazione del Fiscal Compact e/o del Mes) all’attacco alla sovranità alimentare. L’Unione Europea sembra che voglia, di fatto, smantellare pian piano tutti gli assi che ogni Stato membro tenta di giocarsi per mantenere un minimo di autonomia. Tutto ruota attorno ad una direttiva comunitaria – in vigore dal 1998 – che stabilisce come la commercializzazione e lo scambio di sementi sia di solo appannaggio delle ditte sementiere (come la Monsanto). Agli agricoltori questo commercio è vietato.....
Molte le realtà associative di volontari che si sono costituite per opporsi a questa assurda regolamentazione, distribuendo sementi presenti fuori dal catalogo ufficiale delle multinazionali.
Come se non bastasse, la Corte di Giustizia europea, tarpando le ali anche a questi timidi tentativi di “ribellione”, ha ribadito – con una sentenza datata 12 luglio – l’assoluto divieto di commercializzare le sementi delle varietà tradizionali e diversificate che non sono iscritte nel catalogo ufficiale europeo. La sentenza, quindi, mette fuorilegge tutte le associazioni che si occupano di questo. Altro conflitto “istituzionale”, si sta verificando anche dentro i nostri confini. La Regione Calabria, dopo aver emanato una legge che favorisce la commercializzazione di prodotti regionali, si dovrà scontrare con il governo nazionale di Mario Monti. Il Consiglio dei Ministri ha per l’appunto fatto ricorso alla Corte Costituzionale contro questi provvedimenti di agricoltura a “chilometro zero”.
Secondo il governo dei tecnici, la normativa regionale in questione prevede delle disposizioni che – favorendo i prodotti calabresi – ostacolerebbero la circolazione di tutte le merci in contrasto con i principi comunitari. Il messaggio che si vorrebbe far passare, quindi, è che la circolazione di merci regionali sia quella avvantaggiata, rispetto a quella meno libera dei prodotti extraregionali. Controllando le sementi, le multinazionali avranno vita facile per introdurre le colture Ogm, nocive per gli esseri umani (come abbiamo già documentato dalle pagine del nostro giornale). Perché continuare a parlare di questo? Perché ribellarsi? Perché, come scriveva il drammaturgo Václav Havel, «Chi si adatta alle circostanze, le crea».
Libre

dimanche, 04 mars 2012

L’agriculture à l’heure des records

Dans les matières premières stratégiques russes, on entend communément l'or bleu et noir mais Poutine rappelle au monde que les céréales entraient aussi dans cette catégorie.

L’agriculture à l’heure des records

Ex: http://mbm.hautetfort.com/

Photo: RIA Novosti
 
     
L’agriculture est un secteur stratégique, de même que l’espace et l’industrie de défense, - a déclaré le président du Conseil Vladimir Poutine à la séance plénière du Forum agraire russe qui s’est tenue à Oufa.

Selon le premier ministre, l’agriculture devient parfois une locomotive de l’économie nationale. A en croire les statistiques, les travailleurs de l’agriculture ont apporté en 2011 une contribution inestimable à la chute brutale du taux d’inflation. La production agricole a progressé de 22% et la récolte céréalière de l’an dernier qui était de l’ordre de 94 millions de tonnes, a permis à la fois de renouveler les stocks et d’exporter une grande quantité de céréales.

Le potentil agricole russe est l’un des plus importgants au monde. Le pays qui regroupe un peu plus de 2% de la population mondiale possède en revanche 9% des terres emblavées et plus de 20% des réserves mondiales d’eau douce. Grâce à la modernisation du secteur agricole et aux investissements importants, la Russie a commencé à redevenir ces dernières années le principal fournisseur des pays européens. L’État s’attachera à assurer les intérêts des producteurs agricoles nationaux au moment d’adhésion à l’OMC, - a promis Vladimir Poutine:

«Les crédits destinés au secteur agro-industiel se montent à 170 milliards de roubles dans le budget de 2012. Il va sans dire que nous n’avons l’intention de donner en concession à personne le secteur agraire de même que les autres secteurs de l’économie russe».

De plus, de nombreux standards de l’OMC s’appliquent déjà en Russie, - estime le premier ministre russe.

«Nous appliquons 90% des réglementations de cette organisation tout en étant en marge de celle-ci. Nos alliances avec la Biélorussie et le Kazakhstan à savoir l’Union douanière et l’Espace économique uni, se fondent sur les normes de l’OMC. Nous avons également prévu des mesures d’adaptation spéciales pour plusieurs secteurs sensibles».

«Le secteur agrcole sera soutenu cette année au niveau de 5,5 milliards de dollars et il a été décidé que ce chiffe passerait à 9 milliars l’année prochaine», - a noté Vladimir Poutine.

 

mercredi, 16 février 2011

Ägypten: Warum Unterstützer der Demokratiebewegung für Regen in China beten müssen

Ägypten : Warum Unterstützer der Demokratiebewegung für Regen in China beten müssen

Udo Ulfkotte

 

Auch Revolutionäre müssen essen. Und völlig unabhängig vom Ausgang der politischen Entwicklung in Ägypten braut sich über dem Land etwas zusammen, was ausländische Beobachter in den Revolutionswirren bislang irgendwie verdrängt haben: Ägypten ist der größte Weizenimporteur der Welt. Und China, größter Weizenproduzent der Welt, kämpft mit einer gewaltigen Dürre und wird in diesem Jahr riesige Mengen Weizen importieren müssen. Damit wird China den Weltmarktpreis für Weizen steil nach oben treiben – wenn es in China nicht bald regnet. Weizenbrot ist in Ägypten allerdings das wichtigste Grundnahrungsmittel. Und der Brotpreis ist in Ägypten (wie in ganz Nordafrika) ein politischer Preis. Steigt er, dann steigt auch die Wut im Volk. Und er wird mit dem ausbleibenden Regen in China stark steigen – völlig unabhängig davon, wer in Kairo in den kommenden Monaten regiert. Die Folgen sind absehbar und passen wohl kaum in das verbreitete optimistische Bild von den Folgen der ägyptischen Revolution.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/udo...

mercredi, 26 janvier 2011

Les agriculteurs africains sont perdants...

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Les agriculteurs africains sont perdants – leurs Etats louent des terres agricoles à des investisseurs étrangers

On constate avec une grande inquiétude que de vastes superficies sont vendues à des investisseurs ou affermées

par Neill MacFarquhar

Ex:http://www.horizons-et-debats.ch/

La demi-douzaine d’étrangers qui s’arrêtèrent dans un village éloigné de l’Afrique occidentale apportèrent des nouvelles alarmantes aux paysans vivant au jour le jour: leurs modestes champs qu’ils cultivaient depuis des générations, seraient dès à présent contrôlés par le leader libyen Muammar al Kadhafi et tous les paysans devraient quitter leurs champs.
«Ils nous dirent que cette période des pluies seraient la dernière durant laquelle nous pouvons cultiver nos champs. Puis qu’ensuite, ils raseraient toutes les maisons et prendraient possession des terres» dit Mama Keita, 73 ans, la cheffe du village qui est entouré de broussailles à épines. «On nous a dit que les terres appartenaient à Kadhafi».
Dans toute l’Afrique et dans d’autres pays en voie de développement, une nouvelle ruée vers les terres avale d’immenses régions de terres cultivables. Malgré des traditions immémoriales, de plus en plus de villageois désemparés découvrent que des gouvernements africains possèdent tout à coup leurs terres et qu’ils les ont loués – souvent à des prix sacrifiés – pour des décennies à des gouvernements étrangers ou à des investisseurs privés.
Des organisations comme les Nations Unies ou la Banque mondiale prétendent que, appliquée loyalement, cette façon de faire pouvait fournir une contribution à l’alimentation de la population mondiale grandissante, par l’introduction d’une agriculture commerciale sur des surfaces étendues dans des endroits qui ne la connaissaient pas jusqu’ici.
En revanche, d’autres organisations taxent ces affaires de vol néocolonial qui détruit des villages, déracine des dizaines de milliers de paysans et crée une masse innombrable de pauvres sans terre. Et ce qui aggraverait la chose, c’est que la majeure partie des aliments est destinée à des nations plus riches.
«La sécurité alimentaire du pays en question doit être prioritaire pour tous» disait l’ancien secrétaire général de l’ONU Kofi Annan qui s’occupe maintenant de questions de l’agriculture africaine. «Sinon il s’agit simplement d’exploitation et cela ne marchera pas. Nous avons déjà vécu une ‹bousculade pour l’Afrique› (la colonisation et le partage du continent africain du temps de l’impérialisme entre 1880 et 1914). Je ne crois pas que nous voulons vivre une deuxième course de ce genre».
Une étude de la Banque mondiale publiée en septembre 2010 a dressé la liste des transactions de surfaces agricoles pour au moins 45 millions d’hectares qui ont été conclues durant les seuls onze premiers mois de l’année 2009. Plus de 70% des affaires concernent des terres africaines dont l’Ethiopie, le Mozambique et le Soudan faisant partie des pays qui transmirent des millions d’hectares à des investisseurs.
Avant 2008, la moyenne mondiale de ces affaires se chiffrait à moins de 4 millions d’hectares par année, selon le rapport. Mais la crise alimentaire de ce printemps-là, qui déclencha des troubles dans au moins une douzaine de pays, provoqua cette ruée d’achats. La perspective de déficits alimentaires futurs attira autant des gouvernements riches qui n’avaient pas assez de surfaces agricoles exploitables pour nourrir leur population, que des hedge-fonds qui spéculent à la hausse sur des matières en raréfaction.
Nous observons que l’intérêt aux achats de terres continue à un niveau très élevé» dit Klaus Deininger, l’économiste de la Banque mondiale qui a rédigé le rapport. Comme des gouvernements ne voulaient pas révéler leurs contrats d’achat, il dut emprunter beaucoup de chiffres à un site web rédigé par Grain, une organisation de défense des paysans.» C’est manifestement loin d’être terminé».
Bien qu’il approuve en général les investissements, le rapport décrit en détail des résultats mitigés. L’aide au développement de l’agriculture diminua d’environ 20% de l’aide totale en 1980 à actuellement environ 5%, occasionnant un besoin d’autres investissements pour soutenir la production.
Mais selon le rapport bien des investissements semblent être de pures spéculations qui font mettre des terres en friche. Des paysans ont été chassés sans indemnisation, des terres furent affermées loin en dessous de leur valeur, les personnes expulsées em­piètent finalement de plus en plus sur des espaces verts et les nouvelles entreprises ont créé bien moins d’emplois que ceux promis.
L’étendue sidérante de certaines affaires galvanise les opposants. A Madagascar, une convention qui aurait transmis la moitié des terres arables du pays à un conglomérat sud-coréen cristallisa l’opposition contre un président d’emblée impopulaire et contribua à sa chute en 2009.
Dans des pays comme le Congo, l’Ethiopie, le Libéria, l’Uganda et la Zambie, des gens ont été chassés de leurs terres. Il arrive même parfois que des investisseurs prennent possession de terres qui étaient soi-disant inhabitées. Au Mozambique, une société d’investissement découvrit tout un village avec son propre bureau de poste sur des terres qui avaient été décrites comme inhabitées, raconta Olivier De Schutter, le rapporteur des Nations Unies pour les questions alimentaires.
Au Mali, l’Office du Niger, une société dirigée par l’Etat, contrôle environ 1,2 millions d’hectares de terres le long du fleuve Niger et de son delta. Durant presque 80 ans, seules 80 000 hectares de cette surface ont été irriguées, ce qui incite le gouvernement à considérer les investisseurs comme une bénédiction.
«Même si on donnait les terres à la population, elle n’aurait pas les moyens de les cultiver, ni même l’Etat» dit Abou Saw, le directeur de l’Office du Niger.
Il mentionna des pays dont les gouvernements ou l’économie privée ont déjà fait des investissements ou qui ont manifesté leur intérêt: la Chine et l’Afrique du Sud pour de la canne à sucre, la Libye et l’Arabie saoudite pour du riz; mais également la Belgique, le Canada, la France, l’Inde, les Pays-Bas, la Corée du Sud et des organisations multinationales telles que la Banque de développement de l’Afrique occidentale.
Au total, dit Sow, environ une soixantaine d’affaires conclues concernaient au moins 240 000 ha de terres au Mali, bien que certaines organisations aient déclaré que plus de 600 000 ha ont été attribués. Il prétendit que la plupart des investisseurs venaient du Mali et plantaient des aliments pour le marché indigène. Mais il avoua que des investisseurs étrangers tels que les Libyens qui affermaient 100 000 ha au Mali, réexportaient probablement leurs produits dans leur pays.
«Quels avantages retireraient-ils d’investir au Mali s’ils ne pouvaient même pas emporter leur propre récolte?» questionna Sow.
Comme pour beaucoup de ces affaires, on ne peut pas savoir clairement combien d’argent le Mali peut gagner dans ces affermages. Le contrat qui a été signé avec les Libyens leur attribue les terres pour au moins 50 ans avec la seule obligation pour eux de les mettre en valeur.
«Les Libyens veulent produire du riz pour des Libyens, par pour les Maliens» dit Mamadou Goïta, le directeur d’une ONG de recherches à but non lucratif au Mali. Lui et d’autre opposants soutiennent que le gouvernement privatise une ressource nationale minimale sans améliorer l’approvisionnement en nourriture indigène, et que ce sont des considérations politiques et non économiques qui dirigent tout, parce que le Mali veut améliorer ses relations avec la Libye et d’autres pays.
Les grandes surfaces attribuées à des investisseurs privés sont à bien des années de produire des rendements. Mais des instances officielles affirmèrent que la Libye avait déjà dépensé plus de 50 millions de dollars pour la construction d’un canal de 39 km et pour une route qui ont été construits par une firme chinoise pour le bien de la population locale.
Chaque paysan concerné, ajouta Sow, y compris plus de 20 000 personnes qui sont concernés par le projet libyen, sera indemnisé. «S’ils perdent un seul arbre, nous leur rembourserons la valeur de cet arbre», dit-il.
Mais la colère et la méfiance sont grands. Le mois passé, lors d’une manifestation, des centaines de paysans exigèrent que le gouvernement arrête ce genre de transactions jusqu’à ce qu’ils aient voix au chapitre. Plusieurs racontèrent qu’ils avaient été frappés par les soldats et incarcérés, mais qu’ils étaient prêts à mourir pour garder leurs terres.
«Nous aurons bientôt une famine» s’écria Ibrahima Coulibaly, le chef du Comité de coordination des organisations agricoles du Mali. «Si les gens ne s’engagent pas pour défendre leurs droits, ils perdront tout!»
«Ante!» crièrent les gens dans la foule en Bambara, leur langue locale. «Nous refusons!»
Selon des experts, le problème qui menace, c’est que le Mali demeure une société agraire. Si on chasse des paysans de leur terre sans leur offrir une base vitale alternative, on risque d’inonder la capitale Bamako de gens déracinés et sans emploi qui pourraient devenir un problème politique.
«Notre pays constitue une ressource naturelle que 70% de la population exploitent pour survivre» dit Kalfa Sanogo, un économiste du programme d’aide au développement des Nations Unies au Mali. «On ne peut pas simplement chasser 70% de la population de leurs terres et on ne peut pas non plus dire qu’ils n’ont qu’à se faire ouvriers agricoles». Dans une approche différente, un projet des USA de 224 millions de dollars aidera environ 800 paysans maliens à acquérir chacun cinq hectares de terres récemment défrichées. Cela devrait les protéger de l’expulsion.
Soumoni se situe à environ 30 km de la route la plus proche. Des pâtres nomadisants, avec leurs caractéristiques chapeaux de paille pointus, indiquent des directions à prendre dans le genre: «Prends à droite à la termitière trouée.»
Sekou Traoré, 69 ans, un ancien du village, demeura sans voix lorsque des représentants du gouvernement lui apprirent l’année passée que la Libye contrôlait désormais ses terres. Il les avait toujours considérées comme sa propriété, transmises de génération en génération, du grand-père au père, puis au fils.
«Tout ce que nous voulons c’est qu’ils nous montrent les nouvelles maisons, dans lesquelles nous devrons habiter, et les nouveaux champs que nous cultiverons, avant de détruire nos maisons et de prendre nos champs» déclara-t-il lors de la manifestation du mois passé.
«Nous avons tous tellement peur» dit-il des 2229 habitants de son village. «Nous serons les victimes, ça nous en sommes sûrs».     •

Source: International Herald Tribune du 23/12/10
© International Herald Tribune
(Traduction Horizons et débats)

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Agrocarburants au lieu de produits alimentaires: la spéculation avec les terres arables sévit aussi en Europe

Wolfgang Beer, ingénieur diplomé, gère à Gerbstedt dans le Land de Saxe-Anhalt la société Gerbstedter Agrar GmbH, qui a fêté son 20e anniversaire en 2010. Elle exploite 1772 hectares de surface arable, 23 hectares de forêts et 5 hectares d’espaces verts. En 2010, elle employait 46 personnes, dont quatre apprentis agriculteurs, un apprenti mécanicien sur machines agricoles et une apprentie de commerce.
La terre est bonne – du loess argileux sablonneux, une valeur du sol de 85 à 88, «afin que chaque agriculteur sache que c’est en fait une excellente terre agricole», selon Wolfgang Beer face à un journaliste de la Radio suisse alémanique DRS. Ce qui le préoccupe avant tout, c’est le prix des terres. Déjà à l’époque de la RDA, Wolf­gang Beer avait été président de la coopérative de production agricole locale. Après la réunification, il a affermé les terres de la Treuhand [organisme chargé de privatiser l’économie de l’ex-RDA, ndt.], dont les contrats expirent maintenant. Cela signifie que de vastes terres agricoles vont apparaître sur le marché – et déjà, les spéculateurs et les investisseurs se pointent et font monter massivement les prix des terres dans la région. Face à Franco Battel de la Radio suisse DRS, Beer déclare: «Jusqu’au milieu de l’année 2010, les prix dans notre région variaient entre 9000 et 10 000 euros par hectare. De tels prix étaient économiquement assez raisonnables du point de vue de la production agricole. Mais il y a une évolution massive des prix. Dans notre région, ils atteignent actuellement 17 500 euros. Du point de vue purement agricole, ce n’est financièrement plus réalisable et donc une menace pour l’ensemble du développement agricole de la région. Chacun doit décider lui-même dans quelle mesure il peut financer cela, dans quelle mesure il peut concourir à ces prix, quel risque il veut prendre et à quel point il veut mettre en danger son exploitation.
Des investisseurs se sont également adressés à la Gerbstedter Agrar GmbH et ont offert à Beer et ses collègues des prix mirobolants. Beer les a renvoyés – en tant que citoyen, la responsabilité envers ses employés lui est plus importante qu’un profit rapide: «La plupart des investisseurs pensent aujourd’hui à la production de bioénergies, cela veut dire que probablement, on cultivera sur ces terres du maïs ou une autre plante énergétique en culture permanente. Dans certains endroits, c’est déjà un événement politique: Si je cultive une plante vivrière à plusieurs reprises au même endroit sans me conformer à une culture professionnelle, les problèmes seront évidemment inévitables. Moi, je veux cultiver des produits alimentaires. Nous ne pouvons pas tout importer. Je peux m’imaginer ce que cela pourrait signifier pour la sécurité alimentaire dans les pays européens: une instabilité sans fin. En tant que citoyens, cela nous cause bien des soucis.»

Source: Schweizer Radio DRS International du 7/11/10. www.agrar-gerbstedt.de/index.html

Le libre-échange agricole cause davantage de famine et d'exploitation dans le monde

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Le libre-échange agricole cause davantage de famine et d’exploitation dans le monde

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch/

Depuis le déclenchement de la crise financière avec ses effets désastreux sur l’économie mondiale et sur les êtres humains, la spéculation avec des denrées alimentaires et matières premières agricoles revient de façon répétée au centre d’intérêt du moloch financier au réseau mondial. Comme sur les marchés financiers les affaires en droits dérivés sont des affaires à haut risque, ces dernières années les managers des fonds et les spéculateurs professionnels se sont rués de plus en plus sur le domaine des denrées alimentaires pour investir leurs bénéfices douteux dans un nouveau secteur, pour former une nouvelle bulle, afin d’encaisser de nouveaux bénéfices de plusieurs milliards. Cela a conduit à une hausse des prix des céréales et d’autres produits agricoles, et causé des crises graves, surtout dans les pays pauvres. En raison de ce développement, en 2008 déjà et encore avant l’effondrement de Lehman Brothers, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a convoqué une réunion extraordinaire pour rendre attentif à ces développements erronés et pour décider une résolution qui renforce le respect du droit humain à l’alimentation et qui contraint la communauté des Etats à mettre tout en œuvre pour que les plus pauvres ne souffrent pas de la rapacité et de la fureur spéculative des «rassasiés».

thk. A part la spéculation indicible avec des produits agricoles, le libre-échange à la manière de l’OMC s’est avéré spécialement perfide pour les petits pays et les pays en voie de développement, car ce sont exclusivement les nations industrialisées aux terres agricoles de grande surface qui bénéficient d’un avantage et peuvent ainsi produire à des prix qui détruisent avant tout les marchés encore faibles des pays en voie de développement ainsi que leur agriculture indigène. De cette manière, les pays en voie de développement restent dépendants des nations riches. Mathias Binswanger, professeur d’économie nationale, démontre dans sa conférence publiée sous le titre «Mondialisation et agriculture – plus de bien-être par moins de libre-échange» [Gobalisierung und Landwirtschaft – Mehr Wohlstand durch weniger Freihandel], de façon scientifiquement claire et compréhensible que le libre-échange dans l’agriculture conduit inévitablement à la pauvreté, surtout pour la population rurale, ainsi qu’à la disparition d’exploitations agricoles. La thèse, défendue pendant longtemps par les mondialistes, «Bien-être pour tous avec les marchés libres» est démontrée comme une absurdité une fois pour toutes. (cf. encadré)

Le vol de terres encourage la spéculation

Une nouvelle menace pour la sécurité alimentaire d’Etats entiers provient ces dernières années de l’achat très répandu des terres agricoles les plus fertiles en Afrique, en Asie et en Europe (cf. article «Les agriculteurs africains sont perdants …», p. 1), entre autre aussi par des pays exportant ou produisant du pétrole qui, en même temps, cultivent des matières premières agricoles pour le carburant bio afin de s’assurer ce marché, aux dépens de la population mal nourrie ou affamée de ces pays. Tandis que le Rapport sur l’agriculture mondiale (IAASTD), commandé par l’ONU (FAO) il y a deux ans déjà, est arrivé, sur la base d’études scientifiques sérieuses, à la conclusion que c’est l’agriculture des petits espaces, ancrée localement ou régionalement qui se prête le mieux à l’approvisionnement en denrées alimentaires de ces pays, il se trouve encore de nouveaux apôtres du libre-échange qui parlent toujours des «forces bienfaisantes du libre-échange». Ce faisant ils ignorent sciemment que c’est au contraire la forme d’organisation de l’entreprise familiale ou d’une coopérative, comme c’est traditionnellement le cas en Suisse, qui s’y prête le mieux.

L’agriculture des petits espaces ancrée localement est la solution pour les crises de famine

«Le concept de produire en monocultures pleinement rationalisées de grandes quantités de produits agricoles de base à partir de quelques plantes standardisées à haut rendement, pour en élaborer par des processus industriels de plus en plus laborieux et complexes des produits de même diversité que ceux que nous connaissons dans nos supermarchés, a contribué essentiellement aux formes mo­dernes de la suralimentation et de la malnutrition. Il faut à ces monocultures des quantités immenses de pesticides et d’engrais chimique et cela représente actuellement 70% de notre consommation en eau douce. Des sols lessivés, salés, le déboisement, l’empoisonnement de cours d’eau entiers et de chaînes alimentaires naturelles et la disparition des espèces d’une étendue inconnue sont le prix écologique de ce progrès. Malgré la surproduction, le modèle industrialisé de l’agriculture mondialisée est incapable de satisfaire les besoins de base de milliards d’hommes avec une nourriture suffisante et équilibrée. A la place il permet, surtout en Amérique latine et dans des parties de l’Asie et de l’Afrique, une production industrielle florissante de «cash-crops», vendus sur le marché mondial par-dessus la tête de la population non ravitaillée.» C’est le commentaire de la brochure (parue en allemand) au sujet du Rapport sur agriculture mondiale «Wege aus der Hungerkrise – Die Erkenntnisse des Weltagrarberichts und seine Vor­schläge für eine Landwirtschaft von morgen». Ce rapport, élaboré par plus de 400 scienti­fiques, tire la conclusion suivante pour une issue à cette crise: «De petites exploitations diversifiées composent la plus grande partie de l’agriculture mondiale. Même si des augmentations de productivité peuvent être atteintes plus vite par de grandes entreprises spécialisées, la plus grande marge de manœuvre dans l’amélioration des bases d’existence et de justice dans le système de production multiple se situe dans les petites entités diversifiées des pays en voie de développement. Ce secteur des petites exploitations est dynamique et réagit vite à des changements de conditions-cadre socio-économiques auxquelles il adapte son offre de produits, surtout l’augmentation de la production lors d’une demande augmentée.1

La gauche mise-t-elle toujours sur le grand capitalisme?

Malgré ces faits et les développements dévastateurs sur les marchés agricoles, parallèlement à la crise financière, dont l’étendue ne peut pas encore être mesurée, surtout parce que des milliards nouvellement créés sont en circulation, une majorité de la gauche semble toujours vouloir maintenir le projet néolibéral du libre-échange agricole. L’argumentation insensée que le libre-échange dans l’agriculture serait profitable aux plus démunis rencontre depuis longtemps de la résistance dans les populations concernées. Ces derniers temps, même les représentants politiques sont de plus en plus sceptiques et dans la discussion scientifique sérieuse, cette argumentation est de plus en plus souvent mise en question.
Lorsque le Conseil national, dans sa session d’hiver, a dû voter l’initiative parlementaire Joder, il n’y a eu que deux conseillers nationaux du PS qui ont voté pour l’initiative pour en finir avec l’accord sur le libre-échange avec l’UE – le but déclaré de cette initiative. Que le Conseil national l’ait finalement acceptée est dû à la clairvoyance de beaucoup de parlementaires et, d’une façon significative, aussi aux efforts des associations paysannes.

Mais où sont les syndicats?

Que les syndicats aient pris la parole la semaine dernière pour dénoncer que les salariés suisses auraient eu dans les années 2000 à 2008 une perte de revenus de 1400 francs à cause de l’augmentation du coût de la vie, ceci avant tout dans le domaine de l’énergie et de la santé, fait partie de leur travail de base. Mais que les syndicats ne consacrent jamais un mot aux paysans qui depuis des années font une perte de revenus annuelle de même importance, fait probablement partie du même chapitre que le soutien de la gauche pour un libre-échange agricole avec l’UE. Tout ce qui sent l’internationalisme est soutenu.

L’association des paysans plaide pour la sécurité alimentaire

Encore plus scandaleux, dans une partie de nos médias, est l’argumentation au sujet des aliments contaminés à la dioxine dans l’UE. Qu’un accord sur le libre-échange agricole aurait conduit à une meilleure information de la Suisse sur le scandale de la dioxine n’a aucune base réelle. C’est seulement après quelques jours que toute l’étendue du scandale a été connue et l’on a de plus en plus l’impression que les autorités de l’UE ont été complètement inconscientes et ont minimisé l’affaire, au lieu d’en mesurer vraiment toute l’étendue. Ainsi, de jour en jour, de nouvelles monstruosités se dévoilent.
Jusqu’aujourd’hui, grâce à l’indépendance, il n’y a pas d’indices que des produits contaminés soient apparus en Suisse. Dans un libre-échange agricole avec l’UE, nous aurions ces produits dans le pays sans aucun contrôle aux frontières. Voilà les perspectives roses qu’offrirait un tel accord sur le libre-échange avec l’UE, dont les citoyens de l’UE souffrent justement.
Le 4 janvier, lors de sa conférence de presse du Nouvel An, l’Union suisse des paysans a pris position de façon décidée et fondée sur toute la problématique de l’agriculture, du libre-échange agricole avec l’UE et sur la sécurité alimentaire. Les différents points critiques que nous amènerait un libre-échange agricole ont été discutés; il n’y aurait rien de plus insensé, en ces périodes d’insécurité économique et politique, que de rendre le ravitaillement du pays en denrées alimentaires dépendant de l’étranger! Vous trouverez dans cette édition d’Horizons et débats les contributions de Jacques Bourgeois et Hansjörg Walter présentées lors de cette conférence de presse.    •

1    Global report of International Assessment of Agricultural Knowledge, Science and Technology for Development (IAASTD), Agriculture at a Crossroad.

Rapport sur l’agriculture mondiale: idées principales

•    Pour faire face aux défis de l’avenir, un changement radical et systématique de la recherche, du développement et de la pratique agronomiques est nécessaire.
•    Les agrocarburants ne constituent pas une option supportable. Ils doivent être remplacés par des modes de production d’énergie (électricité et chaleur) bio intégrés, décentralisés et plus efficaces. La transformation de surfaces agricoles alimentaires en surfaces destinées à la production d’agrocarburants n’est pas acceptable.
•    Les pays les plus pauvres et les paysans les plus démunis sont les perdants de la globalisation et de la libéralisation du commerce agricole.
•    Le génie génétique apporte actuellement plus de problèmes que de solutions et fait que la recherche se concentre sur les produits brevetables.
•    Les droits de propriété intellectuelle et les demandes concernant ces droits, en particulier en matière de semences, peuvent avoir une influence très négative sur la liberté de la recherche et la diffusion du savoir.
•    La recherche et le développement publique doivent être sortis de la tour d’ivoire universitaire et renforcés. Il faut répondre aux questions que posent les agriculteurs et associer ceux-ci au développement.
•    La nécessité écologique et économique de réduire les émissions de gaz à effet de serre implique des révolutions technologiques et des mesures drastiques.
•    Le facteur déterminant de la lutte contre la faim ne consiste pas dans l’augmentation de la productivité à tout prix mais dans la disponibilité des denrées alimentaires et de leurs moyens de production sur place.
•    Les petites structures agricoles sont les meilleurs garants de la sécurité alimentaire locale et de l’autosuffisance alimentaire régionale et nationale. Il convient de reconnaître et d’encourager leur multifonctionnalité (écologique et sociale).
Le Rapport mentionne les domaines suivants d’investissements dans la recherche agricole et les technologies durables:
−    Culture de plantes résistant mieux à la chaleur et aux nuisibles,
−    Evaluation financière et non financière des mesures environnementales,
−    Substituts aux produits agrochimiques,
−    Réduction de la dépendance du secteur agricole par rapport aux combustibles fossiles.

Sources:
Rapport sur l’agriculture mondiale (Evaluation internationale des connaissances, des sciences et des technologies agri­coles pour le développement  / IAASTD)
Résumé du Rapport: www.agassessment.org/docs/Global_SDM_050508_French.pdf

«En résumé on peut dire: le libre-échange dans le domaine des produits agricoles mène à beaucoup de perdants et à peu de gagnants. Les perdants sont pour la plupart des paysans, aussi bien dans les pays industrialisés que dans les pays en voie de développement, alors que quelques grands agriculteurs et quelques multinationales sont gagnants. Dans les pays en voie de développement les plus pauvres, les petits paysans perdants sont la majorité de la population. C’est justement pour cette raison que ces pays-là sont les plus affectés par les conséquences négatives du libre-échange, bien que d’après la théorie ils devraient être ceux qui en profitent le plus.
La diminution de la prospérité due au libre-échange en matière des produits agricoles se laisse dépister seulement, si l’on ne regarde le commerce pas uniquement sous l’aspect de la théorie de l’avantage comparatif. Celle-ci ne peut pas en effet saisir des aspects essentiels du commerce avec les produits agricoles et prédit pour cette raison des gains de prospérité, qui en réalité se transforment en pertes.»

Source: Binswanger, Mathias, Globalisierung und Landwirt­schaft. Mehr Wohlstand durch weniger Freihandel.
ISBN 9-783854-525837, pages 52s.

lundi, 17 janvier 2011

Agrarfreihandel führt zu mehr Hunger und Ausbeutung in der Welt

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Agrarfreihandel führt zu mehr Hunger und Ausbeutung in der Welt

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/

Seit dem Ausbruch der Finanzkrise und den verheerenden Auswirkungen auf die Weltwirtschaft und auf die darin lebenden Menschen tritt immer wieder die Spekulation mit Nahrungsmitteln und Agrarrohstoffen in den Fokus des weltweit vernetzten Finanzmolochs. Da die Derivatgeschäfte an den Finanzmärkten Hochrisikogeschäfte sind, haben sich in den letzten Jahren die Fondsmanager und Berufsspekulanten vermehrt auf die Nahrungsmittelbranche gestürzt, um ihre zweifelhaften Gewinne in einen neuen Sektor zu investieren, eine neue Blase zu bilden und erneut Milliardengewinne einzustreichen. Dies hat zu enormen Preissteigerungen von Getreide und anderen Agrarprodukten geführt, die besonders ärmere Länder in schwere Krisen gestürzt haben. Auf Grund dieser Entwicklung hat der Uno-Menschenrechtsrat bereits im Juni 2008, noch vor dem Zusammenbruch der Lehman Brothers, eine Sondersitzung einberufen, um auf diese dramatischen Fehlentwicklungen aufmerksam zu machen und eine Resolution zu verabschieden, die dem Menschenrecht auf Nahrung verstärkte Beachtung schenkt und die Staatengemeinschaft verpflichtet, alles daran zu setzen, dass die Ärmsten der Armen nicht unter der Habgier und der damit verbundenen Spekulationswut der «Satten» zu leiden haben.

thk. Neben der unsäglichen Spekulation mit Agrarprodukten hat sich für kleine Länder und Entwicklungsländer der Freihandel à la WTO als besonders heimtückisch herausgestellt, da ausschliesslich die Industrienationen mit grossflächigem Agrarland einen Vorteil besitzen und so zu Preisen produzieren können, die vor allem die noch schwachen Märkte der Entwicklungsländer sowie deren einheimische Landwirtschaft zerstören. Somit werden vornehmlich Entwicklungsländer weiterhin in der Abhängigkeit von den reichen Nationen gehalten. Mathias Binswanger, Professor für Volkswirtschaftslehre, legt in seinem publizierten Vortrag «Globalisierung und Landwirtschaft – Mehr Wohlstand durch weniger Freihandel» wissenschaftlich einleuchtend und nachvollziehbar dar, dass der Freihandel in der Landwirtschaft zur Verarmung besonders der ländlichen Bevölkerung sowie zu einem Verschwinden von bäuerlichen Betrieben führen muss. Die lange im Vokabular der Globalisierer geführte These vom «Wohlstand für alle durch freie Märkte» wird damit endgültig ad absurdum geführt (vgl. Kasten).

Landraub verstärkt Spekulation

Als neue Bedrohung für die Ernährungssicherheit ganzer Staaten kommt der in den letzten Jahren immer stärker grassierende Kauf von fruchtbarstem Landwirtschaftsland in Afrika, Asien und Europa hinzu (vgl. Leitartikel auf Seite 1), unter anderem auch von Erdöl exportierenden oder produzierenden Ländern, die gleichzeitig Agrarrohstoffe für Biodiesel anbauen wollen, um sich diesen Markt ebenfalls zu sichern, auf Kosten der oft schlecht ernährten oder gar hungernden Bevölkerung in diesen Ländern. Während der von der Uno (FAO) in Auftrag gegebene Weltagrarbericht (IAASTD) auf Grund seriöser wissenschaftlicher Studien schon vor zwei Jahren zu dem eindeutigen Schluss kam, dass die kleinräumige, lokal oder regional verankerte Landwirtschaft am besten dazu geeignet ist, die Bevölkerung des jeweiligen Landes mit genügend Nahrungsmitteln zu versorgen, finden sich immer wieder die grossen Apostel des Agrarfreihandels, die nach wie vor die «heilenden Kräfte des freien Marktes» zum besten geben. Dabei ignorieren sie bewusst, dass die Organisationsform des Familienbetriebs oder der genossenschaftliche Zusammenschluss, wie er auch in der Schweiz traditionell immer betrieben wurde und heute noch betrieben wird, am besten dafür geeignet ist.

Lokal verankerte, kleinräumige Landwirtschaft löst Hungerkrisen

«Das Konzept, in durchrationalisierten Monokulturen riesige Mengen weltweit gehandelter Agrarrohstoffe aus wenigen standardisierten Hochleistungspflanzen zu gewinnen und dann in immer aufwendigeren und komplexeren industriellen Verarbeitungsgängen zu der scheinbaren Vielfalt zu verarbeiten, die wir aus unseren Supermärkten kennen, hat wesentlich zu den modernen Formen der Über- und Fehl­ernährung beigetragen. Es erfordert gewaltige Mengen an Pestiziden und Kunstdünger und verbraucht mittlerweile rund 70 Prozent unserer gesamten Süsswasserentnahme. Ausgelaugte versalzene Böden, Entwaldung, die Vergiftung ganzer Wasserläufe und natürlicher Nahrungsketten und ein Artensterben unbekannten Ausmasses sind der ökologische Preis des Fortschritts. Trotz Überproduktion ist das industrielle Modell globalisierter Landwirtschaft unfähig, die Grundbedürfnisse von Milliarden von Menschen nach ausreichender und ausgewogener Ernährung zu befriedigen. Statt dessen erlaubt es, besonders in Lateinamerika und in Teilen Asiens und Afrikas, eine florierende industrielle Produktion sogenannter cash-crops, die an der unversorgten Bevölkerung vorbei auf dem Weltmarkt verkauft werden.» Soweit der Kommentar der deutschsprachigen Broschüre zum Weltagrarbericht «Wege aus der Hungerkrise – Die Erkenntnisse des Welt­agrarberichtes und seine Vorschläge für eine Landwirtschaft von morgen». Dieser von über 400 Wissenschaftlern ausgearbeitete Bericht kommt denn auch auf folgenden Ausweg aus dieser Krise: «Diversifizierte, kleinbäuerliche Höfe stellen den Löwenanteil der weltweiten Landwirtschaft. Auch wenn die Produktivitätszuwächse in speziellen Grossbetrieben mit hohem Input schneller erreicht werden können, liegt der grösste Spielraum in der Verbesserung von Existenzgrundlagen und von Gerechtigkeit in den kleinteiligen und vielfältigen Produktionssystemen der Entwicklungsländer. Dieser kleinbäuerliche Sektor ist dynamisch und reagiert schnell auf veränderte sozioökonomische Rahmenbedingungen, denen er sein Produktangebot, besonders auch die Steigerung der Produktion, bei gesteigerter Nachfrage anpasst.»1

Setzt die Linke noch immer auf Hochkapitalismus?

Trotz dieser Erkenntnis und den verheerenden Entwicklungen auf den Agrarmärkten parallel zu der Finanzkrise, deren Ausmass vor allem deswegen niemand absehen kann, weil Milliarden von neu geschöpftem Geld im Umlauf sind, scheint offensichtlich eine Mehrheit der Linken immer noch am neoliberalen Projekt des Agrarfreihandels festhalten zu wollen. Die unsinnige Argumentation, dass der Freihandel im Agrarwesen gerade den Unterprivilegierten zugute käme, stösst bei der betroffenen Bevölkerung schon lange auf Widerstand, und in letzter Zeit macht sich auch bei politischen Vertretern zunehmend Skepsis breit und sie wird im seriösen wissenschaftlichen Diskurs immer häufiger in Frage gestellt.
Als der Nationalrat in der Wintersession über die parlamentarische Initiative von Nationalrat Joder abstimmen musste, waren es lediglich zwei Nationalräte der SPS, die für die Initiative gestimmt hatten und somit dem Agrarfreihandelsabkommen mit der EU den Garaus machen wollten – das erklärte Ziel dieser Initiative. Dass der Nationalrat diese am Schluss angenommen hat, ist der Weit- und Einsicht vieler Parlamentarier und nicht zuletzt auch den Bemühungen der bäuerlichen Verbände zu verdanken.

Wo bleiben die Gewerkschaften?

Dass unsere Gewerkschaften sich letzte Woche zu Wort gemeldet haben und bei Schweizer Arbeitnehmern in den Jahren 2000 bis 2008 auf Grund steigender Lebenshaltungskosten, vor allem im Bereich Energie und Gesundheit, einen Einkommensverlust von 1400 Franken feststellten und dies anprangerten, gehört eigentlich zu ihrem Kerngeschäft. Aber dass die Gewerkschaften noch nie ein Wort darüber verloren haben, dass die Bauern seit Jahren einen jährlichen Einkommensverlust in dieser Grössenordnung verzeichnen, gehört wahrscheinlich ins gleiche Kapitel wie die Unterstützung der Linken für einen Agrarfreihandel mit der EU. Alles, was nach Internationalismus riecht, wird unterstützt.

Bauernverband für mehr Ernährungssicherheit

Noch haarsträubender war in einem Teil unserer Medien die Argumentation bezüglich Dioxin-verseuchter Lebensmittel in der EU. Dass ein Agrarfreihandelsabkommen zu einer besseren Information der Schweiz über den Dioxin-Skandal hätte führen müssen, entbehrt jedwelcher Grundlage. Erst nach Tagen kommt das ganze Ausmass des Skandals ans Tageslicht, und man gewinnt immer mehr den Eindruck, dass die EU-Behörden völlig ahnungslos sind und das Ganze eher verharmlost haben, als dass sie über das wirkliche Ausmass Bescheid wissen. So kommen jeden Tag neue Ungeheurlichkeiten ans Tageslicht.
Bis heute gibt es, der Unabhängigkeit sei Dank, keine Hinweise, dass verseuchte Produkte in die Schweiz gelangt seien. Bei einem Agrarfreihandel mit der EU hätten wir die Produkte im Land ohne jede Kontrolle an der Grenze. Das sind die rosigen Aussichten eines solchen Freihandelsabkommens mit der EU, unter dem die EU-Bürger ebenfalls leiden.
Am 4. Januar hat sich der Schweizerische Bauernverband an seiner Neujahrs-Pressekonferenz dezidiert und fundiert zu der gesamten Problematik der Landwirtschaft, des Agrarfreihandels mit der EU und der Ernährungssicherheit geäussert. Dabei kamen verschiedene kritische Punkte zur Sprache, die ein Agrarfreihandel mit sich bringen würde, und dass gerade in Zeiten wirtschaftlicher und politischer Unsicherheit nichts Unsinnigeres getan werden könnte, als die Nahrungsmittelversorgung im eigenen Land vermehrt vom Ausland abhängig zu machen. Im folgenden druckt Zeit-Fragen, die wichtigen Stellungnahmen der Pressekonferenz ab.    •

1    Global Report of International Assessment of Agricultural Knowledge, Science and Technology for Development (IAASTD), Agriculture at a Crossroad.

«Zusammenfassend kann man sagen: Freihandel bei landwirtschaftlichen Produkten führt zu vielen Verlierern und wenigen Gewinnern. Verlierer sind die meisten Bauern, sowohl in den Industrie- als auch in den Entwicklungsländern, während sich einige Grossbauern und ein paar internationale Konzerne zu den Gewinnern zählen dürfen. In den ärmsten Entwicklungsländern machen die sich auf der Verliererseite befindenden Kleinbauern zudem die Mehrheit der Bevölkerung aus. Aus diesem Grund sind gerade diese Länder am stärksten von den negativen Folgen des Freihandels betroffen, obwohl sie gemäss der Theorie am meisten profitieren sollten.
Die wohlstandsmindernden Auswirkungen des Freihandels bei Agrargütern lassen sich aber erst erkennen, wenn man den Handel nicht ausschliesslich unter dem Gesichtspunkt der Theorie der komparativen Vorteile betrachtet. Diese kann nämlich wesentliche Aspekte des Handels mit Agrargütern nicht erfassen und prophezeit deshalb Wohlstandsgewinne, die sich in der Realität in Verluste verwandeln.»

Quelle: Binswanger, Mathias. Globalisierung und Landwirtschaft. Mehr Wohlstand durch weniger Freihandel. ISBN 9-783854-525837, S. 52 f.

mercredi, 18 août 2010

Die weltweite Getreidekrise verschlimmert sich

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Warnung bestätigt: Die weltweite Getreidekrise verschlimmert sich

F. William Engdahl

Ex; http://info.kopp-verlag.de

 

Wie wir vor einigen Wochen in dem Artikel Droht ein neuer weltweiter Preisschock bei Getreide? gewarnt haben, droht der Welt im Gefolge einer großen Katastrophe ein massiver Preisschock bei Getreide, da sich die USA und die EU als Sicherung für den möglichen Fall schwerer Wetterunbilden nicht mehr auf staatliche Notreserven verlassen, sondern stattdessen – genauso wie beim Öl – auf die privaten Getreidekartelle. Jetzt erleben wir eine solche große Katastrophe, deren Warnsignale bereits Ende Juli erkennbar waren. Durch die extremen Waldbrände, die seit damals in ganz Russland toben, ist aus diesen Warnsignalen nun höchste Alarmstufe geworden.

 

 

 

 

Zu den extremen Wetterlagen von Russland, Kasachstan und Osteuropa bis nach Deutschland und Frankreich im Westen haben kommt der schwere Rückschlag für den Reisanbau in Pakistan, wo der Monsun einen erheblichen Teil der Reisernte vernichtet hat. Nach Schätzung der Hamburger Getreidehandelsfirma Toepfer International wird die deutsche Getreideernte in diesem Jahr um bis zu neun Prozent geringer ausfallen. Der Deutsche Bauernverband warnt vor einem Rückgang der diesjährigen Weizenernte um zehn bis zwanzig Prozent. Die ungewöhnliche Hitze im Juli beeinträchtigt auch die Getreideernte in den Benelux-Staaten, in Frankreich, Polen und Großbritannien. Der Schaden wird durch die starken Regenfälle nach der Dürreperiode noch verschlimmert.

 

Katastrophale Lage in Russland und der Ukraine

Es ist nicht hinreichend bekannt, dass sich Russland mit seinem fruchtbaren Ackerland zum größten Getreideexportland in Europa entwickelt hat. Jetzt, wo bei Temperaturen um 40 Grad die Brände in ganz Zentralrussland außer Kontrolle geraten, sind die dortigen Getreideanbaugebiete, auf denen fast die Hälfte der russischen Getreideernte produziert wird, besonders betroffen; und ein Ende der Brände ist nicht in Sicht. Ministerpräsident Putin hat ein Exportverbot für Weizen aus Russland verhängt.

Insgesamt 27 russische Provinzen haben den Notstand erklärt wegen der Dürre, der Schätzungen zufolge die Ernte auf ca. 11 Millionen Hektar Land – das ist so viel wie die Fläche Ungarns oder Portugals oder ein Fünftel der gesamten bebauten Ackerfläche in Russland – zum Opfer gefallen ist. Laut Schätzung der Landwirtschafts-Analysen von SovEcon könnte die Getreideernte des Landes in diesem Jahr auf unter 70 Millionen Tonnen sinken, das entspricht gegenüber den 97 Millionen Tonnen im Jahr 2009 einem Rückgang von fast 30 Prozent. Die Getreideproduktion in der Ukraine wird womöglich um 11 bis 15 Prozent geringer ausfallen. Nach Angaben des ukrainischen Landwirtschaftsministerium wird die Weizenernte 2010 aufgrund der schweren Regenfällen im Osten und Südosten des Landes und der extremen Hitze von 20,9 Millionen Tonnen im Vorjahr auf 17 Millionen Tonnen zurückgehen.

Der kasachische Landwirtschaftsminister Akylbek Kurischbajew äußerte am 20. Juli die Prognose, dass die Gesamt-Getreideernte in Kasachstan 2010 auf zwischen 13,5 und 14,5 Millionen Tonnen sinken könnte, gegenüber der Rekordernte des Vorjahrs von 20,8 Tonnen bedeutet dies einen Rückgang von bis zu 35 Prozent. Kasachstan zählt zu den zehn größten Weizenexportländern der Welt.

 

»Just in Time«- Lagerhaltung – eine Falle

In Nordamerika wird die Getreideernte wohl ähnlich hoch ausfallen wie im Vorjahr – unter dem Vorbehalt, dass die vom US-Landwirtschaftsministerium veröffentlichten Daten nicht zu Unrecht angezweifelt werden. Der jahreszeitlich versetzte Anbau in Argentinien und Australien bedeutet, dass jede zusätzliche Erschütterung der Weltgetreidemärkte zu einem ähnlichen Preisschock bei Getreide führen könnte wie 2008. Damals waren die Getreidepreise innerhalb weniger Wochen um ca. 300 Prozent gestiegen. Dass die Regierungen der meisten Industrieländer gemäß den Bestimmungen der Welthandelsorganisation WTO in den letzten Jahren die traditionelle staatliche Langzeit-Lagerhaltung von Getreide aufgegeben haben – bei richtiger Lagerung hält sich Getreide bis zu sieben Jahre –, bedeutet, dass die Welt in nie gekanntem Maße anfällig ist für eine Verknappung, die sich jetzt bereits abzuzeichnen beginnt.

Nach Angaben der UN-Ernährungs- und Landwirtschaftsorganisation FAO in Rom sind die weltweit verfügbaren Lagerbestände von Weizen „ausreichend“. Diese Aussage ist jedoch in gefährlicher Weise irreführend, denn nicht weniger als 35 Prozent der weltweiten Weizenreserven sind staatliche Reserven in China, wo man es bislang ablehnt, die staatlichen Notreserven aufzulösen. Diese Lagerbestände werden also aus offensichtlichen Gründen in China bleiben und auf dem Weltmarkt nicht zur Verfügung stehen. Trotzdem werden sie vom US-Landwirtschaftsministerium und den westlichen Getreidekartellen dem »Weltmarktangebot« zugerechnet. Die zweitgrößten staatlichen Getreidereserven einschließlich von Reis hält Indien. Dort besteht das Problem, dass aufgrund unzureichender staatlicher Lagerung und offener Lagerhaltung schätzungsweise bis zu zehn Millionen Tonnen des gelagerten Weizens verrotten.

Den Finanzinstituten an der Wall Street, die den Futures-Markt für Getreide beherrschen, beschert die Krise satte Gewinne. Seit Anfang Juli sind die Getreidepreise weltweit um 80 Prozent in die Höhe geschossen. Möglicherweise stehen wir erst am Beginn einer neuen Weltgetreidekrise, die viel schlimmer ist als die, welche im Juli 2008 inszeniert wurde.

 

mercredi, 10 mars 2010

La Russie veut assurer son autosuffisance alimentaire et devenir une grande puissance agricole

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La Russie veut assurer son autosuffisance alimentaire et devenir une grande puissance agricole

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

Assurer enfin l’indépendance alimentaire du pays et devenir une grande puissance agricole. Telles sont les ambitions de la Russie, invitée d’honneur du Salon international de l’agriculture, jusqu’au dimanche 7 mars. A la suite de l’explosion de l’URSS, Moscou avait pourtant abandonné ce secteur. La production agricole russe s’était effondrée de moitié entre 1991 et le tournant des années 2000. Au point que l’Union européenne avait dû faire parvenir, fin 1998, une aide alimentaire d’urgence d’un montant de 400 millions d’euros.

 

Le revirement date de 2005, quand Vladimir Poutine, alors président, a fait de l’agriculture un des piliers de l’essor économique du pays. Deux ans plus tard, Moscou a même lancé un plan quinquennal pour le secteur de 551 milliards de roubles (13,7 milliards d’euros). Une somme censée être doublée par les régions.

Mais, malgré les progrès affichés ces dernières années, Moscou reste très dépendant des importations : en 2009, le pays a acheté à l’étranger 30 % de sa consommation de viande et 20 % de ses produits laitiers, selon le ministère russe de l’agriculture. Un chiffre qui atteindrait même, selon un spécialiste local, 70 % pour les fruits.

« L’indépendance alimentaire est une composante de la sécurité d’Etat », explique Elena Borisovna Skrynnik, la ministre de l’agriculture russe. « Notre objectif est d’arriver à produire nous-mêmes, en 2012, 85 % de notre consommation de viande, de produits laitiers ou de sucre. En 2009, nous avons réduit les importations de viande d’un quart. »

Le dossier est supervisé en haut lieu : le plan quinquennal a été placé sous la responsabilité du vice-premier ministre russe, Viktor Zoubkov, un proche de M. Poutine qui fut son premier ministre lors des derniers mois de sa présidence. Et les oligarques ont été invités à s’intéresser à l’agriculture : Vladimir Potanine, le confondateur du géant Norilsk Nickel, est ainsi devenu un acteur de poids du secteur.

Ce marché prometteur ainsi que la flambée des cours des matières premières en 2008, depuis retombée, ont attiré de nouveaux investisseurs : « J’ai vu arriver des banquiers ou des vendeurs de 4×4, qui venaient me voir pour mettre de l’argent dans l’agriculture », explique un Français basé à Moscou. « Certains étaient prêts à acheter 10 000 vaches en une commande. »

Une aubaine pour les fournisseurs étrangers de bêtes, de semences ou de matériels, à commencer par les Allemands, les Néerlandais ou les Danois, qui ont été les plus prompts. Si des bovins français – comme la Salers ou l’Aubrac – ont fait leur apparition en Russie, leur présence n’est toutefois pas à la hauteur de la réputation des races de l’Hexagone.

La Russie, qui a pu faire office dans le passé de « grenier à blé » du monde, est aussi redevenue un acteur incontournable sur le marché des céréales. Lors de la campagne 2008-2009, le pays a exporté 17,5 millions de tonnes de blé, juste derrière les Etats-Unis (26,5 millions) et l’Union européenne (21 millions). Et vise à terme 35 à 50 millions de tonnes. Il est vrai que la Russie possède un atout de taille : les tchernozioms, ces fameuses terres noires très grasses et extrêmement fertiles.

« Comme l’Ukraine ou le Kazakhstan, la Russie est devenue un pays redoutable et très agressif », explique François Gatel, directeur de France Export Céréales, un organisme de promotion des produits français. « Avec des coûts de production bien inférieurs et des parités monétaires plus avantageuses, elle a réussi à pénétrer des marchés où nous nous étions fortement développés, comme l’Egypte. »

Et le pays possède un énorme potentiel. D’abord du fait de sa taille : 220 millions d’hectares de surface agricole utile, soit presque 10 % des terres cultivables dans le monde, très loin d’être toutes exploitées. Ensuite en raison de rendements encore faibles : en moyenne 22 quintaux de blé par hectare (70 en France). De quoi devenir, dans dix ans, une puissance agricole incontournable, voire la plus puissante ?

« On fera tout pour y parvenir », glisse Mme Skrynnik. Avant d’ajouter en souriant : « Mais comme vous, les Français. »

Le Monde