lundi, 10 février 2025
Précurseur du syndicat mondial du crime: le commerce de l'opium au 19ème siècle
Précurseur du syndicat mondial du crime: le commerce de l'opium au 19ème siècle
Source: https://dissident.one/voorloper-van-het-wereldwijde-misda...
Le commerce de l'opium chinois au 19ème siècle a joué un rôle déterminant dans la formation première du syndicat mondial du crime, en le faisant passer à la vitesse supérieure. Selon Russ Winter, il s'agit du modèle idéal d'exploitation criminelle, permettant l'intelligence de l'État profond, et du pillage massif pour lancer, enrichir et connecter les précurseurs du système d'aujourd'hui.
Récapitulons : au cours du premier quart du 19ème siècle, les Britanniques se trouvaient dans une situation désespérée car ils ne pouvaient fournir des biens échangeables aux Chinois. La Chine ne s'intéressait qu'à l'or et à l'argent.
Sassoon & Sons
C'est là qu'intervint le peu scrupuleux David Sassoon (1792-1864), un négociant juif de Bombay, qui développa le commerce de l'opium. Cette culture de rente convenait parfaitement aux conditions qui régnaient alors aux Indes, notamment au Bengale et à Madras. Sassoon envoya ses agents en Chine et, finalement, ses six fils, qui se révélèrent d'impitoyables criminels, habiles à mener à bien les pillages adéquats. Ils se sont transformés ainsi en « Rothschild de l'Orient ».
Il est d'ailleurs évident que Wikipédia a été nettoyé de fond en comble par « quelqu'un », puisque le rôle de Sassoon dans la création du fonds de l'opium (coté en bourse) de Shanghai n'est que brièvement mentionné. La quasi-totalité du texte est consacrée au filage du coton indien par Sassoon avec l'aide d'esclaves. Une version plus précise est disponible sur Wikispooks.
En réalité, Sassoon et ses agents ont lancé le marché chinois de l'opium en Chine. Comme l'admet sans hésitation l'Encyclopédie juive, ils avaient le monopole du commerce de l'opium en Chine et au Japon. La dite encyclopédie poursuit en disant que Sassoon dut son grand succès à l'utilisation de ses fils comme agents.
Bien entendu, les Britanniques étaient impliqués dans l'affaire et complètement corrompus. Au début, le transbordement vers la Chine était assuré par des entreprises britanniques, telles que Jardine Matheson & Co.
La première guerre de l'opium a fait de la distribution et de l'exploitation des drogues psychotropes la pierre angulaire de la politique impériale britannique. Quiconque en douterait n'a qu'à se pencher sur cette déclaration de principe faite par Lord Palmerston dans un communiqué de janvier 1841 adressé à Lord Auckland, alors gouverneur général de l'Inde:
"La rivalité des fabricants européens exclut rapidement nos productions des marchés européens, et nous devons essayer sans relâche de trouver de nouveaux débouchés pour notre industrie (c'est-à-dire l'opium - ndlr) dans d'autres parties du monde... Si nous réussissons notre expédition en Chine, l'Abyssinie, l'Arabie, les pays de l'Indus et les nouveaux marchés de la Chine permettront, dans un avenir proche, une extension très importante de la portée de notre commerce extérieur".
En 1839, cette opération criminelle de drogue avait réduit en esclavage et zombifié environ cinq à dix millions de Chinois et avait fait reculer les conditions sociales et économiques de ce pays de plusieurs siècles. Il s'agissait de l'une des meilleures stratégies de division et de conquête jamais conçues par le syndicat mondial du crime.
L'opium était interdit en Chine et l'empereur mandchou n'a pas cédé à la propagation de l'épidémie d'opiomanie sans se battre. Au contraire, il a adopté une approche vigoureuse du phénomène criminel en déversant une fortune en opium marchand dans la baie de Canton et en détruisant les installations de production.
Sassoon et sa bande ont ensuite fait pression avec succès pour obtenir une intervention militaire. La Grande-Bretagne a envoyé un corps expéditionnaire depuis l'Inde pour intervenir en Chine et a ravagé le littoral chinois au cours d'une série de batailles. Elle finit par dicter les termes d'un accord.
Le traité de Nankin de 1842 a ouvert la voie à une nouvelle expansion du commerce de l'opium, qui s'est poursuivi jusqu'à ce que les communistes maoïstes y mettent un terme un siècle plus tard. À un moment donné, on a estimé qu'au moins 30 millions de Chinois étaient dépendants de l'opium.
En outre, la Grande-Bretagne s'est emparée du territoire de Hong Kong, a fixé unilatéralement les droits de douane chinois à un faible niveau (procédé qui est également connu sous le nom de « libre-échange ») et a fait empocher aux « commerçants » de Canton 3 millions de dollars en compensation de la perte de leurs biens illégalement acquis.
Les affaires de la famille Sassoon se sont ensuite installées à Hong Kong, où elles se développèrent dans le domaine de la banque d'affaires. Plusieurs négociants en opium créèrent la Hong Kong and Shanghai Bank. Avec le temps, la banque - aujourd'hui connue sous le nom de HSBC - étend son champ d'action à la drogue du Moyen-Orient et de l'Amérique latine.
Au cours du 19ème siècle, les familles britanniques Matheson, Keswick, Swire, Dent, Inchcape et Baring, ainsi que les familles Sassoon et Rothschild contrôlent le commerce de la drogue en Chine.
En 1887, les grands clans Sassoon et Rothschild fusionnent par intermariage. Ils opèrent alors depuis Londres, où ils se mêlent à l'aristocratie britannique (à la City of London), sont anoblis et continuent à financer et à promouvoir les mouvements bolchevique et sioniste et Dieu sait quoi d'autre encore.
Le butin revient aux vainqueurs et, au fil du temps, la véritable histoire du commerce de l'opium a été blanchie et occultée par ces puissants intérêts. Ils se sont étendus au contrôle des médias, ce qui explique aujourd'hui la nature criminelle de cette influence à laquelle on ne peut se fier et que je documente constamment.
Il m'est impossible de faire le tour de ce sujet dans cet article introductif, mais je pense qu'il faut au moins prendre conscience de nos intuitions de base sur la façon dont le monde fonctionne. À maintes reprises, vous constaterez que ces acolytes du Syndicat du crime occupent des postes de premier plan dans les services de renseignement et la finance. Depuis sa création, Israël en a abrité de nouvelles manifestations.
Après avoir essuyé des vents contraires de façon constante, les Britanniques ont mené une deuxième guerre de l'opium en Chine de 1856 à 1860. Avec le temps, l'opium a été cultivé en Chine même, en particulier dans la province du Sichuan, ce qui a permis à une nouvelle génération d'entreprises criminelles de se développer. Cette deuxième guerre a ouvert le marché à de nouveaux acteurs.
Dans un style typiquement moderne, une « campagne de marketing » du syndicat du crime a vu le jour, présentant la consommation d'opium comme un passe-temps à la mode, voire comme un art de vivre sophistiqué. Les opiacés ont joué un rôle important dans le lancement d'un certain nombre de sociétés pharmaceutiques internationales.
Les Américains entrent en scène
La déstabilisation de la Chine et la construction des chemins de fer dans l'ouest des États-Unis ont ouvert la voie à la traite des êtres humains (Shanghai'ing, comme ils l'appelaient) et à l'expansion du commerce de l'opium chinois par les Américains. Les familles américaines Perkins, Astor et Forbes ont gagné des dizaines de millions grâce au commerce de l'opium. Les Perkins ont fondé la Bank of Boston, connue aujourd'hui sous le nom de Crédit Suisse.
William Hathaway Forbes (photo) était directeur de la Hong Kong Shanghai Bank peu après sa création en 1866. John Murray Forbes était l'agent américain de la famille bancaire Barings, qui finançait la majeure partie du commerce de la drogue à ses débuts. Les héritiers de la famille Forbes ont ensuite lancé le magazine Forbes. J'ai également écrit sur la lignée des secrétaires d'État de la famille John Forbes Kerry.
Le grand-père du président américain Franklin Delano Roosevelt, Warren Delano (photo), s'est enrichi grâce au trafic d'opium en Chine. Comme le secrétaire d'État américain John Forbes Kerry, FDR a prétendu ne rien savoir à ce sujet.
Le cloaque des « personnes connectées », issues de ce cartel de l'opium composé de l'élite britannique, des brahmanes américains et des Sassoon-Rothschild, est profond et s'est étendu jusqu'à aujourd'hui. Ayant à peine effleuré le sujet, je constate aujourd'hui que je n'ai pas pleinement apprécié le rapport entre l'opium et certains liens de sang.
Est-ce une simple coïncidence si tant de personnes influentes au niveau mondial sont aujourd'hui issues de cette ancienne lignée, spécialisée en activités criminelles ? Il n'y a rien à voir ici, circulez...
17:37 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : histoire, chine, narcotrafic | |
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À propos de l’Ère dorée
À propos de l’Ère dorée
par Georges Feltin-Tracol
Pendant son discours d’investiture du 20 janvier dernier, Donald Trump a plusieurs fois évoqué l’« Ère dorée » des États-Unis. Extraite d’une citation de l’écrivain Mark Twain, cette expression - « Gilded Age » en anglais – équivaut à peu près outre-Atlantique à la « Belle Époque » en Europe occidentale, nonobstant la non-coïncidence des dates.
Cette période charnière de l’histoire des États-Unis commence, selon certains historiens, au lendemain de la Guerre de Sécession avec le temps de la « Reconstruction » (1865 – 1877). Elle s’achève en 1913 à l’entrée en fonction du président démocrate Thomas Woodrow Wilson. Trois phénomènes répétitifs caractérisent ce moment déterminant : une grande instabilité économique due à des crises bancaires fréquentes, de graves conflits sociaux et une expansion territoriale qui s’extrait des mythes de la « Frontière » et de l’« Ouest sauvage ». Le président Andrew Johnson acquiert par exemple en 1867 l’Alaska à la Russie. Le 24 septembre 1869, New York pâtit d’un « vendredi noir », pourvoyeur de faillites d’entreprises en raison d’une spéculation massive sur l’or. Les économistes rappellent volontiers une terrible dépression économique de 1873 à 1896 visible par la fermeture soudaine de nombreuses banques.
Aux temps de la « Reconstruction » apparaissent les premiers trusts. Intéressé dès 1870 par l’« or noir », John David Rockefeller fonde la Standard Oil. Le succès est si grand qu’en 1892, Rockefeller détient une quarantaine de sociétés souvent en situation de monopole au point qu’en 1900, on le considère comme l’homme le plus riche du monde. De nos jours, ce ne sont plus les hydrocarbures, mais bien la high tech qui permet d’amasser des fortunes colossales. L’« Ère dorée » excite l’appât du gain et stimule le succès rapide. Outre le pétrolier Rockefeller, mentionnons d’autres capitaines d’industrie sans foi ni loi qui construisent des entreprises monopolistiques. Ainsi Jay Gould et Cornelius Vanderbilt investissent-ils dans les chemins de fer et le transport fluvial. Pour sa part, JP Morgan lance un cartel de l’acier dans le cadre de l’United States Steel Corporation. D’autres (James Buchanan Duke, William Andrews Clark ou Marshall Field) font fortune dans le tabac, l’électricité ou l’exploitation du cuivre. La plupart se fait connaître sous le sobriquet de « barons-voleurs » parce qu’ils n’ont aucun scrupule et s’offrent au moyen de la corruption la presse, la politique et la justice.
L’affirmation de cette véritable oligarchie ploutocratique ne bénéficie pas au plus grand nombre. L’écart entre les revenus est gigantesque et une ambiance de chaos s’installe partout, en particulier dans les mines et dans les usines. Les États-Unis connaissent alors une série de grèves violentes et d’émeutes sanglantes (une vingtaine de morts aux aciéries de Homestead) ainsi que des krach boursiers retentissants. Celui du 27 juin 1893 ouvre quatre longues années de marasme économique. Dans ce contexte difficile, le militantisme syndical se développe en parallèle aux revendications socialistes et à l’agitation libertaire. Des anarchistes assassinent en 1881 le président Garfield, puis, en 1901, le président McKinley. Ces attentats heurtent une opinion publique volatile et incandescente. Dans le même temps, dans l’Ouest émerge un troisième parti, le parti populiste. Le dynamisme des populistes, des socialistes et des syndicalistes n’entame pourtant pas l’hégémonie du parti républicain sur la présidence des États-Unis.
La domination républicaine est presque totale sur quarante-cinq ans. Entre 1869 et 1913, huit républicains logent à la Maison Blanche : Ulysses Grant (1869 – 1877), Rutherford Birchard Hayes (1877 – 1881), James Abram Garfield (1881), Chester Alan Arthur (1881 – 1885), Benjamin Harrison (1889 – 1893), William McKinley (1897 – 1901), Theodore Roosevelt (1901 – 1909) et William Howard Taft (1909 – 1913). Le seul président démocrate s’appelle Grover Cleveland. 22e président de 1885 à 1889, il perd en 1888 face à Benjamin Harrison, petit-fils du 9e président, William Henry Harrison décédé en 1841 après un mois de présidence. William Harrisson avait tenu que son investiture se fît en extérieur malgré un temps détestable. Il attrapa une pneumonie mortelle. En 1892, Cleveland bat Harrisson et devient le 24e président de 1893 à 1897.
La mainmise des républicains sur l’appareil administratif fédéral facilite l’épuration systématique des fonctionnaires de sensibilité démocrate. Elle incite aussi à adopter des mesures protectionnistes justifiées par l’ardente obligation de maintenir le niveau de vie des travailleurs étatsuniens. Le tarif McKinley de 1890 donne au chef de l’État le pouvoir d’imposer des droits sur le sucre, les mélasses, le thé, le café et les peaux exportées par un État qui imposerait des droits sur les produits made in USA. En 1909, Taft approuve le tarif douanier Payne – Aldrich qui institue un minimum et un maximum en matière de taux pour les importations. La soumission des républicains aux trusts n’empêche pas des réactions salutaires. Le sénateur républicain de l’Ohio John Sherman fait adopter en 1890 le Sherman Act contre les monopoles économiques qui faussent la concurrence. Si les effets de cette loi ne se manifestent pas immédiatement, elle contraint néanmoins en 1900 l’homme le plus riche du monde, John David Rockefeller, à diviser son empire en trois sociétés distinctes. À l’initiative du président Theodore Roosevelt, l’État, le patronat et les syndicats commencent à se concerter, d’où quelques avancées sociales non négligeables pour les seuls salariés WASP. En revanche, les Afro-Américains et les immigrés récents (Irlandais et Italiens) en sont écartés.
L’« Ère dorée » contribue à la réflexion géopolitique de l’amiral Alfred Mahan (1840 – 1914). Sa vision thalassocratique mondiale s’appuie sur la construction, dans l’océan Pacifique, d’un domaine maritime qui demeure en 2025 le premier au monde. Déjà en 1857 – 1858, l’US Navy s’était emparée dans le Pacifique central et méridional de l’atoll Baker et des îles Howland et Jarvis riches en guano. En 1867, les États-Unis prennent possession des îles Midway dans le Pacifique Nord. Dès 1898, Washington ordonne l’occupation de Hawaï qui est annexé sept ans plus tard. La même année, suite à une manipulation de l’opinion sous faux-drapeau, éclate la guerre contre l’Espagne. Au traité de Paris de 1898, Cuba s’affranchit de la tutelle espagnole pour devenir un protectorat étatsunien. Les États-Unis versent à Madrid vingt millions de dollars pour obtenir la pleine souveraineté sur les îles micronésiennes de Wake et Guam, Porto Rico dans les Antilles et les Philippines. Le 2 novembre 1899, Washington et Berlin se partagent toujours dans le Pacifique les Samoa. À côté de la constitution d’un État panaméen émancipé de la Colombie et de la réalisation d’une zone du canal sous le contrôle direct des États-Unis, plusieurs interventions militaires yankees s’effectuent à Saint-Domingue en 1905, au Honduras en 1907, à Cuba et au Nicaragua en 1912 et même en Haïti en 1915.
Aujourd’hui, l’accroissement de territoires vise le Groenland, le canal de Panama, le Canada, voire la planète Mars… La continuité est réelle ! Donald Trump synthétise la doctrine Monroe (1823) qui postule le droit impérieux des États-Unis à s’occuper de tout le continent américain, et la « Destinée Manifeste » aux forts relents messianistes planétaires, d’où un « exceptionnalisme » étatsunien assumé qu’on retrouve dans le passage toponymique du golfe du Mexique en golfe de l’Amérique. Souhaitons seulement que ce changement de nom attise l’annonce prochaine d’un troisième empire mexicain de San José au Costa Rica jusqu’à San Francisco en Californie.
GF-T
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 142, mise en ligne le 5 février 2025 sur Radio Méridien Zéro.
14:13 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ère dorée, gilded age, états-unis, histoire | |
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