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mardi, 04 mars 2025

L'Europe entre deux blocs: sortie de l'OTAN, pacte avec la Russie ou parapluie de la Chine?

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L'Europe entre deux blocs: sortie de l'OTAN, pacte avec la Russie ou parapluie de la Chine?

Par Elena Fritz

Source: https://www.pi-news.net/2025/02/europa-zwischen-den-bloec...

L'Europe ressemble à un vieux manoir: magnifique à regarder, mais dont les fondations s'effritent, tandis que les concierges de Bruxelles se disputent sur la couleur des rideaux. Le monde transatlantique qui portait le continent après 1945 est en train de s'effondrer - non pas parce que Donald Trump brandit le boulet de la démolition, mais parce que les Etats-Unis voient depuis longtemps l'Europe comme le décor de leurs propres jeux de grande puissance. L'analyse de Foreign Policy du 18 février (v. https://foreignpolicy.com/2025/02/18/europe-eu-nato-us-russia-ukraine/) met les cartes sur la table: le continent doit se repositionner. Mais comment? Trois options se dégagent du brouillard, toutes radicales, toutes fascinantes. L'une d'entre elles en particulier a le potentiel de réveiller la force enfouie de l'Europe. Un coup d'œil sur les possibilités montre qu'il s'agit de plus que de simple stratégie - il s'agit d'identité.

Option 1: Sortir de l'OTAN - un acte de libération risqué

L'OTAN est une relique qui a vécu. D'une alliance défensive, elle est devenue un instrument administratif transatlantique - l'Europe fournit les moyens, Washington la feuille de route. Foreign Policy parle de « dépendance asymétrique », mais c'est une formule polie: il s'agit d'une relation dans laquelle Bruxelles fait les comptes et les Etats-Unis encaissent les bénéfices. Que se passerait-il si l'Europe brisait ces chaînes ?

Avec plus d'un billion de dollars - cinq pour cent du PIB européen - le continent pourrait mettre sur pied sa propre force militaire, qui ne ferait pas seulement impression, mais apporterait une véritable liberté. La menace d'une sortie pourrait à elle seule forcer Washington à traiter l'Europe comme son égale - une ironie qui sauverait peut-être l'alliance en rendant sa nature visible. Mais Bruxelles manque de courage. Les élites chantent dans les chœurs du transatlantisme alors que les caisses restent vides et que la souveraineté s'effrite. Une idée audacieuse - mais peut-être pas la plus intelligente.

Option 2 : un pacte avec la Russie - une chance historique pour l'Europe

La Russie comme partenaire? A Bruxelles, on trésaille comme si quelqu'un avait versé de la vodka dans l'eau bénite. Mais la sagesse géopolitique ne connaît pas de théâtralité morale. Foreign Policy effleure l'idée que l'Europe et la Russie ont plus en commun que ne l'admettent les prédicateurs qui réclament sans cesse plus de sanctions - et c'est précisément là que réside une vision qui va au-delà du simple pragmatisme. Il ne s'agit pas d'une ostalgie (une nostalgie de l'Est - Ost) sentimentale, mais d'une logique historique qui va de Richelieu à de Gaulle: l'Europe gagne à s'équilibrer avec l'Est plutôt que de le diaboliser.

Les opportunités sont évidentes: la Russie offre de l'énergie, un marché de 140 millions de personnes et une profondeur stratégique qui pourrait protéger l'Europe des caprices des crises mondiales. L'Ukraine - stylisée par Washington comme un sujet de préoccupation permanent - pourrait devenir un pont: un espace neutre favorisant le commerce et la stabilité, plutôt que d'attirer les missiles et de cultiver le ressentiment. Cela ne présuppose pas un amour aveugle pour le Kremlin, mais une froide raison: la Russie n'est pas un ennemi juré idéologique, mais un voisin dont les intérêts pourraient être en harmonie avec ceux de l'Europe - si on les prend au sérieux.

Mais l'UE trébuche, se prend les pieds. Les sanctions contre Moscou - un diktat transatlantique - ont coûté des milliards à l'économie européenne, tandis que les Etats-Unis envoient allègrement des méthaniers à Hambourg. C'est un spectacle absurde: le continent se fait du tort à lui-même pour acheter les faveurs de Washington, qui sont depuis longtemps révolues. Un pacte avec la Russie serait plus qu'un simple accord commercial - ce serait un acte d'affirmation de soi. Historiquement, ce n'est pas une vue de l'esprit: Bismarck savait qu'on n'isolait pas la Russie, mais qu'on l'intégrait; Adenauer a cherché le contact avec l'Est malgré la guerre froide. Alors pourquoi cette hostilité dogmatique aujourd'hui?

La réponse se trouve dans l'incapacité de Bruxelles à voir plus loin que le bout de son nez (américain). Une alliance avec la Russie pourrait libérer l'Europe de son rôle d'éternel junior, lui donner une voix propre - non pas comme appendice de l'Occident, mais comme force autonome entre les blocs. Ce serait la redécouverte d'un art ancien: la diplomatie, qui place les intérêts au-dessus des idéologies.

Mais pour cela, il faut des têtes qui pensent au lieu de déclamateurs - et elles sont rares à Bruxelles.

Option 3 : le parapluie protecteur de la Chine - un dangereux tango

Pourquoi se laisser imposer la haine de la Chine par Washington ? Foreign Policy se demande pourquoi l'Europe fait d'une superpuissance un adversaire qu'elle pourrait soutenir économiquement. Un arrangement avec Pékin - non pas une course aux accolades, mais une froide opportunité - pourrait libérer le continent de sa dépendance vis-à-vis d'une Amérique qui poursuit depuis longtemps ses propres plans. La Route de la soie chinoise est une offre que Bruxelles ignore - par pur entêtement.

Mais le prix à payer est élevé: moins de blabla sur les valeurs, plus de sagesse commerciale - et un partenaire qui dicte ses règles. L'UE sacrifie son industrie pour un « ordre basé sur des règles » qui ne sert que l'Oncle Sam, tandis que la Chine fait signe en tant que sauveur. Une option séduisante - mais danser avec le dragon reste risqué, car Pékin ne joue pas par amour du prochain.

Conclusion : le destin de l'Europe - entre découverte de soi et perte de soi

Les trois voies - sortie de l'OTAN, pacte russe, alliance avec la Chine - ne sont pas des issues faciles, mais des pierres de touche pour la volonté de l'Europe. Foreign Policy en montre les symptômes, mais le diagnostic est évident : le continent a perdu sa souveraineté. Les Etats-Unis veulent son marché, la Russie est sa proximité, la Chine offre sa capacité d'innovation - et l'Europe ? Elle se contente de fournir ce qu'on lui demande.

La réponse la plus intelligente pourrait se trouver à l'Est: un pacte avec la Russie ne recèle pas seulement des opportunités économiques, mais aussi une profondeur historique qui pourrait redonner à l'Europe son rôle d'acteur. Il faut une Europe des nations - sûre d'elle, non dissoute dans la bouillie bruxelloise - qui protège ses frontières, renforce son économie et ne brade pas son identité pour le bénéfice de puissances étrangères. Les grandes puissances avancent leurs pions - quand l'Europe comprendra-t-elle que sa place est sur l'échiquier ?

Le pétage de plomb «spontané» de Zelensky - un drame en trois actes

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Le pétage de plomb «spontané» de Zelensky - un drame en trois actes

Elena Fritz

Source: https://www.pi-news.net/2025/03/selenskyjs-spontaner-ausr...

Le scandale commis par Zelensky à la Maison Blanche n'était pas un pétage de plombs spontané - c'était la finale d'un plan dont les racines se trouvent à Londres et dont les élites européennes tirent les ficelles.

Vendredi soir, la Maison Blanche est entrée en effervescence - pas littéralement, mais politiquement (PI-NEWS a rapporté les faits, v. https://www.pi-news.net/2025/02/trump-und-jd-vance-schlagen-frechen-selenskyj-in-washington-k-o/ ): Volodymyr Zelensky a quitté Washington prématurément après une dispute fracassante avec Donald Trump. Un coup d'éclat qui a rompu les fils transatlantiques. Mais il ne s'agissait pas d'un pétage de plomb spontané - c'était l'épilogue d'un plan dont les racines se trouvent à Londres et dont les élites européennes tirent les ficelles. L'Allemagne, elle, est au beau milieu de tout cela. Un drame en trois actes.

Acte 1 : l'étincelle britannique en janvier

Revenons à janvier 2025: Keir Starmer visite Kiev, signe un « contrat de partenariat » avec Zelensky (voir: https://www.reuters.com/world/europe/ukraine-uk-sign-100-year-partnership-agreement-2025-01-16/). Ports, gaz, terres rares - tout passe sous contrôle britannique. Une manœuvre qui prend les Etats-Unis au dépourvu. Londres s'assure une large zone d'influence alors que Trump est encore occupé par son investiture. De la spéculation? Bien sûr que oui. Mais le gouvernement britannique a un motif: faire de l'Ukraine un levier contre un Trump imprévisible qui menace l'Europe de se retrouver sous la pluie. Le traité est le signal de départ - et l'Allemagne acquiesce, Scholz et Baerbock se taisent.

Acte 2 : l'Irlande comme fusible

Coupe du 27 février : Zelensky rencontre des représentants britanniques en Irlande (voir: https://www.irishexaminer.com/news/politics/arid-41583055.html), la veille de son départ pour Washington. Une coïncidence? Sans doute pas. Les canaux Telegram ukrainiens le murmurent: Zelensky a reçu ici son ordre de marche. Il s'agit de saboter Trump, de tenir les Etats-Unis à l'écart, de protéger les intérêts britanniques. Pourquoi l'Irlande? C'est un sol neutre, discret - parfait pour la direction de Londres. Les élites européennes - von der Leyen, Baerbock, Macron - sont au courant ou du moins s'en doutent. L'Allemagne se positionne: «L'Ukraine n'est pas seule», affirme Baerbock sur Instagram. Von der Leyen exprime sa solidarité absolue sur X en ukrainien: «Votre dignité honore le courage du peuple ukrainien. Soyez fort, soyez courageux, soyez sans peur. Vous ne serez jamais seul, cher président Zelensky. Nous continuerons à travailler avec vous pour une paix juste et durable» (voir: https://x.com/vonderleyen/status/1895566103222632732). Scholz et Merz approuvent. Un chœur de solidarité - ou une couverture pour le jeu britannique ?

Acte 3: A Washington, ça explose

Fin février, bureau ovale: Zelensky devait signer un accord sur les matières premières avec Trump - au lieu de cela, les apostrophes et les répliques volent. Trump hurle: «Vous risquez la troisième guerre mondiale! Zelensky contre-attaque: «Pas de deals avec des assassins! Le président ukrainien sort en trombe, Trump se déchaîne sur Truth Social: «Il a humilié les Etats-Unis». Un désastre ? Non, un triomphe - pour les élites européennes. Zelensky a placé Trump exactement là où elles le voulaient: provoqué, isolé, affaibli. La Grande-Bretagne se frotte les mains - son influence demeure, les Etats-Unis restent hors du jeu. Et l'Allemagne? Scholz marmonne: «Nous sommes avec l'Ukraine». Merz met en garde: «Ne pas confondre agresseur et victime». Une action concertée qui défie Trump.

Spéculons: Les élites européennes, menées par les Britanniques, utilisent Zelensky comme une arme. Objectif ? Forcer Trump à laisser tomber l'Ukraine ou à réagir durement - les deux positions divisent l'Occident. Londres veut assurer son rôle d'acteur, l'UE veut montrer son unité. Mais le risque est élevé. Trump pourrait répliquer - arrêter les fournitures d'armes, sanctionner l'Europe. Ou bien il négocierait avec Poutine et laisserait l'UE de côté. Les Britanniques misent sur le chaos, l'Allemagne sur la solidarité - c'est une danse sur le fil du rasoir.

Conclusion: qui tient les ficelles?

L'esclandre n'est pas le fruit du hasard, mais d'un scénario britannique mis en scène par Zelensky. Les élites européennes - Allemagne comprise - jouent le jeu pour humilier Trump. Mais qui contrôle qui? Zelensky est-il une marionnette ou un acteur? Une chose est sûre: la scène mondiale tremble et c'est la Grande-Bretagne qui dirige - tandis que l'Allemagne applaudit à tout rompre. Trump va répondre. Le prochain tour commence.

Le trumpisme en action - La déstabilisation américaine de «l'Occident collectif des valeurs»

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Le trumpisme en action

La déstabilisation américaine de «l'Occident collectif des valeurs»

Werner Olles

Ceux qui voulaient comprendre l'ont compris. Le 28 février 2025, le président américain Donald Trump et le vice-président Jack D. Vance ont non seulement mis fin au culte aussi ridicule que nauséabond et servile de Volodymir Zelenski, criminel de guerre corrompu, dictateur et ami des nazillons, mais ils ont également précisé, en le chassant de la Maison Blanche, que l'expansion géopolitique de la Russie en Ukraine était de nature défensive depuis le début. Dès 1995, l'objectif du président Clinton était d'affaiblir considérablement la Russie et de la soumettre aux intérêts occidentaux. Le point culminant de cette évolution belliqueuse a été, après l'élargissement de l'OTAN vers l'Est, le soi-disant « coup d'État de Maïdan » de 2014 contre le gouvernement ukrainien légitime, qui a porté au pouvoir, avec le généreux soutien financier, logistique et politique du gouvernement américain de l'époque, de l'OTAN et de l'UE, un régime qui considérait la Russie et la majorité russe vivant à Donetsk et Lougansk comme des ennemis à abattre, promis au même destin que la Serbie, l'Irak et la Libye.

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C'est Vladimir Poutine, le président de la Fédération de Russie, qui a déjoué les plans des mondialistes en envahissant l'Ukraine en 2022, déclarant qu'il s'agissait d'une « opération spéciale », d'une part en stoppant l'élargissement progressif et prévu de l'OTAN vers l'Est, et, d'autre part, en tant que puissance protectrice des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, devenues entre-temps indépendantes, et de leur population majoritairement d'origine russe et russophone, qui souffrait de la terreur meurtrière exercée depuis huit ans contre les civils dans les deux républiques indépendantes, elle y mettait enfin un terme. En réalité, la Russie n'a jamais eu l'intention de conquérir des territoires non russes, comme l'ont prétendu les médias mensongers de l'Occident et les dirigeants mondialistes de l'Occident collectif. L'« opération spéciale » n'a jamais été une guerre contre l'Ukraine et les Ukrainiens, mais une guerre contre l'Occident collectif, contre les médias pro-OTAN qui, jusqu'à aujourd'hui, sont tombés dans le terrorisme pur et dur, et ce de la manière la plus cruelle et la plus insupportable. Joe Biden et son impérialisme génocidaire ont recruté des mercenaires britanniques, polonais, américains et djihadistes qui, avec les néo-nazis des bataillons Azov et Kraken, ont commis des centaines de crimes de guerre contre des prisonniers et des civils russes.

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Avec le changement de pouvoir à la Maison Blanche, la victoire écrasante de Trump sur sa rivale ridicule Kamala Harris, une mondialiste russophobe sans aucune connaissance géopolitique, et la totalitarisation des sociétés d'Europe occidentale en particulier dans le sens d'un système woke, antidémocratique et néolibéral qui ne reconnaît les élections que si des politiciens complaisants et dociles les remportent, un « changement d'époque » a en effet commencé. Les Etats-Unis qui, depuis la victoire de l'équipe Trump, adoptent une ligne de plus en plus illibérale et dure à l'encontre de leurs anciens alliés libéraux-mondialistes woke en Europe et au Canada - à commencer par le discours du vice-président Vance lors de la réunion du WEF, qui a suscité l'horreur à Davos, lorsqu'il a accusé, à juste titre, les élites politico-médiatiques qui s'y étaient réunies de persécuter les dissidents, les populistes de droite et de restreindre de manière rigide la liberté d'expression -, il est fort probable qu'ils ne feront plus preuve de la même tolérance à l'égard des provocations libérales-gauchistes et mondialistes et de l'arrogance de leurs ex-partenaires. Suivant les principes de John Bannon, qui a réuni dans sa « War-Room » les théories de la révolution conservatrice et d'un traditionalisme américain - ce que le philosophe russe Alexandr Dugin appelle le « trumpisme » - et qui a ainsi largement contribué à la victoire de Trump, il s'agit également d'une guerre de l'information. Dans cette dernière, les mensonges des élites occidentales, leurs fake news, doivent être démasqués, mais il faut également séparer le bon grain de l'ivraie. Certes, l'équipe Trump a déjà réussi à démanteler une grande partie de l'État profond, mais la victoire totale sur le monstre satanique n'est pas encore acquise. Nous constatons également que même chez nous, dans la RFA politiquement détraquée, une foire d'empoigne composée de la CDU/CSU déchristianisée, des traîtres à la classe ouvrière que sont les « sociaux-démocrates », des dégénérés verts tournés bellicistes et de la populace de gauche, symboles de la mondialisation néolibérale, s'apprête à réduire au silence l'opposition populiste de droite à l'aide de projets financés par l'État, soit par des interdictions, soit par la violence de leurs bandes terroristes nazies, mais peintes en rouge et en vert pour faire illusion. L'« Etat profond » est déstabilisé, mais il est loin de s'avouer vaincu.

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Pourtant, ce qui se passe actuellement est bel et bien un « événement » ou une « apparition » : la manifestation de l'essence de la Révolution conservatrice dans l'histoire, à partir de ces camarades actifs aux États-Unis, les Trumpistes, les « Proud Boys », les gens ordinaires, qui ont une dimension traditionaliste et une dimension métaphysique que nous n'avons malheureusement qu'effleurée et totalement sous-estimée jusqu'à présent. Ceux qui échouent une fois de plus dans ce combat culturel, ce sont les soi-disant conservateurs axiologiques ou libéraux, qui ne comprennent pas l'ensemble du compendium que représente le traditionalisme, qui parlent d'« impérialisme grand-russe », mais qui ne sont même pas capables, mentalement, d'embrasser du regard le champ de bataille entre la vision mondialiste et la vision antimondialiste du monde et qui ne reconnaissent pas qu'il y a deux blocs, dont l'un représente le peuple et l'autre les élites transnationales. Le second échec est celui d'une partie de la soi-disant « nouvelle droite » qui, par l'intermédiaire de certains de ses pathétiques « théoriciens », n'a pas hésité à considérer John Bannon comme un « prétentieux » et le choix entre Trump et Biden comme « totalement inintéressant et insignifiant ». Peut-on se ridiculiser davantage et se démasquer soi-même comme des ignorants arrogants ? L'aveuglement et la surestimation de soi ont toujours été des travers humains de dimension très primaire.

La Russie et les États-Unis sont actuellement les principaux acteurs du « choc des civilisations », tandis que les élites de l'UE poursuivent une politique belliciste cohérente: celle de détruire tout ce qui s'est développé de manière organique en Europe et dans le monde. Une telle politique n'est pas seulement une menace pour la diversité des peuples européens et pour leurs identités, elle est également antipopulaire au plus haut point, car elle nivelle toutes les différences entre les cultures, les traditions, les civilisations et les peuples. Certes, la situation est désormais en quelque sorte prérévolutionnaire, car le développement de ces nouveautés est la loi en vigueur actuellement dans le monde, mais l'idéologie du mondialisme néolibéral, étroitement liée au conflit militaire en Ukraine, au régime ukrainien-nazi de Kiev, tout en étant assaisonnée de néo-paganisme et de satanisme, est toujours un ennemi mortel qu'il ne faut pas sous-estimer. Il sera intéressant d'observer comment se comportera par exemple la « post-fasciste » Georgia Meloni, Premier ministre italien. Suivra-t-elle le bon exemple de Viktor Orban et Roberto Fico et rejoindra-t-elle les trumpistes, ou s'en tiendra-t-elle à la Commission européenne corrompue et aux va-t-en-guerre qui s'y trouvent autour de von der Leyen et Kallas. Historiquement, la droite italienne a toujours misé sur la carte atlantiste, prouvant ainsi que les Italiens, qui soi-disant des gens « au sang chaud », savent calculer froidement et savent exactement où trouver les bataillons les plus forts, tandis que le destin des Allemands semble être que les aveugles se laissent mener à leur propre perte par d'autres aveugles.

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Pour la droite allemande, il devrait être parfaitement clair qu'au vu des manifestations grotesques de solidarité de l'élite corrompue et corruptrice de l'UE et du soi-disant « centre démocratique », surtout en RFA, envers le comédien mégalomane ukrainien Zelenski à l'occasion de son expulsion bien méritée à Washington, la classe politique dirigeante ne voit pas en nous des adversaires politiques, mais des ennemis à abattre. C'est pourquoi notre hostilité à leur égard doit être irréconciliable et implacable. Nous devons comprendre qu'ils veulent nous détruire politiquement, psychologiquement et - si nécessaire - physiquement, et qu'en contrepartie nous n'avons pas l'intention de nous laisser détruire, mais que nous leur demanderons des comptes en temps voulu. « Je veux entendre le clic des menottes ! » (Peter Hahne).

Les illusions métapolitiques seules ne nous aideront pas à changer le désordre existant, il faut aussi une action pratique. Il ne s'agit nullement d'un appel à la violence, mais d'une réflexion sur la manière dont le système qui nous domine, nous opprime et nous insulte quotidiennement peut être contraint, par des manifestations de masse, par la désobéissance civile, par des grèves générales et des actions similaires, à laisser tomber définitivement son masque pseudo-démocratique et à se présenter comme un totalitarisme ouvert. Karl Marx, qui était certainement tout sauf un révolutionnaire conservateur, l'a néanmoins bien compris: « L'arme de la critique ne peut pas remplacer la critique des armes. La violence matérielle doit être renversée par la violence matérielle, seule la théorie devient une violence matérielle lorsqu'elle s'empare des masses ! Elle devient une violence matérielle lorsqu'elle devient une conscience et une orientation pour l'action des masses ». (Karl Marx : Introduction à la critique de la philosophie du droit de Hegel 1843-1844).

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Après tout, les trumpistes ont déjà accompli une partie importante de leur révolution conservatrice : le soi-disant « Occident collectif » est en train de s'effondrer sous nos yeux, ce qui signifie que les jours du régime de terreur à Kiev sont également comptés. Un nouveau monde est en train de naître, qui ne fait plus peu de cas de la tradition, de l'autorité et de l'identité culturelle et nationale. Ecoutons le grand diplomate, philosophe et réactionnaire espagnol Juan Donoso Cortés (1809-1853) : « Je représente quelque chose de plus grand ; je représente la tradition par laquelle les nations sont ce qu'elles sont dans tous les siècles. Si ma voix a quelque autorité, ce n'est pas, Messieurs, parce qu'elle est ma voix, mais parce qu'elle est la voix de vos pères. Vos voix me sont indifférentes, je ne me suis pas proposé de m'adresser à votre volonté qui vote, mais à votre conscience qui juge ! »

Quand Victor Hugo entrevoit l’horreur architecturale

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Quand Victor Hugo entrevoit l’horreur architecturale

Nicolas Bonnal

L’horreur architecturale s’est reproduite partout sur notre pauvre terre, la recouvrant de tours de Babel. Plus aucune ville n’est reconnaissable, toutes se flattant de reproduire le squelette du business cosmopolite. On attend que Tom Cruise en fasse l’escalade dans ses missions pas possibles, et puis on est content à Dubaï ou à Shanghai pendant qu’au pied du débris minéral se serrent les cohortes des fourmis motorisées qui rêvent de retrouver leur télé ou leur caisse de supermarché.

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En relisant Notre-Dame de Paris je me suis toutefois consolé : la catastrophe avait eu lieu bien avant Manhattan ! On se souvient que Hugo se lance dans une de ses digressions philosophiques dont il a le secret, et qui nous ouvre un pan de pensée sur l’infini. Dans le chapitre Deux du livre Cinquième il explique que l’architecture était jusqu’à la fin du moyen âge le grand livre de l’humanité. Et que c’est pour cela aussi que l’on construisit autant d’églises au moyen âge : elles étaient des lieux d’expression, voire de contestation !

« La pensée alors n’était libre que de cette façon, aussi ne s’écrivait-elle tout entière que sur ces livres qu’on appelait édifices….

Aussi n’ayant que cette voie, la maçonnerie, pour se faire jour, elle s’y précipitait de toutes parts. De là l’immense quantité de cathédrales qui ont couvert l’Europe, nombre si prodigieux qu’on y croit à peine, même après l’avoir vérifié…

De cette manière, sous prétexte de bâtir des églises à Dieu, l’art se développait dans des proportions magnifiques. »

Il est vrai que l’on peut passer des heures dans une église médiévale, dans une cathédrale, même s’il faut se munir des guides savants ou des livres d’alchimie…

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Mais vient l’imprimerie. Et c’est le chant du signe, si j’ose dire. Et ici Hugo que l’on présente toujours comme le grand progressiste de service se fait pessimiste, comme tant d’écrivains catholiques de haute époque (Bloy, Bonald, Bernanos…). On est en 1830, avant le verbiage humanitaire. Mais savourez ces tours et pensez à nos châteaux Louis XIII-Louis XIV etc. si tristes finalement :

« Aussi voyez comme à partir de la découverte de l’imprimerie l’architecture se dessèche peu à peu, s’atrophie et se dénude. Comme on sent que l’eau baisse, que la sève s’en va, que la pensée des temps et des peuples se retire d’elle ! »

La fin du moyen âge suppose ici pour Hugo une fin du génie national et un début de la mondialisation de l’horreur architecturale. C’est le retour au préjugé classique, comme disait Guénon, celui de l’empire niveleur romain ou alexandrin. Ici il rejoint Burckhardt, Schuon et même Spengler qui tape si fort sur la renaissance.

« Mais, dès le seizième siècle, la maladie de l’architecture est visible ; elle n’exprime déjà plus essentiellement la société ; elle se fait misérablement art classique ; de gauloise, d’européenne, d’indigène, elle devient grecque et romaine, de vraie et de moderne, pseudo-antique. C’est cette décadence qu’on appelle renaissance. »

Oublié le génie du moyen âge. Et le jeune auteur des géniales Orientales va encore plus loin :

« L’architecture se dépouille, elle s’effeuille, elle maigrit à vue d’œil. Elle est mesquine, elle est pauvre, elle est nulle… Elle appelle des manœuvres à défaut d’artistes. La vitre remplace le vitrail. Adieu toute sève, toute originalité, toute vie, toute intelligence. »

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Le génie national et médiéval disparu (Hugo préfère le gothique au roman, à la fois pour des raisons politiques et esthétiques, il ne reste à l’artiste qu’à constater la montée de la géométrie qui enchantait les Grecs (Nerval dénoncera notre préjugé classique et notre oubli celtique).

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« À partir de François II, la forme architecturale de l’édifice s’efface de plus en plus et laisse saillir la forme géométrique, comme la charpente osseuse d’un malade amaigri. Les belles lignes de l’art font place aux froides et inexorables lignes du géomètre. Un édifice n’est plus un édifice, c’est un polyèdre. L’architecture cependant se tourmente pour cacher cette nudité. »

La transformation de l’édifice en polyèdre, c’est aussi – et le pauvre Hugo n’est pas là pour le voir – la transformation de l’Europe en bric-à-brac d’infrastructures et règlements, et aussi la transformation progressive de la France en hexagone. Le squelette mathématique pétrifie le monde depuis les ingénieurs de la Renaissance et l’horreur de leur architecture. Et le peuple des cités ou des condominiums a remplacé celui des bâtisseurs de cathédrales. On comprend l’hommage romantique au Moyen Age.

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