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vendredi, 11 avril 2025

Parution du numéro 483 du Bulletin célinien

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Parution du numéro 483 du Bulletin célinien

Sommaire:

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Ottavio Fatica, traducteur de Céline 

In memoriam Chantal Le Bobinnec (1924-2025) 

Une polémique entre psys céliniens 

Céline dans “La Boîte à clous” (1950) 

Dans la bibliothèque de Céline (C1) 

Céline et Jean-Yves Tadié

Véronique et Lucette

C’est un bien joli livre que signe Véronique Chovin. À la mort  de  Lucette, elle est devenue cohéritière de Céline avec François Gibault qui fut son conseil durant un demi-siècle. C’est en 1970 que Véronique, alors  adolescente, fait la connaissance de Lucette en tant qu’apprentie danseuse. Elle reprend contact avec elle vingt ans plus tard et l’accompagne pendant trois décennies, jusqu’à son décès.
 

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Entretemps, maintes escapades joyeuses à Cabourg, Saint-Malo ou Menton… « Trente années passées auprès d’elle faites de voyages et de grâce, de légèreté, de silence mais aussi de tant d’amusement. » Grâce à cette amitié, elle connaît le petit monde des céliniens jusqu’à la découverte extraordinaire, il y a quatre ans, des manuscrits détenus indûment pendant des années par un journaliste qui entendait dicter ses conditions. L’ironie étant que son laborieux travail de décryptage des manuscrits fut, et pour cause, négligé par les spécialistes de l’écrivain qui effectuèrent leur propre transcription.
 
En une suite de courts chapitres, Véronique Chovin relate tout cela sans fard. Y compris ses démêlés avec deux célinistes de haut vol. Pour la même raison dans chacun des cas : la publication d’une correspondance inédite des années 1912-1919 dont elle souhaitait, avec l’assentiment de Lucette, garder la primeur. Elle l’édita, avec le concours d’Hugues Pradier, sous le titre Devenir Céline. C’est également elle qui éditera et préfacera La Volonté du roi Krogold. Contrairement à la plupart des céliniens qui considèrent ce texte avec indifférence,  elle en mesure la force et l’ensorcellement, d’autant  qu’elle le découvre  après  la  disparition de  Lucette : « Ce conte agissait comme un talisman, un réconfort, un porte-bonheur magique venu du passé et vécu comme un paradis perdu ». Une appréciation qui eût ravi Céline, autant fier de cette légende que de ses ballets… Elle publiera aussi deux livres sur Lucette (dont un cosigné avec elle), Céline secret (2001), puis Lucette Destouches, épouse Céline (2017). Ce ne fut pas sans susciter quelques grincements de dents : « À Meudon aussi, chez Lucette, l’hostilité à son égard redoublait. Certains habitués de la maison s’en allaient à son arrivée, d’autres n’hésitaient pas à l’attaquer frontalement ou bien, en sa présence, ne tarissaient pas de sous-entendus malveillants. » Pas toujours bienveillant le petit cercle de Meudon…
 

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Tout cela, Véronique Chovin le raconte à la troisième personne, manière subtile de prendre de la distance avec ce qu’elle a vécu. En ce qui concerne la réédition des pamphlets, on peut ne pas la suivre lorsqu’elle loue la position de Serge Klarsfeld résolument hostile à une publication, même “encadrée” comme l’on dit aujourd’hui. Or le travail édité au Canada est en tous points remarquable, quoiqu’en aient dit certains esprits chagrins. Revenant sur les inédits, elle évoque les querelles entre célinistes quant à la datation des inédits retrouvés. Notamment Londres qu’un universitaire italien persiste à ne pas dater de 1934. Or, ce texte comprend un quatrain de la chanson Katinka dont on sait, par la correspondance adressée à Mahé, qu’elle fut précisément composée cette année-là. L’un des derniers chapitres est consacré aux descendants de Céline qui, à la faveur de cette découverte, ont revendiqué des droits. Curieusement aucun d’entre eux n’a jamais marqué aucun intérêt notable pour l’écrivain. Voilà un reproche  qu’on ne peut assurément pas  adresser à l’auteur  de ce livre…

• Véronique CHOVIN, Céline en héritage, Mercure de France, collection “Bleue”, 130 p. (16,50 €).

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