mardi, 02 décembre 2025
Selon le professeur Garett Jones, la migration de masse modifie fondamentalement les économies et affaiblit les nations innovantes

Selon le professeur Garett Jones, la migration de masse modifie fondamentalement les économies et affaiblit les nations innovantes
Peter W. Logghe
Source: Knooppunt Delta - Nieuwsbrief n°204 - Novembre 2025
J'ai soudainement repensé au professeur Garett Jones en lisant dans Het Laatste Nieuws du 29 octobre 2025 que 6 chômeurs sur 10 en Belgique ont un antécédent migratoire. « Nous sommes les pires de la classe en Europe », titrait le journal. « Si l’on se concentre sur les migrants d'en dehors de l’UE, alors la Belgique est presque toujours la dernière de la classe européenne. Si l’on rassemble tous les migrants hors UE qui sont au chômage, plus de la moitié d’entre eux le sont depuis plus d’un an », expliquait le professeur Stijn Baert.
Ces chiffres confirment-ils les affirmations du professeur Jones ? Qui est Garett Jones ?
Garett Jones est né en 1970 et est économiste à l’Université George Mason (Virginie, États-Unis). Il a acquis une renommée internationale avec son livre Hive Mind: How Your Nation's IQ Matters So Much More Than Your Own.

Ses recherches portent sur la macroéconomie, la politique monétaire, le QI en relation avec la productivité, les cycles économiques à court terme et le développement économique. Il a développé la théorie de la «transplantation culturelle»: selon lui, les peuples migrateurs apportent dans le pays d’accueil les valeurs économiques et institutionnelles de leur pays d’origine — phénomène auquel aucune gouvernance jusqu’à présent n’a prêté attention. Une société qui accueille des flux migratoires massifs (comme l’Europe de l’Ouest) finira par ressembler de plus en plus aux pays d’origine de ces migrants.
Il part d’une idée simple: la richesse économique ne se limite pas au capital ou à la technologie, elle repose avant tout sur des habitudes collectives: épargne, confiance, discipline institutionnelle, intégrité.
Il a étudié la diaspora de nombreux peuples aux États-Unis et a constaté que les enfants et petits-enfants des migrants ont les mêmes réflexes économiques que leurs ancêtres: les Italo-Américains ressemblent aux Italiens, tout comme les Mexicano-Américains ressemblent aux Mexicains. «Les migrants ne s’adaptent pas aux normes économiques du pays d’accueil, mais ils y importent leurs valeurs économiques», explique-t-il.
En d’autres termes: les valeurs économiques et politiques des populations migrantes s’enracinent dans le pays d’accueil et transforment ainsi progressivement la société qui les a accueillis. Par exemple, la diaspora chinoise aux États-Unis a apporté une éthique du travail et des valeurs communautaires stables. Singapour et la Malaisie connaissent également cette influence chinoise.
Jones poursuit en affirmant que les pays innovants, comme les États-Unis, le Japon, la Corée du Sud ou l’Allemagne, représentent un capital civilisationnel fragile. Leur avance technologique et scientifique repose sur des institutions solides et sur une culture qui promeut les efforts et la confiance. Mais, dit le professeur Jones, une migration de masse en provenance de pays où ces valeurs sont très faibles comporte le risque que les pays de destination perdent leurs fondements axiologiques favorisant l’innovation et la stabilité.

C’est une question de survie pour toute civilisation technologique, affirme-t-il: «Si les pays innovants changent de l’intérieur, l’ensemble de l’économie mondiale sera affaibli».
Pour l’économiste, qui plaide fortement en faveur d’une sélection des migrants issus de certains pays, le drame pour l’Europe de l’Ouest réside dans le fait qu’elle a massivement importé des migrants provenant de collectivités où la corruption, la dépendance à l’État et la faiblesse de la confiance sociale sont endémiques. Les gouvernements européens n’ont jamais pris en compte les conséquences à long terme d’une telle politique migratoire.
Le professeur Garett Jones pose une question anthropologique fondamentale: une société peut-elle rester la même si elle change de peuple? L’Europe de l’Ouest constate à son tour les effets d’une mutation culturelle lente mais profonde. Selon Jones, les cultures ne disparaissent pas. Elles se succèdent, se concurrencent, et finissent par redéfinir la société.
La question est de savoir si les gouvernements en Europe de l’Ouest sont encore capables de lire, de comprendre les signes des temps, et de prendre, dans l’intérêt de leur propre population, les mesures nécessaires?
Livres:
Hive Mind: How Your Nation’s IQ Matters So Much More Than your Own (2015)
The Culture Transplan: How Migrants Make the Economics They Move to a Lot Like the Ones They Left (2022)
20:15 Publié dans Actualité, Livre, Livre, Sociologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sociologie, actualité, migrations |
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