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mardi, 05 mars 2024

L’avortement gravé dans le marbre de la Constitution: Pulsion de mort ou suicide assisté de la France?

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L’avortement gravé dans le marbre de la Constitution:

Pulsion de mort ou suicide assisté de la France?

Pierre-Emile Blairon

Le 4 mars 2024, le Parlement a été convoqué par le président de la République en Congrès à Versailles (1) pour inscrire définitivement l'IVG dans la Constitution. Le texte a été adopté à 92 % des suffrages exprimés. 

La République de Macron

Il n’est pas besoin d’être catholique intégriste pour trouver singulière, voire suspecte, cette volonté de faire en sorte que l’avortement soit considéré comme une valeur suprême, comme l’un des piliers de la République de Macron (comme il y eut la République de Salo dont on n’aura finalement retenu que la fresque décadente peinte par Pasolini dans son film: Salo ou les 120 journées de Sodome) qui tient, semble-t-il, à poser cette mesure comme emblématique de son double quinquennat ; d’autres présidents avant lui avaient choisi de marquer leur passage, notamment par la construction de monuments qu’ils espéraient pérennes comme l’avait fait Pompidou avec son Centre d’art contemporain éponyme à Beaubourg, monstre urbain parcouru de fragments d’un pipe-line qui aurait explosé avant l’heure, ou Mitterrand avec sa pyramide composée officiellement de 673 panneaux de verre (et non 666 selon les thèses dites complotistes).

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En vérité, la plupart de ses prédécesseurs ne sont restés dans la mémoire du peuple que par les éléments de communication concoctés pour servir leur image ou par leurs incartades bien involontaires et souvent burlesques ; on se souviendra de Giscard et de son accordéon (mais aussi de l’affaire des diamants offerts par Bokassa), l’homme de la rue se souviendra de la gauloiserie de Chirac et de ses bouteilles de Corona, de Sarkozy avec son Kärcher, ses tics et ses TOCS (troubles obsessionnels compulsifs), de Hollande avec ses frasques amoureuses et son casque de scooter.

Nous savons maintenant à peu près comment fonctionne notre président actuel qui, lui, n’amuse personne – et surtout pas le peuple - et qui se révèle comme l’archétype du manipulateur pervers narcissique, comme l’étaient Caligula ou Néron, portrait peu flatteur, de surcroît entaché de sa totale dévotion à la secte psychopathe qui dirige le monde.

Pour en revenir à notre sujet, l’avortement, il est légitime de douter que Macron serait mû par une certaine considération pour la gent féminine qu’il rendrait ainsi « libre de disposer de son corps » comme bon lui semble, l’une des caractéristiques principales de ce type d’individu étant justement de n’avoir d’empathie pour personne d’autre que lui-même.

Origine

C’est sous Giscard d’Estaing qu’a été promulguée la loi sur l’avortement ; On se dit qu’il eût été préférable de relancer la natalité avec des mesures favorisant les familles plutôt que la mortalité ; mais, justement, Giscard l’a fait ! avec le regroupement familial ! hélas ! Cette mesure ne concernait pas les Français mais les travailleurs étrangers, en majorité Algériens qui, jusque là, venaient en France pour une période courte pour ramener le fruit de leur labeur chez eux ; ils se sont donc, par le truchement de ce décret [1], installés définitivement en France et, pour bon nombre d’entre eux, ils n’ont plus travaillé, vivant aux frais de la princesse, celle même qu’ils avaient chassée d’Algérie quelques années plus tôt, en 1962.

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Simone Veil, alors ministre de la Santé sous la présidence de Giscard d’Estaing, est chargée par ce dernier d’entamer un processus visant à dépénaliser l’IVG (interruption volontaire de grossesse), processus qui aboutira à la loi dite « loi Veil » du 17 janvier 1975. A l’origine, Simone Veil précise que « l’avortement doit rester l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issue ». Il ne s’agissait donc pas dans son esprit – semble-t-il - d’un droit fondamental et encore moins constitutionnel. Ce qui paraît une position de bon sens que le Président du Sénat, Gérard Larcher, a approuvé : « La Constitution n'est pas un catalogue de droits sociaux et sociétaux ».

Mais, dans ce monde sous l’emprise du mensonge, nous avons appris à nous méfier des déclarations qui semblent de bonne foi et qui ne servent qu’à endormir les facultés de raisonnement des populations.

Simone Veil parlait « d’exception » : selon les derniers chiffres officiels, 234.300 IVG ont été pratiquées en France en 2022 ; ce nombre moyen de 200.000 avortements/an est constant depuis de nombreuses années ; si l’on remonte à la date de la promulgation de la loi Veil, il reviendrait à estimer le nombre total d’avortements depuis 1975 à environ 10 millions de petits Français dont l’espérance de vie a été annihilée, alors que notre taux de natalité est en baisse constante. Posons-nous la question : cette loi de 1975, contemporaine du décret autorisant le regroupement familial des immigrés, était-elle destinée à préparer le grand remplacement, formule chère à Renaud Camus, ou n’est-ce qu’une malheureuse coïncidence? Car, nous allons le voir, les cas d’avortements justifiés par le fait que la santé de la mère ou de l’enfant sont en cause, ou bien que la mère aurait été victime d’un viol, sont infimes par rapport à ce nombre extravagant de plus de 200.000 avortements par an ; quoiqu’en disent la gauche et les association féministes, les avortements dits « de confort » représentent l’énorme majorité.

Quelle est l’utilité de vouloir pérenniser la loi sur l’avortement en la constitutionnalisant ?

On peut se poser la question en constatant, d’une part, le nombre considérable de ces avortements et, d’autre part, la faible opposition aux mesures existantes.

 - Les opposants à l’avortement, opposants pour des raisons d’ordre éthique ou religieux, mais qui disposent d’une capacité de jugement sensé et qui, heureusement, sont les plus nombreux dans cette catégorie, admettent le recours à l'avortement pour des motifs très particuliers pouvant grever le futur de la mère et/ou de l'enfant comme le produit d'un viol ou l'état vital du foetus.

Les conditions d’accès à une interruption médicale de grossesse (IMG) avaient été définies dans la « Loi Veil » ; et répondaient globalement à cette préoccupation.

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En revanche, pour l’Église catholique, il ne saurait y avoir de dérogation, l’avortement est un meurtre  « tout simplement inhumain » pour le pape François tel qu’il s’est exprimé le 10 octobre 2018 lors de son audience générale. Certains fanatiques appliquent à la lettre de telles déclarations comme l’archevêque brésilien Sobrinho (photo) qui, en mars 2009, avait frappé d'excommunication la mère d'une fillette de neuf ans ayant avorté après avoir été violée par son beau-père ; la même sentence avait été prononcée contre les médecins ayant pratiqué l'avortement. Sobrinho sera ensuite désavoué par ses pairs brésiliens.

- Pour revenir en France, sur le plan politique, on pouvait s’attendre à une opposition plus marquée de la part de la droite et de l’extrême-droite. Il n’en a rien été. Ces deux partis restent des « oppositions » contrôlées.

En ce qui concerne la « droite  institutionnelle » (LR), tout au moins l’embryon qui en subsiste, nous ne serons pas étonnés, constatant son rapide déclin, de la prise de position de son Président, Eric Ciotti, pourtant bien en-deça de ce que nous imaginions de la médiocrité de ce parti:  « Evitons à la sortie du débat de nous retrouver dans le camp des ringards anti-IVG ». Comme si ce sujet éminemment fondamental, qui requiert des engagements de nature hautement spirituelle, pouvait se trouver disqualifié par une telle désinvolture qui le placerait au rang d’une simple lubie de mode passagère.

Nous pouvions nous attendre qu’il en serait autrement du groupe RN que nous supposions attaché à des valeurs plus conservatrices et qui aurait pu émettre quelques objections naturellement issues d’une réflexion, même superficielle, telle que nous sommes en train de la développer. En fait, non ; les députés du RN, à quelques exceptions près, n’ont pas plus de hauteur de vue que les députés LR et, désormais, ils ont, de surcroît, une autre vision du monde totalement opposée aux valeurs traditionnelles.

Avec seulement 12 députés contre, et 14 abstentions, le RN poursuit allègrement sa marche vers l’intégration dans le magma mondialiste et le transhumanisme sous la houlette de son gourou, Laurent Alexandre[2]. Ce tournant radical n’a pas été perçu par les électeurs du RN, ni même peut-être, par bon nombre de ses députés. Imaginez que les uns et les autres ne voient dans le RN qu’une étoile qui continue à briller alors qu’elle est morte depuis des millénaires. Il est vraisemblable que Jordan Bardella soit le dernier Young Leader – au moins virtuel – sorti d’urgence, comme un lapin, du chapeau des magiciens de Davos; Gabriel Attal et Edouard Philippe qui avaient à l’origine été pressentis pour succéder à Macron, ne sont plus crédibles, même comme hommes de paille, par leur notoire incompétence ou par leur manque de charisme, alors que Bardella a des atouts plus puissants et plus séduisants, du fait de sa brillante personnalité et du fait qu’il a une bonne partie du peuple français derrière lui; il semble que la nouvelle tactique de la secte mondialiste consisterait à privilégier un rapprochement avec l’extrême-droite, notamment en Europe où elle a le vent en poupe. Georgia Meloni a inauguré avec succès cette nouvelle stratégie et l’on se souviendra du baiser public donné lors de la marche contre l’antisémitisme destinée à soutenir Israël, par le « crapaud » Meyer Habib, (qui aura bien du mal à se transformer en une belle princesse) au prince charmant Bardella.

Bertrand Mathieu écrivait le 31 janvier 2024, dans Le club des juristes, sous le titre  Inscription de l’IVG dans la Constitution: le fantasme d’un retour en arrière: « Inscrire dans la Constitution une liberté reconnue par le Conseil constitutionnel et attribuer au législateur une compétence qui lui appartient déjà relèvent d’une conception idéologique du texte fondamental. Comme l’a souligné à juste titre le président du Sénat, la Constitution ne peut être le réceptacle des questions sociétales. Tout débat, qui en l’espèce n’existe pas, portant sur telle ou telle question de société, devrait-il appeler une réponse constitutionnelle ? [...] Il n’appartient pas au constituant de transcrire dans le marbre de la Constitution toute jurisprudence constitutionnelle se bornant à tirer les conséquences de droits qui y sont déjà inscrits. »

Question importante si nous voulons comprendre les motivations profondes de Macron  qui feront que la France, par ce projet, serait le premier pays au monde à introduire dans sa Constitution la possibilité de recourir à l'avortement, à l’unique bon vouloir des femmes qui en feraient la demande. Bertrand Mathieu parle d’une « conception idéologique du texte fondamental ». Mais quelle conception et quelle idéologie ? C’est ce que nous allons voir

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Macron serait-il obnubilé par tout ce qui touche à Thanatos ?

Dans la mythologie grecque, Thanatos personnifie la mort ; pour le psychanalyste Freud, il est la représentation des pulsions de mort, opposé à Eros, qui représente les pulsions de vie.

Eros est un être androgyne, dont le sexe n’est pas clairement défini, qui pourrait aujourd’hui être apparenté à l’une des nombreuses classifications contenues dans l’acronyme LGBTQ +.

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Selon Jean-Pierre Vernant, éminent historien spécialiste de la mythologie grecque, il existe un autre Eros qui, lui, est sexué qui naît de la castration du sexe d’Ouranos, coupé par son fils Cronos. Cronos (chez les Romains, Saturne), est le roi des Titans, dont nous avons, dans notre article déjà cité[3], établi une filiation probable avec la secte mondialiste et les transhumanistes.

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Thanatos a un frère qui s’appelle Hypnos qui a le pouvoir d’endormir les hommes et les dieux ;  maître du sommeil des hommes, il est aussi maître du sommeil des dieux, incluant donc l’éternité, le sommeil éternel étant une métaphore de la mort, ce qui explique qu’Hypnos est le frère de Thanatos. Endormir les hommes, c’est le principe même de la propagande, désignée de nos jours par l’expression « ingénierie sociale » ; quant à endormir les dieux, les globalistes y songent mais l’entreprise se révèlera plus difficile...

On comprend mieux pourquoi Freud s’est emparé de ces personnages mythologiques et pourquoi nous supposons que Macron, personnalité fort confuse et complexe, pourrait s’intéresser à ces diverses représentations.

Donc, pour répondre à la question : quelle est la motivation profonde pour laquelle Macron veut absolument inscrire l’avortement comme une valeur pérenne de la France ? Eh bien, pour lui, il s’agit de faire en sorte que, après son passage au pouvoir, ses successeurs aient les plus grandes difficultés à détricoter ce qu’il a mis en place privilégiant dans sa démarche un système de cliquet qui fera qu’on ne pourra pas, ou bien difficilement, revenir en arrière ; c’est, à un autre niveau, le sien, qui est quand même celui de Président de la république d’un pays qui fut autrefois le phare du monde, la même démarche qui consiste pour les globalistes satanistes à tenter d’arrêter le cours de l’histoire cosmique en faveur de leur seul intérêt[4].

Panthéonisation

Dans cette obsession de Macron pour ce qui touche au domaine de la mort, nous ne devons pas oublier sa « panthéonite » qui consiste à graver dans le marbre non plus de la Constitution mais du Panthéon (on se rapproche plus concrètement de l’Hadès) le nom de certains personnages qui ont contribué, par diverses actions, à la disparition en cours de notre pays. Effectivement, avant d’intervenir pour assister la France dans son grand suicide, il fallait l’inciter à y songer par de multiples biais et grâce à la complicité de ces personnalités que Macron a récompensées – ou récompensera – post-mortem en inscrivant leurs noms pour « l’éternité » dans le marbre de leur tombeau au Panthéon.

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En premier lieu se trouve, évidemment, Simone Veil, qui est à l’origine de la dépénalisation de l’avortement, ce qui revient à dire qu’il s’agit là de la disparition, dans l’œuf, de millions de vies françaises, sur la demande, ne l’oublions pas, de Giscard d’Estaing. Simone Veil n’avait pas prévu ni voulu, comme nous l’avons souligné plus haut, que les fragiles barrières, qu’elle avait instaurées pour que le recours à l’avortement reste limité aux cas les plus dramatiques, cèdent et que l’IVG se généralise et soit accessible à toutes les demandes faites par les femmes, pour des raisons économiques ou sociales, voire esthétiques dans les cas les plus extrêmes mais, plus généralement, pour des raisons dites « de confort ».

La dépénalisation de l’avortement était-elle une raison suffisante pour accueillir sa dépouille ainsi que celle de son mari au Panthéon, compte tenu du revers de la médaille que comportait inévitablement son action, à savoir les pertes en vies humaines  ?

Elle était Ministre de la Santé sous le gouvernement de Jacques Chirac lorsqu’elle a fait promulguer la loi qui porte son nom ; n’est-ce pas problématique en regard du serment d’Hippocrate ?

Pour l’anecdote, est-ce pour lui rendre hommage que Macron nommera en 2017 celle qui fut la belle-fille de Simone Veil, Agnès Buzyn, à ce même poste de Ministre de la Santé où elle se distinguera en portant de trois à onze le nombre de vaccins obligatoires pour les enfants et, entre autres affaires scabreuses, en faisant classer l’hydroxychloroquine sur la liste des "substances vénéneuses » le 13 janvier 2020, avant même le début de la pseudo-pandémie, ce qui a fait mourir, sans soin, des milliers de malades.

Enfin, toujours dans le cadre de cette panthéonite, un projet que Macron aura à cœur de mener à son terme : l’accueil au Panthéon du corps de Robert Badinter, cet avocat qui, Ministre de la Justice sous François Mitterrand, est l’auteur d’une loi abolissant la peine de mort promulguée le 9 octobre 1981.

J’entends certains me dire : mais voilà justement qui va à l’encontre de votre thèse funèbre, puisque cette loi est justement contre la peine de mort. En réalité, pas vraiment, elle est contre la peine de mort pour les assassins, qui sont beaucoup moins nombreux que ceux qu’ils ont assassinés. La peine de mort ayant été instaurée par exemplarité tout au long des siècles passés, et la prison à vie n’ayant jamais été réellement appliquée en France pour la remplacer, les assassins et meurtriers continueront à infliger cette peine de mort à leurs victimes innocentes en nombre toujours plus croissant. Il y a donc là, de surcroît, une ignominie morale favorisant le malfrat par rapport à la victime, ce qui semble être actuellement la doctrine de la Justice française appliquée à toutes sortes de délits.

Pour finir, qui se préoccupe du sort post mortem de ces petits êtres qui ne demandaient qu’à naître ? Vous pensez peut-être que les dix millions de fœtus avortés en France ont été tout simplement jetés et incinérés en « déchets hospitaliers » ? Ce que nous connaissons de cette société marchande dans laquelle nous vivons et qui transforme tout en espèces sonores et trébuchantes nous laisse à penser que ce n’est probablement pas le cas ; et c’est peut-être là la vraie raison de cet acharnement anti-vie.

Pierre-Emile Blairon

Notes:

[1]. décret du 29 avril 1976, signé par le premier ministre du président Giscard d’Estaing, Jacques Chirac.

[2] Voir mon article : Traditionalistes contre globalistes : le grand chambardement planétaire du 25 février 2024 sur ce même site.

[3]. Op.cit.

[4]. Op.cit.

dimanche, 03 décembre 2023

Contradictions légales au sujet des fins de vie

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Contradictions légales au sujet des fins de vie

par Georges FELTIN-TRACOL

Le 29 octobre dernier, Emmanuel Macron annonçait sur X (ex-Twitter) son intention d’inscrire dans la Constitution de la Ve République l’avortement. Une phrase serait ajoutée à l’article 34 : « La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté de la femme, qui lui est garantie, d’avoir recours à l’IVG. » La révision serait adoptée en Congrès réuni à Versailles par le vote qualifié des trois cinquièmes des députés et des sénateurs.

Cette procédure parlementaire éviterait le risque de référendum que ne veut pas ce très grand démocrate. Le Monde du 31 octobre 2023 rapporte les propos d’un conseiller de l’Élysée pour qui une campagne référendaire accorderait « une tribune totalement disproportionnée par rapport à ce qu’ils [les groupes hostiles à l’IVG] représentent en réalité ». Le choix du Congrès offrirait au contraire au système médiatique d’occupation mentale une mise sous pression maximale sur tout parlementaire réfractaire ou abstentionniste.

Une fois encore, Macron se trompe. Il devrait observer ce qui se passe actuellement aux États-Unis. Dans les États dits conservateurs qui soumettent à leurs électeurs la question de l’avortement, ceux-ci répondent favorablement à son maintien et désavouent des républicains inféodés aux sectes évangéliques. Redoutable animal politique, Donald Trump a déjà compris cette désaffection. Il ne considère plus ce sujet sociétal comme une priorité dans sa campagne électorale de l’année prochaine.

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En Pologne, les nationaux-conservateurs atlantistes du PiS viennent de perdre les élections législatives. Leur politique anti-IVG bien trop restrictive a favorisé la mobilisation de leurs opposants, à savoir les plus jeunes électeurs et les électrices. Jaroslaw Kaczyński n’est pas Viktor Orban, plus fin et plus subtil.

Ce projet de révision constitutionnelle court-circuite cependant un autre projet gouvernemental traitant de la fin de vie, du suicide assisté et de l’euthanasie. Le contraste en devient saisissant. La Constitution, une nouvelle fois défigurée, comportera à la fois l’interdiction d’éliminer physiquement des ordures (tueurs d’enfants, assassins de personnes âgées, terroristes, trafiquants, vendeurs et usagers de drogues, etc.) et l’approbation de la fin du fœtus. Quant à la loi sur l’euthanasie, elle autoriserait les médecins à abréger sous certaines conditions, pour l’heure floues, la vie de patients jugés incurables ou trop âgés. Les Pays-Bas et la Belgique montrent dès à présent d’inquiétantes dérives dans ce domaine.

Et puis, quel avenir pour l’objection de conscience des personnels de santé en matière d’avortement? Son introduction dans la Constitution interdira-t-elle toute contestation? Y aura-t-il sous peu un délit de contestation de l’IVG? Remarquons qu’on peut toujours réclamer le rétablissement de la peine capitale sans déclencher de poursuites judiciaires.

En juin 2023, des militants anti-IVG à Lyon ont osé l’impensable. Ils ont collé des autocollants contre l’avortement sur les vélos en libre service de la métropole dirigée par les Verts. L’exécutif métropolitain a porté plainte pour dégradations. Mais les enquêteurs ont usé du délit d’entrave à l’IVG. Serait-ce un détournement de la loi? Serait-il possible d’étendre ce délit à d’autres actions hors de tout lieu de santé? Laissons à Foxley le soin de répondre à cette double interrogation dans une prochaine intervention de sa remarquable chronique, « De Droit et de Croc ».

Remarquons en outre que ceux qui souhaitent l’abolition de cette objection de conscience étaient les mêmes à militer au temps du service national obligatoire en faveur de l’objection de conscience... Cette dernière serait-elle donc sécable ou malléable au gré des circonstances?

Qu’on ne se méprenne pas ! Votre serviteur qui n’est pas monothéiste ne considère pas la vie comme un absolu indépassable. La peine de mort est une nécessité fondamentale pour le bon ordre social. C’est la voûte qui soutient tout l’édifice pénal. Son abolition lamentable excite le crime et encourage l’amoindrissement progressive des peines dites incompressibles.

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Par exemple, la justice belge refuse de renvoyer en France Salah Abdeslam, le seul terroriste survivant des attentats du 13 novembre 2015, condamné à la réclusion à perpétuité sans aucune réduction de peine. Les magistrats belges assimilent cette peine à une peine ou à un traitement inhumain ou dégradant ! On sait que les progressistes militent pour la suppression de la peine de sûreté de 22 ans qui violerait les droits de l’homme, de la femme et des poux. Ces officines grotesques s’élèvent contre la prison, sauf quand il s’agit d’enfermer historiens critiques et militants dissidents.

Les plus hypocrites dans ces débats de société restent bien sûr les Verts. Ces soi-disant écologistes s’affichent en défenseurs véhéments du vivant: ils défendent les cours d’eau, les écosystèmes, les paysages, la faune et la flore. Ils sont prêts à interdire la corrida dans le Midi, les combats de coqs dans le Nord et la chasse partout. Ils manifestent devant les boucheries traditionnelles artisanales qui heurtent leur véganisme. Ces ardents chantres du vivant sont prêts à deux coups de fourchettes de manger de la viande végétale industrielle… À quand donc des lions herbivores ? Ils sont enfin pro-choix. Ils s’opposent aux OGM avec raison, mais ils acceptent les OHCM (organismes humains chimiquement modifiés) dans le cadre d’une transition sexuelle. Frappés d’hémiplégie conceptuelle, ces défenseurs de la bio-diversité se moquent de l’indispensable ethno-diversité et développent des réflexes manichéens pavloviens, assis dans leur salon embourgeoisé en attendant l’arrivée d’un Uber ou d’un Delivroo.

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Contrairement aux chrétiens, la fin de vie peut être anticipée à la suite de Pierre Drieu la Rochelle, de Henry de Montherlant, de Yukio Mishima et de Dominique Venner. Ces quatre morts volontaires confortent une philosophie vitale de l’homme intégral. Se donner la mort n’est pas un interdit moral comme ne l’est pas la limitation par des avortements nécessaires des risques de transmission de maladies génétiques inguérissables ou de tares héréditaires.  On peut très bien imaginer qu’une société ré-organisée, verticale et hiérarchisée instaure l’autorisation préalable de mariage et le permis de conception.

Ainsi est-on très loin des motivations politiciennes et féministes de pacotille en faveur de l’introduction de l’IVG dans la Constitution. Le sujet est en tout cas bien trop sérieux pour le confier aux branquignols politiciens.    

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 94, mise en ligne le 29 novembre 2023 sur Radio Méridien Zéro.

16:51 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, avortement, euthanasie, ivg, actualité | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mardi, 28 juin 2022

La Cour Suprême des États-Unis contre l'idéologie du progrès

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La Cour Suprême des États-Unis contre l'idéologie du progrès

Alexandre Douguine

Source: https://www.geopolitika.ru/en/article/united-states-court-against-ideology-progress?fbclid=IwAR1DdDGPQhtF3ij6E89l0C-xCgdRvheL7seYQvmxFChCvttMAxgu1Vt1lOs

La nouvelle n°1 dans le monde aujourd'hui n'est pas 'Opération militaire spéciale de la Russie ou l'effondrement de l'économie occidentale, mais la décision de la Cour suprême des États-Unis de réviser l'arrêt Roe-Wade de 1973 et d'annuler les garanties constitutionnelles au droit d'interrompre une grossesse. Désormais, la question de l'avortement a été déplacée au niveau de chaque État, et immédiatement le procureur général du Missouri, Eric Schmitt, a annoncé la décision d'interdire l'avortement. Cela a fait l'effet d'une décharge électrique aux États-Unis et toute la clique mondialiste de cet État hégémonique, ayant encaissé un tel coup, s'est précipitée dans les rues avec des hurlements, des rugissements et une envie incontrôlable de brûler des voitures et de piller des magasins. À mon avis, la situation est très grave.

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Le fait est que la seule branche du gouvernement américain qui ne s'est pas encore discréditée était jusqu'à récemment les tribunaux. Leur autorité était considérée comme incontestable par toutes les forces politiques. On pense que la corruption et le lobbying idéologique au sein du pouvoir judiciaire n'ont pas réussi à prendre le contrôle total. Et maintenant, les juges nommés sous Trump ont agi. Tout ceci nécessite de notre part une réflexion très sérieuse.

Le fait est qu'il n'y a pas seulement un État américain sur le territoire des USA, mais deux pays et deux nations portant ce nom et cela devient de plus en plus évident. Il ne s'agit même pas d'une question de clivage entre républicains et démocrates, dont l'opposition devient de plus en plus âpre. C'est le fait qu'il existe une division plus profonde encore dans la société américaine.

La moitié de la population américaine est partisane du pragmatisme. Cela signifie que pour eux, il n'y a qu'un seul critère: ça marche ou ça ne marche pas, ça marche/ça ne marche pas. C'est tout. Et pas de dogme ni sur le sujet ni sur l'objet. Chacun peut se voir comme il le veut, y compris se prendre pour Elvis Presley ou pour le Père Noël, et si cela fonctionne, personne n'osera s'y opposer. Il en va de même avec le monde extérieur: il n'y a pas de lois inviolables, faites ce que vous voulez avec le monde extérieur, mais s'il réagit durement, c'est votre problème. Il n'y a pas d'entités, seulement des interactions. C'est la base de l'identité américaine, c'est la façon dont les Américains eux-mêmes ont traditionnellement compris le libéralisme: comme la liberté de penser ce que vous voulez, de croire ce que vous voulez et de vous comporter comme vous voulez. Bien sûr, en cas de conflit, la liberté de l'un est limitée par la liberté de l'autre, mais sans essayer, vous ne pouvez pas savoir où se trouve la fine ligne à ne pas transgresser. Essayez, peut-être cela fonctionnera-t-il.

C'est ainsi que la société américaine a été jusqu'à un certain point sur la ligne du temps. Ici, interdire l'avortement, là, autoriser l'avortement, ici, changer de sexe, là, punir le changement de sexe, organiser des parades gay ou des parades néo-nazies, tout était possible, rien ne se refusait d'emblée, la décision pouvait être n'importe quoi, et les tribunaux, s'appuyant sur une multitude de critères, de précédents et de considérations imprévisibles, étaient le dernier recours pour décider, dans les cas problématiques, de ce qui fonctionne/ne fonctionne pas. C'est le côté mystérieux des Américains, complètement incompris des Européens, et aussi la clé de leur succès: ils n'ont pas de limites, ce qui signifie qu'ils vont où ils veulent jusqu'à ce que quelqu'un les arrête, et c'est exactement ce qui fonctionne.

Mais dans l'élite américaine, qui est composée de personnes issues de milieux très divers, s'est accumulé à un moment donné un nombre critique de non-américains. Il s'agit principalement d'Européens, souvent originaires de Russie. Beaucoup sont ethniquement juifs mais imprégnés de principes et de codes culturels européens ou russo-soviétiques. Ils ont apporté une culture et une philosophie différentes aux États-Unis. Ils n'ont pas du tout compris ou accepté le pragmatisme américain, ne le considérant que comme une toile de fond pour leur propre avancement. En d'autres termes, ils ont profité des opportunités américaines, mais n'avaient pas l'intention d'adopter une logique libertaire sans rapport avec une quelconque allusion au totalitarisme. En réalité, ce sont ces élites étrangères qui ont détourné la vieille démocratie américaine. Ce sont elles qui ont pris la tête des structures mondialistes et qui ont progressivement pris le pouvoir aux États-Unis.

Ces élites, souvent de gauche, parfois ouvertement trotskistes, ont apporté avec elles une position profondément étrangère à l'esprit américain : la croyance en un progrès linéaire. Le progressisme et le pragmatisme sont incompatibles. Si le progrès fonctionne, tant mieux. Sinon, il faut l'abandonner. Voici la loi du pragmatisme : ça marche/ça ne marche pas. Si vous voulez avancer, avancez, si vous voulez le contraire, pas de problème, c'est la liberté à l'américaine.

Cependant, les émigrants de l'Ancien Monde ont apporté avec eux des attitudes très différentes. Pour eux, le progrès était un dogme. Toute l'histoire était vue comme une amélioration continue, comme un processus continu d'émancipation, d'amélioration, de développement et d'accumulation de connaissances. Le progrès était une philosophie et une religion. Au nom du progrès, qui incluait une augmentation continue des libertés individuelles, le développement technique et l'abolition des traditions et des tabous, tout était possible et nécessaire, et il n'importait plus que cela fonctionne ou non. Ce qui comptait, c'était le progrès.

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Cela représentait toutefois une interprétation totalement nouvelle du libéralisme pour la tradition américaine. L'ancien libéralisme soutenait la position suivante: personne ne peut jamais rien m'imposer. Le nouveau libéralisme répondait: imposons une culture de l'abolition, de la honte de soi, de l'élimination totale des vieilles habitudes, de la possibilité de changer de sexe, de la liberté de disposer du fœtus humain (pro-choice), de l'égalité des droits pour les femmes et les races n'était plus seulement une possibilité, c'était devenu une nécessité. L'ancien libéralisme disait : sois ce que tu veux, du moment que ça marche. Le nouveau libéralisme a répondu : vous n'avez pas le droit de ne pas être un libéral. Si vous n'êtes pas un progressiste, vous êtes un nazi et devez être détruit. Tout doit être sacrifié au nom de la liberté, des LGBT+, des transgenres et de l'intelligence artificielle.

Le conflit entre les deux sociétés - l'ancienne société libertaire et pragmatique et la nouvelle société néolibérale et progressiste - n'a cessé de s'intensifier au cours des dernières décennies et a culminé avec la présidence de Trump. Trump a incarné une Amérique et ses adversaires démocratiques mondialistes une autre. La guerre civile des philosophies a atteint un point critique. Et il s'agit en réalité d'une question d'interprétation de la liberté. La vieille Amérique voit la liberté individuelle comme celle qui exclut toute prescription extérieure, toute demande de l'utiliser seulement de cette façon et pas d'une autre, seulement pour ceci et rien d'autre. Seulement pour l'avortement et la gay pride, par exemple, et jamais pour interdire l'avortement ou diaboliser les pervers. La Nouvelle Amérique, en revanche, insiste sur le fait que la liberté exige la violence contre ceux qui ne la comprennent pas assez bien. Ce qui signifie que la liberté doit avoir une interprétation normative et que c'est aux néo-libéraux eux-mêmes de déterminer comment et pour qui ils l'utilisent et comment ils l'interprètent. L'ancien libéralisme est libertaire. Le nouveau est carrément totalitaire.

Et c'est dans ce contexte qu'il faut considérer la décision de la Cour suprême américaine de 1973 sur l'avortement Roe vs. Wade. Elle est en faveur de l'ancien libéralisme et du pragmatisme. Notez qu'elle n'interdit pas l'avortement, mais déclare simplement qu'il n'y a pas de solution claire au niveau de la loi fédérale. Les États peuvent résoudre le problème comme ils le souhaitent, mais cela signifie, ni plus ni moins, que le temps est réversible. Vous pouvez aller dans une direction, progressiste, ou vous pouvez aller dans la direction opposée. Tant que cela fonctionne. Il ne s'agit donc pas du tout d'avortement. Il s'agit de comprendre la notion du temps, à laquelle se réfèrent les uns et les autres. Il s'agit des divisions les plus profondes de la société américaine. Il s'agit d'une Amérique qui entre en guerre contre une autre Amérique de plus en plus ouvertement.

La Cour suprême est en train de renverser la stratégie dictatoriale totalitaire des élites mondialistes néo-libérales, qui agissent - un peu comme les bolcheviks en Russie - au nom de l'avenir. Le progrès justifie tout. Jusqu'alors, toutes les décisions n'allaient que dans un sens: en faveur de l'individualisme, de l'égocentrisme et de l'hédonisme, et soudain la Cour suprême fait un brusque retour en arrière. Pourquoi, a-t-elle été autorisée à le faire ? Et les vieux Américains presque désespérés, les pragmatiques et les libertaires se réjouissent: la liberté de faire ce que l'on veut, pas ce que disent les progressistes et les technocrates, d'aller dans n'importe quelle direction, pas seulement là où les mondialistes nous envoient de force, a de nouveau triomphé, et le courageux procureur général du Missouri a déjà montré ce qu'il est possible de faire. Bravo ! C'est une révolution pragmatique, une révolution conservatrice à l'américaine.

Bien sûr, toutes les conneries progressistes mondialistes sont sur le point de tomber à l'eau. La vieille Amérique a en quelque sorte contre-attaqué et affronté la nouvelle Amérique.

"Si le royaume de la loi est divisé en lui-même, il sombrera à coup sûr dans la désolation". Matthieu 12:25 Mieux vaut tôt que tard....

jeudi, 21 mai 2009

La crisi del dono - Intervista Claudio Risé

La crisi del dono.
Intervista Claudio Risé

di Susanna Dolci - 07/05/2009

Fonte: mirorenzaglia [scheda fonte]

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È, Claudio Risé [nella foto sotto], uno degli psicanalisti italiani di ampia fama nazionale ed internazionale. Docente di Scienze Sociali alle Università di Trieste-Gorizia, Insubria (Varese) e Bicocca (Milano), da oltre trent’anni studia l’uomo e la donna ovvero il maschile ed il femminile, nelle loro molteplici sfaccettature. La vita, la famiglia e la genitorialità con particolare attenzione alla figura paterna intesa come assenza o come “mestiere” difficile. I suoi numerosi libri sono stati tradotti in molti paesi europei ed in Brasile. Un spazio internet a disposizione del suo pubblico: www.claudio-rise.it. Esce in questi giorni per le Edizioni San Paolo La crisi del dono. La nascita e il no alla vita. È questo suo nuovo andare in riflessione, una discesa verso le «radici del pensiero che rifiuta la nascita». Un’attenzione di saggia misura sull’aborto inteso come quotidianità di azione da cronaca e da statistica, di battaglia politica, di leggi, di polemica, di giudizi positivi e negativi, di “crimine” addirittura, di orrori legalizzati od illegali e di tanto altro da aggiungere. O da sottrarre… Dipende, sempre, dai punti di vista. Ma il libro non è solo questo… ed è già molto. “La crisi del dono” è una sorta di Summa che non tralascia nulla perché niente vuole lasciare nel silenzio. Tutti gli attori legati alla venuta al mondo vengono chiamati in causa. Siano essi uomini, donne, bambini stessi e dunque padri, madri e figli, miti e mitologie, cambiamento e rinnovamenti, sacro e profano. Spetta, alfine ed in piena libertà, ad ogni singolo lettore decidere a quale cammino interpretativo accingersi. Che oscilla, in presenza, dagli albori temporali come il classico pendolo foucaultiano o la inimitabile quanto terribile spada di Damocle. Tutto sempre e come eterna scelta tra la vita e la morte. Un sentito ringraziamento a Claudio Risé per la sua piena e gentile disponibilità alla realizzazione dell’intervista che segue, nonostante i suoi molteplici impegni.

È stato appena editato dalle Edizioni San Paolo. È il suo “La crisi del dono. La nascita ed il no alla vita”. Lei ci parla di: Mito, Nascita, Figlicidio, Figli, Uomo, Donna, Aborto… E tanto ancora…  Se dovesse definire il centro di questo libro, cosa direbbe?

È un libro sulla nascita, come evento fisico, psichico e simbolico, sul suo significato e sulle resistenze che suscita. Molto spesso non la vogliamo (non solo quella fisica), perché ci chiede sempre di cambiare, trasformarci, ri/nascere.

 

Cos’è veramente l’aborto?

La scelta di evitare una nuova nascita sopprimendo il nascituro. Al di là delle considerazioni morali (non spetta a me giudicare), è una scelta fortemente conservatrice, contro il cambiamento. Dal punto di vista psicologico esprime un’avversione al futuro, alla trasformazione che regge il mondo, cui oppone il potere dell’Io individuale, quello che decide, appunto, l’aborto.

Tra abortire e dare in adozione c’è da sempre in mezzo una montagna invalicabile? Perché?

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È invece valicabile; molti la attraversano. Occorre rinunciare al possesso del figlio. Che del resto nessuno ha, perché il figlio appartiene a sé stesso. E, per la persona religiosa, a Dio.

Com’è il mondo in cui viviamo? Cito alcuni termini ricorrenti nei suoi studi e libri: neopaganesimo, narcisismo, droghe, guerra, terrorismo, scontro di etnie ma anche felicità come dono di sé, l’altro. Incubi quotidiani, difetti e pregi di questa nostra esile esistenza. Come affrontare al meglio o meno peggio tutto ciò?

Io racconto solo la psiche delle persone che vedo, la quale a sua volta parla del mondo in cui vivono. Un buon metodo per star bene, conosciuto da sempre,  potrebbe essere quello di cercare di essere se stessi, senza continuamente conformarsi, o dipendere dall’approvazione degli altri. Ha dei prezzi, ma ci si guadagna il vivere la propria vita, e non quella altrui, o del sistema  di comunicazione dominante.

 

Uomo? Uomo selvatico? O Maschio? Identità maschile tra essere io e/od altro da proprio sé medesimo? Tra Don Giovanni e Padre?

Consiglio di evitare ogni etichetta, comprese quelle sopra elencate (anche se prese dai miei libri) ed ascoltare chi si è. Che è sempre dentro, non fuori di noi.

 

La Donna? Mi verrebbe di aggiungere “è mobile….” ma forse è meglio “selvatica”? E d’ingegno? A metà tra forza e mistero dell’eterno archetipo dell’essere femminile? La Grande Madre, terribile eppur generosa?

Idem. Ognuna scopra sé stessa, e la interpreti. Il resto riguarda le altre, non te.

 

Lei parla della figura del Padre come dono, assenza e mestiere? Chi è un padre?

Un uomo che genera con una donna un figlio, lo protegge e aiuta a crescere quando è piccolo, e poi a diventare se stesso quando è più grande. Una figura elementare, che la natura conosce da sempre.

 

La natura intesa come mondo selvatico? Ancora respira nel suo esistere?

Sì. Tra le prime leggi firmate dal nuovo Presidente degli Stati Uniti ce n’è una che estende enormemente le aree vincolate a Wilderness, cioè  destinate a rimanere incontaminate, già molto estese in quel Paese. E’ una questione di grande attualità, e futuro. Ma naturalmente la Wilderness è ovunque, a cominciare da dentro di noi. Anche qui, si tratta di ascoltarla, e onorarla. E goderla.

 

Dove vanno i giovani?

Bisognerebbe chiederlo a loro. Io sono vecchissimo.

 

La comunità vivente ha ancora un suo specifico perché ben definito? È ancora dono e sacrificio?

Senza l’uno, e l’altro, non esiste comunità. Al massimo società, associazioni, club etc.

 

Famiglia VS divorzio. Anche qui quali i pregi, le colpe e loro effetti collaterali

La famiglia può fallire, così come un bimbo può essere soppresso. Basta si sappia che è un disastro, e non  si spacci divorzio ed aborto per cose da niente.

 

A conclusione. Siamo ancora in grado di trasformarci e rinnovarci? O restiamo in una immobile opposizione che nega l’anelito alla vita?

Non siamo noi a scegliere. È la natura a determinare che tutto, nell’essere umano, cambia continuamente nel corso della vita, le sue cellule, i suoi neuroni, i suoi sentimenti, il mondo intorno a lui. Certo possiamo optare per la sclerosi, mummificarci a vent’anni; molti lo fanno. Sono di solito pazzi, e piuttosto infelici, ma si può fare anche così. Però è meglio seguire, con spirito di avventura e divertimento, il misterioso  e sorprendente itinerario che la vita ci propone.


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