Entretien avec Richard Raczynski, auteur de Les Maîtres Invisibles, Dualpha, collection « Insolite », 230 pages, 27 euros.
(Propos recueillis par Fabrice Dutilleul).
Cet essai décrit la personnalité très atypique du peintre allemand Bô Yin Râ (Joseph Anton Schneider-Franken, 1876-1943), véritable fil conducteur d’une période de fascination pour une forme de mysticisme asiatique sublimé, allant des années 1900 jusqu’à la fin du second conflit mondial. On y découvrira un exotisme magique prenant ses sources au Tibet, en Inde, en Mongolie, en Chine, au Japon, en Russie, s’incarnant dans des références et des expressions cultuelles parfois déroutantes.
Que recouvre dans votre essai l’expression « Maîtres Invisibles » ?
La colonne vertébrale de cette étude s’appuie sur la personnalité très atypique du peintre allemand Bô Yin Râ (Joseph Anton Schneiderfranken, 1876-1943), véritable fil conducteur d’une période de fascination pour une forme de mysticisme asiatique sublimé, allant des années 1900 jusqu’à la fin du deuxième conflit mondial.
Dans ce cadre, tous les supports furent utilisés pour promouvoir une spiritualité « exotique » non dénuée d’arrière-pensées le plus souvent hégémoniques.
Religions revisitées au profit de volontés impérialistes (Royaume-Uni, Chine, Japon, Russie, Allemagne, France) grands récits de voyageurs à la solde de services étrangers, scandales politiques sur fond de manipulations.
Là où notre époque moderne s’exprimerait de manière verticale voire horizontale, cette étude s’articule plutôt depuis une analyse en diagonale, ne rentrant pas dans des schémas standardisés.
C’est-à-dire ?
L’époque décrite échappe en partie à notre analyse moderne. Elle revêt une attirance pour l’irrationnel prenant ses sources au Tibet, en Inde, en Mongolie, en Chine, au Japon, en Russie, s’incarnant dans des références et des expressions cultuelles parfois déroutantes (à l’image de la religion Bonpo), faisant émerger d’étranges leaders charismatiques.
L’une des différences les plus notables avec notre époque d’intense communication, réside dans l’anonymat (revendiqué) de ces « guides invisibles », restant par nature toujours à identifier et dont les pensées essaimèrent ensuite dans de multiples associations spiritualistes européennes.
De nombreux personnages, aux profils très différents viennent s’entrecroiser dans cette étude, citons : Rudolf von Sebottendorf, Piotr Badmaïev, Robert Nicolas Maximilien von Ungern-Sternberg (dit le Baron fou), le Lama Chao Kring, Teddy Legrand, Jean Marquès-Rivière, Nicolas Roerich, Alexandra David-Néel, Helena Blavatsky, Ferdinand Ossendowski, René Guénon, Saint-Yves d’Alveydre, Basil Zaharoff, Hiraoka Kotarō, Takeuchi Kiyomaro.
Des protagonistes à retrouver dans les chapitres suivants : Le Grand Orient de Patmos, L’évocation de Bô Yin Râ dans la presse française, E.B.D.A.R. Ermächtigte Bruderschaft der Alten Riten, La Franc-Maçonnerie de Joseph Schneider-Franken, L’envoyé de la Grande Loge Blanche, Teshu-Maru, Le Grand sanctuaire, La secte Amatsu kyo, Kala-Nag, le « serpent noir », La Russie, terre de Shambhala ?, Le Royaume du Prêtre-Jean, Les Mystères du Dragon, Le Tibet de tous les avatars.
Entretien avec Richard Raczynski, auteur de Les Maîtres Invisibles, Dualpha, collection « Insolite », 230 pages, 27 euros. Pour commander ce livre, cliquez ici.