vendredi, 30 mai 2025
Développement durable ou exploitation durable ?
Développement durable ou exploitation durable?
Leonid Savin
Derrière tous les discours sur la combinatoire écologie/politique se cachent toujours les intérêts de certains groupes oligarchiques.
Le concept de développement durable est promu depuis de nombreuses années sur les plateformes internationales, principalement au sein des Nations unies. Lors du sommet de cette organisation en 2015, 193 pays ont signé 17 objectifs de développement durable, où, de manière générale, tout le monde s'est accordé à dire que le monde avait besoin d'un certain modèle tenant compte à la fois des aspects politiques et économiques, mais aussi sociaux et environnementaux.
Encore plus tôt, lors du « Sommet de la Terre » de 1992 à Rio de Janeiro, le concept de durabilité a été adopté comme modèle pour les programmes économiques et environnementaux sous l'égide de la même ONU. Les objectifs du Millénaire pour le développement de l'ONU étaient également directement liés à cette théorie.
Bien que personne ne nie la nécessité d'une gestion prudente des ressources naturelles et de la protection de l'environnement, il est alarmant de constater que les questions de développement durable sont activement promues par des projets typiquement mondialistes tels que le Forum de Davos, fondé par Klaus Schwab. De même, George Soros et Bill Gates, dont les projets sont également liés à l'ONU par le biais de l'OMS et d'autres initiatives, plaident régulièrement en faveur du développement durable. Il est donc nécessaire d'examiner plus en détail de quel type de théorie et de méthodologie il s'agit. Et aussi qui, en particulier, la promeut et pourquoi.
Si l'on se penche plus en détail sur l'histoire, on constate que ce concept est directement lié à l'organisation mondialiste « Club de Rome » et à la théorie malthusienne sur la nécessité de limiter la population mondiale. En 1972, le « Club de Rome » a publié son premier rapport, intitulé « Les limites de la croissance », qui utilisait la modélisation mathématique pour explorer divers scénarios futurs pour l'humanité.
Il est révélateur et, apparemment, il n'est pas fortuit que la même année ait vu la création du Programme des Nations unies pour l'environnement, qui a jeté les bases du débat sur -et de la résolution- des problèmes environnementaux au niveau mondial. La théorie du réchauffement climatique, les problèmes de la couche d'ozone terrestre et d'autres doctrines similaires, y compris des constructions pseudoscientifiques destinées à des personnes crédules, en sont également issues.
À ce propos, les dernières réalisations dans le cadre du programme de développement durable sont les accords conclus lors du "Sommet de Paris sur le climat", accords concernant la limitation des émissions de CO2 et la poursuite de la mise en œuvre de ce programme, auquel de nombreux pays ont adhéré.
Bien que les auteurs du concept de développement durable déclarent leurs objectifs nobles et les décrivent comme une approche pragmatique – c'est-à-dire comme une utilisation rationnelle des ressources pour la prospérité, comme la perspective d'un niveau de vie élevé et d'une répartition équitable des bénéfices, ainsi que comme la préservation de l'environnement et des ressources naturelles –, ce qui représente les trois piliers que sont l'économie, la sphère sociale et l'écologie; le terme lui-même reste néanmoins assez vague et imprécis. Chacun peut y mettre ce qu'il veut. Par conséquent, des conflits d'intérêts sont inévitable, non seulement entre l'économie et la politique, mais aussi entre les acteurs politiques, comme en témoigne le refus d'un certain nombre de pays d'adhérer à l'accord de Paris.
De plus, avant même cela, lors du sommet du Groupe des 77, qui s'est tenu en Bolivie en 2014, la déclaration finale soulignait le désaccord avec la politique de contrainte imposée par les pays occidentaux pour asseoir certaines normes environnementales.
Il a été raisonnablement affirmé que, sous le couvert de la préoccupation pour l'environnement et de la nécessité d'imposer des taxes spéciales sur les émissions de CO2, on tente de freiner le développement d'autres États. Alors que les pays industrialisés ont déjà traversé une période de croissance industrielle et s'orientent vers un nouveau type d'économie, ils tentent d'imposer leur modèle à d'autres États, sans tenir compte des dommages réels que le rejet de l'industrialisation peut causer à leurs économies.
En effet, l'Occident a promis d'aider au lancement de nouvelles technologies. Mais, apparemment, cela exigeait de payer pour cela en cédant des ressources et en galvaudant la souveraineté politique.
Il convient de noter que le Groupe des 77, malgré son nom, comprend plus de 130 pays, ce qui en fait la plus grande organisation internationale au monde après les Nations unies. Alors pourquoi toutes les décisions « environnementales », qui sont pour le moins étranges et relatives au développement durable, ont-elles été soutenues et le plus souvent adoptées par l'ONU ? Cette dichotomie est donc assez étrange, mais la réponse à cette question pourrait être que l'on est ainsi en train de déployer une stratégie de corruption, traditionnellement pratiquée par les pays du G7, qui achètent les votes des pays en développement à l'ONU en échange d'une aide économique du FMI et de la Banque mondiale.
Un autre exemple de la manière dont les mondialistes promeuvent leurs intérêts sous le couvert du développement durable est celui des monopoles agro-industriels associés aux organismes génétiquement modifiés (OGM).
Ces organismes sont présentés comme relevant de biotechnologies agricoles prometteuses, capables d'atteindre les objectifs de développement durable (principalement dans le secteur de la production alimentaire). Mais en même temps, cela passe sous silence le prix à payer pour y parvenir. Il ne s'agit pas seulement de la destruction de cultures endémiques dans différentes parties du monde, directement liées à l'agriculture authentique et au mode de vie traditionnel de nombreux peuples, mais aussi de l'imposition pure et simple d'un monopole sur l'achat de semences OGM auprès de leurs producteurs, dont la grande majorité est située aux États-Unis. Cependant, aux États-Unis, la moitié des terres agricoles est déjà sous le contrôle des géants des OGM, ce que confirment les statistiques.
Et cette expérience menée sur les agriculteurs américains peut servir d'exemple à d'autres pays.
Les partisans de l'utilisation des OGM soulignent également que l'agriculture biologique nécessite plus de terres et entraîne également des émissions de dioxyde de carbone plus élevées en raison de l'utilisation d'engrais organiques obtenus à partir d'animaux.
Nous voyons ici une combinaison évidente entre des discours, que les mondialistes tentent de promouvoir sous le couvert de connaissances environnementales, et un programme écologique.
Cependant, les experts ont noté que l'utilisation des biotechnologies modernes telles que les OGM est directement liée à d'autres technologies de transition, mais aucune évaluation détaillée sur cette question n'a été élaborée.
Malgré cela, les tentatives de multinationales telles que Monsanto (rachetée par Bayern en 2016) pour contrôler les marchés agricoles se poursuivent.
Les sociétés pharmaceutiques occidentales, regroupées sous l'appellation de « Big Pharma », déploient des efforts similaires. Cependant, l'épidémie de coron avirus a montré le côté déplaisant de l'interaction entre les élites politiques occidentales et les géants pharmaceutiques, principalement le scandale au sein de l'UE concernant l'achat de vaccins à une entreprise approuvée par Ursula von der Leyen sans qu'il n'y ait eu de procédures appropriées et sans la transparence et la responsabilité requises. Mais cela n'a pas affaibli les efforts de l'oligarchie pharmaceutique occidentale pour s'emparer du marché mondial pour écouler ses produits de qualité inférieure, bien au contraire.
Le cynisme des mondialistes atteint son paroxysme dans les cas observés en Amazonie brésilienne, qui peuvent être considérés comme des cas à part. Après les incendies de forêt, certaines entreprises de biotechnologie apparaissent pour offrir leurs services afin de « normaliser » le sol dans la zone brûlée. Les personnalités publiques locales établissent un lien direct entre ces incendies, qui sont récemment devenus plus fréquents et plus importants, et les intérêts de ces entreprises.
Tout cela nous permet de conclure que le concept de « développement durable » était dès l'origine un projet politique des oligarques mondialistes. Mais avec la fragmentation et l'impasse actuelles que connait projet de mondialisation, ils tentent de présenter cela comme un scénario alternatif pour un avenir universel. C'est-à-dire une partie de leur fameux « ordre fondé sur des règles ». Afin que leur fonctionnement et leur contrôle puissent se poursuivre sous un prétexte plausible.
16:22 Publié dans Actualité, Ecologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, développement durable, écologie, globalisation | |
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samedi, 02 mai 2009
La face cachée du développement durable
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Ex: http://unitepopulaire.com/ (article exclusif) | |
Dans un monde qui ne cesse d’exploiter des ressources non renouvelables tout en détériorant l’environnement, il est légitime de s’interroger quant aux solutions à apporter à cette crise sans précédent. En ce moment, les politiques parlent beaucoup du développement durable comme incarnant la meilleure voie à suivre. Mais que penser de ce développement durable ? Quel est son lien réel avec l’écologie ? Le présent article s’inspire de l’ouvrage Demain la Décroissance du philosophe et intellectuel français Alain de Benoist. Celui-ci s’est longuement penché sur l’étude du système économique actuel et de l’idéologie mondialiste qui le sous-tend.
Le développement durable et l’écologie Tout d'abord, définissons ce qu'est l'écologie et le développement durable et faisons la distinction entre ces deux termes. Le développement durable, pour commencer, découle de la théorie classique de la croissance. Celle-ci s’est construite sur l’idée de dématérialisation des ressources naturelles. Ces ressources seraient, en fait, substituables à un certain capital financier. En d’autres termes, un apport financier suffirait à compenser la dégradation de l’environnement. Le problème est évidement lié au fait que le patrimoine naturel n’est pas entièrement substituable au capital. Il n’est, de plus, absolument pas substituable lorsqu’il s’agit de ressources non renouvelables. On voit donc dans cette théorie une sorte de financiarisation d’un environnement qui n’est pourtant pas monétisable. Cette marchandisation de l’environnement est comparable à la marchandisation des salaires aux premières heures de la mondialisation. En effet, autrefois, pour le patron, la dépense salariale comprenait une certaine dimension humaniste qui interdisait qu’on la manipule au même titre qu’on le ferait avec les dépenses matérielles de l'entreprise. Or – et c'est la thèse du démographe français Emmanuel Todd – la dépense salariale est aujourd’hui considérée comme une dépense comme les autres qu'il faut réduire au maximum. Cette logique s’est concrétisée par la libéralisation mondiale des marchés de la production, notamment par le phénomène délocalisation qui obéit toujours à la loi du moindre coût – et donc du salaire le plus bas. Un autre exemple qui illustre cette théorie est le marché de la pollution. Ce marché a la caractéristique de permettre la pleine substituabilité du capital à la pollution. Une industrie polluante ne considérera pas ces rejets nocifs comme un mal devant être réparé par souci de conscience environnementale mais plutôt comme de simples "externalités négatives" devant être intégrées dans les comptes alloués aux pollutions potentielles. Il est à noter que ce fonctionnement est financièrement plus intéressant que la remise en cause du système de production… L’écologie, quant à elle, est définie comme l’étude des milieux et des conditions d'existence des êtres vivants et des rapports qui s'établissent entre eux et leur environnement. Cette définition amène à penser l’écologie comme une science soucieuse des dégradations environnementales. L’écologie, contrairement au développement durable, est donc prête à remettre en cause n’importe quel système économique qui irait à l’encontre du bien-être de l’écosystème. Ce qui constitue ces deux doctrines est donc l’ordre des priorités, l’équilibre naturel et la préservation de l’environnement n’ayant pas la même importance primordiale pour les deux. Le développement durable n’est donc qu’une échappatoire non pas au système économique mais à la réforme nécessaire de ce système économique, celui-ci étant basé sur la croissance et la dette (la seconde engendrant la première).
Comme il a été dit plus haut, le développement durable ne remet nullement en cause le dogme de la croissance infinie mais se contente d’intégrer la donnée écologique à un système économique qui demeure, lui, inchangé. Le sociologue et philosophe français Edgar Morin évoque la nécessité d’une remise en cause des principes de la logique marchande. Il voit dans le développement durable un moyen de faire croire qu’il est possible de remédier à cette crise environnementale sans remettre en question l’imaginaire économique, le système de l’argent et l’expansion illimitée du capital financier. Cette logique se condamne elle-même à terme dans la mesure où elle continue de s'inscrire à l'intérieur d'un système de production et de consommation qui est la cause essentielle des dommages auxquels elle tente (ou prétend tenter) de remédier. Alain de Benoist pointe du doigt le fait que tout le monde parle aujourd'hui d'écologie (le marketing industriel a même créé le concept de greenwashing qui consiste à faire vendre au moyen de pseudo-arguments écologiques), mais que depuis qu'on en parle, la situation ne s'est pas globalement améliorée, bien au contraire. Ce qui montre qu'en dépit des beaux discours et des proclamations de principe, la logique du profit reste prédominante. Kurt Gödel, un mathématicien américain, a formulé un théorème qui démontre qu’un énoncé ne peut être ni vérifié ni réfuté dans le cadre de la théorie à laquelle il appartient. En d’autres termes, le seul moyen de résoudre les problèmes environnementaux est de sortir du système économique actuel, principal producteur de ces mêmes problèmes.
Un des meilleurs moyens de comprendre l’influence néfaste de la croissance sur l’écologie est l’effet rebond. Celui-ci permet de comprendre que lorsque des économies d’énergie ou des avancées environnementales sont effectuées, elles sont en fait annulées, voire aggravées, par l’incitation à consommer et l’augmentation des quantités produites qui en résultent. Par exemple, un véhicule de consommation modeste incitera son conducteur à parcourir plus de kilomètres puisqu’elle permet d’aller plus loin pour le même prix... Cette augmentation de l’utilisation du véhicule (incitation à consommer) aura comme effet d’annuler le gain obtenu par la réduction de la consommation en carburant du véhicule. Les économies d’énergie ont donc souvent comme effet d’augmenter les quantités produites et, par conséquent, le volume global de consommation. Il est important de noter que ces effets pervers d’augmentation du volume des ventes induits par le développement durable sont, en fait, un effet voulu. Ils permettent, en effet, de stimuler la consommation et de maintenir une croissance exponentielle tout en "sauvant la face" vis-à-vis d’une opinion publique toujours plus sensible aux préoccupations écologiques.
Le développement durable est souvent associé à une volonté humanitaire de contribuer au développement des pays pauvres. Seulement, la pauvreté du tiers-monde ne serait pas, selon Alain de Benoist, le résultat d’un développement insuffisant des ces pays mais plutôt leur insertion dans une économie de marché libérale prédatrice et inadaptée aux besoins réels desdits pays. Cette insertion, voulue par les pouvoirs occidentaux, plonge bon nombre de pays dans une logique de réduction effrénée des coûts de production. Logique qui amène ces pays non pas à développer leur production locale et à avancer vers l’auto-suffisance mais plutôt, au contraire, à importer des biens produits moins cher ailleurs. Le développement durable aurait donc un effet pervers pour les pays pauvres qu’on pousserait à s’endetter pour rattraper leur "retard" de développement. Il serait légitime de se demander si cet endettement ne serait pas là que pour faire consommer ces pays qui, jusque là, n’étaient rentables pour l’Occident qu’à travers leurs matières premières. N’est-ce pas là un moyen d’affaiblir ces pays en les rendant plus dépendants des pays riches ? Un autre problème engendré par la doctrine du développement durable est sa volonté d’imposer des lois restrictives à des pays jugés "non-écologiques". Ces lois, sous couvert de souci environnemental, peuvent servir à freiner la croissance de certains pays concurrents, notamment en matière d’énergie.
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00:40 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : écologie, développement durable, économie, écologisme | |
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