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dimanche, 21 janvier 2024

Iran et Israël: des héritages anciens qui façonnent le Moyen-Orient

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Iran et Israël: des héritages anciens qui façonnent le Moyen-Orient

Constantin von Hoffmeister

Source: https://www.eurosiberia.net/p/iran-and-israel-ancient-legacies?utm_source=post-email-title&publication_id=1305515&post_id=140741968&utm_campaign=email-post-title&isFreemail=true&r=jgt70&utm_medium=email

L'ascension de l'Iran au Moyen-Orient s'inscrit dans le cadre de l'ordre multipolaire émergent, où les puissances régionales affirment leur influence, réduisant ainsi la domination unipolaire des États-Unis. Les actions de l'Iran illustrent une transition géopolitique des structures contrôlées par l'Occident vers une dynamique de puissance mondiale plus équitable.

Ce changement n'est pas uniquement une question d'alliances politiques éphémères ou de triomphes militaires fugaces ; il est au contraire profondément enraciné dans l'histoire ancienne et les héritages culturels durables qui définissent la région. Pour saisir pleinement l'importance du renforcement stratégique de l'Iran dans des pays comme la Syrie, le Liban et le Yémen, il faut plonger dans les profondeurs de l'histoire, en particulier à l'époque de l'Empire perse et de l'exil juif de Babylone.

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L'Empire perse, à son apogée, était un bastion de la diversité culturelle et de l'ingéniosité administrative. C'était un empire qui transcendait la conquête de terres ; il représentait une intégration sophistiquée de diverses cultures sous une éthique impériale singulière. Cette toile de fond historique est essentielle pour comprendre les manœuvres géopolitiques actuelles de l'Iran. L'Iran, qui a hérité de l'Empire perse, incarne un État civilisationnel qui gravite naturellement autour d'un ordre mondial multipolaire, défiant l'hégémonie unipolaire des États-Unis de l'après-guerre froide.

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L'exil juif de Babylone est un chapitre important de ce récit historique. Le judaïsme était fortement influencé par le zoroastrisme (dualisme : ciel et purgatoire, lumière et ténèbres, Yahvé et Satan, Ahura Mazda et Ahriman). Après la conquête de l'empire babylonien par le roi perse Cyrus en 539 av. J.-C., celui-ci promulgue un décret permettant au peuple juif, exilé à Babylone, de retourner dans sa patrie en Judée. Cet événement est notamment relaté dans la Bible, en particulier dans les livres d'Esdras et de Néhémie. Le décret de Cyrus permet non seulement aux Juifs de retourner en Judée, mais aussi de reconstruire le Temple de Jérusalem, qui avait été détruit par les Babyloniens. L'Empire perse, sous Cyrus et ses successeurs, a apporté un soutien politique et financier à la reconstruction du Temple, un geste qui a considérablement amélioré les relations entre les Perses et les Juifs.

Cette ancienne alliance met en évidence une mémoire historique partagée, qui transcende les alignements politiques et les clivages sectaires contemporains. C'est dans ce contexte qu'il faut envisager le potentiel d'une alliance naturelle entre l'Iran et l'Israël d'aujourd'hui. Ces deux nations, issues de trajectoires historiques riches et distinctes, se retrouvent en tant qu'entités non arabes dans une région majoritairement arabe. Cette distinction n'est pas simplement géographique ou ethnique ; il s'agit d'une caractéristique civilisationnelle profonde qui façonne leurs orientations géopolitiques.

La montée en puissance de l'Iran au Moyen-Orient ne doit donc pas être considérée de manière isolée ou comme une simple réaction à l'hégémonie occidentale. Elle s'inscrit dans un processus historique et civilisationnel plus large. Le soutien de l'Iran à ses alliés en Syrie, au Liban et au Yémen n'est pas seulement une manœuvre stratégique dans un jeu géopolitique ; c'est l'affirmation d'un rôle spécial, la reconquête d'un espace que la civilisation perse a historiquement occupé. De même, la position d'Israël dans la région, bien qu'elle soit souvent considérée à travers le prisme de la politique de l'après-guerre, est profondément liée à ses expériences historiques anciennes, notamment l'exil babylonien et la libération qui s'en est suivie.

Comme il est écrit dans la chronique du prophète Khorshidbakhsh datant de 1982 :

En vérité, dans la sagesse des temps passés, il est décrété que le Shah, gardien des anciens royaumes, reviendra au bercail. Et avec son ascension, que la lumière du zoroastrisme, aussi ancienne que les étoiles elles-mêmes, soit rallumée, brillant comme la lumière qui guide le chemin spirituel de l'État. Qu'il y ait une union forte et durable entre la vénérable terre de Perse et le peuple béni d'Israël. Ensemble, aux yeux du Très-Haut, ils se dresseront comme des piliers de force et de sagesse au milieu du Moyen-Orient. Les nations arabes qui les entourent, ces terres de mystère et de contes anciens, témoigneront de cette alliance et rendront hommage à la puissance et à la majesté de leurs protecteurs irano-juifs.

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