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mercredi, 10 décembre 2025

Jean-Gilles Malliarakis, trois témoignages

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Jean-Gilles Malliarakis, trois témoignages

Source: https://www.voxnr.fr/7114-2

Jean-Gilles Malliarakis vient de nous quitter

Lucas de Méan

C’est avec tristesse que je viens d’apprendre le décès de Jean-Gilles Malliarakis.

Figure majeure du nationalisme-révolutionnaire francophone.

Pour celles et ceux qui connaissent l’histoire de notre courant, c’est une perte immense, un nom qui ne dira peut-être rien au grand public, mais qui résonne profondément chez tous ceux qui s’intéressent à la pensée solidariste, à la troisième voie, à l’idée d’un nationalisme social, révolutionnaire, organique.

Il n’est pas le premier théoricien du nationalisme-révolutionnaire, d’autres, avant lui, avaient tracé les sillons doctrinaux.

Mais il fut sans conteste l’un de ceux qui ont structuré ce courant dans la France post-70, en lui donnant une forme militante, un vocabulaire, une doctrine reconnaissable, et surtout une stratégie autonome, distincte à la fois de la droite classique et des formations électorales de l’extrême-droite traditionnelle.

Avec lui, le NR cesse d’être seulement une théorie marginale et devient un projet politique cohérent :

- ni libéralisme capitaliste, ni marxisme collectiviste;

- une voie européenne, enracinée et sociale;

- une critique du mondialisme et du condominium USA/URSS;

- une défense de l’identité, des peuples, des corps sociaux;

- une vision dynamique, non passéiste, de la Nation.

Il inspira, structura, forma.

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À travers le MNR puis Troisième Voie, il fut un organisateur, un cadre, un faiseur de doctrine. Il chercha à dépasser les querelles de chapelles, à réconcilier l’idée nationale avec la justice sociale, à sortir les milieux identitaires de l’horizon électoraliste pour les pousser vers une pensée de long terme.

On ne peut pas nier son rôle historique: sans lui, le NR francophone n’aurait sans doute pas le visage qu’il a eu dans les années 80-90, et nombre d’idées qui nous paraissent aujourd’hui acquises seraient restées à l’état de notes dans des marges.

Jean-Gilles Miliarakis s’en va.

Son œuvre, elle, demeure.

À nous, désormais, de la transmettre, de l’enrichir, de la prolonger, non dans la nostalgie, mais dans l’action et la pensée vivantes.

Qu’il repose en paix.

Mémoire et honneur.

Europe, jeunesse, révolution !

Lucas de Méan.

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Jean-Gilles Malliarakis, militant historique de la cause nationaliste, vient de nous quitter

Roland Hélie

Je viens d’apprendre avec une immense tristesse le décès, à l’âge de 81 ans, de Jean-Gilles Malliarakis.

Editeur, militant infatigable du combat nationaliste depuis les années 1960, Jean-Gilles était un personnage incontournable et marquant pour quiconque à fréquenté la droite nationaliste ces soixante dernières années.

Il fut le fondateur en 1979 du Mouvement nationaliste révolutionnaire, qui deviendra plus tard Troisième voie, et du journal Jeune nation solidariste. Plus tard, il s’engagera dans la défense des petites entreprises françaises. Ces dernières années, il animait le site L’Insolent.

Il a, à de nombreuses reprises, participé aux activités de Synthèse nationale. Il y a trois ans, il prenait la parole lors de notre Rendez-vous Bleu Blanc Rouge de 2022. Personne n’oubliera l’orateur exceptionnel qu’il était.

Nous reviendrons très vite sur cette pénible disparition.

À Isabelle, son épouse, à sa famille, toute la rédaction de Synthèse nationale présente ses condoléances.

Roland Hélie

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Ma jeunesse se souvient!

Pierre Robin

J’étais entré, plein de curiosité, dans son univers un peu à part en ce milieu des années 80 où tout se mettait en place, la gauche libérale et le gauchisme culturel, les  » devoirs de mémoire  » et les quartiers  » difficiles « , le lepénisme sonore et l’antiracisme fashionable. JGM était fort d’une réputation de radicalité nationaliste-révolutionnaire – ou, pour les branchés,  » solidariste  » -, d’une certaine verve polémique, d’une crédibilité physique certaine, de solides connaissances historiques (et économiques). Et de sa Librairie Française bien située et où ne passaient pas que des amateurs de livres anciens. Et encore de son mouvement à lui dont le nom – Troisième Voie – renvoyait en trois syllabes dos à dos la gauche et la droite, le communisme et le capitalisme, l’OTAN et le Pacte de Varsovie. C’était un groupuscule si l’on veut, mais remuant, juvénile et inspiré comme son chef, et dont une partie du charme étrange résidait dans une esthétique forte autant que rétro. Et il y avait aussi son journal Révolution européenne, à la maquette rouge et noire soignée et aux mots d’ordre peu consensuels. On peut dire que TV, dans cette deuxième moitié des années 80, disputait le marché de la jeunesse radicale  » de droite  » (pardon d’ex. dr.) aux lepénistes et aux royalistes.

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Tout ça a donné quelques animations de rue intéressantes, telle cette manifestation réunie vers Saint-Germain-des-Prés sur un thème – Nous ne serons pas les Palestiniens d’Europe ! – qui ferait frémir aujourd’hui la droite niaiseuse. Tels encore ces dépôts de gerbe au mur des Fédérés du Père Lachaise (encore un positionnement propre à scandaliser rétrospectivement une Sarah K ou une Marion M). Sans oublier un défilé de Jeanne d’Arc où Jeanne était à cheval mais portait un flight jacket et non une armure du XVème siècle, et brandissait non une oriflamme dédiée au Christ et à la Vierge Marie mais un étendard noir avec un trident blanc. Et cet activisme drainait donc un public jeune, étudiants en droit et skinheads en blousons (noirs). Aux marges de la politique, et notamment du lepénisme, dont Malliarakis appréciait sans doute plus le leader que le parti, étant du genre tribun cultivé lui aussi, l’aventure a duré 4, 5 ans. Et puis JGM a changé son fusil d’épaule et de fréquentations politiques, sans doute las de labourer un ghetto. Cela peut humainement se comprendre. Il a continué d' » évoluer  » pour employer un mot démoralisant, et là disons que ça m’intéressait moins.

Mais quelle importance ce soir les divergences sur ceci ou cela ? Elles ne m’empêchent pas de me souvenir que Jean-Gilles Malliarakis fut une figure souvent inspirée, un type courageux, plein d’idées et non dénué d’humour (et ça c’est toujours mieux en politique, même extrémiste). Et je me félicite rétrospectivement que notre ultime rencontre fortuite, à 5 minutes de l’Etoile et de son Arc de Triomphe français, se soit passée dans la bonne humeur, et même avec un minimum de connivence…

Pierre Robin.

11:26 Publié dans Actualité, Hommages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hommage, jean-gilles malliarakis | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

samedi, 16 mai 2020

Loi Avia, nouvelle tache indélébile

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Loi Avia, nouvelle tache indélébile

par Jean-Gilles Malliarakis

Ex: https://www.insolent.fr

On peut difficilement mettre, je crois, Mme Ruth Elkrief, et  BFM-TV auquel elle consacre ses talents, au premier rang des adversaires de la Macronie. C'est pourtant elle, si mon souvenir est exact, que j'ai entendue pour la première fois au début de ce printemps, qui parlait de la gestion lamentable des masques, comme d'une tache indélébile marquant au fer rouge ce gouvernement que le monde ne nous envie guère.

Hélas d'un point de vue objectif, cette faute difficilement effaçable ne peut être considérée ni pour la première depuis 2017, ni pour la dernière.

Les déclarations commises à Alger sur la colonisation, qualifiée pendant la campagne électorale, de crime contre l'humanité[1], ont semblé, par exemple, encore plus impardonnables, et de nature à empêcher que l'on ne puisse jamais se rallier à leur auteur.

En effet, elles constituaient le prélude à d'autres atteintes irrémédiable à la dignité française et à l'identité européenne.

L'une des plus graves a été scellée par le parti LREM avec la loi Avia dont le propos théorique prétend lutter contre la haine sur internet. Ce 13 mai, le texte a été adopté en deuxième lecture à l'assemblée, par la majorité macronienne et elle seule.

Elle s'inscrit certes dans la suite de toute la série des lois mémorielles absurdes et liberticides adoptées, l'une après l'autre, par la cinquième république depuis 40 ans, notamment depuis cette Loi Pleven de 1971 dont on ignore toujours qui l'a réellement votée.

Cependant, on doit prendre acte que, cette fois les députés de droite, ceux du groupe LR comme des non-inscrits d'étiquette RN ont pratiquement tous voté contre.

Notons aussi que des oppositions se sont levées chez les radicaux du groupe Libertés et Territoires, et au sein de la gauche qui s'est globalement abstenue. Également, le 12 mai, Mediapart publiait un dossier terrible contre la promotrice du texte.[2]

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Si le phénomène des sites internet, que nous appelons réseaux sociaux, induit la nécessité de règlements nouveaux, on pourrait se demander si la vraie question ne porte pas sur l'originalité de leur fonctionnement : dans le contexte du web 2.0, l'anonymat des intervenants fait porter sur les éditeurs juridiques des pages, une responsabilité disproportionnée. Remédier à ce travers ne devrait pas soulever de problèmes insolubles, mis personne ne semble s'en préoccuper.

En l'occurrence, pourtant, ce n'est pas à ce questionnement que répond la nouvelle loi.

Si un texte pareil était apparu au Nicaragua, ou dans une quelconque république bananière, catégorie vers laquelle semble désireuse d'évoluer le régime macronien, on pourrait se plaire à ironiser sur la signification même de ce mot. Là où il n'y a pas d'amour, est-ce nécessairement de la haine ? Montherlant, un peu oublié, c'est dommage, faisait lui-même l'apologie du mépris, qui, selon lui "fait partie de l'estime". Avec le propos de Mme Avia, conservera-t-on seulement le droit de demeurer dans l'indifférence ?

Observons avec Bruno Retailleau que "ce texte va confier aux GAFAM le soin de réguler une liberté publique, le soin de censurer. C'est la société de la surveillance généralisée que l'on nous propose". Et le chef de file des sénateurs LR renvoie à son discours de décembre 2019, lorsque la loi Avia se trouvait en discussion au sein de la chambre haute[3].

Et on tâtera bientôt, au sein des instances de censure du net, du poids des amis de l'islamo-terrorisme. La quête du politiquement correct caractérise, au plan électoral français la Macronie, au plan international les organisations patronnées par le financier Soros.  Mais le vrai processus reste formaté par les Frères musulmans. Il évoluera bientôt vers une loi contre le blasphème, revendication mondiale de l'islamisme.

J.-G. Malliarakis.

 
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Apostilles:

[1] cf. article  publié le 15 février "Macron qualifie la colonisation de crime contre l’humanité".
[2] cf. article "Laetitia Avia, la députée LREM qui horrifie ses assistants".
[3]cf. son twitt du 13 mai 2020.

samedi, 09 novembre 2019

Ce qu'ils appellent chute du Mur

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Ce qu'ils appellent chute du Mur

par Jean-Gilles Malliarakis

Ex: https://www.insolent.fr

À la veille du 30e anniversaire du renversement, le 9 novembre 1989, par le peuple berlinois du Mur de protection antifasciste érigé en 1961 par les communistes les commémorations s’amoncèlent. Elles rivalisent de désinformation et d'hypocrisie.

Tout d'abord, on pourrait et on devrait donc s'interroger honnêtement sur les craquèlements du bloc soviétique qui ont précédé plus encore qu'ils n'ont accompagné la liquidation du régime est-allemand. C'est en effet d'abord l'épuisement interne de leur propre système ignoble et corrompu qui a conduit les dirigeants du Kremlin à renoncer à leur occupation de la partie de l'Allemagne que Roosevelt les avait laissés conquérir en 1945.

On doit se souvenir par conséquent de la chronologie proche précédant les événements de 1989 en Europe centrale.

Et, à cet égard il doit être rappelé, au besoin énergiquement, que ce qui s'est passé en novembre 1989 ne doit rien aux intellectuels germanopratins et aux dirigeants hexagonaux. Ni Mitterrand ni Giscard n'y ont jamais cru vraiment. Qu'on se souvienne du président élu par la droite française allant fleurir le mausolée de Lénine. Qu'on relise le message adressé par le soi-disant humaniste Mitterrand en 1991 aux putschistes de Moscou.

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La libération de l'Europe de l'est n'a été possible que grâce à Solidarnosc en Pologne[1], grâce indistinctement au courage de tous les opposants, dans toutes les nations captives, y compris en Russie, grâce au virage représenté en occident par la présidence Reagan aux États-Unis, par l'élection du pape polonais Wojtyla en 1979. Les manifestations de Saxe en l'été 1989 font certes la première page du Spiegel : elles passaient pratiquement inaperçues à Paris.

Votre chroniqueur garde ainsi le souvenir très précis d'avoir traduit et présenté les informations du Spiegel chez son ami Serge de Beketch devant un auditoire qui les découvrait avec stupéfaction, et parfois n'imaginait même pas que le glacis pouvait fondre.

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Qu'à Dresde et Leipzig en 1989 ou, bien plus encore à Bucarest lors de la liquidation de Ceaușescu ce soit l'appareil communiste lui-même, et sa nomenklatura, qui aient cherché à sauver leur domination en changeant l'apparence du régime on pouvait le savoir et il ne fallait pas chercher à le dissimuler.

Seulement voilà : tous ceux qui, détenant le monopole de la parole officielle, s'investissent 30 ans plus tard dans la célébration de ce qu'ils appellent chute du Mur s'emploient à présenter cet événement heureux comme une sorte d'accident aléatoire, sans aucune corrélation avec la faillite autant morale qu'économique du socialisme marxiste, et pas seulement celle du stalinisme. La période krouchtchevienne, puis celle de la stagnation brejnevienne ont fait autant et parfois plus de mal. Elles expliquent le "moment Gorbatchev"[2], cette fausse mort du communisme.

Hélas en effet le cadavre démoniaque de Marx bouge encore. Comme celui de son fils légitime Lénine, et du successeur de celui-ci Staline, ils se recomposent par nichées pullulante, sanguinolentes et destructrices. Il ne s'agit pas seulement des continuateurs avoués, les Castro, les Maduro, aux couleurs indianistes en Bolivie, africanistes au Zimbabwe, ou les Khmers rouges. On les retrouve en effet sous les masques et les visages trompeurs de l'économisme technocratique, de l'égalitarisme et du conformisme politiquement correct.

Tout cet univers prétend pouvoir récupérer jusqu’à ce qu'il rebaptise de cet euphémisme architectural "la chute du mur".

Ainsi sur le site quotidien Le Monde on pouvait lire, ce 5 novembre un docte entretien[3] avec Joachim Ragnitz, économo-statisticien du Land de Saxe. Le journal se permet d'imprimer tranquillement que "la République démocratique allemande [RDA] était considérée par les organisations internationales comme un pays fortement industrialisé, au même titre que certains pays occidentaux. En 1988, 35 % de la population active est-allemande travaillait dans le secteur manufacturier, contre seulement 28,5 % en République fédérale d’Allemagne [RFA]." Quelle réussite, n'est-il pas vrai ? Est-on sûr que le mur de protection antifasciste est bien tombé ? Du bon côté ?

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Le regretté Vladimir Boukovski, qui vient de mourir après avoir, comme dissident soviétique, passé 12 ans emprisonné dans un hôpital psychiatrique de l'ère brejnevienne, prévenait les Occidentaux dans ces termes : "J’ai vécu dans votre futur et cela n’a pas marché… En URSS, nous avions le goulag. Je pense qu’on l’a aussi dans l’Union Européenne. Un goulag intellectuel appelé politiquement correct. Quand quelqu’un veut dire ce qu’il pense sur des sujets tels que race ou genre, ou si ses opinions sont différentes de celles approuvées, il sera ostracisé. C’est le début du goulag, c’est le début de la perte de votre liberté. »

Le 9 novembre devrait être fêté comme une Fête européenne de la Liberté. Le conformisme politiquement correct récupère cette commémoration, il la dénature et l'aseptise. Ne le laissons pas faire.

 

JG Malliarakis  
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La Sociologie du communisme
de Jules Monnerot

Jules Monnerot avait décrit, dès 1949, au lendemain du coup de Prague, le communisme comme l'islam du XXe siècle.


À l'époque, on doit le rappeler, cette comparaison semblait osée. Elle peut, pour d'autres raisons, être contestée par les mêmes bons esprits politiquement corrects. Non que l'on puisse ignorer les crimes de "l'entreprise léniniste", ainsi que le qualifie l'auteur de la Sociologie du communisme. Tout ou plus cherchera-t-on à les minimiser, à les relativiser, et, tout doucement à les faire oublier.


Le léninisme d'hier fonctionnait déjà comme se développe aujourd'hui une certaine forme d'islamisme cherchant à faire renaître les conquêtes militaires de ses prétendus "pieux ancêtres".


L'un comme l'autre se ressemblent dans leur action implacable pour l'Imperium Mundi, l'empire du monde.


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Apostilles

[1] Adam Michnik le soulignait dans Le Monde en ligne le 7 novembre : "C’est en Pologne, avec Solidarnosc, que le mur de Berlin s’est fissuré" car le syndicat ouvrier y a "décrédibilisé le Parti communiste" (question de votre chroniqueur : était-il crédible ???) et dans son sillage, des millions de Polonais ont exigé la liberté et le retour de leur identité nationale.
[2] Titre d'un livre hautement recommandable et prophétique de Françoise Thom publié en 1991 coll. Pluriel.
[3] cf. ses "Propos recueillis par Jean-Michel Hauteville"

vendredi, 13 septembre 2013

Pour une séparation du Laïcisme et de l'État

Pour une séparation du Laïcisme et de l'État

par Jean-Gilles MALLIARAKIS

Ex: http://www.insolent.fr

laicisme-contre-la-liberte.jpgPeillon s'est encore fait remarquer pour la rentrée scolaire. Le personnage communique beaucoup. Tel Robespierre, qu'il admire et qui, cependant signa son arrêt de mort à la Fête de l'Être suprême, il pose en grand maître d'une religion [presque] nouvelle.

Tout cela le prétentieux personnage l'écrit lui-même.

Qu'on en juge par ses propres citations :

On remarquera d'abord que, comme beaucoup d'esprits marqués par l'enseignement de la philosophie, il fait bon marché de la connaissance concrète de l'Histoire. Voici en effet comment il définit la révolution :

"La révolution française est l’irruption dans le temps de quelque chose qui n’appartient pas au temps, c’est un commencement absolu, c’est la présence et l’incarnation d’un sens, d’une régénération et d’une expiation du peuple français. 1789, l’année sans pareille, est celle de l’engendrement par un brusque saut de l’histoire d’un homme nouveau. La révolution est un événement méta-historique, c’est-à-dire un événement religieux." (1)⇓

Et il enchaîne donc par cette conclusion, certes logique, mais terrifiante :

"La révolution implique l’oubli total de ce qui précède la révolution. Et donc l’école a un rôle fondamental, puisque l’école doit dépouiller l’enfant de toutes ses attaches pré-républicaines pour l’élever jusqu’à devenir citoyen. C’est une nouvelle naissance, une transsubstantiation qui opère dans l’école et par l’école cette nouvelle église avec son nouveau clergé, sa nouvelle liturgie, ses nouvelles tables de la loi."

On se situe exactement dans cette idée rousseauiste "il faut les forcer d'être libres" qu'Augustin Cochin souligne. (2)⇓

Peillon ose écrire : "La laïcité elle-même peut alors apparaître comme cette religion de la République recherchée depuis la Révolution". (3)⇓

Mais il déclare par ailleurs ouvertement que "la franc-maçonnerie est la religion de la république"(4)⇓

Le laïcisme qu'il professe se veut par conséquent l'expression profane, le mot d'ordre, – et comme le mot "républicain",– le mot de passe d'une secte, d'ailleurs divisée, dont on rappellera qu'au sein de l'Éducation dite Nationale elle doit représenter au maximum 1 % des fonctionnaires eux-mêmes, malgré sa réputation d'ascenseur professionnel : ce qui doit bien vouloir dire qu'elle dégoûte les autres 99 %.

Cessons donc de confondre laïcité et neutralité. L'un des fondateurs du système, Viviani, qui fut président du Conseil au moment de la déclaration de guerre de 1914, l'écrivait à l'époque: "La neutralité est, elle fut toujours un mensonge [...]. Un mensonge nécessaire lorsque l’on forgeait, au milieu des impétueuses colères de la droite, la loi scolaire [...]. On promit cette chimère de la neutralité pour rassurer quelques timidités dont la coalition eût fait obstacle au principe de la loi. Mais Jules Ferry avait l’esprit trop net pour croire en l’éternité de cet expédient [...]." (5)⇓

Le développement de l'éducation étatique a toujours été conçu en vue de perpétuer le système.

Le fonctionnement de cette coûteuse administration, lourdement centralisée, se révèle d'année en année plus improductif, et plus destructeur.

Les écoles d'État ne parviennent plus à enseigner aux enfants de France à lire, écrire et compter. Mais on veut, par l'effet du laïcisme totalitaire, faire semblant d'imposer avec une soi-disant "morale laïque", dont personne ne connaît les fondements, un recul de l'islamisme, lâchement, sans oser le nommer : cette rustine méprisable, poisseuse et liberticide ne servira à rien. Jetons la sans hésiter. Séparons le laïcisme de l'État.

JG Malliarakis       

Apostilles

  1. cf. "La révolution française n’est pas terminée" Seuil 2008 page 17
  2. *cf. "Les sociétés de pensée et la démocratie moderne" Éditions du Trident.
  3. Ibidem p. 162
  4. cf. ses déclarations destinées à promouvoir son livre enregistrées au départ sur le site de son éditeur.
  5. cf. L’Humanité 4 octobre 1904.

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samedi, 08 janvier 2011

Du terrorisme, des forces du mal et de Dostoïevski