samedi, 24 octobre 2009
Sarkozy est-il fou?
Sarkozy est-il fou ?
Ancien député
Délégué général de la NDP
Je sais, je sais, je prends quelques risques en formulant ainsi la question. En d’autres temps, j’eusse été derechef été expédié aux galères, aux mines de sel ou écartelé sur la place publique.
Dieu merci, la démocratie autorise toute discussion historique, politique ou morale (je plaisante, bien sûr). Il est loin le temps de la liberté d’expression dont disposaient Chateaubriand, Proudhon, Rochefort, Georges Sorel, Edouard Drumont, Barrès, Léon Bloy, Bernanos, Léon Daudet, Henri Béraud, Céline, encore que certains dépassèrent les limites de la raison et furent durement persécutés. Je vous recommande à ce sujet « Les polémistes français depuis 1789 », de Pierre Dominique, ancien directeur de Rivarol, éditions La Colombe, 1962).
Sarkozy est-il vraiment fou ?
La question mérite d’être posée. « Libération » évoque aujourd’hui 16 octobre 2009 la révolte d’une partie de ses amis de l’UMP et du Nouveau Centre. Florilège : « La suppression de la taxe professionnelle, c’est se foutre du monde », dit Juppé ; la taxe carbone, « une histoire de shadoks », pour Gérard Longuet ; le déficit public, « on ne peut pas continuer ainsi », dit Charles de Courson ; lycéens payés, « à un moment, il faut dire stop », affirme Christiane Boutin, etc…, etc… Sans oublier Frédéric Mitterrand, dont Lionel Lucas, député UMP des Alpes-Maritimes, regrette « qu’il soit toujours ministre » et « qu’une partie de l’opinion est traumatisée ».
Sur ce dernier point, je pense, pardonnez moi, que Sarkozy a raison, même s’il a tort. Un chef n’abandonne jamais un compagnon, fût-il misérablement coupable, aux acharnements de la meute adversaire et aux lâchetés de son propre camp.
Mais l’affaire Jean Sarkozy, fils du ci-devant président de la République est assez extraordinaire, et pour tout dire fascinante et « signifiante » de l’incroyable dégénérescence du Système. Le président Sarkozy cherche à placer son fils de 23 ans, bachelier et conseiller général par la grâce de papa, à la tête de l’OPAD qui gère des sommes colossales dans le département des Hauts-de-Seine. Scandale, népotisme ! Même Rama Yade, ministre de Sarkozy évoque « une coupure entre l’élite et les petits ».
Comment Sarkozy, qui est tout, sauf un imbécile, a-t-il pu commettre une erreur pareille ? La réponse au prochain chapitre de mon texte…
Il aurait pu, habilement évoquer le libre vote (forcément favorable) des élus des Hauts-de-Seine décisionnaires. Cela n’aurait certes trompé personne. Non, il sollicite « au pied levé » (c'est-à-dire qu’il exige) une interview dans les colonnes du Figaro où il défend l’immense talent de son fils et dénonce une « méchanceté qui ne trompera pas les Français ».
J’observe, tel un entomologiste, les énervements des blattes du Système et je me demande : jusqu’où ira la chute ?
Les hommes politiques sont ils des psychopathes ?
Lisez le remarquable article paru sur François Desouche en date du 13 octobre, et dont je m’inspire totalement dans ce paragraphe.
Selon Jim Komi, vice-président de l’Association des commandants de police américains, les politiciens partagent certains traits de caractère avec les psychopathes, selon les résultats publiés par le Bureau d’analyse du Comportement du FBI, information relayée par le Los Angeles Times.
La psychopathie (attention à la définition : ne pas confondre avec l’acception courante concernant les grands criminels) est un trouble de la personnalité qui consiste à utiliser le charme, la manipulation, l’intimidation, et parfois la violence, pour contrôler et exploiter autrui à des fins personnelles. D’après l’étude, les traits de caractère sont : La faconde, le charme superficiel, un sens démesuré de sa propre valeur, le mensonge pathologique et la manipulation d’autrui. Les traits affectifs incluent notamment l’absence de remords, l’absence du sentiment de culpabilité, une certaine superficialité, un manque d’empathie et l’impossibilité d’accepter sa propre responsabilité en cas d’échec.
Les habitudes de vie incluent la recherche de la stimulation permanente, l’impulsivité, l’irresponsabilité et une ambition démesurée.
L’étude note que les délinquants violents sont des psychopathes, mais que tous les psychopathes ne sont pas des délinquants violents, et que ces mêmes traits existent chez les femmes et hommes attirés par les positions les plus médiatisées et les postes de pouvoir.
De Raymond Barre à ….
La définition du psychopathe politique susmentionnée concerne quelques « oiseaux » de gauche, de droite et d’extrême droite que d’aucuns reconnaitront…
Un souvenir m’a marqué. J’avais, comme je l’ai déjà raconté, invité Raymond Barre, ancien premier ministre, à prendre la parole, en 1983, dans le cadre du club d’opposition « Forum d’Alsace » que j’avais fondé, devant une centaine de chefs d’entreprise alsaciens. Raymond Barre, un gros nounours, d’allure plus que sympathique. Un brave chef d’entreprise alsacien, maitrisant médiocrement la langue française, lui posa une question nullement agressive mais que Raymond Barre prit pour telle. « Vous feriez mieux d’apprendre à parler correctement le français », fut sa réponse. Consternation… Daniel Hoeffel, son ex ministre alsacien, qui était présent, me confia que ses comportements en Conseil des ministres et auprès de ses collaborateurs étaient identiques…
Conclusion : le pouvoir rend fou, le pouvoir absolu rend absolument fou, et même le lointain souvenir du pouvoir…
Sarkozy est-il fou ? Mais non, il est normal…
00:30 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : france, europe, affaires européennes, sarkozy, polémique, alsace | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Commentaires
On peut toujours se poser la question de savoir ce qui motive un homme à atteindre une position de pouvoir quelle qu'elle soit. Les politiques se réclament souvent du service de la France, de leurs concitoyens. Peut-être certains sont-ils sincères et altruistes, mais il en est un grand nombre, surtout parmi ceux qui réussissent, qui, en fait, sont des cas pathologiques. Car pour réussir dans ce domaine comme dans d'autres, il faut ignorer les principes moraux, ne pas craindre de faire appel à des procédés peu reluisants pour se débarrasser de concurrents ou d'adversaires, comme utiliser les situations et les autres à son profit, manipuler, intriguer, désinformer, faire prendre des vessies pour des lanternes, toutes choses qui caractérisent assez bien notre président. Ces caractéristiques correspondent assez bien à une pathologie que les spécialistes ne définissent pas comme une psychose : la perversion narcissique que Serge Hefez, psychologue semble identifier chez Sarkozy. Lorsque des gens comme ce dernier prennent le pouvoir et s'entourent de bon nombres d'autres pervers narcissiques, on peut sérieusement craindre pour la démocratie, dans la mesure où le danger est rampant, sournois et où on grignote peu à peu les libertés. Les psychologues Hurny et Stoll, dans un ouvrage consacré à cette pathologie, disent qu'il y a là un péril bien plus grand pour nos démocraties que celui des totalitarismes passés, puisqu'il est insidieux et difficile à identifier. En d'autres termes un Sarkozy est plus dangeureux qu'un Le Pen.
Écrit par : phil ozof | samedi, 31 octobre 2009
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