mercredi, 15 septembre 2010
Bloc continental, Lumière du Nord, Endkampf et Imperium Magnum
Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1991
Bloc continental, Lumière du Nord, Endkampf et Imperium Magnum
Une lettre de Jean PARVULESCO
Le 16 mai 1991.
Cher Robert Steuckers,
je ne pense pas qu'il me faille le cacher, et bien moins encore vous le cacher à vous, c'est en quelque sorte la réception de votre dernier envoi, celui-ci ayant donc eu à accomplir, en l'occurrence, une mission pour ainsi dire providentielle, envoi comprenant les revues Vouloir janvier-février 1991 et Orientations été 1990 et hiver 1990-1991, cette dernière axée sur la grande bataille géopolitique finale actuellement en cours et sur le concept haushoférien fondamental du Kontinentalblock, qui a brusquement cristallisé ma décision de rejoindre à nouveau, à titre personnel et quoi qu'il en fût, la Ligne de Front du combat à la fois tragique et total dont nous autres nous portons encore et toujours en nous la prédestination abyssale, le feu secrètement inextinguible et le Nom Prohibé, qui n'en finit plus d'être celui de l'Honneur s'appelant Fidélité. Ainsi, tout rentre à nouveau dans la zone de l'attention suprême.
(1) Je le tiens pour une évidence aussi tranchante qu'inconditionnelle, l'histoire mondiale et juqu'à l'histoire ontologique du monde approchent aujourd'hui vertigineusement de la ligne d'un non-retour final, cette ligne de frontière et d'engouffrement vers laquelle se trouve aujourd'hui fatidiquement emporté, et comme aspiré en avant n'étant autre que celle de l'auto-consommation apocalyptique des temps, ce que la pensée traditionnelle indienne appelle Mahapralaya, la «Grande Dissolution».
Mais, d'autre part, si, à présent, le cycle final des grands cycles à leur fin va devoir lui-même connaître, catastrophiquement, sa propre fin, il n'est pas moins certain qu'au delà de l'inéluctable déjà en marche d'autres temps viendront, porteurs d'un monde autre et d'horizons historiques entièrement, inconcevablement autres.
(2) Ceux de la grande lumière du Nord, ceux de l'ancienne Nordlicht ne l'ignorent pas, et ne l'ont jamais ignoré: au-delà de l'ensemble de toutes ces catastrophes terminales, catastrophes que la tradition nordique secrète a prévues et sans cesse annoncées, nous allons à présent vers le Renversement des Pôles, vers le mystérieux Paravrti tantrique projeté sur ses dimensions cosmiques ultimes, nous nous apprêtons à connaître le retour de l'Axe Polaire vers son élévation transgalactique des origines, élévation héroïque et divine, intacte et, de par cela même, régénérée et régénérante, renouvelante et salvatrice en termes de libération totale et de recommencement total.
«Je rappelle aussi que la dernière des grandes catastrophes eut pour conséquence le basculement de l'axe des pôles. Ce fut comme un gigantesque coup de balai cosmique pour nettoyer la terre trop polluée. L'Atlantide ne connaître plus jamais l'éternel printemps de l'âge d'or», écrit Bernard Delafosse dans son roman prophétique, paru en 1990 chez Guy Trédaniel, Des vies de lumière.
«A une certaine époque, l'axe de la terre s'est déplacé, et ce choc a dû disloquer l'ensemble de sa surface, provoquer des dévastations irrémédiables», lit-on aussi dans l'extraordinaire roman de l'Australien Earle Cox, La Sphère d'Or, paru en 1925 et repris par Néo en 1987.
Lorsque survint le cataclysme du Renversement des Pôles, la race habitant alors la terre avait atteint, d'après la Sphère d'Or, «les plus hauts sommets que l'humanité puisse atteindre», entendons que l'humanité puisse atteindre en se dépassant elle-même, en s'élevant aux stades ultimes d'une suprême surhumanité.
Or, à ce moment-là tout comme aujourd'hui —la spirale ascendante du devenir cosmogonique retrouve les mêmes situations d'être, les mêmes états ontologiques, à des niveaux de plus en plus élevés, de plus en plus paroxystiques, de plus en plus sombrement tragiques— le seul problème salvateur apparaissait donc comme étant, toujours en suivant la Sphère d'Or, celui de «transmettre le flambeau d'une race mourante à celle qui n'était pas encore née».
(3) Aussi le prochain retour des fondations occultes de ce monde à la conscience originale d'une race suprahumaine, préontologiquement identique à elle-même et redevenant ainsi, encore une fois, surpuissante et même toute-puissante, se trouvera-t-il posé dans les termes mêmes du projet révolutionnare abyssalement encore et toujours présent, vivant et agissant dans les profondeurs du sang de cette race et de son immémoire transcendantale, et sur la ligne de confrontation de toutes les grandes batailles métapolitiques à venir ce seront donc les dénominations visionnaires de cette race, les concepts de sa propre géopolitique transcendantale en action, qui décideront du sens des recommencements à venir et de leur histoire encore, en ces temps, pour nous, in-prépensable (in-prépensable provenant, ici, du concept heideggerien d'unvordenklich).
Qui dira et qui, de par ce dire même, fera ainsi émerger à nouveau des profondeurs océaniques de la «grande histoire», pour les imposer révolutionnairement à son cours final, les concepts géopolitiques d'avant-garde de sa propre vision de l'histoire et du monde, décidera, ce faisant, de l'histoire du monde et du monde de l'histoire à sa fin.
Ainsi les grandes batailles décisives pour la domination finale du monde seront-elles, désormais et jusqu'à la fin, des batailles conçues et définies exclusivement en termes de géopolitique totale, en termes de géopolitique impériale au double niveau planétaire et cosmique, «galactique».
La domination finale du monde n'est désormais plus rien d'autre que le fait impérial de sa définition géopolitique ultime, le monde et son histoire appartiennent désormais à qui parviendra à en donner, à en imposer la dernière définition géopolitique totale.
(4) Les concepts géopolitiques ultimes que je propose donc pour la prochaine instruction révolutionnaire impériale de la géopolitique agissante de ce monde et de son histoire à sa fin sont les suivants:
- Le concept d'Endkampf, interpellant et régissant le mystère déflagrationnel de la bataille finale pour la domination totale du monde et de l'histoire du monde à sa fin.
- Le concept révolutionnaire de Nordlicht, qui en appelle à la lumière originale de l'être, à la conscience polaire de soi-même et du monde, conscience à la fois fondamentale et fondationnelle des nouveaux recommencements du monde et de cette nouvelle histoire du monde par le truchement de laquelle ses propres recommencements se trouvent à nouveau posés, et posés, très précisément, par nous-mêmes, en termes de géopolitique totale, en termes de «géopolitique transcendentale».
- Recommencements de l'histoire du monde qui, posés, ainsi, en termes de géopolitique totale, aboutissent révolutionnairement à l'exigence de la mise en être immédiate, de la mise en histoire directe du concept polaire, du concept métahistorique suprême de l'Imperium Magnum.
Ainsi allons-nous rejoindre et découvrir, dans les chemins de nos plus proches combats à venir, le concept géopolitique révolutionnaire immédiat de la Fédération européenne et grand-continentale du futur Empire Eurasiatique, de l'Imperium Magnum préontologiquement toujours présent dans la conscience abyssale de notre race, dans l'ensoleillement préontologique polaire de la Nordlicht.
- Enfin, si j'avançais aussi, en citant Moeller van den Bruck et les conclusions de son essai visionnaire Das Dritte Reich où il dit qu'il n'y a qu'un seul Reich comme il n'y a qu'une seule Eglise, il apparaîtra que le signe apocalyptique des profondeurs, annonçant et mettant en branle l'irrévocabilité ontologique, l'immaculée conception du recommencement métahistorique polaire et impérial de la fin de l'actuelle histoire du monde, sera le signe de l'avènement d'une nouvelle religion propre à la race héroïque et divine qui assumera, qui assume déjà, souterrainement, dans son être, dans son sang transcendantal, dans ses plus secrets destins désormais à l'œuvre, le passage en continuité au-delà des abîmes de sa propre fin et de la fin du monde, de son histoire à sa fin et au-delà de sa fin.
- A l'heure de son passage à l'histoire, le concept géopolitique ultime qui est celui d'Imperium Magnum recouvrant le projet de la Fédération européenne grand-continentale du futur Empire Eurasiatique, exigera que sa mise en processus institue un corps spécial de protection idéologique et de commandement, une commanderie européenne grand-continentale, occulte à ses débuts, se dissimulant derrière ses propres structures géopolitiques de présence et d'action extérieures, mais appelée à se dévoiler historiquement et politiquement à mesure que va s'accomplir sa tâche impériale en avant.
En assumant, quant à moi, toutes mes responsabilités avouables et autres, et je dirais même les autres surtout, j'ai donc pris sur moi de procéder, sans plus attendre, à la réactivation confidentielle des Groupes Géopolitiques ayant déjà été mis directement en piste, à l'intérieur de l'appareil souterrain gaulliste faisant suite à 1968, de reprendre la publication, dans un cercle restreint, de la lettre confidentielle De l'Atlantique au Pacifique, d'envisager l'installation sociale immédiate de l'Institut de Recherches Métastratégiques Spéciales «Atlantis» (IRMSA), ainsi que d'un certain nombre d'autres instances activistes.
Ce qui s'est ainsi mis en marche, j'en ai pris l'engagement sans faille, ne s'arrêtera plus. Je ferai tout ce qui doit être fait.
je vous prie de recevoir, cher Robert Steuckers, mon meilleur salut de camarade,
Jean PARVULESCO.
00:05 Publié dans Jean Parvulesco | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean parvulesco, tradition, traditionalisme, géopolitique, géographie sacrée | | del.icio.us | | Digg | Facebook
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