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jeudi, 04 novembre 2010

Un libre penseur: Pierre-André Taguieff

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Un libre penseur: Pierre-André Taguieff

Ex: http://unitepopulaire.over-blog.com/

« [Dans] "Contre-réactionnaires – le Progressisme entre Illusion et Imposture" paru il y a six mois, Pierre-André Taguieff fustigeait le pavlovisme d’une certaine gauche qui n’a plus que l’exhortation contre un fascisme imaginaire pour croire en sa vocation – livre qui a d’ailleurs subi l’ostracisme dévolu aux ouvrages mal-pensants. Il est vrai que Pierre-André Taguieff ne s’est pas fait que des amis dans un milieu où la peur d’être blâmé tient parfois lieu d’unique ligne de conduite. Auteur de près d’une vingtaine d’ouvrages, l’intellectuel illustre, à sa manière, l’évolution d’une partie de l’intelligentsia de gauche vers une forme de conservatisme mâtiné de souverainisme, ce qui lui vaudra d’être la cible, avec d’autres, comme Alain Finkielkraut, de campagnes virulentes. [...]

Né en 1946 d’une famille d’immigrés d’Europe centrale, ayant fait ses études à la faculté de Nanterre dans les années 60, Taguieff sera, durant sa jeunesse, un compagnon de route de la mouvance situationniste. Libertaire fasciné par le surréalisme, le jeune homme croit trouver une patrie parmi ces milieux parfois talentueux, mais aussi sectaires et dogmatiques. Très dur à l’encontre de Guy Debord, qu’il considère aujourd’hui comme un gourou aussi sentencieux que nihiliste, il sera néanmoins reconnaissant aux "situs" de lui avoir inspiré de la méfiance à l’endroit des sectes maoïstes et trostkistes qui vont essaimer en France dans le sillage de Mai 68. Devenu enseignant de philosophie dans les années 70, puis directeur de recherche au CNRS, l’homme allait se passionner pour des philosophes de gauche en rupture de ban avec le marxisme comme Claude Lefort, célèbre initiateur, dans les années 60, du groupe Socialisme et Barbarie. [...]

 

Tout en devenant un expert de ce que les médias ont nommé "populisme" pour qualifier un mouvement protestataire qui monte dans toute l’Europe, Taguieff va critiquer avec virulence la doxa libérale-libertaire ambiante à travers plusieurs livres, notamment "Résister au Bougisme", "Démocratie Forte contre Mondialisation Techno-marchande" ou "L’Effacement de l’Avenir". Il va aussi critiquer sévèrement l’idéologie du métissage, qui n’est que l’inversion de la xénophobie en xénophilie. »

 

Michel Rival, La Nouvelle Revue d’Histoire n°34, janvier-février 2008

00:18 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : philosophie, france, libre pensée, esprits libres | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

L'essai sur le populisme est bâclé (approche restreinte), mal documenté (à la différence de ses écrits sur l'histoire des idées qui sont en fait des notes de synthèse) et peu éclairant sociologiquement. De toute manière la vraie question, celle que n'abordent jamais au demeurant nos amateurs de "système d'idées", c'est pourquoi il n'y a aucunement en Europe de véritable populisme, au sens d'initiatives de "démocratie directe" (type conseilliste), et en quoi les divers partis ici ou là s'en réclamant ne sont en fait que de l'histrionisme (le comble étant la théâtralité électoraliste rital). Et pourtant la dépolitisation avancée peut être occasion de repolitisation, ou plutôt occasion de réinventer de nouvelles formes d'engagement à l'heure du postmilitantisme, car dégagées de la logique mystificatrice de la représentation, oh bien sûr certes modestes (par exemple défense des habitats écologiques alternatifs, coopératives agricoles hors-circuit commercial habituel) mais plus ancrées dans les réalités locales et plus impliquées. Déterritorialisation / reterritorialisation pour reprendre l'expression d'un anarcho-philosophe... Quand de peuple il n'y a plus, le seul sérieux est de savoir porter en soi un peuple pour défricher une action à la frontière de l'individuel et du collectif. Toute délégation de cette responsabilité revient à acquiescer à la guignolerie de cette époque quand bien même on se plaint d'elle. Ce n'est pas pas parce que l'Europe comme devenir historique traverse un voyage jusqu'au bout de la nuit qu'il faut vouloir se cacher dans son ombre étendue, il vaut mieux déjà assumer le bout pour pouvoir avancer.

Écrit par : Kamo-Léon | samedi, 06 novembre 2010

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