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mardi, 29 mars 2011

Quarante ans de guerres secrètes contre la Libye

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Quarante ans de guerres secrètes contre la Libye

par Wissem Chekkat

Ex: http://www.lequotidien-oran.com/?news=5150877


Avec l'adoption de La Résolution 1973 au Conseil de Sécurité des Nations Unies à dix contre zéro et cinq abstentions, autorisant une zone d'exclusion aérienne et probablement une carte blanche à une intervention militaire occidentale financée par des pays du golfe Persique contre la Libye, ce riche pays d'Afrique du Nord fait face à l'un des derniers développements dans une longue série de plus de quarante ans de guerres secrètes menées contre son régime atypique.


Même s'il ne fait aucun doute que les revirements constants du guide de la révolution libyenne comme il se plaît à s'appeler lui-même autant que ses nombreuses erreurs en matière de politique étrangère ont donné une image assez déconcertante pour nombre de pays occidentaux, son imprévisibilité le laissait souvent isolé sur la scène régionale et internationale. Très peu de temps après son coup d'Etat militaire de 1969 contre le Roi Idris Ier, un potentat corrompu et à la solde des britanniques, Kaddafi dont le caractère imprévisible agace, devient rapidement la cible d'intenses opérations secrètes menées par les français, les britanniques, les israéliens et les américains visant à l'éliminer et à changer le pouvoir en Libye.


En 1971, un plan britannique d'invasion de la Libye en s'appuyant sur des troubles internes en Cyrénaïque visant à la libération de détenus politiques pro-monarchistes et la restauration de la monarchie échoue après quelques jours de combats durant lesquels le pays s'embrase dans un début de guerre civile. En 1977, une révolte populaire à laquelle participent des travailleurs expatriés égyptiens met à feu et à sang les villes de Tobrouk, Derna et Benghazi. Kaddafi prends la décision radicale d'expulser l'ensemble des ressortissants égyptiens établis ou de passage sur son territoire, déclenchant ainsi une crise avec l'Egypte de Sadate. La tension aux frontières entre les deux pays se transforme en duel d'artillerie. Les Américains et les Britanniques pressent le président Sadate d'envahir la Libye et d'en finir avec le Colonel «fou». Les bons offices Arabes et notamment la médiation du président Algérien Boumediène mettent fin au conflit.


En 1980, le colonel Alain de Gaigneron de de Marolles démissionne après le fiasco d'un plan français soutenant une rébellion armée à Tobrouk. Les forces gouvernementales parviennent après d'intenses combats et non sans d'énormes difficultés, à encercler les rebelles dans la région de Benghazi. En 1982, plusieurs opérations de la CIA à partir du Tchad visent l'élimination physique de Kaddafi ; ce dernier devient, à partir de 1984, une priorité aussi élevée dans l'agenda des services secrets américains que la menace soviétique.


Le financement de la guerre menée par le Tchad et la France contre la Libye a été assuré par le royaume d'Arabie saoudite, l'Egypte, le Maroc, Israël et l'Irak. Les saoudiens ont garanti 7 millions de dollars US à un groupe d'opposition, le Front national pour le salut de la Libye, activement soutenu par les services de renseignements français et la CIA. Le 8 mai 1984, un plan concerté visant l'assassinat de Kaddafi et la prise du pouvoir par l'opposition basée à l'étranger est mis en échec. L'année suivante, les Etats-Unis d'Amérique demandent à l'Egypte d'envahir la Libye et d'y renverser son gouvernement. Le président égyptien Moubarek se montre réticent et invoque un manque de ressources. Cette affaire est éventée vers la fin de l'année 1985 par la publication d'une lettre de protestation au président Reagan émanant de membres du Congrès opposés à cette démarche dans le Washington Post. En 1985, un début de guerre civile éclate en Libye. Des rebelles armés s'emparent des villes de Derna et de Baida près de Benghazi et une rébellion éclate au sein des forces armées. Les forces loyalistes arrivent à écraser la rébellion, ce qui pousse les occidentaux à envisager l'entrée en scène de l'armée égyptienne afin de soutenir la rébellion.


Ce sera un scénario presque similaire qui sera adopté vingt-six ans plus tard en 2011. Frustré par leurs multiples tentatives de reversement du régime de Kaddafi, les américains procèdent à un changement soudain de stratégie. Le 14 avril 1986, 30 chasseurs-bombardiers américains (dont des FB-111) décollant de porte-avions et à partir de bases US en Grande Bretagne et en Espagne, mènent des raids aériens sur Tripoli et Benghazi. L'opération baptisée El-Dorado Canyon visait directement l'élimination physique du Colonel Kaddafi et de sa famille. Huit des dix-huit FB-111 ayant décollé de Grande Bretagne étaient spécifiquement mobilisés pour le bombardement de la résidence du Colonel Africain incontrôlable. En représailles à cet assaut aérien, Kaddafi ordonne à ses forces de procéder à des tirs de missiles balistiques de type « Scud » sur des bases militaires US en Italie. Deux missiles sont tirés mais tombent en méditerranée. Quelque temps plus tard, un combat aérien entre des Mig-23 libyens et des F-14 Tomcat US au-dessus du littoral libyen se termine par la destruction des appareils libyens. Les médias occidentaux n'évoqueront plus avant longtemps une action militaire directe contre la Libye. Cependant, la CIA enclenche une vaste série de complots et soutient une série ininterrompue de tentatives de putschs anti-Kaddafi.


Une armée secrète est recrutée à cette fin, notamment des débris des unités libyennes capturées lors de la guerre avec le Tchad durant les années 80 et les britanniques créent, financent et soutiennent une constellation de groupes d'opposition en Libye et à l'étranger dont le Mouvement national libyen basé à Londres. Lors de la guerre Irak-Iran, la Libye s'engage aux côtés du Yémen, de la Syrie, du Soudan et de l'Algérie aux côtés de l'Iran contre l'Irak, soutenu par l'Arabie Saoudite, l'Egypte, le Koweit, la Jordanie, le Maroc et la Tunisie. Tripoli soutiendra également divers groupes qualifiés de terroristes et flirtera dangereusement avec des mouvances islamistes au Soudan.


A partir de 1990, les français et les britanniques sont derrière d'autres tentatives de déstabilisation et d'assassinat visant Kaddafi en utilisant le pouvoir fantoche de N'djaména. En 1994, une attaque à la grenade contre Kaddafi déclenche une terrible répression contre l'opposition islamiste. En 1996, une rébellion islamiste menace la Libye et on enregistre des milliers de morts dans les combats. D'autres troubles secouent le pays en 1998, 2002 et 2004, notamment lors de la chasse aux africains, récurrentes au lendemain de chaque tentative de déstabilisation du régime.


Le groupe islamique combattant libyen ou GICL, en partie soutenu par Londres, mène une guérilla larvée contre le régime et s'allie plus tard avec ce que l'on appelle la Qaida au Maghreb Islamique. En 2005, une mutinerie éclate à la prison de Abou Sélim près de Benghazi. On parle de 800 à 1600 morts selon les sources. Benghazi la frondeuse n'acceptera jamais le Colonel Kaddafi. Celui-ci le lui rendra bien. Le 17 février 2011, un appel sur Facebook lancé à partir de Londres pour commémorer le massacre de la prison de Abou Sélim dégénère en un nouvel coup d'Etat, le trente-neuvième dans les quarante ans de règne du colonel Kaddafi. Les évènements se transforment vite en guerre civile entre les deux provinces historique de Tripolitaine et de Cyrénaïque autour du contrôle des hydrocarbures. Vue comme une révolte dans le sillage des révoltes relativement Soft de Tunisie et d'Egypte, l'expérience échoue en Libye où les occidentaux sont obligés d'intervenir directement en assurant un soutien aérien aux opposants de Cyrénaïque en guerre avec le régime de Tripoli.


L'intervention est couverte par une Résolution du Conseil de Sécurité de l'ONU qui fera date. Cette fois ci, pour des raisons de politique interne, les USA sont obligés de sous-traiter la tâche à leurs alliés européens, français et britanniques en tête avec un financement de certains pays du Golfe persique, devenus partie prenante dans le conflit libyen.

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Par DJERRAD AMAR


Libye : LE COMPLOT ET LA GRANDE MANIPULATION

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Sarkozy et Cameron déclarent donc que « Kadhafi doit partir immédiatement. Nous appelons tous ses partisans à le quitter avant qu'il ne soit trop tard. Nous appelons tous les Libyens qui estiment que Kadhafi mène la Libye à la catastrophe à se mobiliser dès à présent pour forger un processus de transition ». Voilà ce que l’on appelle de l’ingérence pure et simple ; ce qui est en contradiction avec la charte de l’ONU ! Au nom de qui parlent-ils ? Du peuple libyen ? Des dizaines de milliers de manifestants qui soutiennent Kadhafi ? Des centaines de personnes qui accourent pour occuper les places et endroits jugés importants pour servir de boucliers humains afin d’empêcher leurs bombardements ? Ils ne connaissent rien de ce peuple! Qu’est-ce qui prend Sarkozy, particulièrement, de s’ingérer, avec ce zèle, dans les problèmes intérieurs de la Libye? Pour la liberté et les
droits de l’homme ? Fallacieux prétextes !
Selon sa rencontre avec des membres de ce «Conseil Libyen» en présence de Bernard-Henri Levy, il a été discuté de la reconnaissance de l’opposition, de la possibilité de brouiller les transmissions militaires de l’armée de Kadhafi, de détruire son ‘bunker’, de neutraliser les trois aéroports et d’imposer une zone d’exclusion de vols en plus du blocage des avoirs Libyens. En clair, faire tomber le régime de Kadhafi ! BHL a déclaré à ce propos être «heureux et fier de la position prise par mon pays». Ce missionnaire des néoconservateurs américano-sionistes qui s’incruste toujours là où cela sert les intérêts d’Israël, apparait dans cette affaire l’architecte chargé de faire sous-traiter « l’opération Libye »
par la France. Il est rapporté par la presse occidentale, en particulier par ‘Libero’ (Italie) citant des documents de renseignement français, que la «révolte populaire» contre Kadhafi a été orchestrée par Paris depuis le
mois d’octobre 2010 après la trahison de l’homme de confiance de Kadhafi, Mesmari, qui a trouvé refuge à Paris. À la mi-janvier, le plan pour le renversement de Kadhafi était près et les meneurs en place à Benghazi.
A Benghazi BHL a rencontré Mostafa Abdeljalil, du conseil. Devant une foule de jeunes, qui ne doivent pas savoir qui il était puisqu’ils criaient devant lui des slogans anti-israéliens, il a piétiné le drapeau vert Libyen. Ce
n’est que dès son retour que Sarkozy décide de reconnaitre cette rébellion sans même consulter son ministre des AE. Une rébellion que dirigent 04 principaux opposants connus pour leurs liens avec la NED/CIA qui vivent aux USA et en Angleterre depuis plus de 35 ans (03 ont des passeports Américains et un anglais) et cinq autres dont deux sont des dissidents de dernière minute (Mostefa Abdeljalil ex ministre de la justice que les libyens ne cessent de dénoncer les frasques et avidités ainsi qu’un officier supérieur connu pour ses déboires et ses félonies au Tchad. Ils apparaissent à tour de rôle dans les 04 chaines Aljazeera, Alarabia, Alhurra et la BBC.
Reconnaitre une telle entité vague composée de rebelles ne maîtrisant pas les buts et l’évolution de leurs actions, qui se déclarent « révolutionnaires » - en adoptant et exhibant le drapeau de l’ex monarchies -
comme «représentant légitime» d’un peuple qui dispose déjà d’un Etat souverain, reconnu et membre de l’ONU, en le menaçant de frappes aériennes pour accélérer la chute du pouvoir légal, est la pire stupidité politique. Cette monarchie Idrissienne, vassale de la Couronne d’Angleterre, que Kadhafi a fait abdiquer un certain 1er septembre 1969. Des « révolutionnaires » qui sollicitent des frappes destructrices de ce qu’ils disent être leur pays et qui ne s’offusquent pas de voir des centaines de civils tués ou blessés, y compris des enfants, par les bombardements de l’aviation de la coalition Américano-Anglo-Franco-Qataro-Emirati ? Quelle déchéance !
Cet empressement et activisme de la France à vouloir chasser « Kadhafi et sa clique » n’a pas eu l’approbation de toute l’Europe; en particulier de l’Allemagne. Pour avoir plus de légitimité, Sarkozy et ses maîtres
cherchent alors une caution surtout arabe pour mener «sa guerre» qu’il trouve chez le méprisable Amr Moussa l’inamovible SG de cette perverse et putréfiée Ligue dite « arabe » que domine les pétrodollars du Golfe.
Dans cette ambiance de l’outrage contre la Libye et de la formidable campagne de désinformation, de propagande subversive et de diversion, le Guide Libyen a lancé un pavé sur Sarkozy suscitant un sérieux doute sur le financement de sa campagne pour les présidentielles de 2007. Un autre scandale pointe si la politique étrangère de Sarkozy se vérifie obéir à des injonctions extérieures aux institutions au point ou le site français Rue 89 titre un article «Juppé remanié par BHL, la France seule contre Kadhafi ».
La Tunisie et l’Egypte étant, pour le moment, sortis de leur mainmise tout en persistant dans les combines pour les maintenir dans leur giron, il fallait profiter dans la foulée de ces « révolutions » populaires pacifiques pour
régler son compte à ce Kadhafi ; cette impénitente personnalité anti sioniste et anti impérialiste, imprévisible et principal verrou qui entrave le projet mondialiste du « Grand Moyen-Orient » rebaptisé « Nouveau Moyen-Orient ».
Mais cette «révolte», qui ne revendique rien de social, s’est avérée dès le début armée soutenue militairement par l’Occident. Cela a commencé par des manifestations clairsemées de groupes qui ont ensuite usé des armes
pour revendiquer directement, la chute du pouvoir suscitant, ainsi, de sérieux doutes quant à leurs caractères spontanés, populaires et pacifique. Quelle réponse légale donner à ceux qui ont pris les armes en attaquant les dépôts d’armements ? Cela est prouvé, ce n’est que quand l’armée ai reçu l’ordre d’abandonner ses positions et de ne pas tirer que les insurgés se sont accaparés les armes y compris lourdes. En occident on les aurait exterminé et de droit, ces terroristes! Comme la fin justifie les moyens, les conspirateurs occidentaux n’ont pas hésité à les désigner « révolutionnaires » pour les besoins de la cause qui est de fragiliser un régime réfractaire. Écoutons V. Poutine exprimant sa préoccupation: « C'est maintenant au tour de la Libye, sous le prétexte de protéger la population civile. Où sont la logique et la conscience? Il n'y a ni l'une ni l'autre ».
Croyant alors à une faiblesse et à une chute imminente du régime, la réaction immédiate était l’exigence du «départ immédiat » du Guide. Ils lancent alors une formidable propagande – que mènent les chaines qataries et
saoudiennes - et une aide logistique aux insurgés que finance principalement le Qatar.
Il avait été déployée la même machine de propagande contre Ceausescu le dictateur « Dracula communiste » avec ses « charniers » et « femmes enceintes éventrées », contre Saddam Hussein « le tyran irakien » avec ses
« armes de destructions massives », contre l’indomptable Iran et son « projet de fabrication d’armes nucléaires », contre l’Afghanistan et ses terroristes d’Al Qaida, contre le Hezbollah du Liban cette « organisation
terroriste » qui a mis fin au mythe de l’invincibilité d’Israël, contre les palestiniens et ses « islamistes terroristes » du Hamas. Les revoilà - dans le sillage des soulèvements des peuples arabes contre l’archaïsme de leurs systèmes et de leurs dirigeants – saisir cette opportunité pour déchoir Kadhafi en ayant recours à un système de propagande intensif, avec cette fois des sous-traitants/relais musulmans, pour diaboliser un farouche réfractaire à l’ordre impérialiste et colonialiste pour le rendre celui qui « bombarde avec l’aviation son peuple », qui « massacre son peuple qui manifeste les mains nues avec ses ‘brigades’ » (pour désigner l’armée libyenne), le « fou de Tripoli », le « criminelle et psychopathe », qui provoque « 6000 morts en quelques jours » etc.
Ces « révolutionnaires » de pacotilles comptent parmi eux des alliés d’al Qaida - cela est confirmé par certaines infos occidentales, les études des spécialistes de l’académie militaire US de West Point, par la déclaration/vidéo du libyen N°3 de cette organisation et dernièrement encore par les Etat-major - que l’on a vu assassiner, par dizaines, des personnes civiles ou militaires (de peau noires) par l’égorgement à l’épée puis pendus aux pieds ou brulés sous la désinformation qu’ils étaient «mercenaires» au services de Kadhafi alors qu’ils sont libyens (1/3 des libyens sont noirs de peau). La propagande occidentale immorale ne montre pas ces images terribles. Elle le fera sûrement, pour se donner faussement bonne conscience, et en user contre l’associé de circonstance ; mais une fois la mission accomplie car, al Qaïda comme dit un analyste « c’est seulement où et quand ça arrange les États Unis ». Cette propagande n’admet aussi qu’un seul ‘son de cloche’- que mène des médias à grande diffusion devenus des instruments au service d’une oligarchie ploutocratique que finance
principalement le Qatar - qui fait qu’elle se permet de gros mensonges à savoir des bombardements des villes par l’aviation de Kadhafi, des défections /assassinats /kamikaze d’officiers qui apparaissent à la télé pour
démentir, des massacres de « milliers » de civils. Aucun des journalistes étrangers en Libye ne confirment, à ce jour, les accusations affirmées ou présumées.
Réitérons ces questions. Qui soutient qui dans cette histoire? Qui souhaite la chute de Kadhafi contrairement à Ben Ali et Moubarek que l'on a soutenu jusqu'à la fin? Observons ! Ne s’agit-il pas de la mise à exécution du
projet ‘Nouveau Moyen-Orient’ devant fondre le monde musulman - d’essence spirituelle réfractaire à l’ordre occidental temporel - dans les fondements euro-atlantistes et mondialistes en l’obligeant à adopter leurs principes politico-philosophiques ? Pour se faire, il leur faut recomposer ce monde musulman sur la base des travaux de penseurs et stratèges tels Bernard Lewis, Ralph Peters et Zbigniew Brzezinski. Cela consiste en un nouveau tracé géographique, qui bouleverse leurs frontières actuelles, qui doit reposer sur le principe «diviser pour régner » en créant des mini États pétroliers et ethniques et ce, pour mieux contrôler et s’assurer cette richesse. Cet objectif ne peut aboutir qu’en agitant les peuples, en suscitant des conflits entre arabes et persans, entre sunnites et chiites, entre musulmans et chrétiens pour ensuite manipuler et recomposer dans le sens souhaité.
Mais le monde musulman connait, subitement et de façon inattendu, des révoltes de masses qui remettent en cause tous les fondements et structures politiques archaïques - qui arrangent d’ailleurs l’Occident - de leur
État/nation exigeant les mêmes principes humains sur lesquels reposes les sociétés occidentales à savoir la démocratie, les libertés individuelles et collectives et non ce « chaos constructif » espéré qui devait les diviser
pour les ‘intégrer’ dans leur doctrine. La Tunisie et l'Égypte semblent leur échapper, il fallait se rattraper vite
sur la Libye, un maillon fondamental, en accélérant le désordre. Mais les choses ont pris une autre tournure! Les forces armées libyennes ont avancé en contrôlant la majorité du territoire avec une rapidité déroutante
selon les journalistes sur place. Dans chaque ville délivrée on a observé des milliers de manifestants en fête qui crient leurs joies et leur soulagement. Ce qui fait dire à James Clapper, le directeur des services de renseignements américains que «le régime de Mouammar Kadhafi peut l'emporter…». On concocte en urgence deux résolutions (la 1970 et 1973) même si elles sont en contradictions flagrantes avec la Charte des Nations Unis. Le passage par le conseil de sécurité n’était qu’un moyen pour prêter main forte aux rebelles en déroute afin d’éviter que sonne le glas de cette révolution « commandée » et prévenir l’échec de leur stratégie. Le monde constate une filouterie dans l’application même des résolutions de l’ONU qui déborde carrément sur une agression au point où Vladimir Poutine déclare penser « à l'appel aux croisades à l'époque du Moyen-âge quand on appelait les gens à partir quelque part pour libérer cet endroit ». Le ministre de l’intérieur français Claude Guéant connu pour ses réactions « désobligeantes » a déclaré «Le monde entier s'apprêtait à contempler à la télévision des massacres commis par le colonel Kadhafi, heureusement, le président a pris la tête de la croisade pour mobiliser le Conseil de sécurité des Nations unies et puis la Ligue arabe et l'Union africaine ». D’autres politiciens, analystes et stratèges du monde critiquent de façon virulente cette agression contre la Libye. Il n’y a que les dirigeants arabes qui restent amorphes, muets et abrutis bien qu’ils soient tous visés par cette stratégie de domination qui dépasse le cadre du droit international. Dans le cas tunisien Sarkozy avait mal jugé, mais en se précipitant pour se rattraper sur cet autre cas Libyen – pensant être le 1er à avoir la bonne idée - il va certainement entrainer les choses vers l’« inconnu » selon des observateurs. Le stratège représentant la Russie à l’OTAN a déjà prédit l’issue : c’est-à-dire une guerre contre des combattants réputés farouches, contre un peuple imprévisible qui s’unira vite face à cette coalition qui tue en fait des civils qu’elle prétend défendre, qui détruit les infrastructures, les maisons de citoyens, des hôpitaux et qui s’emploie à diviser la Libye. Une guerre que les peuples arabes et musulmans surtout d’Afrique ne laisseront pas sans répercussions jusque sur le sol des agresseurs !
Kadhafi n’est pas ce « dictateur » au sens où on veut nous le faire croire. Son pays est riche, son peuple vit correctement et le chômage est négligeable. La Libye est classée par rapport aux normes du PNUD en bonne
position. Son IDH (indice de développement humain) en 2007 est de 0,847, ce qui la place au 56ème [Norvège : 0,971 (1er ); Arabie Saoudite : 0,843 (59ème ) ; Tunisie 98ème ; Algérie 104ème ; Egypte 123ème ; Maroc 130ème ]. Il est élevé et en augmentation. L’Indice « santé » passe de 0,496 en 1970 à 0,863 en 2010. Kadhafi combat le terrorisme contrairement à Sarkozy qui le finance en payant des rançons. Malgré ce qui parait élucubrations, il est plus au fait des manigances occidentales et plus clairvoyant que ceux qui affirment diagnostiquer en lui un «tyran», un « autocrate » et tutti-quanti qui justifierait une guerre « humanitaire » alors qu’il est question de pétrole et de gaz et rien que de pétrole et de gaz ! En effet, avec des réserves prouvées de plus de 46 milliards de barils soit 3,5% des réserves mondiales, le double des EU, la Libye est bien la convoitise prioritaire qui la place ‘objectif’ dans le programme militaire pour le contrôle et l’appropriation des 60% prévus des réserves mondiales. Terminons par cette pertinente conclusion d’un article du Figaro, intitulé « La débandade des insurgés face à l'armée libyenne » signé par Adrien Jaulmes : « Le problème des termes militaires dans la situation actuelle est qu'ils décrivent des événements qui n'ont pas vraiment lieu. Il n'y a ni ligne de front ni réelles batailles. Tout se joue ou presque dans les esprits. Là où il y a quinze jours tout le monde se joignait à une révolte qui semblait devoir renverser Kadhafi, on se met à réfléchir et à penser à la suite. Et les mêmes mécanismes collectifs qui ont donné son élan à la rébellion ont commencé ces derniers jours à jouer en sens inverse. » Tout est donc construit sur du faux ! L’échec du complot ne peut être qu’inexorable même si les ennemis /amis de Kadhafi réussissent à en finir avec lui en l’assassinant ; éventualité qu’il déclare accepter en martyr.

Écrit par : DJERRAD AMAR | dimanche, 03 avril 2011

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